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THE LIBRARY BRIGHAM YOUNG UNIVER&TY. PROVO, UTAH

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Academic year: 2022

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(1)fcMUÏ. ' >.

(2) THE LIBRARY BRIGHAM YOUNG UNIVER&TY. PROVO, UTAH.

(3) Digitized by the Internet Archive in. 2012 with funding from. Brigham Young University. http://archive.org/details/gustavecourbetnoOOidev.

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(7) Gustave Courbet.

(8) TIRAGE A De. i. 3oo. EXEMPLAIRES NUMÉROTES. à io, sur papier de Hollande;. eaux-fortes sur Japon.. De. 1 1. à 3oo, sur papier teinté de Poitiers. ;. eaux-fortes sur Japon ou sur Chine.. c*Cî. Paris. Imprimé che\. A lcan-Lévy. %. 6l % rue de Lafayette..

(9) 533. I3x. Comte H.. d'Ideville. Gustave Courbet NOTES ET DOCUMENTS. SU\SA. VIE &. SON OEUV\E. AVEC HUIT EAUX-FORTES PAR. MARTIAL. A.-P,. ET UN DESSIN PAR EDOUARD MANET. PARIS SE. VEND. A. PARIS-GRAVE. 52, RUE BASSE DU REMPART BOULEVARD DES CAPUCINES. 1878.

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(11) EAUX-FORTES. 1.. PORTRAIT DE GUSTAVE COURBET.. 2. LES CASSEURS. DE PIERRES. — LA FEMME AU PERROQUET.. — LES DEMOISELLES DE LA SEINE. 3.. LE PHILOSOPHE TRAPADOUX.. 4.. ETUDE DE CHEVREUILS.. 5.. PAYSAGE D'ORNANS.. — UN PORTRAIT.. 6. LA CURÉE. 7. LES DEMOISELLES 8.. DE VILLAGE.. — COURBET CHEZ LUI.. LA MAISON HABITÉE PAR COURBET FEUILLE, N* 2.. ,. RUE HAUTE-.

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(13) TEXTE. i. —. —. Le héros d'Ornans, 1776-1816. Les origines de Courbet. Mgr Bastide. Le petit Séminaire. L'école d'Ornans. Le Arrivée à Paris. maître Flageoulot. Courbet en Franche-. — —. —. —. —. Comté.. II. La jeunesse de Courbet. Dupont.. —. — —. —. Maître Laurier et ses amis. L'hériLes cachettes du père Laurier. Pierre La cigale et la fourmi.— Une histoire de voleurs.. tage en province.. —. III L'atelier de la rue Hautefeuille.. —. Le maître peintre d'Ornans.. —. — —. Exposition de Courbet en 1867. La Remise des chevreuils. la Femme au perroquet. Courbet. Proudhon.-— Une lettre au Ministre. Réaliste sans le savoir.. —. —. IV. —. Nomenclature Courbet martyr et apôtre.— Sa profession de foi de l'œuvre de Courbet. Ses critiques. M. Edmond About W. Bûrger (Thoré), i863(i855). Définition du réalisme. 1866- 1867.— Les triomphes de Courbet. .. —. —. —. —.

(14) —. Courbet d'après. homme. politique.. —. Courbet pendant. Maxime du Camp.— Ln conservateur. Le déboulonnement de la colonne de lettre de Courbet.— Sa réhabilitation.. la. la. Commune,. des Beaux-Arts.—. Grande-Armée.. —. Une. VI. —. Proudhon et Théophile Silvestre. La complainte de Carjat.— L'Occiden-. Portraits de Courbet par. —. Courbet à la Brasserie. tale, de Th. de Banville.. VII. Vue d'ensemble. — Les réformateurs en peinture. — Ingres et Delacroix. — Apparition de Courbet. — Scandale de ses débuts. Portée de ses doctrines. — Etait-ce un révolutionnaire en matière — Courbet et Manet. — L'Ecole des impressionnistes. — d'art.'. Dernier coup. jugement de. d'oeil. jeté. sur l'œuvre du maître d'Ornans.. la postérité.. —. Le.

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(16) AWW V. r. ^*^\.

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(21) Gustave Courbet. Les origines de Courbet.. Le. petit Séminaire.. maître Flageoulot.. —. Le héros d'Ornans, 1776-1816.. — Mgr Bastide. — —. Arrivée à Paris.. L'école d'Ornans.. —. —. — Le. Courbet en Franche-. Comté.. ^t-â ^n. recherchant tantôt. à la Biblio. A thèque Richelieu des renseignements 'sur le peintre Courbet, '2 fait. un. petit livre. ce titre. :. nous avons. une découverte curieuse:. c'est. imprimé à Besançon en 1844, sous. Mémoires de Courbet d'Ornans. Des. mémoires de Courbet en 1844. !. Que. signifiait.

(22) GUSTAVE COURBET ce mystère? C'était bien, en effet, le récit de la vie. de Courbet, mais d'un Courbet héros,. d'un Courbet (Jean-Etienne), né à Ornans en 1770, enrôlé volontaire en 1792. L'odyssée. brave. militaire, est racontée. du. d'une façon vive. et. touchante depuis son départ du village, jusqu'à sa rentrée au pays., en 18 14, son emprisonne-. ment. mort.. et sa. L'ancêtre. du maître. peintre d'Ornans était. sans doute un de ces soldats obscurs produisit la fin. hommes. du dernier. tels. qu'en. un de. siècle,. ces. d'énergie et de fer dont le souvenir vit. encore au lieu de leur naissance.. —. Autre épo-. que, autre trempe. Gustave Courbet, sous ce. rapport ne possédait rien de son aïeul. ;. en effet les. fumées de la gloire militaire n'ont jamais obscurci son cerveau été attribué. et,. à en juger par. pendant. la. Commune,. ce qui pouvait rappeler impériale. n'était. rien. Ses. le rôle. le. meilleurs. qui. lui. a. aimait peu. il. souvenir de l'épopée. amis assurent. moins que belliqueux. :. qu'il. peut-être.

(23) GUSTAVE COURBET même,. accessible. au sentiment de. nous souvient avoir. assisté à. la peur. Il. deux séances du. Conseil de guerre, séant à Versailles, où furent jugés les. membres de. la. Commune.. L'infortuné. Courbet qui croyait lermement être condamné à mort eut une attitude des plus humbles et des plus humiliées. et le. Il était. loin d'avoir l'audace. cynisme des Ferré et autres de ses collègues,. et répondait. avec une douceur ineffable,. dans l'assemblée des regards tendres pliants.. et. jetant. sup-. Nous pouvons certifier que jamais accusé. coupable n'eut. la face. plus penaude, jamais ré-. volutionnaire ne se repentit ce jour-là, avec plus. de sincérité que maître Courbet d'avoir voulu renverser les institutions de son pays.. L'école réaliste. moderne dont Gustave Cour-. bet a été l'initiateur et dont. il. demeurera incon-. testablement la personnification la plus brillante et la. plus forte, est appelée à remplir une place.

(24) GUSTAVE COURBET trop importante dans. l'art. physionomie de son plus grand maître ne. que. la. soit. pas étudiée avec soin.. la figure. En dehors. de. l'artiste,. de l'homme a un côté intéressant et. fort curieux.. tence. contemporain pour. Son. caractère, ses goûts, son exis-. de bohème,. sa transformation. de chasseur, de. paysan,. soudaine en chef d'école,. s'improvisant ensuite en personnage politique,. en farouche révolutionnaire la. Commune,. et. en. membre de. méritent de fixer l'attention.. Courbet, né à Ornans. le. 10 janvier 1819,. appartenait à une famille de riches bourgeois agriculteurs. terres,. Le père. faisait. en rêvant pour son. barreau.. On. lui-même valoir ses. fils les. triomphes du. plaça l'enfant au petit séminaire. d'Ornans; l'élève Courbet montrait peu d'aptitudes pour les lettres.. des récits que nous. Nous nous souvenons. faisait. à. Rome un. anciens camarades de séminaire,. Mgr. de ses. Bastide,. aumônier de l'armée française, sur son ami d'enfance. Courbet, quoique. un peu sauvage,.

(25) GUSTAVE COURBET était. aimé de tous. et déjà ses goûts l'attiraient. vers la peinture. «. —. Bastide,. J'ai. encore à Ornans, nous disait. un. épouvantable que. portrait. moi mon ami Courbet à quinze Les champs plus que les. fit. de. ». nature attiraient Courbet. et la. hommes,. au milieu desquels. ans.. Mgr. et les ravissants. paysages. est encadrée la petite ville. d'Ornans, influèrent certainement sur son esprit et sur ses goûts.. Besançon, dans par. la rivière. le. vallon de la Loue, est divisée. en deux parties qui communiquent. entre elles par petite gorge,. Ornans, située à sept lieues de. deux ponts de. pierre.. au nord-ouest de. Dans une. la ville,. sur. un. plateau élevé, dominé par de hautes montagnes, se trouvent les ruines. du vieux château d'Or-. nans, ancienne résidence des ducs de Bourgogne.. Le château. n'était. accessible. nord où se trouvaient. que du côté du. les ponts-levis, la. d'entrée et les ouvrages avancés. d'anciens remparts très épais,. porte. Des vestiges. des débris de.

