G ERGONNE
Statique. Sur la stabilité de l’équilibre d’un corps pesant, posant par un seul point sur un plan horizontal
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 8 (1817-1818), p. 349-352
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349
STATIQUE.
Sur la stabilité de l’équilibre d’un corps pesant , posant
par
unseul point
sur unplan horizontal ;
Par M. G E R G O
N N E.CORPS PESANT SUR UN PLAN.
IL
est connu que ,lorsqu’un
corps solidepesé moins qu’nn pateil
volume
d’unliquide
pesant danslequel
il est abandonné àlui-même 9
il ne
s’y
enfoncequ’en partie,
et seulementjusqu’à
cequ’un
vo-lume du
liquide égal
à celui de lapartie submergée pèse
autantque le corps entier.
Il est connu encore que le corps, abandonne à lui-même
dans
le
liquide ,
ne saurait y demeurer enéquilibre
que dans despositions
telles que le centre de
gravité
du corps et ~ell1i du volume de lapartie submergée
se trouvent situés dans une même verticale ou ,ce
qui
revient aumême J
dans une mêmeperpendiculaire
auplan
de flottaison.
Si l’on
conçoit
que ce corps soit infiniment peu écartéde/J’une
’de ses
positions d’équilibre,
le centre degravité
du volume de lapartie submergée changera
infiniment peu deposition ,
et la perpen-diculaire
menée par cepoint
auplan
de flottaisonchangera égale-
ment; sa nouvelle direction viendra rencontrer sa direction
primitive
en un
point
queBougyer
a nommé leMétacentre ;
etil
est connu que,suivant
que ce métacentre sera au-dessus ou au-dessous du centre degravité
du corps ou coïncidera aveclui , l’équilibre
serastablé),
instable
ou indéterminé.---
Tom.
~7, ~ XII
ï~/~ 1818, 47
350 CORPS PESANT
To-us ces
principes
étantindépendans
de ladensité
duliquide ,
ils
devront
avoir lieuégalement lorsque
cette densité serainfinie , auquel
cas le corps nes’y
enfonceraqu’infiniment
peu ; cequi
revientà dire que le
plan
de .lottaison lui serasimplement tangent.
Dans cet état de
choses .
on pourra donc supposer que leliquide
se
solidifie ,
sansqu’il y
ait rien dechangé
dans lesrésultats ,
t etce
liquide ~
ainsisolidifié ,
pourra cesser d’avoir une densité infinie$ans que tout cesse de se passer comme
auparavant.
Mais,
au lieu des conditionsd’équilibre
d’un corpsflottant, il s’agira
des conditionsd’équilibre
d’un corpssolide posant
par un seulpoint
sur unplan horizontal ;
conditionsqui
comme onle voit ,
ne sontqu’un
casparticulier
despremières;
il nes"agira ,
pour les endéduire,
que deremarquer
que, dans le casactuel,
i.° le.volume de la
partie submergée
et son centre degravité
se réduisent~
unpoint ;
2.~ que laperpendiculaire
auplan
de flottaison menée par cepoint
n’est autre chose que la normalemenée
y au mêmepoint ,
à lasurface
parlaquelle
le corps estterminé ;
3.°qu’enfin
le métacentre n’est autre chose que le centre de courbure de la section dont le
plan
passe par la normaleprimitive
et par lepoint
sur
lequel
on suppose que le corps touche leplan ,
dans sa nou,elle pv~~tiQr~.
_ De tout
cela ,
et de la théorie connue des centres , rayons etlignes
decourbure (") ,
on pourra tirer lesconséquences
que voici :. 1. Un corps
pesant
étant terminé par une surface courbequel-
conque ;
si ,
y par son centre degravité ,
on mène des normales acette
surface ,
1 ces normales détermineront sur cette même surfaceun nombre limité de
points ,
tlesquels
seront les seuls surlesquels
le corps dont il
s’agit
pourra être tenu enéquilibre
sur unplan
horizontal.
Il. Considérons ce corps dans l’une
quelconque
de sespositions
/
~ ... - .. , - .. , .. _ .
