Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Bulletin mensuel de
l'Académie des sciences et
lettres de Montpellier
BULLETIN
L'ACADEMIE
DESSCIENCES
de ETLETTRES
deN° 67 Année 1937
Bureaux
le
l'Académie pour l'année 1938BUREAU GENERAL
MM.'
Président
MASSOL.Vice-Président
....
HARANT.Secrétaire général
. MERCIER CALVAIRAC LA TOURRETTE (G.)
Secrétaire
généraladjoint
. CARRIEU (M.).
Trésorier
. GUIBAL
(J.).
Bibliothécaire BEL (H.).
Directeur
du Bulle-tin
de l'Académie. GIRAUD (Marcel).SECTION DES SCIENCES
Président
. .
...
GALAVIELLE.Vice-Président
....
JUILLET.Secrétaire
.
...
GRANEL DE SOLIGNAC (F.).SECTION DES LETTRES
Président
Colonel GROS.Vice-Président
....
JOURDA.Secrétaire
GUENOUN.Secrétaire adjoint
. AMADE
(J.).
SECTION DE MEDECIN
Président. ... GUIBERT.
Vice-Président
....
CAREIEU.Secrétaire
GIRAUD (Marcel).Les Discours de Réceptions
Réception de M. JUILLET
Discours de M. JUILLET
MESSIEURS,
Je
nepeux
vouscacher
mon émotionqu'une timidité jamais
vaincue
fait
encoreplus
redoutable. Certes,votre
bienveillancem'est
acquise, maisplus
encorem'encourage la
pleine confiancedu
grand honneur
quim'est
échu lorsque vousm'avez
appeléici
pour
occuperla
place deP.-J.
TARBOURIECH, quifut
sansdoute mon
Maître, mais plus
encore,un
ami.L'évocation
de mon prédécesseurest pour
moil'occasion
inespérée de
vivre intensément dans
le souvenird'un être
quime
fût très
cher.La douleur d'une séparation brutale s'est
maintenant
atténuée etc'est
avecsérénité
queson
image loin-taine m'apparaît, propageant l'émulation qu'éveillent toujours
une noble vie et
un beau caractère.
Messieurs,
je ne sais si l'usage a
vouluqu'un peu
detris-
tesse doive voiler le
plaisir qu'éprouve
le nouveau venuparmi
vous.
Je n'y trouve pour ma part
quela
doucejoie
quiest
donnée
à
tous ceux qui ontla piété
du souvenir.P.-J.
TARBOURIECH,naquit à Saint-Pons, en septembre
1871, etil eut
lerare
bonheur,durant toute sa
vie,de
nepas trop s'éloigner
desa
villenatale. Il
enaimait le cadre
sévèreet
tourmenté,empreint d'austérité
et de rudesse,fait plutôt pour
encourager
à la lutte qu'à la
douceurd'une vie trop
aisée.Il y
puisa,
sans
nul doute,la
volontéet la puissance de travail
quifurent
ses meilleurs soutiens.110 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
C'est à Saint-Pons qu'il a fait
sespremières
étudespour
aborder plus tard la pharmacie et notre
vieille Ecole.Il y
était
bienvite distingué et tandis qu'il
accumulait desgrades universitaires,
L. PLANCHONl'accueillait
commeaide-prépara-
teur
dansla
chaire de Matière médicalequ'il quittait peu après pour devenir
lecollaborateur
de Louis COURCHET. Ainsi,P.-J.
TARBOURIECH, que vous avez connu comme
un
chimiste orga- nicien des plus distingués,était entré dans la carrière universi-
taire
avec letitre de naturaliste. Il
meprécéda dans
les ser-vices
d'Histoire naturelle
où actuellement encore,dans
monlaboratoire, parmi
les collections quil'encombrent, j'ai
chaquejour
sous les yeux,les
témoignagescertains
dela
premièreannée que TARBOURIECH consacra
au
service del'Université.
De cette
empreinte
quelui imposèrent deux savants
bota-nistes,
TARBOURIECH nes'est jamais affranchi:
les sciencesnaturelles conservaient pour lui un attrait constant. Il
herbo-risait
souvent encore, enamateur, par plaisir, dans
les der-nières
années desa
vie.C'était
une de ses joies de memontrer parfois,
commeun
jeu, les dénominationsqu'il avait retrou-
ées et de me
dire
les affinités des groupes avec unesûreté et un
à-proposfort
enviables. Mais ce quitémoignait plus
encorede cette
forte
empreinte desnaturalistes, c'était la
joiequ'il puisait toujours dans un paysage, puis
la. délicatesse avec laquelleil savait l'évoquer dans
desdescriptions charmantes, toujours.