(26) GUSTAVE COURBET tours, de bastions,. l'importance. attestent. château, qui était séparé de la ville par. dans. très large taillé. d'Ornans. étaient faits,. artiste.. fossé. roc vif. Les environs. et toute cette partie. du Doubs. un grand. le. un. du. du. du département. reste,. pour inspirer. Les beautés sauvages. et pitto-. resques de cette nature, les prés, les forêts, les cours d'eau. et les. montagnes. s'étalaient. à l'envi. autour de l'enfant, qui trouva plus tard dans. son pays natal ses plus belles. et ses plus. pures. inspirations.. Envoyé, à vingt ans, à Paris, pour commencer son droit, faculté, était. —. M. Oudot,. son parent,. faire tout autre chose.. un brave M. disait. Un. —. il. s'empressa d'y. peintre de Besançon,. Flageoulot, l'avait initié,. Courbet,. «. aux principes de. l'élève préféra étudier à Paris. ateliers. professeur à la. Il. l'art. les. ;. ». mais. fréquenta les. d'Auguste Hesse et de Steuben. avec frénésie. comme. et copia. maîtres flamands, hollandais,. vénitiens. Toutefois l'atmosphère des villes était.

(27) GUSTAVE COURBET trop lourde pour le gars d'Ornans.. souvent au pays. et préférait la vie. courses dans les halliers. les. sans. et. M.J.. V...,. au grand les. air,. chasses. J'ai. «. nesse.. :. connu Courbet dans. Ma. ma. époque. de Paris;. tiers. première jeu-. famille habitait alors Ornans, et je. pu manquer d'y rencontrer. cette. dernièrement,. auquel nous avions demandé quel-. ques détails sur Courbet. A. revenait. fin.. Voici ce que nous écrivait,. n'ai. Il. 1. (. 857-58-59),. il. le. maître peintre.. s'éloignait volon-. aimait la province et Montpellier. il. tout particulièrement.. A. Ornans,. il. descendait. chez son père, un très-gros bourgeois agriculteur,. possédant des terres. qu'il faisait valoir lui-. même. Deux sœurs non mariées complétaient. la. famille. «. Courbet avait un ami intime à Ornans, vieux. garçon, riche, indépendant qui l'avait soutenu. de son amitié Il. s'appelait. et. même. de sa bourse à. l'origine.. Urbain Cuënot. Les deux intimes ne.

(28) GUSTAVE COURBET ensemble. se quittaient guère, dînant. après-midis. et soirées. et. dans un café où. sommaient une quantité de. passant ils. con-. bière. C'est là. que. Courbet se donnait volontiers en représentation devant ses compatriotes, en leur exposant sur. la. politique, la religion et l'art, les théories les plus. étonnantes.. Ce que ceux-ci. retenaient, c'était. Courbet n'aimait guère l'Empire mais. ils. doutaient que ce fût là. gloire et. de. Courbet. et. la fortune.. A. le. que. et l'Institut;. chemin de. la. l'approche de l'hiver,. son ami Cuënot se rendaient sur. les. hauteurs du Doubs, près de Pontarlier, où. ils. chassaient, dès les premières neiges, le chevreuil,. dans «. les splendides bois. Courbet adorait. ceux qui connaissent. compte de. la vérité. les le. de Levier.. ». horizons d'Ornans, et. pays peuvent se rendre. avec laquelle. il. le peignait.. Courbet y a trouvé ses improvisations vraies et les plus délicates.. MM.. les plus. Castagnary. et. Champfleury l'accompagnaient quelquefois en. Franche-Comté. ;. à. Ornans,. leurs. noms. sont.

(29) GUSTAVE COURBET connus presque autant que. Le rendez-vous des uns. peintre. était la. du. et. célèbre. des autres. maison du docteur Ordinaire, à Mézières.. M. Ordinaire a fet. celui. été député sous l'Empire et pré-. de Besançon au 4 septembre.. point dit sur. mon malheureux. somme, malgré qualités. Que. n'a-t-on. compatriote. !. En. ses défauts et ses travers., ses. personnelles. avaient. dans. l'intimité. beaucoup de charme. Quant à sa peinture, je n'en parle pas, ayant. mais. je. je. l'avoue. ;. puis dire qu'en souvenir de la Franche-. Comté, Courbet lant. peu de souci de l'art,. pour. les. se montrait à Paris très accueil-. Francs- Comtois.. ».

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(31) II. La jeunesse de Courbet. tage en province.. Dupont.. — La. —. cigale. —. Maître Laurier. et ses. amis.. Les cachettes du père Laurier. et la. —. fourmi.. propos de. la. Une. — L'héri— Pierre. histoire de voleurs.. jeunesse de Courbet. dont nous venons de parler, voici. une. histoire. nous montre. le. assez. piquante. caractère. qui. du peintre,. sous un côté saisissant. Elle remonte récit. nous en. que certains. peu. sortis. à vingt-cinq ans environ. Le. fut fait,. détails. il. y a trop longtemps, pour. de l'aventure ne soient un. de notre mémoire.. On nous. le. pardon-. nera, d'autant plus que les personnages mis en. scène sont, pour. la plupart,. encore vivants et. pourraient, au besoin, rectifier nos erreurs..

(32) GUSTAVE COURBET. 12. Un jeune. avocat du barreau de Paris, origi-. naire de province, laborieux, intelligent, excellent. cœur,. et. de plus malin. venait d'hériter de. comme un. singe,. son père, riche bourgeois. du département de. l'Indre.. Bon. fils,. il. avait. suffisamment pleuré son auteur-, mais, étant de la race. des courageux. et. des. forts, notre. avocat. avait fini par prendre son parti de l'inexorable loi. de. la nature.. Selon l'habitude de certains pères de province, ladres,. vivant, laissé. maniaques le. à son. et pleins. de dureté de leur. bonhomme de Châteauroux fils. avait. unique, qui s'en doutait peu, une. grosse et belle fortune. L'on estimait, dans les. études du Blanc,. à six cents bonnes mille. li-. vres la fortune en biens-fonds dont venait d'hériter,. sans conteste et sans chicane, maître Clé-. ment Laurier, du barreau de pas tout. Depuis le. le. Paris.. — Ce. n'était. décès, qui avait eu lieu dans. courant de l'automne à la campagne du défunt,. à deux lieues de. la ville, les clercs, faisant Fin-.

(33) GUSTAVE COURBET ventaire, aussi bien Brigitte,. et. que. la. i3. gouvernante,. M. Clément lui-même,. découvert, dans. un fond de. armoire à linge. et. dans. le. dame. avaient. dans une. secrétaire,. placard aux fruits,. une somme rondelette de plus de cent cinquante mille francs, le tout en titres, or,. soigneusement. ficelé,. en. caché. en. billets et. et. recouvert. sous des objets de peu d'apparence.. Les. vieillards riches et. soupçonneux aiment à. entasser et à dissimuler leur or n'avait rencontré chez telle ingéniosité. dans. le. fort. il. famille. une. choix des cachettes.. d'un petit patrimoine. honorablement à Paris.. Aussi connu au palais que dans artistes,. mais jamais on. un père de. L'héritier, jouissant déjà. de sa mère, vivait. ;. aimait la vie large et. le. monde. facile,. des. sans ja-. mais cependant oublier de compter.. Les économies du père Laurier tombaient donc en d'excellentes mains; nul, à coup sûr, ne pouvait en. A. la. faire. un meilleur emploi.. fin d'août, les. vacances des tribunaux.

(34) i. GUSTAVE COURBET. 4. étant arrivées, l'avocat parisien courut s'installer. dans. mière. —. la. maison. fois,. paternelle, où,. entrait. il. Le père Laurier mais. luxe,. chère.. il. aimait. en maître. pour. la pre-. et propriétaire.. n'avait jamais compris le le confortable,,. La maison, simple. et. la. bonne. commode, contenait. donc tout ce qui peut contribuer au bonheur du sage.. — Fraîche en. été,. chaude en hiver, entou-. rée d'arbres et ornée d'un vaste potager, l'habi-. y a deux. tation, construite. il. cureur au. n'avait. fisc,. siècles. jamais. par un pro-. cessé. depuis. d'appartenir à la famille Laurier.. Une cave. bien garnie, soigneusement et intel-. ligemment aménagée, une vaste cuisine aux casseroles étincelantes, de hautes armoires de chêne. remplies de linge odorant, de bonnes chambres closes, des. lits. de noyer ombragés de rideaux à. ramages, sur lesquels s'amoncelaient. les épais. matelas de campagne, des meubles du. siècle. dernier, reluisant de propreté hollandaise sous le. torchon de. dame Brigitte,. tel était le logis. dont.

