ACTIONS COMPARÉES DES VARIATIONS PÉRIODIQUES,
ANNUELLES ET SEMESTRIELLES, DE LA DURÉE
QUOTIDIENNE DE L’ÉCLAIREMENT SUR LES CYCLES
DES FOLLICULES DES JARRES COURTS DE LA TOISON
DES BREBIS LIMOUSINES.
RELATIONS AVEC LEUR CYCLE DE REPRODUCTION
J.
ROUGEOTJacqueline Nérot Station de Recherches de
Ph y siolo ; ie
arzinzale,Centre national de Reclaerches
:0 0 /f;’/M!< y MM , Jorrv-era-Josas (-S’f!M!-f<-0!’).
- !,! ,_
SOMMAIRE
1>es Brebis limousines maintenues en état
physiologique
stablependant
4 aus ont été soumises à des variationspériodiques
de la duréequotidienne
de l’éclairement, caractérisées par uneampli-
tude
comprise
entre 8 et i6 heures et par despériodes qui,
selon les lots, étaient de 6 mois ou d’un an.En
rythme
lumineux semestriel, les phases d’activité folliculaires et celles de l’anœstrus coïn- cident avec lesphases
desjours
décroissants tandis que lesphases
de repos folliculaires et celles descycles
œstriens coïncident avec lesphases
desjours
décroissants. Enrythme
lumineux annuel lesrelations entre ces diverses phases sont
beaucoup
moins nettes en raison notamment de la brièveté de la durée de l’anagène des follicules primairesjarreux qui
n’est que de i2 semaines : enphase
de jours décroissants les follicules jarreuxaccomplissent
ensynchronisme
uncycle principal
donnant lieu à une phase d’activité folliculaireprincipale
durant l’étépendant l’ancestrus
et, lui succédant àune
phase
de reposprincipale,
en automne et au début de l’hiver, en coïncidence avec laphase
descycles
oestriens. Enphase
dejours
croissants les folliculesjarreux accomplissent
librement uncycle
secondaire, l’anc!strus s’étant établi dès la mi-février.Une
explication
faisant lasynthèse
de ces faits a étéproposée
en émettantl’hypothèse
que descycles
folliculaires et ceux de lareproduction
sontréglés
par leséquilibres
hormonaux se succédantpériodiquement
en fonction des rythmes lumineux : étant donnéqu’il n’y
ajamais superposition
desphases
d’activité folliculaires avec lesphases
d’activité sexuelle, maisopposition,
on peut supposerqu’on
est enprésence
de deuxéquilibres
hormonaux successifs différents, l’un d’eux étant induitau moment des
jours
les plus longs.INTRODUCTION
Nous avons montré
(RouGEOT, 1057 )
que lecycle
d’activité des folliculespileux primaires producteurs
dujarre
court de la toison de la race ovine limousine était étroitement lié à une variationpériodique
de la duréequotidienne
de l’éclai- rement,caractérisée,
dans notreexpérience,
par uneamplitude comprise
entre 8 et1
6 heures et une
période
de 6 mois.Ce
rythme
lumineux semestrielavait,
entre autresavantages,
celui d’avoirune
période
différente de celle des variations saisonnières de latempérature,
aux-quelles
nous n’avions pu soustraire lesanimaux,
etpermettait
ainsi deséparer
sonaction de celle de la lumière.
Chez les deux lots de
Brebis,
soumis à desrythmes
lumineux semestriels enopposition
dephase,
les folliculesprimaires
entrèrent enanagène (phase d’activité,
mitoses dans lebulbe)
peuaprès
que la duréequotidienne
de l’éclairement eut commencé à diminuer ets’y
maintinrentjusqu’aux jours
lesplus
courts. Ensuitedès que la durée
quotidienne
de l’éclairement se mit àaugmenter,
les folliculesprimaires
entrèrent entélogène (phase
de repos, racinepénicillée
ancrée dans unecapsule, plus
debulbe,
pas demitoses)
ets’y
maintinrentjusqu’au
moment oùles
jours reprirent
leur croissance.Il faut
souligner,
quelorsque
les deux lots se trouvaient à la même date à12 heures d’éclairement
quotidien,
les folliculesprimaires
étaient entélogène
dansle lot en
jours croissants,
tandisqu’ils
étaient enanagène
chez le lot enjours décroissants ; ainsi,
il y avait une différence pour une même durée dejour
suivantle
passé
lumineux.Nous avions donc conclu que l’actiwité
cyclique
des folliculesprimaires jarreux
dans la race ovine limousine était étroitement liée aux variatinrcs
p l riodi q l fcs
de ladurée
quotidienne
de l’éclairementlorsque
laPériode
était de six mois. Aucune action de latempérature
n’avait pu être observée dans ces conditions. Rien de tel n’avait pu être établi pour les follicules secondairesproducteurs
de laine.Pouvait-on à la suite de ces
expériences,
donner uneexplication
de lafaçon
dont la variation
périodique
de la duréequotidienne
de l’éclairementrègle
les diffé-rentes
phases
ducycle
d’activité des folliculesprimaires jarreux?
