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RÉFLEXIONS SUR LES ÉTUDES PRÉLIMINAIRES À L'AMÉNAGEMENT DES CHUTES D'EAU

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(1)

200 L A H O U I L L E B L A N C H E

Réflexions sur les études préliminaires à l'aménagement des chutes d'eau

{Suite).

II. Avec quelle précision peut-on connaître la puissance des chutes d'eau?

8 ° Précision du nivellement.

Le second facteur de la puissance d'une chute est, ainsi que le montre l'équation Q H = K2, la hauteur de la chute de l'eau débitée par le cours d'eau. Sa connaissance résulte de l'appréciation de la différence des niveaux entre la prise d'eau et l'emplacement de l'usine. Suivant les terrains, et suivant aussi les méthodes et les instruments employés, la précision de cette mesure sera plus ou moins grande.

Sans refaire ici la théorie du nivellement, voyons, c o m m e nous l'avons vu pour le jaugeage, ce qu'il nous est permis d'espérer dans cet ordre d'idées.

T o u t d'abord, deux modes de nivellement sont en pré­

sence entre lesquels il faut choisir : le nivellement par les visées horizontales et le nivellement p a r les pentes.

Le premierestessentiellement celui des petites différences de niveau en terrain peu accidenté, parce q u e , dès que les m o u v e m e n t s de terrain deviennent quelque peu accusés, l'emploi de cette méthode exigerait une telle multiplicité de stations que de très n o m b r e u s e s chances d'accumuler des erreurs accidentelles s'en suivraient et qu'on perdrait ainsi tout le bénéfice de la précision des i n s t r u m e n t s .

Les principaux instruments-types propres à ce procédé sont le niveau d'eau, qui permet une approximation de

1 0 0 sur la dénivelée de deux points distants de 3o mètres entre eux, et le niveau à lunette, qui d j n n e avec une approxima-

1 1

t i o n d e 5 0 Q 0 0 à 1 0 0 0 0 0 l a dé ni velé e de de ux Po i n t s séparés par une étendue de 2 0 0 mètres.

Le second mode de nivellement, celui qui est dit : par les pentes, est le seul qui soit pratique en pays, même moyen­

n e m e n t accidenté, dès que l'itinéraire à suivre le long du cours d'eau est quelque peu étendu. C'est le seul qui soit applicable en montagne, en dehors des parties presque hori­

zontales.

Les instruments-types à l'aide desquels il se pratique sont :

La boussole à éclimètre et le tachéomètre qui permettent de contenir l'erreur relative entre et . _ _ 1 1

6 0 0 0 1 0 0 0 0 . La règle à éclimètre du colonel Goulier ( 1 ) qui permet u n e approximation de QQQQ •

L'alidade nivelatrice (à rallonge) ( 1 ) du même officier ; elle permet une approximation de 2 5 0 0

(1) C o n s u l t e r , d a n s l ' A n n u a i r e d u C l u b a l p i n français d e 1888, la n o t i c e d e M.Vallot sur l ' e m p l o i d e cet i n s t r u m e n t e t , d a n s l ' A n n u a i r e d u m ê m e C l u b , p o u r l ' a n n é e 1882, u n e n o t e d u c o l o n e l G o u l i e r a u sujet d e l à t o p o g r a p h i e d e s a l p i n i s t e s .

Ces deux derniers i n s t r u m e n t s doivent être employés sur- la planchette déclinée.

Ces approximations ne sont acquises que lorsqu'on c o m ­ bine l'emploi de ces i n s t r u m e n t s avec celui des stadias, ou qu'on exécute les chaînagesavec le décamètre à ruban d ' a c i e r en s'entourant des précautions convenables.

R e m a r q u o n s q u e , comme toujours, la répétition des o p é ­ rations permet de réduire l'importance des e r r e u r s acciden­

telles inévitables. Cette loi est générale, son application est:

relativement aisée dans les opérations topographiques où il n'y a pas de m a n œ u v r e s matérielles longues ou difficiles.

Si n o u s rapprochons ces valeurs des e r r e u r s topographi­

ques de celles que nous avons trouvées c o m m e s'appliquant aux jaugeages^voir n u m é r o 7, page 188, valeurs de des débits spécifiques, nous vérifions avec précision le bien- fondé de l'opinion déjà émise que la précision du nivelle­

ment est, en pratique, plus grande que celle du jaugeage.