(35) GUSTAVE COURBET allait. prendre possession. — Nous meillait. nouvel. le. ne parlons point de. héritier.. l'écurie. où som-. à l'engrais un vieux serviteur, attelé. chaque samedi à la basse-cour,. la. i5. veille. la carriole ^légendaire. que. dirigeait. tendrement. surveillante - cuisinière. par sa nièce, grosse jardinier - cocher. ,. et. fille. ,. ;. ni. de. Brigitte,. secondée. mariée à Jacques, ouvrière. cheville. de. la. maison.. Maître Clément débarqua seul i85i. à. .... et,. 2 septembre. après quelques jours passés à régler. la ville les dernières affaires. prévint. le. dame. Brigitte. de. la succession,. que cinq amis de Paris. allaient bientôt embellir sa solitude.. La bonne femme. avait. cette adoration, ce culte. pour son jeune maître que. les serviteurs. province ont encore pour l'enfant de qu'elles ont. vu mettre au monde. jamais quitté. fils. — Tout ce. de son maître. débarquèrent. maison. et qu'elles n'ont. qui pouvait plaire au. était parfait-,. les cinq. la. de. aussi, lorsque. amis de M. Clément,. la.

(36) GUSTAVE COURBET. i6. maison. était prête. pour. les recevoir et leur. sou-. haiter la bienvenue.. Les Parisiens eurent. dame.. vite. conquis. brave. la. y avait un maître-clerc, un avocat, un. Il. médecin, un poëte. un. et. peintre.. Nous ne nom-. merons que deux des Parisiens qui figurent dans l'histoire. ;. Dupont,. l'un était Pierre. tave Courbet.. — Inutile de. on. travaillait. et l'on se. quelque peu. Minuit venu, chacun des justes. Gus-. raconter l'existence. des hôtes de la maison Laurier. admirablement. l'autre. ;. on mangeait. promenait beaucoup ;. Ton riait davantage.. et. dormir du sommeil. allait. des jeunes, en bénissant la vénérée. et. mémoire du bon M. Laurier, modèle des. pères.. Les surprises qu'avait, après sa mort, réservées à son. fils. cette perle des ascendants exci-. taient surtout l'admiration. d'autant arrivée. mieux que ils. avaient. le. de nos jeunes gens, lendemain. assisté. d'un trésor!. —. Brigitte était. apparue. Pendant. le. à. la. de leur. découverte. déjeuner,. apportant. dame. triomphale-.

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(41) GUSTAVE COURBET ment, sur une. d'un côté huit. billets. l'autre, vingt-cinq. Le. à son maître un por-. assiette,. rouge, usé et crasseux, qui contenait. tefeuille. pés.. 17. de mille francs,. et,. doubles louis bien envelop-. tout venait d'être trouvé, le matin,. fond d'un petit meuble déterrait. du. de. que. la. au. gouvernante. grenier pour embellir la. chambre. d'un des Parisiens.. Chaque jour amenait une nouvelle c'était tantôt. derrière chette. trouvaille;. sous un coussin de fauteuil, tantôt. une glace que. du père Laurier. l'on. cette. ;. vrai placer de Californie rêterait le filon. tombait sur une ca-. :. maison. on ne. savait. était. où. un. s'ar-. précieux de ces mines pater-. nelles.. Nos amis, comme la campagne. je l'ai dit, étaient. pour vivre, au grand. air,. venus à. delà plan-. tureuse vie des champs, se reposer et travailler. à leur aise.. Aucun d'eux. intelligents.. Les gens de plume. pulsaient la bibliothèque. n'était oisif, étant tous. .. lisaient et. com-. Pierre Dupont, le plus.

(42) GUSTAVE COURBET bohème de. la. bande, tempérament de poète, vrai. barde de génie, composait des chansons, soir, les chantait. et, le. au cénacle.. Courbet, qu'on avait installé au second étage. dans une chambre à deux. un. toiles. Il. avait, depuis. commandées à. çait à faire si je. ne. avait fait. il. son arrivée, expédié deux. Paris.. le. talent. commen-. et, cette. année-là,. Son. grande sensation,. me trompe,. dont. avec une ardeur sans re-. atelier, travaillait. lâche.. lits,. peintre d'Ornans avait ob-. tenu des bourgeois du jury, une première médaille.. — Le plus pauvre,. le seul. hôtes de Laurier, était Pierre. besoigneux des. Dupont. ;. mais en. qualité de poète, c'était certainement celui au-. quel l'avenir causait Il. se trouvait. le. moins de préoccupations.. béatement heureux chez son. si. hôte que, pour l'instant,. il. n'avait nul souci. du. reste.. Cependant un assis sur le. soir. que Courbet. rebord d'un fossé,. fumant leur pipe,. le. et lui étaient. et attendaient,. en. retour des amis partis le.

(43) GUSTAVE COURBET matin pour. la ville. :. —. «. 19. Dis donc, Courbet, es-. «. d'un air inquiet,. — Moi, répondit — pas sou.. «. dommage,. Dupont,. «. demain au Blanc;. «. pour. «. un rouge. «. J'avais. «. n'ayant point ici de dépense à faire pour partir,. tu riche ?. » fit le. poète. «. reprit. «. ». le. envie. j'ai. Quel d'aller. moi qui comptais sur toi. et. me prêter quinze. francs! ». liard, te dis-je,. emporté. celui-ci. n'ai. pas. Franc-Comtois.. fit le. juste l'argent. — «Je. de. mon. voyage,. ;. « j'attends. ce que m'enverront les. —. t. de Paris.. «. bohème, tu. «. un grand. «. me. «. neur. «. ne pouvoir obliger un ami.. ». «. Allons, farceur, reprit le. te méfies.. Va! tu seras toujours. ladre; ce n'est pas mille francs qu'il. faut, c'est quinze francs !. Quoi. marchands. reprit Courbet.. qu'il. en. soit, le. Juge. !. — Parole d'hon-. si je. suis triste de. ». lendemain, grâce au bon. Laurier, qui naturellement avait déjà frais. du voyage de. dans. la carriole et se rendit. garni de ces. Paris, Pierre. à la. le. les. Dupont grimpa ville, le. fameux quinze francs. blement refusés par. fait. si. maître peintre.. gousset. impitoya-.

(44) GUSTAVE COURBET. 20. L'union la. la. plus profonde, d'ailleurs, la gaieté. plus pure, régnaient dans la maison hospitalorsque,. lière,. un beau matin,. tout à coup,. Courbet tomba dans une noire mélancolie.. Il. mangeait, mais avec distraction, parlait peu. et. semblait absorbé par les pensées les plus graves. «. Que. peut-il bien avoir?. —. «compagnons.. demandèrent ses. se. Amoureux?. dame. —. Impossible!. de soixante. «. dit. Laurier,. «. ans. ;. «. juge, messieurs, et. «. notre héros, jusqu'ici, à aucune demoiselle de. sa nièce est épouvantable,. « village.. Son. état. «. toutes les nuits. «. chambre,. <r. sieurs,. « bition «. Brigitte a plus. il. fit. nous. n'avons. me confond.. —. le. Sans doute. présenté. Je l'entends. Dupont. Prenons garde, mes-. dévore, il. fais. marcher à grands pas dans sa. va peut-être devenir fou. qui. vous en. je. il. !. C'est l'am-. faudra voir ça, docteur.. aurait besoin de [distractions. Le lendemain, avant. le. !. ». déjeuner, Courbet. entra dans la chambre de son hôte,. et,. avoir parlé de choses indifférentes, lui. demanda. après.

(45) — .. GUSTAVE COURBET s'il. « «. était. bien sûr de ses gens.. domestiques,. fit. métier, et puis te. en existe peu d'aussi honnêtes. « certifier qu'il. mon pauvre. «. C'est de l'or,. a.. barre Mais quoi, diable. «. question. «. Rien, absolument rien,. .. ?. !. mon. c'est. Sûr de mes. «. y penses-tu Je con-. l'avocat,. hommes,. nais les. —. 21. Te. Courbet, de. te fait. !. m' adresser cette. manquerait-il quelque chose fit. en. l'or. ?. Courbet, c'est une. « idée. ». Au. déjeuner, Laurier. fit. part |de cette conver-. sation et chacun de plaisanter Courbet sur sa. nature ombrageuse et sur ses étranges soupçons. «. — Ah. !. par exemple,. fit. Dupont en désignant. «. Courbet,. «. ne pourra. «. apporté un sou au château Laurier. « fiait. il. n'a rien à craindre de ce côté lui. le. !. on. voler, le gaillard, puisqu'il n'a pas. sans doute.. Tu. ne peux dire. farceur, puisque tu as refusé de. «. quinze francs. Le déjeuner. il. se. mé-. le contraire,. «. !. ;. me. prêter. ». se termina aussi gaiement. que.

