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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Semaine 1 : Espaces affines

R´ef´erences pour ce chapitre :

[Du] Antoine Ducros, G´eom´etrie affine et euclidienne, Cours de L3 `a l’UPMC 2009-2012 (sections 1 et 2), disponible sur la page de l’auteur : www.imj-prg.fr/

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antoine.ducros [It] Ilia Itenberg, Alg`ebre et g´eom´etrie, Cours de M1 `a l’UPMC 2013-2014 (chap. 1), disponible sur la page de l’auteur : www.imj-prg.fr/

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ilia.itenberg

[Po] Patrick Polo, Alg`ebre et g´eom´etrie, Cours de L2 `a l’UPMC 2009-2013 (chap. 7), disponible sur la page de l’auteur : www.imj-prg.fr/

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patrick.polo/L2

En compl´ement du polycopi´e 2013-2014 d’Ilia Itenberg, on pourra aussi consulter les polycopi´es faits par les enseignants pr´ec´edents :

[Be] Daniel Bertrand, Alg`ebre et g´eom´etrie, Cours de M1 `a l’UPMC 2009-2013, disponible sur la page de l’auteur : www.imj-prg.fr/

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daniel.bertrand

[Ne] Jan Nekovar, Alg`ebre et g´eom´etrie, Cours de M1 `a l’UPMC 2005-2009, disponible sur la page de l’auteur : www.imj-prg.fr/

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jan.nekovar

Par ailleurs, pour la d´efinition axiomatique des «plans affines argu´esiens», on signale les ouvrages ci- dessous. Mais attention, ceci n’est pas facile et n’entre pas dans le cadre du cours, donc ces r´ef´erences sont eserv´ees aux ´etudiants qui seraient vraiment int´eress´es par cette axiomatique.

[Ar] Emil Artin, Alg`ebre g´eom´etrique (Gauthier-Villars, 1978), Chap. II,§§1-7.

[LF] Jaqueline Lelong-Ferrand, Les fondements de la g´eom´etrie (P.U.F., 1985), Chap. V,§§2-8.

[Sa] Pierre Samuel, G´eom´etrie projective (P.U.F., 1986), Chap. I,§D.

1. D´efinition alg´ebrique et exemples

D´efinition 1.1. — Soient k un corps et E un k-espace vectoriel. Un espace affine de direction E est un ensemble non vide E muni d’une application φ :E ×E →E, (A, B)7→

−→AB v´erifiant les deux propri´et´es suivantes :

(1) Relation de Chasles : −→

AC =−→

AB+−−→

BC ∀A, B, C ∈E. (2) Pour toutA∈E, l’application φA:E →E, B 7→−→

AB est bijective.

On notera −→u 7→A+−→u la bijection inverse, c.-`a-d., pour tout A∈E et−→u ∈E, A+−→u d´esigne l’uniqueB ∈E tel que −→

AB=−→u.

Vocabulaire : les ´el´ements de E sont appel´es «points», ceux de E sont appel´es «vecteurs».

Si E est de dimension finie n, ce que nous supposerons par la suite, on pose dimE = dimE. Si dimE = 1, resp. 2, on dira queE est une droite affine, resp. un plan affine.

Notation : pour abr´eger, on dira :«(E, E) est un espace affine».

Remarque 1.2. — Appliquant la relation de Chasles d’abord `aA=B=C, on obtient−→

AA=−→

AA+−→

AA d’o`u−→

AA=

0 pour toutA; en l’appliquant ensuite `a A, B arbitraires etC=A, on obtient

BA= AB.

Remarque 1.3. — Si l’on sait que la relation de Chasles est v´erifi´ee alors, pour montrer (2), il suffit de montrer qu’il existeA0E tel queφA0est bijective. En effet, supposons que ce soit le cas et soitAun autre point, arbitraire mais fix´e. Alors, pourB variant dansE, on aφA(B) =

AB=−−→

A0B−−→

A0A=φA0(B)−u0, o`u l’on a not´eu0le vecteur−−→

A0A. Ceci montre queφA:E E est la compos´ee deφA0 et de l’application EE,u7→uu0. Or cette derni`ere est bijective, car elle admet comme r´eciproque l’applicationEE, v7→v+u0. Comme on a suppos´eφA0 bijective, il en r´esulte que φAl’est aussi.