Je
croisqu'il devint
chimistepar les
circonstances,puis il
s'y attacha par
goût, mais sansrenoncer jamais totalement
àses
premières
destinées.L'éventualité d'une agrégation dans la
section de Chimie-Physique s'était
offerte, que des encouragementsavaient
appuyée.Un Maître,
leprofesseur
ASTRE,lui
atendu la main
et bientôt
BÉHAL, BOUVEAULT, HALLER,l'attireront à
eux.C'en est fait
et commeil s'est
amuséà l'écrire un jour, il quitta
« les fleurs et
leur parfum pour un
service oùrégnaient
en despotes, les effluvesdu mercaptan
».TARBOURIECH
devint préparateur
dela chaire de
Physique.Il
occupapeu après
les fonctions de chef detravaux pratiques
de
Physique, puis
cellesde chef de travaux
de Chimie,qu'il devait conserver pendant près
dedix
ans.En
1904,en
quelquessemaines,
il présentait sa
thèsede pharmacien supérieur
etil
était
reçuau
Concoursd'agrégation
des EcolesSupérieures
LES DISCOURS DE RÉCEPTION
111
de
Pharmacie, dans la
section de Chimie-Physique. Nous savonsce que
représentait alors pour un candidat à l'agrégation
untel
effort. Mais les circonstances nelui sourient plus: tant
de peine devra-t-elle
rester
vaine? Non,mais pendant
seize ans,il attendra
satitularisation. La
vieuniversitaire
a, vous lesavez, de ces
rigueurs,
servies plussouvent par
les circons-tances que
par l'équité.
Cette longue
attente fut
bien occupée.Il
enseignel'analyse quantitative
et,inspiré
sansdoute par
ses goûts denaturaliste, il
créeà notre
Écoleun
enseignement de Chimie-Biologie, ensei- gnementtout
nouveaudans notre
Faculté,mais il sait
le déve-lopper
avectant d'autorité, tant d'à-propos,
queson cours prend bientôt rang parmi
les enseignements fondamentaux.Simultanément, il.
est chargé d'un
coursde
Chimie organique,il professe à l'Ecole
de Commerceet
occupeà l'Institut
Pasteur
de Montpellier leposte
de chef de servicede
Chimie.Docteur ès-sciences
depuis
1913,il
publiede
nombreux mémoi-res.
La guerre survient
: mobilisé, ilest
successivement chef delaboratoire
de Toxicologieaux
Armées,puis
chef delabora- toire
de Chimie biologique dans les serviceshospitaliers
deCarcassonne
et
de Montpellier, ce quilui permet d'assurer
simultanément ses enseignements
à la Faculté, alors privée
depresque tout
sonpersonnel
enseignant.En
1920,au départ du professeur
JADINpour Strasbourg, la
chaire dePharmacie
chimiquelui était
confiée,chaire qu'il abandonnait peu après pour
succéderà
sonMaître, à
son ami, leprofesseur
ASTRE,dans l'ancienne chaire de
DIACON, deFIGUIER, de BÉRARD.
Comme
il l'a dit dans une
leçoninaugurale, il avait
enfinréalisé le rêve de son
vieux Maître,
quidepuis
bien longtempsl'avait
élu « dans lesecret
de son coeurpaternel, pour être l'héritier
de ce belapanage qu'est la
Chaire de Chimie orga- nique ».La direction
destravaux pratiques avait assuré à P.-J.
TAR-BOURIECH,
un contact permanent
avec lesétudiants. C'est
là, bien mieux quedans
les cours,qu'il m'a
été donné, commeà tant d'autres
de mescamarades,
del'approcher,
de leconnaître
et del'aimer
dès monentrée à l'Ecole.
Mesattaches
précoces avecla
Botaniqueet plus
encore avecla chaire
deMatière
médicale
et
avec Louis PLANCEON,dont j'étais l'assistant, m'y
112 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
aidèrent.
J'étais en
quelque sortel'agent
de liaisonentre
TAR-BOURIECH
et
sonpremier laboratoire. D'ailleurs,
cette affectionque
je lui gardais,
tous mes camarades comme tous les étudiants qui ont évolué soussa
direction,la lui
ont vouée etla
lui ont conservée,aussi
simple,aussi
respectueuse et aussi profonde Cen'était
pas que TARBOURIECHait jamais
consenti le moindre sacrifice de sonautorité
à unepopularité trop facile:
de cetteautorité, il fut toujours très
jaloux.Mais les
étudiants l'ont
aiméparce qu'il était un Maître
généreux, hautement conscient de ses devoirs,
et
plus encoreun
éducateur merveilleux.De l'enseignement de TARBOURIECH,
l'obscurité était
rigou- reusement bannie, de mêmequ'en était
bannitout
ce quirisquait d'en
masquer l'essentiel.Jamais
il ne succombaità la tentation d'étaler sa vaste érudition:
ilpréférait retenir
sonauditoire
en enseignant les principes essentiels et il y excellaitL'élégance de son enseignement servie
par un
langage châtié ettoujours
alerte,résidait
moins dans une technique difficile,ou dans
lejeu brillant
des mots, quedans la
simplicitéd'un
exposé sévère, mais sans
froideur, ni
sécheresse,attachant, entraînant, tant
ily avait
de sincérité dans le besoin le soucid'enseigner
cequ'il savait
si bien.Il était servi par
unesrit
critiqued'une
extrême acuité,d'une
vivacitésurprenante
maisqu'il réfrénait toujours
dansla
crainte de blesser.Il
yavait
gagnéun
penchanttrès
marquépour la
discussion.Il y apportait
unecertaine âpreté
et pro-voquait l'objection.
