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BRYANT Christopher ’ , ’ : L Association de Science Régionale De Langue Française

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L

ES MUTATIONS SOCIODEMOGRAPHIQUES DANS LES TERRITOIRES RURAUX DES CHAMPS D

INFLUENCE URBAINE AU QUEBEC ET EN AMERIQUE DU NORD

:

L

INTEGRATION DES NOUVELLES POPULATIONS

,

LA CULTURE LOCALE ET LES IMPLICATIONS POUR LA GOUVERNANCE DE CES TERRITOIRES

BRYANT Christopher

Département de Géographie, Université de Montréal christopher.robin.bryant@gmail.com

Résumé :

Nous cherchons à explorer les mutations sociodémographiques des territoires ruraux dans les champs d’influence urbaine au Québec, et les implications pour la gouvernance de ces territoires. Le cas québécois est situé dans le contexte nord-américain. Un schéma conceptuel est présenté mettant en évidence l’hétérogénéité des territoires concernés, tant par leurs activités économiques de base que par les mutations sociodémographiques. Les valeurs des segments de populations de ces territoires ruraux ne sont pas simples parce qu’il n’y a pas de relation linéaire entre valeurs et segments sociodémographiques. C’est dans ce contexte d’hétérogénéité que la problématique de la gouvernance de ces territoires est abordée, en ciblant l’espace rural et agricole et leur multifonctionnalité comme un outil qui contribue à la réduction des « incompatibilités » entre différents segments d’intérêt.

Mots clés : exurbanisation, contre-urbanisation, champs d’influence urbaine, territoires ruraux, gouvernance

Association de Science Régionale De Langue Française

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L

ES MUTATIONS SOCIODEMOGRAPHIQUES DANS LES TERRITOIRES RURAUX DES CHAMPS D

INFLUENCE URBAINE AU QUEBEC ET EN AMERIQUE DU NORD

:

L

INTEGRATION DES NOUVELLES POPULATIONS

,

LA CULTURE LOCALE ET LES IMPLICATIONS POUR LA GOUVERNANCE DE CES TERRITOIRES

Introduction

Le monde rural au Québec et en Amérique du nord en général a subi des transformations profondes au cours du 20ième siècle et ces transformations se poursuivent aujourd’hui. Dans les régions périphériques (les régions-ressources), ces transformations comprennent des transformations de leur base économique (industrielle, forestière, minière), avec les villes mono-industrielles des régions-ressources connaissant à certains moments une croissance économique et démographique et puis très souvent, mais pas toujours, une décroissance économique et démographique avec un exode migratoire important au fur et à mesure que ces régions ont subi les résultats de la concurrence mondiale, la réorganisation de la production des multinationales et d’autres grandes compagnies d’exploitation de la richesse naturelle, et la transformation des processus de production avec une plus grande substitution du capital pour la main d’œuvre et le changement technologique. Dans les régions plus orientées vers l’agriculture, p. ex. les Prairies et de nombreux territoires du Middle West des États-Unis, l’agriculture des communautés rurales a aussi subi l’impact de la substitution du capital pour la main d’œuvre poussée par la nécessité de rester concurrentielle, avec comme conséquences un exode rural important pour beaucoup de communautés rurales ainsi qu’une réduction de leurs services à la population, aussi bien du secteur public que du secteur privé.

Même si ce survol est une caricature parce qu’en effet, ce monde rural éloigné est quand même assez hétérogène, ces territoires ruraux ont connu des transformations et des défis qui sont dans l’ensemble très différents par rapport à ceux vécus par les territoires et communautés ruraux dans le champ d’influence urbaine des grandes centres urbains et métropoles. Ce sont ces derniers espaces qui sont l’objet de cette communication.

Notre objectif est d’explorer, d’évaluer et de conceptualiser la recherche sur les mutations sociodémographiques des territoires ruraux dans les champs d’influence urbaine au Québec, les potentialités et les contraintes auxquelles les nouvelles populations et les populations endogènes font face par rapport à l’intégration des nouvelles populations dans ces communautés et de porter un regard critique sur la nature de la culture locale pour la gouvernance de ces territoires et communautés ruraux en plein transformation. Un objectif secondaire est de placer cette recherche dans le contexte nord-américain en général.

