HAL Id: jpa-00209511
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Submitted on 1 Jan 1982
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Effet de déplacements lumineux dans une expérience de pompage optique sélectif en vitesses
M. Pinard, Carl Aminoff
To cite this version:
M. Pinard, Carl Aminoff. Effet de déplacements lumineux dans une expérience de pom- page optique sélectif en vitesses. Journal de Physique, 1982, 43 (9), pp.1327-1331.
�10.1051/jphys:019820043090132700�. �jpa-00209511�
Effet de déplacements lumineux dans une expérience
de pompage optique sélectif en vitesses
M. Pinard et C. G. Aminoff(*)
Laboratoire de Spectroscopie Hertzienne de l’E.N.S., 24,
rueLhomond, 75231 Paris Cedex 05, France
(Reçu le 12
mars1982, révisé le 28 avril, accepté le 6 mai 1982)
Résumé.
2014Nous avons observé, dans
uneexpérience de pompage optique sélectif
envitesses, un effet de déplace-
ments lumineux qui couple deux alignements pour produire une orientation. Cet effet donne lieu, quand
onbalaie
la fréquence du laser, à
unsignal de dispersion
sanseffet Doppler. La géométrie expérimentale utilisée ici permet d’observer cet effet avec un excellent rapport signal sur bruit.
Abstract.
2014An effect of light-shifts has been observed in
avelocity-selective optical pumping experiment ; this
effect couples two alignments to produce an orientation. A Doppler-free dispersion-shaped signal is obtained when
the laser frequency is tuned
overthe atomic resonance. The experimental geometry allows here to observe this effect with
avery good signal-to-noise ratio.
Classification Physics Abstracts 32.80 B - 42.60
Il est connu depuis plusieurs ann6es qu’en excitant
la resonance optique d’un atome par une lumiere convenablement polaris6e, il est possible de transferer à l’atome une partie du moment angulaire transport6
par le photon et de cr6er ainsi une difference de popu- lation entre les differents sous-niveaux Zeeman du niveau inf6rieur g de la transition : c’est le principe de
la m6thode du pompage optique [1]. L’interaction avec
le faisceau de pompage a aussi pour effet de d6placer
les sous-niveaux Zeeman du niveau g d’une quantit6 qui depend du nombre quantique magn6tique du sous-niveau, de la frequence et de la polarisation du
faisceau lumineux. Ces effets de d6placements lumi-
neux, pr6vus th6oriquement par C. Cohen-Tannoudji [1], ont ete observes par J. Dupont-Roc [2] dans une experience ou les faisceaux lumineux 6taient 6mis par des sources classiques (lampes a d6charge).
La mise au point de lasers monomodes balayables
a rendu accessible au pompage optique un nouveau champ de recherche, la resolution des ph6nom6nes physiques se produisant a l’int6rieur du profil Doppler, grace a l’introduction par 1’excitation optique de
correlations entre variables internes et variables extemes atomiques. La m6thode ainsi obtenue, appel6e
« pompage optique s6lectif en vitesses » (V.S.O.P.) est
decrite dans la reference [3]. Dans cette derniere r6f6- rence, les experiences presentees ont 6t6 r6alis6es en regime de pompage lin6aire (signaux proportionnels à
l’intensit6 du faisceau de pompage) : dans ce cas, les effets de deplacements lumineux n’interviennent pas.
D’autre part, dans une experience plus r6cente
utilisant deux faisceaux de pompage non colin6aires issus du meme laser monomode, nous avons utilise des effets crois6s de pompage optique pour s6lection-
ner deux composantes de la vitesse des atomes [4, 5].
