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Texte intégral

(1)

Universit´e Claude Bernard Lyon 1 2009-2010

QUELQUES REMARQUESEL´ EMENTAIRES SUR LES QUOTIENTS´

Ce texte passe en revue la notion de relation d’´equivalence et de quotient de mani`ere assez informelle, avec l’espoir de faire disparaˆıtre un certain nombre de difficult´es li´ees `a des notions qui restent souvent trop abstraites. L’observation de quelques dessins (cf. pages 2 et 8) peut aider `a d´epasser ce blocage...

Pour se convaincre que l’int´erˆet (voire de la beaut´e....) de la notion de quotient, on peut d´efendre l’id´ee qu’il s’agit d’une ´etonnante manifestation de notre capacit´e `a transformer nos d´esirs en r´ealit´e : pour faire comme si diff´erents ´el´ements d’un ensemble ´etaient ´egaux, il suffit d’introduire une relation d’´equivalence appropri´ee et de construire l’ensemble quotient : tous ces ´el´ements deviennent effective- ment ´egaux !

1. Relation d’´equivalence et ensemble quotient

1.1. Relations d’´equivalence et partitions — La notion de relation d’´equivalence sur un ensemble E est rigoureusement ´equivalente `a la notion de partition de E en sous-ensembles deux `a deux disjoints.

(i) Si R est une relation d’´equivalence sur E, alors les classes d’´equivalence constituent une partition de E :

E=[

x∈E

cl(x) et cl(x) = cl(y) ou cl(x) ∩ cl(y) = ∅

(on a not´e cl(x) la classe de x). Connaissant cette partition de E, il est facile de retrouver la relation R : xRy si et seulement si x et y appartiennent au mˆeme sous-ensemble.

(ii) Si F est une famille de parties de E constituant une partition, alors la relation binaire RF sur E d´efinie par :

xRFy si et seulement si (x et y appartiennent au mˆeme sous-ensemble dans F ) est une relation d’´equivalence dont les classes sont exactement les parties de E figurant dans F .

Avoir deux formulations diff´erentes de la mˆeme notion permet de choisir le point de vue le plus ad´equat dans un probl`eme donn´e.

Exemples standard — (a) L’´egalit´e est une relation d’´equivalence et elle correspond `a la partition de E en singletons : F = {{x} ; x ∈ E}.

(b) `A l’oppos´e, `a la partition F = {E} (un seul sous-ensemble) correspond la relation d’´equivalence brutale : pour tous x, y ∈ E, xRFy.

(c) Voici un exemple plus int´eressant. Soit f : E→ F une application de E dans un ensemble quelconque F. Pour tout y∈ F, on rappelle que la fibre de f en y est le sous-ensemble

f−1(y) = {x ∈ E | f (x) = y}.

Il est manifeste que les fibres de f constituent une partition de E : E=[

y∈F

f−1(y) et f−1(y) ∩ f−1(y) = ∅ si y 6= y.

La relation d’´equivalence Rf correspondant `a cette partition est claire : xRfy si et seulement si f(x) = f (y).

1

(2)

Application — La situation (c) se rencontre souvent dans des probl`emes de d´enombrement. Si E est fini, on peut calculer le cardinal|E| de E en comptant le nombre d’ant´ec´edents de chaque ´el´ement de F, c’est-`a-dire en calculant le cardinal des diff´erentes fibres de f :

|E| =

y∈F

| f−1(y)|,

o`u | f−1(y)| = |∅| = 0 si y /∈ f (E). On trouvera un exemple d’une telle situation au d´ebut des notes de Serge Parmentier intitul´ees D´enombrements : fiche de rappel, disponibles sur le site de la pr´eparation.

1.2. Quotient — Le quotient E/R d’un ensemble E par une relation d’´equivalence R est par d´efinition l’ensemble des classes d’´equivalence modulo R. On dispose d’une application naturelleπ : E→ E/R, appel´ee projection canonique, associant `a x sa classe d’´equivalence. C’est une surjection.