(46) GUSTAVE COURBET. 22. d'habitude être. :. cependant Courbet continuait à. absorbé dans de sombres pensées. gloutir qu'avec la plus. et à n'en-. complète distraction.. —. Bien que Brigitte n'eût jamais été mise en cause, trop fine pour n'avoir pas compris par. elle était. échappés aux convives ce dont. les rires gissait.. Du reste,. il. s'a-. entre elle et Courbet, jamais. il. n'y avait eu grande sympathie. Des cinq amis de. son maître. moins «. c'était celui qui,. dès l'abord, l'avait le. séduit.. —. Il. « nièce,. est si gros et. disait-elle. si fort,. à sa. que notre pauvre monsieur Clément en. « paraît plus chétif ; et puis. il. toujours,. seulement. «. celui-là, sans s'apercevoir. «. bon.. «. chaque repas, sans compter. Il. mange. si c'est. vous avale un pot de confiture à. « saleté là-haut. le reste.. avec ses peintures. « avait bien besoin. de. l'inviter. !. ». !. Et quelle. Monsieur. — De cette. antipathie, l'infortuné Courbet n'était pas res-. ponsable, n'étant d'ailleurs pour personne, pas plus que pour la gouvernante, arrogant. ou im-.

(47) GUSTAVE COURBET poli.. Mais, sans s'en rendre compte,. bonne dame, d'assez. il. 23. il. évitait la. faut le dire, et la regardait. même. mauvais œil.. Enfin ce sombre drame approchait bientôt de. son dénoûment.. Un. soir,. près de minuit, les amis après. était. il. un plantureux dîner, s'étaientattardésàbavarder plus tard que d'habitude et les plus prolixes,. bougeoir à. la. main, avaient, au. le. moment des. adieux, terminé une forte discussion 'morale.. Rentré danssachambre,1e maître du se mettre. au. lit,. lorsque. dame. logis allait. Brigitte,. qui ne. se couchait jamais avant d'avoir éteint tous les feux, entra «. En voilà. chette la. !. dans. chambre de son maître.. —. encore une trouvée, ah! quelle ca-. monsieur Clément,. gouvernante. une. la. agitait. » et. en. même. temps. devant son jeune maître. large chaussette qui servait de réceptacle à. une vingtaine de. louis et à. une. petite boîte. de. carton d'où s'échappèrent des médailles d'or et d'argent..

(48) GUSTAVE COURBET. 24. —. Savez-vous où. «. « dit-elle. dans. ;. le petit. j'ai. découvert celle-ci?. placard, derrière. chambre de votre. te. tibule de la. «. où vous. «. vous,. «. avais jamais regardé depuis.. «. en faisant. « j'ai. ves-. peintre; c'est là. vos joujoux, vous rappelez-. serriez. mon. le. pauvre monsieur Clément? Je n'y. la. Tout à. l'heure,. couverture de ce grand garçon,. donc ouvert. le. Au. placard, qui n'a pas de. clef,. «. vous savez.. «. de loques, de morceaux de votre cheval de. « bois,. du. pantin,. milieu de vos vieilles affaires,. je. sens quelque chose de lourd,. «. tout au fond, derrière les débris, et voilà! Par. «. exemple,. «. a pu prendre cette chaussette.. je. me demande où votre pauvre. maison, ça!. « été. de. « lui,. comme vous. la. !. Il. Du. avait. droit par là. C'est encore là,. «. de. chambre à deux. « rière le « lets « petit. bûcher,. il. de cent francs. lits,. que. j'ai. si. petit,. un bon en-. dans. y a huit jours, plies. n'a jamais. un pied. reste, c'est. «. la. Ça. père. le. cabinet. trouvé derles trois bil-. dans un journal. et le. sac d'or que je vous ai remis avant-hier.. ».

(49) GUSTAVE COURBET Maître Laurier, tout en. prêtant une oreille. au bavardage de dame. attentive. avec précipitation les médailles, très. dans du papier. romaines de. :. fort. Brigitte, ouvrit. minutieusement enveloppées étaient des médailles d'or. beau modèle. ;. restait. sième plus volumineuse. L'avocat. apparut. dans sa. la poitrine. ment de. et. défit. au moment où. un. splendeur,. la. une. troi-. brusquemédaille. cri sortit. de. de l'avocat. Puis, au grand ébahisse-. bonne ménagère, voilà maître Clé-. la. ment qui. qui contenait. la petite boîte. deux. ment l'enveloppe,. 25. se jette sur son. lit,. suffoqué par. le. rire! «. — Mais, malheureuse, qu'as-tu. «huit jours, tu dévalises. mon ami. «. Tiens. «. son. «. a reçue. «. Tu es capable de le faire mourir! » On comprend ce qui s'était passé.. !. depuis. Courbet!. regarde cette belle médaille d'or avec. nom. l'instar. fait?. il. gravé. ya. ;. c'est celle. trois. mois. que notre peintre. comme. récompense.. Courbet, à. des paysans ombrageux et méfiants,.

(50) GUSTAVE COURBET. 26. avait conservé l'habitude d'emporter avec lui une partie de sa fortune. Sitôt installé chez son hôte. Laurier,. il. comme on. avait,. pillé ses cachettes,. devinées et flairées. bien épar-. que dame. Brigitte les avait. comme un. chien de race.. La première disparition de causé une douleur morne, ces deux alternatives. avouer. le voit, si. la disparition. :. ses richesses lui avait tiraillé qu'il était. entre. se taire et souffrir,. — Et puis, quel scandale dans. de son hôte paysan,. il. et. redoutait, avant tout,. pris le parti. d'endurer. Courbet.. loi lui faisaient. les. maison. Justice. ;. peur. Aussi avaitet sa honte,. sarcasmes de son ami Dupont.. la. entière. A. dame. de dévorer son chagrin. Laurier eut nuit tout. la. ma-. Qui soupçonner ? Avec ses instincts. !. tous les gens de il. ou. de sonargent. Dans ce der-. nier cas, c'était dire qu'ilétait riche, avare et. niaque.. —. cruauté de laisser une longue se passer sur la douleur de. l'aube, l'infortuné peintre sortit de. sa chambre, pâle, défait, la figure décomposée.. En tombant. sur son hôte dans l'escalier,. il. l'a-.

(51) GUSTAVE COURBET même. vertit qu'il partait le jour. 27. pour Paris, se. trouvant un peu indisposé.. ne puis attendre l'argent de mes ta-. « Je «. bleaux, et. « tour,. A. fit. Courbet avec un soupir. moment,. ce. les. «. Laurier;. il. «. la. Impossible de. le retenir, leur dit. se prétend malade. ». Brigitte, d'accord. entra dans. le. la veille,. étouffé. ». nouvelle du départ. que dame. de. re-. amis descendant de leur. chambre, accoururent à de Courbet.. mon. forcé de devancer. je suis. — C'est alors. avec son maître,. salon et jeta sur la table. le trésor. renfermé dans l'immense chaus-. sette.. « «. En. Vierge,. je. ne saisd'oùcela sort !». sa chère fortune et de son. magot. jamais perdus, Courbet pâlit. en. Par. voilà encore, dit-elle.. défaillance.. la. —A. la. bonne. vue de. qu'il croyait. et fut prêt. à tomber. Les camarades, pendant. temps, examinaient. à. ce. les louis d'oret les médailles.. «. — Ah! messieurs,. «. dissantsurlafameusemédaille, qui l'aurait cru?. fit. Pierre. Dupont en bon-.

(52) GUSTAVE COURBET. 28. «. La. «. cachette. médaille de notre ami Courbet dans la. Tout. du père Laurier. !. ». s'expliqua, et Courbet reprit ses sens.. — De départ. il. ne. d'Ornans déjeuna. Le maître. fut plus question.. comme. quatre ce matin-là, et. se réconcilia tout à fait avec son bourreau,. dame. Brigitte. Ses belles couleurs et sa gaieté reparurent.. — Pierre Dupont harcela bien un peu son. camarade, légende sur. le. menaçant. les. «. même. de composer une. Ladres punis.. ». Mais,, rentré. en possession de son trésor, Courbet supporta sans sourciller les plaisanteries de ses amis.. On raconte même qu'allant sirs secrets. joie et. du. au-devant des dé-. poëte, le peintre, dans. de générosité,. offrit. un. à son ami. les. élan de. quinze. francs refusés jadis; et tous deux, ce jour-là,. montèrent dans de. la ville. Courbet.. la carriole et prirent le. pour y fêter. le. retour à. la vie. chemin. de maître.

