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OPTIMUM. La Culture générale. aux concours. Méthodologie 12 thèmes traités Sujets types corrigés. E. Auber A. Blanc-Jeanjean

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Texte intégral

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O P T I M U M

Réussir l’épreuve de culture générale aux concours administra- tifs et aux examens d’entrée dans les grandes écoles exige de solides connaissances, mais aussi – et surtout – le suivi d’une démarche raisonnée. Autrement dit, des codes précis, sur le fond et la forme, doivent être respectés. Cet ouvrage ambitionne de livrer ces clés de la réussite, tout en souhaitant donner le goût de poursuivre sur le chemin de la connaissance.

Boîte à outils pédagogique, l’ouvrage propose une méthodologie détaillée qui explique sans détour les présupposés de l’épreuve de culture générale, les qualités à réunir et la démarche à suivre.

Douze thèmes centraux, qui vont, entre autres, des nouvelles formes de démocratie à la crise de la notion d’intellectuel en passant par l’analyse des médias et l’évolution du modèle français, sont ensuite explicités sous une forme problématisée. Ils intègrent les derniers développements de l’actualité et sont suivis d’une bibliographie sélective. De nombreux extraits d’œuvres et focus thématiques illustrent le propos. Enfi n, des dissertations et commentaires de texte, ainsi que des plans détaillés, aident à mieux cerner la nature exacte de l’épreuve de « culture g. ».

Le tout permet au lecteur de se familiariser avec les œuvres classiques d’histoire des idées et de philosophie politique, mais aussi de mobiliser les données les plus essentielles du droit, de la science administrative, de l’économie et de la sociologie.

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La Culture générale aux concours

E. Auber

A. Blanc-Jeanjean

Méthodologie

12 thèmes traités

Sujets types corrigés

Méthodologie

12 thèmes traités

La Culture générale

aux concours

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P T I M U M

C o l l e c t i o n d i r i g é e p a r F a b i e n F i c h a u x

La Culture générale aux concours

Emmanuel Auber

Administrateur territorial

Maître de conférences à Sciences Po

Alexandra Blanc-Jeanjean

Administratrice civile

Membre de jurys de concours

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ISBN 9782340-048966

© Ellipses Édition Marketing S.A., 2015 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5.2° et 3°a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle.

www.editions-ellipses.fr

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Avant-propos

Simul et singulis (être ensemble et être soi-même), devise de la troupe de la Comédie française depuis sa création en 1680.

La culture générale est une matière très française qui renvoie aux humanités clas- siques. Jusqu’aux Lumières, les bases en étaient la littérature, le grec et le latin. Les Encyclopédistes y ont ajouté les sciences et la technologie. Pour Cicéron dans De Oratore, cette culture humaniste aide les enfants à devenir des hommes capables de lire le monde en portant sur lui un regard critique et distancié. En d’autres termes, la culture générale permet d’atteindre le statut d’« honnête homme », pour reprendre une expression du XVIIe siècle. Plus que jamais, l’honnête homme du XXIe siècle doit parvenir à s’orienter dans un savoir devenu gigantesque et un monde en perpétuelle mutation.

La culture générale suscite la polémique. Certains la voient comme un paradis perdu, d’autres comme un marqueur de la reproduction sociale des élites, d’autres encore comme une terre promise.

Pour les nostalgiques, comme le philosophe américain Allan Bloom dans L’âme désarmée. Essai sur le déclin de la culture générale (1987), l’égalité moderne est porteuse d’une grave crise de l’autorité, en particulier de l’autorité pédagogique jadis incarnée par la fi gure tutélaire du « hussard noir », cet instituteur qui « institue » précisément l’humanité en l’homme par son enseignement. La lame de fond démocratique aurait fait disparaître l’indispensable hiérarchie entre les connaissances, la haute culture classique étant rabaissée au niveau de la culture de masse. Sous un abord quelque peu méprisant, cette approche a été exposée sans ambages par George Steiner dans Barbarie de l’ignorance : « La culture est une chose très élitaire. Goethe dit : “La vérité appartient à très peu”. Il s’avère que sur cette planète, 99 % des êtres humains, et c’est leur plein droit, préfèrent la télévision la plus idiote, la loterie, le Tour de France, le football, le bingo à Eschyle et à Platon […]. L’animal humain est très paresseux, probablement très primitif dans ses goûts et, la culture, elle est exigeante, elle est cruelle par le travail qu’elle demande : apprendre une langue, apprendre à résoudre une fonction non elliptique, ce n’est pas drôle du tout, c’est à la sueur de l’âme que ces choses-là s’apprennent, et la plupart des gens disent : “Mais pourquoi ? Qu’est-ce que ça m’apporte ?” ».

