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Existence d'une surstructure dans le protoxyde de fer

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Academic year: 2022

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HAL Id: jpa-00205506

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205506

Submitted on 1 Jan 1963

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Existence d’une surstructure dans le protoxyde de fer

J. Manenc

To cite this version:

J. Manenc. Existence d’une surstructure dans le protoxyde de fer. Journal de Physique, 1963, 24 (7),

pp.447-450. �10.1051/jphys:01963002407044700�. �jpa-00205506�

(2)

EXISTENCE D’UNE SURSTRUCTURE DANS LE PROTOXYDE DE FER

Par J. MANENC,

Département de Physique de l’IRSID.

Résumé.

2014

Une diffusion anormale des rayons X apparaît sur les diagrammes au début de la

décomposition (au-dessous de 350 °C) du protoxyde de fer saturé en fer entre 600 et 1 000 °C. Elle est due à la précipitation d’une phase métastable différente de la magnétite. Cette phase est riche

en oxygène. Sa structure s’apparente à la surstructure que l’on trouve après trempe dans le pro-

toxyde riche en oxygène. Celui-ci comporte en effet des lacunes cationiques. L’apparition des

réflexions de surstructure est provoquée par l’arrangement ordonné de ces lacunes dans le réseau

type NaCl.

Abstract.

2014

The X-ray intensity scattered in Bragg reflections which appears in the beginning

of décomposition up to 350 °C of iron-saturated wustite, is caused by precipitation of a metastable phase. This phase is oxygen rich but its structure is different from that of magnetite. It is

related to the superstructure which is found in quenched oxygen-rich wustite. This latter includes in fact some vacancies. The superstructure reflections are due to the ordening of these vacan-

cies in the NaCl type lattice.

PHYSIQUE 24, 1963,

De nombreux travaux ont été consacrés aux

oxydes de fer et en particulier au protoxyde.

Celui-ci n’est stable qu’au-dessus de 570 °C [1].

Le diagramme d’équilibre fer-oxygène (fig, 1),

montre que son domaine d’existence s’élargit lorsque la température s’élève. La teneur en fer reste inférieure à celle du composé stoechiomé-

trique FeO, d’après les résultats les plus récents,

la formule de cet oxyde doit s’écrire Fe1l0, y

Fie. 1.

-

Diagramme d’équilibre fer-oxygène.

variant de 0,950 à 0, 884 environ à 1 100°C [2], [3], [4]. La maille du protoxyde est basée sur la struc-

ture type NaCI. Les sites cationiques ne sont pas

tous occupés. Les sites anioniques ne comportent

qu’un petit nombre de lacunes d’oxygène. Les

lacunes de fer sont réparties au hasard sur les sites cationiques à haute température. Il serait cepen- dant nécessaire d’admettre aux températures inter-

médiaires (800 °C environ) un certain ordre pour

expliquer les valeurs du coefficient d’autodiffusion du fer (déterminées expérimentalement) [5]. Les

lacunes de fer et les trous électroniques (Fe+++)

seraient associés [6] et certains cations passeraient

des sites octaédriques aux sites tétraédriques pour former des zones de structure voisine de celle de la

magnétite [7]. Il semble, à la lumière des résultats que nous allons présenter, que ces interprétations

ne soient pas complètement valables. Nous avons

étudié la décomposition au-dessous de 570 OC du

protoxyde riche en fer et nous avons été amenés pour expliquer les phénomènes observés, à exa-

miner la structure du protoxyde riche en oxygène.

z

Décomposition du protoxyde riche en fer.

-

On sait que la trempe du protoxyde permet de main-

tenir en équilibre métastable à la température ambiante, la structure d’équilibre à haute tempéra-

ture. Nous avons préparé des échantillons à gros cristaux (quelques mm3), exempts de sous-joints de polygonisation. Ces cristaux ont été saturés en

fer soit à 1 100 OC soit à 600 OC et trempés. Ils ont

été soumis à des traitements de revenus isothermes au-dessous de 350 OC. L’étude au microscope et

par diffraction des rayons X, a montré que la

décomposition a lieu en trois stades : un stade de

pré-précipitation, un stade la magnétite préci- pite par croissance dendritique à partir des germes formés sur les dislocations, un stade final où le

protoxyde restant dans les espaces inter-dendri-

-tiques se transforme en magnétite et en fer.

