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Les transformations des alliages métalliques à l’etat
solide
Cecil H. Desch
To cite this version:
LES TRANSFORMATIONS DES ALLIAGES
MÉTALLIQUES
A L’ETAT SOLIDE Par CECIL H. DESCH,National
Physical Laboratory,
Teddington(1).
En
acceptant
legrand
honneur que la Sociétédes
Physique
m’a fait en m’invitant à lui faireaujour- T
d’hui uneconférence,
j’ai pensé parler
dequelques
questions
d’une hauteimportance
pour lamétallurgie,
pour la solutiondesquelles
les méthodesphysiques
ont dû être
invoquées.
Lamétallurgie
apris
sonorigine
dans lachimie,
et ce n’estqu’à
la fin du xix~ siècle que l’étude desalliages,
en devenantscientifique
et en formant ainsi un nouveaudépar-tement de la
science,
laMétallographie,
a dûemployer
les déterminations despropriétés
physiques
commemoyens de recherche. Plus
tard,
ces moyens se sontmultipliés,
et lemétallurgiste d’aujourd’hui
possède
une
grande
diversité de méthodesphysiques,
ycompris
l’examen par les rayons X et par la diffrac-tion des faisceaux d’électrons. Lesphysiciens
ont trouvé dans lesalliages métalliques
un nouveauchamp
d’étude,
danslequel
tant de résultatsfrap-pants
nouveaux ont étédéjà
obtenus,
que lemétallo-graphe
de l’ancienne écoleéprouve
unelégère
peurde se voir
suranné,
à moinsqu’il
ne devienne maîtredes théories modernes de la
mécanique quantique.
Les vieilles méthodes conserventcependant
toute leurvalidité,
et il faut engénéral
une collaboration entre lemétallographe
et lephysicien
pour établiravec certitude la constitution d’un
système
métal-lique.
Surtoutl’emploi
dumicroscope
nepeut
êtrenégligé.
On doitcompter
lamicroscopie
entre les méthodeschimiques, malgré
son caractèreoptique,
car la reconnaissance de la structure n’estpossible
qu’à
cause des différences entre les résistances des constituants envers les réactifs. ·Les besoins de l’industrie moderne demandent une
connaissance de
plus
enplus approfondie
desalliages.
Ce n’estqu’en
mettant àprofit
les découvertes des transformationsqui
ont lieu au sein des solutionssolides
qu’on
est arrivé àproduire,
parexemple,
desalliages légers
d’aluminium d’une ténacitéqui
rivalise avec celle del’acier,
etqui
rendent alors lesplus grands
services à l’aviation.En disant
quelques
mots sur cestransformations,
je
vais me borner pour laplupart
aux travauxanglais.
Depuis
longtemps,
ledépartement
demétallurgie
du NationalPhysical Laboratory
àTeddington,
sous la direction de mon éminent
prédécesseur,
le (1) Conférence faite devant la Société française de Physiqueaux séances de Pâques, 1939.
feu Dr
Rosenhain,
apoursuivi
des recherches sur le durcissementstructural,
MlleGayler
et M. Prestonayant
fait des contributions considérables à cesujet.
Nos relations intimes
pendant quelque
temps
avecles travaux du Prof. W. L.
Bragg
et de MM.Sykes
etBradley
me donnent l’occasion d’enparler,
pendant
que les travaux des théoriciens comme le Prof. Motte ont servi à clarifier les idées. N’étant moi-mêmequ’un
chimisteoccupé
des métaux,je
n’ai pas la
prétention
d’entrer dans les discussions si abstraites desphysiciens
et desmathématiciens,
dont nous
acceptons
cependant
avecgratitude
lesconclusions.
L’étude
systématique
des transformations dans les corps solides n’a commencéqu’il
y a4o
ans. C’estOsmond
qui
aexpliqué
lesphénomènes
des aciers par les transformationsallotropiques
dufer,
entraî-nant avec elles deschangements
dans la conditiondu carbone dissous. Un peu
plus
tard,
Heycock
etNeville,
après
avoir étudié d’une manière très exacte les courbes de fusion d’ungrand
nombred’alliages
binaires,
ontentrepris
l’étude d’unsystème
reconnudepuis
pour un desplus
complexes
- lesystème
cuivre-étain [1].
En combinantl’analyse thermique
(la
détermination des arrêtspendant
lerefroidisse-ment)
avec l’examenmicroscopique,
ils sont parvenus à élucider la constitution de cesalliages.
Leurdiagramme, qu’ils
savaient contenir deuxpetites
lacunes,
estreproduit
dans lafigure
1.Il ne se borne pas, comme on le
voit,
à l’établis-sement desphases qui
existent à latempérature
dulaboratoire,
mais ilcomprend
aussi la délimitation des domaines desphases
àpartir
du commencement de la solidification. Non seulement les donnéesther-miques
sont d’unegrande
exactitude,
mais laméthode,
perfectionnée
par ces auteurs, d’examinerles
alliages
par lemicroscope
après
latrempe,
afourni une connaissance très
complète
dusystème.
L’étude a été
reprise
par ungrand
nombre demétal-lurgistes,
avec des résultats trèsdivergents,
mais les déterminations récentes lesplus
exactes donnent undiagramme qui
sedistingue
àpeine,
sauf par le comblement des lacunes reconnues, de celui deHeycock
et Neville. C’estgrâce
à une habileté tout à faitexceptionnelle
de ces deux savantsqu’un
tel résultat a étéatteint,
et pourlongtemps
aucun autrene les a
égalés.