On sait que la durée de
l’anagène
pour untype
donné de follicules est fixe etqu’on
n’est pas encore parvenu à la modifier(C HAS E, 195 8).
Par contre onpeut abréger
la durée dutélogène
très aisément par diversprocédés (C HASE , 105 8) : agents mécaniques (épilation), agents chimiques (méthyl cholanthrène,...), agents phy- siques (radiations ionisantes).
En cas de sous-alimentationprononcée,
letélogène
se maintient
jusqu’au
moment où la ration normale est rétablie(MOX TAGNA
et LOE-WANTHAL
,
ig, 5 6).
Les hormones modifientégalement
la durée dutélogène,
soit eninhibant l’établissement de
l’anagène (oestrogènes, cortisone),
soit en leprovoquant (thyroxine) ( M OH N , 195 8).
On
peut
alors raisonnablement admettre que dans lerythme
lumineux semes-triel les follicules
primaires jarreux
voient leurphase
de repos normaleabrégée,
soit par un
stimulus,
soit par la cessation d’un étatd’inhibition,
de telle sortequ’ils
se trouvent tous en
anagène
peuaprès
le maximum de la duréejournalière
de l’éclai- rement ; ils seraient donc remis ensynchronisme
de fonctionnement de cettefaçon
tous les six mois. En outre, en
supposant
que la durée del’anagène
soit de 2,5à 3mois,
la coïncidence desphases
d’activité folliculaire et desphases
dejours
décrois-sants de la variation
périodique
de la duréequotidienne d’éclairement,
ne serait dîiequ’à
un heureux hasard dans le choix desparamètres
durythme
lumineuxsemestriel.
Or,
chez toutes les races ovines où les toisonscomportent,
outre lespoils
àcroissance
permanente (laine),
despoils
dont les follicules ont un fonctionnementcyclique saisonnier,
les auteurs estiment que la ntue,qui correspond
à lareprise
de l’activité
folliculaire,
a lieu auprintemps
etuniquement
à cetteépoque,
cequi
est en contradiction avec les résultats de
l’expérience précédente.
ROBERTS
( 192 6)
pense que laséparation
de la « cotted fleece )), oupartie
feutréede la
toison,
chez les WelshMountain,
est due à la repousseprintanière
de certainspoils qui
ont eu une discontinuité dans leur croissance en hiver. DUERDEN( 19 27)
mentionne l’existence de véritables mues au
printemps
chez les Ovins sauvages et le BlackheadPersian,
et des muespartielles
à la mêmeépoque
chez le WelshMountain,
le Shetland et le Blackface. Sr,!F,(ig 5 g),
au cours d’une étude sur la variabilité de l’extension de la mue sur le corps des agneaux résultant d’un croise- ment VViltshire xBlackface,
situe la mue auprintemps
ou au début del’été,
à lasuite d’une
reprise
de l’activitéprintanière
des folliculesqui
étaient en reposdepuis
l’automne. BURNS, dans ses travaux sur l’évolution des follicules chez les agneaux
Romney
Marsh(ig 4 g),
Blackface(ig 53 ),
Suffolk( 1954 ),
Herdwick( 1954 ),
Herd-wick x Mérinos
(rg 55 ),
note, outre lapremière
mue de la toison dujeune âge,
un repos folliculairegénéral
en automne et en hiver au moins chez les folliculesprimaires :
que les follicules soient vides ou aient une racine
pénicillée,
ilsreprennent
leur acti- vité auprintemps.