Les effets observes dans cette experience sont de
deux sortes : des effets de « pompage-pompage » ou le pompage optique s’accompagne uniquement d’effets
de depopulation et de repopulation selective des sous-
niveaux Zeeman du niveau g ; et des effets de « pom-
page-deplacement » ou interviennent les deplacements
lumineux induits par les faisceaux. Dans cette exp6- rience, le nombre d’atomes contribuant au signal est beaucoup plus petit que dans les experiences de
V.S.O.P. en raison de la double selection en,vitesses de
sorte que le rapport signal sur bruit n’est pas grand (au plus 6gal a 20); c’est pourquoi nous avons cherch6 à mettre en evidence ces memes effets de « pompage-
deplacement » dans une experience ou l’on ne selec-
tionne qu’une seule composante de la vitesse des atomes. En particulier, il nous a semble int6ressant
d’6tudier, dans ces conditions, la transformation par effet de deplacements lumineux d’un alignement en
orientation.
(*) Adresse actuelle : Helsinki University of Technology, Department of Technical Physics, SF 02150 Espoo 15, Finlande.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019820043090132700
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1. Principe de l’expérience.
---Pour r6aliser cette
experience, nous avons construit le montage schema- tis6 sur la figure 1. Le faisceau, issu d’un laser a colorant monomode, de polarisation lin6aire horizontale, est s6par6 en deux parties approximativement d’6gale intensite ; chacun des deux faisceaux ainsi obtenus
traverse un modulateur 6lectrooptique suivi d’un
polariseur lin6aire : la polarisation du faisceau ayant traverse le modulateur C1 est horizontale, celle du faisceau ayant traverse C2 est verticale. Ces deux ensembles (modulateur + analyseur lin6aire) per- mettent d’obtenir deux faisceaux d’amplitude E1 et E2
modul6es a des fr6quences diff6rentes (ol et (1)2’ de
polarisations lin6aires fixes orthogonales entre elles.
Fig. 1.
-Dispositif experimental : les deux faisceaux P, et P2 de polarisations lin6aires orthogonales entre elles sont
modules
enintensite par les cristaux electrooptiques C, et C2, puis sont superposes spatialement pour pomper opti- quement les atomes. Le faisceau de detection D se propage
en
sensoppose ; sa polarisation est modul6e alternativement a,,
a-par le modulateur photoelastique MPE. Les photo- multiplicateurs PM1 et PM2 d6livrent des signaux propor- tionnels a l’intensit6 du faisceau D respectivement apres et
avant la traversee de la cellule.
[Experimental scheme. The beams P, and P2 have two orthogonal linear polarizations, the two electrooptic crystals C1
1and C2 modulate their intensities; the two beams
arespatially superposed to optically pump the atoms. The detection beam D is counterpropagating; a photoelastic modulator, MPE, is used to produce a circular polarization alternately Q+, a- of this beam. PM1 and PM2 are photo- multipliers which deliver signals proportional to the detec-
tion beam intensity respectively after and before crossing
the cell.]
Les deux faisceaux sont superposes spatialement
pour pomper optiquement les atomes contenus dans la cellule. Ces atomes sont d’autre part soumis à 1’action d’un champ magn6tique statique Bo parallele
a la direction du faisceau de pompage (1). On d6tecte 1’absorption par la cellule d’un faisceau peu intense issu du meme laser et se propageant en sens oppose ;
la polarisation de celui-ci est modulee alternativement
(1 ) On suppose 1’amplitude du champ Bo suffisamment faible pour que la distance entre les diff6rentes composantes Zeeman de la raie atomique soit tres inferieure a la largeur
naturelle r de celle-ci.
a,, a - a la fr6quence (o par un modulateur photo- élastique MPE, de fagon a isoler les signaux lies à
l’orientation de ceux li6s a la population. Dans le signal d6livr6 par le photomultiplicateur PM,, est
s6lectionn6e la composante modul6e a la fois aux trois
fr6quences m, WI et W2’ Supposons, pour simplifier,
que les collisions qui changent la vitesse des atomes
d6truisent completement leur orientation : on n’obtient donc de signal qu’d resonance, lorsque la frequence OL
du laser est 6gale a la frequence atomique Qo. Ce signal
est du a l’orientation des atomes de vitesse quasi-nulle
le long de 1’axe de propagation commun au faisceau de pompage et au faisceau de detection ; cette orientation r6sulte de l’interaction successive du meme atome avec
les deux faisceaux de pompage de meme frequence, de
meme direction et de polarisations lin6aires ortho-
gonales entre elles.