Les deuxméthodes,
d’analyse
ther-mique
etmicrographique,
seprêtent parfaitement
àla reconnaissance des nouvelles
phase qui
sedistinguent
non seulement par leur contenud’énergie,
mais aussi par leiir réactivitéchimique, qui
permet
deles identifier au moyen des réactifs. Je dois y
ajouter
la méthode
dilatométrique,
qui
a étéappliquée
avec tant de succès par le
Président,
M. Chevenard.Fig. ~. - Le
systeme cuivre-étain. Heycock et Neville. (1903).
Plus
tard,
la méthode des rayons X a fourni unprocédé
trèsrapide
deparcourir
unsystème
métallique,
en identifiant lesphases
et leur étendueFig. 2. - Le
système fer-nickel-aluminium. Bradley et Taylor.
par les déterminations du caractère et des para-mètres du réseau cristallin. Surtout pour les
alliages
ternaires etquaternaires,
ceprocédé
rendpossible
la délimitation des
phases
au moyen d’un nombred’alliages
inférieur debeaucoup
à celuiqui
serait nécessaire pour les autres méthodes. Commeexemple,
je
cite l’étude deBradley
etTaylor [2]
sur lesalliages
ternairesfer-nickel-aluminium,
système
d’unegrande
importance
pour l’industrie des aimantspermanents.
La constitution de ces
alliages après
refroidissement lent estreprésentée
dans lafigure
2. Je reviendraiplus
tard sur les détails. Pour lemoment,
il suffitd’indiquer
que la délimitation des domaines dans unsystème
tellementcomplexe
par les moyens ordi-naires(analyse thermique
et examenmicroscopique)
eût infailliblement échoué à cause des différences très minimes entre les
phases
voisines. En outre, le faitqu’on
peut,
dans unalliage
à deuxphases,
déterminer lesproportions
relatives desphases
enévaluant l’intensité des raies
correspondantes
dans lediagramme rôntgenographique,
diminue de beau-coup le nombre desalliages qu’il
faut examiner.Dans
plusieurs
systèmes
étudiés parBradley,
il y ades
phases
qui
ne sedistinguent
l’une de l’autre quepar une
légère
différence duparamètre
du réseau,trop
petite
pour se manifester dansl’attaque
parles réactifs.
Ainsi,
dans lesalliages
nickel-aluminium,
les
phases
« et oc’possèdent
chacune un réseaucubique
à faces centrées, avec unepetite
différencede dimension des mailles. A une
température
suffisamment
élevée,
ces deuxphases
se confondent, en formant une solution solideunique.
Cependant,
il faut se
garder
de fonder undiagramme d’équilibre
sur les déterminations par rayons X sans contrôle
métallographique. L’emploi
des échantillonstrempés
303
une transformation a lieu très
rapidement
pendant
le refroidissement.
L’analyse
thermique
évite cette difflculté. Leperfectionnement
desméthodes,
enpermettant
l’examen des échantillons au moyen desrayons X à haute
température,
comblera sans doute cette lacune. En combinant cesméthodes,
onpeut
délimiter avec certitude les
régions
dans un dia-gramme, mêmecomplexe, qu’occupent
lesphases
distinctes,
soient-elles des métaux purs, des solutionssolides,
ou descomposés
définis,
binaires ou ternaires.Mais,
toutdernièrement,
on a reconnu des trans-formations pour ainsi direplus
subtiles,
qui
ne selaissent pas résumer sous la loi des
phases,
maisqui
ont néanmoins uneimportance
trèsgrande,
tanttechnologique
quescientifique.
Telles sont, parexemple,
les transformations nommées ordre-désordre dans les solutions solides et lespremières étapes
de laséparation pendant
le durcissement structural desalliages.
Deuxmétaux,
dont les diamètresatomiques
diffèrent entre eux de moins de
1 {~
pour I oo, commel’a montré
Hume-Rothery
[3],
peuvent
former des solutions solidesétendues,
pourvuqu’ils
ne soientpas si
éloignés
l’un de l’autre dans la sérieélectro-chimique jusqu’à
former uncomposé
défini insoluble.Le
plus
souvent, surtout à hautetempérature,
unesolution solide
métallique
est constituée de telle sorte que les deux sortes d’atomesoccupent
lespoints
du réseau cristallinindifféremment,
leur distribution suivant toutsimplement
lesrègles
de lastatistique.
Quand
latempérature
s’abaisse,
lesystème
prend
une conditiond’énergie
internemoindre,
ens’arrangeant
defaçon
à êtreplus régulier,
ainsi que, parexemple,
dans un réseaucubique
centré,
les atomes Aoccupent
les coins et les atomes B les centres des cubes. C’est Tammannqui
a lepremier
indiqué
lapossibilité
de deux sortes de solutionssolides,
l’une ordonnée et l’autre désordonnée[4].
Dans lesalliages [3
cuivre-zinc,
voisins de la compo-sitionCuZn,
la distribution des atomes au-dessus de 5ooo, commel’indiquent
les rayonsX,
eststatis-tique,
tandisqu’au-dessous
de45oo
la distribution estrégulière.
