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Mise en place du contrôle qualité des produits finis de l'établissement de transfusion sanguine Isère-Savoie

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Academic year: 2021

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l’établissement de transfusion sanguine Isère-Savoie

Carole Peyrin

To cite this version:

Carole Peyrin. Mise en place du contrôle qualité des produits finis de l’établissement de transfusion

sanguine Isère-Savoie. Sciences pharmaceutiques. 1997. �dumas-01708744�

(2)

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Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10

http://www.cfcopies.com/juridique/droit-auteur

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UNIVERSITE Joseph FOURIER - GRENOBLE 1

U.F.R. de PHARMACIE

Domaine de la Merci - LA TRONCHE

ANNEE: 1997

N° d'ORDRE :

'7-o

~~

MISE EN PLACE DU CONTROLE QUALITE

DES PRODUITS FINIS DE L'ETABLISSEMENT

DE TRANSFUSION SANGUINE ISERE - SAVOIE

THESE

Présentée

à

l'Université Joseph Fourier - Grenoble 1

pour obtenir le grade de: DOCTEUR EN PHARMACIE

Par

Mademoiselle PEYRIN Carole

Cette thèse sera soutenue publiquement le

5

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À

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:,.-Devant:

Monsieur le Professeur

A.

BAKRI

Monsieur le Professeur J.-C. BENSA

Monsieur le Docteur B. SCHWEIZER

Monsieur le Docteur J.-C. PERSAT

(4)

A mes parents,

Pour m'avoir laissé choisir librement les études que je voulais mener,

Et pour leur confiance et leur soutien tout au long de mon cursus universitaire,

Je vous en serai éternellement reconnaissante.

A ma soeur, Maud,

Pour l'amour et la confiance que tu m'as toujours apportés.

A mes grands-parents,

à

mon arrière grand-mère,

Pour leur soutien, leurs conseils, et leur accueil toujours chaleureux.

A

Joëlle,

Trop peu de mots ...

A toute ma famille,

A mes amis,

A ceux qui ont rendu ces années merveilleuses.

2

(5)

Je tiens

à

adresser mes plus sincères remerciements :

à

Monsieur le Professeur Aziz BAKRI, pour m'avoir fait l'honneur d'accepter la

présidence de ce jury de thèse.

Je tiens à vous exprimer toute ma gratitude pour l'enseignement de grande valeur

que vous m'avez prodigué tout au long de mon cursus.

Veuillez trouver ici le témoignage de ma reconnaissance et mon profond respect.

à

Monsieur le Docteur Bernard SCHWEIZER, pour l'intérêt qu'il me porte en

acceptant de juger ce travail, après m'avoir initiée à la Transfusion Sanguine.

J'ai pu apprécier votre disponibilité, votre enthousiasme et vos précieux conseils.

Le chemin à parcourir est encore long et semé d'embûches mais c'est là, tout

l'intérêt d'être pionnier.

Veuillez trouver ici l'expression de ma vive reconnaissance et de mon profond

respect.

à

Monsieur le Docteur Jean-Charles PERSAT, pour m'avoir accordé sa confiance

et pour le temps précieux qu'il m'a consacré.

Le large éventail de votre expérience a enrichi ma pratique à chaque rencontre.

Vous me faites le plaisir de juger ce travail ; qu'il soit le témoignage de l'expression

de ma sincère gratitude.

à

Monsieur le Professeur Jean-Claude BENSA, pour m'avoir accueillie au sein de

son établissement, pour avoir eu l'obligeance de s'intéresser à ce travail et de le

juger.

Veuillez accepter l'expression de ma respectueuse considération.

à

Madame le Docteur Valérie BARLET, Messieurs les Docteurs Gilbert

BROCHIER et Harald EGELHOFER, pour m'avoir accordé un peu de leur temps

(6)

4

à

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Pro

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(7)

SOMMAIRE

INTRODUCTION

10

PARTIE A : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

14

1.

ORGANISATION DE LA TRANSFUSION SANGUINE

DE1900 A NOS JOURS

14

1.

1. HISTOIRE DE LA TRANSFUSION SANGUINE

14

1.

1. 1.

LA PREMIERE TRANSFUSION

15

1.

1.

2. LE XXEME SIECLE : LES QUATRE EPOQUES

17

/. 1. 2. 1. L'EPOQUE DU BRAS A BRAS (de 1914

à

1945)

17

/. 1.

2. 2.

L'EPOQUE DU FLACON (de 1945

à

1965)

17

/. 1.

2.

3. L'EPOQUE DE LA POCHE PLASTIQUE (depuis 1965)

18

/. 1.

2.

4. L'EPOQUE DES MACHINES (depuis 1967)

18

1. 2. EVOLUTION DE LA TRANSFUSION SANGUINE

19

1.

2.

1.

L'EPOQUE DE LA SECURITE TRANSFUSIONNELLE (depuis

1980)19

1. 2. 2. LE NOUVEAU VISAGE DE LA TRANSFUSION SANGUINE EN

FRANCE

20

/. 2. 2. 1. LE COMITE DE SECURITE TRANSFUSIONNELLE

23

/. 2. 2. 2. L'AGENCE FRANCAISE DU SANG (A.F.S.) : SON STATUT ET

SES MISSIONS

23

/. 2. 2. 3. HEMOVIGILANCE

26

/. 2. 2. 4. REORGANISATION TERRITORIALE DU SERVICE PUBLIC

30

/. 2. 2. 5. STATUTS JURIDIQUES

34

/. 2. 2. 6. FONDS D'OR/ENTA TION DE LA TRANSFUSION SANGUINE 34

1.

2. 2.

7.