Il disposait
de répliques foudroyantes, capables deterrasser
plusd'un
adversaire.S'il était
difficilede le convaincre, il
était
bien difficile de le dérouter.Il
n'accor-dait
àun fait
aucune contingence susceptibled'en atténuer la valeur
ou de modifier la conceptionqu'il s'en était
faite.Il entraînait
souvent son antagoniste dansl'orbite
de ses déduc- tions,l'y maintenait parfois,
mais sans le convaincretoujours;
d'ailleurs,
ilavait trop d'esprit pour s'en
soucier jamais.Sans doute devait-il
à
cette logique rigoureuse,l'aisance
avec laquelle il
analysait
les textesles
plus difficilespour
en défendrel'interprétation
avec une indépendance, une fougueoù se
jouaient sa
verve de la parole,sa
facilitéprimesautière,
son penchant
à la raillerie.
Assesseur du Doyen
pendant
six ans, il eut maintes fois l'occasion demettre
en oeuvre dans ses fonctions, une sûretéLES DISCOURS DE RÉCEPTION 113
de jugement, une clairvoyance auxquelles ses collègues ont rendu maints hommages
et
combien mérités.Cet
esprit
séduisant,parfois
caustique, ce dédaindu
savoir-faire,
étaient tempéréspar
une bonténaturelle,
une générositéconstante
et
souventaussi par
une légèretimidité
dontl'ori-
gine probable
était dans
les difficultés de ses débuts si long- temps freinéspar
des circonstances contraires'.La
vie scientifiquede
TARBOURIECHfut très
diverse.La phar-
macie,
l'analyse
chimique,la
chimie organique,la
chimie biolo-gique,
et
enfinla
chimie végétalel'ont attiré, tour
àtour,
et entout
ila
excellé.Il disposait d'une grande
habiletéet
ily puisait largement
pour
compenserla
médiocrité des moyens techniquesdont
il disposaitdans
sonlaboratoire
de chef detravaux
oud'agrégé.
Il y a
gagné quelque mérite, maisje
ne croispas qu'il
eut déméritéà disposer
de moyens de recherches moins impar-faits:
le rendement de sonlabeur
quotidien en eut certainementbénéficié. Si
la
puissance,la perfection
dans l'équipementd'un
laboratoire
ne suffisentpas
àla
production detravaux
scienti-fiques,
la
pénurie,la
médiocritéd'un
outillagen'ont jamais
été desfacteurs
de réussite.Dans le domaine de
la
Chimie analytiqueet
dela Phar-
macie, TARBOURIECH
a
publié des méthodesd'analyses
de ma-tières
alimentaires, de matières industrielles, de médicaments.Mais les
étudiants,
les pharmaciens, les analystes,lui
doiventsurtout un
précisd'analyses
chimiques, médicales et indus- trielles quia
été le vade mecum de générationsd'étudiants
etl'est
encore. Cet ouvrage, sansprétendre
à des innovations, enréalisait
plusieurs, considérables:la
simplicité de l'exposé,la
précisionet l'exactitude
des techniques offertes. Cet ouvrage,TARBOURIECH
l'avait
vécudans
sonlaboratoire et
plus encoreparmi
les étudiantsaux travaux pratiques.
Le praticien,ne
pouvait
s'y
méprendreet
le succèsqu'il
fità
sestrois
éditionsl'a
bien montré. Cefut
dansla
vie scientifiquede
TARBOURIECHune consécration de ses qualités de chef de
travaux pratiques.
Ce
fut
aussi une miseau point
exacte del'habileté
technique dontl'auteur
disposait, et il le fit bien voir.Il
aborda,en
effet, detrès
bonne heure, les recherches deChimie organique
pure. Il avait déjà
publié lesrésultats
de quelques-unes de ses observations en Chimie organique, lors-114 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
qu'il signalait,
en 1903, une méthode nouvelle depréparation
des amides secondaires.
