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Nouvelles mesures de la rigidité diélectrique de
l’hydrogène et de l’azote comprimés
André Boulloud
To cite this version:
NOUVELLES MESURES DE LA
RIGIDITÉ
DIÉLECTRIQUE
DE
LHYDROGÈNE
ET DE L’AZOTECOMPRIMÉS
Par ANDRÉ
BOULLOUD,
Laboratoire
d’Électrostatique
et de Physique du Métal, Grenoble..
Sommaire. 2014
Mesures, en tension continue, de la
rigidité
diélectrique de l’azote et del’hydrogène
comprimés entre plateauxparallèles
et enchamp
non uniforme pour des gaz depureté
commerciale, d’une part, et purifiés, d’autre part.Les résultats obtenus confirment les données antérieures. Ils ne permettent pas
d’expliquer
le comportement des génératricesélectrostatiques
utilisant ces gaz comme milieu de fonctionnement.PHYSIQUE APPLIQUÉE 17, 1956,
1. Introduction. -
D’après
les recherchesrécentes sur les
génératrices électrostatiques
àtransporteur isolant,
le mêmeappareil
peut
four-nir une tension maximumplus
élevée si on le faitfonctionner dans une
atmosphère comprimée
’
d’hydrogène
purifié
que si on utilise uneatmo-sphère
d’azote, également
purifié,
sous la mêmepression
[1].
Un telphénomène
est encontradic-tion avec les données
déjà
publiées
sur larigidité
diélectrique
de ces deux gaz[2], [3].
Cesdonnées,
d’ailleurs peu nombreuses pour degrands
écarte-ments des électrodes
[4]
à[8],
serapportent,
il estvrai,
à des gaz depureté
commerciale et elles ont souvent été obtenues en tension alternative.Nous avons été ainsi conduits à
procéder
à desmesures
comparatives
de larigidité diélectrique
del’hydrogène
et de l’azotecomprimés,
en tensioncontinue,
enportant
notre attention sur l’influence éventuelle de lapureté
du gaz.2.
Appareillage.
-a)
HAUTE TENSION. -- Lahaute tension était
produite
par unegénératrice
électrostatique
àtransporteur
isolantpouvant
fournir les deux
polarités.
Desmontages
redres-seurs-multiplicateurs
de tension étaient utiliséspour obtenir les tensions
négatives
inférieures à 45 kV et les tensionspositives
inférieures à 30kV,
ainsi que pour exciter la
génératrice
électro-statique.
Ces redresseurs étaient alimentés à par. tir du réseau de distribution à travers un stabilisa-teur de tension.La haute tension était mesurée à l’aide d’un divi-seur de tension à résistances et d’un
jeu
de volt-mètresélectrostatiques
de diverscalibres,
préala-blement étalonnés. La
précision
ainsi obtenuedépassait -1-
1 pour 100 pour des mesuresrelatives,
mails la valeur absolue de la haute tension n’était
pas déterminée à mieux
de +
3 pour 100près,
l’éta-lonnage
du diviseurayant
été effectué par réfé-rence à l’éclateur àsphères.
Une résistance de
protection
de 25mégohms
était insérée entre la source de hautetension,
d’unepart,
l’enceinte d’essais et le diviseur detension,
d’autre
part.
b)
MESURE DES COURANTS. - L’intensité descourants
compris
Qntre
10-10 et 10--5 A était éva-luée par une méthodeélectrométrique
et celle des courantssupérieurs
àquelques microampères
était lue sur un
microampèremètre
detype
indus-triel. Dans le cas del’emploi
de lagénératrice
élec-trostatique,
les fluctuations de la haute tensionrendaient difficile la mesure des courants les
plus
faibles.
C)
IONISATION ARTIFICIELLE. - Nous avonsuti-lisé,
comme source d’ionisationartificielle,
lerayonnement
y d’une source de radiocobalt 60COplacée
à l’extérieur de l’enceinte d’essais.d) ÉLECTRODES.