LABORATOIRE FRANÇAIS DU FRACTIONNEMENT ET DES

BIOTECHNOLOGIES (LFB)

35

1. 3.

CONCLUSION

36

Il. PRESENTATION DE L'E.T.S. ISERE-SAVOIE (17)

38

Il. 1.

HISTORIQUE

38

Il. 2.

ACTIVITES

39

Il. 3.

ORGANIGRAMME

39

Ill. QUALITE ET ASSURANCE QUALITE

45

(8)

6

Ill. 2. NOTIONS RELATIVES A LA QUALITE

48

Ill. 2. 1. DEFINITION ET CONCEPT QUALITE

48

Ill. 2. 2. COMMENT ANAL YSER LES CRITERES DE LA QUALITE

54

Ill. 2. 3. PROCEDURES

55

Ill. 2. 4. SYSTEME QUALITE

57

Ill. 2. 5. MOTIVATION DES ACTEURS

59

Ill. 2. 6. MAITRISE DE LA QUALITE

60

Ill. 2. 6. 1. LES MESURES

60

Ill. 2. 6.

2.

LES INDICATEURS

62

Ill. 2. 6. 3. LES TABLEAUX DE BORD

62

Ill. 2. 7. LA GESTION ECONOMIQUE DE LA QUALITE

64

Ill. 2. 8. L'AU DIT QUALITE

65

Ill. 2. 9. LES REFERENTIELS QUALITE

67

Ill. 2. 9. 1. DIFFERENCES ENTRE B.P.F. ET NORMES l.S.O.

67

Ill. 2. 9. 2. LES BONNES PRA TIQUES TRANSFUSIONNELLES

68

IV. PRESENTATION DES DERIVES SANGUINS

11

PARTIE B : MISE EN PLACE DU CONTROLE

QUALITE DES PRODUITS FINIS

19

1.

PRESENTATION DES PRODUITS FINIS

79

1.

1. DEFINITION

80

1.

1. 1. LES CONCENTRES ERYTHROCYTAIRES

80

1.

1. 1. 1. LE CONCENTRE DE GLOBULES ROUGES STANDARD

80

1.

1. 1. 2. LE CONCENTRE DE GLOGULES ROUGES APPAUVRI EN

LEUCOCYTES

81

1.

1. 1. 3. LE CONCENTRE DE GLOBULES ROUGES DELEUCOCYTE 81

1.

1. 2. LES CONCENTRES PLAQUETTAIRES

81

1.

1. 2. 1. LE CONCENTRE DE PLAQUETTES STANDARD (GPS)

81

1.

1. 2. 2. LE CONCENTRE PLAQUETTAIRE OBTENU PAR APHERESE

(CPA)

82

1.

1. 3. LE PLASMA FRAIS CONGELE

83

1.

2. PROPRIETES

83

1.

3. ETIQUETAGE

85

1.

4. CONSERVATION-ET STABILITE

88

1.

4.1. LES CONCENTRES GLOBULAIRES

88

(9)

1.

4. 2. LES CONCENTRES PLAQUETTAIRES

1.

4.

3. LE PLASMA FRAIS CONGELE

1. 5. TRANSPORT

1.

5.

1.

LES CONCENTRES GLOBULAIRES

1.

5.·2. LES CONCENTRES PLAQUETTAIRES

1. 5. 3. LE PLASMA FRAIS CONGELE

1. 6.

INDICATIONS

1.

6. 1. LES CONCENTRES GLOBULAIRES

- 1. 6. 2. LES CONCENTRES PLAQUETTAIRES

1.

·6.

3. LE PLASMA FRAIS CONGELE

Il. PROCESS DES PRODUITS FINIS

88

89

89

89

89

90

90

90

90

91

93

Ill. DEFINITION DE LA QUALITE DES PRODUITS FINIS

101

Ill. 1.

LE CONCENTRE DE GLOBULES ROUGES STANDARD

101

Ill. 2.

LE CONCENTRE DE GLOGULES ROUGES APPAUVRI EN

LEUCOCYTES

102

Ill. 3. LE CONCENTRE DE GLOBULES ROUGES DELEUCOCYTE102

Ill. 4.

LE CONCENTRE DE PLAQUETTES STANDARD

103

Ill. 5.

LE CONCENTRE DE PLAQUETTES D'APHERESE

103

Ill. 6.

LE PLASMA FRAIS CONGELE SECURISE

104

Ill. 7.

LE PLASMA FRAIS CONGELE SECURISE ISSU

D'APHERESE

104

IV. CONTROLE DE QUALITE DES PRODUITS FINIS

101

IV.

1.

CONTROLES A REALISER

107

IV.

2.

STATISTIQUES DE DISTRIBUTION

107

IV.

3.

TYPES DE CONTROLE

108

IV. 3.

1.

CONTROLE

100%

108

IV. 3. 2. CONTROLE PAR ECHANTILLONNAGE

108

IV. 4. CHOIX DU PLAN D'ECHANTILLONNAGE

110

IV. 4.

1.

CONTROLES

111

IV. 4. 1. 1. CONTROLE NORMAL

111

IV. 4. 1. 2. CONTROLE RENFORCE

111

(10)

IV. 4. 2. PLAN D'ECHANTILLONNAGE

IV. 4. 2. 1. PLAN SIMPLE

IV. 4. 2. 2. PLAN DOUBLE

IV. 4. 2. 3. PLAN MULTIPLE

IV. 4. 3. HYPOTHESE

IV. 4. 4. CHOIX

IV. 4. 5. EFFECTIFS D'ECHANTILLONNAGE

IV. 4. 6. PLAN D'ACTION POUR LES PRODUITS FINIS

V. CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

LISTE DES ABREVIATIONS

ANNEXES

8

112

112

113

114

115

115

119

120

125

127

131

133

135

137

8

(11)
(12)

10

INTRODUCTION(20)

c22)

«Un homme, blessé ou malade, saigne. L'hémorragie, d'abord modérée, devient

abondante, très abondante, inquiétante. La vie est menacée. Une transfusion de

sang est faite. L'homme retrouve ses couleurs, son souffle, ses forces. Il est sauvé.»

