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La faune des peintures murales du temple K XI

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La faune des peintures murales du temple K XI

CHAIX, Louis

CHAIX, Louis. La faune des peintures murales du temple K XI. In: Bonnet, Charles. Édifices et rites funéraires à Kerma . Paris : Ed. Errance, 2000. p. 163-174

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:106521

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1 / 1

(2)

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La

faune des peintures mtrrales du temple

K

Xl

par Louis Chaix

La culture de Kerma témoigne, dans de nom- breux domaines, du rôle important des ani- maux, que ce soit dans l'économie, le travail

des

matières premières

ou

les activités rituelles et religieuses, Comme pour l'Egypte proche, la faune est omniprésente; les ves- tiges osseux mis au jour dans la ville antique nous renseignent sur l'alimentation carnée des Kouchites alors que l'art mobilier et l'art pariétal nous introduisent également dans les

domaines religieux

et

funéraires. Avant d'aborder l'iconographie du temple K Xl, il est utile de rappeler quelques éléments impor- tants de l'économie pratiquée à Keima.

Dès la formation du royaume de Kouch, ce sont les animaux domestiques qui l'em- portent de manière presque exclusive, la chasse ne jouant plus qu'un rôle très mineur.

Le cheptel est dominé par les bovins et les caprins qui forment à eux seuls plus de 80 0/o du total. ll faut y ajouter quelques ânes dont la consommation est attestée et de rares chiensr. Si l'on considère le rendement de ces diverses espèces, on peut noter que le bæuf est la source principale de viande, en

tout

cas jusqu'au Kerma Moyen.

ll

s'agit d'animaux de bonne taille, environ 1,40 m au garrot, fortement armés et caractérisés par des membres allongés, surtout au niveau des bas de pattes. D'après de nombreuses observations, le pelage de ces bovins était

uni, de couleur brun-rougeâtre2.

Moutons et chèvres complètent les res- sources carnées. Le mouton est plus abon- dant et représente environ les deux tiers des caprinés. Les moutons sont tous armés. La

morphologie de leur cornage est compa- rable à celle des animaux figurés sur les bas- reliefs égyptiens, avec des cornes enroulées qui se développent latéralement.lls sont de haute taille, environ 80 cm au garrot et la

plupart d'entre eux sont poilus et non lai- neux.

lls

portent une queue longue qui atteint le niveau proximal des métapodes, Comme pour le bæuf, ces derniers sont très allongés et graciles, ce qui les différencie nettement des moutons des zones tempé- rées. Les robes témoignent de la présence d'animaux unis, blancs ou noirs, mais aussi

d'animaux à pelage tacheté. Les chèvres sont de petite taille, entre 60 et 65 cm au garrot. Elles sont fines, avec des cornes peu massives et faiblement spiralées. La présen- ce de chèvres noires, blanches et grises est attestée. Les ânes sont de petite taille, mais leur morphologie détaillée ne nous est pas bien connue du fait de leur rareté.

Les chiens enfin sont des animaux fort proches de leurs cousins actuels, les pariahs, fréquents dans toute l'Afrique orientale et au Proche-Orient.De taille moyenne,entre 45 et 60 cm au garrot,ce sont des animaux au crâ-

ne

allongé

et au

museau

fin,

avec des membres longs et graciles. Leur pelage est uniforme, d'une couleur beige-clair r'

Les espèces sauvages sont beaucoup plus rares et, à la différence des bovins, des caprins et des chiens, ne semblent pas jouer de rôle dans les rituels funéraires. La ville antique a livré un certain nombre de ves- tiges qui témoignent de la présence de plu- sieurs représentants de la grande faune afri- caine. ll nous semble important de signaler ici que ces espèces sauvages sont le plus souvent attestées par des éléments crâniens et dentaires (chevilles osseuses de cornes, défenses et canines) et que les éléments de leur squelette post-crânien sont rares ou absents. Il est néanmoins fort intéressant de noter

la

présence d'espèces que

l'on

va retrouver soit dans l'art mobilier soit dans les décors peints du temple K Xl.

Parmi les représentants les plus typiques de cette faune, nous citerons l'hippopotame dont les restes osseux sont les plus abon- dants, l'éléphant, uniquement attesté par des fragments de défense, la girafe, par une unique métapode et le lion par une canine.

Des mammifères de taille moindre, anti- lopes, gazelles et bouquetin sont essentielle- ment représentés par des chevilles osseuses de cornes. On peut noter enfin la présence

de petits

carnivores (renards),

de

lago- morphes (lièvres) et d'un singe,le vervet.

Les oiseaux sont

fort

rares mais cela peut être dû à des problèmes de conserva- tion différentielle. Malgré l'utilisatlon abon- dante de l'ceuf d'autruche (ceufs gravés, perles), aucun ossement de ce gros oiseau n'a été découvert. Parmi les autres groupes d'animaux, des restes de crocodiles et de tortue molle ont été mis au jour ainsi que d'assez rares vestiges osseux de poissons, essentiellement nilotiques. encore, la

conservation différentielle

a

fortement

joué, Divers documents, aussi bien analy- tiques qu'iconographiques montrent que la pêche était pratiquée.

Au vu de cette très brève description du monde animal à Kerma, il faut tout d'abord souligner

que

nous avons affaire

à

une populatlon d'éleveurs

et

d'agriculteurs, L'abondant matériel de mouture découvert dans la ville antique ainsi que divers restes végétaux (orge entre autres) attestent de cultures céréalières.