LECHTCHINSKALB( 1952 )
montre par des observations faites tous les mois par desbiopsies
de peau, que chez le Karakul adulte laphase
de repos folliculaire a lieu l’hiver de novembre àavril, avec
un certain nombre de folliculesen
télogène,
et que laphase
d’activité<lui
a débuté en avril-mai sepoursuit
ens’atténuant peu à peu
jusqu’en
novembre.Ainsi,
contrairement à cequi
se passelorsqu’on emploie
unrythme
lumineuxsemestriel,
laphase
de repos des folliculespileux
se seraitdéjà
établielorsque
lesjours
continuent à décroître au milieu del’automne,
et l’activité folliculaire repren- drait au milieu de laphase d’allongement
de la durée desjours. Donc,
s’iln’y
aaucun doute sur l’action
primordiale
de la variationpériodique
de la duréequoti-
dienne de la durée d’éclairement
lorsque
lapériode
est de sixmois,
on ne voit pas très bien comment cette variationagit
dans unrythme
lumineux annuel normalsur les
phases
ducycle
d’activité folliculaire.C’est
pourquoi
nous avonspoursuivi
notreexpérience entreprise
sur la raceovine limousine en ramenant au
rythme
lumineux annuel l’un des lotsexpérimen-
taux, l’autre demeurant comme témoin soumis au
rythme
semestriel.Comme dans notre
expérience précédente
et à la différence de celles des auteurscités,
nos observations sont faitesà partir de prélèvements très fréquents (toutes
les troissemaines)
sur des animaux soumis à des durées d’éclairement contrôlées strictement.Un outre, afin de déterminer s’il existe des relations entre la
périodicité
del’activité des follicules
primaires jarreux
et celle de l’activitésexuelle, qui dépend
elle aussi du
rythme
lumineux(Y E .’>. TES ,
1949 ;HART,
ig5o ;HAFE Z , 1952 ),
nousavons noté les dates des chaleurs des Brebis.
MATERIEL
ETMÉTHODES
Nos
observations,
comme nous venons de ledire,
ont été faites sur des Brebis de la race limousine où nous avionsremarqué
une activitécyclique
très nette chezles follicules
primaires producteurs
dejarres.
La
période
de croissance des Brebis était achevée, pas de gestation ni de lactat.ioii, Lerégime
al i-mentaire fut constant aussi bien en
clualité qu’en quantité : pulpe
de betterave déshydratée, foin depré, farine de luzerne, sel marin. Des
pesées
de contrôle furent faites tous les mois et iln’v
eu aucunevariation de poids notable. Les Brebis ne furent jamais tondues, afin d’éviter une perturbation éven-
tuelle des
cycles
folliculaires ; leurs toisons furentsimplement
taillées à ¢ cmchaque
année v la fin du mois de mai. Toutes les Brebis furent laissées de 9h à 1 G h 30 il la lumière dujour,
dans un parc sous abri où elles reçurent en commun leur ration alimentaire. Puis de r h 30 à 9h le lendemain,chaque
lot
expérimental
était enfermé dans sa caserespective
oit il recevait uncomplément
d’éclairement par des tubes fluorescents type lumière du jour, dont la durée de fonctionnement était réglée par unsystème d’horloges électriques
selon le schéma désiré. L’éclairement moveu des cases, mesuré au niveau des yeux, était environ 7! lux.-
Nous avons choisi des Brebis nées au
printemps
defaçon
à avoir des animaux ayant tous eu leurpremière
mue dejarres
à la même saison : les Brebis n° 402et 405naquirent
en 1954, les Brebis n° 500 et 504, en1955 ,
et les Brebis n° 608 et6 1 S,
en
195 6 .
Les lots 1
( 402
et5 00 )
et II( 405
et504 )
furent soumis aurythme
semestriel de variation de duréequotidienne
d’éclairement du 21juin 195 6
au 21juin
1957, soitpendant
2périodes
de 6mois ;
ces lots avaient été amenésauparavant
en oppo- sition dephase
de variationquotidienne
d’éclairement au cours d’unepériode d’adaptation
de 3 mois(RouGEOT, ig5!).
I’uis àpartir
du 21juin
1957 le lot II fut remis enrythme
annuel(période
d’unan),
tandis que le lot I était maintenuen
rythme
semestriel(graphique i).
Le lot III
(6 0 8
et6i8)
futtoujours
laissé enrythme
annuel àpartir
du 21juin ig,!8, après
unepériode d’adaptation
de 3 mois : ce lot servit de témoin.Enfin, chaque jour,
àpartir
du 1er août195 8,
un Bélierboute-en-train,
muni d’untablier,
était mis avec les Brebis avant leur entrée en case, afin de détecter cellesqui
étaient en chaleur.Quant
auxjarres,
très courts( 3
à àcm)
ils tombentpériodiquement
dans latoison et se
perdent
au milieu de la lainequi
pousse defaçon continue ;
celle-ci est,en
effet, produite
par les follicules secondaires dont le fonctionnement estpermanent.