1

(2)

Exemples 1.4. — Soit E un k-espace vectoriel.

(a) D’abord, E lui-mˆeme est un espace affine E de direction E : on d´efinit φ = φE : E×E →E par (x, y)7→y−x. Alors (1) est v´erifi´ee carφ(x, z) =z−x= (z−y)+(y−x) = φ(x, y) +φ(y, z) et (2) est v´erifi´ee car pour toutxfix´e dans E, l’applicationy 7→y−xest une bijection de E sur lui-mˆeme dont la r´eciproque est l’application u7→u+x.

(b) Fixons x0 ∈E et un sous-espace vectoriel F de E. Alors l’ensemble F =x0+F ={x0+u|u∈F}

est un espace affine, de direction F. En effet, F est non vide car il contient x0. Notons ψ = φF la restriction `a F ×F de l’application φE pr´ec´edente, i.e. ψ : F ×F → E, (x, y) 7→y−x. Alors, ψ v´erifie (1). De plus, elle est `a valeurs dans F, car si x, y ∈F et si l’on ´ecrit x = x0+u et y = x0+v avec u, v ∈ F, alors y−x = v−u appartient `a F. Enfin, l’application F → F, u 7→ x0 +u est bien d´efinie et c’est l’application r´eciproque de l’application ψx0 : F →F, x7→ x−x0 : celle-ci est donc bijective. Compte tenu de la remarque 1.3, ceci prouve (2).

Afin de donner plus d’exemples, et afin de r´epondre `a une question naturelle pos´ee en cours : « Pour v´erifier qu’un E donn´e est un espace affine, comment trouver l’application φ? Nous sera-t-elle donn´ee ?», donnons une autre d´efinition, ´equivalente, de la notion d’espace affine.

Commen¸cons par la d´efinition suivante :

D´efinition 1.5 (Action d’un groupe ab´elien sur un ensemble) Soit E un groupe ab´elien (i.e. commutatif).

(1) On dit que E agit `a droite sur un ensemble X si l’on s’est donn´e une application X ×E → X, (x, u) 7→ x+u, v´erifiant les deux propri´et´es suivantes : (a) x+ 0 = x, (b) (x+u) +v =x+ (u+v), pour tout x∈X,u, v ∈E.

(2) On dit que l’action esttransitive s’il existex0 ∈X tel que x0+E ={x0+v |v ∈E}

soit ´egal `a E tout entier. C’est alors le cas pour n’importe quel x fix´e : en effet, on a x = x0 +u pour un certain u, donc x+E contient x0 = x−u donc aussi x0 +E, d’o`u x+E =X.

(3) On dit que l’action est simplement transitive s’il existe x0 ∈X tel que l’application θx0 :E →X,v 7→x0+vsoit bijective. C’est alors le cas pour n’importe quelxfix´e : en effet, il existeu∈E(unique) tel quex=x0+u, d’o`uθx(v) = (x0+u)+v =x0+(u+v) = θx0(u+v) pour toutv ∈E. Donc θx est la compos´ee de l’application E →E,v 7→u+v et de θx0. La premi`ere application est bijective (sa r´eciproque ´etant w 7→ w−u) et par hypoth`ese θx0

est bijective, donc θx l’est aussi.

Remarque 1.6. — SoitEun groupe ab´elien agissant `a droite sur un ensembleXet soitF un sous-groupe deE. Alors on peut«restreindre»l’action `a F, i.e. consid´erer l’applicationX×F X, (x, u)7→x+u: elle v´erifie ´evidemment les propri´et´es voulues. De plus, si l’action de E est simplement transitive, alors pour toutxX l’applicationθxF :F X,u7→x+uestinjective.