Jusqu'alors,
on neconnaissait
quela
technique
d'Armand
GAUTIER,datant
de 1868. Cette technique,avantageuse pour
les composéspauvres
en carbone, nedonnait qu'un
rendementtrès
faible lorsquela
chaîne des dérivés acidescomportait quatre
ou cinq atomes de carbone. Elle utili-sait l'action
des acidessur
lesnitriles correspondants et
seulestrois
amides secondairesétaient alors
connues. TARBOURIECHeut
l'idée
defaire réagir
les chloruresd'acides sur
les amidesprimaires et d'opérer
en tube scellé.Sa technique
offrait
uneimportante supériorité sur
celle de sonillustre
devancieret
contemporain,car
enfaisant inter- venir
les chloruresd'acides d'un
nombre de carbonedifférent
de
l'amide primaire, il
obtenait des amides secondaires mixtesou dissymétriques.
Il prépara ainsi
onze amides secondaires nouvelleset il mit
envaleur
quelques-unes deleurs propriétés.
Ces découvertes devaient le conduire à une étude
très
com-plète
dela
questiondont il a
consigné lesrésultats
dans sathèse de
pharmacien supérieur.
C'est
une excellente miseau point
del'étude
des amides secondaireset
deleur préparation suivant la
techniquequ'il
avait
innovée. Mais cette techniquelui permettait
uneautre observation: il
obtenait, en effet, des amidestertiaires et
con-trairement aux
conceptions admisesà cette
époque,il montrait
que
la formation
de ces amides neparaissait pas être
lerésultat
de
l'action
desanhydrides d'acides sur
lesnitriles. Il prépa-
rait
une série de corps nouveaux,justifiant ainsi la valeur
desa
méthode,et
enoffrant la
plussubstantielle
démonstration.Peu après,
en 1904, TARBOURIECHréunissait, dans
une thèseprésentée et
soutenue au Concoursd'agrégation, toutes
les connaissancessur
lescorps du
groupepurique, et plus
spécia-lement les
travaux
de FISCHER, BAUMAN, TAFEL, ACH, TRAUB.Dans ce gros mémoire de plus de 200 pages,
il a décrit près
de 180 individus chimiques,
précisant leur
mode depréparation et leurs principales propriétés, mettant
en lumièreà la
fin de chaquechapitre
des conceptionstoutes
nouvellessur
les corpsqu'il avait
décrits. Cettemagistrale
monographieprésente
de nombreusesobservations
généralesd'un
réelintérêt,
tellel'opportunité
démontréepar
TARBOURIECHd'un rapprochement
des diazolset
descorps puriques dans
les classificationsration-
nelles.
LES DISCOURS DE RÉCEPTION 115
Très occupé
par
ses nouvelles fonctionsd'agrégé, par
sonenseignement et
plus
encorepar
son coursde
Chimie biolo- gique, TARBOURIECH ne négligepas
ses recherches delabora- toire.
Ontrouve,
en effet,dans
lestravaux qu'il
publieà cette
époque, des observations
sur
des combinaisonsd'amines
acycli- ques avecl'iodure mercurique,
despréparations
dedérivés
del'acide
hexahydrobenzoïque,un
mémoiresur la deshydratation
de l'oxycyclohexyldiméthylcarbinol.
Enfin,
par une
sériede
communicationsà
l'Académie,il
s'acheminevers
une étudetrès
complètede la deshydratation
par l'acide
oxaliqued'une
pinacone ànoyau
cyclohéxanique eten fait
lesujet de sa
thèse dedoctorat
ès-sciences.D'ordinaire,
ces pinacones, a-glycolsbitertiaires,
libèrent, sousl'effet
dela deshydratation,
une cétone ou pinacoline.Or, TARBOURIECH
y découvrait un
processustout nouveau: la
pinacone étudiée,
libérait trois
composés différents :deux
céto-nes et
un hydrocarbure.
Maisla
découverte de TARBOURIECHne
selimitait pas
àcette observation: il constatait
que desdeux composés cétoniques libérés,
l'un n'appartenait plus
àla
sérié cyclohéxaniqueet était un
dérivédu
cycloheptane.Il venait
deréaliser la première transposition d'un noyau
du
cyclohéxane enun noyau du
cycloheptane, découvertemagistrale
à laquelle son nomreste
attaché, comme il est désormais liéà
tous lestravaux traitant
des changements decycle.
Il avait ainsi à sa disposition un vaste
champd'études et il
semble bien
qu'irait
eul'intention
del'exploiter. La guerre et
les difficultésqu'elle imposait à
TARBOURIECH, ont, en lesdifférant, brisé
ses résolutions.D'ailleurs,
cetesprit
prime-sautier,
sialerte,
s'accommodait difficilement del'application
continuelle à
un
seulet
mêmesujet. Il lui arrivait
souvent detravailler
encurieux; sa curiosité satisfaite, il abandonnait
lesujet et
enabordait un autre.
