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Problématiser et affronter la crise (avec Ghislain Waterlot)

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Problématiser et affronter la crise (avec Ghislain Waterlot)

MULLER, Denis

Abstract

Présentation et contextualisation du Hors série Faire face à la crise: commenter surmonter la polysémie du terme de crise et se donner des outils pour affronter les différentes formes de crise ou de sentiment de crise

MULLER, Denis. Problématiser et affronter la crise (avec Ghislain Waterlot). Revue d'éthique et de théologie morale , 2012, vol. 276, p. 3-6

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:31028

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PROBLÉMATISER ET AFFRONTER LA CRISE : UNE CHANCE POUR LA PENSÉE ET POUR L'ACTION

Denis Müller et Ghislain Waterlot

Editions du Cerf | Revue d'éthique et de théologie morale

2013/HS - n° 276 pages 3 à 6

ISSN 1266-0078

Article disponible en ligne à l'adresse:

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http://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2013-HS-page-3.htm

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Pour citer cet article :

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Müller Denis et Waterlot Ghislain, « Problématiser et affronter la crise : une chance pour la pensée et pour l'action », Revue d'éthique et de théologie morale, 2013/HS n° 276, p. 3-6. DOI : 10.3917/retm.276.0003

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D e n i s M ü l l e r , G h i s l a i n W a t e r l o t

I N T R O D U C T I O N

P r o b l é m a t i s e r e t a f f r o n t e r l a c r i s e   : u n e c h a n c e

p o u r l a p e n s é e e t p o u r l ’ a c t i o n

La mort de la chrétienté en tant que phé- nomène socio- culturel dominant peut être l’occasion, pour une communauté de foi numé- riquement minoritaire, de regagner en densité ce qu’elle aurait perdu en extension. Il dépend des membres de cette communauté qu’il en soit ainsi  1.

Nous avons réuni dans ce numéro les actes du Colloque de l’ATEM tenu par l’association à Genève du 28 au 31  août 2012.

Que tous les auteurs soient ici chaleureusement remerciés de leur précieuse et amicale collaboration  2.

Nous tenons aussi à exprimer notre vive reconnaissance à toutes les institutions qui ont contribué au financement de ce colloque  : la Faculté autonome de théologie protestante de l’Université de Genève, l’Institut romand de systématique et d’éthique (IRSE), la Société académique de Genève (SAG), la Commission administrative de l’Université de Genève (COMAD), le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et l’ATEM. Nos remerciements s’adressent également au Fonds général

1. Paul RICŒUR, « La crise  : un phénomène spécifiquement moderne ? », Revue de théologie et de philosophie 120 (1988), p.  19.

2. À l’exception du texte de Paul Dembinski, directeur de l’Observatoire de la finance à Genève et professeur à l’Université de Fribourg, qui nous a fait l’amitié de remplacer au pied levé Christian Hervé, toutes les conférences du colloque ont pu être collectées. De son côté, Christian Hervé a bien voulu revoir pour la publication l’exposé sous forme de powerpoint qu’il avait préparé pour le colloque avant de renoncer, pour raison de force majeure, à y participer.

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de l’Université de Genève, qui a dévolu sa contribution à la publication du présent volume.

Andreas Dettwiler, le doyen, Sabine Tschannen, l’adminis- tratrice de la faculté, et Brigitte Dugué, secrétaire du doyen, ainsi que le vice- doyen Jean- Daniel Macchi (prédicateur lors de la célébration œcuménique), nous ont apporté un soutien de tous les instants, de même que le président Jean- Daniel Causse et le conseil de l’ATEM tout entier. Nous adressons également nos remerciements appuyés à toute l’équipe de préparation et d’animation du colloque  : Alberto Bondolfi, François Der- mange, Sarah Nicolet, Yala Kisukidi, Dimitri Andronicos, Annick Müller, Marjolaine Blanc, Françoise Busset et Noémie Steffen, qui, chacun(e) selon leur charisme, ont rendu possible la pleine réussite de cette manifestation.

Venons- en brièvement au thème de ce volume. Lorsque les éditeurs ont choisi, en concertation avec le groupe de pré- paration du colloque, la problématique de la crise –  ou des crises –, ils étaient sensibles à une quadruple difficulté : a) La crise n’est- elle pas un thème rendu éculé par la récurrence incessante de son usage dans les discours journalistiques, poli- tiques, sociologiques, ou même tout simplement les discours quotidiens dans les cafés ou dans la rue ? b) Le terme ne recouvre- t-il pas une tendance à apprécier le réel sous l’angle du catastrophisme facile, voire de l’apocalyptisme ? c) La notion même de crise n’est- elle pas entachée, en troisième lieu, d’une équivocité redoutable et sans doute insurmontable ? d) Enfin, l’étendue des domaines de l’esprit et de l’agir humain où sur- gissent le soupçon ou l’hypothèse d’une crise ne comporte- t-elle pas le risque de s’éparpiller vers des horizons si divers qu’on ne verra plus ce qui peut l’articuler et maintenir un minimum de cohérence de la pensée ?