. La
disposition régulière
des deux sortes d’atomesproduit
l’effet d’un nouveau réseausuperposé
auréseau ordinaire de la solution solide. De nouvelles
raies,
les raies de la « surstructure »,apparaissent
dans lediagramme
par rayons X.Quand
lespouvoirs
dispersants
des deux atomes sont assezdifférents,
comme dans lesalliages
fer-aluminium,
ceslignes
se laissent facilement
distinguer.
Dans le cascontraire,
qui
estprécisément
celui desalliages
cuivre-zinc,
lespouvoirs dispersants
des atomes de cuivre et de zinc sont si peu différents que la distinc-tion par les moyens ordinaires devientimpossible.
On a surmonté cet obstacle par unexpédient
trèsingénieux,
dûpremièrement
àBradley
etRodgers,
dans leur étude desalliages magnétiques
Heusler,
danslesquels
lespouvoirs
dispersants
des atomes demanganèse
et de cuivre sont trèsprès
l’un del’autre
[1>]. L’expédient
consiste à utiliser l’anomalie dupouvoir
dispersant qui
seprésente
quand
unatome est irradié par une radiation
ayant
unelongueur
d’onde à peuprès
égale
à celui de sa propreabsorption.
C’est cequ’ont
fait .Tones etSyhes
enétudiant la
phase
z3
CuZn[6].
Que
cesalliages,
voisins de lacomposition
CuZn,
fussent
homogènes,
tant au-dessus de47oo
qu’au-dessous de cette
température,
avait étéamplement
démontré par desexpériences métallographiques.
La transformation avait étédéjà comparée
par Rosenhain à la transformation Curie des métauxmagnétiques,
et une considération de toutes lespropriétés
phy-siques
desalliages
avait amené Tammann et Heusler àregarder
lephénomène
comme une transition de l’état désordonné à l’état ordonnépendant
le refroi-dissement. Une preuve directe était désirable. Jones etSykes
ontemployé
une anticathode dezinc,
enfiltrant la radiation par une lamelle de
cuivre,
et ils ont obtenu à latempérature atmosphérique
des raies bien définies de la surstructure.Les transformations de cette
espèce
ont étél’objet
de nombreusesétudes,
ycompris
celles deBragg,
Borelius,
Bethe etSykes.
Je vais suivre la discussion du Prof.Bragg,
enprenant
commeexemple
leslaitons
~3.
Quoique
le passage de l’état ordonné à l’état désordonné soitcontinu,
il neprocède
pas avec une vitesse uniforme avec l’élévation detempé-rature. Au commencement, à une
température
assezbasse,
ledéplacement
d’un atome A à unpoint
duréseau
normalementoccupé
par un atome B demande unequantité d’énergie V 0’
mais,
quand
ledegré
de désordre devientplus grand,
unequantité
moindre suh’It pourdéplacer
un atome, etfinalement,
quand
une forte
proportion
d’atomes se trouvedéplacée,
la transformation devientcatastrophique,
et le passage à l’état de désordrecomplet,
c’est-à-dire de distributionstatistique,
a lieu trèsrapidement.
Cette situation seprésente
à unetempérature
définie pourl’alliage,
que l’on dénote par Te. Les événe-mentspeuvent
être suivis en déterminant la chaleurspécifique
àchaque température.
La courbe ainsi obtenue parSykes
[7],
enemployant
une méthodequ’il
aimaginée
à ceteffet,
est donnée dans lafigure 3.
La chaleur
spécifique
àpartir
de 1800 est au-dessus de lanormale,
parce que ledéplacement
des atomes demande del’énergie,
et la courbe monte, devenant très raide immédiatement avant latempérature
detransition,
au-dessus delaquelle
elle tomberapide-ment,
n’atteignant
pascependant
le niveau normal. Cette déviationdépend
d’une circonstancequi
seraconsidérée
plus
tard.Dans les
alliages g
cuivre-zinc,
la formation d’une surstructure a lieu irrévocablement à unetempé-rature
définie,
indépendamment
de la vitesse de refroidissement. Cettetempérature
varie un peusystèmes,
la transformation estplus
lente,
et l’onpeut
l’interrompre
ou la faireprocéder
avec unevitesse voulue en contrôlant la
température.
C’estcette
possibilité,
qui
se réalise dans lesalliages
cuivre-or, fer-aluminium,
cuivre-platine,
etc.,qui
aété la
plus
étudiée,
parcequ’elle
permet
de suivre ladynamique
de la transformation.Fig. 3.
Les diverses
possibilités
ont été discutées parBragg
et Williams[8].
Considérons unalliage
à l’étatcomplètement
désordonné. Au cours durefroidis-sement, il y a à
chaque température
unéquilibre qui
correspond
à undegré
défini d’ordre dans le réseau.Soit T le
temps
derelaxation,
pendant
lequel
ledéfaut d’ordre se réduit à une
fraction §
de sae
valeur
originale. ?
croîtexponentiellement
quand
latempérature
s’abaisse. Entrempant
l’alliage,
onarrive à une condition
correspondant
à unetempé-rature
plus
élevée que cellequi
est propre au refroi-dissement lent. En faisant varier la vitesse de refroi-dissement dans lerapport
de i à 10B latempéra-ture
qui
caractérise l’état d’ordre S se trouvechangée,
selonBragg
etWilliams,
d’environ 3o pour 100seulement. Dans le
diagramme ( fig. 4),
ces limites sontindiquées
par T~(refroidissement lent)
etTt,
(trempe).