«Sang perle de vie»

«Cette scène se répète dans chaque ville plusieurs fojs chaque jour. Elle est

commune. Elle ne nous étonne pas. Elle est pourtant admirable. Elle est récente.

1

Depuis plusieurs dizaines de milliers d'années, les hommes savent que le sang est la

vie, et que la perte d'une quantité importante de sang entraîne la mort. Mais ils ne

savaient pas remplacer le sang perdu.»

Le concept de la transfusion sanguine est récent, il est né au début de notre siècle, et

durant ces dernières décennies, il a considérablement évolué.

Le réseau transfusionnel français a été mis en place au cours de la décennie

1950 -1960 par une loi et un décret organiques : la loi du 21 Juillet 1952 porte sur

l'utilisation thérapeutique du sang humain et de son plasma et de leurs dérivés ; le

décret du 16 Janvier 1954 impliquait l'organisation générale de la transfusion

sanguine.

Depuis cette époque, un certain nombre d'arrêtés et de circulaires d'application ont

donné au système sa physionomie actuelle.

La démarche Qualité bien connue de l'industrie, placée en situation concurrentielle,

n'est entrée dans le champ sanitaire jusque là, que dans l'industrie du médicament ou

des technologies biomédicales. Elle entre maintenant dans le domaine de la

Transfusion Sanguine.

En effet, l'article L. 668-3 de la loi n° 93-5 du 4 Janvier 1993 relative

à

la sécurité en

matière de Transfusion Sanguine et de médicaments précise :

«Les établissements de Transfusion Sanguine doivent se doter de Bonnes Pratiques

dont les principes sont définis par un règlement établi par !'Agence Française du

Sang, homologué par arrêté du Ministre chargé de la Santé et publié au Journal

Officiel de la République Française.»

Par la suite, la parution des Bonnes Pratiques précédemment citées, ayant pour

objectif de fournir un cadre à l'organisation générale d'une activité spécifique

transfusionnelle (prélèvement, qualification biologique du don, préparation,

distribution ... ) réaffirme :

«L'application de cette réglementation doit aboutir

à

la mise en place d'un système de

maîtrise et de surveillance de la Qualité ayant pour but d'apporter un maximum de

garanties au niveau de la sécurité transfusionnelle des produits sanguins labiles.»

(13)

«D'autres méthodes que celles décrites dans ce règlement permettent de répondre

aux principes d'Assurance Qualité. Ce règlement ne devrait, en aucune façon, freiner

l'évolution de nouvelles technologies ou de nouveaux concepts,

à

condition qu'ils

aient été validés et qu'ils procurent un niveau de garanties au moins équivalent.»

«L'Assurance de la Qualité est un large concept qui couvre tout ce qui peut,

individuellement ou collectivement, influencer la qualité d'un produit. Elle représente

l'ensemble des mesures prises pour s'assurer que les produits sanguins labiles

préparés

à

l'établissement de Transfusion Sanguine sont de la qualité requise pour

l'usage auquel ils sont destinés. L'Assurance de la Qualité comprend donc les

Bonnes Pratiques mais également d'autres éléments qui sortent du sujet de ce

règlement.»

"'

Aujourd'hui Qualité et Sécurité sont les vocables de résonance importante de ce

nouveau concept de la Transfusion Sanguine.

(14)

12

PARTIE A : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

(15)

ORGANISATION DE LA TRANSFUSION

SANGUINE DE 1900 A NOS JOURS

(16)

PARTIE A : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

1.

ORGANISATION DE LA TRANSFUSION SANGUINE DE

1900 A NOS JOURS

1. 1. HISTOIRE DE LA TRANSFUSION SANGUINE

(19)

14

De tout temps, le sang a exercé une sorte de fascination sur les hommes et, il est

facile d'imaginer la crainte et la terreur de nos ancêtres des cavernes et des siècles

suivants, qui voyaient s'échapper de leurs blessures ou de celles de leurs proches,

le sang et la viè.

En ces époques, et pour de nombreux siècles ensuite, ce fluide devait être réputé

comme étant le siège de l'âme et des grandes vertus, de bravoure à la jeunesse, de

la force à la sagesse. Dans ces conditions, prélever du sang chez un animal qui

possédait quelques-unes de ces qualités, et le donner à qui en manquait, devait

nécessairement les lui transmettre.

On sait aussi que les Egyptiens faisaient prendre des bains de sang d'animaux à

des hommes importants, malades, fatigués ou tout simplement âgés.

Les Romains, pragmatiques, assistant aux jeux du cirque, se précipitaient sur la

piste après la mise à mort des gladiateurs et buvaient leur sang, ainsi qu'en

témoignent Pline l'Ancien et Celsus. Le premier, dans son «Histoire Naturelle»

s'élève vigoureusement contre de telles pratiques, en se plaçant essentiellement sur

le plan moral.

L'histoire est muette ensuite, pendant une très longue période qui nous a conduit à

l'été 1492. A ce moment, Giovanni Battista Cibo, qui n'est autre que le Pape

Innocent VIII, malade et âgé, reçoit le sang de trois jeunes garçons en très bonne

santé, de son entourage. Quelques jours plus tard, le 25 juillet, le malade meurt: le

«tonique rajeunissant», dont tout porte à croire qu'il n'avait pas été injecté par voie

veineuse ou artérielle, mais ingurgité par voie orale, avait été sans effet sur la

maladie et la vieillesse. Les trois jeunes adolescents, abondamment saignés,

meurent également.