Les grandes différences par rapport aux régions-ressources se trouvent dans les transformations sociodémographiques associées à un apport de nouvelles populations. Là où on trouve une présence agricole importante (ce qui est le cas pour la majorité des grands centres urbains au Québec et dans le reste du Canada, et souvent le cas aux É.-U.), la population agricole s’est transformée – en partie suivant les même processus qui ont influencé les territoires ruraux et agricoles plus éloignés, mais en même temps, les pertes démographiques de la population agricole « traditionnelle » ont été compensées dans les champs d’influence urbaine et métropolitaine pour certains de ces territoires ruraux par l’arrivée des nouvelles populations et aussi, pour certains d’entre eux, par une certaine émergence d’une nouvelle population « agricole », à savoir les exploitations à temps partiel et des exploitations plus intensive et de plus petite taille, y compris une agriculture organique souvent comprise dans l’Agriculture Appuyée par la Communauté (Community Supported

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Agriculture ou CSA) . Encore une fois, ce n’est pas tous les territoires ruraux dans le champ d’influence urbaine qui ont connu ces dynamiques et il est important de reconnaître l’hétérogénéité de ces territoires aussi. Mais là où il y a eu ce genre de transformation, les impacts ont été considérables – en termes démographiques, économiques, services à la population et de gouvernance.

Cette communication cherche donc à explorer et à conceptualiser la recherche sur les mutations sociodémographiques des territoires ruraux dans les champs d’influence urbaine au Québec, les potentialités et les contraintes auxquelles les nouvelles populations et les populations endogènes font face par rapport à leur intégration dans ces territoires et communautés dynamiques et les implications pour la gouvernance de ces territoires.

Dans un premier temps, afin de bien comprendre les spécificités québécoises, cette exploration et synthèse sont situées dans, et font un contraste avec le contexte nord- américain anglophone où l’exurbanisation possède des racines profondes. Puis, une conceptualisation est présentée mettant en évidence l’hétérogénéité des territoires concernés, tant par leurs activités économiques de base que par les mutations sociodémographiques. Les défis pour la gouvernance de ces territoires sont alors abordés, en mettant l’accent sur la multifonctionnalité et l’espace rural. Enfin, quelques points de comparaisons entre le Québec, l’Amérique du nord en général et la France sont présentés en guise de conclusions.

I. Le contexte nord-américain

Dans le contexte nord-américain hors Québec – majoritairement anglophone pendant longtemps, l’exurbanisation possède des racines profondes, associées à l’arrivée très tôt de l’automobile privée. Cette même dynamique au Québec est arrivée beaucoup plus tard, même si quelques territoires ruraux à la limite du champ d’influence de Montréal ont connu des mutations sociodémographiques remontant à la période d’avant la deuxième guerre mondiale. Néanmoins, la situation au Québec partage avec le reste de l’Amérique du nord certaines spécificités qu’il est bon de reconnaître.

On peut comprendre les conséquences en termes de forme de peuplement au-delà des banlieues si l’on se réfère à la « ville régionale » (Bryant et al 1982 ; Bryant 1986 ; Bryant et Mitchell 2006) (figure 1). On constate plusieurs formes de peuplement autour des agglomérations, aussi bien en Amérique du nord qu’en Europe occidentale – des petites villes et villages, des populations diffuses, notamment celles rurales et agricoles et puis, celles rurales et non agricoles. En Amérique du nord, grâce à l’automobile privée une urbanisation diffuse de la campagne a pris de l’ampleur rapidement après la deuxième guerre mondiale, l’automobile étant emblématique de la réussite permettant l’accès à la propriété privée à la campagne et le rêve – la maison individuelle. Bien qu’il y avait évidemment des petites villes et des villages dans cette campagne de la ville (the city’s countryside) (Bryant et al 1982), le piètre développement des transports en commun hors de l’agglomération ne favorisait pas la croissance des petites villes autour des gares de chemin de fer telle qu’a connu l’Europe occidentale (la région parisienne et celle de Londres par exemple) même à partir des années 1930.

Ce qui a caractérisé l’Amérique du nord en général était semblable au cas québécois, mais avec un certain retard au Québec à cause de l’arrivée plus tardive de l’automobile privée en quantité importante. Donc, au-delà de la suburbanisation, la périurbanisation et l’exurbanisation associée a pris des formes différentes selon l’importance relative de l’automobile versus les transports en commun. Une hypothèse intéressante par rapport aux rapports entre les nouvelles populations et les résidents de longue date, particulièrement la population agricole traditionnelle, est que la périurbanisation diffuse devrait mener plus à des

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situations conflictuelles ou des incompatibilités entre ces deux populations en comparaison avec la périurbanisation « concentrée », c’est-à-dire concentrée autour des petites villes.