Un mot sur les propriétés propres des i n s t r u m e n t s de nivellement peut permettre de faire un choix judicieux en vue d'une application déterminée.

L'alidade nivelatrice et la règle à éclimètre s'emploient, avons-nous d i t , sur la planchette déclinée. O r , celle-ci est, p a r excellence, l ' i n s t r u m e n t des reconnaissances, à cause de­

là rapidité et de la clarté qu'elle permet de mettre dans les opérations ( 1 ) .

On se servira donc de l'un ou de l'autre de ces i n s t r u ­ ments de nivellement, sinon même parfois des deux au cou­

rant d'un m ê m e travail. Ils conviennent parfaitement p o u r les études d'ensemble et permettent déjà de traiter bien des détails.

E n s u i t e , mais seulement p o u r le dernier détail, on e m ­ ploiera la boussole à éclimètre ou le tachéomètre. Ces deux i n s t r u m e n t s sont susceptibles de jouer au besoin le rôle du niveau à lunette, m o y e n n a n t certaines p r é c a u t i o n s très simples d e l à part du constructeur.

Un exemple particulier éclairera les déductions qu'on peut tirer de ces faits.

Prenons le cas d'une chute d'un débit spécifique d e 100 litres. D'après les formules (3) et ( 1 1 ) nous avons :

A(k*) k2 et, dans le cas actuel :

A(k*)

(•20)

k2 0 , 0 2 + 0 , 0 2 7 4 5 ~\ ^ = 0 , 0 4 7 4 5 + Les diverses valeurs de

venons de voir :

A H

H sont, d'après ce q u e n o u s

( 1 ) A i n s i q u ' o n le v e r r a p a r la l e c t u r e d e s n o t i c e s d u C . A . F. c o n ­ seillée p l u s h a u t , o n p e u t , avec ces i n s t r u m e n t s , opérer sentez r a p p o r ­ ter, p o u r p e u q u ' o n se soit d o n n é la p e i n e d e s'exercer j u d i c i e u s e m e n t , des résultats excellents, ainsi q u e le m o n t r e ce q u e n o u s v e n o n s d e d i r e .

Si, p o u r u n e é t u d e p r é a l a b l e à grands traits, o n v o u l a i t u n p r o c é d é p r a t i q u e , i l suffirait, c o m m e l ' i n d i q u e le c o l o n e l G o u l i e r d a n s , la n o t i c e p r é c i t é e , d ' e m p l o y e r le c a r t o n à b r e t e l l e s , le d o u b l e p a s et la b o u s ­ sole b r e l o q u e . Avec ce p r o c é d é o n p e u t c o n c l u r e la p o s i t i o n relative d e d e u x p o i n t s d i s t a n t s d e 2000 m è t r e s et reliés e n t r e e u x p a r 20 s t a t i o n s d e 100 m è t r e s d e p o r t é e c h a c u n e , à m o i n s d e 5o m è t r e s e n plan et à m o i n s d e 16 m è t r e s e n relief.

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1902043

(2)

L A H O U I L L E B L A N C H E 207

Avec tachéomètre ou éclimètre de 0 , 0 0 0 1 à 0 , 0 0 0 1 6 6 . Avec la règle à éclimètre 0 , 0 0 0 1 6 6 . Avec l'alidade nivelatrice 0 , 0 0 0 4 . Il en résulte que, suivant l'instrument employé, l'erreur relative commise sur la puissance apparaîtra à 0 , 0 4 7 5 5 ou

• 0 , 0 4 7 8 5 .

L a différence entre la plus grande et la plus petite de ces

3 !•

valeurs est ^ Q T - Elle mesure l'importance relative qu'il y

•a à p r e n d r e tel ou tel instrument p o u r apprécier la h a u t e u r

•de là chute.

E n t r e autres renseignements n o u s en retirons q u e , dans l'espèce, l'exécution du nivellement avec les i n s t r u m e n t s les plus simples ne peut faire tort de 3 chevaux sur 10000 : c'est une perspective rassurante (1). « L'étude de H ne doit d o n n e r aucun tracas » (Voir Aristide Berges, b r o c h u r e la Houille Blanche, page 8 ) .

