K RAMP
Astronomie. Mémoire sur les éclipses de soleil
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 6 (1815-1816), p. 133-157
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ASTRONOMIE.
Mémoire
surles éclipses de soleil ;
Par M. le professeur KRAMP, doyen cle la faculté des sciences
deStrasbourg.
(
Premièrepartie. )
1.
PROBLÈME.
Soient(fig. I )
S le centre dudisque
dusoleil,’
ou de la terre , dont le centre doit
conséquemment
se trouwer surla
perpendiculaire
menée auplan
de cedisque
par lepoint S,;
et soit CC’ le diamètre du même
disque.
On suppose quedeux
observateurs,
situés en deuxpoints
de lasurface
de la terre, voient au méme instant le centre dudisque
lunaire sur ledisque
solaire,
l’un en L et l’autre enL’;
et on demande- la relationgénérale
entre les diversesquantités
que leproblème
donne lieu de considérer ?2. Solution. Les
quantités
données duproblème
sont : les d’emi-diamètres du
soleil,
de la lune et de la terre ; nous nommerons,le
premier
a, le second b et le troisième c ; ensuite les distances des centres du soleil et de la lu-ne à celui de la tcrre ; nous lesdésignerons par A
etB ;
cela rend les demi-diamètres apparens des deux astresrespectivement égaux à et
et leursparallaxes
horizontales égales
àc A
et7. Toutefois,
dans cetteanalise ,
nousne ferons aucun usage des
parallaxes.
Tom.
FI,
n.° V, I.er novembre I8I5. 2I134 ÉCLIPSES
3. Il faudra fixer les trois axes
rectangulaires auxquels
nousassignerons
le centre de la terre pourpoint
d’intersection commune, etauxquels
nousrapporterons
tant le centre de la lune que les deuxpoints
de la surface de la terre où les deux observateurs sontplacés.
Endésignant
par x , y, z les coordonnées del’un,
et parXl yi,
zl celles del’autre
cequi
donnex2+y2+z2=x/2+y/2+z/2=c2,
nous supposerons l’axe des x
dirigé
du centre de la terre vers celui dusoleil ;
l’axe des y sera mené dans leplan
del’écliptique,
pa- rallèlement au diamètre CC’ dusoleil , c’est-à-dire
, vers lapartie
orientale du
ciel ;
l’axe des z ,perpendiculaire
auplan
des deuxautres , sera
dirigé
vers lepôle
del’ecliptlque.
4.
Nousnommerons P, Q,
R les coordonnées du centre de lalune , respectivement parallèles
aux x , y , z , etprises
dans lemême sens ; ce
qui
donneP2+Q2+R2=B2.
Commeprès
de laconjonction
lequarré
B2l’emporte
considérablement sur la sommeQ2+R2,
la différence B-P sera presquenulle ;
et , àplus
forteraison ,
sera-t-11permis
de faire P=b-Q2+R2 2B.5. La
position
dupoint
L sur ledisque
solaire sera déterminéepar les deux coordonnées SN et
NL ;
et celle dupoint
LI par les deux coordonnées SNI ctN/L/;
elles serontrespectivement paral-
lèles
aux axes des y et des z. Nous ferons6. Nous avons
exposé,
dans le tableausuivant,
pour chacun desdeux
observateurs ,
les coordonnées des troispoints
parlesquels
passe le rayon
visuel ,
savoir :i. Le lieu de
l’observateur ;
2. Le centre de la
lune ;
3. Le lieu
apparent
de ce centre sur ledisque
solaire.I.er Observateur. 2.me
Obserpateur.
I... x , y , z ,
x’ , y’ , z’ , 2... B , Q , R , B , Q , R , 3... A,
q, r ;A , q’ , r’ .
Nous en déduirons lesquatre proportions
7. En éliminant ici les deux coordonnées
Q,
R du centre de lalune ,
on en fera deux autres ,auxquelles
nousdonnerons
la formesuivante ,
pour en faire ressortir lasymétrie
Elles font connaître la relation entre le
déplacement
del’observateur
et celui du lieu
apparent
du centre de lalune ,
et contiennent ainsi la solution duproblème.
8. Elles deviennent
beaucoup plus simples,
si on suppose l’un des deux observateurs au centre même de la terre. Il en résultel’éclipse
parlaquelle
le calculateur doit commencer dans tous lesI36
ÉCLIPSES
cas , et que nous nommerons
éclipse géocentrique.