- Lesplateaux
utilisés étaienten acier
ordinaire,
en acierinoxydable
à 18 pour 100 de chrome et 10 pour 100 de nickel et enalu-minium. Leur surface utile était de 10 CM2
envi-ron. Leur bord était convenablement arrondi. En
outre,
de nombreuxrepolissages
leur avaient donné unprofil
légèrement
convexe, éliminant ainsi lepassage d’étincelles à la
périphérie
des électrddes. Pour les mesures enchamp
nonuniforme,
nous avonsemployé
unetige cylindrique
en acierordi-naire,
de4,5
cm delongueur
utile et de 6 mm dediamètre. Son extrémité était à peu
près
hémi-sphérique.
Elle était montée en face d’unplateau
d’acierinoxydable disposé perpendiculairement
àson axe de révolution. Pour l’écartement de 2 cm, nous utilisions un
plateau
chromé,
de 8 cm dedia-mètre,
à bord arrondi.L’enceinte d’essais était
cylindrique ;
elle avaitun diamètre intérieur de 16 cm. Elle était main-tenue au
potentiel
du sol.3. Mode
opératoire.
--a)
MONTAGE DES ÉLEC-TRODES. - Les électrodes étaient soumises à unpolissage mécanique
soigné,
puis dégraissées
àl’acétone,
rincées à l’eau distillée et séchées. On lesmontait ensuite sur un châssis isolant muni d’une
vis pour le
réglage
de leur écartement et de vis calantes pour celui duparallélisme.
La distance ddes
plateaux
était contrôlée en introduisant entre eux des cales. L’erreur relative sur d nedépassait
27 A
pas -4-
2 pour 100pour d
= 1 mm et+
1 pour 100pour d
= 5 mm. Dans le cas desexpériences
avec la
tige,
on se fiait à la vis pour l’obtention etla mesure de l’écartement des électrodes.
b)
REMPLISSAGE DE L’ENCEINTE.-
L’hydr0-gène
et l’azote «impurs »
étaientprélevés,
direc-tement dans les
bouteilles
fournies courammentpar l’industrie.
L’hydrogène
« pur » étaitpurifié
par
liquéfaction
par les soins dudépartement
BassesTempératures
duLaboratoire,
puis
comp-primé
et stocké dans des bouteillesspécialement
réservées à cet usage. L’azote « pur » nous était
fourni par la Société l’Air
Liquide.
Iltitrait,
d’après
lefabricant,
environ 5 X 10-5d’impuretés.
Desdosages d’oxygène
par lepyrogallol
ont donné une teneur enoxygène
de1,5
pour 100 pour l’azoteimpur
et de0,15
pour 100(quantité
voisine de la limite de sensibilité del’appareil)
pourl’hydrogène
impur.
La teneur enoxygène
de l’azote « pur »n’était
pàs
mesurable par ceprocédé.
Avant
chaque remplissage,
l’enceinte d’essaisétait vidée au moyen d’une pompe à
palettes, puis
rincée avec le gaz de
remplissage
et vidée à nou-veau. Pendant ce deuxième pompage, on faisait passer unedécharge
luminescente entre lesélec-trodes. Le pompage, avec utilisation d’un
piège
àazote
liquide,
était ensuiteprolongé
pendant
uneheure,
une fois réalisée l’extinctioncomplète
d’unvoyant
àdécharges
placé
sur la canalisation de vide. La canalisation reliant la bouteille à l’enceinteétait
balayée
avec le gaz de labouteille,
puis
main-tenue souspression
pendant
toute la durée du pompage. Dans cesconditions,
on estimait que lapression partielle
desimpuretés
dues auremplis-sage était certainement inférieure à
0,1
mm deHg.
