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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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Academic year: 2021

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(1)

REFLETS DU VALAIS

(2)

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pour votre trafic des paiements...

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M ontage e t repérage p ré cis des p h o to lith o s confèrent aux illustrations l'é c la t naturel de la vie.

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la seule eau -d e -v ie de poires W illia m du Valais...

qui p eu t porter ce nom prestigieux!

/ i / i A F m G M y

VALAIS - SUISSE

Une raclette... et la fête s'installe

D ’origine valaisanne et de tradition fort ancienne, la raclette est une nourriture noble et primitive qui rap­ proche les convives au­ tour d ’un four où les respectables pièces de fromages s ’am enui­ sent sous la caresse de la flamme. Cette manière d ’apprêter le fromage est l’apanage de la fête: ces m om ents qui font pétiller le feu et les pendant que le vin coule

yeux et que

le tem ps s ’arrête entre gens de bonne co m ­ pagnie. Alors le bon fro ­ mage, fragile croissant

de lune, s ’attendrit, se dore et se rissole avant de glisser en de suc­

culentes coulées crém euses sur l’as­

siette. La raclette, une fête? Une of­ frande valaisanne. Mais seulem ent avec du véritable fromage à raclette valaisan.

L’authenticité est garantie par le marquage de chaque pièce:

B A G N E S - O R S IÈ R E S - H A U D È R E S - G O M S E R - W A L L IS - H E ID A - S IM P L O N Livraison rapide et soignée

(5)

Gastronomie

L_o d x i n o i s e r i e

Le re stau ra n t

chinois à Bluche

e s t o u v e rt to u te l’a n n é e

Fermeture hebdomadaire: lundi Hôtel de la Gare, Bluche Crans-Montana, tél. 0 2 7 /4 1 3 1 2 1 1 O u v e r t m i d i e t s o ir H ô te l 0 2 7 / 3 8 3 5 3 5 R e s ta u r a n t- B a r T ra tto ria Salle p o u r s o c ié té s Bâtiment de la Poste V e n e z d é g u s te r nos s p é c ia lité s : - F ond ue c h in o is e Im p é ria le - E n tre c ô te s u r a rd oise - Filet de sole au m u s c a t

et n o s s p é c ia lité s ita lie n n e s

Sympathique lieu de rencontre. Nous ne nous contentons pas de dire... bon appé­ tit... nous sommes aux petits soins pour satisfaire même les gourmets les plus exigeants.

Café-Restaurant-Dancing Piscine et sauna publics

Salle pour banquets Vis-à-vis de la télécabine La Creusaz

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blanc, sel, po ivre, 4 0 0 g de p â te fe u ille ­ tée, 1 ja u n e d ’œuf.

La v e r e t é p lu c h e r les oig n o n s e t les ch a m p ig n o n s, les h a c h e r fin e m e n t, les fa ire re v e n ir à s e c avec le vin bla n c dans une p e tite casserole. Faire re v e n ir la viande avec l ’hu ile dans une po ê le très chaude. E ta le r la p â te à 2 m m d ’é p a is s e u r environ, fa ire q u a tre ron ds de 15 cm de d ia m è tre environ, p o s e r la viande au m ilie u , re c o u v rir avec les duxelles de ch a m p ig n o n s, re fe rm e r les q u a tre coins. D o re r le de ssus avec le ja u n e d ’œ u f e t cuire 10 à 15 m in u te s à

fo u r c h a u d 2 3 0 - 2 5 0 degrés environ. A c c o m p a g n e r avec des p o m m e s du­

che sse e t une b o u q u e tiè re de lé g u m e s frais.

B on appétit.

Pascal F o u c h e t H ô te l G ra n d -R o c , A n z è re

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(8)

ETOILES

Mensuel: avril 1985

C o ns eil de publication:

F o n date ur: E dm ond Gay, Pully. Président: J a c q u e s Guhl, h o m m e de lettres, Sion.

Mem bres: Christine A ym on, artiste- peintre, V érossaz; C h an tai Balet, avocate, Sion; Aubin Balmer, o p h ­ talm ologue, Sion; M arc-André Ber- claz, industriel, Sierre; Ami Delaloye, urbaniste, Martigny; Xavier Furrer, architecte, Viège; Michèle Giova- nola, déléguée culturelle, M onthey; Gottlieb G untern, psychiatre, Brigue; Roger Pecorini, chimiste, Vouvry; Eliane V ernay, éditrice, Genève; Jean -Jacq u es Zuber, journaliste, Ver- corin ; Michel Zufferey, architecte, Sierre. O rg an e officiel de l’O rdre de la C h a n n e Editeur: G eorges Pillet R éd acteu r en chef: Félix Carruzzo

S e c réta ria t de réd action:

A venue de la G are 19 C ase postale 171 1920 Martigny 1 Tél. 0 2 6 / 2 2 0 5 2 P h o to g ra p h es: O sw ald Ruppen, T h o m a s A nd en m atten S e r v i c e d es an n on ces:

Publicitas SA, a v en u e de la G are 1951 Sion, tél. 0 2 7 /2 1 2 1 1 1 S e r v i c e d es a b o n n em en ts , impression: Im primerie Pillet SA A venue de la G are 19 1920 Martigny 1 Tél. 0 2 6 / 2 2 0 5 2 A bon n em en t: 12 mois Fr.s. 50.-; étran g er Fr.s. 6 0 - Elégant classeur blanc à tringles, p o u r 12 num é ro s Fr.s.

15.-O nt co lla b o ré à c e numéro:

A riane Alter, Jean-M arc Biner, A m an d Bochatay, Françoise Bruttin, Bernard Crettaz, Daniele -Delacrétaz, François-Olivier Dubuis, Michel Eggs, X a n th e FitzPatrick, Eugène Gex, François Gilliard, Lieselotte Kauertz, S tefan Lagger, A drian Ma- thier, Inès Mengis, E douard M orand, Françoise Nicollier, Gabriel Perrau- din, Lucien Porchet, C harles Rey, P ascal T hurre, Patrice T schopp. La reproduction de textes ou d ’illus­ trations est soum ise à autorisation de la rédaction. C ouverture: Le p rintem ps d an s la plaine de Bramois. P h o to O sw ald R uppen.

E

Devenir plus intelligents

Après Brigue, Sion et Crans ont eu leur grand symposium international. Il avait pour thèm e l’utilisation du rayon laser en médecine.

Laissons de côté le sujet, tout passionnant q u ’il soit, pour souligner la large ouverture au m onde et, en m êm e temps, l’enrichissement intellectuel q u ’apportent ce genre de rencontres. Elles unissent plus et plus profondém ent que de simples concentrations de touristes, car ce n ’est pas le hasard mais la volonté qui réunit les participants. Ils veulent se trouver ensemble pour réfléchir à un problème qui les préoccupe tous et qui est de haute importance scientifique ou sociale. Ils font un effort pour venir, parfois de très loin, et ils ne viennent pas en vacances. Ça donne plus de poids à leur présence chez nous; ça nous rehausse. L’apport, m êm e m omentané, d’intelligences parfois exceptionnelles nous fait du bien. Il doit en rester des traces dans le pays et en nous.