L’ensemble quotient E/R semble de prime abord plus compliqu´e que E puisqu’il s’agit d’un ensemble de sous-ensembles de E. C’est en fait l’inverse qui est vrai : vu que le passage de E `a E/R consiste pr´ecis´ement `a identifier tous les ´el´ements ´equivalents — pour tous x, y ∈ E,π(x) =π(y) si et seulement si xRy — un certain nombre de propri´et´es de E tendent `a disparaˆıtre en passant au quotient et E/R est g´en´eralement plus simple que E.

Exemple — Si E est une sph`ere avec un pˆole nord et un pˆole sud marqu´e et si F est la collection des parall`eles (i.e. les cercles trac´es sur E et centr´es sur l’axe des pˆoles), alors le quotient E/RF est incon- testablement plus simple que E : il est en effet en bijection avec un segment via la fonctionlatitude. En d’autres termes : les parall`eles sont pr´ecis´ement les fibres de l’application latitude.

E

*

*

*

*

* π

latitude

segment E/RF

Observons ´egalement que remplacer E par E/R a pour effet de transformer la relation d’´equivalence R en la relation d’´egalit´e (des classes d’´equivalence).

1.3. Propri´et´e fondamentale du quotient — On peut interpr´eter la construction des ensembles quo- tients de la mani`ere suivante :

toute relation d’´equivalence R sur un ensemble E peut se r´ealiser comme la relation Rf associ´ee `a une application f : E→ F convenable.

Il suffit de poser F= E/R et f =π: en effet, par d´efinition mˆeme, les fibres de la projection canonique π sont pr´ecis´ement les classes modulo R !

En pratique, on rencontre la plupart du temps la situation suivante : on dispose d’une relation d’´equiva- lence R sur E et d’une application f : E→ F, et l’on se demande s’il y a un lien entre les deux ; de mani`ere

´equivalente, on cherche `a comparer les deux relations d’´equivalence R et Rf. La r´eponse est toujours donn´ee par le th´eor`eme suivant.

(3)

Th´eor`eme fondamental — Soit R une relation d’´equivalence sur un ensemble E et soit π: E→ E/R la projection canonique, faisant correspondre `a tout x∈ E sa classe cl(x) modulo R.

Soit f : E→ F une application.

Si f est constante sur les classes modulo R, c’est-`a-dire si f(x) = f (y) chaque fois que xRy, alors il existe une application f : E/R → F uniquement d´etermin´ee telle que f = f ◦π. En outre :

– l’application f est injective si et seulement si f prend des valeurs distinctes sur des classes modulo R distinctes ;

– l’application f est surjective si et seulement si f est surjective.

D´emonstration. On d´efinit f par f(c) = f (x) pour toute classe c modulo R et tout x ∈ c ; cela `a un sens pr´ecis´ement parce que f(x) = f (y) quels que soient x, y ∈ c.

Par construction, ( f ◦π)(x) = f (π(x)) = f (x) puisque x ∈π(x) ; on a donc bien f = f ◦π. Cette identit´e se repr´esente plus visuellement sous la forme d’un diagramme

E f //

π



F

E/R

f

==

{{ {{ {{ {{

que l’on dit commutatif : les deux chemins possibles pour aller de E `a F, en l’occurence f et f◦π, sont

´egaux.

L’application f est injective si et seulement si f(π(x)) = f (x) 6= f (y) = f (π(y)) chaque fois que x et y ne sont pas ´equivalents, donc si et seulement si f prend des valeurs diff´erentes sur des classes modulo R diff´erentes.

Les applications f et f ont la mˆeme image, donc f est surjective si et seulement si f est surjective.  Exemples — (a) La fonction latitudede l’exemple 1.2 est constante sur les parall`eles et elle prend des valeurs diff´erentes sur des parall`eles diff´erents. Elle donne donc naissance `a une application injective latitude entre l’ensemble quotient et R. On obtient une bijection si l’on remplace R par le segment image.

(b) Si E est un plan affine, sa direction −→

E peut ˆetre retrouv´ee en consid´erant le quotient de l’ensemble E× E par la relation d’´equivalence

(A, B) ∼ (C, D) ⇐⇒ le quadrilat`ere ABDC est un parall´elogramme

(´equipolence). Je renvoie au deuxi`eme exercice de la fiche 1 pour une description de la structure d’espace vectoriel sur−→

E de ce point de vue.