I,’examen des
jarres
est donc malaisé et la détermination des différentesphases,
des
cycles
des folliculesjarreux,
peuprécise lorsqu’on
faitsimplement
des obser- vations sur la toison. C’estpourquoi
nous avons étudié les follicules eux-mêmes àpartir
deprélèvements
de peau effectués tous les 21jours,
sur une aire totaled’environ 100 cm2 située sur le côté
gauche
del’aninral,
au niveau de la dernière côte.t’il centimètre carré de peau est
découpé
avec unemporte-pièce
rotatif tournant à 2!oo tlnm.Le
prélèvement
est ensuite détaché avec des ciseaux fins et la place colmatée avec des sulfamides enpoudre.
l’nis le morceau de peau est collé sur uneplac l uette
de verre par sa faceépidermique.
pour lui conserver saplanéité
et fixé au I3ouin. Les coupes de io sont faitesparallèlement
àl’épiderme,
colorées au bleu
polychrome
dT nna différencié par de l’alcool à 9j! contenant des traces d’éosine : les jarres et la laine sont colorés en jaune par l’acidepicrique
du Bouin ; la racine despénicillées des jarres
dans les follicules entélogène
est d’un jaune plus vif que celle desjarres
et de lalaine en croissance ; tes canaux des
glande, sudoripares,
tesglandes
sébacée.;, les muscles arrecteurs, la moelle desjarres
et les noyaux sont bleus; tes éléments de la gaineépithéliale
interne sont bleu-noir; la racine
pénicillée
despoils
entélogène
ne présenteplus
degaine
interne normale, mais est ancrée dans unecapsule
colorée en vert : ainsi, les follicules entélogène
sont dis- tingués des follicules en anagène aussi bien par leur forme que par leur couleur.Le comptage des follicules se fait sur la coupe entière par
projection microscopique
sur un écranen verre
dépoli
carré de 75cm de côté, augrandissement
x 5°(lampe
il arc, avec électrodes en zirco-nium,
objectif
OPL x 2,5, pasd’oculaire).
Les follicules sont dessinés sur un
papier calque placé
sar le verredépoli :
on peut ainsi super- poser les dessins des différentes coupes d’une mêmebiopsie
et examiner un même follicule à des ni-veaux différents: cela permet de noter sans ambiguïté les phases du cycle de fonctionnement où se trou- ve le follicule.
Seuls les follicules
primaires
ont été évidemmentpris
en considération dans lescomptages
et nous avonsdistingué
trois stades ducycle
de fonctionnement :1
°)
follicule à racinepénicillée
outélogène ; 2 °)
follicule enpleine
activité(anagène VI)
avecgaine
internecomplète,
et,généralement, présence
de moelle dans lejarre ; 3
°)
follicule en renouvellement(anagènes
IV etV)
oit sontprésents,
côte à côte dans le mêmefollicule,
la racinepénicillée
dujarre prêt
à tomber et lapointe
dujarre
deremplacement.
Ce dernier stadepermet
de se rendrecompte
que l’on passe du repos à l’activité et est lesigne
du début de la chute desjarres.
Il est utile de
préciser
ici que les termesd’anagène
et detélogène
nes’appliquent qu’aux phases
du folliculepris
individuellement.I,orsqu’on
considère au contraireune
population
defollicules,
onemploiera
les termes de «phase
d’activité » et dea
phase
de repos ». Le début de laphase
d’activité est caractérisé parl’apparition
d’un certain nombre de follicules en
anagène
IV etV, qui
n’existaient pas ou étaient très rares dans laphase
de reposprécédente,
etl’augmentation significative
dunombre de follicules en
anagène
VI. Par contre, laphase
de repos débutelorsqu’on
ne trouve
plus
de follicules enanagène
V etqu’il
y aaugmentation significative
du nombre de follicules en
télogène.
Ces notions dephase
de repos oud’activité,
sont donc essentiellement évolutives et n’ont souvent que des valeurs relatives si l’on considère les
proportions
de follicules entélogène
ou enanagène qu’elles présentent.