Figure 1 La ville régionale

Source : D’après Bryant et al. 1982

Un autre processus dont on a parlé pour la première fois aux États-Unis dans les années 1960 est la contre-urbanisation (counterurbanization) (voir, par exemple, Berry (1976) et Champion (1992)), et puis pendant les années 1970 au Canada (Joseph et al 1988 ; Dahms et McComb 1999 ; Bryant et Joseph 2001), un processus par lequel certains chercheurs ont constaté une augmentation de la population en dehors des régions métropolitaines (les Standard Metropolitan Areas aux États-Unis). Toutefois, pour écourter une longue histoire, on a constaté par la suite qu’une partie importante de cette contre-urbanisation était en effet en cours juste en dehors des limites des régions statistiques définies autour des métropoles et des grands centres urbains (Dahms et McComb 1988 ; Keddie et Joseph 1991).

Certainement, il y avait quelques territoires où il y avait une augmentation de la population très loin des régions urbaines et métropolitaines, telles que dans certaines parties des Rocheuses, un phénomène relié partiellement à la migration des retraités vers les zones attirantes. Évidemment, il y a toujours un certain chevauchement entre la périurbanisation aux limites des champs d’influence urbaine et métropolitaine (figure 1) et la contre- urbanisation, mais ce sont deux processus quand même très différents.

II. Un conceptualisation des territoires ruraux dans les champs d’influence urbaine et métropolitaine : mutations sociodémographiques et dynamique communautaire

Quelles sont les mutations sociodémographiques des territoires ruraux dans les champs d’influence urbaine et métropolitaine ? On constate une hétérogénéité des différents segments de la population, aussi bien endogène que des nouvelles populations.

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1. Les populations endogènes

Il y en a plusieurs composantes principales :

a. La population agricole traditionnelle les exploitants agricoles et leurs familles, et celles des ouvriers agricoles – c’est une population qui connaît une diminution depuis longtemps, plus rapidement dans certaines régions (p. ex. le sud-ouest de l’Ontario et les Prairies) que d’autres (p. ex. le sud-ouest du Québec).

b. Des nouvelles composantes agricoles, soit des personnes qui ont travaillé sur les exploitations agricoles traditionnelles qui ont par la suite reconverti à une agriculture plus intensive (légumes, fruits) et/ou organique (cf. AAC), ou des exploitants (ou des membres de leurs familles) qui ont ajouté un emploi non agricole à leur activité agricole en travaillant soit dans l’agglomération soit dans les petites villes à la campagne.

Certains membres de ces deux catégories se chevauchent aussi avec des populations nouvellement arrivées.

c. La population non agricole travaillant dans les centres de services et vivant dans la campagne et ses petites villes et villages, évidemment une composante complexe aussi.

2. La population « nouvellement » arrivée Il y en a plusieurs composantes :

a. Des jeunes familles à la recherche de milieux plus « sains » pour élever leurs familles.

Certains travaillent dans l’agglomération à côté et donc participent à la migration pendulaire et quotidienne entre lieu de résidence à la campagne et la grande ville ; d’autres, certes une minorité au départ, décident de rompre avec la grande ville et trouvent un emploi à la campagne et dans ses petites villes (et dans les grandes régions métropolitaines telles que la région métropolitaine de Montréal, il y a souvent plusieurs petites villes et villes moyennes qui constituent des nœuds d’emploi).

b. Des retraités qui s’installent à la campagne, dont certains sont à la recherche de logement pas trop chers, et tandis que d’autres sont plus attirés par des paysages et environnements intéressants (p. ex. Val David dans les Laurentides) (SRQ 2008).

Ces deux composantes font partie intégrale de l’exode urbain ou l’exurbanisation (Brunet 1980 ; Brunet et Lepine 1981).

Évidemment, différentes communautés ont subi des retombées différentes, selon leur base économique, leur propre population et leur capacité d’accueil des nouvelles populations (Péricard 2006). Mais une chose est certaine, là où la population a augmenté par ces nouvelles arrivées, éventuellement les services à la population ont pu être maintenus (épiceries, écoles, …) et même augmentés. Parmi d’autres retombées positives se trouvent la conservation de certains aspects de l’environnement naturel et du patrimoine culturel et historique. Souvent, l’attention des chercheurs (surtout à l’extérieur du Québec) a été attiré par des conflits de valeurs entre différents segments de population (Krueger 1959, 1978).

Malheureusement, cette présomption de conflits entre les agriculteurs et les non agriculteurs a souvent été acceptée sans une recherche fondamentale, et a eu une influence sur l’aménagement du territoire régional (Bryant et Russwurm 1979).