Nous nous intéresserons plus particulièrement

au stade de pré-précipitation. Il se manifeste sur les diagrammes de rayons X par l’apparition de noeuds

satellites au voisinage des taches de Bragg de la

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002407044700

(3)

448

matrice (fig. 2). Ces satellites correspondent à des

noeuds situés sur les rangées 100 > de l’espace réciproque. Ils sont au nombre de deux pour les

réflexions hOO, 4 pour hk0 et 6 pour hkl.

FIG. 2.

-

Satellites au voisinage des réflexions 220, 311

et 222, échantillon vieilli 5 minutes à 300°C.

Ils ont la même disposition que les satellites des alliages à base de nickel qui donnent cette

même forme de diffusion anormale [8]. Ils évo-

luent de la même manière en se’- rapprochant de la

tache principale en fonction du temps de vieillis-

sement (fig. 3a et b). Ils correspondent à un désor-

dre planaire dans le réseau, désordre dû à la for- mation de plaquettes de composition différente de celle de la matrice mais qui restent cohérentes avec elle [8]. Deux alternatives sont à envisager :

a) les satellites sont produits par l’apparition de précipités de magnétite. Le réseau de celle-ci en

effet, est très peu différent de celui du protoxyde ;

seule la position des cations dans la maille subit une

modification importante. On rejoint dans cette

éventualité l’interprétation de Roth [7] rappelée plus haut. Nous avons essayé de vérifier cette hypothèse en explorant l’espace réciproque d’un cristpl vieilli, aux endroits l’on aurait dû trou-

ver une intensité diffractée importante conformé-

ment à la structure de la maille de la magnétite.

Nous supposions bien entendu que le réseau de celle-ci restait parallèle au réseau du protoxyde.

Nous n’avons pas décelé d’intensité que l’on puisse

attribuer à Fe3o4 ;

b) les satellites sont produits par la formation de plaquettes d’un oxyde de structure peu diffé-

FIG. 3 a et b.

-

Enregistrement de l’intensité diffusée au.

voisinage de la réflexion 200 :

a) , pour un échantillon vieilli 5 minutes à 300°C.

b) pour un échantillon vieilli 15 minutes à 300 °C.

rente de celle de la matrice mais plus riche qu’elle

en oxygène. Cette interprétation semble-la bonne.

Nous avons trouvé en effet des taches supplémen-

taires. Pratiquement invisibles après la trempe,

elles apparaissent en même temps que les satellites,

(4)

s’intensifient et s’affinent lorsque le’ vieillissement

se poursuit. Elles ont une grande intensité après

deux heures de traitement à 250 °C. La figure 4

montre leur disposition autour de la réflexion 200 de la matrice. Le diagramme a été obtenu à l’aide d’un échantillon monocristallin par la méthode du cristal oscillant en rayonnement monochromatique Ka du cobalt ; l’oscillation était de ± 100 de part

et d’autre de l’angle de réflexion correspondant à

200. Les taches supplémentaires peuvent être attribuées, d’après leur position dans l’espace réci- proque, à une surstructure dont la plus grande dis-

tance interréticulaire vaut un peu plus de 2,5 fois

le paramètre-de la maille de la matrice.

FIG, 4. --.:. Taches supplémentaires diffuses au voisinage

de la réflexion (200) du protoxyde vieilli 2 heures à 250°C.

z

Les réflexions de la magnétite sont présentes après un revenu de plus longue durée (4 h à 2500),

mais elles sont situées à des emplacements diffé-

rents de ceux des taches due surstructure. On les identifie facilement puisque les plans [ 100 ) 1

restent parallèles à ceux du protoxyde et que le paramètre de la maille est un peu inférieur au

double du paramètre de ce dernier. L’examen

micrographique montre d’ailleurs que Fe304 préci- pite, à ce stade, en dendrites. L’apparition de la magnétite s’accompagne d’une disparition progres- sive des taches supplémentaires.

Il existe donc une phase, que nous appellerons P’, différente du protoxyde initial P et de la magné-

tite. Cette phase est métastable et n’apparaît que transitoirement au cours de la décomposition. Sa

structure très voisine de celle de P pourrait résulter

du rassemblement et de l’arrangement des lacunes

de fer. Elle serait riche en oxygène et en équilibre

métastable avec du protoxyde plus riche en fer que le- protoxyde initial P. Son importance relative

devrait augmenter avec la teneur en oxygène de ce protoxyde initial et à la limite elle devrait cons-

tituer la totalité du protoxyde trempé. C’est ce que

nous avons pu vérifier.

z

Structure du protoxyde riche en oxygène.