D’autres perçoivent la culture générale comme un des éléments de la stratégie de reproduction sociale des élites. Cette critique est née dès la Révolution française, les plus radicaux estimant que les humanités faisaient le jeu de l’Ancien Régime. Pour le sociologue Pierre Bourdieu, la culture générale, comme les langues étrangères

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d’ailleurs, est un savoir d’« héritier » discriminant ne servant qu’à sélectionner une élite disposant des bons usages légués par leur milieu familial. Cet habitus leur permettrait non seulement de briller en « culture générale » mais, ensuite, de choisir les bonnes fi lières pour accéder aux plus hautes sphères professionnelles. L’aisance en la matière fait souvent la diff érence pour l’entrée aux grandes écoles, la réussite aux concours administratifs ou dans les entretiens d’embauche. Dans cette perspective, la sélection sur des critères prétendument objectifs s’apparente à de la cooptation.

Là encore, traquer l’aspect inégalitaire dans la matière « culture générale » n’est pas sans fondement, sauf que la culture a toujours été un instrument de domination. Le système éducatif français, dont les concours sont la pointe avancée, est le révélateur des inégalités sociales et culturelles qu’il perpétue alors même qu’il s’est donné pour but de les corriger. Mais parce que la culture générale est de plus en plus sacrifi ée au profi t de l’obsession de rentabilité de court terme, elle doit être réhabilitée et profi ter à tous afi n de « penser plus pour vivre mieux ». Le salut de nos sociétés passe par la connaissance. Car à quoi cela sert-il d’octroyer aux jeunes la gratuité à l’entrée des musées s’ils ne disposent pas des outils d’analyse des œuvres et qu’ils les regardent sans les comprendre, le nez à hauteur d’œuvre ? En outre, les idées sont porteuses de conséquences, tant il est vrai que « tout commence en mystique et fi nit en politique » (Charles Péguy) et qu’« il n’y a que deux puissances au monde, le sabre et l’esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit » (Napoléon Ier).

Parmi les épreuves des concours administratifs, celle de culture générale est certai- nement la plus ludique, celle où l’on peut faire valoir sa culture personnelle, qui n’est jamais nulle. Pour autant, des codes précis, sur le fond et la forme, doivent être respectés. Le présent ouvrage ambitionne de les fournir pour vous permettre de triompher de cette épreuve et, si possible, de vous donner le goût de poursuivre sur le chemin de la connaissance.

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I. M ÉTHODOLOGIE

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1. Conseils généraux

S

URLEFOND

On peut estimer que la culture à mobiliser pour l’épreuve de culture générale est la « culture occidentale » de l’après XVIIIesiècle, mais sans négliger les références à l’Antiquité, voire à l’héritage biblique.

Le mouvement général des idées et l’histoire raisonnée sont à la base de cette épreuve qui est, par excellence, l’épreuve pluridisciplinaire. Elle demande de mobiliser les données essentielles de la philosophie politique, de la littérature, des beaux-arts, du droit, de la sociologie, de l’économie, etc. En s’appuyant sur ces disciplines, l’objectif est de parvenir à mettre en perspective les débats contemporains auxquels doivent être rendues leurs justes proportions, de dégager les ressorts profonds de la question soulevée par l’intitulé du sujet en dépassant les querelles du moment. Pour ce faire, il importe de se mettre, non pas en position de photographe, mais de cinéaste dans l’action. Pour autant, il n’est pas demandé au candidat d’apporter une réponse à une question qui, souvent, se pose depuis les siècles des siècles. Il lui est demandé d’analyser le problème le plus clairement possible par un raisonnement robuste et logique, sans faire preuve d’originalité – il est beaucoup plus « payant » d’être politiquement correct qu’iconoclaste, quitte à rappeler des choses évidentes.

La copie doit être une démonstration convaincante s’appuyant sur une argumen- tation actualisée. Autrement dit, la copie ne doit pas pouvoir avoir été rédigée il y a dix ans… Il ne faut surtout pas se contenter d’« affi rmer ». Il faut être capable de saisir le sujet dans toute son ampleur, tout en montrant que vous en percevez les limites. Pour pouvoir démontrer et présenter un raisonnement clair, rien ne sert de juxtaposer des analyses ; il convient plutôt de les articuler en formulant, si nécessaire, un jugement en réponse au sujet. Le correcteur doit voir immédiate- ment que le candidat a saisi la profondeur du sujet posé et sait raisonner. La copie doit faire transparaître vos choix à travers une réfl exion personnelle. En d’autres termes, le candidat doit être capable de s’engager et d’« apparaître » dans la copie.

