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UNE GRÈVE POUR NOTR

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2-L’USNO556 -17 NOVEMBRE 2001

Dans la suite logique de la mission d’apaisement que lui avait déléguée le Premier ministre, le ministre de l’Education nationale, sous la pression du SNES, démine les sujets de conflit et tente de faire bouger ce qui peut bouger dans le cadre des contraintes budgétaires gou- vernementales. La proximité des échéances électorales l’amène à être encore plus circonspect qu’au début de son mandat. On peut facilement illustrer ce jugement à par- tir des dossiers d’actualité.

Le SNES a fini par faire comprendre que les métiers de l’éducation sont des métiers de conception, exigeant créativité, engagement intellectuel personnel, liberté d’action et rapport étroit aux objets de culture et aux savoirs. C’est pour cette raison que le ministre a dû mettre un frein aux conceptions contraignantes, copiées sur des théories de la gestion des ressources humaines inadaptées à ce milieu. Il a dû aussi, remiser le projet de

« Charte de la mobilité » et ses premiers essais de tra- duction en termes de gestion des carrières et du mouve- ment. Le projet de pérennisation de la précarité qu’ins- tallait la création du corps des attachés temporaires de l’Education nationale (ATEN) a été retiré. Nous avons également été en partie entendus sur les problèmes déci- sifs du recrutement avec l’annonce de 18 000 postes aux concours 2002 et l’allongement des listes complé-

mentaires de plus de 1 600 nouveaux recrutés qui vont permettre de décharger des conseillers pédagogiques dont les IUFM ont absolument besoin.

Le ministre vient aussi d’installer un Haut Conseil sur les concours qui permettra peut-être les confrontations indis- pensables entre universitaires, formateurs d’enseignants et praticiens du second degré. Il annonce un programme de recherche sur l’éducation doté de 40MF sur quatre ans et la mise en place d’une mission sur les lycées pour observer la dérive des flux et les grilles horaires.

Les questions de fond demeurent,

la situation des personnels est préoccupante

Malgré cette écoute, chacun peut constater que l’ampleur des problèmes que nous rencontrons dans nos classes nécessiterait une politique beaucoup plus ambitieuse et des moyens très importants pour l’accompagner. Les débats qui clivent profondément l’opinion, les spécialistes

et notre propre milieu sur la façon d’aborder la démo- cratisation des études et sur l’intérêt même de les démo- cratiser, faute d’être poussés jusqu’au bout avec tous ceux qui sont partie prenante, laissent la porte ouverte à des décisions sur les collèges, les lycées, la voie tech- nologique, les programmes, les pratiques d’enseigne- ment, qui n’emportent pas la conviction et contiennent de réels dangers de voir la démocratisation régresser et la qualité de la formation en pâtir.

A l’évidence, la souffrance professionnelle et les diffi- cultés parfois insurmontables du métier constituent un frein considérable à tout progrès. L’enquête que nous venons de mener sur les fins de carrière le confirme de façon souvent pathétique (voir article ci-dessous). Les conditions de travail difficiles sont le premier facteur influençant l’âge de départ en retraite, dans les collèges plus encore que dans les lycées.

Considérer que les personnels de l’enseignement n’ont pas droit à la réduction du temps de travail qui doit entrer en application en janvier, traîner les pieds pour ceux – CO- Psy et CPE – qui dépassent de fait le seuil des 1 600 heures annuelles fixé par la Fonction publique, c’est vrai- ment faire injure à nos métiers. Le gouvernement continue de considérer qu’on peut encore et toujours nous pressu- rer et allonger indéfiniment notre temps de travail. Toutes les réformes depuis vingt ans n’ont fait qu’augmenter le nombre de classes et d’élèves à prendre en charge, com- plexifier nos tâches, augmenter le nombre des réunions et le temps passé dans l’établissement. Le budget 2002 qui vient d’être voté par la majorité et qui a été peu critiqué par l’opposition traduit cette conviction. Comment s’étonner alors que le ministre nie publiquement la faible attractivité de notre métier et le fléchissement continu du nombre de

FINS DE CARRIÈRE

Une enquête passionnante et alarmante

L’enquête lancée le mois dernier par le SNES a eu un grand succès, puisque près de 3 500 réponses nous sont parvenues. Nous voudrions ici remercier les collègues du temps consacré à remplir le questionnaire et aussi parfois à le compléter de réponses plus person- nelles d’un grand intérêt. Bien sûr, ce sont surtout les plus âgés qui se sont senti directement concernés ; mais des centaines de moins de trente ans ont également donné leur point de vue.