Le gaz était en outre desséché au moyend’anhydride
phosphorique placé
dans l’enceinte.c)
MESURES. - Toutes les séries demesures ont
été effectuées par
pressions
décroissantes. Lesvidanges
partielles
de l’enceinte entraînant une variation de latempérature
du gaz, on attendaitchaque
fois que lapression
fut stabilisée. Les mesures ont été effectuées à latempérature
ambiante,
voisine de 20° C.Nous avons
choisi,
comme critèred’amorçage,
le
passage
d’une étincelle au moins en 2minutes,
la haute tension variant par
degrés
de 1 pour 100 environ. Souschaque pression,
la détermination dupotentiel
disruptif
résultait deplusieurs
mesures(3
engénéral),
aussi bien avec que sans ionisationartificielle,
et,
éventuellement,
pour les deuxpola-rités de la haute tension. Aux fortes
tensions,
les mesures étaient rendues délicates par l’instabilitéde la
génératrice électrostatique
et par lesnom-breux amorçages survenant à l’intérieur de celle-ci.
4. Résultats
expérimentaux.
-a)
CHAMP UNI-FORME. ,- Nous avons mesuré lepotentiel
dis-ruptif
entreplateaux d’acier
inoxydable
écartés de 5 mm( fcg.
1 et2)
et entreplateaux
d’acierFIG. 1. - Variation en fonction de la
pression du poten-tiel disruptif entre plateaux d’acier inoxydable écartés de 5 mm dans
l’hydrogène
purifié(1).
Fm. 2. -- Variation en fonction de la
pression
du poten-tieldisruptif
entre plateaux d’acier inoxydable écartés de 5 mm dans l’azote purifié.inoxydable,
d’acier ordinaire et d’aluminiumécar-tés de 1
mm (fig.
3 et4).
Dans tous les cas, l’undes
plateaux
était aupotentiel
du sol. Il étaitprocédé,
sans ouvrirl’enceinte,
àplusieurs
séries de mesures avecchaque paire d’électrodes,
dansle même gaz alternativement « pur » et
impur.
Dans l’azote et dans
l’hydrogène,
l’accroissementdu potentiel disruptif
avec lapression
est d’abordrégulier (domaine
dePaschen).
Apartir
d’unephénomène
de saturation estgénéral
pour tous les gaz. L’irradiation par le radiocobalt n’a pas d’effetdétectable,
saufparfois
un abaissement très faibleFIG. 3. - Variation en fonction de la
pression
dupoten-tiel
disruptif
entre plateaux d’aluminium écartés de 1 mm dansl’hydrogène purifié.
FIG. 4. - Variation en fonction de la pression du
poten-tiel
disruptif
entreplateaux
d’acier inoxydable écartés de 1 mm dans l’azote et dans l’air.(Les mesures ont été effectuées avec la même paire d’électrodes dans l’azote alternativement purifié et
impur.)
du
potentiel
disruptif
sous lapression
de2,5
kg /cm2.
Dans le domaine dePaschen,
et
avecle critère
utilisé,
les valeursnumériques
dupoten-tiel
disruptif
sont bienreproductibles,
dans la limite de laprécision
des mesures. Sauf pour lesplateaux
d’aluminium dansl’azote,
elles sontindépendantes
de lapureté
du gaz et de la naturedu métal des électrodes. Nos résultats pour les
écartements de 1 et de 5 mm ne vérifient la loi de
Paschen
qu’à
6 pour 100près environ,
tant dans l’azote que dansl’hydrogène,
et cet écart neparaît
pas
pouvoir
s’expliquer
entièrement par les erreurs de mesure. L’écartement leplus
grand correspond
à la valeur la
plus
élevée dupotentiel disruptif,
pour une même valeur duproduit
de lapression
par la distance des électrodes. Dans le domaine de
saturation,
aucontraire,
lepotentiel
disruptif
estmoins bien défini. Il se relève
d’abord,
au fur et à mesure du passage successif d’étincelles(effet
deformation)
et il tend vers une valeurlimite,
fonc-tion de la tension maximum
appliquée
auxélec-trodes,
comme le montre l’accroissement de larigidité diélectrique
del’hydrogène
obtenu enformant d’abord les électrodes dans l’azote
( fig.