L'importance du

beuf

est indéniable, que ce Soit au niveau de la consommation de viande ou dans la sphère religieuse ofi cet

animal est

omniprésent, sous diverses formes (statuettes, bucranes, linceuls, etc.)4.

Le nombre parfois considérable de bucranes déposés autour des sépultures témoigne de

-ln3

(3)

Con t ri b ut i o n r. à l' é t ud-e de é

dili

cer,,f u

né-rairêi-

l'existence de grands troupeaux et d'un envi- ronnement plus favorable que le contexte actuel. Lei divers modes de découpe et de déformation de ces bucranes sont aussi une preuve du rôle symbolique de ces éléments dans les croyances des populations de Kerma.

Les éleveurs actuels du sud du Soudan, com- me les Nuers ou les Murle, dont la vie est cen- trée sur le bæuf, montrent des points de com- paraison tout à fait remarquabless.

Nous aborderons maintenant les figura- tions animales du temple K Xl, en nous atta- chant à replacer les diverses espèces dans le

côntexte de l'époque, ett cottsidérant les

aspects environnementaux, mais aussi histo- riques et culturels. La description et le com- mentaire détaillés des divers panneaux ne seront pas repris ici car ils figurent dans la première partie de l'ouvrage.

Les

animaux

sauvages

- uhippopotame

(H i pp op ot am u s a m p h i bi u s L.l

L'hippopotame fut abondant dans l'ancien- ne Egypte et le nord du Soudan. De nom- breux sites de toutes périodes en ont livré des restes squelettiques qui témoignent de sa chasse, de sa consommation et de son uti- lisation comme source de matière premiè- reo. Dans certains contextes, seules les canines ou les incisives ont été retrouvées;

elles sont alors utilisées comme contenant dans divets cinretières néolithiquesT. Très perturbé par la présence humaine et décimé par la chasse, l'hippopotame a disparu pro- gressivement de la région de Kerma. Les der- niers exemplaires ont été observés autour de Ouadi Halfa au début du XlX" siècles.

Le cheval du Nil des anciens Egyptiens est bien connu à Kerma. A côté des osse- ments que livre la ville antique, on tlouve aussi des statuettes de fai'ence ou de terre cuite représentant des hippopotames de tailles diverses, ou des décors de lit en ivoi- re interprétés comme l'image de la déesse Thouéris'.Cet animalimposant a donc joué un rôle important en Egypte.ll est clair que le danger qu'il représente pour l'homme et ses plantations l'a souvent fait assimiler aux forces négatives personnifiées par Seth, victime désignée des harponneurs sacrés. Mais l'animal fut au55i symbole de fécondité et d'abondance, illustré par Opet et Thouérisro.

Le mur occidental

et

la face sud des montants monolithes sont décorés de plu- sieurs frises superposées d'hippopotames.

Tous regardent vers le nord où se trouve le sanctuaire de la chapelle.On peut noter au passage que ces animaux se trouvent aussi bien à l'ouest qu'à l'est du bâtiment et que la partition entre monde sauvage et monde domestique n'est pas aussi tranchée qu'il y paraît à première vue. ll en va de même du

reste pour les figurations de

girafes.

Contrairement à l'iconographie égyptien- ne, les hippopotames sont figurés ici hors de leur milieu naturel, dans une attitude de repos, la gueule fermée'r (fig. 117), lls sont de couleur rouge, certains détails de leur anatomie sont soulignés en noir.Cette tein-

te

correspond probablement aux sécré- tions cutanées qui permettent au pachy- derme de résister aux rayons du soleil et l'on peut rappeler ici que <le rouge) est l'un

des

noms

de

l'hippopotame attesté à l'époque ptolémaïque 1'?.

10 cm

fig.rU: Hippopotame5 (41

1 n4_

(4)

J

a b

Fig. 18: a. Girafe (8);

b. Cirafe gravée 5ur un æuf d'autru(h€

provenant de la ville antique

10 cm

- La girafe

(G i raff a cam e I op ar da I is L.l

Ce très grand ongulé est actLlellement relé- gué au sud du Sahara, surtout dans la partie orierrtale de l'Afrique centrale. La girafe affcc- tionne les étendues ouvertes et sèches parse- mées d'acacias épineux dont elle se nourrit.

Ses restes osseux en contexte archéologique sont relativement rares. On peut néanmoins citer diverses stations néolithiques du désert occidental égyptien dans lesquelles ses osse- ments furent découvertsrs. Le palais ramessi- de de Qantir,dans le delta du Nil a aussi livré un frontal de girafe, daté de la XlX" dynastie, pièce qui pourrait être un trophée importé de Nubie'4. Quelques sites soudanais méso- lithiques et néolithiques comme Shakadud et Esh'Shaheirrab ont également livré des restes de cet animal'5. Ën revanche, les figu- rations de girafes sont très nombreuses,aus-

si bien au Sahara que dans la vallée du Nil, dès l'Epipaléolithique 16.

A Kerma, nous n'avons à ce jour qu'un seul os de girafe, un métatarsien qui fut découvert dans une petite chapelle du Kerma Moyen située à l'angle nord-est de la deffufa occiden-

tale".

Le site a également livré quelques objets mobiliers sur lesquels figurent des girafes, comme un ceuf d'autruche gravé découvert dans la ville antique (Maison 27),des décors d'habits en mica ou des incrustations de lit en ivoire mis au jour dans la nécropole'8.