L’analyse de ces données va prendre du temps, car le contenu est très riche. Mais quelques tendances nettes et alarmantes se dessinent. En premier lieu, même avec l’ac- tuelle durée de cotisation (37,5 annuités), la question des retraites va devenir très sérieuse pour beaucoup de col- lègues car, très souvent, du fait d’une entrée plus tardive dans le métier (moyenne d’âge aux concours externes : 26 ans), les plus jeunes devraient travailler jusqu’à 62 ou 63 ans au moins pour partir avec une retraite à taux plein. Mais tout indique qu’ils ne le feront pas.

Dans leur majorité, en effet, les collègues qui ont répondu veulent partir en retraite le plus vite possible, malgré le manque à gagner que cela peut entraîner. Ils justifient cette décision par la dégradation des conditions de tra- vail, l’usure, l’alourdissement de la charge de travail, la multiplication d’innovations inefficaces et déstabili- santes. Pointe également une grande amertume à l’égard

de l’institution, notamment le manque de reconnais- sance du travail et des efforts d’adaptation accomplis.

C’est en collège et parmi les professeurs certifiés et PEGC que ce malaise est le plus fort.

Face à cette situation, beaucoup espèrent rendre leur vie professionnelle moins difficile grâce au temps partiel, au CFA et à la CPA. Ils aimeraient pouvoir bénéficier de fins de carrière aménagées et d’une mobilité en milieu de carrière permettant de se ressourcer. Satisfaire ces aspi- rations, tout en améliorant les conditions de vie des col- lègues et la qualité du service rendu au public, permet- trait à plus de collègues de travailler jusqu’à 60 ans, ce qui serait bon pour le financement des retraites.

Arnaud Parienty

Conseil d’orientation des retraites : éclairer les débats

et non pas les trancher

Le Conseil d’orientation des retraites vient d’engager l’examen de la troisième partie de son projet de rapport concernant ses propositions sur l’avenir des retraites dont la remise au Premier ministre est attendue dans la première semaine de décembre.

D’un côté, les derniers documents soumis à la discussion mettent positivement l’accent sur les principes du système de répartition ; ils reflètent la qualité et l’intérêt de nombreuses études et discussions conduites au sein du Conseil et identifient un éventail assez large des choix possibles.

Mais d’un autre, ils s’accommodent de l’affaiblissement programmé des taux de remplacement pour les salariés du privé du fait des réformes intervenues depuis 1993 et présentent la généralisation des 40 annuités aux fonctionnaires comme inévitable.

Si elle était maintenue, une telle présentation changerait la nature du rapport et porterait atteinte à la crédibilité du COR. A la veille des ultimes réunions de travail prévues, la FSU vient de rappeler que la fonction du COR est en effet de développer la réflexion la plus ouverte possible pour faire émerger les termes des débats et non pas les trancher.

UNE GRÈVE POUR NOTR

Débloquer la situation,

obtenir des négociations et des résultats

candidats présents aux concours dans de nombreuses dis- ciplines générales et technologiques ?

Aucun des dossiers décisifs concernant notre charge et notre temps de travail, nos carrières, notre mobilité pro- fessionnelle, l’évolution de nos tâches, notre formation continue n’est ouvert. Nous savons d’expérience que, faute de les traiter sur le fond, on verra réapparaître les projets que nous avons fait mettre en veilleuse et cela quels que soient les résultats des urnes. En retour, la crise du métier va s’approfondir ; elle nourrira inévita- blement le recours à la précarité sous toutes ses formes.