3).
Toutefois, après
un renouvellement du gaz, lespremières
étincellespassent
pour des tensionsappli-quées
plus
faibles que celles atteintes au cours del’expérience
antérieure. Sous une mêmepression
et pour une même série de mesures,, les résultats obtenusprésentent
en outre unedispersion,
faibledans
l’hydrogène, plus importante
dansl’azote,
surtout
impur,
notamment avec les électrodes d’acier ordinaire et surtout d’aluminium. Dans cedernier cas, l’écart entre les valeurs extrêmes
peut
dépasser
10 pour 100. Cettedispersion
se manifesteprincipalement
par une tendance auréallumage
pour une tension sensiblement
plus
faible que cellecorrespondant
àl’amorçage
de l’étincelleinitiale,
même
après
un délai de l’ordre de la minute. Pour restaurer une valeur élevée dupotentiel disruptif,
il faut ne rétablir que très
progressivement
latension
appliquée.
Le retarddisruptif
est alorsimportant
et l’utilisation de radiocobalt demeure sans effet.Compte
tenu de l’incertitude due auphénomène
deformation,
il n’a pas étépossible
de mettre en évidence une influence de lapureté
du gaz sur larigidité
diélectrique
del’hydrogène.
Parcontre,
l’expérience
montre de manière indiscutable quele
potentiel disruptif,
sous les fortespressions,
estplus grand
dans l’azoteimpur
que dans l’azote« pur », au moins dans le cas des électrodes d’acier
ordinaire et d’acier
inoxydable (fig.
4).
Avec lesélectrodes
d’aluminium,
cet effet estmasqué,
si ilexiste,
par ladispersion
des résultats des mesures.Dans le domaine de
saturation,
larigidité
diélec-trique
del’azote,
aussi bien « pur »qu’impur,_
dépend
de la nature du métal des électrodes. Dans29 A
des
plateaux
d’aluminium écartés de 1 mm et elledépasse
60kV/mm
entre desplateaux
d’acierinoxydable,
tandis que desplateaux
d’acier ordi-naire conduisent à des valeurs intermédiaires. Les métaux utilisés se classent dans un ordreidentique
dans l’azoteimpur.
Il semblequ’il
en soit de mêmedans
l’hydrogène,
bien que nosexpériences n’y
couvrent que le début du domaine de saturationet
qu’elles
nepermettent
pas de tirer des conclu-sions certaines.Les courants
prédisruptifs
sonttoujours
trèsfaibles dans
l’hydrogène
(de
l’ordre de 10-1° A auplus),
même avec des électrodes d’aluminiumformées dans l’azote
impur.
Dansl’azote,
ils sontnégligeables
sous les fortespressions,
une fois laformation
achevée,
et ils restent de l’ordre de10-10 à 10-9 A au
plus,
dans le domaine dePas-chen,
avec des électrodes d’acier ordinaire etd’acier
inoxydable.
Dans le cas desplateaux
d’alu-minium,
ils sont de l’ordre de 10-9 A auplus
sousles fortes
pressions ;
dans le domaine dePaschen,
ilsatteignent
des valeurs élevées(jusqu’à
plus
de 10-’A)
dans l’azoteimpur,
alorsqu’ils
restentde l’ordre de 10-1° à 10-9 A dans l’azote « pur ».
Cette différence d’ordre de
grandeur
se retrouvesystématiquement quand
onrépète
lesexpériences
et elle
correspond
à un abaissement dupotentiel
disruptif
de 2 à 3 pour 100 dans l’azoteimpur.
En accord avec les donnéesdéjà publiées,
nous avons trouvé que larigidité
diélectrique
del’azote,
enchamp
uniforme,
est un peuplus grande
quecelle de l’air dans le domaine de Paschen
(fin.