Des séries de girafes ornent les murs du temple K Xl, comme on pouvait également l'observer sur ceux de la deffufa orientale K ll, hélas actuellement complètement érodés'

Dans le temple K Xl,les girafes se trouvent sur Ies murs ouest des deux salles ainsi que sur le mur est du passage entre la première et la seconde salle. C'est à cet endroit que les figures sont les mieux conservées et sur la

1cm

dernière girafe, on peut noter la présence d'un fragment de la tète,avec une corne fron- tale typique, figurée en rouge (fig. I 18). Sur d'autres peintures, en particulier celles de la paroi ouest de la première salle, les pattes antérieures d'une girafe monttent le dessin particulier, également coloré en rouge, de la sous-espèce Éliculée, Gi raffa ca melopardali s reticuloto. Ace propos,on peut signaler que le décor réticulé ne s'étend pas au-dessous du coude, ce qui s'observe réellement chez la girafe alors que les figurations égyptiennes, comme celle de la tombe de la XVlll" dynastie de Rekhmirê, montrent des girafes dont les décors couvrent toute la patte re.

La girafe semble avoir été relativement rare au nord de la Nubie. On sait néanmoins qu'une sous-espèce

fut

typique de cette réqion;

il

s'aqit de Giroffo camelopardolis camelopardalis, actuellement reléguée au sud-est du Soudan et en Ethiopie'?o.

t6s

(5)

Côn-ributiônr,à l'étude

d€s

édifices funéraires

- Autres mammifères sauvages des caractères de la tête nous l'avions attri- bué à l'oryctérope,Orycteropus afer, mammi- fère tubulidenté typique des zones sèches et sablonneuses de l'Afrique sub-saharienne.

Une autre interprétation pourrait le rappro- cher plutôt de la famille des Suidés. du pha- cochère en particulier,à cause de la morpho- logie de sa queue.

L'oryctérope n'est pas connu à l'état fos- sile dans la vallée du Nil au nord du Soudan central, Par contre plusieurs sites néoli- thiques centraux et orientaux en ont livré des restes osseux ". Une seule figuration pro- bable d'oryctérope est connue en Egypte.

Trois individus

sont

peints sur

un

vase d'époque gerzéenne provenant de la région de Girga", On peut remarquer que ces ani- maux sont très allongés et que leur queue est fort différente de celle de l'animal de Kerma.

En outre, ils ne possèdent que 4 doigts aux pattes âvant, tandis que l'animal à identifier en a 5. fattribution des figures à cette espèce

a du reste été critiquée par divers auteurs24.La diagnose, comme on le voit, n'est pas aisée. ll est cependant possible que l'animal figuré dans K Xl soit chimérique comme ceux trou- vés sur les murs de tombes de Béni Hassan, chimères qui combinent les caractères de l'oryctérope à ceux du phacochère'?5.

Sur le même panneau, au-dessus de cet animal mystérieux, on trouve la figure d'un ruminant dont les caractères principaux sont des cornes développées, courbées vers l'ar- rière, des oreilles dressées et un avant-train peint en noir (fig. 120).Comme nous l'avions déjà mentionné ailleurs'?6, divers carâctères comme la robustesse du corps,les membres trapus et la queue courte permettent d'éli- miner l'oryx algaz-elle. Nous pensons qu'il s'agit très probablement du bouquetin de Nubie, Capra ibex nubiana. Une cheville osseuse de ce capriné a été découverte dans la chapelle primitive de la deffufa occidenta-

le, à côté du métapode de girafe, Le mur oriental du couloir d'entrée est orné

de peintures (13) qui appellent quelques commentaires et posent des problèmes d'at- tribution spécifique, voire générique. Au- dessus d'un ensemble de bovidés, probable-

ment

domestiques,

on trouve

trois figurations d'animaux sauvages. En bas et à droite de la composition,on note la présen- ce d'un quadrupède peint en rouge dont les contours sont lelativement mal conservés.

Cet animal que nous avions décrit précé- demment2' est caractérisé par une tête allongée qui semble se terminer par un groin, de grandes oreilles droites et relative- ment arrondies, un çorps massif surélevé vers l'arrière,

muni de

pattes fortes et courtes. La morphologie des pieds est trop imprécise pour voir s'il s'agit d'un artiodac- tyle. Enfin, une queue enroulée vers le haut complète cette figure (fig. 1 l9). Sur la base

, I

a

10 cm Fig. il9: Animal chimérique (rl)

tlÂ

(6)

Actuellement le bouquetin de Nubie est fortement menaçé et il y a vingt ans, on n'en

comptait plus que 300 dans l'est

du Soudan2'. En Egypte, les restes fossiles de bouquetins sont rares, cette rareté tenant peut-être au fait que leur discrimination d'avec les caprinés domestiques est diffici-

le, voire parfois impossiblq. Nous citerons cependant le site prédynastique de Maadi,au sud du Caire dans lequel 1

I

crânes, sans dou- te des trophées, furênt mis au jour28, les sites néolithiques d'lgrat al-Mihad dans le SinaÏ'?e êt de Dakhla dans le désert occidental 30 et les niveaux du Bronze ancien à Eléphantiner'.