C’est le moment d’agir

Laisser passer l’échéance de janvier, ce serait reconnaître implicitement qu’il n’y a pas de légitimité à revendiquer d’être concernés par la RTT ; ne pas agir maintenant, c’est aussi hypothéquer l’avenir. La plate-forme validée par la consultation est volontairement resserrée aux urgences de notre métier. Elle est la première étape pour améliorer

la situation de toutes les catégories. Elle inclut des reven- dications qui profiteront aux personnels comme aux élèves.

L’action de grève du 10 décembre est celle de toute la FSU.

Nous l’avons construite patiemment dans la fédération ; nous poursuivons opiniâtrement nos contacts unitaires pour qu’elle s’étende. Ce n’est pas une grève isolée. Elle s’insère dans un dispositif d’action qui inclut aussi les jour- nées banalisées collège que nous avons obtenues et qu’il faut investir syndicalement, le colloque des 11 et 12 jan- vier et ce que nous pourrons décider ensemble au plan de l’action nationale qui devra nécessairement se développer, en particulier au moment des préparations de rentrée.

Nous savons que nous gagnerons si nous parvenons à sen- sibiliser l’opinion aux difficultés de nos métiers. Il faut profiter de la grève pour témoigner de nos problèmes, pour faire connaître nos solutions. L’exemple d’autres corps de métier soumis aussi aux évolutions, à la crise sociale, à des missions nouvelles, comme les personnels de santé, montrent qu’ils conduisent des mouvements vic- torieux parce qu’ils ont l’appui profond de la population.

Resserrer les liens avec les parents est un passage obligé.

A chacun de convaincre autour de lui qu’un mouve- ment de longue durée est possible sur ces thèmes.

Denis Paget La souffrance professionnelle

et les difficultés parfois insurmontables du métier constituent

un frein considérable à tout progrès.

Laisser passer l’échéance de janvier, ce serait reconnaître implicitement qu’il n’y a pas de légitimité à revendiquer

d’être concernés par la RTT.

©CLÉMENTMARTIN©CLÉMENTMARTIN

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L’USNO556 -17 NOVEMBRE 2001-3

Une plate-forme centrée sur

le métier et la réussite des jeunes

A

u mois de juin, puis en septembre, le conseil national du SNES considère comme néces- saire de recourir à la grève. Il la veut la plus large et la plus unitaire possible, au niveau de la FSU évidemment, mais aussi de l’ensemble de l’éducation et pourquoi pas de la fonction publique. Le conseil fédéral de la FSU de sep- tembre arrête le principe d’une manifestation nationale pour la transformation du système édu- catif et décide de rechercher toutes les conver- gences possibles pour aller à la grève. Les contacts n’aboutissent ni au niveau fonction publique, ni au niveau éducation, même si le SGEN propose aujourd’hui de relancer le collectif «Tous pour l’emploi». C’est dans ces conditions que la FSU appelle le 15 octobre ses syndicats nationaux à consulter les personnels. La CA du SNES décide le 17 octobre une consultation individuelle des syndiqués dont elle fait la synthèse le 13 novembre. Au bureau fédéral du 13 novembre, tous les syndicats de l’éducation de la FSU (SNES, SNUIPP, SNEP, SNESUP, SNASUB, UNATOS notamment), y compris l’enseignement agricole (SNETAP) et Jeunesse et sports (EPA) se prononcent pour la grève. Pour tenir compte de diverses contraintes la date du 10 décembre est finalement retenue.

Bernard Boisseau

La grève et le plan d’action décidés par la CA du SNES du 14 novembre

(Extraits de la motion)

La CA nationale du SNES estime que la décision prise par le BDFN de la FSU du 13 novembre à laquelle le SNES a beaucoup contribué, d’aller à la grève le 10 décembre, est une étape pour débloquer la situation, obtenir des négociations et des acquis dans la prochaine période.

La CA confirme la plate-forme qui fait l’accord des collègues ayant répondu à la consultation :

• pour réduire la charge et le temps de travail ;

• rendre nos métiers plus attractifs et plus respectés.

Il la concrétisera par un dossier revendicatif précis sur les différentes composantes de nos métiers.

Elle appelle les sections du SNES à se mobiliser pour assurer le succès de cette grève et pour en décider les suites si le ministère n’ouvre pas de discussions sérieuses sur ces deux volets.