4)
etqu’elle
y est presque le double de celle del’hydro-gène,
sous la mêmepression
et pour le même écar-tement des électrodes. Comme pour tous les gaz,d la
rigidité
diélectrique
de l’azote et del’hydrogène,
sous une
pression
donnée,
décroîtquand
l’écar-tement des électrodesaugmente.
La
pression
souslaquelle
lephénomène
desatu-ration commence à se manifester croît avec le
degré
de formation des électrodes(fig.
2 etfig.
4).
Larigidité
diélectrique
correspondante
dépend
à la fois de la nature du gaz, de l’écartement et du métal des électrodes(tableau I).
Elle estplus
TABLEAU I
Pression p et rigidité
diélectrique
E correspondant à l’appa-rition du phénomène de saturation du potentieldisruptif
entre plateaux d’acier
inoxydable
(d : distance des électrodes).N2... V .11 vv
petite
dansl’hydrogène
que dans l’azote et pour ungrand
écartement desplateaux
que pour unécartement
plus
faible. Il en est de même de larigidité diélectrique
à l’intérieur du domaine de saturation. Lacomparaison
despotentiels
disrup-tifs dans l’azote et dans l’air montre que, sous
forte
pression,
ce dernier gazpeut supporter
sansamorçage des tensions bien
supérieures
à cellesobservées dans l’azote.
L’augmentation
de larigi-dité
diélectrique
avec la teneur enoxygène
de l’azote est d’autantplus
lente que lepourcentage
d’oxygène
estplus
grand (tableau II),
en accord TABLEAU IIRigidité
diélectrique
E de l’azote et de l’air, sous une pressionde 40
kg/cm2,
entre plateaux d’acier inoxydable écartés de 1 mm.avec les résultats de Zeier
[9]
relatifs à desmélanges
d’azote et d’air.
b)
CHAMP NON UNIFORME, -Lorsque
latige
est
négative,
l’ionisation artificielle est sans effet sur lepotentiel disruptif,
sauf sous lespressions
lesplus
faibles. Dansl’hydrogène,
son influence ne sefait pas sentir au delà de
12,5 kg/cm2 environ,
pour un écartement des électrodes de 2 cm, et au delà de 5kg /cm2
pour des écartementsplus
petits.
Dansl’azote,
elle n’est détectable que sous unepression
de
2,5
kg /cm2
pour un écartement de0,5
cm et sous unepression
auplus
égale
à 5kg /cm2
pour les écartementsplus grands.
Dans le cas de latige
positive,
aucontraire,
le retarddisruptif atteint,
en l’absence deradiocobalt,
des valeursélevées,
tant dans l’azote que dans
l’hydrogène,
et lesmesures de
potentiel disruptif
présentent
unecer-taine
dispersion.
L’ionisation artificiellerégularise
les valeurs
obtenues
et elle les abaisse sensible-ment(fig.
5), mais, .même alors,
elles restent unpeu
supérieures
à celles observées pour l’autrepolarité.
Une
décharge
permanente
par effet de couronne seproduit
régulièrement
sous les faiblespressions
dans l’azote
impur
et dansl’hydrogène
lorsque
latige
estpositive.
Elle n’ajamais
été observée dans l’azote « pur ». Sans ionisationartificielle,
elles’amorce à la faveur d’une étincelle. Si on utilise
le
radiocobalt,
il faut franchir dansl’hydrogène
undomaine de tensions où
passent
seulement desétincelles continuelles avant de
parvenir
à la stabi-liser. Dans l’azoteimpur,
et enprésence
deradio-cobalt,
elle s’amorce souventd’emblée,
à lafaveur,
semble-t-il,
d’un canalprédisruptif.