Il ne s’agit pas de rester spectateur du problème, mais de faire des choix explicites et argumentés en disant, par exemple, que le sujet pose « tel ou tel problème » et qu’« il existe telle ou telle solution » mais que, « pour telle ou telle raison », on préfère

« choisir telle ou telle piste », « conclure de telle ou telle manière »…

Un autre pré-requis est de répondre au sujet tel qu’il est posé, non à un sujet proche que vous maîtriseriez mieux. Il faut donc accepter de se soumettre au sujet, sans aménager la question. Par ailleurs, le sujet doit être entièrement traité : tous les aspects

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I. Méthodologie

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du sujet doivent être couverts. Par exemple, pour répondre à « Faut-il supprimer le département ? », il importe de traiter le département en tant que circonscription administrative de l’État et le département « collectivité territoriale ». Pour « étaler » le sujet dans toute sa complexité, il faudra aussi se méfi er des connotations géné- ralement admises. Par exemple, sur le sujet « Propagande et mensonge », il ne faut pas partir d’emblée sur le seul aspect négatif, le plus évident, de ces deux notions, mais voir aussi qu’elles peuvent être considérées, dans la sphère politique, comme positives dans des circonstances exceptionnelles.

S

URLAFORME

L’objectif est d’écrire une copie démontrant un point de vue tout en étant claire dans sa construction, simple dans l’expression et nourrie de références précises.

Pour éviter l’ennui du correcteur et parce que son temps de correction est limité, la copie ne doit pas être trop longue : cinq à six pages selon l’écriture.

Comme tout ce que vous avancez doit être étayé pour ne pas paraître péremptoire – notamment les citations, qui devront être courtes – il ne faut jamais être allusif mais « expliciter l’implicite », car le lecteur n’est pas supposé avoir exactement les mêmes références que vous, ni partager a priori votre point de vue.

La capacité à hiérarchiser les enjeux est l’un des critères de sélection aux concours.

Si vous souhaitez développer plusieurs idées, faites des typologies (non des listes), qui donnent le sentiment d’une pensée structurée. Il ne faut pas hésiter à opérer des rapprochements, parfois hardis mais cohérents, entre les notions. Tentez aussi d’utiliser les « expressions clés » reliées au sujet. Sur le sujet : « Les idées ont-elles des frontières ? », il est par exemple approprié d’utiliser l’expression « libre circulation des idées »…

Le but de la copie n’étant pas de rechercher l’exhaustivité ou la vérité mais de convaincre, le style doit donner le tempo. On doit bannir la sophistication, ne pas être familier, ampoulé ou jargonneux, c’est-à-dire utiliser des expressions réservées à des spécialistes (« déconstruire », « néo-libéral »…), ni « journalistique » (ne pas dire

« Paris » au lieu de « la France », ne pas qualifi er les individus sur un mode familier du type : « l’excellent ministre de l’éducation nationale… »). Autant la réfl exion doit être

« personnelle », autant le style doit être alerte tout en restant impersonnel, neutre, sérieux, objectif et direct pour ne pas égarer le correcteur. Les phrases doivent être courtes pour que la copie soit aérée et fl uide. Le correcteur valorise plus la clarté que la complexité des idées exposées, ce qui n’empêche que le vocabulaire doit demeurer relativement riche, car c’est aussi sur votre maîtrise de la langue fran- çaise que vous êtes jugé. Le « créneau » stylistique est plus Mauriac ou Hemingway que Proust ou Chateaubriand. C’est aussi dire que le style doit être proche du style

« administratif » des rapports du Conseil d’État ou de la Cour des comptes ou, mieux, du Code civil. Il ne faut donc pas multiplier les parenthèses, points-virgules, « etc. »

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1. Conseils généraux

9 ou « … », « […] ». Il s’agit de simplifi er au maximum pour « servir » un propos clair et synthétique.

Concernant l’usage des références à citer dans la copie, il est demandé de disposer de « références » ! Autrement dit, il ne faut pas oublier les références attendues et incontournables sur le sujet. En dehors de cette exigence, le candidat est libre de choisir ses propres références. Celles-ci ne doivent pas être multipliées jusqu’à la nausée mais soigneusement sélectionnées pour ne retenir que les plus pertinentes dans le champ du sujet. Puisque les références doivent servir à illustrer tout en faisant progresser la démonstration, utilisez des références qui se complètent et évitez celles qui ne feraient que montrer l’étendue de votre culture sans rien ajouter à votre démonstration. Les références « nobles » doivent être privilégiées : les œuvres d’art seront privilégiées, les ouvrages classiques seront préférés aux livres récents qui seront préférés aux références de fi lms, de bandes dessinées ou de chansons.

