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Dotations en capital et pauvreté des ménages au Burkina Faso : une approche en Equilibre Général Calculable

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Dotations en capital et pauvreté des ménages au Burkina Faso : une approche en Equilibre Général Calculable

Jean-Marc Montaud

To cite this version:

Jean-Marc Montaud. Dotations en capital et pauvreté des ménages au Burkina Faso : une approche

en Equilibre Général Calculable. Revue d’Economie du Développement, De Boeck Supérieur, 2003,

11 (1), pp.43-71. �10.3917/edd.171.0043�. �hal-01885321�

(2)

DOTATIONS EN CAPITAL ET PAUVRETÉ DES MÉNAGES AU BURKINA FASO : UNE ANALYSE EN ÉQUILIBRE GÉNÉRAL CALCULABLE

Jean-Marc Montaud

De Boeck Université | Revue d'économie du développement

2003/1 - Vol. 17 pages 43 à 71

ISSN 1245-4060 ISBN 2-8041-4208-6

Article disponible en ligne à l'adresse:

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http://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2003-1-page-43.htm

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Pour citer cet article :

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Montaud Jean-Marc , « Dotations en capital et pauvreté des ménages au Burkina Faso : une analyse en Équilibre Général Calculable » ,

Revue d'économie du développement, 2003/1 Vol. 17, p. 43-71. DOI : 10.3917/edd.171.0043

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Dotations en capital et pauvreté des ménages au Burkina Faso : une analyse en Équilibre Général Calculable

Capital Endowment and Household Poverty in Burkina Faso : A Computable General Equilibrium Model

Jean-Marc Montaud Maıˆtre de Confe ´rences au CATT de l’Universite ´ de Pau et des Pays de l’Adour Membre associe ´ du CED de l’Universite ´ Montesquieu-Bordeaux IV

Cette analyse tente d’explorer les de ´terminants de la pauvrete ´ au Burkina Faso a ` l’aide d’un mode`le d’E ´quilibre Ge´ne´ral Calculable (EGC) et d’une de´sagre´gation des me ´nages reposant sur leurs dotations respectives en capital e ´conomique ou social. Les donne ´es utilise ´es sont celles de l’enqueˆte nationale sur les me ´nages effectue ´e dans le pays en 1994-1995. A ` partir de l’identification de diffe´rents groupes de me´nages et de la mesure de leurs niveaux de pauvrete ´ et de vulne ´rabilite ´ initiaux, nous e ´laborons une Matrice de Comptabilite ´ Sociale du Burkina Faso. Sur cette base empirique, nous simulons, gra ˆce a ` un mode`le EGC, plusieurs chocs exoge`nes ou politiques e ´conomiques et nous montrons leurs impacts sur la pauvrete ´ des diffe ´rents groupes de me ´nages dans ce pays.

Classification JEL : C68, D58, I32, O15

Mots cle ´s : E ´quilibre Ge´ne´ral Calculable, Pauvrete´, Burkina Faso

Our purpose is to examine the factors of poverty in Burkina Faso within a Computable General Equilibrium (CGE) framework. The households are desagregated upon their respective endowment of economical and social capital. The data used are those of the household survey done in Burkina Faso in 1994-1995. These data allows identifying different household and definingtheir poverty and vulnerability profile. They are integrated in a Social Acounting Matrix of Burkina Faso witch is the database for a CGE model destinated to show the impact of macro-shocks or policies on household’s poverty in this country.

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INTRODUCTION

Depuis le de ´but des anne ´es quatre-vingt, le Burkina Faso pre ´sente des taux de croissance re ´els relativement e ´leve ´s

1

, re ´coltant ainsi les fruits d’une gestion prudente en matie`re de finances publiques et de la mise en place de programmes de stabilisation et de re ´formes structurelles.

Toutefois, malgre ´ ces re ´sultats macroe ´conomiques encourageants, le bi- lan social de la de ´cennie quatre-vingt-dix s’ave`re largement ne ´gatif dans ce petit pays sahe ´lien qui, entre 1993 et 2000, est passe ´ du 170

eme`

au 172

eme`

rang mondial (sur 174) en termes de de ´veloppement humain

2

. Toutes les analyses empiriques confirment en effet que les conditions de vie de la population n’ont cesse ´ de se de ´grader au cours de la de ´cennie

3

. Le Cadre Strate ´gique de Lutte contre la Pauvrete ´ (CSLP) du Burkina Faso

4

souligne par exemple que les principaux indicateurs d’e ´ducation, de sante ´ et d’acce`s aux services publics se de ´te ´riorent ou restent a ` des niveaux tre`s insuffisants. Entre 1994 et 1998, les taux d’analphabe ´tisme sont passe ´s de 81, 1% a ` 81, 6%. L’espe ´rance de vie moyenne de la po- pulation atteint a ` peine 54 ans en 1999 et les taux de mortalite ´ des enfants de moins de cinq ans sont passe ´s de 204, 5%

0

a ` 219%

0

entre 1993 et 1999. L’approvisionnement de la population en eau potable progresse mais reste insuffisant malgre ´ les efforts d’e ´quipement du pays et, en 1994 comme en 1998, moins de 1% des me ´nages ruraux disposaient de l’e ´lectricite ´ dans leur logement.

Dans ce contexte de ´favorable, le CSLPsouligne l’ampleur et l’ag- gravation de la pauvrete ´ des me ´nages durant la dernie`re de ´cennie au Burkina Faso. Malgre ´ la croissance e ´conomique, les taux d’incidence de la pauvrete ´ sont passe ´s de 44, 5% a ` 45, 3% entre 1994 et 1998

5

. Cette progression n’a toutefois pas e ´te ´ homoge`ne parmi la population, certains types d’individus connaissant une forte de ´gradation de leurs situations relatives. C’est le cas de ceux vivant dans les zones urbaines

6

ou dans les re ´gions les moins fertiles et les moins bien dote ´es en ressources na- turelles du centre du pays, ou encore de ceux appartenant a ` certains

1 De pre`s de 3% entre 1980 et 1993, les taux de croissance annuels moyens sont passe´s a` pre`s de 5% entre 1994 et 2000.

2 PNUD (1993, 2000).

3 Voir par exemple Lachaud (1997, 1999, 2000, 2001), Raffinot (1997), Montaud (2002).

4 Ministe`re de l’E´ conomie, des Finances et du Plan du Burkina Faso (2000).

5 Estimations obtenues a` partir des donne´es des deux enqueˆtes prioritaires de 1994 et 1998 et sur la base d’une ligne de pauvrete´ de 41099FCFA en 1994 et 72690FCFA en 1998.Nos propres calculs effectue´s a` partir des me´nages et non des individus montrent des taux d’incidence de la pauvrete´ e´leve´s mais stables de 32,5% en 1994 et 32,4% en 1998.Voir Montaud (2002).

6 Malgre´ cette progression, la contribution de la pauvrete´ urbaine a` la pauvrete´ totale reste encore faible (3,8% en 1994 et 6,1% en 1998).

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groupes socio-e ´conomiques particuliers, comme, par exemple, les agri- culteurs vivriers.

Face a ` ces constats, il nous a semble ´ opportun d’essayer de mieux comprendre les facteurs explicatifs de l’ampleur et des me ´canismes de diffusion de la pauvrete ´ au sein de la population burkinabe ´. Pour cela, nous avons choisi d’orienter l’analyse autour de deux axes principaux.