Les Suisses ont coutum e d’évaluer en francs la valeur des choses et les Valaisans, en ce domaine, se situent dans la bonne moyenne helvétique. Même de ce point de vue matériel, l’hom m e de science, de réflexion peut être aussi intéressant que le touriste ordinaire. Mais, par-dessus le marché, il nous apporte encore autre chose, un éclairage différent, une vue plus aiguë du monde. A se frotter à eux on risque de com prendre mieux, m êm e de devenir plus intelligents. Ça compte aussi.

Peut-être, un jour, pourrons-nous avoir chez nous en permanence des foyers de rayonnem ent intellectuel. Pour le m om ent nous ne savons m êm e pas retenir nos universitaires et nous nous appliquons à rendre impossible toute véritable concentration de cerveaux. Faisons donc fête à ceux qui nous rendent visite l’espace d ’un week-end ou d’une semaine. Ils ne m enacent pas nos tabous.

-?A

(9)

SOMMAIRE

Editorial

6

Choix culturels

Mémento d e s activités culturelles

8

Livres

10

Notre patrimoine culturel

10

L'Ecole s u p érieu re d e vitrail et d e création

12

Nos cités

Le bisse et le lac d e Montorge

15

Pour découvrir la capitale, un livre

19

Sion past and p resen t

22

Sous-le-Scex, un site archéologique d'im portance nationale

23

Sion-Expo

28

Nature

La vigne p le u re

31

Prem ier printem ps - p rem iers travaux

dans la vigne d e la Bourgeoisie

33

Pour la montagne :

les plantes m édicinales et arom atiques

34

L'Hysope

36

F ouillis

38

De notre terre

L’Ecole cantonale d'agriculture d e Châteauneuf

39

Marc Zufferey, d ire cteu r d e l’ECA

43

R echerche

Le rayon d e la vie

44

Tourisme et loisirs

Schlagzeilen

48

Nouvelles du tourisme valaisan

49

R epères d ’information

Potins valaisans - Am Rande verm erkt

50

Le bloc-notes d e Pascal Thurre

51

Vu d e G enève et d e Berne

54

Détente

Mots croisés

55

(10)

Mémento

des activités culturelles

A nnoncez p a r écrit toutes vos m a n i­ festations culturelles et folkloriques po u r le 25 du mois précédent la parution, à l’adresse suivante: M. Lucien Porchet, 1906 C harrat.

Aux cim aises

SION MARTIGN Y

WATERS

K u n stb au s zur Linde

Karl W alden

A quarelle, Z eichnungen, Grafik 11. Mai - 17. A ugust

BRIGUE

Galerie de l’Ecole-club Migros

T ravau x d’é l è v e s d e s ECV S

7 mai - 24 mai

VISP

Galerie Z ur S chützenlaube

A m a n d a Bayard und Pry ch o d k o

G em älde bis 5. Mai

SIERRE

C h â te a u de Villa

F ran çois de Ribeaupierre et DERIB

Peintures, bandes dessinées 4 mai • 2 juin I C R A N S -M O N T A N A [ Galerie de l’Etrier G e o rg es Manzini Dessins et peintures ju s q u ’a u 28 avril SION

G range-à-l’E vêque et V idom nat

S o c ié t é d es peintres, sculpte urs et a r c h i te c te s du Tessin (S P S A S )

Peintures, architecture, sculptures ju s q u ’au 5 mai

Galerie de l’Ecole-club Migros

Patrick Vernet

Peintures 25 avril - 31 mai G range-à-l’Evêque

F ran çois Pont

Peintures et travaux sur papier 18 mai - 16 juin

j HA M EA U DE M O N T-D 'O R G E |

Galerie Le Vieux-Jacob

F ran çois e Moret

Dessins aux crayons de couleur

Albain B la n c h e !

Dessins à l’encre de Chine ju s q u ’au 5 mai

Bernard B la nc

Peintures et dessins 11 mai - 9 juin

MARTIGNY

F ondation Pierre-G ianadda

Albert Rouiller

S culptures Galerie du Foyer:

Fabie nne Ebener

Photographies ju s q u ’au 19 mai

Paul Klee

Peintures

2 4 mai - 3 novem bre Le M anoir

Artistes du N ord V audois Trois couran ts de l’a rt abstrait

E lisabeth Doyer, sculptures C aria Prina, peintures Bernard Viglino, peintures

18 mai - 16 juin Galerie S upersax o Marie Gailland Huiles ju s q u ’a u 15 mai Eliette Graf A quarelles, tissages 1er au 15 juin Galerie de la D ranse Pierre T h o m s e n Peintures 19 mai - 2 juin

Galerie de l’Ecole-club Migros

P atch w ork

A perçu historique et trav au x récents de Mme Collioud-Robert

8 mai - 21 juin

M O N TH E Y

Galerie C harles Perrier

E cole co n te m p o r a in e v a la isa n n e

10 artistes

Huiles, aquarelles, gouaches, pastels ju s q u ’a u 30 avril

A rtis tes v a u d o is c o n te m p o r a in s

Huiles, aquarelles, gouaches 30 avril - 1er juin

Galerie des M arm ettes

M ichel D elan oe

Sculptures, vitrail

Jea n -C la u d e Vieillefo nd

R echerches photo g rap h iq u es ju sq u ’a u 5 mai La G ran g e V anay Marco Pellegrini Dessins et sculptures 3 mai - 2 juin Organisation:

Com m ission culturelle de M onthey

Château de Villa, Fran çois de R ibeaup ierre et DERIB

Ä

4

I

s

(11)

Marco P ellegrini, La Grange V an ay - Détail. Bas-relief, 1977 - E scalier v e stia ir e Stade Pierre de Coubertin Vidy, Lausanne

Sur les scènes

I SIERRE I

La S acoche 15 mai à 20 h 30

La N o u v e lle Mandra gore

par le TRP Organisation: GRA

I MURAZ 1

Salle de gym nastique 4 mai à 20 h 30

Le Petit Prince

de Saint-Exupéry

par le T h éâtre de la C agoule Direction : P.M. Epiney

I SION I

Théâtre de Valére 26 avril à 20 h

Les m y s tères du c o n fe s sio n n a l

de Pierre Lam y et Louis H am o n Prothea Paris

Organisation: CM A

Sur petit écran

fsiER R E I 18 mai à 13 h - 22 mai à 20 h Sciences so c i a le s Canal 9

Variétés

I SION I P etithéâtre 27 avril à 20 h 30 Le dernier film de Philip pe C ohe n I C H Â TE A U D'AIGLE | 9 mai à 20 h 30

O r ch estre folk loriq ue R oum ain Frunza Verde

O rganisation: Jeunesses culturelles du Chablais-Saint-M aurice

Folklore et traditions

I ERNEN I

26 mai

Productions musicales avec g roupes costum és

Université populaire

I SION I

Cycle d ’orientation des filles les lundis 22 et 29 avril à 20 h

B a tra cien s et reptile s du V alais

p a r B ernard Michellod, naturaliste

M usique classique

I SION j Petithéâtre 4 mai à 20 h 30 E n sem b le v o ca l C arm in a Airs de la Renaissance, ch an so n s légères et populaires I I mai à 20 h 30 Soirée p o u r un piano C hr istian e Gugger

interprète des oeuvres de F rank Martin, Hildebrand, A rth u r Honegger,

J o h a n n e s B rahm s

] MAR TIG NY |

Galerie de la D ranse 28 avril à 17 h 30

O scar Lagger, basse M onique Fessier, piano

I SAINT-MAUR ICE |

G ran d e Salle du Collège 30 avril à 20 h 30

O r c h estre S y m p h o n i q u e L ausa nnois

Direction: H ervé Klopfenstein O rganisation: Jeunesses culturelles du Chablais-Saint-M aurice

(12)

Notre patrimoine culturel

L IV R E S

A p h o r i s m e s au jour le jour de

Pierre-G eorges Tamini, au x Editions N aam an . Québec.