Il est vrai qu'à cette époque, la démarcation entre la médecine et le charlatanisme

n'était nullement évidente, quoique, quelques années plus tard, Hieronymus

Dardanus (1505-1576) de Milan et Magnus Pegelius de Rastock suggérèrent avec

beaucoup de clairvoyance que la transfusion inter-humaine devait être possible.

Andreas Libavius de Halles (1546-1616), nous sommes en France au début du

règne de Louis XIII, se fait, en 1615, l'ardent défenseur de la transfusion, et décrit

avec minutie une méthode directe utilisant des tubes d'argent, cathétérisant les

artères ; il est plus volontiers considéré par ses contemporains comme poète que

comme physiologiste. Lui aussi recommandait le prélèvement chez un donneur

(17)

«jeune homme robuste, rempli de sang ardent», la perfusion étant bénéfique pour un

«vieil homme émacié» dont les forces s'échappent.

Les premières tentatives ont donc été faites au XVllème siècle, peu après la

découverte de la circulation, d'abord sur les animaux et ensuite chez l'homme.

Elles furent suivies d'insuccès fréquents qui les firent proscrire en 1668, par un arrêt

du Parlement de Paris.

On se servait dans ces expériences, défectueuses sous plus d'un rapport, de sang

de veau, que l'on considérait comme le plus semblable au sang humain et par

conséquent le plus convenable pour la transfusion.

On ignorait alors, ce que l'expérience a démontré depuis, que cette opération ne doit

être pratiquée que d'homme

à

homme, parce que le sang d'un animal d'espèce

différente devient mortel pour ce dernier.

·

,,.

1. 1. 1. LA PREMIERE TRANSFUSION

(19)

(25)

On peut lire dans le Grand dictionnaire universel du XIXème siècle de Pierre

Larousse : «On recommence depuis quelques temps, dit le Journal des Débats du 18

mai 1874, à s'occuper de la transfusion sanguine. Cette opération, si délicate, que

n'avaient pas craint de pratiquer nos chirurgiens du XVllème siècle, reparaît après

une interruption de 200 ans, dans la thérapeutique moderne, mais bien modifiée et

fort hésitante.

Si, en France, on a pu citer dans ces derniers temps les expériences heureuses de

M. Guérin et Béhier, et la plus grande fréquence des injections intra-veineuses, on ne

peut guère voir là que des essais et l'on ne doit rien préjuger pour l'avenir.

Cependant, la même timidité n'existe pas partout, et le Journal de Saint Pétersbourg

nous apportait dernièrement de forts curieux détails sur 20 opérations de cette nature

pratiquées en Russie par le Docteur Roussel, de Genève, au moyen d'un transfuseur

de son invention.

Nous résumons ces détails. On peut classer ces 20 opérations en 4 séries :

- dans la première de ces séries sont 9 transfusions palliatives d'un mal

incurable, pour soulager le patient et prolonger sa vie. Un malheureux atteint d'une

tumeur inopérable à l'arrière-gorge reçut 240 g de sang de sa propre femme et devint

assez fort pour pouvoir supporter l'opération, s'il avait été possible ; une idiote très

anémique a vu son état s'améliorer grâce

à

60 g de sang veineux.

Chez tous ces opérés, il y a eu une période de résurrection, pour ainsi dire ; mais ,

cette période passée, le mal a repris sa marche fatale ; la transfusion de ces cas

particuliers n'a été considérée que comme un mode d'alimentation héroïque, et non

comme un mode de traitement,

- une deuxième série comprend 3 transfusions palliatives, destinées à permettre

une opération impossible sans le relèvement des forces du malade : deux des

opérations seront tentées prochainement, la transfusion ayant amené un état

satisfaisant ; une autre, faite sur un homme de 45 ans, pour l'enlèvement d'un vaste

cancer ulcéré de la cuisse, et suivie de la transfusion de 280 g de sang d'un infirmier,

a eu un plein succès : la plaie s'est cautérisée rapidement.

(18)

16

Le

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e

t

à

Sa

in

t

tersbourg

.

Dans

ces

expér

iences

sur

des

mouran

ts

,

sans

espo

ir

de

guér

ison

,

i

l

s

'ag

issa

i

t

seu

lemen

t

de

démon

trer

la

manœuvre

de

l

'appare

i

l

e

t

la

par

fa

i

te

innocu

i

de

l

'opéra

t

ion

.

l

i

n

'es

t

jama

is

résu

l

d

'acc

iden

ts

de

son

emp

lo

i

,

aucune

bu

l

le

d

'a

ir

n

i

aucun

ca

i

l

lo

t

n

'on

t

péné

tré

dans

les

ve

ines

,

e

t

que

lques-uns

de

ces

mouran

ts

on

t

repr

is

conna

issance

pendan

t

un

temps

p

lus

ou

mo

ins

long

.

I

l res

te

à

M

.

le

Doc

teur

Rousse

l

à

d

ivu

lguer

son

manue

l

opéra

to

ire

e

t

des

ta

i

ls

du

procédé

qu

'

i

l

emp

lo

ie

depu

is

1865

;

jusque-

des

dou

tes

res

teron

t

dans

b

ien

des

espr

i

ts»

.