On voit donc qu'on peut pousser assez loin, avec des ins­

t r u m e n t s simples, peu coûteux, d'un m a n i e m e n t rapide, facile, p r e s q u e instinctif, l'approximation de la m e s u r e . En soi, la simplification du travail dans ce sens est donc avan­

tageuse ( 2 )

Mais on doit aussi r e m a r q u e r que, souvent, des circons­

tances connexes obligeront à ne pas se contenter d'approxi­

mations qui seraient suffisantes p o u r le problème méca­

n i q u e . Les questions de relèvement de plan d'eau, d'écou­

lement, de tracé des tunnels, d'insertion des bassins de d é c a n t a t i o n , de c h a m b r e s de machines, etc., etc., motive­

r o n t des nivellements très précis, là.où la simple apprécia­

tion mécanique de la chute aurait été contentée à moins de frais.

Il ne faudrait pas non plus exagérer la simplification des i n s t r u m e n t s et des méthodes sans discernement, on aurait tôt fait de compromettre les résultats. Ainsi, nous voyons

1

que le niveau d'eau, malgré son approximation de ^ Q Q est un i n s t r u m e n t . à ne jamais employer dans un te! travail, à cause du peu de longueur (-3o m.) d e s e s portées extrêmes et des accumulations d'erreurs qu'il ferait réaliser c o m m e à plaisir.

A fortiori faut-il se garder, m ê m e dans les reconnais­

sances préalables, de l'emploi du b a r o m è t r e anéroïde de poche dit : altimètre et q u i , soi-disant, donne les différences d'altitudes des points où on le porte successivement.

Cet i n s t r u m e n t est affecté d'une hystérésis spéciale (pa­

resse, retard de marche) qui peut occasionner, quand on s'en sert sans précaution, des erreurs considérables. P o u r les

petites altitudes, elles peuvent atteindre une valeur égale à celle q u ' o n veut évaluer. Alors qu'on aura cru s'élever de

(1) T o u t e s c h o s e s égales d ' a i l l e u r s .

La c o n s i d é r a t i o n d u d é b i t spécifique n o u s p e r m e t d e faire a b s t r a c ­ t i o n , d a n s n o t r e a n a l y s e , de l'influence d e s e r r e u r s p o s s i b l e s sur la m e s u r e de la l a r g e u r du c o u r s d ' e a u et d e c o n s i d é r e r c h a c u n des f a c t e u r s p r i n c i p a u x d e la p u i s s a n c e : d é b i t et h a u t e u r d e c h u t e , en ce q u ' i l s o n t d ' e s s e n t i e l et d e v é r i t a b l e m e n t c a r a c t é r i s t i q u e .

(2) O n se d o n n e r a aussi u n p r é c i e u x c o n t r ô l e e n r a t t a c h a n t , t o u t e s les fois q u ' o n le p o u r r a , ses o p é r a t i o n s au n i v e l l e m e n t g é n é r a l de là F r a n c e , d o n t les cotes i n s c r i t e s sur des objets d e r e m a r q u e v o n t en se m u l t i p l i a n t j o u r n e l l e m e n t .

i 5 mètres, d'après le dire de l'appareil, on en aura escaladé 3o, et si, ce faisant, on s'était proposé de stationner au niveau d'un point connu, on se serait mis à son i n s u , à i 5 m . au-dessus de lui, t r o m p é par les assurances mensongères de l'instrument ( i ) .

P o u r des différences de niveau plus considérables, cette e r r e u r , à peu près constante, de i 5 mètres, se produit tou­

jours et a naturellement d ' a u t a n t moins d'influence rela­

tive que la différence des altitudes franchies est plus g r a n d e . Toutefois, surtout si on monte relativement vite, cette e r r e u r de i 5 mètres tend aussi à croître avec l'altitude.

Il faut donc opérer avec une sage lenteur et laisser à son i n s t r u m e n t le t e m p s (parfois fort long) de reprendre haleine , avant de lui d e m a n d e r un avis.