En premier lieu, nous nous inscrivons dans la ligne ´e des travaux the ´o- riques qui utilisent les mode`les d’E ´quilibre Ge´ne´ral Calculable (EGC) pour l’analyse de la pauvrete ´

7

. L’objectif est ici de replacer le phe ´nome`ne dans le fonctionnement global de l’e ´conomie burkinabe ´ et de prendre en compte l’ensemble des interde ´pendances entre l’offre, les revenus et la demande pour e ´valuer les conse ´quences de diffe ´rents chocs macroe ´co- nomiques sur le niveau de pauvrete ´ des me ´nages. En second lieu, face au renouveau de la re ´flexion conceptuelle autour de la pauvrete ´

8

, nous avons pris le parti d’e ´largir le cadre traditionnel de l’analyse de la pau- vrete ´ mone ´taire en faisant reposer la de ´sagre ´gation des me ´nages sur le crite`re multidimensionnel de la vulne ´rabilite ´. Celle-ci peut se de ´finir a ` partir des dotations du me ´nage en actifs de diffe ´rentes natures, e ´cono- miques mais e ´galement sociologiques, et indique sa capacite ´ a ` plus ou moins bien re ´sister au risque de tomber dans la pauvrete ´ a ` la suite d’un choc exoge`ne de ´favorable

9

.

La premie`re section est destine ´e a ` de ´finir ces choix me ´thodologiques et a ` en pre ´ciser leurs fondements. La deuxie`me section part de donne ´es d’enqueˆtes pour de ´sagre ´ger les me ´nages du Burkina Faso en diffe ´rentes cate ´gories selon le crite`re de leur vulne ´rabilite ´ et caracte ´riser leur situa- tion initiale en termes de pauvrete ´ et d’ine ´galite ´s. La troisie`me section de ´crit les principales caracte ´ristiques du mode`le EGC utilise ´ et la section suivante pre ´cise les modalite ´s d’e ´laboration de la Matrice de Compta- bilite ´ Sociale qui lui sert de support. Une fois ces e ´tapes franchies, il est enfin possible, dans la dernie`re section, de simuler l’impact de plu- sieurs chocs macroe ´conomiques sur la pauvrete ´ des diffe ´rents groupes de me ´nages au Burkina Faso.

7 Voir, par exemple, Decaluwe´, Dumont et Savard (1999), Decaluwe´, Patry et Savard (1998), Decaluwe´, Patry, Savard et Thorbecke (1999) ou encore Robilliard (2000).

8 Sen (1985,1992), Banque Mondiale (1990, 2001), Ravallion (1998).

9 Moser (1996).

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1 CONCEPTS ET ME ´THODES

Si l’utilisation de mode`les EGC pour l’analyse de la distribution inter- groupes des revenus dans les PED n’est pas nouvelle

10

, leur application a

` l’analyse de la pauvrete ´ est en revanche plus re ´cente. L’inte ´reˆt d’un tel outil est de relier directement le phe ´nome`ne aux modes de formation des revenus et des prix relatifs dans l’e ´conomie. Il est en effet possible de de ´terminer l’influence d’un choc exoge`ne ou d’une politique macroe ´- conomique sur la pauvrete ´ de diffe ´rents groupes de me ´nages gra ˆce a ` l’analyse des variations simultane ´es de leurs niveaux de consommation respectifs, qui de ´pendent de l’e ´volution des revenus, et de la ligne de pau- vrete ´, qui de ´pend de l’e ´volution des prix. La difficulte ´ principale d’un tel exercice re ´side toutefois dans l’obligation de s’affranchir de l’hypo- the`se ne ´o-classique de l’agent repre ´sentatif. Cette hypothe`se n’autorise en effet qu’une analyse inter-groupes des distributions de revenus, alors que l’utilisation des indicateurs traditionnels de la pauvrete ´ repose sur une analyse intra-groupe des ine ´galite ´s

11

. A ` ce stade, deux voies de re- cherche ont e ´te ´ explore ´es dans la litte ´rature e ´conomique. La premie`re, dite de « micro-simulation », consiste a ` minimiser le proble`me en de ´sa- gre ´geant le plus possible la population des me ´nages a ` partir des donne ´es d’enqueˆtes

12

. Cette approche combine donc la mode ´lisation EGC tra- ditionnelle avec une analyse e ´conome ´trique des comportements micro- e

´conomiques des me ´nages enqueˆte ´s, qui deviennent ainsi autant d’agents repre ´sentatifs dans le mode`le. Si elle permet d’obtenir des re ´sultats sa- tisfaisants

13

, elle reste toutefois lourde en termes de collecte et de traite- ment des donne ´es. Pour contourner cette difficulte ´, une seconde voie de recherche pre ´fe`re supposer la constance de la distribution intra-groupe entre deux e ´quilibres. Autrement dit, les diffe ´rents groupes de me ´nages sont suppose ´s suffisamment homoge`nes pour qu’un choc exoge`ne affecte la distribution inter-groupes des revenus mais pas les distributions intra- groupe

14

. C’est cette hypothe`se que nous retiendrons ici. De l’avis meˆme des auteurs, ce postulat ad hoc constitue une limite me ´thodologique cer- taine. Selon nous, elle peut toutefois eˆtre minimise ´e en accordant une attention toute particulie`re aux crite`res de de ´sagre ´gation retenus pour les me ´nages. A ` ce stade, seule une de´sagre´gation reposant sur la pro-

10 Voir, par exemple, Adelman et Robinson (1979), Dervis et al (1982), ou encore Morrisson (1992).

11 Indicateurs de la classe F-G-T, Foster, Greer et Thorbecke (1984).

12 Cogneau (1997), Cogneau et Robilliard (1999), Robilliard (2000).

13 Pour une comparaison des diffe´rentes me´thodologies, voir Decaluwe´, Dumont et Savard (1999) ou Robilliard (2000).

14 Decaluwe´, Dumont et Savard (1999), Decaluwe´, Patry et Savard (1998), Decaluwe´, Patry, Savard et Thorbecke (1999).

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ble ´matique de la pauvrete ´ apparaıˆt alors ici ve ´ritablement pertinente. Il s’agit en effet de garantir des degre ´s de diffe ´renciation inter-groupes et des degre ´s d’homoge ´ne ´ite ´ intra-groupe suffisants pour s’assurer a priori que les me ´nages d’un meˆme groupe seront affecte ´s de manie`re similaire par un choc exoge`ne en termes de pauvrete ´. C’est dans cette optique que nous avons choisi de privile ´gier le concept de vulne ´rabilite ´.

Envisage ´e dans son sens le plus large, la vulne ´rabilite ´ peut s’interpre ´- ter comme le degre ´ de difficulte ´ qu’un individu e ´prouve pour maintenir le niveau de son bien-eˆtre dans un contexte de ´favorable

15

. Dans le cadre de cette analyse, elle sera comprise comme la capacite ´ de re ´sistance des diffe ´rents groupes de me ´nages face au risque de pauvrete ´. Moser (1996) souligne que ce degre ´ de vulne ´rabilite ´ de ´pend e ´troitement des dotations respectives des me ´nages en actifs de diffe ´rente nature tels que le capital physique, le capital humain ou encore le capital social. Cette approche offre l’avantage d’eˆtre compatible avec les fondements walrassiens des mode`les EGC car elle recentre l’attention sur l’influence des dotations initiales en facteurs dans l’allocation inter-groupes des ressources. Mais cette approche permet surtout de rejoindre les efforts the ´oriques de ces dernie`res anne ´es pour e ´largir le champ des interrogations concernant la pauvrete ´. Il ne s’agit plus de la conside ´rer comme un e ´tat statique et unifactoriel mais comme un processus dynamique et multidimension- nel de ´passant le simple proble`me de la re ´partition des revenus entre les agents. Dans un groupe donne ´, il est finalement aussi inte ´ressant d’e ´- valuer le niveau de pauvrete ´ des me ´nages a ` un instant donne ´ que leur risque de tomber dans une situation de pauvrete ´. Le degre ´ de ce risque de ´pend alors de la vulne ´rabilite ´ de chaque me ´nage et, a ` travers elle, de leurs dotations respectives en capital. A ` cet e´gard, parmi les diffe´- rents actifs de ´terminants de la vulne ´rabilite ´, la notion de capital social enrichit l’analyse e ´conomique traditionnelle d’une dimension sociologi- que appre ´ciable. Pouvant eˆtre envisage ´ comme le syste`me de relations dont be ´ne ´ficie chaque individu, le capital social est en effet certainement de ´terminant dans la capacite ´ de chacun a ` re ´sister a ` la pauvrete ´, notam- ment dans un contexte africain ou ` les me ´canismes de re ´ciprocite ´s et de coope ´rations sont extreˆmement pre ´sents dans la socie ´te ´

16

. L’efficacite ´ de ce capital social apparaıˆt donc ici largement influence ´e par la pre ´gnance d’une forte culture identitaire communautaire ou ethnique. Elle est e ´ga- lement de ´pendante de la nature des mutations socio-e ´conomiques qui accompagnent le processus de de ´veloppement. L’un des de ´fis de cette

15 Moser (1996), Lachaud (1999).

16 Dans une approche voisine, Mahieu (1990) parle d’un ve´ritable syste`me de droits et d’obli- gations dans les socie´te´s africaines.