Enplaçant
aucentre de la terre celui des deux observateurs à
qui
serapportent
les lettres
accentuées x’ , y’ , z’ ,
de mêmeque ql , rl ,
on aurax’=o, y’=o, z’=o;
les coordonnéesq’,
r’pourront
être immé- diatement déduites destables ,
etregardées
comme desquantités
données. Les
équations
deviendront. En divisant par
(A-x)B ,
et enfaisant ,
pourabréger
on aura
Le maximum de x n’est
qu’un
soixantième deB, qui
n’est lui- mêmequ’un quatre
centième deA ;
la fraction n diffère donc très- peu del’unité ; ainsi,
dans tous les cas, les deuxrapports
y:z etq’-q :
rl-r sont presqueégaux
entre eux.10. Le
quarré
de la distance du lieu de l’observateur au centrede la lune est
égal
à(P-x)2+(Q-y)2+(R-z)2,
ou à Bz-2Px-2Qy-2Rz+c2 ;
cequi
rend cette distance presqueégale
à B-x.Si l’on veut tenir
compte
del’erreur, très-peu sensible y
que cette formule laissesubsister,
on fera cette distanceégale
àB-x-03C9 ;
et l’on aura
II.
PROBLÈME
11. Le lieuapparent
du’centre de
la lune sur ledisque
solaire étantL’,
dans le cas del’éclipse géocentrique;
on demande dans
quel
endroit de la terre cetteéclipse paraîtra centrale,
dans le même instant ?12. solution. Les
quantités
données sont iciq’, r’ ;
les Inconnuessont x , y, z ; il faut les déterminer de manière que q=o, r==o.
Les
équations
du n.° 8 fournissentI37
c’est-à-dire,
après quoi
on trouvera x, en vertu deCette
solutionnous aidera à trouver, sur le
globe,
la courbe del’éclipse
centrale.13.
PROBLÈME 111. Déterminer ,
dans la mêmesupposition ,
l’endroit du
globe ,
où l’onobserve ,
dans le mêmeinstant ,
lecentre de la lune sur un
point
donné dudisque
solaire ?I4.
Lesquantités
données sontici q ,
r ;q’ , r’ ;
les inconnuesx , y , z , seront fournies par ces mêmes
équations
du n.° 8.Én
y
supprimant
B dans A-B et x dans A-x etB-x,
on trouvece sont là les
premières
valeursapprochées
desdeux
inconnues y et z ; elles font connaître x à l’aide dex2=c2-y2-z2.
Doncsi ,
pour
abréger,
on fait;
cequi
rend 03BBégal
àla distance des deux lieux apparens du centre de la lune sur le
disque solaire,
on aura lequarré
de la troisièmeordonnée x, égal
a c 2-
A2 03BB2 ; quantité que, pour abréger ,
nous désignerons
par h2,
et
qui,
pourexprimer
lavaleur rigoureuse
dex2,
a besoin d’êtrecorrigée
encore.15. A cet
effet,
on ferax=h-03C9,
et sachant d’avance que 03C9 seraune
quantité très-petite,
ons’arrêtera ,
dans lesdéveloppemens à
sa
première puissance.
Faisantdonc ,
pourabréger
on trouvera
I38
ÉCLIPSES
On
peut
remarquerqu’une
erreur commise dans x influe peu sur les coordonnées y, z ; de sortequ’après
avoir déterminé x, et enavoir déduit y et z, à l’aide des
équations
du n.O8 ;
on aura unenouvelle valeur de x ,
très-approchée ,
etbeaucoup plus
exacte que laprécédente ,
en faisant x=c2-y2-z2.
16.
PROBLÈME
IV. On demandel’équation
de lacourbe,
tracéesur la
surface
duglobe,
oùl’éclipse parait
d’unegrandeur donnée;
c’est-à-dire,
ozi le centre de lalune,
observégéocentriquement
en L’
parait partout éloigné
de celui S du soleil d’une même quan-tité,
que nousdésignerons
parf,
tellement quef2=q2+r2?
I7. Solution. On aura
donc,
en vertu deséquations
du n.°8
Combinant cette
équation
avec celle duglobe ,
savoir :x2+y2+z2=c2,
on pourra en tirer celles des trois
projections
de la courbedemandée,
faites sur les trois,
plans principaux ,
et dont laforme ,
très-com-pliquée,
nous annoncera d’abord une courbe à double courbure.18. Le cas. le
plus simple
serait celui où les centres de ces troisastres seraient sur une même
ligne droite ;
cequi
ferait du centredu soleil le lieu
géocentrique
de celui de la lune.Ayant
alors,q’=o, r’=O, les
deuxéquations
du n.° 8 deviendrontd’où il résultera
l’équation
qui
ne renfermeplus
que la seule inconnue jr.Effectivement,
dansce cas , la courbe demandée est un
petit
cercle duglobe
perpen-diculaire à la
ligne
des centres , et dont il reste à déterminer la.distance au centre de la terre ,
moyennant l’équation qu’on
vientde trouver.
ig.