(c) Angles orient´es dans un plan vectoriel euclidien P — Notons U l’ensemble des vecteurs unitaires de P. On consid`ere l’ensemble U× U des couples (u, v) de vecteurs unitaires de P, que l’on munit de la relation d’´equivalence

(u, v) ∼ (u, v) ⇐⇒ ∃ρ∈ SO(P) |ρ(u) = u(v) = v .

La classe du couple(u, v) est not´ee(u, v).[

Par ailleurs, ´etant donn´e un couple (u, v) ∈ U × U, on d´emontre qu’il existe une unique rotation r ∈ SO(P) telle que v = r(u). On d´eduit alors de la commutativit´e du groupe SO(P) que deux couples (u, v) et(u, v) dans U × U sont ´equivalents si et seulement si les rotations associ´ees r et r sont les mˆemes.

Autrement dit, les classes modulo ∼ sont pr´ecis´ement les fibres de l’application f : U × U → SO(P), d´efinie en associant `a(u, v) l’unique rotation r telle que v = r(u).

Cette application est surjective : chaque rotation r∈ SO(P) est l’image du couple (u, r(u)), o`u u est un vecteur unitaire quelconque.

(4)

v’

u’

u v

ρ

On en d´eduit une bijection

f : U× U/ ∼ −→ SO(P).

Le gain imm´ediat que l’on tire de cette construction est l’existence d’une structure de groupe com- mutatif sur l’ensemble A = U × U/ ∼, ce qui n’´etait certainement pas ´evident `a la simple vue de la relation∼. La somme de deux classes(u, v) et[ (u\, v) est d´efinie par la condition

f

[

(u, v) +\ (u, v)

= f ([

(u, v)) ◦ f (\ (u, v)).

On dit usuellement que l’on transf´er´e la structure de groupe commutatif de SO(P) sur l’ensemble A via la bijection f . Il s’agit certes d’une construction abstraite, mais il est important de noter que l’on n’a pas eu besoin de choisir une base ou une orientation de P pour obtenir ce r´esultat. La loi de groupe ainsi obtenue sur l’ensemble A donne `a la notion d’angle orient´e toute sa puissance.

Pour calculer effectivement (u, v) +[ (u\, v), on note r = f (u, v) la rotation envoyant u sur v, r = f(u, v) celle envoyant u sur v. Par d´efinition,(u, v) +[ (u\, v) est l’ant´ec´edent de r◦ r dans U × U/R.

r’ r

r’

u v

u v r’◦ r

w

Posons w= r(v). On a d’une part(v, w) =[ (u\, v), car f (v, w) = r= f (u, v), et d’autre part w = r(v) = (r◦ r)(u), donc f (u, w) = r◦ r. On obtient ainsi

(u, v) +[ (u\, v) =(u, v) +[ (v, w) =[ (u, w),[ ce qui d´emontre par la mˆeme occasion la relation de Chasles.

(d) (cf. Fiche 4, probl`eme 2) SoitΠun plan affine euclidien et soit T l’ensemble de tous les triangles non plats de Π, c’est-`a-dire l’ensemble des triplets (A, B, C) de points non align´es. On introduit une relation d’´equivalence ∼ sur T en d´eclarant que deux triangles (A, B, C) et (A, B, C) sont ´equivalents s’il existe une similitude f ∈ Sim(Π) transformant le premier en le second : f (A) = A, f (B) = B et

f(C) = C. Deux triangles ´equivalents en ce sens sont dits semblables.

On dispose d’autre part d’une application Θ: T → R3 associant `a tout triangle (A, B, C) ses trois angles g´eom´etriques :

Θ(A, B, C) = ( dBAC, [ABC, [BCA).

(5)

Le th´eor`eme classique disant que deux triangles sont semblables si et seulement s’ils ont les mˆemes angles peut se reformuler en disant que les classes de similitude dans T sont pr´ecis´ement les fibres de l’applicationΘ:

(A, B, C) ∼ (A, B, C) ⇐⇒ Θ(A, B, C) =Θ(A, B, C).