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analyse sera d’avoir une approche mone ´taire de cette notion de capital social au sein d’un mode`le EGC.

2 CARACTE ´RISATION DES DIFFE´RENTS

GROUPES DE ME ´NAGES AU BURKINA FASO ET DE LEUR SITUATION INITIALE FACE A ` LA PAUVRETE ´

Dans un premier temps, l’identification de diffe ´rents sous-groupes de me ´nages a e ´te ´ faite a ` partir des donne ´es de l’enqueˆte nationale prio- ritaire burkinabe ´ de 1994-1995

17

. Cette enqueˆte couvre environ 30000 individus et fournit, entre autres renseignements, des informations sur l’emploi, les revenus ou encore les de ´penses de consommation de plus de 8700 me ´nages. La nomenclature retenue s’inspire de celle de Lachaud (1997). L’emploi e ´tant conside ´re ´ comme l’actif le plus de ´terminant de la vulne ´rabilite ´ des individus, c’est le mode de participation du chef de me ´nage sur le marche ´ du travail qui en constitue le crite`re principal.

Au final, huit groupes de me ´nages distincts sont retenus. Les salarie ´s sont scinde ´s entre « Salarie ´s prote ´ge ´s (1) » et « Salarie ´s non prote ´ge ´s (2) » selon le caracte`re permanent ou non de leur emploi, leur cotisa- tion e ´ventuelle a ` un organisme de retraite, leur situation administrative vis a ` vis du re ´gime de protection sociale ou leurs droits effectifs aux conge ´s paye ´s. Les inde ´pendants non agricoles sont subdivise ´s en fonc- tion de la taille de l’entreprise ou ` ils exercent, suppose ´e re ´ve ´latrice de leurs perspectives de croissance et donc des potentialite ´s d’e ´volution des inde ´pendants concerne ´s. Ce seuil de taille est fixe ´ arbitrairement a ` cinq salarie ´s et permet de distinguer les « Inde ´pendants non agricoles e ´vo- lutifs (3) » des « Inde ´pendants non agricoles involutifs (4) ». Les actifs agricoles sont les actifs les plus nombreux (72% de la population to- tale). Trois sous-groupes homoge`nes sont identifie ´s en leur sein a ` partir d’une proce ´dure d’analyse de donne ´es en classification de groupe : les

« Agriculteurs progressifs (5) », les « Agriculteurs de subsistance (6) » et les « E ´leveurs (7) ». Enfin, une dernie`re cate ´gorie, « Autres (8) », rassem- ble les autres groupes de me ´nages distingue ´s par Lachaud (1997)

18

. Les principales caracte ´ristiques socio-e ´conomiques de ces diffe ´rents groupes de me ´nages sont expose ´es dans le tableau 1.

17 INSD (1996).

18 Il s’agit des choˆmeurs, des autres actifs, c’est-a`-dire essentiellement les aides familiaux, et des inactifs.Il n’apparaissait pas en effet ve´ritablement pertinent de les de´sagre´ger dans le cadre du mode`le EGC du fait de leur situation particulie`re par rapport au syste`me productif.

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Tableau 1 : Caracte ´ristiques socio-e ´conomiques des diffe ´rents groupes de me ´nages au Burkina Faso

Type de me´nage Salarie´s

prote´ge´s (1)

Salarie´s non prote´ge´s

(2)

Inde´pendants non agricoles

e

´volutifs (3)

Inde´pendants non agricoles involutifs

(4) Caracte´ristiques du me´nage

Part dans la population totale1 6.5 3.8 0.6 7.3

Part dans le revenu total des me´nages1 26,7 7,7 4,6 11,2

Classement selon le revenu moyen2 2 3 1 4

Origine ethnique1

Mossi 56.3 69.3 66.0 58.4

Dioula 39.1 24.8 22.6 33.5

Peuhl 3.2 5.5 9.6 7.8

Re´gion d’appartenance1

Zone urbaine 67.6 76.3 66.0 63.9

Zone rurale 32.4 23.7 34.0 36.1

Type de Me´nage1

Monoparental 12.2 16.3 6.4 20.6

Nucle´aire 30.0 40.3 25.5 35.1

E´largi 57.8 43.3 68.1 44.3

Taille moyenne3 5.8 5.0 9.5 5.4

Caracte´ristiques du chef de me´nage

Aˆ ge moyen4 36 35 41 40

E´ tat civil1

Homme 93.4 91.6 97.9 77.5

Femme 6.6 8.4 2.1 22.5

Marie´ 79.5 74.7 85.1 71.1

Niveau d’e´ducation1

Aucun 16.1 46.5 61.7 66.9

Primaire 18.8 26.4 23.4 23.0

Secondaire premier cycle 7.2 4.3 0.0 3.3

Secondaire second cycle 36.0 15.7 4.3 4.7

Supe´rieur 12.8 4.3 6.4 1.2

Enseignement Professionnel (<BEP) 3.4 2 2.1 0.6 Enseignement Professionnel (>BEP) 5.9 0.7 2.1 0.3

Anciennete´ emploi4 11.3 11.0 10.7 9.8

Exercice d’un emploi secondaire1 12.6 19.1 1.3 25.8 Proprie´te´ des terres cultivables1 13.6 22.7 23.4 28.3

1Pourcentages,2Rang,3Nombre d’individus,4Anne´es Sources : INSD (1996), Lachaud (1997)

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Tableau 1 : Caracte ´ristiques socio-e ´conomiques des diffe ´rents groupes de me ´nages au Burkina Faso (suite)

Type de me´nage Agriculteurs

progressifs (5)

Agriculteurs de subsistance

(6)

E´ leveurs

(7)

Autres

(8)

Ensemble

Caracte´ristiques du me´nage

Part dans la population totale1 10.3 56.0 5.9 9.7 100

Part dans le revenu total des me´nages1 10,3 22,7 7,0 9,6 100

Classement selon le revenu moyen2 6 8 5 7

Origine ethnique1

Mossi 54.0 60.0 69.5 45.9 58.5

Dioula 43.7 32.1 21.8 40.9 33.7

Peuhl 1.9 7.8 0.1 7.3 6.8

Re´gion d’appartenance1

Zone urbaine 1.4 5.8 0.4 36.2 19.4

Zone rurale 98.6 94.2 99.6 63.8 80.6

Type de Me´nage1

Monoparental 1.5 6.1 1.1 18.0 8.4

Nucle´aire 40.5 48.9 35.8 22.6 42.2

E´largi 58.0 45.0 63.1 52.7 49.4

Taille moyenne3 9.7 7.8 12.3 7.3 7.7

Caracte´ristiques du chef de me´nage

Aˆ ge moyen4 46 48 48 56 46

E´ tat civil1

Homme 99.0 93.4 99.6 76.0 91.3

Femme 1.0 6.6 0.4 24.0 8.7

Marie´ 93.7 87.3 96.8 66.5 84.2

Niveau d’e´ducation1

Aucun 88.2 91.6 93.5 84.6 82.2

Primaire 10.7 7.5 6.0 11.1 10.6

Secondaire premier cycle 0.7 0.2 0.2 1.0 1.3

Secondaire second cycle 0.1 0.5 0.0 2.4 3.7

Supe´rieur 0.0 0.0 0.0 0.4 1.2

Enseignement Professionnel (<BEP) 0.2 0.1 0.0 0.1 0.5 Enseignement Professionnel (>BEP) 0.0 0.0 0.2 0.3 0.5