(53) III. L'atelier. delà rue Hautefeuille.. —. Exposition de Courbet en 1867.. Femme nistre.. Le maître peintre d'Ornans.. — La. Remise des Chevreuils,. au perroquet. —Courbet. Proudhon.. — Une lettre. — la. au Mi-. — Réaliste sans le savoir.. u numéro. 2 de la rue Hautefeuille. demeurait. le. peintre Courbet.. fenêtres de son. Les. appartement s'ou-. vraient à la fois sur la rue Hautefeuille et. laque. sur la rue de l'école-de-Médecine. C'est. je l'ai. vu pour. C'était, si je. la. dernière fois en 1866.. m'en souviens, au mois de mars;. Courbet venait de terminer vreuils, ce chef-d'œuvre. Remise des Che-. du paysage moderne,. vrai sanctuaire de la nature, et. la. où. l'œil. de. l'artiste. de voyant avait en quelque sorte pénétré. les.

(54) GUSTAVE COURBET. 3o. plus secrets mystères de la vie animale. tait,. Il. met-. en même temps, la dernière main à la Femme. au perroquet, tableau d'un genre. tout opposé,. nudité éclatante de vie qui témoignait hautement. de l'aptitude du maître à. traiter tous les sujets. avec une égale supériorité.. Courbet passait, à cette époque, une partie de l'année chez son père, le riche propriétaire d'Or-. nans.. Il. ne venait à Paris que peu de temps avant. l'ouverture. du Salon. ,. les. champs. lui. ayant tou-. jours paru préférables à la ville. Les plantu-. reuses habitudes de sport et les déplacements de chasse, l'existence des hobereaux de Franche-. Comté. lui. étaient familiers.. Accueilli,. par tous, ses heures s'écoulaient. ment. choyé. fort joyeuse-. entre le travail et les plaisirs au grand air.. Mais, chez les uns. et les autres,. non sans une certaine. il. conservait,. affectation, ses allures rus-. tiques et son originalité de caractère.. Déjà, en 1866, le. r Homme à la pipe. beau gars oX. rustique. de. du Bonjour, monsieur.

(55) GUSTAVE COURBET. 3i. Courbet, au large front découvert, au nez olympien, à la longue barbe en fourche,. à se laisser envahir par s'épaississant. ,. avaient. l'obésité.. commençait. Les joues, en. légèrement alourdi la. physionomie-, l'œil conservait cependant toute sa. flamme,. et le sourire. jours ce côté railleur. de. bouche avait tou-. la. du paysan ombrageux. et. madré. Bien que, dans une heure de pleine démence, le. citoyen Courbet ait signé l'ordre de déboulon-. ner la colonne de. la. Grande-Armée, nous ne. cesserons de professer pour. une admi-. l'artiste. ration profonde, le plaçant hardiment au premier. rang parmi nos plus grands peintres. distingue la manière. que. Ce qui. du maître, c'est, avant tout,. l'exécution spontanée. d'hésitation; ce. —. Chez. lui,. l'œil perçoit, la. jamais trace. main. aussi-. tôt le fixe sur la toile et, quelle qu'elle soit, l'im-. pression est toujours traduite avec une scrupuleuse fidélité. Courbet n'est point de ces arran-. geurs de tableaux qui cherchent péniblement des.

(56) GUSTAVE COURBET. 32. Pour. dispositions heureuses.. lui, la. toujours éternellement belle; ingénié,. comme. ne. il. nature est. s'est. jamais. tant d'autres, à la surprendre en. flagrant délit de beauté.. Du. reste,. il. est facile. de. constater la vérité de cette appréciation devant. ces marines que. tomne de i865, ville. me. souviens, pendant l'au-. avoir. vu improviser à Trou-. je. lui. en quelques heures. Ces études merveilleu-. comme. ses resteront. les. plus saisissantes repro-. ductions des aspects multiples. et. fuyants de la. mer.. Au moment où compagnait, dans. j'entrai, l'atelier. avec l'ami qui m'ac-. de. la. rue Hautefeuille,. travaillait, je l'ai dit déjà,. à cette bac-. chante échevelée, qu'il intitula la. Femme au. l'artiste. y. perroquet, en raison d'un ara au plumage fulgurant que son dèle, fort joli. napé, dans. modèle. du. tenait à la. reste, était. la position. main. Ce mo-. couché sur un ca-. voulue,. et. le. peintre. démêlait sur sa toile à coups de brosse, les co-. peaux d'acajou de sa chevelure..

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(61) GUSTAVE COURBET Sans interrompre son peine. le. 33. prenant à. travail, et. temps de bourrer sa pipe,. le. maître. peintre nous parla de son exposition prochaine « S'ils. «. ne sont pas contents cette année,. nous. difficiles, ». dit-il. ils. :. seront. de sa voix sourde et. gouailleuse, avec cet accent franc-comtois qu'il se plaisait à exagérer.. comme. «. propres. «. une académie. Là-dessus,. chevalet,. il. il. On. ils les. aiment,. un paysage. se leva, et, retournant. et. un grand. Remise des Che-. la. pour nous comme un éblouisse-. se souvient de la sensation produite. par cette œuvre magistrale qui les plus réfractaires et. la célébrité tardive. s'émut. rallia les suffrages. conquit enfin à son auteur. que tant d'autres œuvres. avaient déjà méritée. l'État. deux tableaux. ». nous montra. vreuils, qui fut. ment.. Ils auront. «. Pour. la. première. et parla d'acheter le. fois,. tableau en. vogue ; des propositions qui n'aboutirent pas furent Arts,. même. laites. par. le. directeur des Beaux-. M. de Nieuwerkerke..

(62) GUSTAVE COURBET. 34. Ce ne rice. fut. Mau-. cependant qu'en 1870 que M.. Richard, ministre des Beaux-Arts, commit. l'imprudence. de. très -pardonnable. Courbet chevalier de. nommer. Légion d'honneur. Celui-. la. repoussa avec indignation l'avance ministé-. ci. motiva son refus par une. rielle, et. lettre. qui. fit. événement.. M. Gustave. M. Maurice. Courbet à. Richard, ministre. des Beaux-Arts, à Paris.. Paris, le 23 juin 1870,. Monsieur C'est chez j'ai. mon ami. Ministre,. le. Jules Dupré, à. Hsle-Adam, que. appris l'insertion au Journal officiel d'un décret qui. me nomme chevalier. de. la. Légion d'honneur. Ce décret. que mes opinions bien connues sur. les. récompenses ar-. tistiques et sur les titres nobiliaires auraient. gner, a été rendu sans. monsieur. le. mon. consentement,. dû m'épar-. et c'est. vous. Ministre, qui avez cru devoir en prendre. l'initiative.. Ne. craignez pas que. je. méconnaisse. les. sentiments qui.

(63) GUSTAVE COURBET. 35. vous ont guidé. Arrivant au ministère des Beaux-Arts, après une administration. donné. la tâche. de tuer. qui semblait. funeste. dans notre pays. l'art. parvenue par corruption ou par violence,. s'était. trouvé çà. quelques. hommes. qui y. et. serait. et là. s'être. s'il. ne. de cœur pour lui. vous avez tenu à signaler votre avènement. faire échec,. par une mesure qui. fît. contraste avec. la. manière de votre. prédécesseur.. Ces procédés vous honorent, monsieur. le. Ministre,. mais permettez-moi de vous dire qu'ils ne pouvaient rien. mon attitude. changer ni à. Mes opinions de. ni à. mes déterminations.. citoyen s'opposent à ce que j'accepte. une distinction qui relève essentiellement de l'ordre monarchique.. Cette. que vous avez. mes principes. En aucun je. décoration de la Légion d'honneur. mon. stipulée en. la. que. conscience humaine. ruban,. L'honneur. Le. il. est. dans. respect de. majeure. part.. cipes de toute. s'attriste. les. le ferais-je. et. et. que. la. de tant de palinodies inté-. actes et dans le. soi-même. aujourd'hui. de toutes parts. dans un. n'est ni. de. titre. ni dans. mobile des. ses idées. un. actes.. en constitue. la. Je m'honore en restant fidèle aux prin-. ma. vie. ;. si. l'honneur pour en prendre. Mon. pour moi,. temps, en aucun cas, pour aucune raison,. trahisons se multiplient. ressées.. et. repoussent.. ne l'eusse acceptée. Bien moins les. absence. je. les désertais, je quitterais. le signe.. sentiment d'artiste ne s'oppose pas moins à ce.