Faisant,
pourabréger,
I39
la solution de notre
équation
du seconddegré
donneraPour que la solution soit
possible,
il faut que R2 soit unequantité
positive ;
il faut doncqu’on
aitou
bien.
ensupprimant
B dans A-B et c2 dans B2-c2.conclusions évidentes d’ailleurs.
20. Pour donner une
solution ,
au moinsapproximative ,
du pro- blèmegénéral, supprimons
dans les deuxéquations du n.° 8 , B
dans
A-B,
et x dans A-x etB-x ;
elles deviendrontd’où l’on
tire ,
enajoutant
lesquarrés
depart
etd’autre,
équation
de laprojection
de la courbedemandée ,
faite sur leplan
mené par le centre de la terre ,
perpendiculairement
à laligne
descentres.
21. Cette
équation appartient
à un cercleayant
pour rayonBf A,
et dont le centre estéloigné
de l’axe des x , deBq’ A
dans lesens
des y ,
et de Br’ A dans celui des z. La courbe enquestion
est donc celle
qui
résulte de l’intersection de lasphère
et du cy-I40 ÉCLIPSES
lindre droit. Tant que l’axe du
cylindre
passe par le centre de lasphère,
cette intersection est uncercle, perpendiculaire
surl’axe;
c.’est le cas
que
nous avons examinéprécédemment.
Dans tous lesautres
cas ,
ce sera une courbe à double courbure.22. Des trois axes
principaux auxquels
nous avonsrapporté jus- qu’ici
le lieu del’observateur,
celui des x étaitdirigé
vers le centredu
soleil ;
celui des y étaitperpendiculaire
aupremier ,
dans leplan
del’écliptique ;
et celui des zperpendiculaire
auxprécédens.
était
dirigé
vers sonpôle.
Pour nousrapprocher
deslongitudes
etdes latitudes
géographiques,
nous introduirons trois nouveaux axesrectangulaires , ayant
encore leur intersection commune au centrede la terre, afin
d’y rapporter
nos trois nouvelles variables quenous
désignerons
par les lettresmaj uscules X, Y,
Z. L’axe des X seradirigé
vers lepoint d’équinoxe
duprintemps ;
l’axedes Y sera dans la colure des solstices et
dirigé
vers lego.me
’degré
del’équateur ; enfin ,
l’axe des Z seradirigé
vers lepôle
de ce
grand
cercle.23. Le
triangle sphérique tri-rectangle
quej’ai
nomméorthoèdre,
est le
représentant
de toutsystème
de trois axesrectangulaires
entre-eux. Leur
point
commun d’intersection est le centre de lasphère ,
dont la surface
comprend
huit orthoèdres. Si d’unpoint 1, pris
dans
l’espace ,
on mène au sommet commun une droite que nousprendrons
pourunité,
etqui
fasse avec eux lesangles 03B1, 03B2,
y ,on aura trois
triangles-rectangles, ’dont
lesbases , Cos.03B1, Cos.03B2, Cos.y,
seront les coordonnées dupoint l, rapporté à
nos trois axesrectangulaires.
Cesangles
serontremplacés
dansl’orthoèdre,
dontnous supposons les trois
sommets A , B , C ,
par les trois arcs-degrands
cerclesAI , BI, CI,
menés dupoint 1
aux trois sommetsde
Forthoèdre ;
ainsi les troislettres x ,
y, z,employées
pour dé-signer
les coordonnéesde I ,
serontéquivalentes
àCos.03B1 , Cos.03B2,
Cos.y.
24. En regardant
l’orthoèdre A’B’C’(fig. 2),
comme lerepré-
sentant du
système
des trois axesrectangulaires
que nous avonsemployés
I4I
employés jusqu’ici ,
on pourraprendre
le côté A’B’ pour leplan
de
l’écliptique,
le troisième sommet C’ pour lepôle
de ceplan,
et lesommet A’
pour le
lieuapparent
dusoleil
vu du centre de la terre,qui
est le même que celui de l’orthoèdre.