Cependant, en 1923,
il étudia,
avecun
de ses élèves,la varia-
bilité de
la résistance des
pinacones alicycliquesà la
deshydra-tation. Soumettant
encoreà la deshydratation
oxaliquela
diéthylpinacone,
il obtenait un hydrocarbure et
une seulecétone
caractérisée par la migration d'un radical
éthyle, mais sanstransposition,
sansformation
de cétoneà noyau du
cyclo-heptane.
116 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
Les quelques
travaux
de Chimie organique, publiés seul ou avec sescollaborateurs
ne suffisaientpas à
compléter cette série de recherches.TARBOURIECH
souhaitait
uneorientation
nouvelle. Sans douteavait-il publié
de nombreux mémoiresd'analyse sur des sujets très
différents, acidimétrie, gazométrie,titrage
ouessai
demédicaments, chimie biologique, hydrologie même. Ce ne
furent jamais
que despassades. Peu avant l'occupation
dela
chairede
Pharmacie,
ilavait,
dans unecourte
étude, révéléla
déca-dence
dans
laquelleétait
tombée une branche,et
non des moinsintéressantes,
destravaux
scientifiquesautrefois fort
enhonneur
dans leslaboratoires
dePharmacie: l'étude analyti-
que
des
drogues indigènes ou exotiques.TARBOURIECH,
en
effet,n'avait jamais
oublié sespremières
affinités avec les
naturalistes et plus
encore avecla Pharma-
cologie que mes
illustres
devanciersappellaient
«Histoire naturelle
des médicaments ». TARBOURIECHsouhaitait
et sepromettait
une meilleure conception des recherches chimiques dans leslaboratoires
pharmaceutiques.Il en avait d'ailleurs
démontré,
à
maintesreprises, toute l'opportunité.
C'était
une étudedes principes
chimiquesdu
boisde Wapa,
complément
aux
recherches botaniques quevenait d'en faire
son
Maître,
COURCHET.Puis, il avait
signalé que lescamphriers
dela
région médi-terranéenne étaient
capables deproduire du
camphre en quan-tité
sensiblement égale à celle desproducteurs
de Formose.Mais
il avait
utilisépour
son étude lescamphriers
duJardin
des
Plantes.
Une conclusion baséesur un matériel d'étude d'une
origine
aussi particulière,
nemanquait pas d'imprudence.
Ondiscutait
déjà à cette époque lointaine, del'opportunité
dela
culture
ducamphrier
en Algérie où les insuccès despremiers
essaisavaient
lassé lesinitiatives. C'est
que, enréalité,
onavait
cultivé descamphriers
quin'en étaient pas:
le Cam-phora inuncta,
nonproducteur, avait
étésubstitué
au Cinna-momum camphora.
Or,
l'observation
de TARBOURIECH, réaliséesur
descamphriers d'une détermination rigoureuse, arrivait fort à propos. Elle a
reçu
cesdernières
années, une confirmationpar
lesrésultats
des
cultures
algériennes decamphriers
: enécartant toute
illu- sion, ces culturespourraient produire
du camphre aun taux
presque rémunérateur.
LES DISCOURS DE RÉCEPTION 117
Dans le même domaine pharmacologique, on
doit
à TARBOU-RIECH
la
découverted'un
composéorgano-ferrique dans
le Rumex obtusifolius,justifiant et la
richesse de ce Rumex enfer
et lespropriétés thérapeutiques
de cette Polygonée.Il avait
enfin engagé des jeunes
travailleurs dans la
voie del'étude
chimique des végétaux et on
lui doit
aussi des observationsintéressantes sur
des Ombellifères : lePastinaca urens
etl'Echinophora
spinosa, sifréquente sur
nos plagesméditerra-
néennes. Là,
s'étaient arrêtées
les recherches de TARBOURIECHdans le domaine de
la
pharmacologie et del'analyse
végétale.Il
sembléqu'il
enait ressenti un jour
quelque amertume etqu'il ait regretté
dene pas avoir
accomplitoute sa
tâche.Lorsque
la mort vint l'arracher
àl'affection d'un
jeuneenfant et d'une
compagne courageuse, qui,pied à
pied, sansdésespoir,
avait lutté contre un
mal inexorable, TARBOURIECHs'abandonna à
sonsort,
pieusement, avecla
confiance descroyants
et
desjustes.
