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Submitted on 1 Jan 1955
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Utilisation d’une chambre fixe pour la mesure d’une gamme étendue de puissances dans un réacteur nucléaire
J. Weill, P. Braffort
To cite this version:
J. Weill, P. Braffort. Utilisation d’une chambre fixe pour la mesure d’une gamme étendue de puis-
sances dans un réacteur nucléaire. J. Phys. Radium, 1955, 16 (2), pp.155-158. �10.1051/jphys-
rad:01955001602015500�. �jpa-00235108�
155.
UTILISATION D’UNE CHAMBRE FIXE POUR LA MESURE D’UNE GAMME ÉTENDUE DE PUISSANCES DANS UN RÉACTEUR NUCLÉAIRE
Par J. WEILL et P. BRAFFORT.
Commissariat à l’Énergie Atomique, Centres d’Études Nucléaires de Saclay.
Sommaire.
2014On met en évidence la nécessité, pour la mesure d’une gamme étendue de puissances
dans un réacteur nucléaire, de combiner la technique des chambres d’ionisation compensées et celle des filtres de rayons y (tels que les écrans de bismuth).
Un système particulier est décrit, dont la géométrie a été calculée pour que l’on suive la puissance
sur 9 décades.
PHYSIQUE 16, FÉVRIER 1955,
1. Introduction et principe général.
-La
mesure de la puissance, dans un réacteur nucléaire, s’effectue au moyen d’appareils détecteurs de neu-
trons tels que chambres d’ionisation contenant du bore, etc. Malheureusement, ces détecteurs sont
généralement sensibles aux rayons y. Un flux de y
accompagnant toujours le flux de neutrons, il importe de ne pas être gêné par le signal parasite (courant d’ionisation, par exemple) qu’ils peuvent engendrer, et ceci d’autant plus que celui-ci ne reste pas constamment proportionnel au flux des neutrons.
Nous désignerons par k le rapport : signal délivré
par la chambre et correspondant au flux des neutrons,
sur signal correspondant au flux des y. On sait que,
pour des détecteurs du type chambre d’ionisation à dépôt de bore, k est pratiquement constant, et
de l’ordre de 03 lors de marches à puissances élevées
du réacteur.
Mais, pour des marches à très faibles puissances
k peut devenir beaucoup plus petit (de l’ordre de IO-2)
en raison des activités y induites dans les matériaux du réacteur et de la chambre lors des marches anté- rieures à puissance élevée. Les résultats expéri-
mentaux montrent que la gamme des mesures de
puissance est limitée pour ces raisons à 4 ou 5 décades en-dessous de la puissance maximum [1].
Si l’on veut mesurer la puissance d’un réacteur,
par exemple entre 5o mW et 5o Mw, c’est-à-dire sur
9 décades, il convient de multiplier k par un facteur
compris entre 04 et Io5. Les chambres d’ionisation
compensées [2J permettent d’améliorer le rapport k
par un facteur compris entre 02 et I 03. Pour obtenir
une gamme de mesure de g décades, il nous faut
encore multiplier k par un facteur du même ordre.
La solution réside dans le filtrage direct du rayon- nement par un matériau très absorbant pour les y et peu absorbant pour les neutrons.
L’absorption des y augmente avec la masse ato- mique de l’absorbant. Parmi les éléments de poids atomique > 200, celui qui possède la plus faible
section efficace d’absorption pour les neutrons est le bismuth (préférable au plomb de ce point de vue).
Le bismuth a déjà été employé comme filtre des y dans les expériences de Physique nucléaire [3].
2. Absorption et diffusion des neutrons dans le bismuth. - Les sections efficaces microscopiques
du bismuth sont :
Absorption : ua
==35 mb;
Diffusion : 0-d
=9 b.
Quand on passe d’une géométrie de plan indéfini
Fig. i.
-Géométrie de plan indéfini et géométrie de canal.