RESULTATS
SDans la
toison,
seuls les folliculesjarreux primaires
ont une activitépériodique.
Rien de tel n’a pu être établi pour les follicules secondaires
producteurs
de laine.Les résultats sont
exprimés
par desgraphiques
où sontcomparées
les variationsen fonction du
temps,
de la duréequotidienne
de l’éclairement et dupourcentage
de folliculesprimaires
entélogène (graphique i).
Les résultats de l’activité
périodique
sexuelle sontexprimés
par les courbes de la variationpériodique
de la duréejournalière
d’éclairement surlesquelles
ontété
reportées
les dates desjours
où les Brebis sont entrées en oestrus(graphique !).
LOTS SOUMIS UNIQUEME!1’ A UNE VARIATION PERIODIQUE
DE 1,A DUREE QUOTIDIENNE DE I,’!CI,AIRkM!NT DE PERIODE SEMESTRIELLE
A― Lot
I, pendant
toute la durée del’ex!éyie!2ce (li périodes
de sixMots)
I - Les
follicules primaires jarreux
Chez les deux Brebis constituant ce lot les follicules
primaires
ont continuel-lement
présenté
une liaisonétroite,
dans leurfonctionnement,
avec lerythme
lumi-neux.
Dans
chaque période,
lespremiers
folliculesprimaires
entrant enanagène,
apparaissent
dès la diminution de laphotopériode,
peuaprès
lejour
de durée maxi-mum d’éclairement
journalier :
en moyenne 2,0 ±o,6( l )
semainesaprès
pour la Brebis n° 402 et 1,4 ±0 ,6
semainesaprès
pour la Brebis n° 5oo(tableau i).
Puisles autres follicules
primaires
entrent à leur tour peu à peu enactivité,
si bien que dans les semaines suivantes laplupart
d’entre eux, sinon latotalité,
se trouventen
anagène :
la moyenne despourcentages
maximaux de folliculesprimaires
enanagène
atteints au cours dechaque phase
d’activité étudiée est dec!8,3
± 0,9 pour la Brebis n° -1-02 et deg8, 4
+o,8
pour la brebis n° 500.Etant donné que les
prélèvements
ont eu lieu toutes les 3semaines,
on constateque les
phases
d’activitéétudiées,
telles que nous les avonsdéfinies,
s’étendenttntttes sur 12 semaines
(sauf
la troisièmequi
dure ysemaines).
La durée de laphase
d’activité est donc constante et dure en moyenne 12,4 ±
o,16
semaines pour les deux Brebis.Cette durée constante des
phases
d’activité folliculaire nedépend
que de la duréefixe, caractéristique
del’anagène
des folliculesprimaires jarreux qui
luiest
égale.
En effet sil’anagène
durait moins de 12 semaines on constaterait unereprise
dutélogène pendant
laphase
d’activité : or l’étude dugraphique
i montreque le
pourcentage
de folliculesprimaires
entélogène
diminue trèsrégulièrement pendant
cettephase
etqu’il
nepeut
en être ainsi. Sil’anagène
duraitplus
de 12semaines,
comme laquasi
totalité des folliculesprimaires
est enanagène
en mêmetemps pendant quelques
semaines dans la seconde moitié de laphase d’activité,
lespaliers
inférieurs de la courbe(voisins
de o p. 100, de follicules entélogène) qui
traduisent ce
fait,
devraient êtreplus longs qu’ils
ne le sont.On
peut
donc estimer que la duréefixe, caractéristique
del’anagène
des folli-cules
primaires jarreux
est d’environ 12 semaines.Dans les
phases
de reposqui
suiventchaque phase d’activité,
les folliculesprimaires
entrent doncprogressivement
entélogène,
suivant l’ordre danslequel
ils se sont mis en activité. Toutefois les
pourcentages
maximaux de follicules entélogène
dechaque phase
de repos sontgénéralement
inférieurs auxpourcentages
maximaux de follicules enanagène
desphases
d’activité : leurs moyennes sont de 02,3 ± 3,2 pour la Brebis n° 402 et de 7c!,4 ± 3,r pour la Brebis n° 500. On ne trouvequ’un prélèvement,
celui du gseptembre 105 8,
chez la Brebis n° 402, où la totalité des folliculesprimaires
soit entélogène.
Laproportion
de folliculesprimaires
entélogène
nedépasse
pas6 5
p. 100 dans la7 eme phase
de repos chez la Brebis il500.