La consultation est riche de propositions pour la suite de l’action ; la CA appelle les collègues à poursuivre le débat sur les perspectives possibles au 2etrimestre.

Le SNES profitera du jour de la grève pour faire connaître à l’opinion les conditions d’exercice de nos métiers d’enseignants, de CPE, de CO-Psy, de MI-SE, d’aides-éducateurs, en favorisant les témoignages sur les difficultés rencontrées et en les faisant largement connaître sous des formes dynamiques (contacts avec la presse, actions spectaculaires de dédoublements dans cette période, tracts...).

Les sections du SNES utiliseront aussi à cette fin les témoignages contenus dans la consultation et dans le questionnaire « fin de carrière ».

Le SNES appelle les sections départementales et académiques à réunir les aides-éducateurs dans la prochaine période, à préparer une montée à Paris des élus du SNES et du SNUIPP en janvier...

Le colloque des 11 et 12 janvier est une suite importante de l’action sur nos métiers et la réussite des élèves. Il faut en faire un moment fort de réflexion, de prospective et de revendication pour nos métiers.

Elle appelle également les collègues à se saisir des journées banalisées collège pour faire valoir les revendications du SNES, contester les bases de la réforme et l’absence de moyens pour la concevoir. Le SNES intervient pour qu’une période nationale soit arrêtée; en tout état de cause, les S1 en concertation avec les personnels concernés agiront pour imposer leur date et leurs thèmes de travail si l’administration tentait d’esquiver la consultation.

Le SNES diffusera largement un 8 pages contenant ses propositions et les questions à débattre. Il assurera la collecte des synthèses à tous les niveaux et fera connaître les délibérations des collègues en direction des médias, des élus et des décideurs, avec l’objectif de peser plus fortement sur les décisions que prendra le ministre pour la rentrée 2002.

P

our remettre le système éducatif dans une dynamique de progrès, pour qu’il joue pleinement son rôle de service public en faveur de la

formation, de la qualification et de l’égalité, il est urgent de donner aux personnels le temps et les moyens d’enseigner et d’éduquer dans des conditions adaptées à un enseignement de masse et de qualité ; il est urgent de rendre nos métiers plus attractifs, en renforçant leur intérêt, leur rôle de conception et leurs garanties statutaires.

RE MÉTIER : POURQUOI ?

Les décisions

Réduire la charge et le temps de travail

• Réduire le nombre d’élèves et de classes à prendre en charge par une série de mesures pédagogiques et par la réduction des effectifs, pour ne plus dépasser 24 au collège, 20 en ZEP, 30 au lycée.

• Parvenir à des maxima de service qui ne dépassent jamais 17 heures pour les certifiés.

• Introduire un temps de concertation dans les services.

• Reconnaître un droit à la formation continue sur le temps de service.

• Traduire concrètement la RTT pour les documentalistes, les CPE et les CO-Psy.

Rendre nos métiers plus attractifs et plus respectés

• Mettre fin à la précarité, ouvrir des prérecrutements et porter à 30 000 le nombre des places aux concours, incluant les besoins de remplacement.

• Revaloriser les traitements et notamment ouvrir une négociation sur les grilles indiciaires en prenant appui sur les agrégés, eux-mêmes revalorisés, comme corps de référence.

• Régler le contentieux des collègues actifs et retraités qui n’ont pas ou qui ont peu bénéficié des mesures de 1989.

©CLÉMENTMARTIN

Question centrale de notre plate- forme, la réduction de la charge et du temps de travail des person- nels du secondaire constitue une prio- rité absolue.

Tandis que le ministère de l’Education nationale est toujours aux abonnés absents, que les négociations ne sont même pas engagées pour les catégories dont les maxima hebdomadaires excè- dent 35 heures, les témoignages des collègues, les remontées de la consul- tation, les différentes enquêtes menées par le SNES convergent pour exprimer la lassitude générale devant les diffi- cultés croissantes de nos métiers. Le questionnaire sur les fins de carrière confirme ce que nous pressentions sur l’augmentation des demandes de temps partiel, l’aspiration à partir en retraite dès que possible, révélatrices de la souf- france professionnelle et de la pénibi- lité de nos métiers.