Soit Te latempérature critique,
àlaquelle
la destruction de l’ordre en chauffant devient«
catastrophique
», et T,,, lepoint
de fusion.Quatre
possibilités
seprésentent.
Dans a,
Te estâu-âessus
de
T~,.
L’alliage prend
l’état ordonné mêmependant
latrempe,
et il estimpossible
de le retenir dans la condition désordonnée. C’est le cas du CuZn. Dansb,
Tc se trouve bien au-dessous deTa,
et l’étatordonné ne se réalise
jamais.
C’est cequi
arrive dansles
alliages
argent-or,
dont les atomes diffèrent si peu en volume ou en structureélectronique qu’ils
tendent àpeine
às’arranger
pour former un réseauplus
stable. Dans le cas c, T ~ tombe entre T ~~ etT,,
et ledegré
d’ordredépend
de la vitesse derefroi-dissement,
comme pour lesalliages
cuivre-or,
surlesquels
laplupart
desexpériences
sur ladynamique
des transformations ont été faites.Enfin,
dansd,
T,
peut
se trouver au-dessus dupoint
de fusion. Dans un tel cas, la surstructure est si stablequ’elle
se
présente
même à l’instant de solidification del’alliage,
etpersiste
sanschangement quand
latempé-rature s’abaisse. Le
composé
Na,Hg,
qui
fond à 2620, au-dessus dupoint
de fusion dusodium,
a une telle stabilitéqu’il
peut
être reconnu même à l’étatfondu,
comme le démontre la conductibilitéélectrique
desamalgames liquides
desodium,
qui
est
marquée
par un maximum bien défini à cettecomposition.
Demême,
lesalliages
fondus cuivre-antimoine montrent unesingularité
depropriétés
électriques
à lacomposition Cu3Sb,
et l’examen par rayons X àtempérature
élevée a démontré que lasurstructure du solide
persiste jusqu’au point
de fusion.Fig. 4. -- Les transformations ordre-désordre d’après Bragg et Williams.
Ces
alliages
à surstructure pour ainsi dire perma-nente sontprécisément
ceux que le chimiste alongtemps regardés
comme de vraiscomposés
chimiques,
lescomposés
«intermétalliques
~>.Autre-fois,
la constitution de cescomposés
définisprésen-tait une
énigme.
D’unepart,
leurs formules ne seconciliaient pas avec les lois de la
valence,
et del’autre,
ils avaient très souvent lapropriété
excep-tionnelle de subir une variation decomposition
desdeux côtés sans toutefois
perdre
leur individualité.On les a même
appelés
« Berthollides », parcequ’ils
semblaientjustifier
les vues de Berthollet dans sacontroverse avec Proust sur la loi des
proportions
définies. Il y a 25 ans,j’ai
essayé
de résumer dansun
petit
livre[g]
nos connaissances sur cescomposés,
qui présentaient
tant d’anomalies.Depuis
cetteépoque,
la situation s’est clarifiée. Lesrègles
deHume-Rothery [10],
selonlesquelles
la stabilité d’unephase dépend
durapport
du nombre d’élec-trons à celui desatomes,
fournissent uneexplication
des formules
quelquefois
bizarres;
expliquant
ainsi,
par
exemple,
pourquoi
troisphases
1~ destructure
tout à fait semblable aient les formulesCu")Znx,
CU31 Sns,Fe;j Zn21.
Dans toutes lestrois,
lerapport
du nombre des électrons de valence à celui des atomes est de 21 : 13.Quelquefois,
les formules de305
valences normales, comme
~VIg2 Sn
etMg2 Pb.
Leplus
souvent, dans ces cas, les deux sortes d’atomes diffèrentgrandement
par leur caractèreélectro-chimique,
et leur union n’estplus
purement
métal-lique,
mais tend àapprocher
l’unionionique.
En effet, il semble exister des transitions presqueimper-ceptibles
entre les liaisonshétéropolaire,
homo-polaire
etmétallique.
Cettequestion
a été discutée parBernal,
par Mott etJones,
parHume-Rothery
et parDehlinger.
Pour le
chimiste,
lescomposés
intermétalliques
peuvent
êtreregardés
d’une autrefaçon.
Ilsrepré-sentent des
singularités
dans lespropriétés chimiques
d’unsystème
d’alliages.
Il y a toutjuste
unsiècle,
l’idée du
composé
intermétallique
a été énoncée parKarsten,
à propos de cette mêmephase
Cu Zn,
qu’il
a trouvée secomporter
comme un métal pur.Depuis,
il a fallu modifier cette
idée,
et l’onpréfère
très souvent éviter le motcomposé,
etparler plutôt
dephases
intermédiaires,
définies par leur structure, etnon par des formules
chimiques.
Qu’une
phase
soitreprésentée
sur lediagramme d’équilibre thermique
par un maximum sur leliquidus
n’est pas une preuvecertaine de la
présence
d’uncomposé
défini. Laphase Ag3 Al
estmarquée
par unpoint
de fusionmaximum,
et sa formule s’accommode aux lois devalence,
mais l’examen par rayons X prouve que la distribution des atomesd’argent
et d’aluminium dans le réseau estpurement
statistique.
Il y a
cependant
une autre manièred’envisager
leproblème qui s’approche
dupoint
de vue duchimiste. Une chaleur élevée de formation
témoigne
de laprésence
d’uncomposé
défini. On a déterminéla chaleur de combinaison d’un
grand
nombred’alliages
enmélangeant
les deux métaux fondus dans un calorimètre[11].