E n observant religieusement cette précaution et quelques autres encore, parmi lesquelles se trouve la consultation, ou l'enregistrement a u t o m a t i q u e des indications, aux stations de départ et d'arrivée d'un (ou deux) baromètre (et d'un t h e r m o m è t r e ) témoin aussi i d e n t i q u e que possible au b a r o ­ mètre voyageur, etc., on a encore chance de commettre des e r r e u r s . L e u r s valeurs sont exprimables par la formule :

A H = 3 m ±

ï § o

H ( 3 , )

Si, par exemple, H = 3 0 0m, altitude dont on s'élève cou­

r a m m e n t en une h e u r e , sans se presser, et qu'on rencontre fréquemment dans la montagne sauvage p o u r un déplace- m e n t h o r i z o n t a l d e 2 0 0 0 mètres (cela fait une pente moyenne de 16 0 / 0 ) on a :

A H = à [ incertitude totale 3 om. , — 1 21 1 1

N o u s avons vu, dans un renvoi précédent, que la recon­

naissance rudimentaire, exécutée avec le carton à bretelles, la boussole b r e l o q u e , le clisimètre improvisé, le pas éta^

lonné et un peu de soin, donnait avec un manuel opératoire infiniment plus simple et aussi plus de p r o m p t i t u d e en s o m m e , des indications plus précises.

N'insistons pas. Aussi bien ce n'est pas ici le lieu d'expo­

ser les précautions auxquelles il faut s'astreindre pour e m ­ ployer convenablement l'altimètre (2) : elles sont longues, minutieuses, souvent irréalisables et on n'est récompenséde ses soins que par une précision par trop grossière. M ê m e avec les perfectionnements proposés par M. L a b a t u t p o u r la construction des anéroïdes, la méthode conservera encore

( 1 ) C o n s u l t e r , au sujet d e ces i n s t r u m e n t s :

M a n u e l de l ' e x p l o r a t e u r d e M M . B l i m et R o l l e t d e l'Isle, c h e z G a u ­ t h i e r V i l l a r s , 1899, p a g e s 29 et s u i v . , n°* 23 à 2 8 .

A n n u a i r e d u C . A. F'., 1879 ; N o t i c e d u c o l o n e l G o u l i e r ,

A n n u a i r e de la S. T . D . , n° 24 de 1 8 9 8 ; N o t i c e d e M . L a b a t u t d e la F a c u l t é d e s S c i e n c e s d e l ' U n i v e r s i t é de G r e n o b l e .

(2) L e l e c t e u r j u d i c i e u x n e m a n q u e r a pas d e c o n c l u r e qu'il est vain d e p r é t e n d r e c o r r i g e r les c o t e s d ' a l t i t u d e de la c a r t e d ' é t a t - m a j o r , p a r la s i m p l e l e c t u r e d ' u n b a r o m è t r e q u ' o n p o r t e avec s o i . B i e n d e s t o u r i s t e s s o n t e n c l i n s à c e t t e i l l u s i o n . E s p é r o n s les c o n v e r t i r ! M ê m e en o b s e r v a n t la s é q u e l l e d e s p r é c a u t i o n s v o u l u e s , il s e r a i t bien c h a n ­ c e u x de c o n t r ô l e r d e s o p é r a t i o n s g é o m é t r i q u e avec le b a r o m è t r e ( m ê m e à m e r c u r e , t y p e F o r t i n , d é n u é d ' h y s t é r é s i s ) , m a i s , s a n s p r é ­ c a u t i o n , cela p r é s e n t e a u t a n t d e b a s e s c i e n t i f i q u e q u e la c h i r o m a n c i e !

(3)

208 L A H O U I L L E B L A N C H E

bon n o m b r e de complications r é d h i b i t o i r e s . P a r a m o u r de la simplification il ne faut pas se jeter dans d'inextricables complications.

9° Approximation avec laquelle la puissance de la clmte peut être évaluée

Admettons d o n c , p o u r fixer les idées, que le nivellement ait été fait avec la planchette déclinée et l'alidade nivelatrice à rallonge. Dans ce cas A H

H 0 , 0 0 0 4 . N o u s avons alors, d'après la formule ( 2 0 )

A (K2)

K2 0 , 0 2 + 0 , 0 0 0 4 + A q

( 2 2 )

et nous dresserons, en nous r e p o r t a n t aux valeurs déjà éta­

blies p o u r — — en raison de la précision de nos jaugeages, la liste suivante :

q

o"'-o 10 om 3t o o

A (K2) K2

, m 3 .

300

5 o

0 , 6 4 6 3 7 o, 1 4 6 0 7 0 , 0 4 7 8 5 0 , 0 4 9 9 9 0 , 0 3 9 3 9 o, o 3 5 13

T r a d u i s o n s ces résultats sur un d i a g r a m m e dont les abcisses soient les débits spécifiques et les ordonnées les erreurs e à craindre sur la puissance.

e

oj>

0.2 0,1

Diagramme donnant la correspondance des erreurs relatives sw la puissance avec les débits spécifiques.