11 existe a priori deux effets susceptibles de creer une
orientation 6voluant simultan6ment aux fr6quences w, et W2’ Le premier effet est le plus simple : il r6sulte de la
superposition coh6rente des deux ondes incidentes. Si la phase relative 0 des deux faisceaux, polarises
lin6airement et d’amplitude 81 et t2, est diff6rente de zero, on obtient apres recombinaison, au niveau de la
s6paratrice, un faisceau qui contient une composante circulaire. Un tel faisceau peut donc, par un seul cycle
de pompage optique, creer une orientation dans le niveau g, orientation qui sera proportionnelle à t1 t2 x sin 0 et ind6pendante de la valeur de Bo. Cette orientation, qui r6sulte d’une interaction coh6rente des atomes avec les deux ondes 81 et t2, donne lieu a un
signal qui varie avec la frequence du laser comme une
fonction d’absorption de Lorentz. En fait, si les direc- tions de propagation des deux ondes t1
1et t2 font
entre elles un petit angle 0, il se forme au niveau de la
cellule une figure d’interferences dont le pas est inver- sement proportionnel a 0 ; on peut montrer que si ce
pas est tres inferieur au libre parcours moyen des atomes dans le niveau g, le signal resultant de cet effet coherent est n6gligeable.
L’autre effet possible est un effet de « pompage croise » entre les deux faisceaux d’intensit6s I, et 12.
L’orientation cr66e r6sulte de l’interaction successive des atomes avec chacun des deux faisceaux de pom- page. Ces deux faisceaux 6tant polarises lineairement,
chacun d’entre eux ne peut creer, par un cycle de
pompage optique, que de 1’alignement et l’orientation obtenue ne peut etre due qu’a un effet de « pompage-
deplacement » [§ 2. 3.3 de [5]] : le premier faisceau
cr6e dans le niveau g un alignement, et cet alignement,
6voluant sous 1’action simultan6e du champ magn6- tique Bo et du champ 6lectrique
«fictif » du au second faisceau, est transform6 en orientation. Rappelons que
1’apparition d’une orientation dans une vapeur initia- lement alignee, soumise d’autre part a 1’effet d’un
champ 6lectrique, a ete pr6vue th6oriquement et
montr6e exp6rimentalement pour la premiere fois par M. Lombardi [6] dans des conditions exp6rimentales
diff6rentes. J. Dupont-Roc a d’autre part montre
exp6rimentalement que 1’effet des deplacements lumi-
neux d’un faisceau non polarise ou polarise lin6aire-
ment est equivalent a celui d’un champ 6lectrique et
peut donc transformer un alignement en orientation
[7].