Ainsi,
il y atoujours quelques
folliculesprimaires qui
reviennent enanagène pendant
les
phases
de repos : cesphases
de repos ne sont donc que relatives. Il en résulte que l’examen desgraphiques
nepermet
pas de fixer avec certitude des limites mini- males et maximales de la durée entélogène, qui,
contrairement à celle del’anagène,
est
susceptible
de varierconsidérablement ;
dans le cas durythme
lumineux semes-triel,
il estpossible
que cette durée varie dequelques
semaines à au moins 3 mois.Notons enfin que la Brebis n° 500 a
toujours
desproportions
moindres de folli- culesprimaires
entélogène
que la Brebis n° 402 et que lesphases
d’activité folli- culaire commencentplus
tôt chez elle que chez sa compagne : il existe donc là une différence d’ordre individuel.(!) Ec.irt-tvpe de la moyenne.
II――!!c!!’!’M.f«f&’.
Les
phases
de l’activitépériodique
sexuelle ontégalement présenté
une liaisonétroite avec les
phases
durythme
lumineux semestriel(graphique 2 ) :
lesphases
des
cycles
oestriens débutent peuaprès
lesjours
lesplus
courts(soit
z5 à z6 semainesaprès
lejour
de durée maximaled’éclairement)
et se terminent aux environs desjours
lesplus longs.
Ainsi il y a
coïncidence,
d’unepart
entre laphase d’anoestrus,
laphase
d’acti-vité des follicules
primaires jarreux
et laphase
desjours
décroissants et, d’autrepart,
entre laphase
descycles oestriens,
laphase
de repos des folliculesprimaires jarreux
et laphase
desjours
décroissants.B. - Lot
II, Pendant la première
année del’expérience,
durant
laquelle
il est soumis à unrythme
lumineux semestyiel mis enopposition
dephase
avec celui utilisépour
le lot ILes observations faites
pendant
ces deuxpériodes
de six mois sont exactement les mêmes que celles faites pour le lot I. Lespremiers
folliculesprimaires
entrenten
anagène
peuaprès
lejour
de durée maximale d’éclairementjournalier (tableau i).
La durée de la
phase
de repos est de 12 semaines. Lespourcentages
maximaux de follicules enanagène atteignent
100p. 100danschaque phase d’activité ;
par contreceux du
télogène
au cours desphases
de repos ont des valeurs moindres : 77 et go p. 100 pour la Brebis n° 405 et6 9
et c!2 p. 100pour la Brebis n°504.Ainsi chez les deux Brebis constituant ce lot les follicules
primaires présentent
constamment une liaison étroite dans leur fonctionnement avec le
rythme
lumi-neux artificiel. Les différentes
phases
de leurcycle
de fonctionnement sont doncindépendantes
des saisonsnaturelles, dépendent uniquement
durythme
lumineuximposé
et sont enopposition
dephase
avec ceux du lot I.Il en est de même pour les
cycles
de lareproduction.
I,OTS II ET III, SOUMIS A UNE VARIATION
PERIODIQUE
DE LA DURÉE QUOTIDIENNE DE L’ÉCLAIREMENT DE PÉRIODE ANNUEII,E;
I,L; I,OT III,
TÉMOIN,
N’A PAS ÉTÉ SOUMIS ANTÉRIEUREMENTAU RYTHME LUMINEUX SEMES1’RIEI,
En
rythme
lumineux depériodicité
annuelle les folliculesprimaires jarreux
et les
phases
descycles
oestriens ont évolué defaçon comparable, chaque année,
chez le lotexpérimental
II et le lot témoin III : nousanalyserons
donc les résultats des deux lots ensemble.I. - Les
follicules primaires jarreux.