L’a u te u r aurait intérêt à tam iser plus fin sa moisson d ’aphorism es avan t de nous la livrer. La form e c o n d e n ­ sée de ce genre littéraire ne devrait servir q u ’à en châsser des perles. Elles ne sont pas très nom breuses d an s le recueil mais on y trouve de jolies réussites d o n t voici quelques exem ples:

«Si l’a m o u r est parfois aveugle, la jalousie est so u v e n t m yo p e»

«L ’instinct est à l’h o m m e ce q ue le pilotage autom atique e st à l ’avion» «Elève ton fils dans le coton et, l'hiver, il prendra froid »

« L e scrupule épaule la vertu» «Si tu v e u x la paix, fiche la paix»...

Bol d’air de Michel C arron, chez

l’auteur.

Michel C arro n p a rt en guerre contre l’adm inistration, la bureaucratie, la paperasserie, l’Etat... à partir des expériences et constatations q u ’il a accum ulées avec la loi sur les agents interm édiaires d ’une part, et les p a ­ tentes de café, d ’a u tre part. Il en d e m a n d e la suppression. Plaidoyer alerte mais donquichottes- que.

En h a b illa n t le vin de Michel Lo-

goz, chez Office du livre S.A., Fri­ bourg.

C ’est d ’abord un e présentation de belles, so uvent très belles étiquettes. L’œil y p rend le plus g rand plaisir et y découvre des chefs-d’œ u v re dans les styles les plus variés. Certains atteignent à la som ptuosité par la qualité de la couleur ou de l’écriture, d ’autres raco n ten t u ne histoire, p ré ­ sentent un paysage, d ’autres encore invitent au sourire. Mais l’étiquette est inséparable de la bouteille et la bouteille est a u service du vin. P a r ­ ta n t des tableautins qui le vantent, l’a u te u r fait un e présentation g é n é ­ rale du vin, de son histoire, de sa signification symbolique, des c o u tu ­ mes qui lui sont liées, des divers cépages, des types de vins, des for­ mes de bouteilles, de la com m erciali­ sation, des règles relatives à l’étiq u e­ tage, des critères du graphism e effi­ cace, etc.

C ’est, en raccourci et en trois la n ­ gues: français, allem and, anglais, u n e excellente vulgarisation des principaux élém ents de la culture du

vin. F.C.

Sion, avec ses rues pavées, c h a u ­ des et colorées qui m ontent à l’assaut des collines de Valére et de Tourbillon, évoque un beau passé.

Des siècles d’architecture s’y c ô ­ toient harm onieusem ent jusque dans les détails qui anim ent les façades vieillies: décor de la pier­ re, du bois et du fer... des détails qui parlent, qui suscitent la c u ­ riosité et l’intérêt.

La porte par exemple se révèle au passant par de nombreux détails intéressants, tels son e n ­ cadrement, ses vantaux et sa ferronnerie qui sont l’expression du style, du goût et du savoir- faire d’une époque. A cet égard Sion offre de prestigieux témoins que l’on peut découvrir dans toute la vieille ville, dans les rues du G rand-Pont et de Conthey, ou encore dans la rue de Savièse com m e l’exemple de ces portes géminées.

C ’est un bel ensemble délimité par des pilastres à chapiteaux ioniques. Des guirlandes de roses en stuc égayent les écoinçons. Tandis que les vantaux en noyer sculpté se parent d’une o rn e ­ mentation de style Louis XVI.

PROTECTION DES BIENS CULTURELS

Office cantonal Kant. Amt für

K U LTURGÜTERSCHUTZ

Die bu nten und lebhaften Pfla­ stersteinstrassen d e r Altstadt vo n Sitten, die bis z u m Fusse der H ü g e l Valeria und Tourbillon führen, rufen eine reiche V ergan­ g e n h e it wach.

Architekturstile aus m e h reren J a h rh u n d e rte n w echseln sich hier harmonisch ab und zeigen r e izen d e Details, w elche die al­ ten Fassaden beleben; V erzie­ rungen in Stein, H o lz un d Eisen sp rec h en d e n B etra c h te r an und w e c k e n d e s se n N e u g ie r d e und Interesse.

S o enthüllen beispielsweise die Flügel, F assungen un d E isenbe­ schläge d e r H au stü ren beim nä­ heren H in seh e n zahlreiche inte­ ressante Einzelheiten, die den Kunstsinn u nd das handw erkli­ che K ö n n e n einer E p o c h e wi­ derspiegeln. Prächtige Z eug en hierzu fin d en wir in d e r ganzen S itte n e r A ltstadt, namentlich auf d e m C rand-Pont, in d e r Grun- disgasse o d e r in d e r Sauieser- gasse, aus d e r das n e b e n s te ­ h e n d e D opp e lp o rta l stam m t. Es h a n delt sich u m eine h a r m o ­ nische Einheit, a b g e g r e n zt durch Pilaster mit ionischen Kapitellen; R o s e n g e h ä n g e in S t u c k beleben die Zwickel. Die Türflügel aus N u s sb a u m h o lz sind mit Louis X V I V erzierun gen g eschm ückt.

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L’Ecole supérieure de vitrail

et de création

Pierre Louy, maître verrier

Que fait-on quand on pénètre dans une église? Le catéchisme de Tréguier répond: «On prend de l’eau bénite, on prie le Très- Saint et on fait le tour de l’église en contem plant les vitraux. »

Les c e l lu l e s - a t e l i e r s

Il était une fois à Uvrier, dans l’ancien couvent des Rédemp- toristes, un centre culturel ignoré du public. A. Duarte, sculpteur, O. Ruppen, photographe, J. La- chat, un peintre jurassien, et P. Louy oeuvraient dans les cel­ lules-ateliers. Le dernier nommé, issu de l’Ecole supérieure de vitrail de Paris, réalisait alors les verrières de l’église de Bramois. Il composera ensuite les sym pho­ nies de couleurs qui éclairent les églises de Saint-Luc, Evolène, les chapelles de Bluche et de Loc, celle de l’Ecole d’infirmières à Sion.

Entre le C anada et le Valais le cœ u r de l’artiste hésitait. La m u ­

nicipalité de Sion s’intéressa à son projet d ’une école de vitrail. Elle mit à sa disposition un vaste local à Champsec. En septembre 1984, les premiers élèves, venus d’Evolène, du pays de Vaud, de France et de Thaïlande... se m e t­ tent à l’ouvrage.