En revanche, les figurations de bouquetin sont nombreuses et pour l'Egypte ancienne, on en compte I 1 4 3'?. Au Soudan, les figura- tions d'ibex ne sont pas rares et nous cite- rons celles du Groupe A de Koubbanieh- Sud33, de Kerma34, de Bouhen3s ou celles, plus tardives de Korosko et Nag Kolorodna 36.

on peut penser que cet animal a connu une aire de répartition plus méridionale ainsi qu'une plus forte densité.

En arrière

du

bouquetin, se trouvent deux autres animaux. L'un, de petite taille, est disposé verticalement et la morphologie de ses sabots indique clairement qu'il s'agit d'un ruminant. La mauvaise qualité de l'ima- ge ne permet pas d'aller plus loin. L'autre figure représente un mammifère de grande taille, probablement armé de cornes déve- loppées. Peut-être s'agil-il d'une antilope, mais l'état de la peinture nous incite à la plus grande prudence.

Ce tableau des espèces sauvages de la chapelle K Xl est complété par le grand pan- neau peint sur le mur est du couloir d'entrée' Le sujet fait ici intervenir un monde aqua- tique où le crocodile, les oiseaux et les pois-

10 cm

sons jouent un rÔle imPortant. Fit.r20: Bouquetin de N!bie(lt)

--7.6.7

(7)

Contributioml l'étude

de s.édif ices f

unérair,e!

- Le crocodile

(Crocodylus nlloticus Laur.)

Ce grand reptile africain a vu son aire de répartition se réduire drastiquement sous l'effet des changements climatiques et sur-

tout de la chasse dont il a été l'objet. Le cro, codile fut présent dans une grande partie de l'Afrique au sud du Sahara jusqu'à une pério- de récente et des populations résiduelles ont été observées jusqu'à la première moitié du 20" siècle dans les zones montagneuses de Mauritanie et du Sahara centraFT.

Le grand saurien était encqre,abondant dans le Nil nubien et de'nombreux voya- geurs en signalent de fortes

'.:.

concentrations, en particulieren 1861 enamontdela4"cata- racters. Actuellement, le.t. crocodiles sont essentiellement relégués dans

la

partie

méridionale du bassin du Nil3r.lls sont relati-:.

vement abondants dans la région du Lac Albert et des chutes Murchison. Au nord du Soudan, cet animal peut encore être vu aux alentours de la 3" cataracte et, en Egypte, dans le Lac Nasser. Nous avons personnelle- ment observé plusieurs crocodiles séchés qui ornent le linteau des portes des maisons nubiennes de la région de Kerma.

Les sites archéologiques d'Egypte et du Soudan livrent des restes osseux de croco- diles, mais jamais en grand nombre. ll s'agit le plus souvent de plaques dermiques, plus rarement d'autres éléments. Les listes de faunes de plusieurs sites mésolithiques et néolithiques du Soudan central signalent la présence

de

cette espècea0. D'après les auteurs anciens, comme Plutarque,le croco- dile était consommé, en particulier dans la région d'Edfou; il l'est encore au Soudan ar.

Dans le domaine religieux, le crocodile a

joué un rôle important en Egypte4r. Animal

Flg, r21: Cro(odile grâvé sur un euf d'autruche provenant de ville antlque

sacré du dieu Sobek notamment, il fut véné- dans de nombreux temples, dès le Moyen Empire; iljouait en particulier un rôle essen- tiel dans la région du Fayoum oir la ville de Crocodilopolis lui avait consacré son sanc- tuaire principal. Dans plusieurs nomes, des crocodiles étaient élevés

et

entourés de soins. A leur mort, ils étaient momifiés et pla- cés dans des sarcophages. Plusieurs sites tar- difs (Fayoum, Kom-Ombo, Touna el-Gebel) ont livré des momies de crocodilesa3. A l'op- posé, il est intéressant de signaler que dans la région d'Eléphantine, le crocodile était considéré comme l'incarnation de Typhon, divinité maléfique et qu'ilfut chassé et mas- sacré avec acharnement.

Les figurations de crocodiles ne sont pas très fréquentes au Sahara. En revanche,dans la partie nubienne de la vallée du Nil, on en

connaît plusieurs dès la période prédynas- tique, en particulier dans la zone nord de la cataracte4. Dans le Groupe C, on tiôuve ' des amulettes en forme de crocodile, âinsi que dans des tombes nubiennes au Nouvei -' Empire et à la période napatéenne. Enfin, les temples et les céramiques mérottiques mon- trent souvent des figurations de cet animal45r .:

A Kerma, on peut signaler des représen,,.

tations en terre, peintes, gravées sur des.

vases ou des ceufs d'autruche, ainsi qu'une statue en quartz vitrifié 6 (fig. 1 21 ). Dans l€ ,

ville antique,les restes osseux de cro(odiles sont rares, essentiellement des plàques der- miques. Aucun os n'a été trouvé qui per- mettrait de

voir

si ces animaux

ont

été consommés. ll est clair, en tous cas, que le crocodile a joué un rôle important dans la sphère non économique à Kerma.

lcm

';'r'

rnl-*

N

(8)

- Les oiseaux

Les figurations d'oiseaux sont extrêmement nombreuses dans l'Egypte ancienne, dès la

période prédynastique. lls sont présents

aussi bien sur les parois des temples que sur divers supports mobiliers.On les trouve éga- lement dans les signes de l'écriture hiéro- glyphique avec 20 espèces représentées.

