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La science de l’amélioration et l’avenir de la médecine familiale

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Academic year: 2022

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398

Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien

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Vol 61: may • mai 2015

Éditorial

La meilleure chose à propos de l’avenir, c’est qu’il vient un jour à la fois.

Abraham Lincoln

C

omme la plupart des médecins de famille canadiens, mes quelques dernières années en pratique ont été marquées par de profonds changements, notamment l’adoption des dossiers médicaux électroniques, la création d’équipes de santé familiale telles que celle où je travaille présentement avec un groupe d’autres professionnels de la santé, la mesure et la surveillance de la prestation des soins préventifs, et la participation de notre grande équipe à des réseaux régionaux et nationaux de recherche axée sur la pratique. Parmi les résultats escomptés de ces chan- gements et des autres modifications dans le mode de travail des médecins de famille figurent un plus grand accès, de meilleurs résultats sur le plan de la santé et des soins plus rentables. Mais les changements produiront-ils ces résul- tats? Comment les obtiendrons-nous?

J’ai récemment eu le plaisir d’assister à une conférence de Dr Martin Marshall, un omnipraticien et chercheur britan- nique, au Women’s College Hospital à Toronto, (Ontario), qui portait sur le rapprochement entre la recherche sur l’amé- lioration et la pratique, ou le modèle du chercheur en rési- dence1. Selon Marshall, ce modèle a émergé en réaction à la tendance des experts à ne travailler et ne socialiser qu’avec des semblables, se distançant de la société plus large dans laquelle ils fonctionnent et, souvent à qui ils sont redevables.

Il a décrit 6 études de cas où des chercheurs en résidence ont été en mesure de régler des problèmes épineux dans la prestation des soins.

En tant qu’omnipraticien et chercheur dont le travail est éclairé par les expériences de la pratique, Marshall a réfléchi à l’avenir de la pratique générale et de la méde- cine familiale en cette époque où nous devons relever de nombreux défis quant à la prestation des soins de santé au 21e siècle. Il prédit 3 changements qui influeront sur notre profession au cours des 30 prochaines années2. Il prédit d’abord que dans 3 décennies, ce que signifie être médecin sera bien différent. Pendant la majorité de l’histoire de la médecine, nous avons considéré que notre travail était de soigner chacun de nos patients. Marshall prédit qu’à l’ave- nir, nous ne serons plus seulement responsables envers le patient, mais aussi envers les pairs et nos employeurs.

Nous serons responsables de tous les aspects de la qualité plutôt que des seuls éléments cliniques traditionnels.

Sa deuxième prédiction se lit comme suit:

les patients seront bien plus informés sur la mauvaise qualité des soins et moins enclins à la tolérer… Dans 30 ans, les patients seront probablement beaucoup plus des consommateurs actifs de soins de santé, recherchant le

« meilleur » et ignorant les pires performeurs ou exigeant qu’ils s’améliorent. Les médecins ne seront plus jugés seulement sur leur personnalité ou leur humanité, mais aussi systématiquement sur leurs compétences2. La troisième prédiction de Marshall est la suivante : les nouvelles technologies transformeront la dynamique entre médecins et patients. Le modèle prédominant actuel de la prestation des soins exige que les patients se rencontrent en personne brièvement avec une pré- paration minimale et pas ou peu de suivi. Ce modèle est resté à peu près le même depuis des siècles et est axé sur les besoins de ceux qui offrent le service plutôt que sur ceux qui le reçoivent. C’est une utilisation inefficace et inefficiente d’une précieuse ressources - l’interaction personnelle entre 2 personnes  -  et une inconvenance majeure pour les patients2.

Si les prédictions de Marshall s’avèrent, il est évident que le rôle des médecins de famille subira de profonds changements pour lesquels la plupart d’entre nous sommes mal préparés, puisque notre formation est encore principa- lement axée sur les sciences médicales et sur une méthode clinique centrée sur des patients qui ont ou croient avoir un problème. Cette formation nous prépare bien pour l’en- ceinte de nos cabinets et de nos salles d’examen, mais pas pour nos rôles dans des équipes interdisciplinaires, nos hôpitaux en évolution, des réseaux locaux d’intégration de la santé, des ministères provinciaux ou la société dans son ensemble. La plupart d’entre nous le ressentons et sommes désorientés devant l’avenir de nos pratiques.

Il est possible, selon Marshall, que les médecins puissent s’adapter et s’épanouir dans ce monde des soins de santé évo- lué. Il est essentiel que nous saisissions les leçons de la science de l’amélioration, une discipline qui repose sur les sciences fondamentales, allant des mathématiques au génie en pas- sant par les statistiques et les sciences comportementales. Elle fait maintenant partie intégrante de la plupart des industries de la fabrication et de nombreuses entreprises de services2,3. L’apprentissage de la science de l’amélioration doit se faire durant la formation médicale prédoctorale et postdoctorale, et au cours du développement professionnel continu, si nous voulons faire partie intégrante du prochain bond en avant de la médecine. Heureusement, nous avons des collègues comme le Dr Marshall pour nous aider à naviguer vers l’avenir.

La science de l’amélioration et l’avenir de la médecine familiale

Nicholas Pimlott

MD CCFP, RÉDACTEUR SCIENTIFIQUE

This article is also in English on page 397. Références à la page 397.

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