D'ailleurs, qu'importe la
longueur de l'oeuvrelorsqu'elle a
été fidèlement accomplie. L'oeuvre de TARBOURIECH ne
s'est pas
éteinte avec
lui;
ellelui a
survécu, et, commepour
tous ceux qui ont donnéleur
vie à l'enseignement, elle sepoursuit
dans ceux quilui
ont succédé.Ce
tableau
dela
vie de TARBOURIECH, je ne croispas
que mafidélité à son affection et
à
son souvenir,ait pu l'embellir. Je n'ai rien ajouté aux mérites
de cet homme de bien.Et je
souhaite
n'avoir rien
enlevé aux qualités decette nature spiri-
tuelle, ardente, qui
par
dédaindu
savoir-faire,par amour
deson indépendance, eut le
rare
méritede valoir
bienplus
encore que sa renommée.Réponse de N. L. PERRIER
MONSIEUR,
Il
eut été, certes, bienpréférable,
quel'un
des distingués botanistes denotre
compagnieprésentât aujourd'hui
l'exposé critique devotre
oeuvre.Je
ne suis guèrequ'un botaniste
ama-teur,
enprenant
cemot dans
son sens éthymologique:c'est-
118 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
à-dire celui qui aime; je me suis contenté de glaner quelques
épis dans l'immense champ de votre si intéressante science!
Mais
la
discipline, cette austèrevertu
peu àla
mode aujour-d'hui, est
encore strictement observée dansnotre
Académie, etj'ai
dû m'incliner.J'en ai
été,d'ailleurs,
récompensé,car
j'ai
eu ainsi letrès grand plaisir d'étudier
vostravaux, très
variés, et vous m'avez fourni une nouvelle occasion d'évoquerle souvenir de mon ancien et excellent camarade de licence,
M. TARBOURIECH, dont vous avez su si bien
faire
revivrel'attachante
personnalité et legrand
labeur.Né en Corse en 1882, de
parents d'origine
bourguignonne, vous avez terminé vos études classiques à Montpellier, où après le baccalauréat, vous vous êtesfait
inscrire à l'Ecole Supérieure de Pharmacie. Votrecarrière
scientifique a été brillante et rapide.Sorti
pharmacien de première classe en1907,
avant
mêmed'avoir
terminé vos études, vous étiez nommépréparateur
dela
chaire de Matière médicale (1905). Votre scolarité terminée, vouspréparez la
licence ès sciences et vous être désigné comme Chef detravaux pratiques d'Histoire naturelle
(1908). Docteur ès sciences en 1912, vous êtes chargédu
cours de Zoologieet
de Parasitologie (1913). Reçu agrégéde
la
section de Pharmacieet d'Histoire
naturelle, après avoir soutenu une brillante thèse sur les «Eaux
distillées, leur com- position,l'origine
des principes qu'elles renferment », vous êtes chargé du coursmagistral
de Matière médicale, en 1914.La guerre interrompt
vostravaux,
et dès les premiersjours
de
la
mobilisation, vouspartez
aux armées comme pharmacien aide-major de 2e classeà
l'ambulance 3 de la 66e Divisiond'In-
fanterie. Promu pharmacien-major de 2e classe, vous dirigez le service pharmaceutique de l'Ambulance chirurgicale auto-
mobile n° 4, le 11
juin
1915. Plus tard, vous êtes envoyé commeattaché, puis comme Chef de laboratoire d'analyses bactério- logiques à
l'hôpital militaire
dePerpignan
(22 septembre 1916) ; et comme, chez vous, l'enseignement est une vocation manifeste,l'autorité militaire
vous charge defaire
des conférences et destravaux pratiques
de Bactériologie et deParasitologie
auxjeunes pharmaciens militaires,
pour
lespréparer
àleur
tâche d'hygiénistes aux armées.En
1920, vous étiez, enfin, nomméprofesseur titulaire
de « Matière médicale » àla
Faculté dePharmacie,
juste
récompense de longues années de persévé-rants travaux.
LES DISCOURS DE RÉCEPTION 119
Il
meserait
difficile dans le peu de temps quim'est départi, d'analyser
complètementvotre
oeuvre qui ne contientpas
moinsde soixante-dix publications différentes.
Je
mecontenterai d'indiquer
lesprincipaux travaux
quitraduisent
les aspectsde votre débordante activité dans les
trois
domaines dela
Zoologie, de
la
Pharmacie, dela
Botanique.Comme zoologiste, vous avez été
surtout attiré par l'étude
de
l'oiseau,
et, enparticulier, par la
physiologie desa
respi-ration
complexe etmal
connue. Encouragépar
lesavant
LouisVIALLETON, qui mit
à votre
disposition sonlaboratoire
dela Faculté
de Médecine, vous avez abordé ce difficile problèmepar trois
côtés: anatomique, physiologique et embryologique.C'est
grâce àla
coordination età la
synthèse des techniques de cestrois
grandes branches dela
science biologique que vousavez exposées, en 1912,
dans votre
thèse dedoctorat
ès sciences,intitulée:
« Recherches anatomiques, embryologiques, histolo- giques et comparativessur
le poumon des Oiseaux ».Vous renouvelez
la
conceptionqu'on
sefaisait
dela
respi-ration
des oiseaux enmontrant
—contrairement
àl'opinion
accréditée
jusqu'alors
— qu'aucune bronche ne se termine encul de sac.
