FICHE 3 L’ÉTAT DU SYSTÈME ÉDUCATIF

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L’ÉTAT DU SYSTÈME ÉDUCATIF

LES CONDITIONS DE LA RENTRÉE

1. COLLÈGE : UNE RENTRÉE TOUJOURS SOUS TENSION

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Maillon déjà « faible…ment doté », le collège a vu son taux d’encadrement s’effondrer entre 1999 et 2010 : de 12,9 à 15 élèves par enseignant (contre une moyenne OCDE passant de 15,2 à 13,7).

Les écarts de réussite ont continué de se creuser : l'influence de l’origine sociale sur la réussite scolaire est particulièrement forte en France : sur 34 pays de l’OCDE, elle n'est plus forte en 2011 que dans un seul pays (la Nouvelle Zélande). Pour le SNES-FSU, il faut donner au collège, sans attendre les effets de la priorité au 1^er degré, les moyens et pédagogiques de faire entrer tous les élèves dans les enseignements du 2^nd degré pour les conduire à des poursuites d’études réussies.

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Les créations de postes, qui marquent une inversion de la tendance de ces dernières années, ne compenseront pas cependant la poursuite de la hausse démographique au collège avec une prévision du ministère de + 3187 élèves.

Les effectifs par classe resteront donc particulièrement lourds, voire s’alourdiront encore, rendant d’autant plus difficile un travail des personnels au plus près des élèves.

L’économie de plus de 20 M€ réalisée sur les crédits pédagogiques conduit à des difficultés de renouvellement des manuels scolaires ; le budget consacré aux bourses et aux fonds sociaux, après des années de coupes claires, est insuffisamment abondé pour améliorer significativement les conditions de vie des élèves.

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Malgré son rejet par la profession, le Ministre maintient le LPC jusqu’à la mise en place du nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Or ce livret est impossible à renseigner sérieusement et n'est lisible ni pour les parents, ni pour les élèves. Il pose d'importants problèmes pédagogiques, éducatifs, et d'évaluation. Le SNES-FSU en demande l'abandon. La grande conférence nationale sur l'évaluation des élèves de décembre prochain devrait être l’occasion d’aborder la question de l’articulation du Diplôme national du brevet avec l’évaluation du socle.

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Les Sections d’enseignement général et professionnel sont implantées dans les collèges. Elles accueillent des élèves présentant des « difficultés d’apprentissage graves et durables ». L’admission est décidée par le rectorat, avec l’accord des parents. Le nombre de place est actuellement en diminution, du fait de manque de moyens, et d’absence de politique de valorisation vis-à-vis des parents. Or elles jouent un rôle important dans le traitement de la difficulté scolaire.

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2. LYCÉE: ENCORE UNE RENTRÉE DIFFICILE

En lycée, les années se suivent et se ressemblent : la rentrée est cette année encore rendue compliquée par la poursuite de la hausse des effectifs par classe à moyens constants voire diminuant.

*La hausse des effectifs : les classes de 2nde GT sont de plus en plus surchargées. Les effectifs ont été sous- évalués, et les établissements sont amenés soit à faire des classes pléthoriques (35 élèves et plus), soit à créer des classes sans moyens suffisants (pressions aux heures supplémentaires pour les enseignants, groupes à effectifs réduits…à 24 élèves…).

* La structuration des enseignements et les programmes issus de la réforme de 2010 ne sont toujours pas remis en cause par le ministre, même si filtrent les premiers éléments d’un bilan officiel plutôt négatif:

- échec quant à l’objectif de dé-hiérarchiser les voies et les séries

- heures d’accompagnement personnalisé n'ayant pas atteint leur objectif.

- impossibilité de tirer bilan de l’autonomie des établissements et de ses conséquences, tant les données sont éparses.

Le ministère a évoqué l’ouverture début 2015 d’un bilan partagé de la réforme.

3. VOIE TECHNOLOGIQUE

Les conditions de rentrée dans les séries technologiques seront dégradées à la même hauteur, voir davantage, que dans les séries générales. La réforme a mis enseignants et élèves en difficulté face à des spécialités de formation et des contenus, qu’il aurait fallu revoir rapidement. Cela concerne les formations industrielles (STI2D), de sciences sanitaires et sociales (ST2S), et dans une moindre mesure de sciences de gestion (STMG). La finalité de ces séries est aujourd’hui mise en difficulté, à la fois en termes de parcours de formations qu’en terme de poursuites d’études : trop souvent, les jeunes ne perçoivent pas le sens de ce que l’on leur enseigne, et les enseignants souffrent. Le suicide du collègue de Marseille en septembre 2013, reconnu comme imputable au service, en a apporté la preuve dramatique.

Face à cette situation, et suite aux interventions du SNES-FSU, le ministère a apporté quelques réponses aux difficultés rencontrées au baccalauréat en STI2D (barème et grille d’évaluation de certaines épreuves), mais dans les autres séries, et en particulier en ST2S, certaines pratiques lors des corrections et des harmonisations restent inacceptables.

A l’initiative de la FSU et sous l’impulsion du CHSCTM (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ministériel), le ministère a lancé une vaste enquête sur les effets de la réforme pour les enseignants de STI2D. Le bilan qui sera publié dans les prochains jours, semble faire apparaître un important déficit en termes de formation, un manque d’accompagnement et un non respect de la qualification des enseignants. Ceux-ci sont majoritairement mis en difficulté par les contenus même de la réforme. Il reviendra au ministère d’en tirer toutes les conséquences pour une révision de fond de cette réforme.

Enfin, la DGESCO (Direction générale des affaires scolaire du ministère) semble indiquer que la réforme n’a pas atteint ses objectifs : meilleure préparation des jeunes à l’enseignement supérieur, accroissement notable d’orientation vers les formations industrielles. Le SNES-FSU estime que la réforme elle-même est responsable de ces échecs, mais également des difficultés rencontrées par les enseignants, et donc exige toujours sa remise à plat.

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