Ceci soulève la question plus générale des valeurs et intérêts associés avec les différents segments de la population particulièrement dans le contexte des champs d’influence urbaine et métropolitaine. Il est (trop) facile de tomber dans le piège de parler de l’opposition des valeurs entre les populations nouvellement arrivées et les résidents de longue date, ou entre

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les agriculteurs et les non agriculteurs. Toutefois, on doit reconnaître que les rapports entre ces mutations sociodémographiques et les valeurs des différents segments de population de ces territoires ruraux en recomposition ne sont pas simples. Il n’y a pas de relation simple et linéaire entre valeurs et segments sociodémographiques. Les motivations des nouvelles populations ne sont pas homogènes, loin de cela, par exemple contraster les besoins et intérêts des jeunes familles et des retraités – mais même ici ces deux segments ne sont pas homogènes (Beesley 2004 ; Bryant et al 1982 ; Bunce 1981). De même, la population endogène n’est pas homogène non plus. Même parmi les agriculteurs biologiques par exemple, on trouve des exploitants qui ont décidé de se pencher vers cette forme d’agriculture pour des raisons environnementale et de santé, tandis que d’autres l’ont choisi parce qu’ils ont vu une opportunité d’avenir, et d’autres encore l’ont fait pour les deux raisons (Beauchesne et Bryant 1999).

Toute tentative de généraliser concernant l’accueil des nouvelles populations par les résidents de longue date confronte des défis en partie à cause de cette complexité des nouvelles populations, mais aussi de la population résidente de longue date. Si on accepte le fait que les communautés rurales, même avoisinantes, peuvent avoir des « cultures locales » différentes et notamment celles de leurs leaders, les implications pour la gouvernance des territoires concernés sont profondes. En particulier, si la culture locale dominante n’est pas favorable à la participation des nouvelles populations dans la gouvernance de la communauté ou territoire, il n’est pas surprenant que de telles communautés ne favorisent pas l’intégration ni l’arrivée de nouvelles populations en général (SRQ 2008). Nous regarderons quelques questions clé par rapport à la gouvernance dans la prochaine section.

III. Défis pour la gouvernance de ces territoires : multifonctionnalité et territoires ruraux et agricoles dans les champs d’influence urbaine et métropolitaine

Pour les territoires et communautés en mutation – donc pas les communautés ou territoires qui ne connaissent que peu de transformations sociodémographiques, il est intéressant de mettre cette discussion dans le contexte de la multifonctionnalité des territoires ruraux, et particulièrement des territoires agricoles. Cette discussion nous permet de considérer les différentes valeurs des segments d’intérêt (et non les segments sociodémographiques) par rapport à leurs liens avec la multifonctionnalité et les fonctions marchands et non marchands des territoires ruraux. L’exemple de l’activité agricole est intéressant à cause de la littérature assez vaste sur les incompatibilités présumées entre agriculture et la population non agricole. Il est clair que quelquefois les nouvelles populations sont bel et bien associées avec des valeurs distinctes par rapport à l’espace agricole, mais dans d’autres situations, l’hétérogénéité de leurs intérêts et ceux de la population agricole présentent un chevauchement d’intérêts et une situation complexe. De toute façon, l’activité de base – l’agriculture ici – est nécessaire afin d’appuyer plusieurs des fonctions non marchandes de l’espace agricole et qui sont recherchées par certains segments d’intérêt dans la population nouvellement arrivée (tableau 1). Comment concilier les deux? Est-ce qu’il y a des incompatibilités incapables d’être résolues?

Il est relativement facile de constater les différents segments d’intérêts à partir des quatre grandes fonctions de l’espace rural dans ces champs d’influence urbaine et métropolitaine, mais évidemment moins facile de les associer avec des segments sociodémographiques de la population. Même la question des incompatibilités entre fonctions principale et secondaire ne sont pas évidentes, par exemple la production agricole (p. ex. la fonction de production agricole dans les zones agricoles protégées au Québec (Bryant et Granjon 2007 ; Granjon et Bryant 2004) et la fonction de développement résidentiel (tout dépend de l’échelle d’observation). En termes de gouvernance, ceci suggère une participation non seulement des acteurs collectifs reconnus mais aussi de la population, parce que les acteurs collectifs ne sont pas nécessairement les plus appropriés pour représentés tous les différents

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segments d’intérêts (Loudiyi et al 2008). En termes de la multifonctionnalité, il est suggéré pour notre discussion que la poursuite de la multifonctionnalité de ces territoires représente un outil et une approche afin de rapprocher les différents segments d’intérêts existants et en émergence, une approche qui nécessairement doit se baser sur la participation communautaire et un dialogue entre les différents intérêts.