D’apr`es le th´eor`eme fondamental, on en d´eduit queΘinduit une bijection Θentre l’ensemble quotient T/ ∼ et l’image deΘ, laquelle est pr´ecis´ement l’ensemble des triplets(α,β,γ) de nombres r´eels stric- tement positifs tels queα+β+γ=π.

L’ensemble T/ ∼, que l’on vient d’identifier `a l’int´erieur d’un triangle dans R3, est manifestement plus simple que T ; ceci est mis `a profit dans le probl`eme 2 de la fiche 4 pour ´etudier une question d’optimisation sur l’ensemble de tous les triangles du plan.

2. Groupes et relations d’´equivalence

Les relations d’´equivalence que l’on rencontre le plus souvent sont associ´ees `a des groupes.

2.1. Action d’un groupe sur un ensemble — Supposons qu’un groupe G agissent sur un ensemble E.

Rappelons que l’on peut exprimer cette notion en disant que l’on s’est donn´e un morphismeρ de G dans le groupe S(E) des bijections de E. ´Etant donn´e g ∈ G et x ∈ E, on note g´en´eralement g · x au lieu de ρ(g)(x) l’image de x par la bijectionρ(g) si cela ne cr´ee pas d’ambiguit´e.

Il existe dans cette situation d’une relation d’´equivalence naturelle RG,ρsur E : xRG,ρy si et seulement s’il existe g∈ G tel que y = g · x.

La v´erification du fait qu’il s’agisse bien d’une relation d’´equivalence est instructive : – la transitivit´e d´ecoule directement de la multiplication (loi interne) dans G ;

– la r´efl´exivit´e provient de l’existence d’un ´el´ement neutre dans G ;

– la sym´etrie d´ecoule de l’existence d’un inverse pour chaque ´el´ement de G.

La classe modulo RG,ρ d’un ´el´ement x de E est l’ensemble de tous les ´el´ements de E que l’on peut

´ecrire sous la forme g· x avec g ∈ G ; il s’agit par d´efinition de l’orbite de x sous G.

Interpr´etation — Il est bon de voir l’action d’un groupe G sur un ensemble E d’un point de vue dy- namique : les ´el´ements de G d´efinissent des transformations de E qui en d´eplacentles ´el´ements et l’orbite de x n’est autre que satrajectoire. Ceci est parfaitement clair sur l’exemple suivant : E est un plan affine euclidien et G est le groupe des rotations de centre o∈ E, que l’on fait agir de mani`ere naturelle sur E (c’est-`a-dire : r· x = r(x)) ; l’orbite d’un point x sous G est alors le cercle de centre o qui passe par x.

Exemples — (a) Reprenons l’exemple 1.2. Le groupe des rotations autour de l’axe des pˆoles agit natu- rellement sur la sph`ere et les parall`eles sont pr´ecis´ement les orbites.

(b) Reprenons l’exemple 1.3 (c). La relation d’´equivalence que l’on a consid´er´ee sur l’ensemble U× U des couples de vecteurs unitaires est pr´ecis´ement celle provenant de l’action naturelle du groupe SO(P) sur U× U. L’orbite d’un couple (u, v) est donc l’ensemble de tous les couples (u, v) tels que(u, v) =[ (u\, v).

(c) Reprenons l’exemple 1.3 (d). La relation de similitude sur l’ensemble T des triangles (non plats) du planΠest la relation d’´equivalence provenant de l’action naturelle du groupe Sim(Π) des similitudes de Π.

(d) Soit Sym2(R) l’ensemble des matrices 2 × 2 sym´etriques `a coefficients r´eels. L’application GL2(R) × Sym2(R) → Sym2(R), (P, A) 7→tPAP

(6)

d´efinit une action du groupe GL2(R) sur Sym2(R) dont on sait d´ecrire les orbites. Il y en a exactement cinq, contenant chacune une et une seule des matrices suivantes :

 0 0 0 0

 ,

 1 0 0 0

 ,

 1 0 0 1

 ,

 −1 0

0 −1

 et

 1 0

0 −1

 . Une fac¸on de d´emontrer ceci est de consid´erer la forme quadratique

(x, y)At(x, y) = ax2+ 2bxy + cy2 associ´ee `a une matrice A=

 a b b c



∈ Sym2(R) et d’appliquer l’algorithme de Gauß pour l’´ecrire comme une somme (ou une diff´erence) de carr´es.