Prolongeant
le côté A’B’jusqu’au point
d’ariesqui
est icidésigné
parA,
et menant sur la surface de lasphère
l’arcAB, faisant avec AA’B’
unangle égal
àl’obliquité
de l’é-cliptique,
legrand
cercle dont AB faitpartie
pourrareprésenter
l’é-quateur.
Il ne restera doncplus qu’à prendre
l’arc ABégal
à unquart
decirconférence ,
etassigner
laposition
dupoint C , pôle
decet arc , pour
avoir,
dans le nouvel orthoèdreABC,
lereprésentant
du nouveau
système
de coordonnées que nous avonsdésigné
d’avancepar les lettres
majuscules. X. Y,
Z.25. Soit s
l’obliquité
del’écliptique ,
et - l’arcAA’, longitude
du soleil au moment de l’observation. Menons d’es trois sommets de l’un des deux orthoèdres aux trois sommets de l’autre des arcs de
grands cercles , qui
ne sont pasexprimés
dans lafigure,
maisqu’il
est aisé
d’imaginer ;
on aura26. En vertu du n.O
24,
on aura , pour nos deuxorthoèdres,
Reste donc à passer, avec
facilité,
de l’un de nos deuxsystèmes
de coordonnées à
l’autre ;
cequi
seral’objet
du théorème suivant : 27.THÉORÈME. Désignant par
p, q , r, les coordonnées d’unpoint- quelconque
A d’unesurface sphérique,
et parp’ , q’, r’ ,
cellesd’un autre
point quelconque
B de la mêmesurfase ;
le cosinus deTom. YI. 22
I42 eCLIPSES
l’arc de
grand cercle AB, compris
entre cesdeux points,
seraCos.AB =
pp’+qq’+rr’.
28. En combinant ensemble les formules des trois derniers
n.os,
on aura pour résultat les six
égalités qui suivent , lesquelles rell-
ferment la solution du
problème qui
nous occupe ,et
réciproquement
29.
L’angle
quefait,
dans un instantdonné ,
le méridien d’un lieuavec le colure des
équinoxes ,
est cequ’on appelle
ascension droite dumilieu
duciel,
ascension droite duméridien ,
ouangle
horairede
l’équinoxe ;
et , comme, dans toute cetteanalise ,
l’un de ses deuxcôtés sera
toujours
le colure deséquinoxes ,
nous le nommeronssimplement angle
horaire. Au moment du midivrai , l’angle
horairesera donc
égal
à l’ascension droite du soleil. Et si l’ondésigne
par A l’ascension droite du soleil au midivrai d’un
certainjour,
etpar AI ce
qu’elle
sera au midi vrai dujour suivant , l’angle
horaireaura
augmenté, pendant
cet intervalle de360°+A’-A; quantité
que , pour
abréger,
nousdésignerons
par 03B1. Comme deplus
cetteaugmentation
seraproportionnelle
autemps,
il s’ensuitqu’en
pre-nant pour unité la - durée entière d’un
jour solaire, l’angle horaire ,
au bout dutemps
t , considéré comme une fractionquel-
conque du
jour
seraégal A+03B1t.
3o. Si de
plus
ondésigne
par D la différenceangulaire
entre leméridien dont nous
parlons
et un autre méridien duglobe
situé àson
orient ; l’angle
horaire au moment du midi vrai étant A pourI43
Je
premier
desdeux,
il sera pour leseconde dans
le mêmeinstant,
égal
àA+D ;
et,après une
fraction de-jour exprimée
par t, ilsera
A+D+03B1t ,
en conservant à 03B1 sasignification 03B1=A’-A+360°.
Ainsi , désignant généralement l’angle
horaire par 03BC , on aura03BC=A+D+03B1t.
31. L’autre
angle qui
sert a déterminer laposition
du lieu del’observateur,
parrapport
à nos troisplans principaux ,
c’est la la- titude du lieu : nous ladésignerons
par x.L’angle 03BB
est unequantité
constante pour
chaque
lieu de la terre ;l’angle
est unequantité
variable
qui, pendant
sarotation ,
varieproportionnellement
autemps.
32. La
tangente
del’angle
horaire est, dans tous les cas,égale
àY X;
et, dans lasupposition
d’une terresphérique
la latitude À a pour sinusZ ;
Il en résulteMoyennant
cesformules,
on aura , pourchaque instant,
les coor-données
X, Y, Z
de tout lieu dont on connaît la latitude. Les formules du n.° 28 nous aideront à en déduire les coordonnées x, y, z ,qui
serapportent
immédiatement à laphase
del’éclipse,
et
qui pourront
servir dansl’application
des formules du n.° 8.A
33.