Proposition 1.7. — Soient E un k-espace vectoriel et E un ensemble non vide. Alors E est un espace affine de direction E si et seulement si E est muni d’une action simplement transitive de E (ce dernier ´etant consid´er´e juste comme groupe ab´elien).

D´emonstration. — Supposons que (E, E) soit un espace affine au sens de la d´efinition 1.1.

Alors, pour tout A ∈ E et u, v ∈ E, A +u d´esigne l’unique point B tel que −→

AB = u (en particulier A+ 0 = A), et B +v d´esigne l’unique point C tel que −−→

BC = v. D’autre part, on a C = A+−→

AC et d’apr`es la relation de Chasles on a −→

AC = u+v. On a donc (A+u) +v =B +v = C = A+ (u+v) et ceci, joint `a l’´egalit´e A+ 0 = A, montre que

(3)

l’application E ×E →E, (A, u)7→A+u, d´efinit une action `a droite deE sur E et d’apr`es l’axiome (2) de 1.1, cette action est simplement transitive.

R´eciproquement, supposons donn´ee une telle action (A, u) 7→ A +u. Alors l’axiome (2) de 1.1 est v´erifi´e et il ne reste qu’`a v´erifier la relation de Chasles. Soit A, B, C ∈ E et soient u, v les ´el´ements de E (uniques) tels que B = A +u et C = B + v. Alors C = (A+u) +v =A+ (u+v) et donc −→

AC =u+v =−→

AB+−−→ BC.

D´efinition 1.8. — Soit E un espace affine de direction E. Soit A0 ∈ E et soit F un sous-espace vectoriel (en abr´eg´e, sev) de E. On pose

F =A0+F ={A0+u|u∈F}.

Alors F est un espace affine de direction F. On dira que c’est un sous-espace affine (en abr´eg´e, sea) de E. (Ceci g´en´eralise l’exemple 1.4 (b).)

D´emonstration. — (1)Par hypoth`ese,E est muni d’une action `a droite deE, donc a fortiori de F, d’apr`es la remarque 1.6. Cette action laisse stable F, donc induit une action de F sur F, donn´ee par (A, u) 7→ A+u. Comme l’application θA0 : E → E, v 7→ A0 +v est bijective, alors l’application θFA

0 : F → F, u 7→ A0 +u est injective, et elle est surjective d’apr`es la d´efinition de F = A0 +F. Donc θAF0 est bijective. Ceci prouve que F est un espace affine de direction F.

Exemples 1.9 (suite). — (c) Consid´erons une matrice A ∈ Mp,n(k), un vecteur fix´e Y ∈ kp et le syst`eme lin´eaire d’inconnue X ∈ kn donn´e par AX = Y (c’est un syst`eme lin´eaire dep´equations `aninconnues, avec second membreY). Si l’ensembleS des solutions de ce syst`eme est non vide, alorsS est un espace affine de direction le sous-espace vectoriel Ker(A) de kn (= l’ensemble des solutions du syst`eme homog`ene AX = 0). En effet, si X0 est une solution arbitraire, on sait que S =X0+ Ker(A).

(d) Soient A Mn(R) et t 7→ Y(t) une fonction R Rn de classe C. Consid´erons l’´equation diff´erentielle lin´eaire : (∗) X0(t)AX(t) = Y(t) et l’´equation homog`ene associ´ee U0(t)AU(t) = 0.

D’apr`es la th´eorie des ´equations diff´erentielles lin´eaires, l’ensembleF des solutions de l’´equation homog`ene est un sous-R-espace vectoriel (de dimensionn) de l’espace vectorielE des applicationsRRn de classe C, et l’ensemble F des solutions de (∗) est non vide et si l’on fixe (arbitrairement) un ´el´ementX0F alors l’applicationF =X0+F. DoncF est un espace affine de directionF.

(e) Plus g´en´eralement, soientE, V desk-espaces vectoriels,f :EV une application lin´eaire etv un

´

el´ement deV appartenant `a Im(f). Alors

F =f−1(v) ={xE|f(x) =v}

est un espace affine de directionF = Ker(f). En effet, F est non vide par hypoth`ese, puisquevIm(f).