La

ques

t

ion

res

te

posée

,

de

savo

ir

s

i

le

prem

ier

ac

te

trans

fus

ionne

l

accomp

l

i

sur

l

'homme

à

par

t

ir

de

sang

huma

in

,

a

é

réa

l

isé

par

le

Doc

teur

Ph

i

l

ip

Syng

Phys

iks

(1768-1837)

de

Ph

i

lade

lph

ie

,

ou

par

James

B

lunde

l

l

(1790-1838)

,

obs

tr

ic

ien

e

t

phys

io

log

is

te

du

Guy

's

Hosp

i

ta

l

de

Londres

.

Le

prem

ier

,

répu

médec

in

hab

i

le

,

n

'ava

i

t

nu

l

lemen

t

le

goû

t

de

la

narra

t

ion

e

t

des

écr

i

ts

méd

icaux

,

s

i

b

ien

que

l

'on

en

es

t

rédu

i

t

aux hypo

thèses

en

ce

qu

i

concerne

la

réa

l

i

de

la

trans

fus

ion

qu

'

i

l

ava

i

t

pra

t

iquée

en

1795

.

Le

second

é

ta

i

t

un

homme

es

t

imé

tan

t

pour

ses

conna

issances

que

pour

le

dévouemen

t

qu

'

i

l

man

i

fes

ta

i

t

à

ses

ma

lades

.

B

lunde

l

l

ava

i

t

par

fa

i

temen

t

ass

im

i

l

'œuvre

de

Harvey

e

t

de

ses

successeurs

e

t

i

l

é

ta

i

t

,

de

ce

fa

i

t

,

d

'au

tan

t

p

lus

sens

ib

le

aux

drames

nombreux

qu

'

i

l

v

iva

i

t

lors

des

hémorrag

ies

de

la

l

ivrance

,

au

dénouemen

t

le

p

lus

fa

ta

l

.

16

(19)

1.

1

.

2

.

LE

XXEME

S

IECLE:

LES

QUATRE

EPOQUES

(18)

(20)

C

'es

t

en

1900 que Kar

l

Lands

tei

ner découvre

les

groupes

sangu

ins

du

sys

tème

ABO

en

u

t

i

l

isan

t

la

réac

t

ion

d

'agg

lu

t

ina

t

ion

éry

throcy

ta

ire

.

Un

~

qua

tre

époques

son

t

à

d

is

t

inguer

dans la

trans

fus

ion

du

XXème

s

ièc

le

.

/. 1.

2:

1

.

L

'EPOQUE

DU BRAS

A

BRAS

(de

1914

à

1945

)

Brasàbras

.

...~

.