L’applatissement
de la terre , si toutefois on veut y faireattention,
dans les calculs sur leséclipses , apportera quelques
lé-gères
modifications à nos formules. En conservant la lettre c pourdésigner
ledemi petit
axe BC duglobe (fig. 3) :
et en nommanta le
grand
axeAC ,
la latitude dupoint
M ne seraplus l’angle ACM ;
ce seral’angle ARM
que fait legrand
axe AC avec lanormale MR. En
supposant
deplus
aux méridiens une formeellip-
tique,
on auraI44 ÉCLIPSES
La
ligne
PM esttoujours
la même que l’ordonnéeZ ,
tandis que CP estidentique
avecX2+Y2.
34. Si ,
en faisanta=c+4’ ,
ons’arrête ,
dans lesdéveloppemens,
aux
premières puissances de 03C9,
on auraet , en mettant ces deux
expressions
à laplaee
de cCos.03BB et decSin.03BB,
on pourra encoreemployer
les trois formules du n.°33 ,
même dans la
supposition
d’une terresphéroïdique.
35.
Le calcul del’éclipse géocentrique
n’a aucune difficulté. Il faudradéterminer ,
pourchaque
instantproposé ,
les coordonnéesSN’=q’,
N’L’=r’(fig. I),
du lieugéocentrique
du centre de la.lune sur le
disque
solaire.Ayant d"éjà désigné
par L lalongitude du soleil ,
soit lalongitude
de lalune ,
et e salatitude ;
on aurace sont là les valeurs absolues de ces coordonnées. Pour avoir leurs valeurs
angulaires, exprimées
en minutes et secondes du cercle dont le rayon est un, il faudra diviserpar A ;
on aura ainsi36.
Dans
l’intervalle d’un midi àl’autre ,
lalongitude
du soleilcroit
proportionnellement
autemps.
Dans la connaissance destemps,
Aannée
1816 , je
trouve cettelongitude
Pour le 18
novembre,
à midi...180°+56°4’. 2/1 ,
Pour le ig
novembre,
à midi...I80°+57°.4’.48",
I45
Comme les deux différences du 18 au 19 et du 19 au 20 sont
rigoureusement égales ,
lasimple progression arithmétique suffit ;
ainsi ,
lalongitude
dusoleil, au
bout dutemps
t ,comptée depuis
le midi vrai du
I8,
enprenant
pour unité la durée d’unjour solaire,
sera
03B1=180°+56°.4’.2"+3640"t.
37
. Il n’en est pas de même de lalune ,
dont lesinégalités, pendant
ce même intervalle detemps,
sontdéjà très-sensibles.
Lalongitude
de cet astre estégale
àscpt signes, plus
Le I8 à
midi... I3°. 81Il 47289" ,
Le 18 à minuit... 20 ,3z
.49
=73969 ,
Le
19 àmidi... 27 .54 .45 =I00485 ,
Le 19 à minuit... 35 .I3. 6
=I26786 .
Le
premier
terme de la colonne est47289";
sapremière différence
est
+26680";
sa seconde différence est-I64";
et sa troisièmedifférence est -5I". Ces deux dernières sont très-sensibles encore,
Les
quatre
valeurs sontcomprises
dans la formuleil faudra s’en servir
pour
trouver , avecprécision
lesvaleurs des longitudes
intermédiaires.38. Ou trouve de même la latitude de la lune Le I8 à midi... 2°.
4’.36"=7476" ,
Le 18 à
minuit... 1 .25 .54. =5I54 ,
Le 19 à midi...
.45
.58=2758 ,
Le 19 à minuit...
5 .34 = 334 *
Le
premier
terme de la colonneest 7476";
sapremiére
différenceest
-2322";
laseconde
est-74";
la troisième est+46".
Ellesnous font connaître les valeurs exactes des latitudes
intermédiaires,
au moyen de la formule
I46 ECLIPSES
39.
Pour naus débarrasser del’emploi
de cespolynômes ,
il fau-dra resserrer les limites du
temps. L’éclipse
estcomprise ,
pour l’oh..servateur de
Berlin,
entre huit heures du matin etmidi , temps
vrai de Paris.’ On trouve, à l’aide de nosformules , qu’à
huit heures dumatin,
lalongitude
de la lune seraI80°+5I°.27’.48",
et salatitude
59’.22".
A midi vrai du mêmejour ,
salongitude
seraI80°+57°.54’.45",
et salatitude I3’.24".
Pendant cetintervalle
dequatre heures ,
salongitude
aura doncchange
de2°.26’.57", etsa
latitude de
I3’.24".