Si x, y F, alors f(x) = v = f(y) donc f(yx) = 0 i.e.y x Ker(f) = F. Donc l’application φ :F ×F F, (x, y) 7→yxest bien d´efinie et v´erifie la relation de Chasles (c’est clair !). De plus, pour xF fix´e, l’application φx:F F, y 7→yxest une bijection dont la bijection r´eciproque est l’applicationF F,u7→u+x. Noter que les exemples (c) et (d) sont descas particuliers de ceci : dans (c), on prend pourf l’application lin´eaireRnRp efinie parX7→AX, et l’hypoth`ese que le syst`eme a des solutions ´equivaut `a dire que Y Im(f) = Im(A). Dans (d), on prendE=V = leR-espace vectoriel des fonctionsX :RRn de classeCet f l’endomorphisme deE efini parf(X) =X0AX. D’apr`es la th´eorie des ´equations diff´erentielles, pour toutY E l’ensemble desX tels quef(X) =Y est non vide ; c’est donc un espace affine de direction Ker(f) = l’ensemble des solutions de l’´equation homog`ene.

(f) Autre formulation de (c), o`u l’on voit (enfin !) apparaˆıtre la g´eom´etrie : soient f1, . . . , fp des formes lin´eaires sur kn etc1, . . . , cp ∈k. On suppose que le sous-ensemble

F ={x= (x1, . . . , xn)∈kn |f1(x) = c1, . . . , fp(x) = cp}

(1)On pourrait reprendre, en la g´en´eralisant, la d´emonstration de 1.4 (b), mais il est plus int´eressant d’utiliser la nouvelle d´efinition en termes d’actions.

(4)

estnon vide. Alors c’est un espace affine de direction le sous-espace vectoriel deknsuivant : F ={x= (x1, . . . , xn)∈kn|f1(x) = 0, . . . , fp(x) = 0}=

p

\

i=1

Ker(fi).

En effet, si pour i= 1, . . . , p on ´ecrit fi(x) =ai1x1+· · ·+ainxn et qu’on forme la matrice A = (aij)i=1,...,p

j=1,...,n

alors F n’est autre que l’ensemble des solutions X =

 x1

... xn

 du syst`eme

AX =

 c1

... cp

.

(g) En particulier, prenons k = R et f la forme lin´eaire sur R2 d´efinie par f(x1, x2) = x1+x2. Alors

D ={(x1, x2)∈R2 |x1+x2 = 1}

est une droite affine de direction la droite vectorielle Dd’´equationx1+x2 = 0 ; celle-ci est engendr´ee, par exemple, par le vecteur u= (1,−1) et l’on aD = (0,1) +Ru= (0,1) +Ru:

(0,0) (1,0) (0,1)

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@

@@

D

2. Approche « historique» de la droite et du plan affines r´eels

Dans toute cette section, le corps de base est le corps R des r´eels. Historiquement, les notions de droite affine, de plan affine et d’espace affine ont ´et´e introduites dans l’Antiquit´e grecque, sur des bases axiomatiques sugg´er´ees par l’observation physique du monde dans lequel nous vivons. On peut donc dire que la notion d’espace affine r´eel (de dimension 2 ou 3) est l’objet premier de la g´eom´etrie, `a partir duquel a ´et´e distill´ee (apr`es l’introduction des coordonn´ees par Descartes en 1637) la notion d’espace vectoriel.

Celle-ci, plus maniable, est maintenant prise comme point de d´epart de sorte qu’on d´efinit maintenant un espace affine E comme un«espace principal homog`ene»sous l’action d’un espace vectoriel E (ce sont les d´efinitions ´equivalentes 1.1 et 1.7). Au prime abord, cette d´efinition peut sembler r´ebarbative, aussi allons-nous reprendre le processus qui conduit de la notion intuitive de droite ou de plan affine sur R `a celle de R-espace vectoriel de dimension 1 ou 2.