On remarque immédiatement que la liaison entre le
rythme
de l’activité fol- liculaire et la variationpériodique
de la durée de l’éclairementquotidien
est moinsévidente que dans le cas du
rythme
lumineux semestriel.On
peut cependant distinguer
au cours dechaque
année la succession de deuxcycles
d’activité folliculaire : lecycle principal, qui
s’étend du début de l’été aumilieu de
l’hiver,
est caractérisé par lesphases
d’activité et de repos trèsmarquées,
les follicules étant en
majorité,
sinon entotalité,
ensynchronisme
defonctionnement ;
par contre, le
cycle
d’activité folliculaire secondairequi
a lieu du milieu de l’hiverà la fin du
printemps, présente
desphases
d’activité et de repos trèsatténuées,
le
synchronisme
de fonctionnement des folliculesprimaires
s’étant relâché : cesphases
n’ont doncqu’un
sens relatif. Legraphique
I et le tableau 2permettent d’analyser
de lafaçon
suivante lesphases
que nous venons dedistinguer :
1
° La
phase
d’activitéprincipale
d’été des folliculesprimaires
est très netteet débute aux environs des
jours
lesplus longs
de l’année. Elle s’étend sur despé- riodes, qui,
en fonction des intervalles desprélèvements,
sont de 9 semaines( I fois),
12 semaines
( 10 fois)
et 15 semaines( 3 fois),
soit en moyenne 12,4 ±0 ,6
semainespour les
quatre
Brebis. Cette moyenne n’est passignificativement
différente de celle de la durée desphases
d’activitéqui
ont lieu enrythme
lumineux semestriel.Les
pourcentages
maximaux de folliculesprimaires
enanagène
durant cettephase
d’activité sont assez élevés : c!!,9 ±1,6.
2
° La
phase
de reposprincipale
débutegénéralement
enseptembre. Cependant
elle commence le 2Ioctobre I9!7 pour les Brebis n° 405et 50!
qui
avaient été mises enjours longs
le 21juin
1957après
avoir été soumises aurythme
lumineux semestriel.Cette
phase
débute enplein été,
eni()6o,
pour les Brebis n° 405, n° 608 et n°6 1 8,
la
phase
d’activitéprincipale
avant eu lieu très tôt. On constateégalement
chezces trois Brebis une
légère reprise
d’activité folliculaire à la fin octobre et début novembrem!6o.
La durée de la
phase
de reposprincipale
est très variable suivant les animaux et les années : elle estcomprise
entre 15 et 27 semaines et sa durée moyenne est dei8,o
± 1,3 semaines. Cecipermet
donc de supposer que la durée dutélogène peut
êtrelégèrement supérieure
à 3 mois.Les
pourcentages
maximaux de folliculesprimaires
entélogène
atteints aucours de ces
phases
de repos sont assez élevés :8 3 , 2
±1 ,8
p. 100. 3° Le début de la
phase
d’activité secondaire a lieu à desépoques
très variablesqui dépendent
de lalongueur
de laphase
de reposprincipale précédente.
Généra-lement la
reprise
d’activité a lieu entre lami-janvier
et la mi-février.Cependant
chez la Brebis
n° 4 o 5
lareprise
del’anagène
des folliculesprimaires
est apparue dès le 15 décembre105 8.
Par contre il a fallu attendre le mois de mars en ig5g pour déceler lareprise
nette de l’activité folliculaire chez la Brebis n° 504. La durée de cettephase
d’activité est difficile àdéfinir,
étant donnéqu’une proportion
souventimportante
de folliculesprimaires
restent entélogène lorsqu’elle
a lieu. En con-sidérant la
présence
desanagènes
IV et V et le retour entélogène
de certains fol-licules,
onpeut
estimer que laphase
d’activité secondaire s’étend 4 fois sur 9semaines,
5 fois sur 12 semaines et une fois sur i5 semaines cequi
lui donne unedurée moyenne de 11,1 ± 0,4 semaines.
I,es
pourcentages
maximaux de folliculesprimaires
enanagène
sont inférieursà ceux observés dans la
phase
d’activitéprincipale
et sont en outreplus
variables86,
1
± 4,3 p. 100 en moyenne. Ce taux n’a même pasdépassé 5 f
p. 100auprintemps 1958
chez la Brebis n° 405.4
°
Laphase
d’activité folliculaireprincipale
débutant à date à peuprès fixe,
au moment des
jours
lesplus longs
del’année,
il s’ensuit que laphase
de repos secondairequi
laprécède peut
être fortabrégée.
La durée de cettephase
de repos secondaire est en outre très variable : 3 semaines(i fois),
6 semaines( 3 fois),
9
semaines
( 3 fois)
12 semaines( 3 fois),
soit8, 4
± 1,0 semaines en moyenne. Lespourcentages
maximaux de follicules entélogène
sont faibles et souvent n’attei-gnent
que 50 p. 100 : leur moyenne n’est que de 59,2 ± 4,7 p. 100.Donc la
phase
de repos secondaire duprintemps
estfugace
et n’estqualifiée
de
phase
de repos que de manière tout à fait relative.Ainsi les différentes
phases
d’activité et de repos folliculaire sont moins hien définies que dans le cas durythme
lumineux semestriel. On nepeut
enparticulier,
même en considérant les
phases
d’activité folliculaireprincipales,
estimer exactementl’anagène
par suite de l’absence depalier
inférieur. En outre, les limites entre lesphases
d’activité et de repos secondaires sont souvent maldéfinies,
si bienqu’on pourrait
considérer lecycle
secondaire comme unepériode
dereprise
continue del’activité des follicules
primaires
avec un maximum d’activité et un maximum de repos.II - Actinité se.ra!elle.