A ces mêmes huit heures dumatin s
lalongitude
du soleil aura été
I80°+56°.54’.35",
elle aura donechangé, jusqu’à
midi vrai du même
jour , de I0’.7";
cequi
nouspermettra
d’ex-primer
nos troisquantités angulaires
par desimples binômes,
de laforme
A-1-Bt.
On aura doncalors,
enprenant
l’intervalle dequatre
heures pour l’unité dutemps
t ,lequel
seracompté depuis
huitheures
dumatin , temps
vrai deParis ,
donc
40.
Il nous sera doncpermis
de supposer , engénéral, q=M+mt, r=N+nt ;
les facteursnumériques M, N,
m , n, étant immé- diatement donnespar
les tables. Dans le cas del’éclipse de I8I6 ,
on aura
donc
SOLEIL. I47
Le
temps t, exprimé
en fonction de l’intervalle dequatre heures,
sera
compté depuis
huit heures dumatin, temps
vrai de Paris.4 r.
Le moment de laconjonction est indiqué
par q=o, d’où il résulte t=-M m.
Dansl’éclipse géocentrique
dé1816 ,
on aura t= 0 ,634226;
la
conjonction
arrivera donc àI0h.32’.I3"
dumatin ;
la latitude dela lune sera alors
Nm-Mn m;ce qui fait, dans le cas actuel,
3052"ou 5’.50"42.
Laplus
courte distanceapparente
des centres , vue de celui de la terre,indiquera
le milieude l’éclipse géocentrique ;
ellerépond
à t=-Mm+Nn m2+n2;
elle seraégale à Mn-Nn m2+n2
Dansl’éclipse de I8I6,
on aura
t=0,670286 ;
cequi répond
àI0h.40’.52";
et elle seraégale à 3037"=50’.37".
43.
Lejour
del’éclipse,
les deuxdemi-diamètres
apparens dusoleil
et de la lune serontrespectivement 973" et 787";
cequi
donne pour leur somme
I960".
Comme cette somme estbeaucoup plus petite
que la moindre distancegéocentrique
des deux centres,on voit
qu’il
n’existera pasd’éclipse géocentrique ;
le centre de laterre ne
pouvant
entrer ni dans l’ombre de lalune,
ni même danssa
pénombre.
Celan’empêchera
pas dedéterminer ,
pourchaque
instant,
les deuxcoordonnées q’ , r’; mais, quelque
valeurqu’on
supposeà t,
le lieuapparent
du centre de la lune seratoujours beaucoup
au-delà du
disque
solaire :l’éclipse,
eneffet ,
ne sera visible quepour
unepartie
del’hémisphère
boréal duglobe.
44.
On trouve, dans la connaissance destemps,
et enemployant
une
interpolation convenable,
quele ig novembre ,
à i o heuresdu
matin , temps
vrai deParis ,
le demi-diamètreapparent
du sol’eilest de
973"4 ,
et celui de la lune987".
Ensupposant
le rayonde la terre
égal a l’unité,
celui du soleilsera III,48,
et celui dela lune
0,273 ( LALANDE , abrégé
d’astronomie). Divisant
lespremiers
nombres par lesderniers,
on aura lesparallaxes
horizontalesau moment du milieu de
l’éclipse géocentrique ,
pourlequel
il fautI48 ECLIPSES
prendre
ici celui dela plus petite
distanceapparente
descentres,
elle sera
8",7345
pour le soleil et36I7" pour
la lune.Passant
de là aux distancesréelles,
on aura45.
Les ascensions droites dusoleil,
au. mid.i vrai du I8 etdu
ignovembre,
seront ,d’après
lestables
La différence
estI°.2’.34",
où3754".
On aura donc03B1=360°+
3754",
cequi
rendl’angle
horaire03BC=233°.44’.28"+(360°+3754")t;
le
temps
étantcompté depuis
le midi vrai du 18novembre ,
etexprimé
en fraction d’unjour
solaire. Pour établir de la conformitéentre nos
formules,
il vaudra mieuxprendre
l’intervalle dequatre
heures pour unité de
temps,
etcompter depuis
huit heures du matin.On aura alors 03BC=
I74°.36’36"+2I6626"t.
Pour tout autre obser- vateur,placé à
l’orient deParis ,
il faudraajouter
a cette formulela différence
angulaire
desméridiens ,
que nous avonsdésignée
par D. PourBerlin,
on auraD=II°.2’,
faisant entemps 44’.8".
46.