Tableau 1 Les fonctions principales des espaces ruraux dans les champs d’influence urbaine ou métropolitaine

Source : D’après Bryant et al 1982; Bryant et Johnston 1992; Bryant 2007, 2009.

Quatre grandes catégories de fonctions collectives

Fonctions collectives spécifiques : exemples

Un lieu de résidence et de travail (développement industriel, commercial)

Une réserve de terrain pour la gestion de la croissance urbaine et sa maîtrise Un lieu pour le développement de certaines activités récréo-touristiques Fonctions dépendant plus de la localisation

de l’espace rural (place functions)

Un lieu où on peut développer des projets pour l’intégration des populations urbaines (et autres) marginalisées (p. ex. sur des fermes « communautaires »)

Un lieu pour le développement des activités récréo-touristiques

Un espace pour le développement touristique

Fonctions de loisirs et touristique (play functions)

Des ressources du patrimoine naturel et culturel

Une source de ressources pour

appuyer les zones urbaines (matériaux de construction, eau)

Une ressource pour la production agricole

Une ressource pour la production forestière

Fonctions s’appuyant sur les ressources localisées dans les territoires ruraux (production functions)

Les ressources marines pour la pèche La protection des ressources pour production, p. ex. agricole, matériaux de construction

La protection de ressources du patrimoine naturel et culturel, y compris le paysage

Fonctions de protection (protection functions)

La protection des zones ayant un intérêt scientifique et éducatif particulier

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Figure 2 Fonctions principales versus secondaires de l’espace rural dans les champs d’influence urbaine et métropolitaine et la question d’incompatibilité

Source : Bryant 2009a, b.

Dans le but d’apporter un élément de comparaison entre le Québec et son contexte nord- américain et la France en termes de gouvernance pour les territoires ruraux et agricoles dans ces champs d’influence urbaine et métropolitaine et leurs multiples fonctions, on est obligé de reconnaître quelques contrastes, p. ex. le rôle de l’État dans l’aménagement des territoires agricoles surtout autour des grandes villes. Néanmoins, malgré l’hétérogénéité des territoires concernés et les contrastes entre différentes juridictions, il est possible de conclure en suggérant des questions génériques que l’on peut poser par rapport à la gouvernance de ces territoires pour contribuer à la recherche de solutions par des processus et structures de gouvernance dynamiques ou évolutifs, impliquant la participation de différents acteurs et de la population résidente, la négociation et la nécessité souvent de remettre en question les façons de faire « traditionnelles » (Loudiyi et al 2008).

IV. Conclusions

L’emphase dans cette communication a été mise sur l’hétérogénéité des dynamiques dans les transformations des territoires et communautés ruraux autour des grandes agglomérations urbaine au Québec et en Amérique du nord, mais celle-ci n’est pas

Fonction principale (p. ex. production

agricole,

conservation de l’eau)

Fonction ou utilisation secondaire (p. ex. fonction de récréation passive)

Fonction ou utilisation secondaire (p. ex. terrain de golf?

développement résidentiel?) Compatibilité Incompatibilité ?

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étrangère à la France ! Cette hétérogénéité est reliée aux spécificités territoriales, y compris les différents segments sociographiques nouvellement arrivés dans certaines communautés (mais pas toutes). Les processus d’exurbanisation et de périurbanisation est générique dans les pays occidentaux, mais les formes de peuplement (villes, villages, développement résidentiel diffus) reflètent des différences entre pays en termes de l’évolution de l’importance de l’automobile privée et des transports en commun tôt dans les processus.

Certaines différences reflètent aussi des différences en termes de l’évolution de l’aménagement du territoire régional (contraster la région de Montréal et le rôle de la Loi sur la Protection du Territoire Agricole du Québec, et la région de Toronto, en Ontario, qui s’est vu dotée de la plus grande ceinture de ceinture verte au monde depuis 2005 (Bunce 2008 ; Ontario 2005). Avec cette complexité territoriale, ce qui est suggéré est une structure et processus de gouvernance (processus, parce que la gouvernance se doit d’être révisée régulièrement afin de tenir compte de l’arrivée de populations ayant des intérêts différents mais légitimes). Ce processus logiquement donnerait lieu à une réflexion stratégique communautaire réunissant tous les acteurs et les segments d’intérêt dans la population en évolution constante et devrait alors précéder la mise en place d’un schéma d’aménagement local ou régional, comme il a été conseillé par le ministère des Affaires municipales du Québec, depuis le début des années 1990 – mais pas toujours suivi de façon très efficace.

Ceci converge avec certaines des grandes tendances dans nos sociétés occidentales vers une participation accrue de la population dans les processus menant à des prises de décision en matière de planification et d’action territoriale.

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