Hypostases des dieux, comme le faucon et le vautour, éléments indissociables de divers biotopes ou volaille destinée à la table, les oiseaux sont abondants et témoignent de la variété de la gent ailéeo'.

Les restes osseux d'oiseaux provenant des sites archéologiques de la vallée du Nil sont relativement rares.La conservation dif- férentielle intervient sans doute pour beau- coup dans ce phénomène, mais les tech- niques de fouilles, en particulier I'absence de tamisage, en sont aussi responsables.

Néanmoins, plusieurs sites fouillés selon des méthodes modernes ont livré de l'avi- faune, aussi bien du Pléistocène que de périodes plus tardivesa8.On s'aperçoit que plusieurs sites comme Tell el-Dab'a ou Tell el-Mashkouta présentent une riche faune

aviaire, avec plus de 90 espèces. Les sites sou- danais sont nettement moins riches et livrent rarement plus de 10 espèces d'oiseauxae.

A Kerma, les ossements d'oiseaux sont très rares et les mauvaises conditions de conser- vation dans la ville antique y jouent sans dou- te un rôle important.On peut néanmoins citer des restes de divers rapaces et aussi d'oies Bizarrement, les os d'autruche sont absents alors que leurs plumes sont présentes dans diverses sépultures sous forme d'éventails ou de disques décorant les béliers inhumés. Les æufs d'autruche sont également fréquents, qu'ils soient utilisés comme récipients ou

comme matière première pour la fabrication de perles. Plusieurs éléments de décor, mis au

jour

dans la nécropole, montrent des sil- houettes d'oiseaux, vautours ou autruches en ivoire et amulettes de faiènce. On trouve aus- si un oiseau gravé sur un oeuf d'autruche.

Plusieurs graffiti présentent diverses espèces d'oiseaux parmi lesquelles oies, canards, péli- cans, grues, aigles et faucons.

Plus tard, aux époques napatéenne et surtout méroitique, les figurations d'oiseaux sont nombreuses aussi bien sur la céramique que dans l'art mobiliersû.Le temple K Xl ren- ferme trois images d'oiseaux. lls se trouvent sur le panneau de la scène de pêche,en arriè- re du crocodile. Le plus gros est de couleur blanche avec le bec et les pattes rouges. Bien que les caractéristiques morphologiques soient peu détaillées,l'allure ramassée,lafor- me du bec et la couleur rouge du bec et des pattes nous font penser qu'il s'agit probable- ment d'un pélican.ll nous paraît difficile d'al- ler plus loin, bien que le bec semble plus fin

que celui du pélican blanc et plus semblable à celui des pélicans frisés figurés sur la tom-

be de la Xvlll"

dynastie d'Horemheb à Thèbessr $ig.122).

En avant de cet oiseau se trouve un autre individu, plus petit qui montre aussi un bec et des pattes rouges. Les détails sont trop effacés pour permettre une diagnose préci- se; néanmoins la longueur des pattes fait penser à un échassier. Le troisième oiseau se

trouve au-dessous. Son corps est peint en jaune et ses pattes sont rouges. Le bec est hélas absent. La forme arrondie du corps et les pattes qui semblent palmées nous font penser à un palmipèdà, peut-être une oie.

foie d'Egypte, I lopochen aegyptidcus, porte en effet des pattes rouge vif alors que son plumage peut être beige-clair ou jaunâtre.

Cette scène nous montre donc croco- diles et palmipèdes,des habitants du monde aquatique. Le tableau ne saurait être com- plet sans la présence de poissons qui se diri- gent vers le filet tendu par le pêcheur.

# n ,E;

v

(e

10 cm

FiB. rzz : Pélican ho)

t69

(9)

Contributionq

à

l'étude

des

édiliceç flurétâlre5,

- Les polssons

lls sont une composante essentielle du systè- me hydrologique nilotique et leur rôle dans l'alimentation des populations préhistoriques est importantt']. Lichthyofaune fait égale- ment partie de l'art monumental et mobilier de l'Egypte ancienne et du Soudan 53.Comme

pour les oiseaux, la mise en évidence de restes osseux de poissons requiert une tech- nique de tamisage adaptée. De plus, les os de poissons sont relativement fragiles et

leur

conservation

souvent

mauvaise.

Plusieurs travaux récents montrent que ce sont essentiellement les vertèbres qui sont préservées. Cela explique que sur plus de 50 genres recensés pour le bassin du Nil, seule une vingtaine d'entre eux fasse partie des inventaires fauniques fossiles d'Egypte et du Soudan.

Dès le Paléolithique, on trouve des repré- sentants des grands groupes qui sont essen-

tiellement

des

Siluriformes (Synodontis, Eagrus,Clarias), des Serranidés (lares), des Cichlidés (Tilapia), des Cyprinidés

et

des Characidés. On retrouve darrs les périodes postérieures, surtout au Néolithique, le rÔle prépondérant de ces espèces,avec une nette dominance des Siluriformes. Les poissons furent aussi associés à divers cultes, ce qui explique la momification de plusieurs milliers de perches du Nil (lotes niloticus)) mises au jour à Esna (Latopolis) ou les Tilopia associés au culte de la déesse Hathor à Dendéra 54.