T ravail et d isc ip lin e

«Travailler, accepter la discipline qui règne dans l’école, sont les exigences que nous posons à l’entrée, précise le directeur, elles suffisent à opérer la sélection.» Etudes d’art et travaux d’atelier sont les deux axes d ’une fo rm a­ tion complète, répartie sur trois ans. Elle vise à «faire» la main de l’artisan, développer les facul­ tés de la personne, éveiller la créativité de l’artiste.

Les élèves consacrent la moitié de leur tem ps au dessin et à la peinture: études documentaires, copies des plâtres antiques, c ro ­ quis de nus, étude de la couleur.

Exercices d’école ou création li­ bre leur perm ettent d’acquérir la qualité de la ligne, le sens des proportions et des valeurs, la sensibilité à la lumière et aux tons, l’expressivité.

Une fois par semaine, ils se transform ent en rats de biblio­ thèque pour des recherches per­ sonnelles dans le domaine de l’histoire de l’art. Des créateurs de renom viennent leur parler et travailler avec eux. Et, pour élar­ gir leur horizon, l’école organise des voyages d’étude.

D e «b ornes»

en «b â to n s rom p u s»

Ce matin, l’atelier. Armés de «tringlettes» (instrument pour ouvrir le plomb) et du diamant, ils confectionnent leur vitrail avec la patience et la minutie de moines bénédictins.

Le b-a-ba du futur maître verrier est le p a n neau de losanges en verre blanc. A l’aide de «piges» (gabarits de mesure), ils décou­ pent les éléments q u ’ils sertissent dans l’arm ature de plomb selon une «clef de m ontage» dont il faut détenir le secret, car elle diffère selon les motifs. Et ceux- ci sont innombrables: des formes rectilignes com m e les «bornes» ou les «bâtons rompus» aux courbes cistertiennes, faites de pureté et d’idéal.

Il faut acquérir une technique parfaite de coupe et de montage avant de pouvoir se lancer dans la manipulation du verre anti­ que, soufflé à la bouche, et qui rayonne de rouge braise et de bleu profond, de pourpre clair ou de vert émeraude.

Dès le XIe siècle les verriers utilisent «la grisaille»: un oxyde métallique qui se dissout dans l’eau ou le vinaigre. Cuit à 650 degrés, il pénètre dans le verre. Utilisé au pinceau ou avec des effets de grattage, il produit des jeux d’ombre et de lumière, de demi-teintes et de nuances, per­ m et de dessiner les détails: visa­ ges, chevelures, plis des vête­ ments.

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Les élèves seront astreints à la reproduction parfaite de p a n ­ neaux d’époques différentes qui ont développé des techniques particulières afin de les maîtriser toutes et d e tr e capables d’effec­ tuer les restaurations dans les règles de l’art.

Du tr avail à la sortie

«Assurer du travail à mes élèves à leur sortie de l’école est l’un de mes soucis» poursuit Pierre Louy. Et pour diversifier leur formation il les pousse à des recherches dans le domaine de la miroiterie, des enseignes, des luminaires, à la création d’objets commercialisables.

Il s’est mis en rapport avec des galeries d’art afin de créer des «points vitrail» en Suisse et à l’étranger. Ainsi, en octobre 1985 à Genève, la Galerie Calvin ex­ posera les travaux d’élèves, les mettra en vente et prendra des com m andes; et, l’année sui­ vante, ce sera au Centre interna­ tional du vitrail à Chartres. L’école est également en relation avec la Société d’encouragem ent aux métiers d ’art qui, en France, est soutenue par les pouvoirs publics.

Le vitrail su iss e ,

u ne tr ad ition de h a u t e q u a lité

Le m usée du Louvre abrite une importante section consacrée au vitrail suisse. Et les verrières de Königsfelden, dans le canton d ’Argovie, sont parmi les plus beaux exemples du XIVe siècle. «La tendance aujourd’hui, re ­ grette Pierre Louy, est de confier à des peintres la conception des vitraux. Ceux-ci connaissent im ­ parfaitement la technique et ne sont pas à m êm e d’en utiliser les ressources infinies. Et cet art s’étiole. »

De l’Ecole supérieure de vitrail sortiront peut-être des artistes- verriers qui insuffleront à une tradition de haute qualité un essor nouveau.

Texte: F ra n ço ise Bruttin Photos: O sw ald R uppen

V ue d ’en se m b le de l ’éco le

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Le bisse et le lac de Montorge

Petit chemin de prom enade, accroché en pleine roche aux flancs sud de la colline de Montorge, le bisse qui transporte l’eau nécessaire à l’arrosage des vignes de Corbassières et du Mont-d’Or n ’est pas célèbre au point q u ’on le cite en exemple, comme celui de Saxon, qui chemine, déclinant par monts et par vaux, sur quelque vingt-cinq kilomè­ tres, du fond du val de Nendaz jusqu’aux Hauts de Saxon, ou comm e celui de Savièse, suspendu vertigineux dans des parois abruptes, des falaises verticales, dominant de quatre à cinq cents mètres le fond d ’un vallon escarpé. Le bisse de Montorge n’est pas bien long: trois kilomètres, guère plus; il n’est pas suspendu et périlleux; il n’a d’autres prétentions que de remplir son office d’aqueduc viticole. Il va son petit bonhom m e de chemin de vigne en vigne, de tablard en tablard, tantôt dominé par des murs en pierres sèches, tantôt contemplant à ses pieds les terrasses étagées qui, depuis la région des Potences jusqu’à la crête des Maladaires, escaladent les flancs sauvages de Montorge ju sq u ’aux « vaquoz» rocailleux et pelés où toute culture est impossible.

Il prend naissance dans le petit lac blotti au nord de la colline et termine sa course dans la Combe de Châtro. En fait, son eau provient de beaucoup plus loin; c’est dans le lit de la Sionne q u ’elle est captée, encore torrentielle, q u ’elle est assujettie, apprivoisée et conduite sous bonne garde tout au long du coteau viticole que dominent les villages de Saint-Germain, Rouma, O rm ôna, irriguant au passage les vignes des Dubuis, Varone, Héritier, Debons et autres Luyet de Savièse. Cette p ro m e ­ nade de rêve, qui tout au long de son itinéraire domine la capitale, porte un nom qui chante comme une comptine: le bisse de Lentine. C ’est lui qui, depuis le balcon de Drône, après une escale au «Purgatoire», serpente allègrement dans le coteau, dispensant aux vignes étagées son eau fraîche et tempérée, pour achever sa course sur l’épaule de Diolly, là où la route m ontant de Sion s’oriente au nord en direction du plateau de Savièse.

Dès Diolly les choses se compliquent. Une partie des eaux se déverse directement dans le petit lac. Une autre partie, captée en une conduite fermée et souterraine construite sous le lac, est poussée jusqu’à son niveau d ’équilibre, à quelque cent mètres plus haut que le bisse de Montorge où, émergeant sur ce palier supérieur, elle reprend son cheminement dans un lit de roche parallèle à celui de son frère, en faible déclivité est-ouest, apportant son eau à des parchets de vigne plus haut perchés encore, dont l’irrigation est impossi­ ble depuis le bisse principal. Ce deuxième bisse s’appelle le Bisse-Siphon.