Le but étant d’insister sur les tendances lourdes, les références triviales relevant du fait divers d’actualité sont à exclure. Les allusions à l’actualité doivent être limitées à quelques essais ou références juridiques (lois, décisions de justice…). Une référence bien exploitée doit être l’occasion de montrer au lecteur que vous en êtes familier.

Ainsi, si vous citez un livre, montrez que vous l’avez lu et que votre connaissance de ce livre ne vient pas d’une fi che de lecture survolée à la hâte quelques heures plus tôt. Pour cela, il est bon de rappeler le titre, la date de publication de l’œuvre, voire de reprendre certaines expressions de l’auteur. Il est aussi bon de faire alterner les références factuelles et théoriques, d’opérer un juste dosage entre les éléments concrets et les considérations conceptuelles.

L

ETRAVAILAUBROUILLON

Pour répondre de façon structurée au sujet, un plan détaillé doit être rédigé au brouillon. Plus le plan élaboré sera détaillé, plus le traitement du sujet sera rapide et aisé. Le plan doit être une démonstration qui progresse entre les points cardinaux du sujet. Dans la quasi-totalité des sujets posés, choisir de bâtir un plan selon une logique historique est une bonne option.

Pour construire le plan au brouillon, il faut réussir à dégager les grands enjeux ou axes du sujet. Pour ce faire, vous devez au préalable bien lire le sujet pour pouvoir donner un sens à chacun de ses termes. Par exemple : le « fait religieux », ce n’est pas

« la religion ». Les termes du sujet devront, si possible, fi gurer dans l’introduction et dans les titres. Pour la construction du plan puis dans la rédaction, il faut partir des termes du sujet et avoir le souci de rester dans le périmètre du sujet (ne pas patrouiller aux frontières) en adaptant votre réponse au sujet exact. En d’autres termes, le « plan-type » est à bannir. Par exemple, le sujet « Les femmes en France » est diff érent de « La condition féminine aujourd’hui ». Il convient, pour ce faire, de bien identifi er la question sous-jacente et le centre de gravité du sujet : un sujet qui porte sur la démocratie représentative n’est pas un sujet sur la notion de « démo-

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I. Méthodologie

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cratie » mais sur la notion de « représentativité » dans la démocratie. À la question

« La démocratie est-elle le gouvernement idéal ? », il faudra réfl échir à la notion d’« idéal »… En bref, il y a un travail à faire pour trouver l’ambiguïté du sujet et identifi er les « valeurs » que véhicule chaque terme de l’intitulé, chercher les points communs, les oppositions, l’interdépendance entre les notions, les tensions… Un sujet sur la démocratie devra ainsi confronter les notions de « démocratie directe » et de « démocratie représentative » voire de « démocratie participative ». Il est utile de se poser à soi-même les questions suivantes : pourquoi le sujet est-il formulé de cette façon ? Pourquoi le jury l’a-t-il posé cette année ? Quels sont les présupposés de ce thème ?… Il s’agit aussi de repérer les passages obligés qu’il ne faudra surtout pas manquer de faire apparaître dans le plan pour bien les traiter dans le corps de la copie.

Quand un sujet comporte une métaphore, il convient de la « fi ler » en la décortiquant dès l’introduction. Par exemple, le sujet « La société est-elle la colonne vertébrale des sociétés modernes ? » suppose de repérer le pivot du sujet. C’est ici la notion de « colonne vertébrale » voulant aussi bien dire « ossature » que « tenir la société ».

Si le sujet comporte trois notions ou plus, pour construire le plan, vous pouvez dégager une « série » : soit une gradation entre les notions soit une série historique.

Pour découvrir la pluralité de sens, il est possible de faire des couples en excluant l’une des trois notions. Sur le sujet « Propagande, mensonge et communication », on peut faire un couple 2+1 : la propagande et le mensonge versus l’idéal éthique de la communication. De fait, la propagande et le mensonge sont le dévoiement de la communication, car la propagande cherche à mobiliser par un langage d’action alors que le mensonge trompe. Il est aussi possible de former une hypothèse sur la série de trois. Ainsi, la série peut amener à se demander si la politique est entrée dans l’ère de la communication et à s’interroger sur ce que cela change au regard des notions plus anciennes de mensonge et de propagande.

Les étapes de construction du plan sont les suivantes : 1) « jetez » toutes vos idées, sur des pages numérotées, au recto du brouillon (pour plus de clarté) ; 2) organisez le plan en deux parties. Chacune des deux parties (I et II) sera divisée en deux sous- parties (A et B), chaque sous-partie en deux sous-sous-parties (1 et 2) constituée chacune de deux idées. Les feuilles sur lesquelles vous avez écrit le plan pourront être agrafées pour éviter de les mélanger avec vos autres prises de notes. Le plan pourra utilement respecter les quatre temps suivants selon un plan avec un « eff et miroir » entre le I et le II.