Pour donner uneapplication
de nosformules poursuivons l’éclipsé
du 19novembre
d’heure enheure, depuis
huitheures
dumatin jusqu’à midi,
ensupposant l’observateur placé
àBerlin , qui
a pourhauteur du
pôle . 03BB=52°.3I’.45".
La lettre t serapportera toujours
au
temps
vrai de Paris.. Il faudra commencerpar q/ , r’,
coordonnéeseu
centre de lalune t
observé du centre de la terre. Elles formerontdeux progressions arithmétiques, ayant
pour leurspremiers termes,
;tt pour leurs
différences,
celle
I49
Celle de
q’ ... + 2055" ,
Celle de r’ ... - 20I" .
Les
longitudes
du soleil et lesangles
horaires formeront aussi deuxprogressions arithmétiques, ayant
pour leurspremiers termes,
Celle de lalongitude
...236.°54’.35" ,
Celle de
l’angle horaire 03BC.... I85.°38’.36" ;
et pour différences
Celle de la
longitude le
....2’.32" ,
Celle de
l’angle horaire 03BC...I5.°2’.36" . Voici
latable ;
’47.
La latitude connue deBerlin,
et lesangles
horairesqu’on
vient de
déterminer,
conduisent aux coordonnéesX, Y, Z , moyennant
les formules du n.°
32 ;
ensuite dequoi
celles du n.° 28 ferontconnaître,
sansdifficulté ,
les coordonnées x , y, z, dont la valeurnumérique
estchangée
àchaque instant,
en vertu de la rotationTom. VI. 23
I50 ÉCLIPSES
du
globe ;
ainsique des
mouvemenspropres du soleil
etde la lune.
En
voici
latable :
48.
Les coordonnées x , y , z , meneront immédiatement à celles que nous avonsdésignées
par q , r , etqui
détermineront le lieuapparent
du centre de la lune sur ledisque
dusoleil, moyennant
les formules
du n.°8, savoir :
Comme
laplus grande
valeur de x de latable
n’est encorequ’un quatre-vingt
millième deA,
nous pouvonssupprimer x
dans A-x;ce
qui
réduit nosformules
àCes formules font connaître les valeurs absolues de
fl,
r. Pour les réduire ensecondes,
il faudra diviser 4-B parATang.I";
il enrésultera le
quotient 2005767 ;
et , endésignant
cequotient
par n , on auraCes
formules nous feront connaître lesgrandeurs apparentes
des coordonnées q, r, vues de l’observatoire de Berlin etexprimées
ensecondes. Nous avons
ajouté,
dans la troisième colonne de la tableci-jointe,
la distanceapparente
du centre du soleil à celui de lalune, c’est-à-dire, q2+r2.
49.
Pour rendre cette tableplus complète,
en laconstruisant
clequart
d’heure enquart d’heure ,
il faudraemployer l’interpo-
lotion
on auraI52 ÉCLIPSES
La méthode d’interpolation
que nous avonsemployée,
pour cons- truire cettetable ,
seral’objet
duproblème qui
suit :50. PROELÈME
IV.Soit
y unefonction
de x , telle queon demande de
comprendre
toutes cesvaleurs particulières
dans uneseule
formule,
telle quey=A+Bx+Cx2+Dx3+
...., et defaire
connaitre la loi
générale
descoefficiens, A, B, C, D,.... ? 41.
Solution.Désignons
par0394a , 203942a, 603943a, 2403944a,
..., lespremière, seconde, troisième, quatrième
... différences dapremier
terme de la
colonne ;
tellement queon aura alors
52. Les
coefficiens numériques de
ces suites sont les mêmes queceux des facultés des
divers degrés. La faculté de x à exposant cinq,
I54 ÉCLIPSES
qui
est ledéveloppement
duproduit x(x+I)(x+2)(x+3)(x+4)
ou
x5+I0x4+35x3+50x2+34x,
a pour sescoefficiens I, I0,33, 50, 24 ;
et tels sont aussi les nombres de la colonne verticale des 03945a. La série est d’ungrand
usage , sur-tout dans les cas où les différences0394a, 03942a, A30, A4a
vontrapidement
endécroissant ;
cequi
rend la suite
A+Bx+Cx2+.... très-convergente ;
mais le défautmême de cette circonstance n’ôte rien à sa
généralité.
53.
L’application
de ces formules à la table dû n.°48
donne54.