On voit bien que sont fortement imbri- quées les problématiques de l’amélio- ration des conditions de travail et la RTT ; notre charge de travail dépend en effet de différents paramètres tels que le nombre d’élèves et de classes à prendre en charge chaque semaine, le nombre de niveaux, les possibilités d’un temps suffisant avec les élèves dans des situations pédago-

CHARGE ET TEMPS DE TRAVAIL

Réduction prioritaire

giques diversifiées. Les commentaires accompagnant la consultation évoquent pêle-mêle la revendication de la limita- tion des effectifs, la nécessité de dédou- blements et de groupes notamment en LV et dans les disciplines expérimentales, l’urgence d’améliorer les conditions d’enseignement en ZEP.

La formule de « vraie RTT » lancée par quelques collègues dit bien la vivacité de la revendication mais aussi les méfiances à l’égard d’une RTT qui se traduirait par un simple aménagement des ser- vices voire une réduction des horaires d’enseignement des élèves, ou, autre variante, une plus grande flexibilité.

C’est pourquoi nos propositions sont fondées sur une définition nationale et hebdomadaire des obligations de ser- vice, mettent en avant des priorités concernant les taux d’encadrement, le doit à formation continue sur le temps de travail, l’intégration d’un temps de concertation dans le service à disposi- tion des équipes. Elles rappellent fer- mement que pour donner du temps libre aux collègues, financer une véritable réduction du temps et de la charge de travail, il faut créer des emplois et pro- grammer les recrutements. Nous avons alerté sur ce dernier point, insisté auprès du ministre de l’Education nationale

pour que se mette en place un disposi- tif de prérecrutements incitatif.

Nos objectifs demeurent ceux d’un abais- sement des maxima de service, inchangés depuis les décrets de 1950, chiffrés à 15 heures pour les non-agrégés, 14 heures pour les agrégés, ce processus débouchant à terme sur l’unification des services.

Pour permettre la programmation des postes nécessaires, nous demandons dans l’immédiat qu’aucun service n’ex- cède 17 heures pour les non-agrégés, l’abaissement des maxima horaires des CPE et des CO-Psy, des mesures favo- risant l’entrée dans le métier, la prise en compte des spécificités de certaines situations d’enseignement (ZEP...) et l’extension des décharges statutaires.

Après des années d’actions menées par le SNES avec les enseignants des dis- ciplines artistiques, enfin les maxima horaires des enseignants d’éducation musicale et d’arts plastiques ont été modifiés. C’est l’ensemble des ensei- gnants et des autres membres de la communauté éducative qui doivent désormais bénéficier de la RTT, exi- gence sociale légitime, outil indispen- sable d’une attractivité renouvelée de nos métiers. Pesons ensemble pour obtenir satisfaction.

Frédérique Rolet

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Des colloques pour débattre

Principaux enseignements

L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07 Directeur de la publication : Gérard Anthéaume - Compogravure : CAG, Paris - Imprimerie : SIEP, Bois-le-Roi (77) - N° CP 1578 D 73 - ISSN n° 0751-5839

C

e sont finalement 4 486 syndi- qués qui ont donné leur avis sur les questions que posait la CA du SNES du 17 octobre. C’est un résultat appréciable qu’il faut mettre à l’actif du SNES à tous ses niveaux et qui l’est d’autant plus que les délais impartis étaient particulièrement courts. Ce résultat est d’autant plus intéressant qu’il traduit à 85 % des avis collectifs après des consultations organisées, le plus souvent après dis- cussion, par les S1 (un peu plus de 500). A noter aussi l’appétit d’ex- pression dont font preuve les nom- breux collègues qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour assortir leurs réponses de remarques et propositions très détaillées. A l’évidence, la consul- tation dont les résultats sont sans ambiguïté a suscité un premier mou- vement de mobilisation, même s’il reste encore beaucoup de travail pour le transformer en un mouvement de grève réussi.