La pr´esentation«intuitive» donn´ee en cours le 9/9 n’´etant pas tout-`a-fait satisfaisante, on compl´etera cette section ult´erieurement.

(5)

3. Applications affines

D´efinition 3.1. — Soient (E, E) et (E0, E0) deux espaces affines. Une application f : E → E0 est affine s’il existe une application lin´eaire φ : E → E0 telle que, pour tout A, B ∈E on ait :

(∗) −−−−−−→

f(A)f(B) =φ(−→

AB) ce qui s’´ecrit aussi : f(B) = f(A) +φ(−→

AB).

Remarques 3.2. — (1) Si elle existe, φ est enti`erement d´etermin´ee par cette condition : en effet, si on fixe A0 ∈ E alors pour tout u ∈ E, posant Au = A0 +u, on doit avoir φ(u) = −−−−−−−−→

f(A0)f(Au).

(2) Pour montrer qu’une applicationf est affine, il suffit de v´erifier la condition (∗) pour un A0 fix´e (et B arbitraire). En effet, supposons que pour un certainA0 fix´e, l’application φ:E →E0 d´efinie par φ(−−→

A0B) =−−−−−−−→

f(A0)f(B) soit lin´eaire. Alors, pour toutA, B on a :

−−−−−−→

f(A)f(B) =−−−−−−−→

f(A0)f(B)−−−−−−−−→

f(A0)f(A) (d’apr`es la relation de Chasles dans E0)

=φ(−−→

A0B)−φ(−→

AB) (par d´efinition deφ)

=φ(−−→

A0B−−→

AB) (d’apr`es l’hypoth`ese que φ est lin´eaire)

=φ(−→

AB) (d’apr`es la relation de Chasles dans E).

Proposition 3.3. — Soient (E, E), (E0, E0), (E00, E00) trois espaces affines, f : E → E0 etg :E0 →E00 des applications affines. Alors l’applicationg◦f est affine, de partie lin´eaire

−−→g◦f =−→g ◦−→ f.

D´emonstration. — Soient A, B ∈ E, posons A0 = f(A) et A00 = g(A0) = (g ◦f)(A) et d´efinissons de mˆeme B0 et B00. On a :

−−−→A00B00 =−→g(−−→

A0B0) (car g est affine)

=−→g −→ f (−→

AB)

(car f est affine)

= (−→g ◦−→ f)(−→

AB).

Ceci prouve que g◦f est affine, de partie lin´eaire ´egale `a−→g ◦−→ f. Donnons ci-dessous des exemples d’applications affines E →E.

D´efinition 3.4 (Translations). — Pour tout u ∈ E, on note tu la « translation de vecteuru», d´efinie partu(A) =A+u pour tout A∈E. PosantA0 =tu(A) et B0 =tu(B), on a −−→

AA0 =u=−−→

BB0 et donc :

−−→A0B0 =−−→

A0A+−→

AB+−−→

BB0 =−u+−→

AB+u=−→

AB.

Ceci prouve que tu est affine, de partie vectorielle idE, l’application identique de E. Par ailleurs, on notera que la translation de vecteur nult0 est idE, l’application identique de E.

Exercice 3.5. — R´eciproquement, montrer que si f :E E est affine et v´erifie

f = idE alorsf =tu

pour un certainuE.

Proposition 3.6. — Pour tout u, v ∈ E, on a tv◦tu =tu+v =tu◦tv . Par cons´equent, l’ensembleT des translations forme un groupe commutatif (isomorphe `aE) : l’´el´ement neutre est t0 = idE et l’inverse de tu est t−u.

(6)

D´emonstration. — Soit A ∈ E, posons B = tu(A) et C = tv(B) = (tv ◦ tu)(A). Alors

−→AC = −→

AB+−−→

BC = u+v d’o`u l’´egalit´e tu+v(A) = C = (tv ◦ tu)(A). Ceci prouve que tv ◦tu =tu+v, et comme u+v =v+u, ceci ´egale aussi tu◦tv. Il est clair que t0 = idE est

´

el´ement neutre, et l’´egalit´etu◦t−u =t0 montre quet−u est l’inverse de tu (ce qui est aussi

´

evident g´eom´etriquement).