Anciennete´ emploi4 10.8 10.8 11.2 0 9.7

Exercice d’un emploi secondaire1 57.6 52.4 71.1 6.1 43.6 Proprie´te´ des terres cultivables1 95.0 94.5 97.2 51.9 77.6

1Pourcentages,2Rang,3Nombre d’individus,4Anne´es Sources : INSD (1996), Lachaud (1997)

Dans un deuxie`me temps, les profils de pauvrete ´ de chaque groupe de me ´nages ont e ´te ´ obtenus a ` partir de la ligne de pauvrete ´ e ´tablie par

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l’INSD (1996). Elle est de 41099 Fcfa par adulte et par an et a e ´te ´ calcule ´e sur la base d’un besoin quotidien alimentaire estime ´ a ` 2283 calories, auquel s’ajoutent des de ´penses non alimentaires repre ´sentant 47% du budget total. Les e ´valuations mone ´taires de ces de ´penses ont e

´te ´ faites au prix d’octobre 1994. Les indicateurs F-G-T obtenus sont pre ´sente ´s dans le tableau 2. Ils ont e ´te ´ calcule ´s par e ´quivalent adulte, a

` partir du nombre d’individus du me ´nage et d’une e ´chelle d’e ´quiva- lence qui prend en compte le moindre cou ˆt relatif des enfants et la pre ´sence e ´ventuelle d’e ´conomies d’e ´chelle

19

. Ils confirment l’e ´tendue du phe ´nome`ne au Burkina Faso et l’extreˆme diversite ´ des situations parmi les me ´nages. La pauvrete ´ concerne ainsi pre`s du tiers des me ´nages. Elle touche en priorite ´ les me ´nages agricoles et notamment les agriculteurs de subsistance. A ` l’inverse, les groupes de salarie´s et les inde´pendants non agricoles e ´volutifs sont les moins concerne ´s par le phe ´nome`ne.

Tableau 2 : Indicateurs F-G-T

1

de chaque groupe de me ´nage

IndicesPα(3) Incidence Profondeur Intensite´

(P0) (P1) (P2)

Ligne de pauvrete´ : LP = 41099 FCFA

Type de me´nage

Salarie´s prote´ge´s 0.7 0.1 0.0

Salarie´s non prote´ge´s 4.2 1.2 0.5

Inde´pendants non agricoles e´volutifs 1.5 0.1 0.0 Inde´pendants non agricoles involutifs 7.8 2.3 1.5

Agriculteurs progressifs 42.1 12.0 4.8

Agriculteurs de subsistance 44.4 14.0 6.0

E´ leveurs 42.1 10.6 3.8

Autres 27.9 6.2 2.3

Ensemble 32.4 10.0 4.3

1 Indicateurs de la classe Foster-Greer-Thorbecke (1984).2 Tous les re´sultats ont e´te´ mul- tiplie´s par 100. 3 Pα = q

[(lp−x)/lp]αdx ou` lp est la ligne de pauvrete´,x le niveau de consommation et q le nombre de pauvres dans la population totale

Sources : Calculs propres d’apre`s l’Enqueˆte Prioritaire 1994-1995 et Lachaud (1997)

Le graphique 1 montre enfin la re ´partition intra-groupe des de ´penses de consommation de chaque groupe de me ´nages. Les positions par rap- port a ` la ligne de pauvrete ´ confirment les diffe ´rences constate ´es entre

19 Deaton (1997).

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(12)

les me ´nages et notamment la pre ´carite ´ des me ´nages ruraux. Compte tenu de nos choix me ´thodologiques, la forme de chacune de ces distri- butions sera conside ´re ´e comme invariante entre deux chocs exoge`nes et ne pourra subir que des de ´placements homothe ´tiques.

Graphique 1 : Fonction de distribution des de ´penses de consomma- tion et situation face a ` la pauvrete ´ de chaque groupe de me ´nages

3 CONSTRUCTION D’UN MODE `LE EGC DESTINE´

A ` L’ANALYSE DE LA PAUVRETE´

La structure ge ´ne ´rale du mode`le est relativement standard et respecte les principes ge ´ne ´raux de la mode ´lisation EGC applique ´e aux e ´conomies en de ´veloppement

20

. L’ensemble des variables et parame`tres est pre ´sente ´ en annexe. L’offre est assure ´e par cinq branches dont le choix a e ´te ´ contraint par la nomenclature des secteurs de l’enqueˆte prioritaire. Du

20 Sur ces diffe´rentes modalite´s voir Dervis, De Melo et Robinson (1982).

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(13)

cote ´ des branches marchandes (indice ´es i ou j), on distingue un secteur

« Primaire (1) », compose ´ des activite ´s agricoles, e ´levage, peˆche, chasse et sylviculture, un secteur « Secondaire (2) », regroupant l’ensemble des activite ´s a ` caracte`re industriel, un secteur « Ba ˆtiments et Travaux Pu- blics (3) », et un secteur « Tertiaire (4) ». La branche « Services non marchands », (indice ´e nm) comprend la totalite ´ des administrations pu- bliques et des institutions prive ´es sans but lucratif. Douze types d’agents sont pre ´sents dans le mode`le : les huit groupes de me ´nages (indice ´s par M

h

), les entreprises (indice ´es par E), l’E ´tat (indice´ par G) et le reste du monde (indice ´ par F). Il y a enfin quatre types de produits domestiques ou exporte ´s (i = j = 4), et cinq types de produits importe ´s (m = 5).

3.1 Production et demande de facteurs

Chaque branche marchande produit avec une fonction a ` e ´lasticite ´ de substitution constante (e ´quations 1 a ` 4) combinant du travail et du capital suppose ´ fixe a ` court terme. Leur demande de travail se de ´duit de l’hypothe`se de maximisation de profit (e ´quations 5 a ` 8).

X

i

= A

pi

·

α

pi

· LD

i µpi

+ (1 α

pi

) · K

µ

p i

i

1

µp

i

1 4

LD

i

X

i

=

P V A

i

· α

pi

(A

pi

)

µpi

· w

i

σpi

5 8 Le facteur travail se compose de travailleurs prote ´ge ´s, dont le nombre est suppose ´ fixe ´ a ` court terme dans chaque branche, et de travailleurs non prote ´ge ´s (e ´quations 9 a ` 12). Le cou ˆt unitaire du travail dans la branche de ´pend des masses salariales respectives de ces deux types de main-d’oeuvre (e ´quations 12 a ` 16).

LD

i

= Lnp

Di

+ Lp

Di

9 12 w

i

= wnp · Lnp

Di

+ wp · Lp

Di

LD

i

12 16 La branche non marchande est spe ´cifie ´e comme un simple syste`me de demande. La totalite ´ de sa valeur ajoute ´e est redistribue ´e aux fonc- tionnaires (essentiellement des travailleurs prote ´ge ´s) dont le nombre est suppose ´ fixe a ` court terme.

wp · Lp

Dnm

= P V A

nm

· X

nm

17

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(14)

3.2 Biens domestiques, exportations et importations

Les biens domestiques sont exclusivement destine ´s aux marche ´s du Bur- kina Faso et, compte tenu de la nature de l’appareil productif de ce pays, sont conside ´re ´s comme non substituables avec les biens importe ´s. En re- vanche, une fonction a ` e ´lasticite ´ de transformation constante (CET) est spe ´cifie ´e entre les biens domestiques et les exportations, essentiellement compose ´es de produits primaires (e ´quations 18 a ` 21 et 22 a ` 25).

X

i

= A

ti

·

α

ti

· DS

iµti

+

1 α

it

· E

iµti

1

µti

18 21 DS

i

E

i

=

α

ti

(1 α

ti

)

σit

· P D

i

P E

i

σli

22 25

3.3 Syste `me de prix

Selon l’hypothe`se du petit pays, le prix des biens exporte ´s est donne ´ par les cours mondiaux (e ´quations 26 a ` 29). La meˆme re`gle est adopte ´e pour le prix des biens importe ´s auquel s’ajoute une taxe forfaitaire a ` l’importation (e ´quations 30 a ` 34).