C’est ce r´esultat qui sous-tend la classification affine des coniques (Fiche 2, exercice 10).

(e) Reprenons l’exemple pr´ec´edent mais restreignons-nous maintenant `a l’action du groupe orthogonal O2(R) sur Sym2(R) :

O2(R) × Sym2(R) → Sym2(R), (P, A) 7→tPAP= P−1AP.

Le fait de restreindre le groupe augmente le nombre d’orbites ; il y en a maintenant une infinit´e. On est encore en mesure de les d´ecrire en utilisant le fait que toute matrice sym´etrique est diagonalisable dans une base orthonorm´ee :

(i) deux matrices A, A∈ Sym2(R) sont dans la mˆeme orbite si et seulement si elles ont les mˆemes valeurs propres ;

(ii) chaque orbite contient une et une seule matrice diagonale diag(a, b) =

 a 0 0 b

 ,

o`u a et b sont deux nombres r´eels v´erifiant l’une des six conditions suivantes :

( 0 < b 6 a ), ( b < 0 < a ), ( a 6 b < 0 ), ( 0 = b < a ), ( a < b = 0 ), ( a = b = 0 ).

Pour d´eterminer l’orbite d’une matrice A, il suffit de calculer ses valeurs propres.

(f) (Plus difficile) Quel que soit le corps k, l’application

GLn(k) × Mn(k) → Mn(k), (P, M) 7→ P−1MP

d´efinit une action du groupe GLn(k) sur l’ensemble Mn(k) des matrices carr´ees n × n. On sait d´ecrire les orbites lorsque k= C : deux matrices sont dans la mˆeme orbite si et seulement si elles ont la mˆeme d´ecomposition de Jordan.

Cas particulier : deux matrices diagonalisables appartiennent `a la mˆeme orbite si et seulement si elles ont les mˆemes valeurs propres (compt´ees avec leurs multiplicit´es g´eom´etriques).

2.2. Classes modulo un sous-groupe, groupe quotient — Je me borne ici `a souligner quelques points importants et renvoie aux notes de Serge Parmentier sur les groupes (disponibles sur le site de la pr´eparation).

Soit G un groupe et soit H un sous-groupe. On note G/H l’ensemble des classes `a gauche gH, qui n’est autre que le quotient de G par la relation d’´equivalence

g∼ g⇐⇒ gH = gH⇐⇒ g−1g∈ H,

et l’on d´esigne parπ: G→ G/H, g 7→ gH la projection canonique correspondante.

(i) La multiplication `a gauche (resp. `a droite) par g fournit une bijection entre H et gH (resp. entre H et Hg), donc toutes les classes modulo H, `a gauche ou `a droite, ont le mˆeme cardinal que H. En particulier : si G est fini, alors G est la r´eunion disjointe des|G/H| classes `a gauche modulo H et donc

|G| = |G/H| · |H|

(7)

(´equation aux classes). On peut ´egalement voir cette formule comme un cas particulier de la formule g´en´erale de d´enombrement mentionn´ee dans l’exemple 1.1 : la projection canoniqueπ est surjective et toutes ses fibres ont le mˆeme nombre d’´el´ements|H|.

(ii) Il est naturel de se demander si l’on peut d´eduire de celle de G une loi de groupe sur G/H. Pour que cela ait un int´erˆet, il faut ´evidemment que ces deux lois soient compatibles, ce qui revient `a demander que l’application π soit un morphisme de groupes. Remarquons que, si elle existe, cette loi de groupe sur G/H est unique : en effet, si c et csont deux classes `a gauche modulo H, on peut ´ecrire c(g) et c(g) avec g, g∈ G et alors, n´ecessairement cc(g)π(g) =π(gg) doit ˆetre la classe de gg!

