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Submitted on 3 Feb 2011
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Schizophrénie et vieillissement
F. Galland, I. Jalenques
To cite this version:
F. Galland, I. Jalenques. Schizophrénie et vieillissement. Annales Médico-Psychologiques, Revue Psychiatrique, Elsevier Masson, 2009, 167 (6), pp.476. �10.1016/j.amp.2009.06.003�. �hal-00562286�
Accepted Manuscript
Title: Schizophr´enie et vieillissement Authors: F. Galland, I. Jalenques
PII: S0003-4487(09)00185-1
DOI: doi:10.1016/j.amp.2009.06.003
Reference: AMEPSY 1043
To appear in: Annales Médico-Psychologiques
Please cite this article as: Galland F, Jalenques I, Schizophr´enie et vieillissement, Annales medio-psychologiques(2008), doi:10.1016/j.amp.2009.06.003
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FMC
Schizophrénie et vieillissement Aging in schizophrenia F. Galland a, b, *, I. Jalenques a, b
a CHU Clermont-Ferrand, Service de Psychiatrie de l'Adulte A et Psychologie médicale, Pôle de Psychiatrie, F-63003 Clermont-Ferrand, France.
b Clermont Université, Université d'Auvergne Clermont 1, UFR Médecine, Equipe d'Accueil 3845, F-63001 Clermont-Ferrand, France.
Auteur correspondant : F. Galland, Service de Psychiatrie de l'Adulte A et Psychologie médicale - Pôle de Psychiatrie / CHU de Clermont-Ferrand - BP 69 - 63003 Clermont-Ferrand Cedex 1, France.
Faculté de Médecine / Université d'Auvergne Clermont 1 - Équipe d'accueil EA 3845 – 28 place Henri Dunant - BP 38 - 63001 Clermont-Ferrand Cedex 1, France.
Tél : 04 73 752 105 / 04 73 754 576 Fax : 04 73 754 571
E-mail : fgalland@chu-clermontferrand.fr
Résumé
Le processus de la sénescence conduirait à une certaine homogénéisation des formes cliniques variées constatées à un âge plus jeune. La synthèse des travaux a montré que les déficits cognitifs restent relativement stables à la suite de la première décompensation de la maladie. La présence de troubles cognitifs est associée à un mauvais pronostic général de la maladie, en particulier fonctionnel. Sont également associés à un plus mauvais pronostic cognitif : les symptômes négatifs, le niveau de QI prémorbide, l’institutionnalisation.
Mots clés: Schizophrénie ; Sujet âgé ; Troubles cognitifs.
Abstract
The variation of functional decline in schizophrenia appears to be higher in late life.
The cognitive and functional deficits commonly seen in younger schizophrenic patients appear
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to worsen in some cases in late life, while other patients appear to have a stable course of illness without functional decline, and still others are reported to have essentially no residual symptoms in their later life. Cognitive and functional deficits appear to worsen more significantly in patients suffering a lifetime course of severe functional deficit.
Keywords: Cognitive deficits; Elders; Schizophrenia
Plusieurs travaux ont été consacrés à l’évolution de la schizophrénie sur le long terme, mais peu ont abordé la question du vieillissement.
1. Données épidémiologiques
La prévalence de la schizophrénie dans la population générale est estimée entre 0,2 et 1 % [13]. Une plus faible prévalence chez les personnes âgées peut s’expliquer de diverses manières : surmortalité des schizophrènes à un âge jeune par suicide (risque 12 fois plus important qu’en population générale) et maladies cardiovasculaires et respiratoires, rémission symptomatologique suffisante pour rendre les sujets difficilement détectables à un âge plus avancé, perte progressive du contact avec le système de soin.
Notre propos et notre étude porteront sur la forme classique de schizophrénie ayant débuté à l’âge adulte.
2. Spécificités cliniques
L’expression clinique se modifie avec l’âge. Les symptômes positifs (hallucinations, délire, troubles de la pensée, troubles du comportement) tendent à diminuer en intensité, pouvant aller même jusqu’à l’extinction. Les symptômes négatifs (émoussement affectif, maniérisme, repli, désorganisation conceptuelle, pauvreté du discours) persistent avec l’avancée en âge. Le processus de la sénescence conduirait ainsi à une certaine homogénéisation des formes cliniques variées constatées à un âge plus jeune.
Sous l’influence du vieillissement, il y aurait ainsi une évolution clinique favorable dans environ 50 % des cas [15]. Une amélioration significative voire une rémission complète des symptômes ont été observées dans 20 à 29 % des cas ; des troubles résiduels mineurs plus ou moins indifférenciés sont retrouvés dans 24 à 33 % des cas [5].
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Des facteurs ont été associés à une évolution clinique favorable: une bonne adaptation sociale prémorbide, une personnalité prémorbide moins altérée, un début brutal par une symptomatologie productive [15].
Le rôle propre du vieillissement dans ces constatations n’a pas encore été clairement établi.
3. Question de la cognition
Diverses critiques méthodologiques peuvent être faites à l’encontre des études sur le sujet (différences dans les tests utilisés, la taille des échantillons, le stade de la maladie…), dont les résultats sont parfois contradictoires [11]. La synthèse des travaux de type longitudinal portant sur des périodes d’observation de 2 à 16 ans a montré que les déficits cognitifs restent relativement stables à la suite de la première décompensation de la maladie [12,16]. Les déficits neuro-psychologiques semblent ainsi précéder les symptômes cliniques, pour devenir plus marqués à l’installation de la maladie, mais sans détérioration évolutive par la suite [6,7,14]. Le déficit constaté lors du début des troubles s’avère même partiellement réversible chez bon nombre de sujets [10].
Les données les plus modernes insistent sur l’hétérogénéité de l’évolution de la schizophrénie, les études mettant en évidence le sous-type de schizophrénie
« kraepelinienne » (évolution dégénérative et mauvais pronostic) chez environ 15 % des malades [9]. Soixante pour cent présenteraient une détérioration moyenne, 18 % une détérioration modérée [2]. Ces résultats contredisent l’évolution dégénérative inéluctable décrite initialement pour bonne partie des patients.
La présence de troubles cognitifs est associée à un mauvais pronostic général de la maladie [8], en particulier fonctionnel [4]. Sont également associés à un plus mauvais pronostic cognitif : les symptômes négatifs de la schizophrénie [1], le niveau de QI prémorbide[8], l’institutionnalisation [11].
Il n’y a pas de réel consensus quant à la nature précise de l’altération cognitive et neuropsychologique. Elle concerne principalement l’attention, les fonctions exécutives et mnésiques. La stabilité temporelle des performances soulève la question du rapport de certaines de ces fonctions avec la symptomatologie présentée par le patient. Ainsi :
- la mémoire à court terme semble être un indicateur d’état (d’épisode);
- la plupart des autres déficits cognitifs s’accentuent lors des épisodes aigus mais ne disparaissent pas après la rémission de ces derniers, ce qui peut les faire considérer comme des facteurs intermédiaires
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- seules quelques altérations pourraient réellement être considérées comme des indicateurs traits, stables avec le temps : la mémoire à long terme, ainsi que le traitement pré-attentionnel de l’information [3].
Conflit d'intérêt : aucun
Références
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