Les conclusions sont assezfrappantes. Dans
unsystème
binaire,
la chaleur decombinaison,
nulle pour les métaux purs, monte dechaque
côté vers un maximum bienprononcé
qui
correspond
à une formulesimple.
Si lesystème
comprend
une seulephase
intermédiaire,
ce maximuml’indique
nettement, comme lescomposés Mg2Pb
et
lVIg3Bi2
dans lesalliages
magnésium-plomb
etmagnésium-bismuth.
Lessystèmes
plus
compliqués
ne montrent
qu’un
seulmaximum,
quoique
l’exis-tence d’autresphases
se manifestequelquefois
par deschangements
de direction de la courbe. Ainsi lesphases
y des laitons(Cu;
Zens)
et ~ des bronzes(Cu3Sn)
sontmarquées
par un maximumdistinct,
pendant
que d’autres
phases
des mêmessystèmes
ne setrouvent que
légèrement indiquées.
Plus uncomposé
s’approche
dutype
ionique,
plus
onpeut
attendreune chaleur de formation élevée. - ’
En somme,
quoique
l’idée descomposés
inter-métalliques
ait dûsubir
bien deschangements,
ilparaît qu’il
existe desphases
assez stables pourmériter le nom de
composé,
etqu’un
examenplus
minutieux de leurs
propriétés,
tantchimiques
quephysiques,
aboutira à une définitioncomplète,
malgré
la transition continue entre les diverstypes
de liaisons entre les atomes dans unalliage.
Je reviens pour
quelques
moments aux surstruc-tures. Dans lediagramme
fer-nickel-aluminium( fig. 2),
lesalliages
employés
comme aimants setrouvent dans le domaine
fi
+[32.
Laphase
j3
est du fer contenant très peu de nickel etd’aluminium,
tandisque [32
possède
une surstructure semblable à celle de laphase
binaire NiAI. A unetempérature
élevée,
iln’y
aqu’une
seulephase.
Dans lesalliages
lentement
refroidis,
il y aéquilibre
entre deuxphases,
toutes les deuxayant
un réseaucubique
centré,
dont les dimensions des mailles diffèrent deo,4
pour I oo auplus.
Quand
lesagrégations
sonttrès
petites,
les tensions internesproduisent
la haute coercivitémagnétique
qui
caractérise cesalliages.
Il a fallu évidemment une
technique perfectionnée
pour reconnaître une telle condition.
En
parlant
de la chaleurspécifique
des laitons~3,
j’ai remarqué
que lacourbe,
après
sa chutebrusque
à4~0~,
n’atteint pas le niveau d’unalliage
complè-tement désordonné. Cela tient à unedifférence,
reconnue par Bethe et parplusieurs
auteursqui
sesont
occupés
de cettequestion.
Mêmequand
l’ordre« à
longue portée »
adisparu,
il reste encore depetits
groupements,
où les atomes A ont des voisins Bcomme à l’état ordonné. La destruction de ces
grou-pements
demande del’énergie,
et ce n’estqu’à
unetempérature plus
élevée que la distribution devientstrictement
statistique,
et que la chaleurspécifique
atteint le niveau normal. Il y a évidemment une
analogie
étroite avec lepoint
Curie des corpsferro-magnétiques.
De l’autre
côté,
avec unetempérature
décrois-sante, le commencement d’ordre a lieu dans
des noyaux
épars.
Ces noyaux, encroissant,
serencontrent, et il
peut
se trouverqu’au
contact ils soient hors dephase.
La formation derégions
«
antiphases
» a étéinvoquée
par Borelius[12]
pourexpliquer
les anomalies de la conductibilitéélec-trique,
et leursconséquences
ont étépoursuivies
parSykes [~3].
Pour le cas de la surstructureCu, Au,
la vitesse de croissance a été déterminée au moyendes rayons X. Il faut noter en
passant
que lasurstruc-ture d’un
alliage
est détruite parlaminage
à froid. Ilse résout sans doute en un amas de
régions
antiphases.
Cette formation de noyaux dans un réseaudésor-donné avec la baisse de
température
seprésente
dans un autre cas d’un
grand
intérêt pour lemétal-lurgiste
- le durcissement structural.Quand
la courbe de solubilité d’un constituant est trèsinclinée,
la solution
solide,
retenue telle par latrempe,
augmente
en dureté et en ténacitéaprès
avoir étélégèrement
chauffée,
ou même à froid. C’est ledurcissement structural
qu’on emploie
pour améliorer lespropriétés
de tantd’alliages
industriels. Cephénomène
a étél’objet
de nombreusesétudes,
et lemécanisme ne
peut
pas êtreregardé
comme306
L’hypothèse proposée
il y avingt
ans parl~Ierica,
Waltenberg
et Scott[14]
était à la foissimple
etingénieuse.
La solution sursaturée obtenue par latrempe
étant horsd’équilibre,
ellepeut
déposer
une nouvelle
phase
en forme de cristaux avec letemps
ou en élevant latempérature.