-

De l’oxyde riche en oxygène de composition Fey 0 a

été prépare, y variant de 0,914 à 0,884. L’équilibre

a été obtenu par un traitement de 64 heures à 1050 OC dans une atmosphère d’hydrogène humide

de composition contrôlée. La valeur de y a été déduite des courbes établies par Marion [2] puis

confirmées par Engell [4] donnant la composition

en fonction du potentiel d’oxygène. Le refroidis-

sement a été -assez rapide pour éviter la précipita-

tion de la magnétique sauf dans le cas de l’oxyde

le plus pauvre en fer. Pour y == 0,910 environ, les

taches de surstructure fines et intenses, caractéris-

tiques de P’, sont présentes sur les diagrammes de

cristal tournant en l’absence de tout vieillissement.

La figure 5a montre leur disposition autour de la

réflexion correspondant à 200 de la maille de P, la figure 5b autourldu:n0153ud central. Elles sont en

FIG. 5. - y

=

0,91. Disposition des taches de surstructure:

a) emplacement de la réflexion 200, b) autour du centre.

général reliées par des traînées diffuses sur les ran-

gées 100 > de l’espace réciproque. Ces taches

n’existent qu’au voisinage des réflexions de la

structure type NaCL Elles ne sont intenses qu’après trempe énergique à partir de températures infé-

rieures à 700 °C environ, ce qui indiquerait un pas- sage ordre-désordre vers cette température.

Pour les échantillons très riches en oxygène (y

=

0,890 environ) ; de nouvelles taches de sur-

structure apparaissent à mi-distance des précé-

(5)

450

dentes. Le diagramme de la figure 6a montre leur disposition au voisinage du noeud 200 de la struc- ture type NaCI et la figure 6b autour du noeud cen-

tral. Nous appellerons P" cette nouvelle structure.

FIG. 6.

-

y

=

0,89. Disposition des taches de surstructure :

a) emplacement de la réflexion (200), ) autour du centre.

Elle semble correspondre à une maille cubique de paramètre 5 fois plus grand que celui de P. Les

.

taches de surstructure de P" sont présentes après trempe à partir de 900°C; mais si la trempe

est trop lente les réflexions de la magnétite formée à

haute température deviennent visibles. De plus si

un échantillon de cette composition est maintenu

1 heure à 700 °C puis trempé à l’eau, il donne un diagramme coexistent les taches de la magnétite

et celles de P’ ; le protoxyde en équilibre avec la magnétite à cette température est en effet moins riche en oxygène que le protoxyde de départ.

Conclusion.

-

Le stade de pré-précipitation que

nous avons mis .en évidence est dû à l’apparition

d’une phase P’ plus riche en oxygène que le pro-

toxyde saturé en fer. Cette phase est métastable,

elle disparaît lors de la précipitation de la magné-

tite. Elle est caractérisée par des taches de sur- structure. Ces taches existent sur les diagrammes obtenus à l’aide de protoxyde de formule Fe,,.91, 0

en l’absence de tout vieillissement., Elles sont très

intenses, ce qui laisse supposer que les lacunes de

fer, très nombreuses pour cette f composition, sont

ordonnées.

Enfin le protoxyde de formule voisine de

Feo,89o 0 montre une autre forme de surstructure due sans doute à un arrangement plus ordonné

encore des lacunes de fer.

Ces résultats fournissent une explication nou-

°

velle des raies supplémentaires signalées antérieu-

rement par d’autres auteurs sur les diagrammes de poudre [2], [7]. Les surstructures semblent exister à haute température au voisinage de la limite du domaine du protoxyde, du côté de la magnétite.

Marion [3] a remarqué un point d’inflexion sur cette

limite et plus récemment une étude gravimétrique

a montré des anomalies qui sont vraisemblable-

ment en relation avec l’arrangement ordonné des lacunes [9]. Ce dernier point demande une vérifi-

cation que nous comptons obtenir à l’aide de dia-

grammes de rayons X effectués à température éle-

vée. Nous envisageons également l’étude détaillée des ou de la nouvelle maille pour déterminer

l’emplacement des sites lacunaires.

BIBLIOGRAPHIE

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