Le couranttransporté
par cettedécharge
croit avec la tensionappliquée
et ilpeut
dépasser plusieurs
centainesde
microampères
avant que l’étincelle survienne à nouveau. On observe dans l’enceinte uneplage
pression
maximum souslaquelle
cettedécharge
peut
exister croit avec la distance des électrodes.Elle ne
dépasse
guère 7,5
kg /cm2
pour un écar-tement de 2 cm et elleparaît
dépendre,
dans unecertaine mesure, des
caractéristiques
de la sourcede haute tension
(génératrice
électrostatique
ouredresseur).
FIG. 5. - Variation en fonction de la pression du
poten-tiel disruptif entre une tige cylindrique à extrémité
hémisphérique
de 6 mm de diamètre et un plan dansl’hydrogène
purifié. d : distance des électrodes.Nous n’avons pas observé de
décharge
par effet de couronnelorsque
latige
estnégative.
Pour cettepolarité,
et pour un écartement des électrodes de 2 cm, lesdécharges
dansl’hydrogène
sontincom-plètes.
Elles seprésentent
sous la forme de tirets blancspartant
de l’extrémité de latige.
L’augmen-tation de la tensionappliquée
a pour seul effetd’accroitre leur cadence de
répétition.
Pour le même écartement et pour la mêmepolarité
de latige,
les étincelles ont unaspect
normal,
blanc bleutééblouissant,
dans l’azoteimpur ;
dansl’azote « pur », elles sont
rougeâtres
et,
sous lespressions
inférieures à 5kg/cm2,
ellesn’atteignent
pas leplan.
Un nuagebleuâtre,
très faiblementlumineux, apparaît
alors devant celui-ci au momentoù elles surviennent.
Dans
l’azote,
sous lespressions supérieures
ouégales
à 10kg /cm2,
et pour un écartement de0,5
cm desélectrodes,
lepotentiel
disruptif lorsque
la
tige
estnégative
est sensiblementplus
petit
que pour l’autrepolarité
avec utilisation deradio-cobalt. Il
présente
en outre unphénomène
de for-mation(fig.
6).
Comme enchamp
uniforme,
lepotentiel disruptif
dans l’azote est un peu inférieur au double de celui dansl’hydrogène,
sous une w mêmepression
et pour un même écartement des électrodes. Tant dans l’azote que dansl’hydrogène,
les tensions
d’amorçage
de l’étincelle ou de ladécharge
en couronne sontindépendantes
de lapureté
du gaz. Dansl’hydrogène,
lepotentiel
dis-ruptif
dans le cas de latige
négative
se trouvemul-tiplié,
quelle
que soit lapression,
par le facteur1,41
quand
on passe de0,5
cm à 1 cm pour l’écartementdes électrodes et par le facteur
1,84 quand
on passede
0,5
cm à 2 cm. Ces facteurs sont les mêmes dansl’azote,
abstraction faite duphénomène
desatu-ration
apparaissant
pour l’écartement de0,5
cm.FIG. 6. - Variation en fonction de la
pression du poten-tiel disruptif entre une
tige
cylindrique à extrémitéhémisphérique
de 6 mm de diamètre et un plan dans l’azote purifié : d : distance des électrodes.Les résultats
représentés
sur lesfigures
5 et 6 ontété
obtenus
latige
se trouvant aupotentiel
du sol.Si la haute tension lui est
appliquée,
les valeursnumériques
sontsystématiquement plus petites.
Pour un écartement des électrodes de 1 cm, elles
sont divisées par le facteur
1,15,
aussi bien dans l’azote que dansl’hydrogène.
5. Discussion. - Nos résultats
expérimentaux
sont en excellent accord avec la théorie
d’après
laquelle
lesphénomènes d’amorçage
dans les gazcomprimés
sont déterminés par une émission de la cathode sous l’effet duchamp
électrique régnant
à sa surface
[7], [10]
et[11].