.

~~~ :~ ~~~ ~ ~~

C

'es

t

l

'ère

de

la

trans

fus

ion

héro

ïque

le

sang

to

ta

l

fra

is

es

t

u

t

i

l

isé.

C

'es

t

pendant la

prem

ière

guerre

mond

ia

le

que

,

pour la

prem

ière

fo

is

,

les

trans

fus

ions

de

sang

sauven

t

les

b

lessés

du

champ

de

ba

ta

i

l

le

.

C

'es

t

à

par

t

ir

de

la

seconde

guerre

mond

ia

le

que la

trans

fus

ion

se

déve

loppe

cons

idérab

lemen

t

.

En

1939

,

Kar

l

Lands

te

iner

,

ém

igré

aux

E

ta

ts-Un

is

,

découvre

au

so

ir

de

sa

v

ie

un

au

tre

sys

tème

de

groupe

sangu

in

,

le

sys

tème

Rhésus.

/. 1

.

2

.

2

.

L

'EPOQUE

DU FLACON

(de

1945

à

1965)

E

l

le

correspond

à

l

'u

t

i

l

isa

t

ion

du

sang

to

ta

l

conservé

e

t

aux

prem

ières

techn

iques

de

sépara

t

ion

g

lobu

les

rouges

/

p

lasma,

pour

les

u

t

i

l

iser

ind

iv

idue

l

lemen

t

.

A

par

t

ir

de

1943

,

les

poss

ib

i

l

i

tés

de

conserva

t

ion

du

sang

(découver

te

des

an

t

icoagu

lan

ts)

perme

t

ten

t

la

trans

fus

ion

d

i

f

férée

e

t

à

d

is

tance

(on

transpor

te

le

sang

d

'A

fr

ique

du

Nord

la

France

l

ibre

a

pu

ins

ta

l

ler

ses

bases

e

t

l

'on

sauve

a

ins

i

des

m

i

l

l

iers

de

so

lda

ts

,

de

femmes

e

t

d

'en

fan

ts).

La

trans

fus

ion

cherche

a

lors

à

comba

t

tre

les

grands

syndromes

hémorrag

iques

,

les

trauma

t

ismes

,

les

b

lessures

de

guerre

,

les

sa

ignemen

ts

obs

tr

icaux.

Les

(20)

18

/. 1. 2. 3. L'EPOQUE DE LA POCHE PLASTIQUE (depuis 1965)

C'est l'ère de la séparation ou du fractionnement physique du sang.

A partir de cette époque, se développe la notion de transfusion sélective, tendant

à

ne fournir

à

chaque malade que le composant sanguin (globules rouges, plasmas ... )

qui lui fait défaut, à l'exclusion de tous les autres tonsfüuants du sang total.

Ainsi plusieurs malades aux besoins divers peuvent bénéficier du même don.

Les Etablissements de Transfusion Sanguine s'appliquent alors

à

préparer des

concentrés de globules rouges, de plaquettes et des plasmas frais congelés.

Ces produits sanguins préparés s'appellent les prodl:Jits sanguins labiles.

D'autre part, les progrès du fractionnement plasmatique permettent la préparation de

multiples protéines thérapeutiques (albumine, facteur de coagulation,

immunoglobulines)

à

partir du plasma.

Ces derniers produits fabriqués se nomment les produits sanguins stables.

/. 1. 2. 4. L'EPOQUE DES MACHINES (depuis 1967)

Les machines sont des séparateurs de cellules qui permettent l'extraction exclusive

d'un ou plusieurs composants sanguins et la restitution au donneur des autres

éléments du sang.

Le principe de ces séparateurs est la centrifugation du sang, les différents éléments

cellulaires se séparent en fonction de leur densité, le composant sanguin voulu est

prélevé.

Elles sont polyvalentes car elles permettent plusieurs applications :

- chez le donneur : prélèvement de plaquettes, prélèvement de globules

blancs, prélèvement de plasma ... ,

(21)

-chez

le

ma

lade

:

pré

lèvemen

t

de

ce

l

lu

les

souches

,

pré

lèvemen

t

d

'excès

de

ce

l

lu

les

sangu

ines

lors

de

cer

ta

ines

pa

tho

log

ies

,

échange

p

lasma

t

ique

.

.

.

E

l

les

perme

t

ten

t

une

trans

fus

ion

de

produ

i

ts

p

laque

t

ta

ires

no

tammen

t

,

p

lus

e

f

f

icace

e

t

avec

mo

ins

de

r

isques

v

ira

l

e

t

immuno

log

ique

.

La

trans

fus

ion

sangu

ine

es

t

donc

une

thérapeu

t

ique

subs

t

i

tu

t

ive

e

t

cura

t

ive

.

Pu

isque

les

d

ivers

é

lémen

ts

ce

l

lu

la

ires

ou

p

lasma

t

iques

son

t

désorma

is

d

ispon

ib

les

à

l

ta

t

séparé

,

leur

u

t

i

l

isa

t

ion

do

i

t

ê

tre

ra

t

ionne

l

le

:

chaque

ma

lade

ne

do

i

t

recevo

ir

que

ce

don

t

i

l

a

beso

in

e

t

r

ien

d

'au

tre

.

Trans

fuser

le

surp

lus

es

t

non

seu

lemen

t

inu

t

i

le

e

t

con

tra

ire

à

une

bonne

prescr

ip

t

ion

,

ma

is

peu

t

ê

tre

éga

lemen

t

dangereux

.

1.

2

.

EVOLUT

ION

DE

LA

TRANSFUS

ION

SANGU

INE

(22)

(23)

1.

2

.

1

.

L

'EPOQUE

DE

LA

SECUR

ITE

TRANSFUS

IONNELLE

(depu

is 1980

)

A

travers

ce

t

te

c

inqu

ième

ère

,

la

trans

fus

ion

adop

te

un

nouveau

v

isage

avec

l

'arr

ivée

de

!

'Assurance

Qua

l

i

dans

le

doma

ine

de

la

trans

fus

ion

sangu

ine

.

En

e

f

fe

t

,

les

événemen

ts

drama

t

iques

du

sang

con

tam

iné

on

t

cons

idérab

lemen

t

tern

i

l

'

image

de

la

trans

fus

ion

sangu

ine

en

France

e

t

à

travers

le

Monde

.

Pour

ten

ter

de

res

taurer

la

con

f

iance

des

pa

t

ien

ts

e

t

des

donneurs

,

e

t

pour

remo

t

iver

les

équ

ipes

méd

ica

les

e

t

sc

ien

t

i

f

iques

,

une

nouve

l

le

forme

de

la

trans

fus

ion

sangu

ine

es

t

é

laborée

e

t

m

ise

en

p

lace

par

les

au

tor

i

tés

en

vue

d

'une

ma

î

tr

ise

pub

l

ique

e

t

d

'une

sécur

i

trans

fus

ionne

l

le

.

Ce

t

te

forme

se

base

no

tammen

t

,

sur

l

'app

l

ica

t

ion

des

concep

ts

Qua

l

i

,

qu

i

para

issen

t

ê

tre

des

ou

t

i

ls

adap

tés

pour

iden

t

i

f

ier

