Les moyens du système éducatif
LA DEPENSE INTERIEURE D'EDUCATION (DIE)
De 1995 à 2005 la part des dépenses d’éducation par rapport aux richesses produites est passée de 7,6
% à 6,9 %. Si la part des dépenses d’éducation dans le PIB avait été maintenue en 2005 au niveau de 1995, l’éducation dans notre pays disposerait aujourd’hui de 13 milliards d’euros de plus. Le budget du ministère de l’Éducation nationale disposerait alors de 7,2 milliards d’euros supplémentaires soit 12,8 % de plus que le budget 2007 voté par le Parlement. Ainsi le maintien de la situation de 1995 permettrait, par exemple, de traiter les situations les plus difficiles sans recourir à une augmentation du temps de travail des enseignants du second degré comme le fait aujourd’hui le ministère.
En 10 ans, la part des dépenses supportées par les familles est passée de 6,9 % à 7,6 % de la DIE et celle assurée par les collectivités territoriales (à compétences égales dans le domaine scolaire) est passée de 20 % à 21,2 %. Cette tendance ne peut qu’engendrer plus d’inégalités.
Le SNES demande que soit acté l’objectif de 10 % du PIB consacrés à la DIE et qu’au moins les deux tiers de cette dépense soient assurés par le budget de l’État si l’on veut la garantie d’égalité. La première étape serait de revenir rapidement au niveau atteint en 1995.
LE BUDGET 2007
Dans le second degré, les choix budgétaires conduisent notamment à la suppression de l’équivalent plus de 2 500 emplois pour la rentrée 2007 au titre des évolutions démographiques.
Le SNES estime que la baisse des effectifs prévue à la prochaine rentrée devrait au contraire permettre d’utiliser les moyens ainsi dégagés pour renforcer l’encadrement éducatif avec un effort particulier en direction des établissements et des élèves en difficulté.
Par ailleurs le financement du passage de l’augmentation du point d’indice de 0,5 à 0,8 % appliqué en février dernier est prévu à budget constant.
Il en est de même concernant le financement des heures rétablies dans les établissements suite à l’abrogation du décret Robien.
Le SNES estime donc indispensable qu’une loi de finance rectificative prenant en compte ces trois éléments soit votée durant l’été.
LE BUDGET 2008
Même s’il est prévu une diminution globale des effectifs du second degré jusqu’à la rentrée 2009, cette baisse se ralentit très nettement par rapport à celles observées ces dernières années et sera suivie dès 2010 d’une augmentation tous les ans, dans tous les secteurs et au moins jusqu’à la rentrée 2015.
Le SNES estime nécessaire d’anticiper cette hausse dès maintenant : que les moyens dégagés par la baisse démographique ne soient pas amputés du budget 2008 mais utilisés pour améliorer les conditions d’encadrement et l’offre de formation, dans les zones difficiles et aussi dans tous les établissements où les suppressions de postes des années passées ont conduit à un appauvrissement de cette offre bien au-delà des suppressions de classes liées à la baisse des effectifs (suppressions d’options, de soutiens …).
Ce budget devra également prendre en compte le financement en année pleine du rétablissement des heures statutaires lié à l’abrogation du décret Robien.
La nécessaire revalorisation du métier d’enseignant doit trouver sa traduction dès le budget 2008.
RECRUTEMENTS
Juin 2007 LES PROPOSITIONS DU
SNES
POUR LE SECOND DEGRE ET SES PERSONNELS
Depuis deux ans le nombre de départs à la retraite est supérieur de 5 000 à celui des nouveaux recrutements. De plus, toutes les études montrent que d’ici 2010 le pays manquera cruellement d’étudiants ayant atteint le niveau bac +4. Enfin, les effectifs du second degré vont à nouveau augmenter dès les prochaines rentrées, comme on commence à l’observer déjà sensiblement en collège.
À ne pas vouloir anticiper ces difficultés, on court le risque de connaître dès le début des années 2010 une crise de recrutement telle que l’Éducation nationale se trouvera dans l’impossibilité de recruter les enseignants qualifiés dont elle aura besoin.
Le SNES demande une programmation pluriannuelle des recrutements.