De tellescondi-tions favorisent
l’apparition
d’un trèsgrand
nombre departicules,
qui
s’unissentplus
tard pour former des cristauxplus grands. Quand
leurgrandeur
est telle que l’onpuisse
lesdistinguer
par lemicroscope,
l’alliage
adéjà perdu
lapartie majeure
de sa dureté. Il doit exister alors un état de «dispersion critique
», où lesparticules
sont sipetites
que la déformation du réseau dans leurvoisinage
immédiat soit unmaximum. Toute
agrégation
au delà de cette condi-tion cause une diminution de dureté. Cettehypo-thèse a rendu de très
grands
services;
elle est cepen-danttrop
simple.
La dureté maximumapparaît
avant que les rayons Xindiquent
unchangement
de la maille du
réseau,
que l’on eût attendu enconsé-quence de la
séparation
d’un constituant.D’ailleurs,
la conductibilitéélectrique
tombe au lieu de s’éleverpendant
lespremières étapes
dudurcissement,
et il y a d’autreschangements
depropriétés physiques
qui
ne s’accordent pas avecl’hypothèse simple.
On a trouvé donc nécessaire d’admettre une
ségré-gation
préliminaire
de certains atomes dans leréseau,
ne
produisant
pas unchangement
de la valeurmoyenne de la maille.
On avait
remarqué
que les cristaux du constituant finalementdéposé, l’alliage
ayant
perdu
sadureté,
prenaient
très souventl’arrangement
Widmanstâtten,
si bien connu dans les météorites. Cette structure a la
particularité qu’un
desplans
cristallins de laphase
déposée
coïncide avec unplan
du réseau mère. Lestravaux de Mehl et de ses
collaborateurs,
faits sur ungrand
nombred’alliages,
ont démontré que la cristallisation de la nouvellephase procède
leplus
souvent defaçon
à nécessiter le minimum dedépla-cement des atomes.
Il était alors tout naturel de supposer que la
séparation
initiale de certains atomes du réseau seproduit
aussi sur desplans
définis de la solution solide. Des observationschimiques
apportent
quelque
appui
à cettesupposition.
Lesalliages
de cuivre contenant2,5
à 3 pour 100 debéryllium,
à l’état dedureté
maximum,
sontattaqués
plus
facilement par les réactifsqu’avant
ledurcissement,
etl’attaque
donnel’apparence
delignes
suivant lesplans
octaédraux,
quoiqu’il n’y
ait pas de sillons dis-tincts[ 15].
Onreçoit
l’impression
d’unedéposition
selon cesplans,
trop
fine pour être.regardée
comme une formation de cristaux.Que
nulchangement
semblable n’eût été observé dans lesalliages légers
de l’aluminiumpourrait
être attribué à la difficulté, reconnue de
développer
la structure de l’aluminiumpar les
réactifs,
et non pas à l’absence de toutetrans-formation
chimique.
Eneffet,
en examinant unalliage
d’aluminium contenant 5 pour 10o de cuivre,durcissant à
froid,
Fink et Smith[16]
ont trouvé quel’attaque
par une solution des acidesnitrique
etchlorhydrique
avec le fluorure de soudeproduit
un effet semblable à celui
qu’on
a observé dansl’alliage cuivre-béryllium.
Mème à latempérature
atmosphérique,
uneprécipitation
a été reconnue, tandis que les rayons Xn’indiquaient
pas encore unchangement
deparamètre.
Cetteprécipitation
suivait lesplans
cristallins,
quoique
la structure restaittoujours
mal définie.Il y a une différence notable entre le durcissement à la
température
atmosphérique
et le durcissement à chaud. Il y a 17 ans, en étudiant lesalliages
d’alumi-nium,
tels que leduralumin,
MlleGayler
a faitl’observation
qu’un alliage complètement
durci à froidperd
sa dureté trèsrapidement
quand
il est chaufféjusqu’à,
parexemple,
2000[ 1 ~].
Il commenceensuite à se durcir de nouveau, en suivant le même
cours
qu’un alliage
trempé.
Cette observation a étépleinement
confirméedepuis.
Elle nepeut
pas êtreexpliquée
parl’hypothèse simple
de laprécipitation.
Il faut admettre que lapremière étape
du durcis-sement necomprend
pas une formation decristaux,
même très
petits,
d’unephase
nouvelle,
mais consistesimplement
dans uneségrégation
dequelques
atomes dissous pour faire desgroupements
qu’on
aappelés
« noeuds ». Cesgroupements
consistaient-ilsen atomes du métal dissous ou bien en molécules
d’un
composé
chimique
des deux métaux ? Lesexpériences
laissaient le résultat incertain.(Dans
lecas si intéressant des
alliages argent-cuivre, qui
ont été tant étudiésdepuis,
la formation d’uncomposé
n’est paspossible,
et cette instance constitue uneépreuve
cruciale pour toute théorie dudurcisse-ment.)
Les deux
étapes
duprocédé
ont étéprécisées
par MileGayler
dans un travailplus
récent[18].
Aumoins dans
quelques alliages,
l’accroissement de duretépeut
avoir deux causes distinctes : laségré-gation
de certains atomes dans le réseaud’abord,
et laprécipitation
selon
l’hypothèse
originale
ensuite. Ces deuxétapes
peuvent
se superposer enpartie,
et comme chacune d’elles
implique
unchangement
depropriétés physiques,
qui
a été étudié chezplusieurs
alliages,
le cours des transformations devientcomplexe.
L’examen par les rayons
X,
en se bornant à la découverte d’unchangement
deparamètre
ou d’une déformation duréseau,
n’ayant
pas fourni uneexplication
de lapremière étape
du durcissement, surtout àfroid,
il restaittoujours possible
quequelque phénomène
moinspatent
pût indiquer
les mouvements des atomes dans le réseau avant la formation d’une nouvellephase.