L’applicationET,u7→tu est donc un morphisme de groupes, surjectif par d´efinition. Il est injectif car situ = idE alorsu=−→

AA=

0 . Donc c’est un isomorphisme deE, consid´er´e comme groupe ab´elien, sur le groupe des translations.

D´efinition 3.7 (Homoth´eties). — Soit λ∈k×=k− {0}. PourAfix´e dans E, on note h=h(A, λ) l’application qui `a toutM deE associe l’unique pointM0 tel que−−→

AM0 =λ−−→

AM. Remarquons que :

a) Pour M =A, on a−−→

AA0 =−→

0 d’o`uh(A) = A, doncA est un point fixe deh.

b) Pour tout M, on a donc : −−−→

A0M0 = −−→

AM0 = λ−−→

AM. Ceci montre que h est affine, de partie lin´eaire l’homoth´etie vectoriellehλ =λidE (d´efinie parhλ(u) =λupour toutu∈E).

c) Si λ= 1 alors h est l’application identique idE deE.

d) Si λ 6= 1 alors A est l’unique point fixe de h. En effet si M = h(M) alors −−→

AM =

−−−−→

Ah(M) = λ−−→

AM d’o`u (1−λ)−−→

AM = −→

0 et si λ 6= 1 ceci entraˆıne −−→

AM = −→

0 d’o`u M = A.

Donc, si λ6= 1, on dira que h(A, λ) est «l’homoth´etie de rapport λ et de centre A».

e) On voit facilement que h(A, λ)◦h(A, µ) = h(A, λµ) donc les homoth´eties de centre A forment un groupe isomorphe au groupe multiplicatif k×.

Proposition 3.8. — Soit h : E → E une application affine telle que −→

h = λidE avec λ6= 1. Alors h poss`ede un unique point fixe A, et si λ6= 0 alors h=h(A, λ).

D´emonstration. — Fixons un pointO ∈E. Alors, un pointA∈E arbitraire v´erifieh(A) = A si et seulement si l’on a −−−−→

Oh(A) =−→

OA. Or on a

−−−−→

Oh(A) =−−−−→

Oh(O) +−−−−−−→

h(O)h(A) =−−−−→

Oh(O) +−→ h(−→

OA) = −−−−→

Oh(O) +λ−→

OA donc on voit queh(A) = A´equivaut `a (1−λ)−→

OA=−−−−→

Oh(O) et comme λ6= 1 ceci d´etermine A de fa¸con unique, i.e. on a −→

OA= (1−λ)−1−−−−→

Oh(O).

Alors, pour tout M ∈ E, on a −−−−→

Ah(M) = −−−−−−−→

h(A)h(M) = λ−−→

AM donc, si λ 6= 0 alors h est bien l’homoth´etie h(A, λ) de centre A et de rapport λ. (Si λ= 0 alors −−−−→

Ah(M) = 0 donc h(M) =A pour toutM i.e.hest l’application«constante» qui envoie toutM surA).

Exercice 3.9. — Soient A, B ∈E et λ, µ∈k×. Montrer que : h(A, λ)◦h(B, µ) =

(une translation (`a d´eterminer), si λµ= 1,

h(C, λµ)pour un point C `a d´eterminer, si λµ6= 1.

En utilisant le r´esultat de l’exercice pr´ec´edent, on peut d´emontrer le

Th´eor`eme 3.10. — (a) L’ensemble G des translations et des homoth´eties forme un groupe (non commutatif ), appel´e le groupes des homoth´eties et translations.

(b) Pour tout A ∈ E, λ ∈ k× et u ∈ E on a : h(A, λ)◦tu◦h(A, λ)−1 =tλu. Par cons´equent, le groupe T des translations est un sous-groupe distingu´e de G.(2)

(2)Un sous-groupe H d’un groupe G est distingu´e si pour tout h H et toutg G, on a ghg−1 H. Ceci s’´ecrit aussi : pour tout g G, on a gHg−1 H. (Appliquant ceci `a g−1 on a aussig−1Hg H d’o`u H=g(g−1Hg)g−1gHg−1, donc la condition s’´ecrit aussi : pour toutgG, on agHg−1=H.)