Uneinterpolation analogue ,
faite dans la table du n.°49,
nous
apprendra
que la moindre distance des centres ,qui indique
lemilieu de
l’éclipse,
aura lieu à9h.46’.44", temps
vrai deParis ;
ce
qui équivaut
àI0h.30’.52", temps
vrai de Berlin. Une déter- minationgénérale
etplus rigoureuse ,
seral’objet
duproblème
suivant.
55.
PROBLÈME
V. Ondemande
larelation générale qui existe,
au moment du milieu de
l’éclipse,
ou de laplus grande phase
entre le
temps
et laposition géographique
du lieu de l’observateur ? 56. Solution.L’épaisseur
de lapartie éclipsée
estgénéralement égale
à la somme des deux demi-diamètres du soleil et de lalune y
moins la distance de leurs centres ; le moment de la
plus grande phase
est donc celui de la moindre distance des centres. Lequarré
de cette distance est
q2+r2 ;
on auradonc ,
pour le cas du mi-nimum, l’équation qdq+rdr=o. Or,
nous avons n.° 8 les deuxéquations qui
suivent :Nous
avonsde -Plus
SOLEIL
Les coordonnées géocentriques q’,
r’ sont fonctions dutemps seul ;
mais les coordonnées x, y, z, sont fonctions du
temps
et de laposition géographique
du lieu del’observateur , c’est-à-dire ,
de salongitude
et de sa latitude. Ellesdoivent donc,
toutes lestrois,
êtreconsidérées comme variables.
57.
Endifférenciant ,
sous cepoint
de vue , les deuxéquations
du n. e
8,
et y introduisant mdt etndt,
enplace
dedq’
etdr/ ,
il vient
Mais,
leséquations
duproblème donnant
changent
les dernières dans les suivantes58. Il ne reste
plus qu’à prendre
la somme desproduits respectifs
de ces deux
équations
par q et r, pour former la fonctionqd9+rdr qui , égalée à zéro,
doit donner laplus
courtedistance
des centres.En
posant
pourabréger,
I56
ÉCLIPSES DE SOLEIL.
il en résultera
l’équation
59. L’équation
de lasphère x2+y2+z2=o, donne ,
en différen-ciant
xdx+ydy+zdz=o.
On pourra donc éliminer ladifférentielle
dx del’équation précédente ;
il viendra ainsi6o. En
conséquence,
si l’on suppose que le moment d’uneplus grande phase
est donnéed’avance ,
cequi
renddt=o ,
etqu’on
demande l’endroit de la terre où l’observateur doit se
placer ,
pour voir cette moindre distanceapparente
des centres sous unangle donné ,
il faudra
égaler séparément à
zéro les deux coefficiens dedy
et dz.Il en résultera les deux
équations qui
suivent :6I. Ces
équations
donnent immédiatementy
z= q ;
r de sortequ’on
peut
fairey=kq,
z=kr. Leséquations
du n.° 8 deviendront alorsde sorte
qu’en faisant,
pourabréger
on aura
ainsi
donc
, au moment de laplus grande phase, quelle
que soit d’ailleurs sagrandeur absolue ;
on atoujours q r = q’ r’ = y z ;
d’oùrêsulte le théorème
qui
suit :62.
I57
61.
THÉORÈME.
Les lieux apparens dit centre de la lune surle
disque solaire,
vus dedifférens points
duglobe,
au même momentd’une
plus grande phase,
sont situés sur uneligne droite, qui
passe par le centre du
disque.
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Construction géométrique des équalions du deuxième degré à deux
et à troisvariables ;
Par M. BÉRARD, principal
etprofesseur
demathématiques
du collège de Briançon, membre de plusieurs sociétés
savantes.
LE sujet
dontje
me propose ici d’entretenir le lecteur adéja
ététant de fois
rebattu , qu’il
n’estplus,
pour ainsidire, permis d’y
revenir de nouveau , sans bien
préciser
d’abord cequ’on
se proposed’ajouter
aux théoriesdéjà
connues.On n’avait encore , pour la recherche des
grandeur
et directiondes diamètres
principaux,
dans leslignes
et surfaces du secondordre f
que des méthodes indirectes et
compliquées, lorsqu’en
I8I0je
pu-hliai,
dans mesOpuscules, l’équation
dont les racines sont lesquarrés
des demi-diamètres
principaux
deslignes
du secundordre, rapportées
à des axes
rectangulaires ; équation
quej’y
déduisais de la méthode de maximis et minainis.M. Gerg()nne, ignorant
sans doute ce quej’avais
fait sur cesujet,
y revint peuaprès,
par desprocédés analogues ( Annales,
tom.
II,
pag.335 )
Tome VI.