L’inefficacité de l’ioni-sationartificielle,
sauf sous lespressions
lesplus
faibles,
dans le cas des mesures enchamp
uniforme,
l’influence de la nature du métal des électrodessur la
rigidité
diélectrique
dans le domaine desatu-ration,
les effets depolarité
enchamp
nonuni-forme et l’amorce de saturation constatée dans l’azote sous des
pressions
au moinségales
à10
kg /cm2, lorsque
latige
estnégative
et distante de0,5
mm duplan,
sont autantd’arguments
en sa faveur.Cependant,
le rôlejoué
par l’ionisationdans le gaz reste
important,
même sous les fortespressions,
comme entémoignent
l’influence de la distance des électrodes et celle de la nature du gaz sur lephénomène
de saturation.Dans le cas des
plateaux d’aluminium,
les essaisdans l’azote et dans
l’hydrogène
montrent que31A
l’abaissement de la
rigidité
diélectrique
qui
en résulte sont liés àl’oxydation
desélectrodes,
et aussi àl’amplification
du courant initial par l’ioni-sation par chocsdans
le gaz,puisque
c’est dans ledomaine de Paschen que les courants
les
plus
intenses ont été mesurés.On sait que l’azote pur ne s’ionise que faible-ment sous l’effet du
rayonnement
émis
par lesdécharges
seproduisant
en sonsein,
alors que l’addition d’unepetite quantité d’oxygène
accroitnotablement
l’importance
de laphotoionisation
du gaz.C’est
probablement
à cephénomène qu’il
faut attribuer les différences decomportement
entre l’azote « pur » et l’azoteimpur
enchamp
non uniforme.L’écart
entre les valeurs dupotentiel
disruptif,
suivant
que latige
estportée
sous la haute tension ou aupotentiel
dusol,
rappelle,
si besoin enétait,
tesprécautions qu’impose
auxexpérimentateurs
l’influence desparois
de l’enceinte sur laréparti-lion du
champ
électrique
entre les électrodes. 6. Conclusion. -a)
Conformément auxdon-nées
publiées
antérieurement,
larigidité
diélec-trique
de l’azote dans le domainede
Paschen est presqueégale
au double de celle del’hydrogène
sous la mêmepression,
toutes conditionségales
d’ailleurs,
et cela aussi bienenichamp
uniforme[5],
[7] qu’en champ
non uniforme[5].
Sous les fortespressions,
leur écart va en s’atténuant.b)
Lapureté
du gaz est sans effet sur larigidité’
diélectrique
del’hydrogène.
Sous fortepression,
larigidité diélectrique
de l’azoteimpur
est un peuplus grande
que celle de l’azotepurifié.
c)
Lephénomène
de saturation dupotentiel
dis-ruptif
commence à se manifester pour deschamps
électriques
assez variables avec la nature du gaz, le métal et l’écartement des électrodes. Ceschamps
sont de l’ordre de 30 à 50kV /mm
pour des élec-trodesdéjà
formées.d)
Les résultats obtenus sont conformes à la théoried’après laquelle
l’amorçage
de l’étincelleélectrique
dans les gazcomprimés
est déterminé par une émission de la cathode contrôlée par lechamp électrique
à la surface de celle-ci.e)
D’après
l’étude desgénératrices
électrosta-tiques
àtransporteur
isolant,
la tension maximumque
peut
fournir un telappareil
est limitée par des amorçages survenant entre les inducteurs. Ladiffé-rence de
potentiel
entre les inducteurs estégale
à la somme des tensions d’excitation et dedébit,
et les chiffres cités par Gartner[1]
montrent que lesperformances
relatives d’un mêmeappareil
fonc-tionnant dans
l’azote ou dansl’hydrogène
sous lamême
pression
sontincompatibles
avec les résul-tatsexposés
ci-dessus. Enréalité,
lesgénératrices
étudiées étaient construites de telle sorte que les étincelles éclatant entre les inducteurs devaient
obligatoirement
contourner etlonger
des surfaces isolantes et c’estprobablement
dans l’étude desdécharges
rampantes
qu’il
convient de chercherl’explication
de ceparadoxe.
Manuscrit reçu le 25 juillet 1955. BIBLIOGRAPHIE
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