C’est cequi
est arrivé en effet. Il y aquelques
mois,
et presquesimultanément,
M. Guinier à Paris[19]
et M. Preston àTeddington
[20]
ont fait des observations307
avec le
cuivre,
pouvant
se durcir à froid ou à chaud. M. Guinier aemployé
unalliage
contenant5,2
pour 100de
cuivre,
en assez groscristaux,
avec la radiationmonochromatique
CuKa; etMoKot,
pendant
quel’alliage
de M. Preston contenait4
pour 100 decuivre et se
présentait
enmonocristaux,
qu’il
asoumis à la radiation mixte sans monochromateur. Je vais décrire ses
expériences
d’abord.Un monocristal de cet
alliage
en forme decylindre
est
ajusté
defaçon
à avoir la direction(110)
parallèle
au faisceau incident. La
photographie
Laue montredes raies
commençant
dans levoisinage
de la tache centrale et suivant les directions des zonesprinci-pales.
Ces raies n’ont rien à faire avecl’astérisme,
avec
lequel
elles ont une certaineressemblance,
ne seprésentant jamais
dans l’aluminium. Onpeut
les voir une heure
après
latrempe,
maisaprès
24
h à latempérature
ordinaire,
elles deviennentbeaucoup
plus
intenses etplus
nettes(fis.
5).
Après
24
jours
à I ~o~, les raies se rétrécissent enformant de
petits
arcs,qui
deviennentplus
distinctsavec le
temps.
spi
maintenant l’onprend
uncristal,
complète-ment durci à
16°,
etqu’on
le chauffe à ~oo~, la dureté tombe enquelques
minutes presque à la valeurqu’on
eût trouvée immédiatementaprès
latrempe.
Les raiesdisparaissent
presque entièrement.Après
20 min à 2ooo,
l’alliage
ayant
commencé à se durcirde nouveau, les raies
reparaissent,
en forme étroite.Avec le
temps
elles deviennentplus
intenses,
etaprès
que la dureté adépassé
lemaximum,
chaque
raie commence à se résoudre en deux taches mal
définies,
dont l’extérieur s’affaiblitpendant
que l’intérieur devientplus
intense.Après
24
h ces tachesse noircissent et de nouvelles taches font leur
appa-rition,
que nous allons considérerplus
tard.Les traînées ont une intensité assez faible. Pour les mieux montrer en
projection,
M. Preston arépété
les
expériences
enemployant
la radiationcaracté-ristique
del’argent.
On obtient ainsi des raiesbeaucoup
plus
intenses. Elles ont leurorigine
dans les réseaux à deuxdimensions,
orientés selon lesplans
cubiques
du réseau de l’aluminium. Il fautsupposer
qu’il
existe,
sur cesplans,
desrégions
où lesatomes de cuivre se trouvent concentrés. La distance entre deux couches successives doit être un peu
moindre que dans le réseau
normal,
parce que le cuivreen solution solide amène une
légère
contraction del’aluminium. Le
pouvoir dispersant supérieur
ducuivre,
combiné avec cette diminution de lamaille,
fait naître les raies observées.
Dans un monocristal de
l’alliage
en cours dedurcis-sement, il y a donc trois séries de ces
agrégations
d’atomes,
suivant chacun desplans (100).
Lesdiagrammes
donnent lapossibilité
de calculer, aumoins
approximativement,
les dimensions de ces amas. En utilisant lesdiagrammes
paroscillation,
et en
employant
la radiationmonochromatique
ducuivre,
on a obtenu des résultatsqui indiquent
quechaque
agrégation
a uneépaisseur
de moins decinq
couchesd’atomes,
etprobablement
pasplus
de deux.Quant
à leurétendue,
ilparaît
qu’après
quelques
heures seulement à latempérature
atmo-sphérique
les amas ont unelargeur
d’environ 10dia-mètres
atomiques.
Ilsdisparaissent
pendant
lechauffage
à ~oo~, etquand
ilsreparaissent
leurlargeur
doit être environ cent foisplus
grande,
disons io3 diamètres
atomiques.
Il faut admettreque les
plus petits
amasqui
ont été formés à bassetempérature
rentrent en solution à 200°, et que seuls lesplus grands
ont lapossibilité
de croître.Fig. 5. - Alliage d’aluminium à 4 pour oo de cuivre, 2 4 h à 160 Diagramme Laue (Preston).
Il est du
plus
haut intérêt que les bellesexpériences
de M.Guinier,
faites avec unetechnique
tout à faitdistincte,
aboutissent à un résultat presqueiden-tique.
Il a trouvé que « les amas doivent être enmajeure
partie
formés d’une à deux couchesd’atomes », et
qu’ils
ont un diamètre d’environ 3o dia-mètresatomiques après chauffage
à iooo.En chauffant
plus longtemps,
ou en élevant latempérature,
l’épaisseur
des amas devientplus
grande,
en mêmetemps
qu’ils
deviennent moinsréguliers.
Auprès 19 jours
à 200°, les traînées ontdisparu,
et en leurplace
on trouve destaches,
corres-pondant
à une nouvellephase ( fig. 6).
Pendant lespremières
étapes,
on nepeut
pasappliquer
la loides
phases.