8SE=äS5====

8,500

La forme générale de la courbe représentative de la varia­

tion de e et de q est celle d'une hyperbole equilatere ayant les axes coordonnées p o u r a s y m p t o t e s .

Il y a,toutefois, lieu de r e m a r q u e r q u ' u n jarret existe dans la courbe vers l'abcisse om 32 5 o . Cela tient à ce que, dans notre évaluation de —— nous avons admis que, dès que le

q

débit atteint cette valeur,on ne peut plus facilement observer le rr de centimètre sur un t u b e ou sur u n e échelle graduée.

4 0

S i o n pouvait évaluer cette fraction de centimètre, la valeur de s serait 0 , 0 4 3 4 5 ; elle diffère,en s o m m e , assez peu de celle

que n o u s avons trouvée et le jarret de la courbe est peu m a r q u é .

Ce d i a g r a m m e nous m o n t r e aussi qu'on pourrait, sans e r r e u r appréciable, remplacer, à partir de l'abcisse om 2i o o la branche de la c o u r b e e =f(q), qui est asymptote à i'axe des abcisses p a r , une droite d o n t l'équation :

e = 0 . 0 6 2 4 8 — 0 , 0 1 9 5 . q (23) est très facile à établir en appliquant les p r o p r i é t é s d e s

lignes proportionnelles aux abcisses om 3i o o et omi-jbo et aux e c o r r e s p o n d a n t s .

E n gros, entre ces limites, l'erreur relative m o y e n n e q u e l'on peut craindre s u r la puissance a p p a r a î t à 4 , 3 % . L'erreur à craindre est donc moyennement moindre que 1 ¡10 de la puissance de la chute, excepté pour les chutes à petit débit spécifique où elle peut atteindre des l'aleurs considérables, si on ne s'entoure pas des précautions les plus:

minutieuses (1).

N o u s voyons que, dès que le débit spécifique descend en dessous de 100 litres, la courbe des s s'écarte très r a p i d e ­ ment- de la droite ( 2 3 ) . Cela m o n t r e clairement a u x ingénieurs que leur devoir est de mettre en œ u v r e tous les- procédés qu'ils p o u r r o n t pour r a m e n e r la courbe des e à se rapprocher le plus possible de la droite r e p r é s e n t a t i v e des e r r e u r s . E n p a r l a n t du jaugeage des petits débits, nous- avons d o n n é quelques indications qu'il peut être bon de méditer p o u r sortir de cet e m b a r r a s .

Il en résulte aussi q u e , plus les chutes seront nourries,, moins chère aussi en sera l'étude et q u e celle des chutes à.

débits maigres sera toujours laborieuse, délicate et o n é ­ reuse ( 2 ) .

C'est un point qui nous semble devoir fixer l'attention a a m o m e n t où l'on pense sérieusement, d a n s notre pays, à m e t t r e en valeur nos richesses h y d r a u l i q u e s .

10° Conclusions

Dans son ensemble, la méthode à suivre p o u r l ' é t u d e des chutes, ne diffère pas de celle qui est de mise p o u r tous- les grands travaux industriels.

O n prend d'abord u n e vue d'ensemble de l'organisation projetée et les considérations d'ordre é c o n o m i q u e et c o m ­ mercial sont alors celles qui p r i m e n t les a u t r e s .

Cette vue est ensuite analysée au point de vue t e c h n i q u e et, après des reconnaissances plus ou moins étendues, plus ou moins répétées, plus ou m o i n s détaillées, on procède à la rédaction d'un avant-projet qui doit renseigner s u r

( 1 ) A b s t r a c t i o n laite de l'influence d e s e r r e u r s p o s s i b l e s s u r l ' é v a ­ l u a t i o n de la l a r g e u r du c o u r s d ' e a u . C e t t e s i m p l i f i c a t i o n est des plus- l é g i t i m e s et, s'il r e s t a i t q u e l q u e d o u t e à cet é g a r d il suffirait de

2 5 r e m a r q u e r q u e l ' e r r e u r r e l a t i v e s u r la l a r g e u r p o u v a n t ê t i e j-^p.

