C3 – La Renaissance est-elle une période de progrès
Le XVe et le XVIe siècle sont une période de transition entre le Moyen Âge et les Temps Modernes. A cette époque les intellectuels se détournent de la vision traditionnelle que propose l’Eglise. Ces hommes, les humanistes, placent l'être humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. Cette révolution culturelle, ainsi que la découverte des
« nouveaux » mondes d’Amérique et d’Asie, entraînent des ruptures et une série de changements dans tous les domaines (politique, économique, religieux, scientifique). Cette période, appelée Renaissance, est-elle pour autant une période de progrès ? Dans cette synthèse nous tenterons de répondre à cette question en cernant si cette période n’est faite que de progrès ou s’il y a aussi des moments plus sombres. Pour ce faire, nous traiterons les nouvelles idées propres à la Renaissance en les classant par domaines. Nous commencerons par les changements politiques, puis scientifiques et enfin religieux.
Faisant de l’homme la mesure de toute chose, les humanistes proposent de nouveaux modèles de société. Thomas More (56/8), dans l’Utopie, présente un monde idéal dans lequel le but suprême serait le bonheur public grâce à l’égalité sociale, la tolérance et la paix.
Mais à l’époque, ces nouvelles idées ne sont pas appliquées. Dans les colonies, les européens réduisent les indigènes en esclavage et les populations indiennes sont décimées (52/7).
L’esprit critique et la curiosité intellectuelle des humanistes les poussent à entreprendre des recherches dans tous les domaines de la science. Dans la foulée des grandes découvertes (51/9), les savants cherchent à comprendre le monde et utilisent pour cela la méthode de l’expérimentation (56/7). L’intérêt porté à l’homme favorise l’essor de la médecine et de la chirurgie (Vésale et son traité d’anatomie) (56/5). L’astronomie connait également une véritable révolution. Jusqu’alors, l’Eglise représentait la Terre au centre de l’univers mais en 1543, Copernic énonce la théorie héliocentrique (60/2). Toutes ces nouvelles théories se sont répandues rapidement grâce à une invention majeure, l’imprimerie. Cependant, certains Etats et l’Eglise condamnent (56/7) via les tribunaux de l’Inquisition (60/1, 65/3), mettent à l’index et censurent (54/7) les idées et écrits qui remettent en question la conception traditionnelle du monde, de la société et de l’homme.
Dans le domaine religieux, les humanistes revalorisent l’homme. Pour eux, l’homme est un être foncièrement bon, capable de se perfectionner et de se rapprocher de Dieu (55/1, 56/7). Cette nouvelle conception de l’homme pousse les humanistes à critiquer le clergé qu’ils jugent peu ou mal formé et valorisent la lecture directe de la Bible. Ils poussent à des pratiques religieuses plus personnelles. Certains comme Luther vont critiquer l’institution ecclésiastique, notamment la vente des indulgences qui permettait aux pénitents d’acheter leur place au paradis (63/3). Les idées des luthériens, qui vont à l’encontre de celles de l’Eglise, donneront naissance au protestantisme. Ce schisme au sein de la chrétienté entraînera une vague d’intolérance et des conflits religieux qui déchireront l’Europe.
En conclusion, nous pouvons dire que la Renaissance fut une période de progrès dans de nombreux domaines. Cependant, ce renouveau des connaissances et ce nouvel esprit critique diffusés par les humanistes sera freiné par le Etats mais surtout par l’Eglise qui refuse le remise en question de sa doctrine. La période verra également se développer la colonisation et l’esclavage ainsi que l’exacerbation des sentiments d’intolérance qui déboucheront sur des guerres de religions.