A Kerma, les restes de poissons mis au jour dans la ville antique sont fort peu abon- dants et seuls subsistent les éléments les plus solides. fétude de ces vestiges n'est pas

terminée

mais on peut dire que

les Siluriformes (Clorias et Synodontis, sont les majoritaires. ll faut signaler aussi que dans

des bâtiments d'époque napatéenne ont été trouvées desjarres qui contenaient les restes de nombreux petits poissons, barbeaux et perches, utilisés pour la confection d'une

sauce appelée <tirkin),actuellement compo- sée de petits Characidés (Brycinus)55.

Sur le panneau du temple K Xl, on note la présence de 15 poissons qui, comme nous l'avons

dit

plus haut, se dirigent vers la gauche, c'est-à-dire vers le pêcheur et son

filet.

Nous pouvons

en

distinguer deux types. En haut à droite, un individu isolé, peint en rouge. Sa longue nageoire dorsale, porteuse de nombreux rayons, est tout-à- fait caractéristique d'un représentant de la famille des Cichlidés. ll s'agit très probable- ment

d'un

Tilapia (îig. 123). Sur les 70 espèces de Tilapia recensées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, seules

I

ont été trouvées dans le système hydrographique du Nil et 3 sont fréquentes dans le fleuve56.

La diagnose spécifique est ardue, même en disposant des animaux vivants. ll est donc hors de propos de donner un nom spécifique à notre figuration. Le genre lilaplo est l'un des plus figurés dans l'Egypte ancienne et, dès le Prédynastique, on en trouve gravés sur des plaquettes ou peints sur des céramiques en contexte funéraire. Ce poisson est souvent associé à la perche du Nil (Ldtes) ainsi qu'au harpon à deux dents57.

Les

l4

autres poissons semblent tous appartenir au même genre. L'individu peint en rouge qui se trouve en arrière du groupe est, anatomiquement,le plus détaillé.On peut noter

tout

d'abord la forme relativement allongée du corps. La tête est grande et l'ou- verture buccale largement fendue et bien soulignée. ll semble même que sur certains individus, on ait voulu indiquer la présence de dents. Ces caractères auxquels s'ajoutent une

10 cm

rig. r2l: Tilaple (LlQpu) ho}

10 cm

Fig. r24: chien du fleuwlHydrocynusl(tol

nageoire adipeuse développée et une cauda- le largement or,rverte nous permettent d'attri- buer,avec une grande prudence,ces poissons à la famille des Characidés et plus particuliè- rement au genre Hydrocynus (fig. 1 24). Cette attribution est peu sÛre et certainS caractères comme

la

position très antérieure

de

la nageoire dorsale ne ressemblent pas à ce que l'on trouve chez l'Hydrocynus.

Ce poisson carnassiet appelé <chien du fleuver, possède une chair délicate et fort appréciée'u. Ce genre est relativement com- mun dans le Nil et particulièrement dans le lac Nasser. ll est connu par une seule figura- tion dans une tombe de la Première Période lntermédiaire à Esna5e.

rto

(10)

Les

animaux domestiques

Le temple K Xl, à côté des représentants

de la

faune sauvage,

a livré un

certain

nombre de figurations d'espèces domes- tiques, parmi lesquelles le bæuf domine presque exclusivement. L'autre espèce qui pourrait être représentée se trouve dans le couloir d'entrée, sur Ia paroi occidentale.

L'animal semble être dans la cabine du bateau à voile. Le relevé nous le présente en noir et blanc. On aperçoit la tête à gauche, armée de deux cornes rectilignes alors que le pelage est caractérisé par une ligne dor- sale noire et des taches noires sur les flancs.

ll pourrait s'agir d'une chèvre (Capra hircus).

Ce

petit

ruminant est abondant dans le cheptel

et

certains individus découverts dans les tombes montrent un pelage tache- té noir et blancuo.

Comme nous l'avons noté Plus haut, le

bceuf figure

à

plusieurs reprises sur les parois du monument. En partant de l'en- trée, on en observe sur le panneau oriental du couloir d'entrée, en tant qu'élément de

la scène de pêche. Après la troisième porte,

la

paroi occcidentale livre une série de quatre bovins alors que sur le mur d'en face, deux fragments de peinture montrent des bovinés

dans

diverses attitudes. Deux d'entre eux se font face de part et d'autre d'un puits. Enfin, dans le sanctuaire septen- trional. deux groupes de bceufs ornent la paroi orientale.

Le bæuf est un élément essentiel de la cul- ture Kernra, aussi bien dans l'économie que dans la sphère funéraire.Nous l'avons démon- tré de nombreuses fois6'.ll est donc normal qu'il figure dans l'iconographie d'un monu- ment funéraire, comme c'est le cas ici. ll est

bon de rappeler que les cultures nilotiques, tig. r2j:Taureau à robe tachetée (r4)

10 cm

lZl

(11)

Co n-tr ih ut

ion-rà

l:é r u d à d e.i.é di f i c.ei f u n éra i r e s

10 cm

qu'elles soient préhistoriques ou actuelles, sont très fortement liées

à

l'élevage des bovins et que toute leur existence, physique, sociale ou religieuse est indissociable du bétail et plus particulièrement du bceuf 62.

Les bucranes présents dans les tombes néolithiques soudanaises attestent déjà l'importance religieuse

de cet

animal6r' Cette prééminence des bovins va perdurer jusqu'aux périodes tardives notamment dans la culture méroitique64' Les traditions pastorales ont aussi irtfluerrcé l'Egypte et le bæuf y ioue, dès la préhistoire, un rÔle émi- rlent. Plus tard,

on

retrouvera la déesse Hathor sous l'aspect d'une vache, Montou

thébain et

Boukhis d'Hermonthis, Apis memphite

et

Mnévis. d'Héliopolis, et cer- taines formes de Min,

:.:

ou Amon sous celui de taureaux.