La plate-forme

C’est la question qui suscite les contributions les plus riches. Le taux d’adhésion à la plate-forme propo- sée (91,8 %) valide le choix fait de

structurer la plate-forme autour de deux axes seulement (attractivité du métier et réduction de la charge de travail) afin d’en améliorer la lisibi- lité. En même temps, près du quart des avis expriment des désaccords au moins partiels avec la plate-forme pour des raisons souvent très contra- dictoires, qui confirment l’image d’une profession très éclatée que don- naient déjà tous les récents sondages et consultations. Les avis divergent d’abord et surtout sur la question de la RTT. Certains reprochent au SNES de ne pas en avoir suffisamment parlé.

Ou même contestent le choix que nous avons fait d’articuler RTT et réduction de la charge de travail dans nos métiers. D’autres nous repro- chent d’en parler trop parce que le sujet est trop « catégoriel » ou parce que le sujet est dangereux (des négo- ciations éventuelles ne pourraient que se traduire par une dégradation de la situation des personnels). Le deuxième sujet de préoccupation reste celui de nos missions. Le débat reste vif, en schématisant à l’excès, entre ceux qui considèrent que le syndicat doit prioriser la défense des savoirs en récusant toute activité qui n’est pas de l’enseignement et ceux qui, souvent en partant des difficultés auxquelles ils sont confrontés, souhaitent que soient reconnues et intégrées dans leur service d’autres formes d’activité comme la concertation ou la forma- tion continue.

Grève

72 % d’avis positifs. L’avis rendu est clair. Avec des variations importantes suivant les académies (plus de 80 % à Clermont, Créteil, Paris, Rennes, mais pas plus de 65 % à Dijon, Amiens, Nantes, Nice et Versailles). La minorité qui s’exprime négativement avance comme raisons l’« inefficacité » de la grève de 24 h, le manque d’unité, les délais trop rapprochés pour la préparer

sérieusement. Dans l’esprit de beau- coup, les grèves fonction publique de l’an dernier sur les salaires semblent avoir effacé, par leur échec, les grèves pourtant particulièrement réussies de l’année précédente qui avaient précédé le départ de Claude Allègre. Mais ce qui est le plus frappant, c’est le grand nombre de ceux qui craignent qu’une telle grève nuise encore un peu plus à l’image des enseignants et l’expres- sion d’un véritable malaise enseignant qui affleure dans de très nombreuses contributions. L’un d’entre eux dit

« nous sommes aux avant-postes de la société dans la confrontation avec la difficulté sociale et nous ne sommes pas reconnus ».

Beaucoup avancent l’idée d’actions visant à bloquer le système (grève administrative, grève des notes). Nous reviendrons dans une prochaine US sur ces formes d’action qui suscitent régulièrement débat.

Les suites

Le souhait que l’action ne soit pas sans lendemain est évidemment très large- ment partagé. En cas de refus du minis- tère d’ouvrir des négociations, une nou- velle grève est envisagée. Beaucoup, en même temps, ont très présentes à l’es- prit les prochaines échéances électo- rales, ce qui suscite deux réactions.

Pour les uns, il faut sanctionner ou en tout cas faire pression sur le gouverne- ment actuel. Pour d’autres, plus nom- breux, la période est particulièrement bien choisie pour faire connaître nos propositions à l’opinion , d’où l’idée d’une manifestation nationale.

1. Plate-forme

Accord Désaccord

Exprimés 4 009 Exprimés 846 Oui 89,5 % Désaccord total 8,2 % Non 10,5 % Désaccord partiel 91,8 %

2. Avec la FSU, le SNES propose le recours à la grève dans tout le secteur de l’éducation, située entre le 26 novembre et le 6 décembre

Accord et décidés à s’y engager

Exprimés 4192

Oui 72,5 %

Non 27,5 %

3. Si le ministère de l’Education nationale persiste à ne pas ouvrir

de négociations, quelles suites proposez-vous ? Nouvelle grève Manifestations Exprimés 2 843 Exprimés 3 126 Oui 72,1 % Régionales 36,9 %

Non 27,9 % Nationale 63,1 %

RÉSULTATS DE LA CONSULTATION

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