à une géométrie de canal, la transmission passe de
à
où .Ia et Id sont les sections efficaces macrosco-
piques correspondant à ’7a et Ud.
On trouve
Compte tenu du volume fini de la chambre, on a intérêt à se rapprocher de la première géométrie.
Dans la géométrie de la figure 2, on utilisera
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01955001602015500
156
l’approximation d’un milieu infini à source ponc- tuelle [4]
On trouve
En fait, nous cherchons ici une géométrie qui,
pour des transmissions équivalentes, exige une
masse de bismuth minimum tout en étant d’une fabrication aisée.
Dans la solution de la figure 3, la surface incidente est grande, on réduit donc la proportion des neutrons qui vont frapper la face antérieure de la chambre,
mais on récupère des neutrons par diffusion sur des faces latérales de la chambre (voir Appendice).
3. Absorption des y dans le bismuth. -
L’absorption des y dans la matière est également
donnée par une loi du type :
On ne connaît pas bien l’énergie des y de la pile,
en particulier à la frontière du milieu multipli-
cateur. En choisissant = 0,4 on se place dans le
cas le plus défavorable (y entre 2 et 5 MeV;. au
minimum d’ionisation). Cela veut dire que le filtrage
des y sera certainement meilleur que celui que nous
indiquons ici, même en tenant compte de l’approxi-
mation assez grossière de notre calcul de diffusion
(voir Appendice).
4. Calcul de r.
-Nous posons
D’après (3) et (4), on sait que
On choisira la surface incidente telle que 4 1t S r- = l,
c’est-à-dire qu’on prendra le rayon de la surface incidente double de la distance r de cette surface à la chambre.
On doit donc avoir :
-
pour A = 104 :
-
pour A == 02 :
) I
d’où le tableau suivant : TABLEAU T.
C’est la solution 2 que nous préconisons.
En effet, si l’efficacité E neutrons/gamma de la
chambre compensée est comprise entre 102 et z o3, on
aura k = E X A compris entre 04 et io5, ce qui
nous permet bien la mesure de la puissance sur
9 décades.
5. Comportement de l’écran de bore.
-Aux
puissances élevées, on masquera la chambre par un écran mobile au bore, les neutrons sont absorbés par le bore en raison de l’existence d’une réac- tion "B (n, OC) 7Li dont la section efficace est de l’ordre de 710 barns. On a, dans 3 pour 10o des
cas [6], un iLi excité qui donne un y de 0,470 MeV
entièrement absorbé dans le bismuth. Les noyaux d’hélium et de lithium se partagent une énergie
de 2,304 MeV [7].
Pour un flux de 5. 1 o9 n/s/cm2 absorbé, à
99 pour i oo, on aura une dissipation voisine de : 5 W pour la géométrie 1 (r = a5 cm,
=5o cm);
I,25 W pour la géométrie 2 (r = I 2,5 cm, =25 cm),
valeurs très faibles en regard des dimensions de la
plaque au bore.
6. Puissances mesurables. - Par l’emploi
de la solution 2 (425 kg de Bi), le flux mesurable par la chambre est de l’ordre de 70 pour i oo du flux incident. Les chambres utilisées étant couram-
ment sensibles. à 1 o n /cm2 js, elles pourront donc
mesurer des flux correspondant de i4 nfcm2js.
Pour une chambre disposée derrière le réflecteur dans le cas d’une pile à graphite du type G1, ceci correspond à une puissance de Ioo mW (dans ce type de pile, 1 li.W nous donne environ io-3 n /s /cm2
à la périphérie du réflecteur).
La chambre d’ionisation pourra servir aux puis-
sances très élevées si l’on affaiblit le flux des neu-
trons incidents par un facteur de l’ordre de I03.
On obtiendra ce résultat en faisant venir devant l’écran de bismuth une feuille de bore d’une épais-
seur x (très constante) convenablement choisie. On doit avoir
.