(7)

Avant d’introduire les projections et sym´etries, d´emontrons la proposition suivante.

Proposition 3.11. — Soient (E, E) un espace affine, P, Q∈E, F, G deux sev deE. On consid`ere les deux sous-espaces affines F =P +F et G =Q+G.

a) Si F ∩G est non vide, c’est un sous-espace affine de directionF ∩G.

b) Ceci est le cas ssi −→

P Q appartient au sev F +G.

c) Par cons´equent, si F ⊕G=E alors F ∩G est un singleton {I}.

D´emonstration. — (a) Supposons queF ∩G contienne un pointR. Pour un pointM ∈E arbitraire, on a les ´equivalences : M ∈ F ∩G ⇔ (M ∈ F et M ∈ G) ⇔ (−−→

RM ∈ F et

−−→RM ∈G)⇔−−→

RM ∈F ∩G⇔M ∈R+ (F ∩G). Ceci montre que F ∩G =R+ (F ∩G).

(b) F ∩G est non vide ssi il existeu∈F etv ∈G tels que P +u=R=Q+v, ce qui

´

equivaut `aQ=P+u−v ou encore `a−→

P Q=u−v. Ceci ´equivaut `a dire que−→

P Qappartient au sous-espace vectorielF +G={u+w|u∈F, w ∈G}={u−v |u∈F, v ∈G}.

(c) Supposons que F +G=E. Alors −→

P Q appartient `a F +G donc, d’apr`es (b) et (a), F ∩G est un sous-espace affineR+ (F ∩G) de direction (F ∩G). Si de plus F et Gsont en somme directe, c.-`a-d. siF ∩G={0} alorsF ∩G est le singleton {R}. (Noter ceci : pour tout pointIE, le sous-espace affine de direction{0} passant parI est le singleton{I}.)

D´efinitions 3.12 (Projections et sym´etries). — Soient (E, E) un espace affine, F,G deux sous-espaces affines de directions respectives F et G. On suppose que F⊕G=E, de sorte queF∩G est un singleton{I}. Pour toutM ∈E, le vecteur−−→

IM ∈E s’´ecrit donc de fa¸con unique −−→

IM = u+v, avec u ∈ F et v ∈ G, donc il existe d’uniques points MF ∈F et MG ∈G tels que : −−→

IM =−−−→

IMF +−−→

IMG.

(1) L’applicationp:M 7→MF s’appelle la«projection sur F parall`element `a G » (voir la figure plus bas). C’est une application affine, de partie lin´eaire la projection π de E sur F parall`element `a G.

(2) Notons s(M) l’unique point de E tel que −−−−→

Is(M) = −−−→

IMF −−−→

IMG, ce qui ´equivaut `a

−−−−−→

M s(M) =−2−−→

IMG. Alors l’application s : M 7→ s(M) s’appelle la «sym´etrie par rapport

`

a F parall`element `a G » (voir la figure plus bas). C’est une application affine, de partie lin´eaire la sym´etrie σ par rapport `a F parall`element `aG.

En effet, on a p(I) = I et l’´egalit´e −−−−−−→

p(I)p(M) = −−−−→

Ip(M) = −−−→

IMF = π(−−→

IM) montre que p est lin´eaire, de partie vectorielle π. De mˆeme, s(I) = I et l’´egalit´e −−−−−−→

s(I)s(M) = −−−−→

Is(M) =

−−−→IMF −−−→

IMG =σ(−−→

IM) montre que s est lin´eaire, de partie vectorielleσ.

I F

G

MG M

MF =p(M)

s(M) MG0

−−→IMG0 =−−−→

IMG

Projection surF et sym´etrie par rapport `aF, parall`element `a G.

(8)

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