Le signal d’orientation obtenu par ce deuxi6me effet est proportionnel A 11 1 12 et, comme montre en appen-
dice, varie theoriquement avec la frequence du laser
comme le produit d’une fonction de dispersion par
une fonction d’absorption de Lorentz (nous noterons A 1’amplitude de ce signal). Les polarisations des deux
faisceaux 6tant orthogonales entre elles, on peut d’autre part montrer que la sym6trie de 1’excitation
impose que l’orientation r6sultante est une fonction
impaire de Bo [6]. A 1’aide des calculs du § 2. 3. 3 [5], on peut pr6voir que 1’amplitude A du signal d’orientation obtenu varie avec la frequence de Larmor Wo du
niveau g comme une courbe de dispersion de Lorentz
de largeur 6gale au taux de relaxation de 1’alignement
dans le niveau g. Enfin, pour que l’interaction des atomes avec les deux faisceaux de pompage ne s6lec- tionne qu’une composante de la vitesse des atomes, il faut que 1’angle 0 entre ces deux faisceaux soit inferieur
au rapport entre la largeur naturelle et la largeur Doppler, rapport qui est de l’ordre de 10-2. Comme le
niveau g est un niveau soit fondamental, soit m6ta-
stable, sa dur6e de vie est tres longue et le libre parcours moyen des atomes dans ce niveau est donc grand : il
suffit donc d’un angle () tres petit (Z 10- 4 rad.) pour que les effets de l’interaction coh6rente des atomes avec
les deux ondes 61 et 82 soient brouill6s. On voit qu’on peut donc se placer dans des conditions exp6rimentales
ou 1’on n’observera que le deuxieme effet tout en ne
s6lectionnant qu’une seule composante de la vitesse des atomes.
2. Experiences realisees.
-Nous avons realise cette
experience de pompage optique sur le niveau m6ta- stable ’p2 du neon, en utilisant la transition de lon- gueur d’onde h
=6 402 A qui relie ce niveau au
niveau 2p9 (de moment cin6tique J
=3) de la confi-
guration 2s’ 2p’ 3p. Le dispositif experimental ne
diff6re de celui de 1’exp6rience de double selection en
vitesses [4, 5] que par le montage optique utilise qui est
sch6matis6 sur la figure 1. La cellule reli6e a un banc de
pompage [8] est remplie de 10 mtorr de Ne naturel.
Pour s6lectionner, dans le signal d’absorption d6livr6
par le PM 1, la composante modul6e A la fois aux trois
fr6quences m, WI et W2, on utilise trois detections syn- chrones en cascade d6modulant le signal successive- ment aux fr6quences m, WI et W2 (co
=18 kHz,
WI
=1,6 kHz et W2
=80 Hz). Le signal de sortie de la troisieme detection synchrone est envoy6 sur la voie Y
d’un enregistreur dont la voie X est aliment6e par un
signal proportionnel a la frequence du laser [3]. Le bruit
6tant principalement du aux fluctuations d’intensit6 du
laser, nous avons r6duit 1’effet de celles-ci par une
technique de difference : le signal d’entr6e de la premiere detection synchrone est la difference (obtenue
par un amplificateur differentiel) des signaux delivres
par les photomultiplicateurs PM 1 et PM2, la haute
tension d’alimentatipn du photomultiplicateur PM2
6tant asservie de faron que 1’egalite des signaux conti-
nus soit toujours assur6e. La figure 2 montre le signal
d’orientation obtenu lorsqu’on balaie la frequence du
laser. Ce signal est form6 de deux composantes,
d’importance in6gale ayant chacune une allure de
dispersion : elles correspondent aux deux isotopes qui
constituent le neon naturel (2°Ne 91 22 Ne 90/;’ ). Ces
composantes sont bien s6par6es (d6placement isoto- pique 1,6 GHz) et ont une largeur (de l’ordre de la
largeur naturelle de la transition) tres petite devant la largeur Doppler de la transition (1,3 GHz). La th6orie pr6voit (cf. appendice) que pour chaque composante la distance en frequence entre le minimum et le maximum du signal est 6gale a la largeur naturelle divisee par/ :
ceci explique que la largeur obtenue exp6rimentale-
ment, bien que sup6rieure a la valeur th6orique pour des raisons exp6rimentales (jitter du laser, mauvais parall6lisme des faisceaux), est inferieure a celle que
nous obtenons habituellement dans une experience de
pompage optique s6lectif a un faisceau [3] (largeur th6oriquement 6gale a la largeur naturelle).
Fig. 2.
-Signal d’orientation resultant du couplage de deux alignements, obtenu quand
onbalaie la frequence du laser.
Les deux courbes de dispersion sont dues au 2°Ne (91 ?/I ) et
au