les

fa

i

l

lances

du

sys

tème

trans

fus

ionne

l

e

t

pour

y

reméd

ier

.

Au

débu

t

des

années

80

,

la

tragéd

ie

du

sang

con

tam

iné

a

c

la

iremen

t

m

is

en

év

idence

les

fa

ib

lesses

du

sys

tème

a

lors

en

p

lace

,

tan

t

sur

le

p

lan

na

t

iona

l

que

loca

l

.

A

ce

t

te

époque

,

la

trans

fus

ion

sangu

ine

es

t

tou

jours

sous

le

rég

ime

de

la

lo

i

de

Ju

i

l

le

t

1952

qu

i

a

in

trodu

i

t

en

dro

i

t

frança

is

,

les

pr

inc

ipes

d

'u

t

i

l

isa

t

ion

du

sang

huma

in

e

t

de

ses

dér

ivés

.

Pour

m

ieux

comprendre

le

con

tex

te

de

ce

t

te

lo

i

,

remon

tons

vers

1945

.

La

seconde

guerre

mond

ia

le

a

marqué

une

é

tape

impor

tan

te

pour

la

trans

fus

ion

sangu

ine

en

France

en

créan

t

,

par

un

é

lan

de

so

l

idar

i

impor

tan

t

,

l

'

idée

du

bénévo

la

t

.

A

la

f

in

de

ce

t

te

guerre

,

deux

couran

ts

se

d

is

t

ingua

ien

t

,

les

par

t

isans

du

don

non-rémunéré

e

t

les

fenseurs

du

don

rémunéré

.

La

lo

i

de

Ju

i

l

le

t

1952

favor

isa

i

t

le

bénévo

la

t

ma

is

ne

l

'

imposa

i

t

~

car

ce

la

aura

i

t

r

isqué

d

'en

tra

îner

des

rup

tures

de

s

tocks

de

sang

e

t

de

ses

dér

ivés

.

I

l

régna

i

t

a

lors

,

une

cer

ta

ine

euphor

ie

e

t

on

chercha

i

t

à

organ

iser

e

t

à

s

t

imu

ler

la

thérapeu

t

ique

trans

fus

ionne

l

le

.

(22)

Ce

déve

loppemen

t

impor

tan

t

perme

t

à

la

France

,

à

la

f

in

des

années

1970

,

de

parven

ir

à

l

'au

tosu

f

f

isance

à

par

t

ir

de

sang

bénévo

le

.

Seu

ls

deux

au

tres

pays

européens

on

t

éga

lemen

t

a

t

te

in

t

ce

n

iveau

,

la

Be

lg

ique

e

t

la

Ho

l

lande

.

Pendan

t

tou

tes

ces

années

,

les

conna

issances

sc

ien

t

i

f

iques

e

t

les

techn

iques

trans

fus

ionne

l

les

on

t

rem

is

bru

ta

lemen

t

en

cause

l

'engouemen

t

pour

la

trans

fus

ion

sangu

ine

.

Donneurs

,

ma

lades

,

pra

t

ic

iens

,

chercheurs

e

t

au

tor

i

tés

se

son

t

a

lors

trouvés

dépourvus

face

à

une

s

i

tua

t

ion

qu

'

i

ls

ne

ma

î

tr

isa

ien

t

p

lus

.

Les

prem

ières

mesures

pr

ises

par

les

au

tor

i

tés

pour

répondre

au

r

isque

S

IDA

,

touchen

t

tro

is

é

tapes

dans

le

processus

trans

fus

ionne

l

.

La

prem

ière

es

t

l

tape

de

lec

t

ion

du

donneur

qu

i

v

ise

à

exc

lure

du

don

les

personnes

ayan

t

un

compor

temen

t

à

r

isque

.

E

l

le

a

é

m

ise

en

p

lace

en

1983

.

App

l

iquée

avec

r

igueur

,

e

l

le

a

révé

une

e

f

f

icac

i

non

nég

l

igeab

le

.

,,.

'

20

La

seconde

techn

ique

repose

sur

les

tes

ts

de

dép

is

tage

des

an

t

icorps

an

t

i-H

IV

e

t

se

s

i

tue

au

n

iveau

du

don

lu

i-même

.

Le

prem

ier

tes

t

e

f

f

icace

da

te

de

1985

.

E

t

la

dern

ière

,

cons

is

te

en

l

'

inac

t

iva

t

ion

phys

ico-ch

im

ique

de

la

par

t

ie

p

lasma

t

ique

du

sang

.

E

l

le

es

t

du

ressor

t

des

labora

to

ires

de

frac

t

ionnemen

t

.

A

ins

i

,

à

par

t

ir

de

1985

,

les

con

tam

ina

t

ions

~

le

v

irus

H

IV

par

vo

ie

trans

fus

ionne

l

le

son

t

devenues

rar

iss

imes

,

sans

pour

au

tan

t

deven

ir

nu

l

les

.

Ma

is

i

l

é

ta

i

t

trop

ta

rd

,

l

'

image

de

la

trans

fus

ion

sangu

ine

é

ta

i

t

tern

ie

e

t

tou

t

par

t

icu

l

ièremen

t

en

France

,

la

préva

lence

du

S

IDA

(H

IV+)

é

ta

i

t

es

t

imée

en

1989

en

tre

1

OO 000

e

t

150

000

cas

,

ch

i

f

fres

re

la

t

ivemen

t

é

levés

comparés

aux

30

000

à

50

000

cas

dénombrés

en

Ang

le

terre

,

pour

des

popu

la

t

ions

équ

iva

len

tes

.

Après

avo

ir

é

laboré

e

t

m

is

en

œuvre

les

déc

is

ions

se

rappor

tan

t

à

la

lu

t

te

con

tre

l

'ép

idém

ie

,

les

au

tor

i

tés

,

face

à

un

sys

tème

trans

fus

ionne

l

g

loba

lemen

t

s

in

is

tré

,

pra

t

ic

iens

démob

i

l

isés

,

pa

t

ien

ts

e

t

donneurs

inqu

ie

ts

,

sc

ien

t

i

f

iques

démun

is

,

on

t

à

par

t

ir

de

1992

,

posé

les

bases

d

'une

pro

fonde

réorgan

isa

t

ion

de

la

trans

fus

ion

sangu

ine

en

France

.

1.

2

.

2

.

LE

NOUVEAU

V

ISAGE

DE

LA

TRANSFUS

ION

SANGU

INE

EN

FRANCE

Le

nouveau

v

isage

de

la

trans

fus

ion

sangu

ine

(F

igure

3

)

,

en

France

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(24)

MINISTERE DE LA SANTE

- Pouvoir réglementaire (normes et techniques)

- Pouvoir de police sanitaire (Santé publique)

- Pouvoir de tutelle sur l'A.F.S.

- Pouvoir de décision sur les tarifs de cession des produits

COMITE DE SECURITE

TRANSFUSIONNELLE

Hémovigilance

Fonction de vigilance et d'alerte

AMM

CONTROLE DE QUALITE

AGENCE FRANCAISE DU SANG (A.F.S.)

- Elaboration des normes sanitaires et techniques

- Proposition de tarifs et de normes territoriales

- Pouvoir de police sanitaire (Agrément des ETS)

- Pouvoir réglementaire sur l'information (Transparence)

22

ETABLISSEMENTS DE

TRANSFUSION SANGUINE

(G.l.P.)

- Qualité

LABORATOIRE FRANCAIS

DU FRACTIONNEMENT ET