I. Identifi cation du problème

A. Présentation de l’opinion commune (la doxa)

Dresser le cadre, mettre le sujet en perspective historique, se demander pourquoi on parle de la notion aujourd’hui plus qu’hier, quels sont les fondements de la politique en question, ses objectifs, ses instruments…

B. Réfutation partielle de la doxa par un bilan

Passer à l’explication théorique pour montrer que tout cela justifi e le sujet.

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1. Conseils généraux

11 II. Analyse plus personnelle des diffi cultés engendrées par le sujet, des insuffi -

sances et critiques

A. Contraintes plus contemporaines à intégrer et actuelles remises en cause Nuancer la conception classique du I-A, par exemple du fait de la crise du concept en cause, de la mondialisation ou des contraintes fi nancières, parce que la société a changé ou que l’État ne décide plus seul (associations, société civile)…

B. Tirer les conséquences de ce qui précède en reformulant le sujet et en traçant des perspectives pour l’avenir

Répondre au I-B : est-ce que l’on peut améliorer les aspects négatifs du problème ou s’appuyer sur les aspects positifs… ?

Sur le sujet : « La famille aujourd’hui », on peut par exemple rédiger ces sous-parties : Dans les sociétés industrialisées, la famille est conçue comme la première des insti- tutions sociales qui rend possible la vie en société en assurant la survie des enfants et en leur permettant de faire l’apprentissage de l’autorité (I-A) ; La famille, l’individu et la société entretiennent des rapports plus complexes et ambigus que ce qui vient d’être dit : si la famille détermine la société, l’inverse est aussi vrai (I-B) / Ce qui précède explique la tentation des autorités publiques (Églises puis États) à intervenir dans l’organisation et le fonctionnement des familles avec une tendance croissante : la concentration des familles autour du couple et des enfants (II-A) ; L’éclatement et la diversité des familles obligent à repenser les rapports entre la famille, l’individu et la société afi n de combler l’écart entre une représentation encore marquée par l’idée d’un modèle unique et une réalité désormais multiple (II-B).

O

RGANISATION DUTEMPSSURLES

4

HEURESDEL

ÉPREUVE

• Lecture et compréhension du sujet : 10 minutes

• « Jet » des idées au brouillon : 30 minutes

• Rédaction du plan au brouillon : 45 minutes

• Rédaction de l’introduction et de la conclusion au brouillon : 20 minutes

• Rédaction de la copie au propre (introduction, développement, conclusion) : 2 heures

• Relecture de la copie pour corriger les fautes d’inattention : 15 minutes

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2. Les différentes parties de la copie

I

NTRODUCTION

Il est primordial de réussir l’introduction, car elle suscite la première et durable impression du correcteur. Elle doit donc être très travaillée puis rédigée au préa- lable, tout comme la conclusion, au brouillon.

L’introduction est le moment propice pour s’emparer immédiatement du sujet afi n de capter d’emblée l’attention du correcteur, qui doit se dire : « C’est intéressant, j’ai envie de lire la suite ».

L’introduction doit être relativement courte (une demi-page) et assez précise, c’est-à-dire ni trop générale ni trop superfi cielle. Elle doit rester fl uide sans être alourdie par trop de références à des ouvrages ou autres. Le chiff re important ou l’ouvrage fondamental pour le sujet doivent suffi re. En substance, le critère de la bonne introduction réside dans la pertinence de la stratégie adoptée pour rendre compte de la complexité du sujet dans des termes simples.

Une introduction est l’enchaînement de quatre moments successifs : accroche ; défi nition ; problématique ; annonce de plan. L’accroche est constituée de deux ou trois phrases qui rappellent le contexte, l’actualité, la pertinence du sujet dans le champ économique, social, politique… Il peut être élégant de commencer par une citation historique assortie d’un rapide commentaire montrant l’actualité du sujet.