(64) GUSTAVE COURBET. 36. que. j'accepte. main de. Quand. une récompense qui m'est octroyée par. l'État.. L'Etat est incompétent en matière d'art.. entreprend de récompenser,. il. goût public. Son intervention sante,. funeste à. valeur, funeste à. nances. l'artiste. l'art qu'elle. jour où. il. ;. pour. la sagesse. nous aura. usurpe sur. il. toute. est. qu'elle. officielles et qu'elle. médiocrité. la. le. démorali-. abuse sur sa propre. enferme dans. les. conve-. condamne. à la plus stérile. lui serait. de s'abstenir. Le. laissés libres,. il. aura rempli vis-. à-vis de nous ses devoirs.. Souffrez donc, monsieur le Ministre, que je décline. l'honneur que vous avez cru ans. et j'ai. :. faire.. J'ai. cinquante. toujours vécu libre; laissez-moi terminer. existence libre;. de moi. me. quand. je serai. mort,. il. mon. faudra qu'on dise. Celui-là n'a jamais appartenu à aucune école,. à aucune église, à aucune institution, à aucune acadé-. mie, surtout à aucun régime,. si. ce n'est le régime de la. le. Ministre, avec l'expres-. liberté.. Veuillez agréer, monsieur sion des sentiments. ma. que. je. viens de \ous faire connaître,. considération la plus distinguée.. Gustave Courbet.. Mais, revenons à. notre visite. Devant la Remise des Chevreuils, primer. mon. à Courbet.. j'essayai d'ex-. enthousiasme, ajoutant. comme ré-.

(65) GUSTAVE COURBET que personne ne verrait. «. flexion. c. festation humanitaire. ». « n'y voient. répondit. le. —. 3. une mani-. là. A moins qu'ils. «. maître, une société se-. «c. crête de chevreuils qui s'assemblent. a. bois pour proclamer la République.. meux. Ils. fiaient,. de. la. bouche de Courbet. le. :. les. Ces. fa-. signi-. membres. les. prix de. l'Institut, les ingristes, les. Jury,. ». dans. prononcés avec tant de mépris. dans. 7. Rome,. Gouvernement, l'Administration,. le. les. Beaux-Arts, l'Empereur et l'Impératrice, tous les bourgeois, en n'était pas. un mot. Courbet. Nous rîmes de somme,. ;. et sa la. c'est-à-dire tout ce qui. Cour.. boutade,. et j'ajoutai. lorsqu'il s'agissait des. d'une école audacieuse. qu'en. œuvres du chef. comme. la. sienne, les. intéressés finissaient par découvrir tout ce qu'ils. voulaient, ce qui s'y trouvait, aussi bien que ce. qui ne s'y trouvait pas. Puis, me retournant vers le. mur où. toile «. se détachait sans cadre la. des Casseurs de pierres. exemple,. lui dis-je,. voulu. :. «. fameuse. Avez-vous, par. faire. de ces deux.

(66) GUSTAVE COURBET. 38. «. hommes. k. vail,. une protestation. oc. tout. au. «. courbés sous l'inexorable. contraire,. tion et c'est. un poëme de douce. —. «. Mais cette. adroitement Courbet,. résigna-. elle résulte. «. injustice, et c'est. «. mais simplement, en faisant ce que. en cela que, sans. soulevé ce qu'Us appellent. la. me. répondit. pitié,. fort. «. tra-. pitié, qu'ils. «. « j'ai. du. sociale ? J'y vois, moi,. une impression de. « font ressentir. ». loi. d'une. vouloir,. le. j'ai. vu,". question so-. ciale. ». me. Courbet, à ce propos,. parla d'une de ses. acquise dernièrement par moi. plus belles. toiles,. le portrait. du Philosophe Trapadoux feuilletant'. un album dans. me. «. avez. «. morceaux.. là,. l'atelier. de Courbet.. dit le peintre, Il. un de mes. «. effet, est. Vous. meilleurs. date de loin, cependant.. Cette œuvre, en. :. ». peut-être une des. plus magistrales qui soit sortie de la main de. Courbet. Le sur. bonhomme, vu de. un escabeau,. sur ses genoux.. La. les. face, est assis. jambes croisées. tête. ;. le livre. énergique de l'homme.

(67) GUSTAVE COURBET est vivante.. fonte, le. tout en. Les accessoires,. charbon dans. un mot,. petit. le. poêle de. la terrine, la bouilloire,. vêtements. et les. meubles, est. une puissance, une vérité, un charme,. peint avec. une harmonie, été. les. 3g. tels. que. cette toile merveilleuse. a. comparée aux plus beaux Chardins que nous. possédons.. Le maître son,. peintre d'Ornans avait. au moins en ce qui touche. un peu. rai-. ses admirables. Casseurs de pierres; mais peut-être eût-il été fort. embarrassé d'expliquer sur. la foire et sur les. et. qui sont. son livre sur. si. de. foi. qu'y voyait Prou-. savamment développées dans. l'Art.. Je crois bien que, plus tard, pris lui avait. Retour de. Lutteurs qui tapissaient son. atelier, les professions. dhon. le. tendu,. le. grand. artiste. au piège qu'on. versa dans. l'or-. nière politique et se préoccupa, par exemple, dans. son Mendiant, dans son Retour de la conférence ,. dans ses portraits de Proudhon de doctrines tout à. fait. et. de sa famille,. indépendantes de. l'Art..

(68) GUSTAVE COURBET. 4o. Toutefois,. je reste. convaincu. et j'en atteste la. Fileuse, les Cribleuses de blé, la Chasse au re-. nard, V Homme à la pipe, la Curée, cerfs. que. les peintures. le. Rut de. humanitaires de Courbet. ne furent que des exceptions, des concessions à l'esprit. de parti et qu'à ces débuts,. l'apogée de sa vie artistique,. il. son tempérament de naturaliste prévoir si. le rôle. de peintre. comme. à. n'obéissait qu'à et était loin. socialiste. malheureusement jouer plus tard. qu'on. de. lui fit. ( i ).. (i)Ce chapitre et le précédent sont tirés d'un livre de M. H. d'Idequi doit paraître prochainement chez l'éditeur Charpentier.. ville. {Vieilles. Maisons. et. jeunes Souvenirs,in-i8)..

(69) IV. — Sa profession de —Nomenclature — Ses critiques. — M. Edmond About de l'œuvre de Courbet. — Définition du réalisme. — W. Bùrger (Thoré) — i863. (i855). 1866-1867. — Les triomphes de Courbet.. Courbet martyr. foi.. et apôtre.. ourbet exposa son premier tableau en 1844: assis. c'était. dans. un. portrait. de. lui,. campagne, un grand. la. chien couché à ses pieds.. A l'exposition de tendu.. Il. avait. 1848,. il. eut. un succès. inat-. envoyé dix tableaux ou dessins. et. désormais s'appliqua avec un zèle religieux^ avec. une énergie d'apôtre, à. faire. triompher son sys-. tème qui consistait à remplacer par. le. Aux. le culte. de. l'idéal. sentiment du réel. critiques,. aux injures qui avaient. accueilli.

(70) GUSTAVE COURBET. 42. VAprès-Dînée. d'Ornans (1849),. ment cFOrnans. (i85o),. il. l'Enterre-. et. répliqua par. Bai-. les. gneuses (i853).. a dit Silvestre, n'épargna rien. La tourmente,. charges et couplets. diatribes,. leries,. toutes parts,. comme. Après avoir tenu. la. six. tête. pellier,. M. Bruyas, fit. tombèrent. mois à Forage,. il. s'en alla,. riche et fervent amateur de. pela auprès de lui pour. de. drue du mois de juin.. l'acquisition de quatre. les plus maltraités, lui. et. ,. rail-. son pays sa vigueur monta-. moulu, retremper dans gnarde.. grêle. :. ou cinq de. commanda le. Mont-. ses tableaux. d'autres sujets et l'ap-. consoler par son enthousiasme. son dévouement personnel des violences de l'opinion. publique.. En selle,. eut. 1. 85 5, au. Courbet. un grand. moment de. l'Exposition univer-. une exposition particulière qui. fit. succès de curiosité.. Il. gueilleusement placé son exhibition sur. avait orle. chemin. du Champ-de-Mars, à quelques pas des exposants. officiels.. position,. En. parut. profession de. tête. du catalogue de. un exposé de. foi artistique. cette ex-. doctrines,. une. qui fut attribuée non.