Force est de reconnaître que l’inventaire des domaines abordés par les différents auteurs de ce volume peut sembler confirmer les quatre craintes mentionnées. Il est question, en effet, de la politique, de l’économie, de l’écologie, de la théologie, de la philosophie et plus largement encore des civilisations. Mais il ne faut pas penser qu’il n’y aurait là qu’une disparate. Bien au contraire, on s’aperçoit à la lecture de ces textes que la question de la théologie est indissociable de la philosophie ; que les problèmes de l’Europe politique ne peuvent pas être séparés du rapport à

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la mondialisation (donc à l’économie) et à la religion (donc à la théologie) ; que les enjeux écologiques ne sont pas pensables indépendamment de leur relation à la structure économique et politique des relations internationales,  etc. Derrière l’apparente dispersion se trouvent de fortes articulations.

Le lecteur s’apercevra de la pluralité des diagnostics et de la diversité des approches. D’abord à propos de l’attitude que la crise conduit à adopter. Certains articles s’orientent vers une critique ou une remise en question radicale (ou un retour vers les fondamentaux). D’autres vont dans le sens d’un travail de réaménagement et de réforme à partir d’un diagnostic des données contemporaines. Mais la pluralité se manifeste égale- ment dans le rapport que l’on entretient avec la crise en tant que telle. Les uns vont dans le sens d’une nécessité pour ainsi dire bénéfique de la crise : il n’y a pas d’avancée ou de travail humain créateur de formes nouvelles de vie sans l’affrontement avec la crise. Les autres soulignent davantage les menaces, parfois radicales, que comportent les crises.

Ainsi, le parcours effectué durant le colloque et sa retraduction à posteriori dans l’organisation différente du présent ouvrage apportent de nombreuses connaissances utiles et éclairantes, et laissent entrevoir des raisons d’espérer dans la lucidité  : 1) Comme l’a si bien analysé Paul Ricœur dans l’article de 1988 cité en exergue de cette introduction et repris par plusieurs intervenants à Genève, la notion même de crise comporte des niveaux de signification et d’interprétation très divers qui conduisent, non pas à la paralysie, mais à la stimulation de la pensée et de l’activité humaines contre les routines amenant à la répétition stérile et, finalement, à la torpeur. 2)  L’origine médicale et plus particulièrement clinique du concept, fortement relevée dans plusieurs contributions, tend à concentrer le regard sur le corps même de la personne, du groupe ou de la société dont on suppose, affirme ou prétend qu’elle serait « en crise » ; ainsi se manifeste la singularité événementielle de la krisis  3. 3) Les liens entre l’événement de la crise et la nécessité d’une réflexion et d’une reprise critiques ont également fait l’objet d’observations et de remarques d’un grand intérêt, qui nous

3. Voir R. KOSELLECK, U. SCHÖNPFLUG, « Krise », dans J. Ritter et K. Gründer (éd.), Histo- risches Wörterbuch der Philosophie, Bâle –  Stuttgart, Schwabe, 1976, p.  1235-1246.

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I N T R O D U C T I O N

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paraissent pouvoir conduire à l’idée que l’usage du vocabulaire de la crise, loin de nourrir une ambiance délétère de dénigre- ment ou de résignation, incite plutôt à relancer et à vivifier une herméneutique différenciée et responsable des secousses, des mises en question et des éventuelles ruptures caractérisant la situation actuelle de nos sociétés et de nos modes théoriques et pratiques d’en rendre compte. Comme le montrent plusieurs interventions, cette réflexivité suscitée et nécessitée par la krisis touche, concerne et féconde tout autant l’éthique théologique que la théologie elle- même.

Bref, les travaux réunis dans ce volume attestent de l’urgence et de la légitimité d’une problématisation plus fine de la notion de crise et de ses différentes déclinaisons. Même si une définition et une approche univoques de la crise au sens le plus large et des crises régionales en particulier s’avèrent très improbables, le fait même de s’exposer à la possibilité d’une crise sérieuse constitue un ressort extraordinairement puissant pour la pensée et pour l’action. Ne fût- ce qu’à ce titre, la réflexion au sujet de la crise aiguise la critique ; elle affine le discernement et renou- velle notre perception éthique de la réalité  4. La question est ainsi relancée : la crise de la crise n’est- elle pas, justement, que la crise de tout grand récit explicatif n’en souligne pas moins l’aspiration à une conscience et une gouvernance mondiales –  donc pas seulement régionales  – qui ne conduisent pas à une fermeture des libertés sous prétexte des impératifs de la conservation, mais, au contraire, à une affirmation renouvelée de la responsabilité de chaque société dans sa contribution à la manifestation de l’universel humain  5 ?

D e n i s M ü l l e r , G h i s l a i n W a t e r l o t .

4. La manière dont Jürgen HABERMAS en appelle à un dépassement politique et consti- tutionnel (au sens le plus fort de ce terme) de la crise, contre toute « conscience veule » de la crise survenue en 2008, est à cet égard exemplaire et inspirante, voir La Constitution de l’Europe, Paris, Gallimard, 2012.

5. Question clairement formulée par l’historien Patrick BOUCHERON, Philosophie Maga- zine 66, février  2013, p.  47. Par ailleurs, à lire l’excellent et très compréhensible essai de Hervé KEMPF, Fin de l’Occident, naissance du monde, Paris, Éd. du Seuil, 2013, on peut penser que la notion de crise (avec ses corrélats de mur écologique et de temps de convergence) a encore un bel avenir devant elle ! Enfin, pour une bibliographie sur le sujet, voir aussi : http://designcrisescontroverses.wordpress.com/

bibliowebographie/ (consulté le 10  mars 2013).

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