Lespetites agrégations
ne constituentpas encore une
phase
distincte. Nous nous trouvons dans un «pays
limitrophe
», où lespostulats
de la loi desphases
ne sontplus
valides,
les volumes consi-dérés étant de dimensions voisines de celles des atomeseux-mêmes.
Après
le traitement del’alliage
à4
pour 10o de308
sont assez bien
développées
pourpermettre
uneanalyse complète
de la structure duprécipité,
dont lesparticules
sont maintenant assezgrandes
pourêtre
regardées
comme unephase
distincte. Il avait. été démontré par Wasserman et Weerts que la
phase
qui
se montre d’abord n’est pas lecomposé CuAl2
à réseautétragonal
qui
est leproduit
final de ladéposition.
Ces auteurs ont décrit unephase
inter-médiaire à réseauquadratique
à maille trèsgrande
avec a = 8, 1 et c ==
m,4
A. La structure trouvée~
Fig. 6. - Alliage d’aluminium à 4 pour 1 ou de cuivre, 19 jours à 200°. Diagramme Laue (Preston).
>
par K. Preston
[21]
n’est pas lamême,
quoique
l’existence d’une
phase
de cette structure àquelque
étape
de la transformation n’est pas exclue. La nouvelle structure est dutype
fluorine maisayant
unréseau
quadratique
avec a =5,71
et c =i,oi5
A,
dont la maille contient
4
mol deCu A12.
Quoique
letype
fluorine se trouve leplus
souvent dans lescristaux
ioniques,
son existence a été reconnue dansles réseaux
métalliques
en certains cas. Le réseau trouvé icipeut
êtreregardé
comme un réseauquadratique
centré,
la moitié des atomes aux centres des cubes étant absents. Une structure semblablèa été décrite pour
AuAl2.
A des
températures plus
élevées,
à 3500 parexemple,
le réseau intermédiaire se transforme encristaux normaux de
Cu A12,
mais la transition estlente et la stabilité du constituant intermédiaire
quadratique
estquelque
peusurprenante.
Comme lesnouveaux cristaux sont intimement liés au réseau
de
l’aluminium,
lesplans cubiques (100)
des deux réseauxcoïncidant,
trois séries de cristaux ducomposé
se~présentent
dans unmonocristal
d’aluminium,
cequi
ajoute
considérablement à la difficultéd’inter-prétation
desdiagrammes
de rayons X.De telles
expériences
nous fournissent les moyens d’étudier leprocédé
du durcissement structural avecbeaucoup plus
d’exactitudequ’auparavant.
Surtout elles rendentpossible
l’explication
deschangements
de
propriétés physiques qui accompagnent
leschan-gements
de dureté..
L’abaissement
de la conductibilitéélectrique
parla formation de
petits
noyauxépars
dans un cristalpeut
être illustré par uneanalogie, proposée
parM. Mott dans une discussion du travail de
Gayler [18].
Dans
l’atmosphère,
laprésence
des molécules dé la vapeur d’eau ne diminue pas sensiblement latrans-parence de
l’air,
tandis que lesagglomérations
d’un certainordre,
comparable
avec les ondeslumineuses,
produisent
le brouillard. Lesàgrégations plus
grandes,
en formant lesgouttes
depluie,
rendent latransparence. Pareillement,
lepouvoir
dispersant
desgroupements
d’atomesqui
déterminent la résis-tanceélectrique
est un maximumquand
leursdimen-sions sont de l’ordre de la
longueur
d’onde associéeavec les électrons dans le
réseau,
c’est-à-dire d’envi-ron4
ou 5 diamètresatomiques.
L’accord avec les observations de Preston et de Guinier est très satis-faisant. Il reste à déterminer si lespropriétés
méca-niques
(dureté,
ténacité,
etc.)
se laissent ou nonexpliquer
de la mêmefaçon.
Au cours de l’examen de
l’alliage
à4
pour 100 decuivre,
certaines taches mal définies seprésentaient
sur lesclichés,
qu’il
étaitimpossible
deregarder
comme résultant du durcissement
[23].
On trouvait même des taches semblables sur des clichés prove-nant d’un monocristal d’aluminium pur. A 550° elles devenaientbeaucoup
plus
intenses,
en mêmetemps
que les taches normales dudiagramme
Laue s’affai-blissaient(fig.
7).
M. Preston a observé le mêmephénomène
avec des monocristaux du sel marin et del’oxyde
demagnésium (périclase).
Avec lediamant,
quoiqu’il
n’y
eut rienà ~ G~,
des taches faiblesappa-raissaient à 5ooo. La seule observation antérieure que nous avons pu tracer a été faite par Wadlund sur le sel marin à la
température atmosphérique
[23].
Auxtempératures
élevées,
l’intensité des taches est vraimentremarquable.
Onpeut
les obtenir même enemployant
laradiation monochromatique.
Elles sont duesprobablement
aux oscillationsthermiques
des atomes dans leréseau,
et il faudra uneapplication
de la théorie de
Debye
des chaleursspécifiques
pouren rendre
compte.
C’est cequ’on
est en train de faire.présentement.
La méthode des chaleurs
spécifiques, qui
a rendude
grands
services dans l’étude des transformationsordre-désordre,
a étéappliquée
parSykes
auxrecherches sur le durcissement structural
[241.
Unalliage d’argent
contenant7,5
pour 100 de cuivremontre
après
un refroidissement lent uneprécipi-tation presque totale du cuivre. En le