Dans les peintures du temple K Xl, les bceufs sont figurés dans différentes atti- tudes, La scène de pêche montre deux ani- maux qui nagent, la têie fortement relevée pour éviter la noyade. Sur la paroi occiden- tale du couloir d'enïée, des tauleaux mar- chent paisiblement à lâ queue leu leu, alors que dans le sanctuaire, deux forts individus s'affrontent, cornes enchevêtrées. Errfin, deux taureaux participent à une scène dont un puits est l'élément central. Si l'on consi- dère ces diverses figures

de

bovins, on remarque

que la

majorité d'entre elles montrent des taureaux, bien reconnais- sables à leur sexe (fig. f 25j. Parfois les indi- cations manquent, comme dans le cas des individus affrontés du Panneau 18.

En ce qui concerne le petit boviné noir, sur la paroi orientale du couloir d'entrée (13), la masse indiquée entre les pattes arrières pourrait figurer les mamelles d'une vache (fig.1 26).

Flg. r26:Vâ(he (rt)

1_7_2,

'. ,]

I I I I

t

I I I

(12)

Les cornages sont toujours apparents et peints

en noir; ils

montrent

la

grande envergure des cornes, envergure que l'étu'

de des nombreux

bucranes déPosés autour des tombes confirme clairement6'.

Toujours sur le panneau 13, à droite de la

vache présumée, on aperçoit un individu peint en noir dont les cornes semblent se

recourber vers l'avant (fi7.127). Faut-il y voir une image des bovins à cornes paral- lèles, semblable à ceux que nous avons mis au

jour

dans plusieurs sépultures prin- cières de la nécropole66 ?

Les couleurs de robe sont variées, sou- vent d'un rouge uni, parfois noires avec des taches blanches comme celle du taureau à gauche du puits.ll faut signaler ici que plu- sieurs linceulS en peau de bæuf récem- ment mis au jour dans la nécropole, attes- tent l'existence de robes pies, dès le Kerma Moyen. Ce caractère est, on le sait, un phé- nomène qui apparaÎt, chez les ruminants avec la domestication6T. Plusieurs figura- tions égyptiennes comme les b<rufs de la

tombe de Nefer, de la Vl" dynastie, mon-

trent

l'existence

de telles robes

dès

l'Ancien Empire6s. Enfin, sur le panneau du mur orientaldu sanctuaire, on peut voir un homme situé

à

l'arrière

d'un

bovin qui semble porter une houlette peinte en jau- ne,Toutes ces observations suggèrent que les bovins du temple K Xl étaient des ani- maux domestiques.

D'auttes arguments renforcent cette assertion. On peut évoquer tout d'abord la présence

de

bovinés sauvages dans la région de Kerma. Les deux espèces possibles sont le buffle afticain (Syncerus caffer\ etl'au' tochs (ïos primigenius). On peut immédiate- ment éliminer le buffle dont la morphologie et les cornes, par leur forme, sont très éloi-

gnées de nos figurations. On rappelera ici que,

d'un

point de vue ostéologique, la séparation entre les deux espèces n'est pas aisée et que certains vestiges derneurent inclassables6e. A l'Holocène, le buffle semble cependant avoir vu sa répartition se réduire aux régions méridionales. ll est cité dans les faunes de plusieurs sites néolithiques du Soudan méridional et orientalTo.

10 cm

Fig.127: govin à (orne5 déforméer (r3)

Quant

à

l'aurochs (Bos primigenius), ancêtre de tous nos bovins domestiques, sa présence sur le continent africain est attes- tée depuis le Paléolithique, avec une sous- espèce,

8os

primigenitts opisthonomus.

L'aurochs est une espèce typique des zones tempérées si l'on considère la distribution de ses restes osseuxT', Cependant les limites méridionales de son extension sont encore mal connues et la confusion possible avec les bovins domestiques complique le pro- blème. Actuellement, les aurochs les plus

méridionaux de la vallée du Nil

ont

été découverts dans les niveaux épipaléoli- thiques de la région de Ouadi Halfa 7' et dans divers sites précéramiques proclres de

Khasm el-Girba, dans la vallée de l'Atbara, à la latitude de Khartoum/3.

ll

est intéressant cependant de noter que les sites plus récents de cetteaire géographique ne livrent plus de vestiges d'aurochs, les conditions clima- tiques

et

environnententales ayant sans doute passablement changé.

Pour conclure, nous ne pensons pas que l'aurochs ait fréquenté.la région de Kerma depuis le Néolithique. L'étude de très nom- breux ossements faite sur divers sites néoli- thiques

et

plus tardifs de cette zone ne nous a jamais permis d'attester sa présence.

Les figurations de bovins du temple K Xl représentent donc des atrimaux domes- tiques,fort proches de ceux dont nous met- tons les restes au jour dans la ville antique et dans la nécropoie. ll est cependant pro- bable,au vu des scènes de combat qui figu- rent sur la paroi orientale du sancttlaire,que des taureaux aient été spécialement élevés et conservés dans de vastes enclos, pour s'affronter ensuite dans des combats rituels ou peut-être pour servir de substitut de gibier pour les chasses princières. On sait que dans l'Egypte ancienne,certains bovins domestiques, les <nag> vivaient en semi- liberté et possédaient un caractère comba-

tif et

hargneux; peut-être en

était-il

de

même à Kerma ta ?