Il existe un troisième bisse, qui se situe entre les deux autres, et q u ’on appelle encore le «Petit

bisse». Il est aujourd’hui désaffecté, tombé en désuétude depuis que l’arrosage par aspersion a supplanté dans les vignes l’arrosage par irrigation. C ’est le sort réservé à la plupart de nos bisses viticoles.

Mais revenons à notre Bisse-Siphon.

Il fut créé en 1894 par un consortage de dix-huit membres au nombre desquels on trouve des de Rivaz, des Varone, des Roch, des Luyet et autres noms de Sion et de Savièse. Le premier président fut un Paul de Rivaz. Le second par contre, qui lui succéda en 1906, fut un certain Masson, un Masson de Montreux. Que venait-il faire par là? Il faut s’en souvenir, des frères Masson, François- Eugène et Georges. Le premier, c’était ce sergent, d’un bataillon vaudois qui, avec sa compagnie, un jour d’autom ne de 1846, après avoir longuement peiné sur la route, bivouaqua au Pont-de-la- Morge. C ’est alors q u ’il découvrit, lui, vigneron de bonne souche, l’imposante colline faite de rochers, de broussailles et de maigres arbustes. Majes­ tueuse, puissante! Et puis surtout enveloppée de quelle lumière! Brûlée de quel soleil! Ce climat provençal! Ce foehn souvent exténuant! Cette touffeur par m om ent insupportable!

François-Eugène Masson, le vigneron, ne s’y trompait pas. Pierrailles, pierrailles, schistes brisés, terre maigre, mais à coup sûr terre à vigne, terre à vins de cailloux, musclés, nerveux, violents, à vins fringants, à vins joyeux! Mais à condition... A condition que les ceps plantés dans cette «cail­ lasse», on puisse les arroser, leur donner leur content d ’eau, afin que les grappes, nées dans des sols si maigres, puissent gonfler, ne «s’enferrent» pas, sous l’effet du soleil et dans le foehn, mais mûrissent, traluisent et se flétrissent peut-être un peu, mais en plénitude de maturité.

On raconte que François-Eugène Masson c o m ­ m ença par installer une pom pe à vapeur, co m ­ m andée à Vevey, qui devait rem onter l’eau d’une gouille à grenouilles, au pied des Maladaires, jusqu’à un bassin construit à mi-pente. Une pom pe à vapeur... on imagine les problèmes, les aléas, les pannes et les désamorçages... tous les mauvais moments, la tête dans les mains pleines de cambouis...

Il fallait vraiment l’entêtem ent d ’un vigneron! Mais un jour, François-Eugène, le Vaudois, pense aux solutions adoptées depuis bien des années par ceux du Vieux-Pays: les bisses. Il comprend que ce petit lac derrière la colline austère peut devenir un réservoir providentiel, à bonne hauteu r et à forte capacité. Il se décide dans le sens de la gageure des Valaisans et ouvre son bisse, à la force du poignet, des reins, du pic, de la barre à mine et de la poudre.

Et voilà créé le bisse de Montorge qui de nos jours, depuis tantôt cent vingt-cinq ans, conduit son eau

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claire dans les terres à brisé de Corbassières et du Mont-d’Or. Ce bisse aujourd’hui irrigue près de cinquante hectares de vigne.

On parle du bisse de Montorge, du lac de Montorge. D’où vient donc ce no m ? On a p ré ­ tendu q u ’il venait de Mont... Orgueil. Certes la colline, vue de l’entrée est de la capitale, apparaît com m e une fière pyramide dressée à l’arrière-plan, entre l’échelonnem ent des grands murs de Clavoz et les deux collines sédunoises; certes ce profil a quelque chose d ’arrogant, surtout si on l’imagine couronné de son château épiscopal et gardé par des hom m es d’arm es savoyards. Mais la page est tournée par l’histoire depuis près de six siècles; le château de Mont-Orgueil a été brûlé et détruit, com m e celui de la Soie, par la fureur populaire. Il ne reste là-haut, sur la colline, que de pauvres pans de murs, que des am as de pierres, dominés depuis une vingtaine d’année par la statue d ’une vierge présentant son enfant à Sion, œ u vre exécutée p ar une s œ u r franciscaine de Sainte- Marie-des-Anges, religieuse sédunoise issue de la famille des de Rivaz.

C ependant si du château de Mont-Orgueil il ne reste pierre sur pierre, certains privilégiés connais­ sent l’existence, au pied de l’arête conduisant aux ruines, d’une petite cave aux voûtes basses et massives qui fut, paraît-il, le corps de garde des

soldats savoyards chargés d’interdire l’accès du château. Aujourd’hui, les râteliers d ’arm es ont laissé la place à un chantier supportant une lignée accueillante de petits tonneaux dodus et secrets. Lorsque l’on sort de la cave, la vue sur Sion est indescriptible, et l’on pense à la mélancolie des troupiers du duc de Savoie rêvant aux belles Sédunoises là, si près, dans la jolie ville au pied du mont, et cependant pour eux, à cause de la dureté des temps, si difficilement accessibles... L’ancien corps de garde est aujourd’hui le cellier personnel de M. Joseph Margelisch, qui fut garde du bisse de Montorge durant quarante ans, res­ ponsable du Bisse-Siphon durant cinquante ans, qui reprit cette charge de son père, Joseph également, et la transmit à son fils Maurice en 1973. Trois générations déjà... jour après jour sur la banquette de ce bisse... Combien de passages attentifs et soucieux! Combien de pas lourds et responsables! Ces bulletins à distribuer avant l’aube, ces écluses à surveiller, ces transformations culturales. Cette vigne un jour défoncée, où l’on mit à jour des tombes... Une vigne de Rivaz, sise au départ du bisse. Il n’était alors probablement pas possible, à cause des rochers affleurant, d ’enterrer ailleurs ceux du château de Mont- Orgueil. Mais revenons à Montorge, ou plutôt à ce Mont d’Orge qui est son autre nom, que l’on

Joseph, patriarche de la d y n a stie d es M argelisch , gardes du b is s e

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retrouve sur les cartes topographiques et sur les p an neaux de signalisation. Certains prétendent q u ’il y eut jadis, sur les pentes au nord de la colline et du côté de la Muraz, de maigres cham ps d’orge, disparus aujourd’hui, supplantés par les vignes envahissantes et d’un meilleur rapport. Pourquoi le contester? Pourquoi se refuser à l’évocation romantique de céréales blondes accrochées à d ’étroites terrasses pierreuses? Pourquoi ne pas se complaire à quelque souvenir imaginaire de toisons délicates frissonnant sous le vent et contrastant avec l’immobilisme d ’une roche dure, grise et rouillée. Le Mont d ’Orge était peut-être déjà, pour nos pères et mères jadis ce hâvre de quiétude et ce doux promenoir. Peut-être étaient- ils sensibles eux aussi à l’eau miroitante du lac, aux roseaux balancés... Ce lac, quelle que soit la saison, est com m e un coin de terre promise. L’autre jour, au lendemain de la Saint-Joseph, il était encore couvert de glace. On pouvait imaginer les couples de jadis, venus de Sion, patiner, elle en robe longue, chapeau sophistiqué et m anchon secret, lui en pantalons «saumur», casquette sport et m oustache avantageuse.