(71) GUSTAVE COURBET. 43. M. Castagnary,. sans raison, croyons-nous, à. le. fervent apôtre,, le fin et puissant défenseur et. commentateur de Courbet. Le. «. on. titre. de réaliste, disait-il, m'a été imposé. imposé aux hommes de i83o. a. Les. tiques.. titres,. le. titre. comme. de roman-. en aucun temps, n'ont donné une. idée juste des choses. s'il. ;. en. était. autrement,. les. œuvres. seraient superflues. «. Sans m'expliquer sur. la. justesse. grande d'une qualification que nul, tenu de bien comprendre,. je. il. plus ou moins. faut l'espérer, n'est. me bornerai. à quelques mots. de développement pour couper court aux malentendus. « J'ai. étudié, en dehors de tout système et sans parti. pris, l'art des. anciens. et l'art. des modernes. Je n'ai pas. plus voulu imiter les uns que copier les autres. ma. ;. pensée n'a pas été davantage d'arriver au but oiseux de l'art. pour. dans. l'entière. l'art.. Non. !. j'ai. voulu tout simplement puiser. connaissance de. raisonné et indépendant de a. tradition le sentiment. propre individualité.. Savoir pour pouvoir, telle fut. même. de traduire. époque, selon peintre, l'art. ma. la. mon. les. mœurs,. tel est. pensée. Être à. les idées, l'aspect. de. mon. appréciation; être non-seulement un. mais encore un. vivant,. ma. mon. homme;. en un mot,. faire. de. but. ». Un excellent critique d'art, M. Emile. Cardon,.

(72) GUSTAVE COURBET. 44. dans une étude intéressante, consacrée récem-. ment à Courbet,. qu'il. admire autant que nous,. ajoute, à propos de cette préface hardie, réflexions suivantes. Cette profession de. les. :. foi, très-sage, est. en résumé celle. qu'auraient pu faire tous les maîtres contemporains qui brillent par. une originalité. en ces simples mots. :. «. réelle. Etudier. :. on peut. la tradition. la. résumer. pour. profiter. des découvertes successives et surpasser ses ancêtres;. analyser leurs procédés pendant le cours de l'éducation professionnelle, mais obligation blier,. ses. dès qu'il touche au. preuves dans. Du. reste,. si. profession de. que. foi. aux défenseurs de. de. les. ou-. lui-même. l'Ecole, elle ne fait. que Léonard de Vinci. disait. dans son. :. peintre ne doit jamais s'attacher servilement à la. manière d'un autre peintre, parce présenter les ouvrages des ture, laquelle est d'ailleurs ses. faire. la carrière. ». reproduire ce. Un. l'artiste. de. révolutionnaire que paraisse une telle. Traité de peinture a. pour. moment. qu'il. ne doit pas re-. hommes, mais ceux de si. abondante. et si. la. na-. féconde en. productions, qu'on doit plutôt recourir à elle-même. qu'aux peintres qui ne sont que nent toujours des idées de. la. ses disciples, et qui. don-. nature moins belles, moins. vives et moins variées que celles qu'elle en. donne. elle-.

(73) GUSTAVE COURBET même, quand pitre. se présente. elle. à. 45. nos yeux.. (Cha-. ». XXIV.). En. paroles,. Courbet. moins sage que. était. lorsqu'il. ou peignait; peut-être aussi ceux qui ont repro-. écrivait. duit ses conversations ont-ils exagéré quelquefois. au sérieux. pris trop. de. ses exagérations. ses boutades.. ou. Cependant, au milieu. mêmes, on retrouve toujours. ce qu'il. a de vrai, de juste et de fondé dans sa profession de foi écrite, la seule. qui. ait. une véritable importance;. ainsi,. par exemple, ce fragment de conversation rapporté par Silvestre. un. :. Véronèse! voilà un. homme. doué de tous. les talents,. peintre sans faiblesse et sans exagération,. un homme. «. fort et. mais. d'aplomb; Rembrandt charme. les intelligences,. étourdit et massacre les imbéciles; le Titien et. il. Léonard de Vinci sont des. filous. Si l'un. mon. de ceux-là. venait au. monde. couteau. Ribera, Zurbaran, et surtout Vélasquez,. I. admire Ostade ;. Hollandais,. et. par. Craesbecke. me. atelier, je tirerais le je les. séduisent entre tous. les. vénère Holbein. Quant à M. Raphaël,. et je. sans doute quelques portraits intéressants, mais. il. a. je. ne trouve dans. fait. et passait. re-. cela sans doute. ses tableaux. aucune pensée. C'est pour. que nos prétendus. idéalistes l'adorent.. Oh! oh! oh! Ah! ah! ah! Quelle balançoire! Oh! oh! oh! Ah! ah! ah! » L'idéal!. Parmi. les. nombreux tableaux de Courbet,.

(74) ,. GUSTAVE COURBET. 46. nous citerons, outre les portraits remarquables où il. s'est. peint. les portraits. lui-même en des de. M. Urbain Cuënot. padoux examinant un. H.. Tra-. (1857)*,. Jean. Violoncelliste (1848); une. Journet (i85o);. le. Dame espagnole. (.i855); le. Matin,. le. Milieu du. paysages exposés en 1848; la. le Soir,. Loue 1849;. Veillée de la. (1848)-,. :. livre d'estampes (1849);. Gueymard. Berlioz (i85o);. Jour,. attitudes diverses. Communaux de. ^ es. Chassagne, Soleil couchant (1849); ?es Bords. de la Loue (i85o). Sey la. i'85o}. Vue. ;. et ruines. Paysage des bords delà Loue i852. Roche de dix heures (i855). Puits-Noir,. -,. les. Casseurs de pierre (i85o)-,. de. Village (i852);. Fileuse (i853). le. Ruisseau du. Château dOrnans (ï855);. le. Paysans de Flagey revenant de. les. du château de. ;. les. les. la foire (i85o) les. Lutteurs. Rut des. cerfs,. ;. (i853);. la. Cribleuses de blé (i855); ;. Chasse. Biche forcée à la neige (1857) le. ;. Demoiselles. Demoiselles des bords de la Seine. au Chevreuil. les. Cerf à Veau,. le. Piqueur,. ;. le.

(75) .. GUSTAVE COURBET Renard dans. la. neige,. Chasse au renard. et. toiles. dont. l'objet. en. au suivant. l'une., le. ;. Un. Portrait, une. une statue en. pêcheur en Franche-Comté nier Salon et. Roche Oragnon,. la. Vallon de Me\cerès (186 1). il. (. 47. i863). s'était. Retour de. la. plâtre, Petit .. — A ce der-. vu refuser deux Conférence. d'une exhibition particulière.. i865 avec deux. sujets,. Il. fut. reparut. Proudhon. et. sa. famille et la Vallée du Puits-Noir (Doubs).. Courbet a obtenu une deuxième médaille en 1. 849 etdeux rappels, l'un en 1 857J'autre en 1 86 1. Rien ne saurait tre et l'apprécier,. faire. mieux connaître. que de reproduire. les. le. pein-. comptes. au moment de l'apparition de ses. rendus. écrits. œuvres. principales.. L'auteur de Tolla, dans son Voyage à travers l'Exposition des. Beaux-Arts (i855), com-. mençait ainsi son chapitre XI, Qu'est-ce qu'un réaliste?. les Réalistes..

(76) GUSTAVE COURBET. 48. Dans une parade. intitulée. Feuilleton. le. d'Aristo-. phane(ï), un certain Réalista s'avance surlascène « Faire vrai, ce n'est rien. pour. C'est faire laid qu'il faut. Or, monsieur,. Tout. Ma. ce. que. J'aime. Les. je dessine est. peinture est affreuse. J'en arrache. le. beau. les teints. fillettes. !. pour qu'elle. et,. fait. de. avec de. la. les cors. M. Gustave Courbet. :. vous. plaît,. !. soit vraie,. l'ivraie. !. barbe au menton,. beaucoup. de coquecigrues,. et. aux pieds. distribue,. plus. et les. verrues. !. ». pour dix centimes, une. compliquée. Bonnes gens, chaussez vos lunettes à. du. réalisme.. l'oreille, afin. d'en-. tendre plus clair. «. Sansm'expliquer sur. la justesse plus. d'une qualification que nul, de bien comprendre,. je. me. il. ou moins grande. faut l'espérer, n'est. tenu. bornerai à quelques mots. de développement pour couper court aux malentendus. J'ai. étudié en dehors de tout esprit de système et sans. parti pris, l'art des anciens et l'art des. modernes. Je. n'ai. pas plus voulu imiter les uns que copier les autres. «. Ma. pensée n'a pas été davantage d'arriver au but. oiseux de. (i). l'art. pour. l'art.. Nonl. J'ai. voulu tout simple-. Revue de l'année i85o de MM. Philoxène Boyer et de Banville. représentée à l'Odéon.. :. terreux et les nez de carton,. Voilà le vrai.. définition. s'il. horriblement laid. comme on. Les trognes de Varasque. Les durillons,. être réaliste. et dit.