P E

i

= ER · P W E

i

26 29 P M

m

= ER · P W M

m

· (tm

m

+ 1) 30 34 Le prix a ` la production des branches marchandes exportatrices se de ´duit de la fonction CET.

P X

i

= P D

i

· DS

i

+ P E

i

· E

i

X

i

35 38 Dans tous les secteurs, le prix a ` la valeur ajoute ´e de ´pend du prix a ` la production (diminue ´ d’un impo ˆt pour les branches marchandes) et du prix des consommations interme ´diaires domestiques et importe ´es.

P V A

j

= P X

j

· (1 tx

j

)

i

P D

i

· ad

i,j

m

P M

m

· am

m,j

39 42

P V A

nm

= P

nm

i

P D

i

· ad

i,nm

m

P M

m

· am

m,nm

43 Pour pouvoir caracte ´riser le nouveau profil de pauvrete ´ des groupes de me ´nages apre`s simulation d’un choc, une ligne de pauvrete ´ est introduite

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(15)

dans le mode`le. Son niveau est de ´termine ´ de manie`re endoge`ne par le syste`me de prix caracte ´risant chaque e ´quilibre

21

.

LP =

i

β

i

· P D

i

+

m

β

m

· P M

m

44

3.4 Dotations en capital des me ´nages, formation et utilisation du revenu des agents

Conforme ´ment aux options me ´thodologiques retenues, le niveau de re- venu de chaque type de me ´nage de ´coule de leurs dotations initiales en actifs, re ´ve ´latrices de leur degre ´ de vulne ´rabilite ´ (e ´quations 45 a ` 52).

Leur dotation en capital physique (γ

h

) de ´termine leur acce`s aux reve- nus du capital. Leur dotation en capital humain (l

h,np

et l

h,p

), ici re ´ve ´le ´e par leur degre ´ « d’employabilite ´ », de ´termine leur acce`s aux revenus du travail prote ´ge ´ (prive ´ ou public) ou non prote ´ge ´. Leur dotation en capi- tal social est suppose ´e de ´terminer leur acce`s aux revenus de transferts

22

. Deux types de capital social sont distingue ´s a ` ce niveau (t

gh

et t

f h

). Le premier concerne la capacite ´ a ` be ´ne ´ficier des transferts publics et le se- cond la capacite ´ a ` be ´ne ´ficier des transferts de fonds des e ´migre ´s vers leurs familles reste ´es au Burkina Faso

23

.

Y M

h

= l

h,np

· wnp · Lnp

S

+ l

h,p

· wp · Lp

S

+ r

h,ag

· RKag

+r

h,nag

· RKnag + tg

h

· T G M + tf

h

· ER · T F M 45 52 RKag = P V A

1

· X

1

w

1

· LD

1

53 RKnag =

i=1

(P V A

i

· X

i

w

i

· LD

i

) 54 Chaque me ´nage verse des impo ˆts et e ´pargne une partie de son revenu disponible selon une propension fixe (e ´quations 55 a ` 62). Il utilise le reste pour la consommation de produits non marchands et de produits mar- chands domestiques ou importe ´s (e ´quations 71 a ` 78). La consommation de ces derniers est suppose ´e fixe ´e en volume pour chaque me ´nage

SM

h

= sm

h

· (1 tym) · Y M

h

55 62

21 Les coefficients de ponde´ration de la ligne de pauvrete´ ont e´te´ choisis conforme´ment aux options me´thodologiques retenues par l’INSD (1996).

22 Lachaud (1999).

23 Le montant de ces transferts de fonds est en effet loin d’eˆtre ne´gligeable au Burkina Faso (pre`s de 14% du revenu total de me´nages) et il est en grande partie mobilise´ par les agriculteurs de subsistance.

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(16)

CF

h

= Y M

h

SM

h

63 70 CF

h

= CF D

h

+

m

P M

m

· CM Q

m,h

+ CM N

h

71 78 Le revenu de l’E ´tat correspond aux diffe´rents impoˆts (e´quation 79). L’e´- pargne publique se de ´termine une fois les de ´penses publiques effectue ´es.

Ces dernie`res (transferts vers les me ´nages et le reste du monde, con- sommation de services non marchands et investissements publics) sont suppose ´es fixe ´es en valeur (e ´quation 80).

Y G =

h

tym

h

· Y M

h

+tye·Y E +

i

tx

i

·P X

i

·X

i

+

m

tm

m

·P M

m

·M

m

79 SG = Y G T G M T G F CN M

G

IG 80 Les entreprises rec¸oivent la part non distribue ´e des revenus du capital (e ´quation 81). Elles e ´pargnent la totalite ´ de leur revenu disponible apre`s le paiement des impo ˆts et transferts vers le reste du monde (e ´quation 82).

Y E = re · (RKag + RKnag) 81

SE = (1 tye) · Y E T EF 82

3.5 Demande de biens et services

Les de ´penses de consommation en biens domestiques pour chaque me ´- nage prennent la forme d’un syste`me de de ´penses line ´aire (e ´quations 83 a

` 114). La demande interme ´diaire en volume se de ´duit de la matrice des coefficients techniques (e ´quations 115 a ` 118). Les demandes d’investis- sement public et prive ´ sont de ´termine ´es en volume a ` partir d’une cle ´ de re ´partition exoge`ne (e ´quations 119 a ` 122 et 123 a ` 126).

P D

i

· CDQ

i,h

= c min

i,h

·P D

i

+ pmc

i,h

·

CF D

h

j

c min

j,h

·P D

j

 83 114 DIQ

i

=

j

ad

i,j

· X

j

+ ad

i,nm

· X

nm

115 118 P D

i

· IGDQ

i

= tgd

i

· IG 119 122 P D

i

· IP DQ

i

= tpd

i

· IP 123 126 La demande de produits importe ´s par le me ´nage h se fait selon des propensions a ` consommer exoge`nes (e ´quations 127 a ` 166). Les demandes

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(17)

en volume d’investissement prive ´ et public sont e ´galement de ´termine ´es a

` partir d’une cle ´ de re ´partition exoge`ne (e ´quations 175 a ` 179 et 180 a ` 184). La demande interme ´diaire de ´coule des contraintes techniques de production (e ´quations 185 a ` 189).

P M

m

· CM Q

m,h

= φ

m,h

· CF M

h

127 166 CF M

h

=

m

P M

m

· CM Q

m,h

167 174 P M

m

· IGM Q

m

= tgm

m

· IG 175 179 P M

m

· IP M Q

m

= tpm

m

· IP 180 184 M IQ

m

=

j

am

m,j

· X

j

+ am

m,nm

· X

nm

185 189

3.6 E ´quilibre sur les marche´s et mode de bouclage

Sur chaque marche ´ de biens et services domestiques ou importe ´s, on retrouve l’e ´galite ´ entre l’offre et la demande. De meˆme, la demande totale de services non marchands est e ´gale a ` l’offre de la branche.

DS

i

=

h

CDQ

i,h

+ DIQ

i

+ IGDQ

i

+ IP DQ

i

190 193

M

m

=

h

CM Q

m,h

+ M IQ

m

+ IGM Q

m

+ IP M Q

m

194 198 P nm · Xnm =

h

CN M

h

+ CN M

G

199 Conforme ´ment au choix de de ´sagre ´gation des me ´nages, le marche ´ du travail est segmente ´ entre les salarie ´s non prote ´ge ´s et les salarie ´s prote ´- ge ´s. Les deux segments sont en e ´quilibre de plein emploi (e ´quations 200 et 201)

24

. Sur le segment prote ´ge ´, le salaire est suppose ´ rigide et la main-d’œuvre est prote ´ge ´e des licenciements. On suppose donc que les entreprises profitent de la flexibilite ´ des salaires et de l’embauche de la main-d’œuvre salarie ´e non prote ´ge ´e pour satisfaire leur demande de travail.