Il est souvent pertinent de montrer que le thème à traiter n’est pas nouveau, qu’il existe depuis longtemps dans le champ du débat d’idées. La défi nition consiste à expliquer, de façon dynamique – non de façon scolaire et statique comme dans un dictionnaire – les termes du sujet. Par exemple, sur le sujet « Faut-il réformer le modèle social européen ? », il s’agit de défi nir ce qu’est le « modèle social européen », soit un ensemble d’institutions et mécanismes qui protègent les individus et développent les solidarités : relations de travail, couverture contre les risques, redistribution des revenus… La problématique consiste en l’exposition des deux, trois ou quatre questions que pose le sujet auxquelles vous vous proposez de répondre dans le développement. Ces questions sont comme les fi ls que l’on tirerait d’une pelote qui serait le sujet : plus vous tirez les fi ls les plus au cœur de la pelote plus vous

« marquez des points ». Par souci d’élégance, ces questions devront être posées sous la forme indirecte, et non interrogative. L’annonce de plan à la fi n de l’introduction est décisive. Elle doit être limpide, ni trop courte, ni trop longue, et séparée du reste

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I. Méthodologie

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de l’introduction (sauter une ou deux lignes). Bien évidemment, l’annonce doit être scrupuleusement suivie dans le « développement ».

D

ÉVELOPPEMENT

Le développement est la partie la plus longue de la copie. Il consiste à rédiger au propre le contenu du plan en présentant une pensée structurée et en progression.

Pour s’assurer qu’un correcteur qui se contenterait de survoler la copie visualiserait au moins vos axes forts, il est bien de mettre vos arguments-massues dans les titres et en début de paragraphes. Un paragraphe correspond à une idée développée : une idée par paragraphe, un paragraphe par idée. Pour construire les paragraphes, il faut d’emblée avancer l’idée (ne pas s’amuser à « faire du suspens »), ensuite l’illustrer par un exemple, un chiff re, une citation expliquée, enfi n, si nécessaire, nuancer l’idée en une ou deux phrases pour conclure le paragraphe avec une phrase de transition vers le paragraphe suivant – tout cela peut se résumer par la formule « coup-de-poing – explication ». Pour construire facilement et rapidement les paragraphes, il est bon de se forger des « briques de base » toutes prêtes, mobilisables sur plusieurs sujets connexes. Les typologies sont utiles pour la construction des paragraphes au niveau le plus fi n du plan (I-A-1-a). L’utilisation de typologies est moins recommandée pour les parties ou sous-parties. En particulier, il convient de bannir les distinctions du genre I) Pour les colonisateurs, la colonisation a eu des avantages… ; II) Pour les colonisés, la colonisation a eu des inconvénients. Il faut plutôt englober cette distinction pour la dépasser : I) La colonisation, expression de la suprématie européenne, a conduit à une interdépendance croissante au sein des Empires coloniaux ; II) La rupture née du désir d’indépendance a laissé subsister une communauté d’intérêt qui n’est pas dénuée d’ambiguïté. Pour ajouter de la clarté à la rédaction, utilisez, en les variant, des mots-pivots : Tout d’abord, ensuite, enfi n / D’une part, d’autre part / En premier lieu, en second lieu / Toutefois…

Les titres des diff érentes sections (parties, sous-parties, sous-sous-parties) doivent apparaître clairement dans la copie sans le numéro de la partie et sans souligner.

Pour montrer une césure, il convient donc de sauter une ou deux lignes entre les titres, qui doivent être rédigés sous forme de phrase avec un verbe pour ne pas hacher la copie. Entre l’introduction, le développement, la conclusion (voire entre les I. et II. du développement), de petites étoiles peuvent être utilisées (cf. disserta- tions corrigées). Pour donner du relief à la copie, il est recommandé, en déroulant les titres, de moduler leur rédaction en fonction de leur niveau (I ; A ; 1), par exemple de la façon suivante sur le sujet « Trahir le Prince » :

Tandis que, dans les sociétés holistes, trahir le Prince débouchait sur la punition arbitraire, la modernité a fait de cette trahison un impératif de dernier ressort (I).

Dans les sociétés antiques, la rupture de l’allégeance prioritaire exigée par le Prince entraînait la punition automatique du contrevenant ou son exclusion du groupe social (I.A). La modernité a opéré un changement de paradigme : en

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2. Les diff érentes parties de la copie

15 cas de discordance entre légalité et légitimité, trahir le Prince apparaît comme

une exigence citoyenne (I.B).

Traditionnellement, la domination exercée par le Prince suppose l’allégeance exclusive à sa personne et à sa loi, qui reste cependant toujours à parfaire (I.A.1).

Dès lors, trahir le Prince entraîne la punition du sujet ou le bannissement de la communauté (I.A.2). La fi délité due au Prince est désormais conditionnée à sa capacité à assumer ses fonctions (I.B.1). À défaut, le destituer apparaît fondé (I.B.2).

