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La lutte pour l'eau à l'alpe de Balavaux

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Academic year: 2022

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Les forêts: Le M o n t - C h e m i n est essentiellement forestier, aussi les c o m m u n e s de M a r t i g n y - B o u r g et de Vollèges s'y intéressèrent-elles.

Celle q u i d o m i n e Martigny-Bourg, m é l a n g e de h ê t r e s et de mélèzes, q u e les M u r i t h i e n s ont p u a d m i r e r en m o n t a n t , fut considérée c o m m e forêt p r o t e c t r i c e dès u n e h a u t e a n t i q u i t é . E n 1544, u n e o r d o n n a n c e de l'évêque A d r i e n 1er de R i e d m a t t e n s t i p u l a i t : « P o u r la conservation des maisons d u B o u r g , il est défendu d'y p o r t e r la h a c h e p o u r recueillir du bois vert ou sec, sous p e i n e d'avoir le p o i n g d r o i t coupé, ainsi q u ' u n b a n de 60 livres mauricoises et u n e obole d'or ». De graves déprécia- tions ont eu lieu p e n d a n t l ' é p o q u e N a p o l é o n i e n n e . Depuis-, les com- m u n e s ont remis en valeur ces forêts. Celles du versant n o r d sont com- posées de h ê t r e s , de sapins blancs, d'épicéas, de mélèzes, de h o u x . La présence du h ê t r e est d u e au fait q u e l'air p l u s h u m i d e v e n a n t d u Bas- Valais et l'exposition n o r d , créent u n climat p a r t i c u l i e r . F a i t excep- t i o n n e l , là le mélèze descend j u s q u ' à la base du versant. P e n d a n t la d e u x i è m e m o i t i é d'octobre la coloration de ces arbres est de t o u t e b e a u t é .

Le versant sud q u i d o m i n e le B o r g e a u , les Valettes, B o v e r n i e r , a u n e flore x e r o p h i l e m a r q u é e p a r des p e n t e s couvertes de b o u l e a u x qui r a p p e l l e n t l e Tessin.

LA LUTTE POUR L'EAU A L'ALPE DE BALAVAUX

par Ignace Mariétan

A l ' a l p a g e de B a l a v a u x sur Isérables, le chalet est à 2 050 m , l'eau est très r a r e , il n ' y a q u e de petites sources localisées. Afin de l'utiliser au m i e u x on avait é t a b l i des séries de bassins creusés dans des troncs de mélèzes, très longs, placés h o r i z o n t a l e m e n t , laissant e n t r e eux u n espace suffisant p o u r la circulation des bêtes. L'eau p o u v a i t s'écouler de l ' u n à l ' a u t r e p a r des c h é n e a u x , ainsi elle remplissait tous les bassins l e n t e m e n t , alors le t r o u p e a u p o u v a i t s'abreuver en p e u de t e m p s . T e l était le p r e m i e r stade d'utilisation de l'eau, i m a g i n é à u n e é p o q u e où on n e savait pas c o n d u i r e l'eau très loin (fig. 1).

A n o t r e é p o q u e , on a c o n d u i t de. l'eau de très loin p a r des t u y a u x m é t a l l i q u e s , c e p e n d a n t on a conservé en p a r t i e le système d u stockage

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Fig. 1 - Anciens bassins à Balavaux

de l'eau par des bassins en mélèze, mais disposés les uns au-dessus des autres dans le sens de la pente (fig. 2). Ainsi on obtient une réserve suffisante pour l'abreuvage de tout le troupeau, en peu de temps.

J'ajoute ici les renseignements fournis par M. Marc-Eugène Vouilla- moz, président de la commune d'Isérables, sur leur alpage de Balavaux.

L'eau

L'eau provient de sources peu abondantes qui jaillissent dans la moraine.

Autrefois, il y avait fort peu d'installations d'abreuvage pour le troupeau et pas du tout pour les besoins particuliers des bergers, qui devaient se contenter des mêmes réserves et installations que le trou- peau lui-même.

Les bassins étaient creusés dans des troncs de mélèzes fort longs, ces troncs étaient évidés à la gouge, ce mode a duré des siècles, c'est dire combien de journées auront été sacrifiées uniquement pour creu- ser et transporter ces bassins sur leur lieu de service, l'abreuvoir.

De nos jours les abreuvoirs sont plus nombreux et mieux condition- nés, disposés sur l'alpage de manière à ce que le troupeau ne soit plus

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obligé de parcourir de grandes distances pour satisfaire son besoin d'eau. D'autre part, les nouveaux bassins sont construits en béton armé, tels ceux qui se trouvent vers les étables et au lieu dit « L'abreuvoir de la Jeur ». D'autres bassins sont encore prévus, et cette fois nous vou- lons faire des essais avec des bassins en tôle renforcée, ceci par esprit d'économie, les bassins en béton armé étant fort coûteux.