(§ 3, p a g e ¡87) et l ' e r r e u r r e l a t i v e t o t a l e e s t i m é e s a n s t e n i r c o m p t e - J 1 1 4 3 0 9 , , , 2 5 1 d e la l a r g e u r é t a n t 5 le r a p p o r t d e s d e u x e s t ^q q q =

L ' i n f l u e n c e d e la l a r g e u r est d o n c é v i d e m m e n t n é g l i g e a b l e . Ce- r a p p r o c h e m e n t justifie n o t r e a s s e r t i o n .

(2) O n sait, d ' a u t r e p a r t , q u e le prix d ' i n s t a l l a t . o n d e s c h u t e s e s t r e l a t i v e m e n t d ' a u t a n t p l u s c h e r q u ' e l l e s o n t u n m o i n d r e d é b i t . L a c o n c l u s i o n va de soi, c'est a u x g r o s d é b i t s q u ' o n t e n d r a p a r la force- d e s c h o s e s et t a n t m i e u x s'ils s ' a s s o c i e n t à u n e p l u s g r a n d e h a u t e u r -

(4)

U A H O U I L L E B L A N C H E 209

l'ensemble des agencements nécessaires et s u r leur coût possible.

Les industriels avisés ne se hâtent pas dans cette partie de l'œuvre. Elle est capitale. C'est là qu'il y a place pour leur experimentum crucis, après lequel- la décision de faire ou de. ne pas faire doit devenir irrémissible. Il sera donc sage de ne marchander aux ingénieurs chargés de cette importante besogne, ni le t e m p s , ni les m o y e n s . Il vaut mieux dépenser quelques billets de mille de plus en études préalables que d'aventurer quelques centaines de mille francs de plus dans les frais de premier établissement ou d'exploitation.

Analysé à son tour l'avant-projet, qui a souvent mis en a v a n t plusieurs solutions, aboutit au choix précis d'une organisation en vue de laquelle se p o u r s u i v e n t les recon­

naissances d u d e r n i e r détail et la rédaction des projets d'exécution.

A u courant d'une telle étude, l'occasion d'appliquer les r e m a r q u e s que n o u s venons de faire se présente fréquem­

m e n t , p o u r ne pas dire à chaque instant, p u i s q u e la néces­

sité de rester m a î t r e de la précision de son travail .domine p e r p é t u e l l e m e n t l'ingénieur. L e lecteur s'en rendra compte s'il veut bien r e p r e n d r e , dans cet o r d r e d'idées, les exemples concrets (projets, installations, etc.), connus de lui. Il verra avec satisfaction son jugement se préciser et se motiver à leur endroit d ' u n e façon intéressante." N o u s n'avons pas cru que l'examen, critique d'un tel exemple p û t utilement t r o u v e r place ici. N o u s préférons laisser chacun diriger à sa guise l'application de nos r e m a r q u e s . Les bons guides, au s u r p l u s , ne m a n q u e n t pas p o u r l'ordre à mettre dans les investigations; qu'il nous suffise, à ce p r o p o s , de rappeler l'exposé si clair que M. Aristide Berges a fait dans sa b r o ­

chure La Houille blanche, des idées qui l'ont dirigé dans l ' a m é n a g e m e n t des torrents de L a n c e y et de Vorz.

Q u ' o n nous permette cependant encore -une r e m a r q u e . Les reconnaissances ne doivent pas être bornées u n i q u e ­ m e n t aux points de vue étroit du jaugeage et du nivelle­

m e n t : il va de soi q u e les possibilités économiques de la r é g i o n , son réseau de c o m m u n i c a t i o n , etc., doivent être l'objet d'investigations minutieuses destinées à compléter, avec la plus g r a n d e précision, les renseignements donnés p a r la carte d'état-major et les statistiques officielles. Il ne suffira donc pas, si on veut bien y réfléchir, de lever, avec avarice de travail et d'argent, l'étroite bande de terrain sur laquelle serpenteront p r o b a b l e m e n t les conduites d'eau : il y faudra joindre quelque chose de plus.

Il ne s'agit p a s , évidemment, de refaire la carte du pays!

Q u ' o n ne nous prête pas u n e telle absurdité ! Mais nous savons, p a r expérience certaine, qu'on n'a jamais assez de renseignements"sur le terrain p o u r les études et qu'il est plus court et moins cher de les recueillir a b o n d a n t s d a n s les reconnaissances du début, q u e d'avoir à y revenir ensuite.