L’autre jour tout était grisaille, sauf les bouleaux aux fûts blancs, les saules aux baguettes fauves, les chênes aux feuilles rouillées. Surtout il y avait le silence. Pas le moindre ragot de canard, pas un

B isse-p rom en ad e

coassement de grenouille, pas encore une abeille, rien que l’inexprimable beauté du silence, pathéti­ que com m e l’attente, profond comm e une certi­ tude.

De l’autre côté de la colline, sur le bisse, dans les feuilles mortes, toute velue, comm e frileuse, fra­ gile, à peine perceptible, une aném one lève la tête à mon passage. Son clin d ’œil est d ’un violet si tendre et si profond q u ’il n ’est plus possible de douter: une fois de plus l’hiver a perdu ses pouvoirs et le printemps annonce son sacre. Bientôt le bisse fredonnera à nouveau son inlassa­ ble et joyeuse chanson; bientôt l’air sera empli du parfum des vignes en fleur, et de toutes les senteurs de l’été, du raisin mûrissant aux effluves les plus inattendus. Car un président de Sion un jour a réuni ses jardiniers et a dit: «J’ordonne! J ’ordonne que le bisse de Montorge sente bon la Provence et les Alpes...» Et depuis lors, quand vous cheminerez sur la banquette, vous découvri­ rez émerveillés, dans les talus, d’étranges bouquets en forme de hérisson, emplissant l’air d ’un parfum m auve que jamais vous n’oublierez.

Texte: Fran çois Gilliard Photos: O sw ald Ruppen

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La Grenette, m arch é co u v ert à l ’origine, 1866-1869, surm onté d’un petit p avillo n sur d e s plan s de l ’arch itecte Emile Vuilloud

Pour découvrir la capitale, un livre...

«Kunstführer Sitten/A rts et m o ­

numents Sion», un petit livre de M. André Donnet: ni un diction­ naire, ni une encyclopédie, pas plus un produit de l’imagination, mais un guide sur les m o n u ­ ments de la capitale! Ou, si l’on veut, un p a n ora m a historique et artistique extrêm em ent précis où le souci se manifeste con stam ­ ment d’individualiser les bâti­ ments observés. Que l’auteur singularise sur le papier ce q u ’il

voit dans la réalité constitue bien la preuve sympathique q u ’il t e n ­ te de partager avec le lecteur, ou mieux avec le visiteur, sa passion de l’observation et ses vastes connaissances historiques. La prétention est grande cer­ tes, mais la réalisation a mûri: M. Donnet publiait en 1954 le «Guide artistique du Valais», en 1972 le «Guide d’art illustré de Sion» (Sedunum Nostrum Nos 2 et 3, respectivement en français

et en allemand). Aujourd’hui, il réédite ce dernier avec a m e n d e ­ ments et de notables a u g m e n ta ­ tions. Ce n ’est pas que l’édition précédente était désuète: M. Gaétan Cassina suggérait avec opportunité de réviser le texte et d’y ajouter les m o n u ­ ments les plus importants de l’architecture de l’époque ré ­ cente. En y acquiesçant, l’auteur répondait certainement à son besoin implicite et profond de l u

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dire le dernier mot, de réaliser sa propre idée de la perfection. Par le truchem ent de la Société d’histoire de l’art en Suisse et de

Sedunum Nostrum, M. Donnet Le Grand-Pont en 1856, avant la construction de la Grenette, croq ué par R aphaël Ritz

publie 116 pages dans une édi­ tion bilingue (la version alle­ m ande est due à M. B. Fibicher). Il innove, il embellit, mais avant tout il sert le résident ou l’hôte de passage, il l’exhorte à la découverte ou à la redécouverte. Aussi cite-t-il d’abord un texte de Paul Budry, un admirateur émerveillé dans sa rencontre avec Sion, un hom m e qui s’est laissé em porter dans une a v e n ­ ture séduisante. Une introduc­ tion historique claire et concise rem ém ore ensuite l’essentiel de l’évolution de Sion depuis les «origines» jusqu’à ces dernières années.

Le visiteur n ’a plus alors q u ’à entreprendre sa déambulation dans les rues et les quartiers pittoresques de la ville. Le guide localise avec rigueur, suivant les rues, les bâtiments dignes d’a t ­ tention, décrit très succinctement l’essentiel qui les concerne, é c ar­ te les longs développements d é ­ taillés bien peu pratiques. Ainsi s’esquissent ici et là la diversité des époques, la variété des goûts, la multiplicité des idées et des techniques; ainsi s’élabore peu à peu dans l’esprit de l’observateur la continuité de l’histoire et de l’art; ainsi s’expriment, dans l’uniformité ou dans le contraste, l’ingéniosité d ’autrefois et celle d’aujourd’hui, l’âm e d’une ville ancienne et nouvelle. C haque

m o num ent porte son nom;

cha-Choeur de la c h a p e lle du château de Tourbillon, v e rs 1300, a v e c s e s peintures m urales du XIVe s iè c le

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cun est localisé dans le temps, a son histoire et se caractérise par ses particularités extérieures ou intérieures (son (ses) propriétai- re(s), sa destruction, sa recons­ truction, sa restauration, son uti­ lisation, etc.).

Un guide doit instruire, mais il doit aussi plaire. Une illustration abondante et de très bonne q u a ­ lité aère un texte qui, seul, p o u r­ rait être quelque peu aride et concrétise les notices explicati­ ves. L’image remplit pleinement sa fonction d’exciter la curiosité d’un lecteur qui ne peut plus alors se suffire de la page impri­ mée.

Inciter à voir plus loin, tel est donc le but du guide, tel est aussi le rôle de la bibliographie sélec­ tive «qui recense les principales monographies relatives à la ville de Sion».

Pour terminer, un index des artistes et des maîtres d’œ uvre cités et un plan de la ville avec la numérotation des m onum ents envisagés facilitent l’utilisation rapide et rationnelle du guide. Un livre réjouit et fascine s’il coïncide par quelque aspect avec la vie intérieure du lecteur ou s’il intéresse ses relations avec son entourage et son environne­ ment; il peut alors avoir une incidence significative. Le guide de M. Donnet s’adresse à tous ceux qui sont épris de connais­ sances historiques et artistiques, à tous ceux qui cherchent à les concrétiser par l’observation p a ­ tiente et attentive.