Si le sujet est une question qui appelle une réponse, il ne faut pas se défi ler : la copie devra répondre à la question après une argumentation circonstanciée. Répondre signifi e faire un bilan positif ou négatif : quel facteur l’emporte, quelle partie a gagné aujourd’hui… ? Si vous choisissez de faire des propositions en dernière partie, expliquez ce qui s’est déjà fait en la matière pour ensuite dire s’il convient d’aller plus loin. Énoncez les mauvaises solutions puis choisissez la ou les bonnes solutions en justifi ant votre choix. En tout état de cause, les propositions en fi n de copie doivent être formulées de façon claire, nette et précise. Pour cela on peut mobiliser des chiff res, jurisprudences, dates…

C

ONCLUSION

La conclusion, qui doit être brève (dix à quinze lignes), est la reprise des éléments du développement sous la forme d’un bilan qui doit témoigner d’un gain net par rapport à l’introduction. Si le correcteur ne lisait que l’introduction et la conclusion, il devrait avoir l’impression que vous avez correctement répondu au sujet.

La conclusion comprend trois étapes : un résumé de la principale argumentation de la copie, l’insistance sur une nuance capitale, l’ouverture sur l’avenir à partir d’un lieu commun suffi samment admis (la nécessité d’un retour du politique, l’importance de la capacité à créer du nouveau…). Pour entamer la conclusion, il peut être utile de partir du II-A, qui est déjà un début de réponse conclusive.

■■■

À la fi n de l’épreuve, il faut impérativement dégager un peu de temps pour relire l’ensemble de votre copie afi n de corriger les fautes d’orthographe, d’ajouter un mot qui vous a échappé pendant la phase de rédaction, etc.

EA

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II. C HAPITRES

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1. La pensée des Modernes

Lancée avec fracas par Charles Perrault au XVIIe siècle, la « querelle des Anciens et des Modernes » remet en cause l’autorité des modèles hérités de l’Antiquité. La modernité, dont se revendiquent ceux qui souhaitent rompre avec la tradition dans les domaines de l’art, de la science et de la politique, ouvre un âge à la fois critique et créatif. On explore alors diverses pistes de salut pour l’humanité, à la fois dans des théories du bonheur (industrialisme, utopie, matérialisme marxiste) et du malheur (anarchisme, tragédie nietzschéenne), sous la vigilance permanente de la pensée libérale.

L

AQUERELLE DES

A

NCIENSETDES

M

ODERNES

Au XVIIesiècle, la « querelle des Anciens et des Modernes » agita fortement les cercles de l’art et de la littérature. D’un côté, les Anciens, menés par Boileau, prônaient l’imitation des canons de l’art antique gréco-romain considéré comme un aboutis- sement. De l’autre côté, les Modernes, menés par Perrault, défendaient l’innovation artistique et un art adapté à l’époque.

C’est la période de la Renaissance qui fi xe le vocable « ancien », lequel désigne alors la culture gréco-latine païenne. La Renaissance privilégie cette culture et l’érige en modèle. Le moderne n’est valorisé qu’à la stricte condition d’imiter son antonyme, l’ancien. Vivant dans un univers contemplatif, les Anciens pensaient un monde ordonné, objectivement agencé par le créateur. Dans le schéma platonicien, l’homme ne découvre le monde que par la déduction et l’approfondissement de ses connais- sances. Pour Aristote, le « monde sublunaire », espace des péchés, cohabite avec le

« monde des fi xes », espace de la perfection intangible.

Selon Hegel, les temps modernes ont trois scansions : la découverte de l’Amérique (le « nouveau monde ») par Christophe Colomb en 1492, la Renaissance du XIVe

au XVIesiècles, la Réforme protestante au XVIesiècle. En tout état de cause, c’est au

XVIIesiècle que la bataille des Modernes débute, à l’initiative de l’homme de lettres Charles Perrault qui accorde aux Modernes le bénéfi ce de l’accumulation historique des connaissances et des expériences. Perrault commence par rompre avec la tradi- tion en s’essayant à un genre littéraire nouveau, le conte, et annonce son entreprise par ces vers : « Je vois les Anciens sans plier les genoux / Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous ». Plus tard, les Modernes feront du respect des droits de l’individu leur revendication première. Comme le synthétise Benjamin Constant dans son discours de 1819 prononcé à l’Athénée à Paris, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, la liberté pour les Modernes consiste à pouvoir jouir des libertés publiques, en particulier des libertés individuelles (« J’ai défendu quarante

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II. Chapitres

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ans le même principe, liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique : et par liberté, j’entends le triomphe de l’individualité, tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité »). Ces libertés sont autant de droits naturels (propriété de soi, jouissance des produits de son industrie, etc.) qui doivent être garantis par la Constitution et auxquels le pouvoir politique ne doit pas pouvoir porter atteinte.