ET DES BIOTECHNOLOGIES

(L.F.B.)

· - Sécurité

- Efficacité

- Transparence

CENTRE NATIONAL

D'HEMOVIGILANCE

- Soumissions aux normes

pharmaceutiques

(Agence du Médicament)

Figure 3 : Le nouveau visage de la transfusion sanguine en France

(25)

/. 2._2. 1.

LE COMITE DE SECURITE TRANSFUSIONNELLE

Il est indépendant, composé de trois personnes, et est en relation directe avec le

Ministre.

Il est chargé:

- d'évaluer la situation en matière de sécurité transfusionnelle,

- de proposer toute mesure visant

à

améliorer la sécurité transfusionnelle,

- d'alerter le Ministère de la Santé sur toutes les questions d'ordre médical ou

scientifique qui peuvent avoir une incidence sur l'activité transfusionnelle.

Le Comité de Sécurité Transfusionnelle peut saisir de toute question relative à la

sécurité transfusionnelle et adresser des recommandations au Ministère de la Santé.

/. 2. 2. 2.

L'AGENCE FRANCAISE DU SANG (A.F.S.): SON STATUT ET SES

MISSIONS

L' Agence Française du Sang est créée le 1er juillet 1992 sous forme de

Groupement d'intérêt Public (G.l.P.) et son statut définitif lui est donné par la loi du 4

janvier 1993.

C'est un établissement public administratif, qui constitue la clé de voûte du nouveau

système et devient l'unique interlocuteur des Etablissements de Transfusion

Sanguine.

FONCTIONNEMENT

Le fonctionnement de l'A.F.S. repose sur:

- un Conseil d'Administration

Il comprend pour moitié, des représentants de l'Etat et pour l'autre moitié, des

représentants des principaux acteurs de la transfusion sanguine, Caisse Nationale

d'Assurance Maladie, Fédération Française des donneurs de sang bénévoles,

associations d'hémophiles ... ,

(26)

- un Conseil Scientifique

Il éclaire par ses avis, l'Agence Française du Sang sur toute question de nature

médicale, scientifique et technique ayant une incidence sur une de ses missions,

- une Direction Médicale et Scientifique

24

Elle est chargée du développement (normes, formation, recherche ... ) et du suivi du

réseau sur le plan médico-technique,

- une Direction de l'organisation et de la gestion des établissements de

transfusion sanguine

Elle est chargée de concevoir les outils d'une gestion harmonisée des

établissements de transfusion sanguine, d'assurer le suivi de cette gestion ainsi que

l'instruction des décisions d'agrément, d'autorisation ou de subvention incombant au

Président de !'Agence,

- un service juridique

- un service de gestion interne

- un service de presse et de communication

MISSIONS

Globalement, les missions de l'AFS sont de:

- contribuer

à

la définition et

à

l'application de la politique de transfusion

sanguine,

- coordonner et contrôler l'activité et la gestion des Etablissements de

Transfusion Sanguine par le service d'inspection de l'Agence, en liaison avec les

services extérieurs de l'état,

- assurer des missions d'intérêt général pour garantir la plus grande sécurité

possible en l'état des connaissances et des techniques,

- favoriser l'adaptation de l'activité transfusionnelle aux évolutions scientifiques

. et technologiques dans le respect des principes éthiques.

(27)

Le but est que la transfusion sanguine devienne un réseau plus homogène, plus

coordonné et plus contrôlé.

Missions d'intérêt national :

A titre d'exemple, nous pouvons citer la tenue d'un fichier national de donneurs de

groupes rares et la participation

à

l'organisation et

à

l'acheminement des secours,

en cas de catastrophes. De plus, en période estivale, pendant laquelle de nombreux

Etablissements de Transfusion Sanguine sont confrontés

à

une relative pénurie,

l'Agence Française du Sang met en contact le maximum d'Etablissements de

Transfusion Sanguine pour qu'ils puissent s'aider mutuellement.

Enfin, elle peut lancer un appel public pour mobiliser les donneurs de sang au

niveau national.

Politique transfusionnelle :

La politique transfusionnelle de l'Agence Française du Sang comprend :

- l'organisation nationale de la transfusion sanguine par l'établissement de

schémas d'organisation de la transfusion sanguine,

- la mise en place de l'Hémovigilance coordonnée par le Centre National de

l'Hémovigilance,

- l'application des principes de Qualité aux établissements de transfusion

sanguine par l'édition de Bonnes Pratiques Transfusionnelles servant de référentiels

pour les agréments.

La coordination et le contrôle des Etablissements de Transfusion Sanguine :

La coordination et le contrôle des activités des Etablissements de Transfusion

Sanguine a commencé dès l'automne 1992, par la signature d'une convention type

entre l'Agence Française du Sang et chaque établissement de transfusion sanguine.

Par cette.signature, les établissements de transfusion sanguine s'engagent

à

satisfaire, dans un délai limité, aux exigences de qualité et de sécurité énoncées

dans la dite convention.

Concernant l'étape de contrôle des établissements de transfusion sanguine, il est

clair que cette activité est

à

la base des décisions d'agrément ou de suspension des

Etablissements de Transfusion Sanguine prises par le Président de l'Agence

Figure

Figure 3 : Le nouveau visage de la transfusion sanguine en France
Figure 4 : Organisation de l'hémovigilance sur le plan national
Figure  5 :  Déclaration d'accident transfusionnel  .
Tableau  1 :  Evolution  des  systèmes Qualité
+7

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