L'eau qui alimente la fromagerie, le chalet des bergers et les étables a été captée fort loin, à deux kilomètres de distance, au lieu dit « Loué Fontanna ». Elle est amenée au chalet par une conduite en tuyaux gal- vanisés, et répartie sur les lieux d'abreuvoirs également au moyen de ces mêmes tuyaux galvanisés, transportés là-haut au prix de grands sacrifices financiers.

La Bourgeoisie est propriétaire de l'alpage de Balavaux ainsi que de tous les alpages se trouvant sur le territoire de la Commune. Elle a consenti de gros sacrifices pour améliorer le sort des bergers, et les moyens d'existence du troupeau fort aujourd'hui de 200 bêtes environ.

Autrefois le troupeau était beaucoup plus conséquent en nombre, puisqu'on parle de 360 vaches, mais la quantité de la production lai- tière est sans contestation possible, plus abondante aujourd'hui avec 200 bêtes qu'à cette époque avec 360 bêtes.

Fig. 2 - Nouveaux bassins à Balavaux

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Nous reproduisons ici une photographie de M. Genêt, ancien garde-forestier de Bex, au pied d'un grand mélèze à Balavaux, le 15 octobre 1953, lors d'une excursion de la Murithien- ne, dont il était un membre fidèle; il avait alors 84 ans.

Ce fut une grande joie pour lui, il n'avait jamais vu un conifère de telles dimen- sions. Pendant 7 années encore il vint à nos excur- sions, sa dernière fut celle de Mattmark, à 91 ans.

L'alpage

Le grenier est le même qu'à cette époque lointaine, mais à deux reprises nous avons dû procéder à son agrandissement, faute de place pour la production.

Il n'est donc pas nécessaire d'autre preuve, pour oser affirmer ce que nous disions plus haut, « la quantité de production est plus forte de nos jours, avec presque la moitié moins de pièces de bétail; effet du progrès et de soins appropriés ».

Coutumes

Le Curé d'Isérables se rend sur l'alpage le jour de l'inalpe, avec mission de bénir le troupeau et les bergers chargés de la garde durant la saison estivale qui dure environ 3 mois. L'alpage est béni chaque année à la même occasion.

A l'occasion de la fête patronale, la Saint-Théodule, l'alpage offre à M. le Curé, 2 pièces de fromage gras, environ 15 kgs, soi-disant des-

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tinées à le payer des services de son ministère pour le jour de l'inalpe.

Ce fromage est présenté à l'église, par le fruitier de Balavaux, au cours du service divin dominical.

A la désalpe, à condition qu'il ne soit arrivé aucun sinistre grave au bétail, durant la saison, on fleurit les reines à cornes, de même que la reine à lait. Les couronnes des premières sont de couleur rouge, celle de la reine à lait est obligatoirement blanche. Les bergers aussi se fleurissent, suivant leur goût personnel.

Sur ce pâturage, il y a partout des mélèzes espacés dont les branches ont pris un très grand développement; ils sont immenses et très beaux;

le bétail y cherche des abris contre la pluie et les ardeurs du soleil.

On les conserve dans ce but.

ETUDE SUR LA VEGETATION DE LA PLAINE DE MATTMARK

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par M. Yerly

1. INTRODUCTION 2

Mattmark est une vaste région située au fond de la vallée de Saas dans les alpes Pennines valaisannes. Du nord on y accède par le village de Saas-Almagell. Le fond de la vallée est fermé par le massif du Monte Moro, avec le col du même nom, célèbre dans la contrebande.

Dès que l'on franchit le bord inférieur de la moraine de l'Allalin, on découvre soudain la plaine de Mattmark, longue de 3 km, large de 500 m environ. Elle est située entre 2105 et 2140 m d'altitude. On se rend vite compte qu'il y avait là un lac de surcreusement glaciaire,

1 Reproduction d'une étude publiée dans « Berichte des Geobotanischen Institutes der Eidg. Techn. Hochschule, Stiftung Rubel », 34. Heft, 1963, Zürich.

2 Nous avons eu l'occasion de visiter et d'étudier la région de Mattmark à plu- sieurs reprises pendant les étés 1960-1962. Les premières excursions en 1960 nous ont permis de nous familiariser avec la flore, tandis que nous avons passé plusieurs jours en 1961 et 1962 à faire des relevés de la végétation et de profils pédologiques. Nous ne manquerons pas de remercier ici tous ceux qui nous ont aidé dans ce travail par leurs conseils et nombreux encouragements et plus spécialement MM. les professeurs J. Braun-Blanquet et H. Ellenberg, de même que MM. J. Berset, I. Mariétan et F.

Ochsner qui a bien voulu déterminer quelques mousses. Que tous reçoivent ici nos plus chaleureux remerciements.

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