Selon le sociologue Jean Baudrillard, la modernité, notion occidentale, voire euro- péenne, est un mode de civilisation s’opposant à la tradition. Cette notion confuse – qui s’appliquera à l’art, à la technique, à l’État – symbolise toute évolution historique et un changement dans les mentalités. Pour le philosophe Michel Foucault et l’École de Francfort menée par Habermas, la modernité est une idéologie qui rejette le divin et le dogme religieux, promeut la sécularisation du monde, l’individu et le rationa- lisme. Car la modernité institue une société auto-référentielle, sans transcendance : elle se constitue elle-même comme fondement. Avec la modernité, la position de l’homme dans le cosmos change puisqu’il devient le centre de l’organisation sociale et passe de la vie contemplative à l’action. La Nature cesse d’être vue comme une dépendance de Dieu pour devenir une entité autonome sur laquelle l’homme va agir. L’individu se découvre capable de devenir, selon Descartes, « comme maître et possesseur de la nature » (Discours de la méthode, 1637) : la nature devient son champ d’investigation. En réfutant l’idée d’un monde extérieur à l’homme s’imposant à lui, les Modernes distinguent la Nature de la Pensée. Contrairement à Montesquieu dans De l’esprit des lois (1748) qui estime que l’infl uence du climat et l’étendue du territoire doivent être prises en compte pour choisir le meilleur régime politique, les Modernes considèrent que les lois de la nature (par exemple la loi de la gravitation) sont inopérantes pour déterminer la forme de gouvernement. Le monde moderne n’existe que par la représentation que l’homme s’en fait : « La modernité c’est lorsque l’homme est devenu sujet et le monde image conçue » (Heidegger).

Montesquieu, De l’esprit des lois (1748), Livre I, Chapitre I

« Les lois, dans la signifi cation la plus étendue, sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses ; et, dans ce sens, tous les êtres ont leurs lois, la divinité a ses lois, le monde matériel a ses lois, les intelligences supérieures à l’homme ont leurs lois, les bêtes ont leurs lois, l’homme a ses lois.

Ceux qui ont dit qu’une fatalité aveugle a produit tous les eff ets que nous voyons dans le monde, ont dit une grande absurdité : car quelle plus grande absurdité qu’une fatalité aveugle qui aurait produit des êtres intelligents ? Il y a donc une raison primitive ; et les lois sont les rapports qui se trouvent entre elle et les diff érents êtres, et les rapports de ces divers êtres entre eux. […]

L’homme, comme être physique, est, ainsi que les autres corps, gouverné par des lois invariables. Comme être intelligent, il viole sans cesse les lois que Dieu a établies, et change celles qu’il établit lui-même. Il faut qu’il se conduise ; et cependant il est un être borné : il est sujet à l’ignorance et à l’erreur, comme toutes les intelligences fi nies ; les faibles connaissances qu’il a, il les perd encore. Comme créature sensible, il devient sujet à mille passions. Un tel être pouvait à tous les instants oublier son créateur ; Dieu l’a rappelé à lui par les lois de la religion. Un tel être pouvait à tous les instants s’oublier lui-même ; les

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O P T I M U M

Réussir l’épreuve de culture générale aux concours administra- tifs et aux examens d’entrée dans les grandes écoles exige de solides connaissances, mais aussi – et surtout – le suivi d’une démarche raisonnée. Autrement dit, des codes précis, sur le fond et la forme, doivent être respectés. Cet ouvrage ambitionne de livrer ces clés de la réussite, tout en souhaitant donner le goût de poursuivre sur le chemin de la connaissance.

Boîte à outils pédagogique, l’ouvrage propose une méthodologie détaillée qui explique sans détour les présupposés de l’épreuve de culture générale, les qualités à réunir et la démarche à suivre.

Douze thèmes centraux, qui vont, entre autres, des nouvelles formes de démocratie à la crise de la notion d’intellectuel en passant par l’analyse des médias et l’évolution du modèle français, sont ensuite explicités sous une forme problématisée. Ils intègrent les derniers développements de l’actualité et sont suivis d’une bibliographie sélective. De nombreux extraits d’œuvres et focus thématiques illustrent le propos. Enfi n, des dissertations et commentaires de texte, ainsi que des plans détaillés, aident à mieux cerner la nature exacte de l’épreuve de « culture g. ».

Le tout permet au lecteur de se familiariser avec les œuvres classiques d’histoire des idées et de philosophie politique, mais aussi de mobiliser les données les plus essentielles du droit, de la science administrative, de l’économie et de la sociologie.

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La Culture générale aux concours

E. Auber

A. Blanc-Jeanjean

Méthodologie

12 thèmes traités

Sujets types corrigés

Méthodologie

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La Culture générale

aux concours

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