La
bronche souche,traverse
le poumon dans toute sa longueur, aboutitau
sac abdominal et donnesur
sontrajet
des bronches destinées
à la
faceventrale
(entobronches) et des bronches réservées àla
face dorsale (ectobronches). Celles-cidonnent à
leur tour
des tubes plus réduits (parabronches) qui,s'anastomosant
avec les premières,forment
de véritables« circuits bronchiques ». Ces circuits communiquent avec des
« bronches
récurrentes
» issues des sacs aériens, et comme vous le mettez en lumière, vont en se ramifiantdans
les pou-mons, y
apporter l'air pur
en réserve dans les sacs. Le poumon est ainsi balayé deux foispar
del'air pur
dansl'expiration
et dans
l'inspiration.
Le parenchyme pulmonaire des oiseaux, avec son lacis enlabyrinthe
de tubes aériens,permet
à chaque capillaire sanguind'être
entouréd'air
de tous côtés, commed'une sorte
de manchon;tandis
que chez lesautres
vertébrés, il est étalé comme une lameplate
sur un seul plan. Cette admi- rableadaptation permet à l'oiseau
deréaliser
une oxydation sanguine intense.Vous publiez ensuite, en collaboration avec le docteur GALA-
VIELLE,
professeur
agrégé àla Faculté
de Médecine,un
grosvolume
sur
« LaPratique
microscopique ».C'est
une véritable120 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
encyclopédie technique où les
praticiens
et lesétudiants peuvent puiser d'innombrables
renseignements utiles.Une
première partie est
consacréeau laboratoire,
à son ins-tallation,
aux techniques destérilisation,
d'ensemencement etd'inoculation. Viennent
ensuitel'étude des
méthodes si déli- cates, de fixation, de coloration. Dans une deuxièmepartie,
vous étudiez
la
sérologie,l'hémoculture
qui donnent une cer-titude
complète aux diagnostics cliniques,parfois hésitants,
mais qui nécessitent des
interprétations
délicates exposées avecclarté.
Vous êtes amené àétudier
et àcaractériser
de nom-breuses
espècesbactériennes vivant dans
les sérosités, lesexsudats
pathologiques,ainsi
que les milieux cytologiques,leur habitat naturel,
dont vousfaites connaître l'essentiel
auxlecteurs peu familiarisés
avec les études histologiques. Vousconsacrez une
importante
étude aux Teignes, cescurieux
cham- pignonsparasites
de l'homme etaux
Acariens,animaux fort
anciennement connus, même des rois,
ainsi qu'à toutes
ceslégions d'êtres,
hôtesgênants
ouparasites
denotre pauvre humanité: Protozoaires, vivant
dans le sang ou lesurines, Nématodes,
Trématodes, Cestodes,habitant
le tubedigestif,
les muscles ou les veines. Mêmelorsqu'ils sont
invisibles, vousapprenez à
déceler la présence de ces hôtes indésirablespar la
recherche
et l'étude
deleurs
oeufs ou deleurs larves
minuscu- les. Enfin, vous terminezpar
une analyse bactériologique del'eau.
En feuilletant
cet ouvrage, admirablementillustré
de dessinsoriginaux dont
vous êtesl'auteur,
ona
comme une vue « ciné-matographique
» de cesêtres étranges dont
nous ignorons lesformes et
le nombre, qui nous nuisent, nousblessent
et même noustuent,
sans que nous ayons conscience deleur
existence.Vos études
sur
lesproduits pharmaceutiques
sont nombreu-ses. Vous les
faites
quelquefois en collaboration, mais le plus souvent seul. Vous vous êtesattaché
àmettre
en lumière les multiples falsifications des remèdes lesplus
connuscar,
bienque cela
puisse paraître
invraisemblable, l'hommefraude
mêmeses
propres agents
deguérison
! Lespoudres de
noix vomique,d'ipéca,
derhubarbe,
demoutarde
noire, sontfraudées,
de même que les fécules coloniales ! Vous étudiez, aussi, desplantes
exotiques comme le Kalanchoe, lePelea
de Mada-gascar,
susceptiblesd'être
utilisées enthérapeutique; et
vous enrichissez, ainsi,de produits
nouveauxla matière
médicale.LES DISCOURS DE RÉCEPTION 121
Vos connaissances chimiques
approfondies
vouspermettent d'étudier
les eauxdistillées aromatiques
du Codex etleurs altérations.