Lnp

S

=

i

Lnp

i

200

24 Le niveau de l’emploi public est suppose´ exoge`ne.

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(18)

Lp

S

=

i

Lp

i

+ Lp

nm

201

Les deux dernie`res conditions d’e ´quilibre concernent la balance des paie- ments et l’e ´galite ´ entre l’e ´pargne et l’investissement

25

.

SF =

m

ER · P W M

m

.M

m

i

P E

i

· E

i

+ T G F + T EF ER · T F M 202 IP + IG =

h

SM

h

+ SE + SG + SF 203 Le taux de change est pose ´ comme nume ´raire. Les variations de sta- tique comparative constate ´es dans les simulations devront donc eˆtre interpre ´te ´es en fonction de ce nume ´raire.

ER = 1 204

4 E ´LABORATION D’UNE MATRICE DE COMPTABILITE ´ SOCIALE POUR LE BURKINA FASO

Compte tenu des faiblesses de la Comptabilite ´ Nationale burkinabe ´ et du contenu spe ´cifique de cette e ´tude, nous avons choisi d’e ´laborer notre propre Matrice de Comptabilite ´ Sociale (MCS) pour assurer un support empirique au mode`le EGC. Elle est construite a ` partir des donne ´es ma- croe ´conomiques estime ´es pour le Burkina Faso dans le cadre de l’Instru- ment Automatise ´ de P re ´vision (IAP)

26

pour l’anne ´e 1995, ainsi que des donne ´es comple ´mentaires sur les me ´nages fournies par l’enqueˆte prio- ritaire 1994-1995. Toute la difficulte ´ consiste alors a ` concilier ces deux sources de donne ´es distinctes.

Dans un premier temps, les informations sur les relations intersecto- rielles, les processus de production, la nature, l’origine et la destination

25 Conforme´ment a` la logique Ne´o-Classique qui sous-tend le mode`le, le niveau total de l’inves- tissement de´pend du niveau pre´alable de l’e´pargne dans l’e´conomie.

26 Ministe`re de l’E´ conomie, des Finances et du Plan du Burkina Faso, GTZ (1995).L’IAP est un programme de gestion macroe´conomique pre´visionnelle dont le Burkina Faso s’est dote´ depuis 1992 en collaboration avec la Coope´ration Technique Allemande et avec le soutien de l’Union Europe´enne.C’est un mode`le«quasi-comptable»de type re´cursif permettant des projections des principaux agre´gats macroe´conomiques.Il n’a pas de caracte`re officiel et ne pre´tend pas eˆtre un instrument de Comptabilite´ Nationale mais fournit cependant des ordres de grandeurs fiables compte tenu de la rigueur me´thodologique qui a guide´ son e´laboration.

Les donne´es initiales de l’IAP ont e´te´ extrapole´es a` partir du dernier TES officiel de 1985.

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(19)

des diffe ´rents produits sont extraites du Tableau Entre ´es-Sorties (TES) estime ´ par l’IAP, dont les onze branches ont e ´te ´ re ´duites a ` cinq con- forme ´ment a ` la nomenclature de l’enqueˆte prioritaire.

Dans un deuxie`me temps, les diffe ´rents sous-groupes de me ´nages sont incorpore ´s dans la MCS en fonction de leurs sources de revenus respec- tives. Compte tenu des e ´carts observe ´s entre les deux sources de donne ´es et de la ne ´cessite ´ de respecter l’e ´quilibre du TES entre la production, les revenus et la demande, l’ide ´e directrice est de privile ´gier syste ´mati- quement les donne ´es macroe ´conomiques de l’IAPet de leur appliquer les cle ´s de de ´sagre ´gation de ´gage ´es lors de l’analyse des donne ´es de l’en- queˆte prioritaire. Malgre ´ cette pre ´caution, il apparaıˆt que les revenus du capital sont largement sous-estime ´s dans cette dernie`re enqueˆte

27

et qu’un re ´ajustement supple ´mentaire s’ave`re ne ´cessaire pour maintenir la cohe ´rence du TES entre les parts respectives de revenu du travail et de revenu du capital

28

. Au final, la distribution inter-groupes des revenus est respecte ´e et le revenu moyen estime ´ de chaque sous-groupe est re ´- parti entre les six sources potentielles pouvant contribuer a ` sa formation.

Le partage des diffe ´rentes sources de revenus entre les me ´nages permet de de ´duire leurs dotations respectives en actifs et donc leur degre ´ de vulne ´rabilite ´. Elles sont pre ´sente ´es dans le tableau 3.

Dans un troisie`me temps, la consommation totale est de ´sagre ´ge ´e en- tre les diffe ´rents me ´nages en respectant la cohe ´rence du TES. La ` encore, certains ajustements s’ave`rent ne ´cessaires car les cle ´s de re ´partition des de ´penses de consommation, de ´duites de l’enqueˆte prioritaire, re ´ve`lent une large surestimation des diffe ´rentes propensions a ` consommer

29

, tre`s certainement lie ´e a ` la prise en compte de l’autoconsommation. Pour contourner ce proble`me, il a e ´te ´ suppose ´ une part d’autoconsommation de ´croissante avec le niveau de revenu

30

.

La construction de la MCS s’ache`ve enfin en incluant certaines in- formations comple ´mentaires tire ´es de l’IAPet en soldant le compte de chaque agent (les Me ´nages, les Entreprises, l’E ´tat et le Reste du monde) par leur e ´pargne dans le compte de capital

31

.

27 Nous pouvions nous y attendrea prioricar si l’information sur les salaires est relativement fiable au Burkina Faso, il n’en va pas de meˆme pour les revenus du capital.De plus, dans l’enqueˆte prioritaire, l’information sur les revenus globaux n’est pas disponible pour 7.8% des me´nages.

28 Il a e´te´ suppose´ un meˆme«taux de non-de´claration»des revenus du capital pour tous les agents me´nages.

29 Cela se traduit notamment par des taux d’e´pargne ne´gatifs pour les me´nages les plus de´fa- vorise´s.

30 En l’absence d’information dans ce domaine, il est impossible de distinguer les parts respec- tives de la consommation en produits importe´s et locaux.La meˆme cle´ de re´partition exoge`ne (tire´e des donne´es de l’IAP) a e´te´ arbitrairement applique´e a` tous les types de me´nages.

31 La MCS finale ainsi obtenue est disponible aupre`s de l’auteur.

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(20)

Tableau 3 : Dotations respectives en capital e ´conomique et social des diffe ´rents me ´nages au Burkina Faso

Type de capital Employabilite´ Capital physique Capital social

Salariat Salariat Capital Capital Transferts Transferts prote´ge´ non prote´ge´ agricole non agricole publics prive´s

Type de Me´nage

Salarie´s prote´ge´s 100,0 0,0 0,7 3,0 13,7 6,9

Salarie´s non prote´ge´s 0,0 82,2 0,7 2,0 3,8 3,0

Inde´pendants non agricoles e´volutifs

0,0 2,1 1,3 15,8 1,6 0,8

Inde´pendants non agricoles involutifs

0,0 5,0 2,8 32,3 18,3 8,5

Agriculteurs progressifs 0,0 1,0 25,9 9,4 1,3 6,1

Agriculteurs de subsistance 0,0 3,7 41,2 25,9 16,3 38,1

E´ leveurs 0,0 0,4 19,5 4,5 0,6 4,1

Autres 0,0 5,5 7,9 7,1 44,6 32,4

Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Sources : calculs propres d’apre`s Lachaud (1997, 1999), MEFP-GTZ(1995) et INSD(1996)

5 SIMULATIONS DE L’IMPACT DE CHOCS MACROE ´CONOMIQUES SUR LA PAUVRETE´

DANS L’E ´CONOMIE BURKINABE´

Une fois le mode`le calibre ´ sur les donne ´es de la MCS, cense ´e caracte ´riser l’e ´quilibre ge ´ne ´ral de re ´fe ´rence, il est possible de simuler nume ´riquement le comportement de l’e ´conomie burkinabe ´ face a ` des chocs exoge`nes. Les raisonnements se font en statique comparative. Chaque nouvel e ´quili- bre ge ´ne ´ral, c’est-a `-dire chaque nouveau syste`me de prix d’e ´quilibre, de ´finit une nouvelle ligne de pauvrete ´ dans l’e ´conomie et un nouveau niveau de consommation moyen pour chaque me ´nage repre ´sentatif. En supposant les distributions intra-groupe des de ´penses de consommation constantes, il est possible de caracte ´riser la situation face a ` la pauvrete ´ de chaque me ´nage pris individuellement, puis d’e ´valuer les effets des diffe ´rents chocs en termes d’incidence, de profondeur et d’intensite ´ sur la pauvrete ´ de chaque groupe de me ´nages. Pour tenter de minimiser encore plus l’hypothe`se de la constance des distributions intra-groupe, nous avons de ´cide ´ de raccourcir l’horizon de l’analyse au court terme.