Texte: P atrice T schop p M a is o n Supersaxo, grande sa lle du 2e étage, a v e c son fam eux plafond sc u lp té et Photos: Jean-M arc Biner peint par Jacobinus M alacrid a, 1505

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Sion past and present

Im agine a tow n continuously in­ habited, it see m s, since the S t o n e A g e , fr e q u en tly s a c k e d an d pilla­ g e d by S a v o y a r d s an d B e r n e se in the late M iddle A g e s, the s c e n e o f a g rea t battle (B. o f the Planta) in 1475, w h en 10,000 S a v o y a r d s w ere finally ro u ted by the U p p e r Valaisan patriot, W al­ ter S u p e r s a x o , a nd his men. T he s e e o f prince-bishops, including a particularly ambitious cardinal- statesm a n, M atthäus Schin er (1465-1522), financially ruined after the B attle o f Marignan. A tow n e n d o w e d with a «D evil’s H o u s e » a nd a 12th century « S o r ­ c e rers’ Tow er» : 2 0 0 sorcerers an d witches w ere burnt at the s ta k e in 1428. A to w n a ttacke d f o u r tim es by plague, fr o m the 14th to the 17th century, and rarely fr e e o f partisan struggles. A to w n d o m in a te d by tw o steep, rocky hills: Tourbillon (the n a m e m e a n s whirlwind) an d Valére. Tourbillon: a medieval, half­ ruined b is h o p s ’ s u m m e r resi­ dence, su rr o u n d e d by crenella­ te d ramparts. Valére: the c a th e ­ dral chapter, strongly fortified, c r o w n e d by a 12th century church, which, in 13 5 2 a n d 1384,

during sieges o f the town, g a v e asylum to part o f the population. T h e actual fortress is a m u seu m , containing valuable ivories o f the 4th an d 8 th centuries, reliquaries o f the 12th and 13th centuries an d an im po rta n t section o f p o ­ pular arts. T h e church itself is a d o r n e d with 15th century f r e s ­ coes, b a ro q u e choir stalls, and sculp ted r o m a n e s q u e capitals. O n s u m m e r Saturdays, it vibra­ tes with the so ft to n es o f the o ld est (14th century) playable organ in E u ro p e: this ye a r will be its 16th Festival, attracting organists fr o m S o u th Africa, Australia, Belgium, Hungary, G e rm a n y and Italy. Likewise, 164 m e tr e s below, in the town, the C on serva to ry an d nearby classroom s will re so u n d with the efforts o f the S u m m e r A c a d e m y o f Music, ju st as the C athedral an d o th e r churches are w o n t to h o st the concerts given during the Tibor Varga Festival, now in its 21st year, and th ose given by local a nd o th e r choirs... A town o f castles a nd m u seu m s, s o m e ti­ m e s c o m b in e d (Valére, Majorie, Vidomnat). A tow n that y o u n e e das a resultat least three

da ys to explore, fr o m the L o m ­ bardy c r a fts m e n ’s quarter be­ neath the vertiginous flank of Valére, to the tree-protected L a k e o f M o n to rg e a b o ve the town, h idden behind vineyards and a long hill c r o w n e d with the

ru in s o f S a v o y a r d fortifications. Y e t in S io n /S itte n , the s e a t of cantonal g o v e r n m e n t, ec h o e s of the p a st are muffled. T h e sculp­ te d d o o rw a ys bearing the coats o f arms o f the old patrician families are but f e w (best e x a m ­ ple: the h o u se o f G e o rg e S u p e r ­ saxo, with its vaulted ceilings), as m a n y w ere burnt d o w n in 1 7 8 8 - w h en Tourbillon was likewise d e s tr o y e d by fire. Unlike Basel, there is no q uarter left o v e r from the M iddle A g es, o n a ccount of the r e p e a te d sacking by the D u k e s o f S a voy. B u t climb up

( l / 2 hr) a nd picnic on the fortified hills o f Valére or Tourbillon, ben ea th the h o t sun, am id char­ m ing wild flowers, refresh ed by the cool b r e e z e blowing down fr o m the Furka, a n d y o u will feel the p e a c e and the aw e that o v e r p o w e r S i o n ’s m o r e than 2 5 , 0 0 0 inhabitants, w hen ever th ey climb up there.

Xanthe FitzPatrick The so r c er er s’ Tower (18 )

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Sion, Sous-le-Scex: un site archéologique

d’importance nationale

L’ann ée 1984 a été fertile en découvertes archéologiques dans le Valais. Les recherches en tre ­ prises parfois depuis plusieurs années ont été poursuivies avec succès sur le site préhistorique et protohistorique de Sembran- cher, dans la ville romaine de Martigny et dans certains édifices en cours de restauration dans nombre de communes. Plusieurs sites archéologiques nouveaux ont été mis au jour. Ainsi un groupe de tombes néolithiques en altitude (Villette/Bagnes), les substructures d ’une église avec baptistère du Ve/V Ie siècle ( d i s / Brigue) et les vestiges d’une occupation plusieurs fois millé­ naire à Sion (Sous-le-Scex). C ’est à cette dernière découverte q u e nous entendons consacrer quelques lignes.

L’espace situé Sous-le-Scex, e n ­ tre la colline de Valére et le Rhône se transforme peu à peu depuis quelques décennies en quartier urbain. Quelques sub­

structures romaines ont été tro u ­ vées en 1957 déjà, puis la cons­ truction de nouvelles routes au pied sud-est de la colline ont permis aux préhistoriens d’utiles observations. En avril 1984, les sondages préparatoires pour la construction d ’un garage souter­ rain à quelques dizaines de m è ­ tres du vieux quartier des T a n n e ­ ries, ont donné au professeur Alain Gallay et à son équipe de chercheurs la possibilité de d é ­ couvrir au pied de la falaise un site occupé depuis l’époque n é o ­ lithique. Des tombes, des débris de céram ique et d’autres traces laissées p ar l’hom m e s’échelon­ nent, san^ forcément attester une occupation continue, du néolithique moyen à l’époque romaine en passant par les civili­ sations du bronze final et de la Tène.

Les recherches du préhistorien genevois ont fourni aussi un «sous-produit»: quelques sépul­ tures du haut Moyen Age asso­

ciées à des vestiges de construc­ tions maçonnées. Ces éléments inattendus allaient rapidement conduire à la découverte d’une église jusqu’ici totalem ent incon­ nue.

Les sondages ont donc rapide­ m ent débouché sur de véritables fouilles auxquelles les propriétai­ res (la C o m m une de Sion et la Caisse de prévoyance du per­ sonnel enseignant) se sont prêtés de bonne grâce. L’Etat du Valais, avec la collaboration de la C on­ fédération, puisque la décou­ verte était qualifiée d ’importance nationale, a pris en charge les frais. Les travaux sont donc pa­ tronnés par le D épartem ent de l’instruction publique sous la di­ rection de M. le conseiller d’Etat Bernard Comby et placés sous la responsabilité scientifique de M. Gallay, pour la préhistoire et de MM. Hans-Rudolf Sennhau- ser, Charles Bonnet et François- Olivier Dubuis pour le haut Moyen Age.

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La basilique bâtie au pied de la falaise, sans toutefois s’appuyer contre elle, mesure hors œ uvre quelque 36 m de long et 25,50 m de large. L’édifice n ’est pas im­ planté parallèlement au rocher. Nous ne savons pas encore si son orientation presque exacte (à peine déviée vers le sud) résulte d ’une volonté libre des bâtisseurs ou d’une contrainte imposée soit par une construc­ tion préexistante, soit par q uel­ que disposition du terrain au sud.