N'avez-vouspas,
dureste, pendant votre
séjour àl'hôpital
dePerpignan durant la guerre, présenté
lesrésultats
de plus
de
6.000 analyses chimique et bactériologique,de pro-
duits alimentaires
oupharmaceutiques
? Ce chiffre me dispense detout
commentaire!L'autorité militaire ayant
apprécié vosservices
à leur juste valeur,
vousa
chargéde
différentes mis- sions:Etude et
surveillancedu captage
des eauxd'alimenta- tion
dePerpignan;
confection decartes des
gîtes d'Anophèles(le moustique de
la malaria)
dans lesPyrénées-Orientales
;conférences, et enseignements
divers
;inspection
despharma-
cies,
etc..
Comme botaniste,
votre
activitén'est pas
moins grande,,Vous étudiez le Corozo, les
graines
de céleri,la
Molinia coerulea,graminée
produisant de l'acide
cyanhydrique,la
Roquette blanche des vignes,cette crucifère
(Diplotaxis erucoïdes) quis'implante
chez nous depuisquarante
ans.D'autres
de vostravaux représentant
une longueet
fécondecollaboration à
l'oeuvre
entreprise par
« l'OfficeInternational
des Matières premières ». Vos études ont contribué àvulgariser,
enFrance, la culture
duPyrèthre
du Caucase et dePerse,
chrysanthèmes insecticides, dont vous avez précisé, non seulement les carac-tères
anatomiqueset
morphologiques,mais aussi
les condi-tions de
culture et d'acclimation dans notre pays.
Vous avezmontré son action efficace contre
la
cochylis etl'eudémis
dela
vigne... etaujourd'hui, la culture
duPyrèthre
couvre des centainesd'hectares.
Grâce, enpartie, à
vostravaux,
onvoit parfois dans
nos campagnesdu
Languedoc, desgrands carrés
de capitules
blanchâtres venir interrompre la
monotonie del'océan
émeraude desvignes!
Vous avez publié,
en collaboration
avecdivers auteurs,
une série debrochures sur
lesplantes
médicinales età
essence, desdépartements
del'Hérault, du
Gard, desPyrénées-Orientales.
Ecrites pour
legrand
public, avecclarté,
simplicité, précision et sansaride
terminologie scientifique, elles ontservi
de guideà
de nombreuxamateurs et
mêmeà
desinstituteurs
qui ontappris à leurs
jeunes élèvesà
rechercher, età préparer pour
la
vente, desplantes utiles alimentaires
ou médicinales.,faisant
naître ainsi
chez eux, indirectement,le goût
diela
botanique et des sciences dela nature. C'est
que vous avezla passion
de122 ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER
l'enseignement
scientifique,toujours
concret,et
qui setient près des faits.
«Je
me suistoujours
appliquéà
développerchez
l'étudiant,
écriviez-vousil y a
quelques années, le sens del'observation. La
conférencepratique est
une miseau point
des observationset
des croquisfaits par
les étudiants... Lesherborisations,
en été,précèdent
ces exercicespratiques
».Ce
n'est
doncpas
dela
botanique livresque que vous enseignez, mais dela
botanique « vue ». Vous réagissez contre cecourant
fâcheuxqui
pousse nos jeunes générations à sedésintéresser
des sciences -de
la nature.
Vous connaissez lesourire, un tanti- net
dédaigneux, decertains étudiants
quand, dans une excur- sion onleur fait
examiner,à
la loupe,tel détail
morphologiquede
plante
oud'insecte. Ils veulent
bienapprendre à manier
le microscopeà
immersiondernier
modèle, maispas la
loupe,instrument vétusté! Ils ignorent
que,pour apprendre à
bienfouiller
le champd'une préparation
microscopique, le meilleurentraînement, c'est
encore des'habituer
à observerla matière
vivante
detoute façon:
avec et même sans loupe! Aussi, vous comprendrez quellesatisfaction
nous éprouvons,quand
nous vous voyons, de loin, dansla
campagne montpelliéraine, avecla
cohorteimpressionnante
de vos centvingt
élèves,la
boîteverte
en bandouillère.Ils n'ont,
heureusement,pas tous
le sens del'observation
aiguisée,car
ilsdétruiraient vite
les espècesrares
de nos vieillesstations classiques;
etquand
vousleur aurez
formé ce sens, ils neseront plus dangereux pour notre
faune etnotre
flore,car
ilsseront
enthousiasméspour la
« Biologie », mais cette fois, en
toute
connaissance de cause.Si vous
leur
avezappris à devenir
de bonsobservateurs,
qu'im-porte qu'ils
ne soient plusbotanistes!
Pour toutes
cesraisons
etd'autres
encore, nous avons étéheureux
de vous accueillirdans notre
Académie. Nous sommes convaincus que vosfuturs travaux, d'ordre général
ou régio- nal, —car
nous sommes, ici, de nombreuxrégionalistes
—intéresseront notre
compagnie,et
nous nous enréjouissons par
avance.