L73

(13)

Contributions

à

l'étude

des

édifices funéraires

Au terme de ce chapitre, nous pouvons faire un certain nombre de remarques. Les pein- tures du temple K Xl nous présentent diverses espèces animales dont le rôle religieux est indubitable. On y voit à la fois des représen- tants de la grande faune sauvage africaine et des animaux domestiques dont le rôle éco- nomique fut essentiel dans la vie des habi- tants de Kerma. Les espèces sauvages (girafes,

hippopotames, bouquetin, antilope etc.) n'ont joué à Kerma qu'un rôle économique très effacé. Elles témolgnent d'un envlronne- mentfavorable,avec un couvert végétal suffi- sant pour nourrir de grands herbivores, res- sources actuellenrent absentes de la région pour cause de désertification..

Pour les animaux domestiques et plus particulièrement pour le bæuf, on sait que son importance économique dans la culture de Kerma fut grande; son rôle funéraire est illustré de façon spectaculaire par les dépôts de bucranes souvent abondants de la nécro- pole. On retrouve cette position éfiinente du taureau dans un grand nombre de cul- tures, aussi bien africaines que proche-orien- tales. Cette figure emblématique est peut- être

à

l'origine, avec

la

déesse-mère, de l'invention des activités agricoles dans le Croissant fertile, il y a plus de 9000 ans75.A Kerma, il est raisonnable de penser que les relations entre les Kouchites et leurs bovins étaient du même ordre que celles qu'entre- tenaient les bouviers égyptiens avec leurs vaches ou celles, quasi mystiques qui lient encore les Nuers à leur animal favori.

1AA

Notes

I L.chair, t990.

? L.châix,Â.Grônt, 1992.

3 C.Bonner et o,.,1989, p-36-39.

a L.chaix, t994.

s td.,1996.

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1 987,p,46-47; D.j.Osborne,.J.Osbornova, l 998, p. 144-1 48, 7

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rl wVan

Neer, H.PUerpmann, I 989, p.321.

r{ J. Eoessneck, 1 988, p.38, fig.86.

r5 J. Peters, I 986â.

r6 A. Nluzzolini, I 986. p.296.

'7 L. chaix, 1 988b, p.22.

rB B. Curran,'l 990, p. 2l 8 j C. Sonner, I 997, p. I 02.

re M. Nicololrl, 1999, vol. l, p. 1 38, fig.52.

20 B. Grzimek, M. Fontaine,1972, vol. I 3, fa9c.4, p,238.

'z' L.chaix,1995,p.56, 22 J. Peters,1986ô.

23 DJ.OSborne J, Osbornovô, 1 998, p. 1 23-1 24. fig. 8.

2a WNeedler.1984;P.F,Houlihan. 1996- 2s N, Manliu!, J. Schneider, 1 997.

'6 L,chaix,1995, p.56.

2t D.J.osborne, l. Helmy, I 980, p.5l 8-51 9.

28 J.Boe5sneck,1988, p.24, pI.5,

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32 M. Nicolotti, 1 999, vol. 1, p. 1 28.

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14 G.A.Relsner, 1923a-b.

35 D. RandàlfMaclver, c.L.Woolley, 1 9l l.

16 l. Hofmann, H.Tomandl, 1 987, p. 41.

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11 J. Boessneck, 1988, p. 1 10.

42 E. Brunner Traut, I 980; A,Pleca, 1982.

4r J. Boessneck, l987, p- 199-2oo,fig.75a-b; t.C.Loilet,

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44 L. Hôlla.d'Huôrd, 1 993, p. I 3B- l 39.

a5 L Hofmann, H.Tomandl, 1987, p, 1 I 2-l I 5,

16 N. Feilero, l 984, pl.1,flg.1 9 et pl. ll fig.1 0; C. t'onne! 1993,

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4/ PF.Houlihan,1986.

aB C.S.Churcher 1972,p.27-42;J.8oessneck, 19A6 ; id.,1988, p,92'107.J,Peterr 1986a.

4e c.A.Reisne[ 1923a-b.

50 l. Hofmann, H. fomandl, I 987, p. 1 26-l 35, 1 51.

5r PF.Houtihan, I 986, fig, 1 4.

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60 L.Chaix, 1 990, p. I I 1.

61 td., 1gg4 : td,, 1 998 i L. chai& A. Grant, I 992.

62 E,E.Evàns-Pritchard, I 937,

63 J. Reinold, L, Krzyzaniak, 1997,p.14,fig,lll/7, fl L Hofmènn, ll.Tomànd1,1987,p.1 35-144.

65 L.chaix, 1998, p. l4a-t 55.

66 td.,ibid,

67 A. 6autier, 1990, p. 49-50.

68 J.Boessne(k, l99t, p.5,fig. L

6e J. Peters,1986b.

7o td.,lg86a.

7r W Heile, M. Rôhrs, 1 977, p.263.

72 A.Gautiel 1968, p.85-89, 73 A.E,Marks efal., 1987.

71 J-Yoyottg I 988ô, p.37-39;J.M.Galàn, I 994, p.90-96.

75.J,cauvin,1997.

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