Cette option se re ´ve`le alors essentiellement dans le choix des simulations

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(21)

effectue ´es qui e ´carte les politiques ou les chocs macroe ´conomiques im- pliquant des mouvements longs dans les me ´canismes induits. Les re ´sul- tats obtenus doivent e ´videmment eˆtre interpre ´te ´s avec prudence compte tenu des approximations ne ´cessaires pour construire la base de donne ´es et des limites me ´thodologiques inhe ´rentes a ` l’approche utilise ´e. C’est donc avant tout le sens des variations des me ´canismes induits qu’il est important d’observer pluto ˆt que leur niveau absolu.

5.1 Chocs affectant les e ´changes exte ´rieurs

Les trois premie`res mesures envisage ´es concernent des chocs influenc¸ant les e ´changes exte ´rieurs. Les re ´sultats obtenus sont pre ´sente ´s dans le tableau 4.

La premie`re simulation consiste en une re ´duction de 20% des droits de douanes. Compte tenu de l’importance des recettes fiscales lie ´es aux importations et de la ne ´cessite ´ pour l’E ´tat de maıˆtriser son de´ficit budge´- taire, on suppose e ´galement que cette mesure s’accompagne d’une aug- mentation de la pression fiscale sur les entreprises et sur les me ´nages.

Cette mesure peut alors s’inscrire dans la volonte ´ d’ouverture affiche ´e par le Burkina Faso ces dernie`res anne ´es en matie`re d’inte ´gration re ´- gionale vers l’UMOA ou la CDEAO ou encore dans le processus de de ´re ´glementation initie ´ par les PAS. Si cette mesure a un impact glo- balement positif sur la consommation et la pauvrete ´ des me ´nages, il reste toutefois limite ´. Le caracte`re non substituable des importations, et donc leur moindre sensibilite ´ aux variations de prix dans le mode`le, ainsi que la faible part des importations dans la consommation finale des me ´nages est certainement un e ´le ´ment d’explication. Du cote ´ de l’offre, la baisse du prix des importations a un effet imme ´diatement positif sur la valeur ajoute ´e de chaque branche compte tenu de la pre ´sence d’in- trants importe ´s dans les processus de production. Certains groupes de me ´nages, tels les salarie ´s prote ´ge ´s, les salarie ´s non prote ´ge ´s ou les inde ´- pendants non agricoles e ´volutifs, a ` l’origine faiblement concerne ´s par le phe ´nome`ne de pauvrete ´, ne voient pas leur situation changer. Les au- tres groupes de me ´nages, en revanche, voient leur situation s’ame ´liorer le ´ge`rement.

La seconde simulation concerne une augmentation exoge`ne de 15%

du cours mondial des exportations agricoles. Le choix de cette simulation se justifie par la forte spe ´cialisation de l’e ´conomie burkinabe ´ autour de quelques produits d’exportation a ` faible valeur ajoute ´e, qui te ´moigne de sa de ´pendance par rapport aux cours mondiaux des produits agricoles ou primaires, et par l’importance des revenus agricoles dans la forma-

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Tableau 4 : Indicateurs de pauvrete ´ apre`s simulation de chocs exoge`nes sur les e ´changes exte ´rieurs

Valeur a` l’e´quilibre initial

Re´duction des droits de douanes (20%)

Augmentation du prix des exportations agricoles (+15%)

Re´duction du prix des exportations agricoles (15%)

Ligne de pauvrete´1 LP0= 100 LP1= 99,5 LP2= 106,1 LP3= 94,1

Indicateurs de pauvrete´ F GT0 F GT1 F GT2 F GT3

Cons. P0 P1 P2 Cons.1 P0 P1 P2 Cons.1 P0 P1 P2 Cons.1 P0 P1 P2

Salarie´s prote´ge´s

100,0 0,7 0,1 0,0 99,6 0,7 0,1 0,0 100,3 0,7 0,1 0,0 99,7 0,7 0,1 0,0 Salarie´s

non prote´ge´s

100,0 4,2 1,2 0,5 102,1 4,2 1,1 0,4 112,5 3,8 1,05 0,4 88,2 5,7 1,5 0.6

Ind.

non agr.

e

´volutifs

100,0 1,4 0,1 0,0 100,5 1,4 0,1 0,0 106,1 1,4 0,0 0,0 94,2 1,45 0,1 0,0

Ind.

non agr.

involutifs

100,0 7,8 2,3 1,1 100,5 7,7 2,2 1,1 105,7 7,8 2,3 1,1 94,6 7,8 2,3 1,1

Agriculteurs prog.

100,0 42,0 11,9 4,8 100,6 40,8 11,6 4,6 108,4 39,8 11,3 4,5 91,9 42,6 12,3 4,6 Agriculteurs

de subs.

100,0 44,3 13,9 6,1 100,5 43,7 13,6 5,9 107,6 43,7 13,6 5,9 92,7 45,3 14,4 6,3 E´ leveurs 100,0 42,1 10,6 3,8 100,6 41,6 10,2 3,6 108,6 40,3 9,9 3,5 91,7 44,9 11,4 4,1 Autres 100,0 27,9 9,5 4,5 100,2 27,6 9,3 4,4 104,9 28,5 9,7 4,6 95,3 27,2 9,3 4,3

Ensemble 100,0 32,3 10,0 4,3 100,4 31,9 9,7 4,2 105,6 31,7 9,7 4,1 94,7 33,1 10,3 4,5

1 41099FCFA a` l’e´quilibre initial Sources : Calculs propres

tion des niveaux de vie des me ´nages. Une telle augmentation, que les autorite ´s ne maıˆtrisent pas, peut alors s’interpre ´ter comme un re ´tablisse- ment des marche ´s agricoles ou comme un effort de la part d’institutions internationales, telles que l’Union e ´conomique europe ´enne par exemple, pour garantir des prix planchers aux pays en de ´veloppement. Deux effets contraires en termes de pauvrete ´ s’additionnent sans toutefois s’annu- ler. Dans un premier temps, on assiste a ` une nette augmentation de la ligne de pauvrete ´. Dans un second temps, la consommation totale des

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me ´nages augmente fortement a ` la suite de la hausse de leur pouvoir d’achat. Au total, sur l’ensemble des me ´nages, le second effet l’emporte sur le premier et les conse ´quences de ce choc apparaissent clairement positives en termes de re ´duction de la pauvrete ´. Lorsque l’on analyse la situation des diffe ´rents types de me ´nages, on s’aperc¸oit que ce sont les me ´nages agricoles qui be ´ne ´ficient largement de cette augmentation des prix et qui voient leurs indicateurs de pauvrete ´ s’ame ´liorer. On pouvait s’y attendre compte tenu de l’importance des revenus agricoles dans le mode de formation des revenus. Comme ces me ´nages constituent la ma- jorite ´ de la population burkinabe ´, l’effet d’ entraıˆnement de cette mesure est large. Les autres grands gagnants sont alors les me ´nages salarie ´s non prote ´ge ´s qui be ´ne ´ficient de cette reprise ge ´ne ´rale de l’activite ´ e ´conomi- que qui se re ´percute sur le marche ´ du travail a ` travers l’augmentation de leur taux de salaire.