L’entrée s’ouvre au milieu de la façade occidentale; elle est s é p a ­ rée d ’une seconde porte donnant dans la nef proprem ent dite par un couloir transversal (A) large de 4,65 m. Cette nef (B) de quelque 20 m par 11,70 m, ouvre à l’est sur une très vaste abside (C) dont la courbe intérieure est sensiblement outrepassée. Au nord et au sud de celle-ci, deux absidioles (D et E) terminent chacune un bras d’une sorte de transept (F et G) plus ou moins isolé de la nef. Il faut signaler enfin que le couloir transversal de l’entrée se développe autour de l’angle nord-ouest et au moins en partie le long de la façade nord de la nef. En direction du sud il donnait peut-être accès à deux locaux (H et K) flanquant toute la nef au midi.

Nous n’avons trouvé q u ’un t é ­ moin direct de l’élévation du bâtiment: c’est une partie du m ur occidental de la nef, renversée à l’intérieur. Cette maçonnerie ef­ fondrée com prend notam m ent les restes d’un arc appareillé sur une porte ou sur une fenêtre. La position de l’intrados par rapport à la base conservée du mur indique que l’ouverture culmi­ nait à quelque 7,50 m du sol de la nef. La paroi intérieure était soigneusement enduite, mais nous n’avons pas vu pour

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tant de décor peint. Dans l’état actuel des recherches, nous c o n ­ statons la présence de tombes dans le couloir transversal de l’ouest, les annexes méridiona­ les, la nef et son «transept», l’absidiole nord et l’abside princi­ pale. Quelques tombes du c o u ­ loir transversal déjà explorées ont un sarcophage de pierres liées soit au mortier soit à la glaise. Un sarcophage monolithi­ que a été repéré devant l’absi­ diole nord. Tout cela laisse e n ­ tendre que les offices liturgiques célébrés dans cette église étaient plus spécialement consacrés aux anniversaires et autres solennités des défunts.

L’exam en du terrain autour de la basilique a découvert q uel­ ques sépultures devant la façade occidentale et un véritable cime­ tière (L) devant la façade sud. Les corps sont disposés en r a n ­ gées du nord au sud jusqu’à une douzaine de mètres de l’égli­ se. Le niveau du terrain étant peu m onté entre l’époque des premiers ensevelissements et l’abandon des lieux, les sépultu­ res successives sont souvent im­ briquées les unes dans les autres. On note déjà des sarcophages de maçonnerie ou de dalles, des tombes en pleine terre ou e n to u ­ rées de quelques pierres, des traces de coffres de bois et même de troncs évidés en bassins. Le mobilier est presque inexistant.

L’exam en des substructures mi­ ses au jour révèle de prime abord que l’église n ’est pas une cons­ truction homogène. Elle a acquis ses dimensions finales à la suite de plusieurs chantiers successifs dont les auteurs, doués d’un vrai sens des proportions, ont fait naître un ensemble cohérent. Il est trop tôt, au term e de la première cam pagne des fouilles,

pour établir une chronologie d é ­ taillée. 11 est toutefois possible de dire que les aires B, F et G constituent la partie la plus a n ­ cienne actuellement connue; les irrégularités du sol, particulière­ m ent en B, laissent deviner des fondations a p p arten ant à un plan antérieur, encore inexploré. Les locaux A, H et K forment ensemble une vaste annexe. Les absides C puis D et E ont été ajoutées à l’est, la plus grande d’entre elles succédant peut-être à un c h œ u r plus ancien. On peut égalem ent affirmer que le corps central B / F / G existait déjà dans la deuxième partie du VIe siècle et que les maçonneries les plus récentes des diverses annexes ne sont • pas postérieures au IXe siècle. Enfin, la disparition des bases de l’édifice sous une impor­ tante couche d’alluvions prove­ nant de la Sionne a eu lieu avant la construction de l’enceinte infé­ rieure de Sion, c’est-à-dire dans le cours du XIe siècle au plus tard.

Sans préjuger des surprises que pourrait m énager la découverte de substructures plus anciennes, on reconnaît dans le sanctuaire de Sous-le-Scex une « église fu­ néraire». Nous avons au jou r­ d’hui l’habitude d’églises où l’on célèbre aussi bien les offices des dimanches et des fêtes que des baptêmes, des ordinations sacer­ dotales et des funérailles. Nos prédécesseurs du haut Moyen Age aimaient disposer, surtout au lieu de résidence de l’évêque, de sanctuaires nombreux, a d a p ­ tés plus ou moins rigoureuse­ m ent à des fonctions diverses. Le «centre épiscopal», en ville, se composait de plusieurs lieux de culte, dont un baptistère, ainsi que des habitations nécessaires. Les cimetières, établis selon la tradition antique à quelque dis­ tance de l’agglomération, possé­

daient une ou plusieurs églises, destinées surtout aux offices des morts; nombre de sépultures pri­ vilégiées trouvaient place, com ­ me on le voit Sous-le-Scex, dans la nef, dans le c h œ u r et dans les annexes.

On ne connaît pas encore de façon certaine la situation et la composition architecturale du centre épiscopal sédunois. Mais on sait que la ville (sur la rive gauche de la Sionne) était ac­ com pagnée d ’au moins deux b a ­ siliques funéraires, l’une Sous- le-Scex et l’autre à l’em place­ m ent de notre église Saint-Théo- dule. La première, probablement tombée en désuétude vers la fin du premier millénaire, n ’a laissé aucun souvenir dans les docu­ ments d’archives. Les fouilles m ontrent q u ’elle a été démolie, puis que ses débris, dont la récupération n’était pas termi­ née, ont été ensevelis par les graviers de la Sionne. A la fin du XIIIe siècle déjà, le souvenir lui- m êm e paraît effacé. A Saint- Théodule en revanche, l’église primitive, augm entée vers la fin du VIIIe siècle d ’une crypte co n ­ servant les reliques du premier évêque connu en Valais, a été entretenue et transformée jus­ q u ’à la fin du Moyen Age. Elle a fait place alors à l’édifice gothi­ que dans lequel nous avons pratiqué des fouilles.

Nos deux églises cimétériales du haut Moyen Age donnent une idée du développem ent que l’o r­ ganisation ecclésiale avait déjà atteint à Sion. En attendant que l’on puisse situer et explorer le centre épiscopal primitif, il est nécessaire d ’exploiter complète­ m ent le site de Sous-le-Scex. Aux travaux de 1984, destinés seulement à dégager la basilique dans son état final et à explorer le terrain voisin doit pouvoir succéder une nouvelle

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campa-gne de recherche en 1985. Les fouilles porteront alors sur l’inté­ rieur de 1 edifice pour en déterm i­ ner exactement l’origine et le développement progressif. La découverte du printemps 1984 est l’une des plus im portan­ tes faites ces dernières années en Suisse. Tout à fait inattendue, elle révèle un haut lieu du passé valaisan et témoigne du soin avec lequel les Sédunois du p r e ­ mier millénaire traitaient déjà l’équipem ent matériel de leur vie ecclésiale. Puissent les efforts conjugués de l'Etat, de la C o m ­ mune et de la Confédération rendre possible une exploration scientifique complète et m êm e la conservation des vestiges. Un véritable trésor de notre patri­ moine national rappellerait ainsi à nos successeurs du troisième millénaire les efforts dont leurs lointains ancêtres ont été c a p a ­ bles.

Texte: F ran çois-O livier D ubuis Photos: O sw a ld Ruppen, Bernard D ubuis

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