L’activité sexuelle saisonnière montre une liaison très nette avec les variations de
périodicité
annuelle de la duréequotidienne
de l’éclairement(graphique 2 ).
Chez les
quatre
Brebis lesphases
descycles
cestriens débutenttoujours
à la finde
l’été,
en moyenne le 25 aoûti9!S,
le i3septembre
y5g et le 2iseptembre ig6o,
soit
respectivement,
9,5, 12 et r3 semainesaprès
le 2rjuin, jour
de durée maximale de l’éclairement. Ils cessent de se manifester au milieu de l’hiver : les 29 février 1959cl février
19 6 0
et z5 février19 6 1 ,
en moyenne pour lesquatre
Brebis. Il faut notercependant
que la Brebis n° 405 a faitexception
en 1959 enprésentant
des oestrus, d’ailleursespacés irrégulièrement, pendant
tout leprintemps
et tout l’été de cetteannée.
D’une
façon générale,
laphase
descycles
oestriens débute en étélorsque
cessela
phase
d’activitéprincipale
des folliculesprimaires jarreux
et elle se termine aumilieu de
l’hiver,
sensiblement au moment où commence laphase
d’activité secon-daire des follicules
primaires jarreux.
Pendant l’anoestrus semanifestent,
auprin- temps
laphase
de repos secondairequi
est toute relative car ellecomporte
uneproportion importante
de folliculesprimaires
enanagène,
et enété,
laphase
d’acti-vité folliculaire
principale.
DISCUSSIOB
Les résultats que nous venons
d’exposer
montrent que l’action durythme
lumineux sur le fonctionnementcyclique
des folliculesprimaires jarreux
et l’acti-vité sexuelle
périodique
des Brebis limousinesprésente
des différences notables sui- vant que lapériode
durythme
de la variation de la duréequotidienne
de l’éclai- rement est de 6 mois ou d’i an..9 !aalv5e comparative
des résultats.1
° Chez la Brehis
limousine,
enrythme
lumineux semestriel comme enrythme
lumineuxannuel,
il n’y aqu’une phase
d’anoestrus suivie d’une seulephase
decycles
oestriens parpériode.
Mais enrythme
lumineux annuel laphase
d’anoestrusa lieu en
phase
dejours longs
et celle descycles
mstriens enphase
dejours
courts,comme l’ont
déjà
observé YEATES(io, 49 )
et HATEZ( H!52 ),
tandisqu’en rythme
lumineux semestriel la
phase
d’anoestrus coïncide avec lesjours
décroissants et laphase
descycles
oestriens avec celle desjours
croissants.2
° Le
cycle
folliculaire dujarre
court de la toison de la Brebis limousinepré-
sente un
anagène
de durée assez brève : lescaractéristiques
et la constance de ladurée des
phases
d’activité folliculaire enrythme
lumineux semestriel ontpermis
de l’estimer à 12 semaines. Par contre la durée du
télogène
n’a pu être définie étant donnéqu’elle peut
êtreabrégée,
notammentlorsqu’arrivent
lesjours longs :
elle
peut
être réduite àquelques
semaines et ne semble pasdépasser
3 à 4 mois lors de laphase
de repos folliculaireprincipale
enrythme
lumineux annuel normal.3
° En
rythme
lumineux semestriel les folliculesjarreux primaires n’accomplissent qu’un
seulcycle
parpériode,
tandisqu’en rythme
lumineux annuel ils en effec- tuent deux : lescycles principaux
donnent lieu à desphases
d’activité et de repos nettement délimitées et s’étendant en moyenne sur 7 mois demi-juin
àmi-janvier environ ;
par contre, lescycles
secondaires par suite du relâchement dusynchro-
nisme de fonctionnement des folliculesprimaires
donnent desphases
d’activitéet de repos folliculaires ayant des limites moins bien définies et des