La r´eponse est donn´ee par le r´esultat fondamental suivant (dont on trouvera par exemple la preuve dans les notes de Serge Parmentier, mais qu’il mieux de d´emontrer soi-mˆeme).

Th´eor`eme — Les conditions suivantes sont ´equivalentes :

(i) il existe une loi de groupe sur G/H telle queπsoit un morphisme de groupes ; (ii) la relation d’´equivalence∼ est compatible `a la loi de groupe :

si g1∼ g1et g2∼ g2, alors g1g2∼ g1g2;

(iii) les classes `a gauche et `a droite sont les mˆemes : gH= Hg pour tout g ∈ G ; (iv) le sous-groupe H est distingu´e.

On dispose dans ce contexte d’un analogue du th´eor`eme 1.3 portant sur les morphismes.

Th´eor`eme — Soit G, Gdeux groupes et f : G→ Gun morphisme de groupes.

(i) Le noyau Ker( f ) est un sous-groupe distingu´e de G.

(ii) Soit π la projection canonique de G sur G/Ker( f ). Il existe un unique morphisme de groupes f : G/Ker( f ) → Gtel que f = f ◦π.

(iii) Le morphisme f est injectif. Si f est surjectif, alors f est un isomorphisme du groupe G/Ker(f) sur le groupe G.

Pour l’essentiel, la d´emonstration conciste `a v´erifier que les fibres de f sont pr´ecis´ement les classes (`a gauche ou `a droite, c’est pareil) modulo Ker( f ), puis que l’application f fournie par le th´eor`eme 1.3 est un morphisme de groupes.

Exemple : le groupe des isom´etrie du cube — Ce qui pr´ec`ede peut ˆetre mis en œuvre pour d´eterminer l’ordre (cardinal) du groupe G des isom´etrie d’un cube dans l’espace euclidien usuel. En consid´erant l’action sur les diagonales, on d´emontre qu’il existe un morphisme de groupes surjectif f de G dans le groupe sym´etrique S4dont le noyau est d’ordre 2 ; on en d´eduit :

|G| = |G/Ker( f )| · |Ker( f )| = |S4| · |Ker( f )| = 24 × 2 = 48.

Voir l’exercice 1 de la fiche 5 pour les d´etails.

2.3. Le cas des espaces vectoriels — Ce qui a ´et´e dit sur les groupes s’applique aux espaces vectoriels sur un corps (commutatif) k : la multiplication du groupe (resp. les sous-groupes ; resp. les morphismes de groupes) sont remplac´es par l’addition des vecteurs (resp. les sous-espaces vectoriels ; resp. les appli- cations lin´eaires). Tous les sous-espaces vectoriels sont distingu´es puisque l’addition est commutative.

Etant donn´e un espace vectoriel V et un sous-espace W, l’espace vectoriel quotient V/W a pour´

´el´ements les classes v+ W = W + v modulo W et

λ(v + W) +µ(v+ W) = (λvv) + W pour tous v, v∈ V etλ,µ ∈ k.

Il est important d’observer que ces classes ne sont pas autre chose que les sous-espaces affines de V de direction W, ce qui permet de visualiser tr`es facilement l’espace vectoriel quotient lorsque dim(V) 6 3.

La figure ci-dessous illustre le cas dim(V) = 3 et dim(W) = 2.

(8)

+ 0

W

W’

v + w’

v+W

Si West un suppl´ementaire de W dans V, alors la restrictionπ|W de la projection canoniqueπ: V→ V/W, v 7→ v + W `a Winduit un isomorphisme entre les espaces vectoriels W et V/W : c’est en effet une application lin´eaire

– injective, car Ker(π|W) = Ker(π) ∩ W= W ∩ W = 0 ;

– surjective, carπ(v) = v + W = w+ W =π(w), o`u w est le projet´e de v sur W parall`element `a W. Le choix d’un suppl´ementaire de W dans V peut ainsi ˆetre vue comme une r´ealisation de l’espace vectoriel quotient V/W dans V. Parce qu’il n’y a en g´en´eral pas de mani`ere naturelle d’effectuer un tel choix, il est souvent plus commode de travailler directement avec V/W.

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