--
" ~
--
, ,. , , -,- .- ., .. , ..
~ - - . , - .
(*)
Voyez
notamment la page 368 du IV.e volume de ce recueil.35I
SURUN PLAN.
d~quillbfe.
Il pourra arriver que son centre degravité
soit au-dessusdu centre de 1a mc~rod~e de ses deux courbures
principales
aupoint
où il touche le
plan,
ouqu.l
coïncide avec ce centre de moindrecourbure
ouqu’il
soitplal é
entre ce centre et celui deplus grande
courbure ,
ouqu’il
coïncide avec cedernier ,
ou enfinqu’il
sohsitué au-dessous.
IiI. Si le centre de
gravité
est au-dessus du centre de moindrecourbure,
le corps culbutera dansquelque
snsqu’on l’incline
etconséquemment l"cquilibre
seracn~~pl~ter~~c~xtt
irî.,-~table.IV. Si le centre de
gravité
coïncide avec le centre de moindrecourbure
y le corps pourra demeurerincliné,
depart
nud’autre,
dans le sens de la
ligne
de moindrecourbure ;
mais incliné danstoute autre direction il culbutera entièrement. Ce cas est donc la
li~~tte
del’~.r.~r~üi’~re eor~pl~te~r~ent
instable.V. Si le centre de
gravite
e~t situé entre les centres decourbure;
il y
aura deuxdirections ~
suivantlesquelles
le corps pourra. derneurer incliné sans chercher à revenir à sapremière
situation ni à s’enécarter
davantage ;
ces deux directions formerontquatre angles
op-posés
deux à deux par le sommet.., et telsqu’en
inclinant le corps dans deux d’entre eux, il tendra à s’Inclinerdavantage
encore, tandisqra’f~ca
finctinant dins les deux autres r il tendra à revenir dans 6~situation
primitive : l’équihbrc
sera donc en~partie stablé
et-en partie
instr~~ile.VI. Si le centre de
gravité
coïncide avec le centre deplus grande
conrbure ,
le corps pourra demeurer incliné suivant laligne
de cettecourburp ;
mais Incline dans toute autre direction il reviendra danssa situation
primitive :
ce sera donc là la li~ni’te a~e/~~///3r~~~/~’*
~Ièlfl?’lf,’!?t
stable.VII. Si enfin le centre de
gravité
est au-dessous du centre de laplus grande courbure ,
y dansquelque
directionqu’on
Incline le corps , ilreprendra
de lui-même saposition première ;
c’est-à-direqu’alors l’equilibre
seracc~mpléler~n~-r~t
stable.,’~LI~4
Si lepoint
de contact était unombilic y
lescinq
cas que352
CORPS PESANT
SUR UNPLAN.
nous venons de considérer se réduiraient à trois
seulement;
et pourtoutes les directions
i’équilibre
seraitcomplètement instable ,
stableou //2~/~~72~~ , suivant que le centre de
gravité
serait au-dessusou au-dessous du centre de
courbure
de l’ombilic ou coïncideraitavec lui.
IX. La
plupart
de ces circonstances se rencontrent dansl’ellip-
~oïde
homogène.
Aux sommets dugrand
axe ,l’équilibre
est com-plètement
lnstable : il estcomplètement
stable aux sommets dupetit ;
et il est enpartie
stable et enpartie it~~stab~e
aux sommets de l’axe moyen.X. Si
l’ellipsoïde
est derévolution , l’équilîbre à
sespôles
seracomplètement
stable ouinstable ,
suivant que cetellipsoïde
seraapplati -
oualongé ;
et pour tous lespoints
de sonéquateur, l’équi-
libre sera in~~ierrr~iné dans le sens de cet
équateur,
et de naturecontraire à celui des
pôles ,
dans toute autre direction.XI. Si enfin
l’ellipsoïde
devient unesphère, l’éc~~~ilibre
sera in-déterminé,
pour tous lespoints
et dans toutes les directions.XII. Il est entendu que , dans tout
ceci ,
on fait abstraction du frottement.Ce