A ` ce stade de l’analyse, compte tenu de l’importance des effets in- duits par le choc pre ´ce ´dent, il nous a semble ´ inte ´ressant de simuler les effets d’une diminution du prix des exportations des produits agricoles.

Dans les anne ´es quatre-vingt, la chute continue du prix du coton a par exemple largement entame ´ les re ´serves de change du Burkina Faso et re ´duit ses potentialite ´s de croissance. Raffinot (1997) souligne qu’elle a e

´galement eu une re ´percussion sur les finances publiques puisque l’E ´tat burkinabe ´ a e ´te ´ conduit a ` de ´connecter le prix domestique du prix in- ternational en subventionnant largement la filie`re. L’effet est nettement ne ´gatif malgre ´ la re ´duction de la ligne de pauvrete ´ lie ´e au contexte de ´- sinflationniste. L’incidence de la pauvrete ´ augmente de pre`s de 2, 5% sur l’ensemble du pays. Les me ´nages les plus concerne ´s restent e ´videmment les me ´nages agricoles et surtout les me ´nages salarie ´s non prote ´ge ´s. Ce constat re ´ve`le ici la forte vulne ´rabilite ´ de ces derniers face aux ajuste- ments macroe ´conomiques du pays.

5.2 Simulations de politiques publiques

Les trois mesures suivantes concernent l’impact sur la pauvrete ´ de me- sures de politiques e ´conomiques. Les re ´sultats obtenus sont pre ´sente ´s dans le tableau 5.

La premie`re politique envisage ´e est une augmentation de 20% des investissements publics. Compte tenu de la faible capacite ´ budge ´taire de l’E ´tat burkinabe´ et de la ne´cessite´ de pratiquer une relative rigueur en matie`re de finances publiques, il est e ´galement suppose ´ que cette mesure est finance ´e en totalite ´ par l’e ´pargne e ´trange`re. Les effets en termes de pauvrete ´ sont clairement positifs pour l’ensemble des me ´nages malgre ´

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l’augmentation des prix lie ´e a ` l’augmentation de la demande. Tous les groupes de me ´nages voient leur situation s’ame ´liorer a ` part les me ´nages salarie ´s dont le pouvoir d’achat s’e ´rode sous l’effet de l’inflation et de la constance du taux de salaire spe ´cifie ´ dans le mode`le. Un tel sce ´nario n’apparaıˆt donc valide qu’a ` court terme, car il est a ` pre ´voir que, compte tenu de la protection dont ils be ´ne ´ficient, ces derniers verront rapidement leur salaire s’indexer sur la hausse des prix.

Tableau 5 : Indicateurs de pauvrete ´ apre`s simulation de politiques pu- bliques

Valeur a` l’e´quilibre initial

Augmentation des investissements publics (+20%)

Re´duction des transferts vers les me´nages

(20%)

Re´duction des transferts de fonds vers les me´nages (15%)

Ligne de pauvrete´1 LP0= 100 LP4= 109,9 LP5= 97,6 LP6= 90,8

Indicateurs de pauvrete´ F GT0 F GT4 F GT5 F GT6

Cons. P0 P1 P2 Cons.1 P0 P1 P2 Cons.1 P0 P1 P2 Cons.1 P0 P1 P2

Salarie´s prote´ge´s

100,0 0,7 0,1 0,0 100,7 1,0 0,2 0,1 99,4 0,7 0,1 0,0 99,1 0,7 0,1 0,0 Salarie´s non

prote´ge´s

100,0 4,2 1,2 0,5 137,5 2,6 0,7 0,2 94,7 4,9 1,3 0,5 77,8 7,7 1,9 0,8 Ind.

non agr.

e

´volutifs

100,0 1,4 0,1 0,0 115,1 1,4 0,0 0,0 97,5 1,4 0,1 0,0 88,9 1,4 0,1 0,0

Ind.

non agr.

involutifs

100,0 7,8 2,3 1,1 114,0 7,2 2,1 1,0 96,5 8,1 2,3 1,1 89,0 8,1 2,4 1,1

Agriculteurs prog.

100,0 42,0 11,9 4,8 112,6 39,8 11,2 4,4 97,1 42,3 12,1 4,9 88,7 43,0 12,6 5,1 Agriculteurs

de subs.

100,0 44,3 13,9 6,1 112,3 43,1 13,3 5,7 96,9 44,9 14,2 6,2 88,0 46,3 14,9 6,6 E´ leveurs 100,0 42,1 10,6 3,8 112,3 40,3 9,9 3,5 97,0 42,5 10,8 3,9 88,7 44,7 11,3 4,1 Autres 100,0 27,9 9,5 4,5 109,0 28,4 9,6 4,6 94,2 29,3 10,2 4,8 88,7 29,3 9,9 4,7

Ensemble 100,0 32,3 10,0 4,3 111,8 31,4 9,5 4,1 97,0 32,9 10,2 4,4 90,2 33,9 10,6 4,6

141099FCFA a` l’e´quilibre initial Sources : Calculs propres

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La seconde politique concerne au contraire une re ´duction des trans- ferts publics vers les me ´nages. Celle-ci peut eˆtre interpre ´te ´e dans la con- tinuite ´ des mesures d’auste ´rite ´ amorce ´es a ` partir du de ´but des anne ´es quatre-vingt-dix avec la mise en place des PAS. Comme on pouvait s’y attendre, l’effet d’une telle mesure est largement ne ´gatif sur l’ensemble des me ´nages. Tous les revenus re ´gressent ainsi que la consommation et les prix. Les me ´nages les plus touche ´s sont sans conteste les salarie ´s non prote ´ge ´s a ` travers la forte baisse des revenus du travail. Les me ´- nages Autres, dont le capital social est important a ` travers les transferts publics, voient e ´galement leur situation se de ´grader. Au final, seuls les me ´nages les moins vulne ´rables (les Salarie ´s prote ´ge ´s et les Inde ´pendants e

´volutifs) semblent re ´sister a ` cette mesure d’auste ´rite ´.

La dernie`re politique concerne une re ´duction de 15% des transferts du reste du monde vers les me ´nages. Nous avons de ´ja ` signale ´ que ces transferts de fonds sont particulie`rement importants au Burkina Faso et qu’ils constituent un ve ´ritable capital social qui contribue largement a

` soulager la pauvrete ´ de nombre de me ´nages, notamment des Agricul- teurs de subsistance et des me ´nages Autres. La re ´duction de 15% de ces transferts a ainsi un effet extreˆmement ne ´gatif en termes de pauvrete ´.

L’ensemble des me ´nages voit sa situation se de ´grader. Seuls les salarie ´s prote ´ge ´s re ´sistent. La situation des Salarie ´s non prote ´ge ´s apre`s le choc confirme, la ` encore, le caracte`re extreˆmement pre ´caire et vulne ´rable de leur statut social.

6 CONCLUSIONS

L’objectif de cette e ´tude e ´tait de contribuer a ` l’analyse des de ´terminants de l’ampleur et des me ´canismes de diffusion de la pauvrete ´ mone ´taire au sein de la population des me ´nages au Burkina Faso. A ` travers l’uti- lisation d’un mode`le EGC, elle a tente ´ d’inscrire le phe ´nome`ne dans la dynamique ge ´ne ´rale du fonctionnement e ´conomique du pays. Elle a e

´galement essaye ´ de l’envisager dans ses composantes e ´conomiques et sociales en faisant reposer la de ´sagre ´gation des me ´nages sur un crite`re de vulne ´rabilite ´ pour mettre en avant leurs dotations respectives en ca- pital.

Les simulations nume ´riques ont re ´ve ´le ´ l’influence des chocs ou des politiques macroe ´conomiques sur la pauvrete ´ de l’ensemble des me ´nages et ont montre ´ leurs impacts spe ´cifiques sur les diffe ´rents sous-groupes distingue ´s. Elles ont par exemple confirme ´ que l’E ´tat burkinabe´ posse´- dait une certaine marge de manœuvre pour lutter contre la pauvrete ´ glo-

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