P a r m i ces renseignements, il en est d'un o r d r e tout parti­

c u l i e r sans lesquels l'étude topographique est incomplète et p>eut, malgré une exactitude g é o m é t r i q u e parfaite, conduire à de graves mécomptes. N o u s voulons parler de la consti­

tution géologique du sol. Son influence est tellement évi­

dente, q u ' o n a ' s c r u p u l e et presque mauvaise grâce à y irîsister. Il est bien évident, par exemple, q u ' u n tunnel à

eau, percé dans le gypse, n'aura a u c u n e solidité et, qu'au c o n t r a i r e , celui qui traversera des calcaires compacts p o u r r a d o n n e r toutes satisfactions. Il faut bien reconnaître cependant q u e , trop souvent, on a négligé de s'enquérir à ce sujet; il y en a des exemples et, à ce p r o p o s , qu'il nous soit permis de renvoyer le lecteur à la note de la page 9 7 de la Géologie pratique de M . de L a u n a y , professeur à l'Ecole s u p é r i e u r e des Mines ( 1 ) (tout le c h a p i t r e . . . tout le livre est à lire du reste!), il sera édifié. La prospérité ou la r u i n e d'une affaire peuvent d é p e n d r e d'un pareil détail, et qu'on ne se récrie pas que l'oubli en pareil cas est impossible, nous le r é p é t o n s , il y a des exemples du contraire trop n o m b r e u x et en tous pays.

Après ces réflexions, la mise en valeur d'une chute (et, à fortiori, d'un ensemble de chutes) apparaît c o m m e une œ u v r e complexe qui exige beaucoup de science et beaucoup d'esprit critique de la part de ceux qui s'en chargent. Il ne faut pas leur m e s u r e r le t e m p s et les moyens et ils ne doivent pas é p a r g n e r leurs peines. Il ne faudrait pas s'ima­

giner q u e , parce qu'on voit l'eau couler tous les j o u r s , l'œuvre de son captage s'improvise et se règle d'un coup d'oeil, fût-il celui de l'aigle !

N o u s tenions à mettre cette circonstance à l'actif des intermédiaires entre les propriétaires du sol et les indus­

triels dont parle M, R. T a v e r n i e r ( 2 ) et auxquels il semble ne reconnaître que la posture d ' h o m m e s d'affaires. L e u r compétence ne nous semble pas aussi limitée ; sans doute, p o u r les cas les plus simples et qui se sont offerts les p r e ­ miers au début de l'essor de la mise en valeur des forces h y d r a u l i q u e s , le côté affaires a pu, avec juste raison, prédominer seul. Mais il est à prévoir qu'il n'en ira plus tout à fait de m ê m e à l'avenir, alors que la concurrence deviendra plus â p r e . Les bénéfices iront aux mieux avertis et à ceux-là seuls. S o n travail technique devra procurer à l'intermédiaire h o n n e u r et juste r é m u n é r a t i o n , à un titre au m o i n s égal à celui que lui p r o c u r e r o n t ses soins c o n t e n ­ tieux.

C o m m a n d a n t AUDEBRAND, Ingénieur.

Ancien élève de VEcole Polytechnique,

E r r a t a . — Deux erreurs, que le lecteur aura sans doute rectifiées déjà de lui-même, se sont glissées dans la composition du dernier article de M. le Commandant Audebrand (RÉFLEXIONS SUR LES ÉTUDES, e t c . ) . Nous en signalons la rectification pour le bon ordre. — Toutes les deux sont à la page 191.

Colonne 1, ligne 6, en remontant : au lieu de Ac == Ab — Aa lire Ac = Ab = Aa

Colonne 2, dans la figure, l'axe de rotation du tambour à inscription doit être vertical et non horizontal.

(1) L . DE LA U N A Y . — Géologie pratique, chez A r m a n d - C o l i n , 1 9 0 1 . (2) « Les i n t e r m é d i a i r e s . . . (et il n e faut p a s m é c o n n a î t r e l e u r r ô l e t r è s u t i l e . . . ) se h â t a i e n t o e c é d e r , m o y e n n a n t u n bénéfice b i e n m é r i t e p o u r l e u r s efforts et l e u r i n i t i a t i v e . . . , e t c . », p a g e 106 d e ; Les Forces hydrauliques des Alpes, p a r R. T a v e r n i e r , i n g é n i e u r e n c h e f d e s P o n t s et C h a u s s é e s , D u n o d 1900.

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