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(79) Où^H-. "bO.. C_9">OC!. yi^JL"-.

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(81) GUSTAVE COURBET ment. puiser dans l'entière connaissance de la tradition. sentiment raisonné. le. 49. indépendant de. et. ma. propre indi-. vidualité.. Savoir pour pouvoir,. «. même. de traduire. les. telle. mœurs,. vivant,. tel. M. Courbet. Voilà pourquoi est. idéss,. les. mon appréciation est mon but. ». époque selon. ;. ma. tut. pensée. Être à. de. l'aspect. en un mot,. est réaliste, et. mon. de. l'art. votre. fille. faire. muette.. En. i85i,. M. Courbet,. soit. haine du style, soit plutôt. par un désir effréné de faire connaître son. nom,. d'immenses tableaux qui. la caricature. il. frisaient. de près. a écrit au bas en grosses lettres. Courbet, berger de ce troupeau.. de caisse que trouvée. cette. Le. la. nature. était. Il. C'est. :. a exposé. moi qui. ;. suis. a fait assavoir à son. perdue. et qu'il l'avait re-. public n'a témoigné aucune sympathie pour. exhibition de laideurs exagérées,. d'exactitude.. Les uns ont. Mais crié. :. sous. critiques ont servi. les. bravo!. les autres. ont. crié. prétexte. M. Courbet. :. harol Les. uns ont proclamé que M. Courbet peignait solidement, franchement. et. de verve; que son pinceau ne manquait. pas de finesse, qu'il avait. que les. sa peinture était. la. main. délicate à l'occasion et. une fausse paysanne du Danube;. autres ont déploré trop haut qu'une valeur si esti-. mable. se dépensât à peindre. également servi par. les. des trognes.. louanges. M. Courbet,. et par la critique, se. une réputation mi-partie de scandale. et. fit. de célébrité. 4.

(82) GUSTAVE COURBET. 5o. Lorsqu'il vit les yeux braqués sur lui, la tête lui tourna. haïssable, car elle est sincère;. que fausse modestie. maître et qu'il. Le phénix plus père,. fils,. il. qu'il n'avait point. de lui-même,. de tous. est,. mieux vaut vanité franche. proclama. Il. était issu. comme. :. Aujourd'hui,. M. Courbet. bon goût. le. lui saurait. un gré ;. infini. au peuple. et. n'y aurait pas assez. retour de cet enfant prodigue. chaque. fois qu'il peindrait. si. avait fait remettre. de mines,. taires. un. Que. utile. n'eût-on pas. Alciciade, ce Courbet de la politique,. une queue à son chien? Les propriéles. armateurs de navires. marchands de poissons auraient Gloire. :. de grâces, toute jambe sans varices. chère aux gens de bien.. dans Athènes. au jeune Alcibiade. sens après lui avoir. nous. voulait. proclamée une jambe louable, bienfaisante,. serait. «. Il. s'il. nez qui ne serait pas en carton lui. tout. attirerait des actions. dit. comme. fils.. aurait beau jeu. de veaux gras pour fêter. visage propre. de. phénix.. le. oiseaux, celui qui s'aime le. les. rentrer en grâce avec le. on. comme. révère en soi son père;. chérit en soi le plus tendre des. il. ;. de vanité, mais d'une vanité qui n'est point. fut pris. il. !. crié tout. Il se. que. les. d'une voix. réconcilie avec le. donné des coups de. est cent fois plus cher. et les riches :. bon. pied. Alcibiade. hommes. raisonnables. qui ne se sont jamais moqués de nous. ». La car. il. facilité. d'un. tel. triomphe ne séduit pas M. Courbet,. entretient ses défauts avec autant de soin. étaient des qualités.. que. s'ils. Depuis son portrait de i85i, qui.

(83) GUSTAVE COURBET avait le. malheur. d'être. irréprochable,. 5i. ne. il. prendre en flagrant délit de perfection. laissé. ;. plus. s'est. Demoi-. les. de village sont un paysage excellent gâté par. selles. présence de quelques figures hétéroclites.. charmant,. les. vaches bien dessinées, mais. Le chien. les vices. perspective rachètent soigneusement le mérite. M. Courbet. n'aurait garde d'aller. perspective à. M.. Forestier;. il. du. la. est. de la. dessin.. demander une leçon de aime mieux. s'inspirer. d'une caricature d'Hogarth.. La. Fileuse. est. une bonne. figure, grassement peinte,. mais malpropre au dernier point. Les Cribleuses de placées dans. un cadre un peu. blé,. ne manquent ni. vide,. de mouvement ni de charme. Celle qui agite. le crible. lance ses bras avec une certaine grandeur. Mais la disposition des jambes est plus que triviale, elle est indécente.. Le. portrait d'une. Dame. de l'huile ni avec de. la. espagnole n'est peint ni avec. pommade, mais avec. quel onguent grisâtre qui n'a de gue.. M. Courbet. quel intérêt si. étrange. tante des. ?. a-t-il à se. prête-t-il. nom. ne. sais. venger de l'Espagne? Dans. à la terre des Hespérides. Je verrais plutôt dans ces portraits. frontières. je. dans aucune lan-. un. fruit. une habi-. du Luxembourg, une danseuse des. Closeries de la rive gauche,. une victime de. sienne qui expie à l'âge de trente ans. les. la vie pari-. soupers de sa. jeunesse.. Le. plus important des. nouveaux tableaux de M. Cour-.

(84) GUSTAVE COURBET. 52. ou Bonjour^ monsieur Courbet! ou. bet est la Rencontre la. Fortune. s* inclinant. grande simplicité.. devant. Il fait. chaud. Montpellier soulève au loin. mais M. Courbet matin, sur. les. venu à. ;. Le. sujet est d'une. de Paris à. la diligence. poussière de la route. la. pied.. Il est. main. Entre onze heures. contre. son ami,. et. et le salue. M. Bruyas,. il. au. sac. le. midi,. et. aux portes de Montpellier. Voilà comme. Son admirateur. ;. parti de Paris le. quatre heures, à travers champs,. dos, la pique en rive. est. Génie.. le. il. ar-. voyage. !. vient à sa ren-. très-poliment. Fortunio, je veux dire,. M. Courbet lui lance un coup de chapeau seigneurial et du haut de sa barbe. M. Courbet a mis soi-. lui sourit. gneusement en sonne. :. mollets. même est svelte et vigoureuse; elle a des. comme on. en rencontre peu dans. ombres. M. Bruyas est moins. Le pauvre domestique. comme. s'il. dessinent leur ombre sur. C'est. est. servait la messe.. M. Courbet. :. dans. montre pur. lui seul. le,. et. de sa per-. relief toutes les perfections. son ombre. flatté. humble Ni. le sol;. le. il. le. c'est. le. pays des. un bourgeois.. et rentre. maître ni. en. terre,. le valet. les. rayons du. talent de. soleil. M. Courbet. Château d'Ornans. M. Courbet. et le. !. Ruisseau du Puits-Noir,. n'aurait pas. M. Rousseau que de la caricature. se. sans tache. Ses terrains sont solides, ses. couleurs franches, son dessin ferme et hardi. Voyez. si. ne. n'y a d'ombre que pour. peut arrêter. paysage que. :. mieux. disputer à. fait. le. et dites. de rivaliser avec. M. Daumier. la. palme de.

(85) GUSTAVE COURBET William Bûrger, si. 53. Thoré, dans ses Salons. lisez. remarquables, disait en i863. Et Courbet? Ah!. Tous. les jours. on. qu'il. me. — Vous avez vu. m'a causé d'ennuis au salon. disait. !. :. de votre ami Proud'hon. le portrait. par votre ami Courbet?. —. Proud'hon. doxal. et. Courbet. est. un grand philosophe, un peu. est. un grand. — Mais ce portrait... — Vous avez lu livre. de Proud'hon sur. le. dans l'humanité? C'est un beau. — Ce portrait du. un peu. artiste,. para-. inégal.. la. Justice. livre.... salon.... — Avez-vous vu la. Curée de Courbet?. Elle est. main-. tenant chez Luquet, rue de Richelieu, 79. C'est une belle peinture.... — Mais comment trait. trouvez-vous. le. de Pierre Joseph Proud'hon en. son de. la. numéro 1. 5. 20. :. por-. 853, dans sa mai-. rue d'Enfer?. — Eh bien. !. Je trouve que. c'est. très-curieux et très-pré-. cieux, très-laid et très-mal peint. Je ne crois pas avoir. jamais vu aussi mauvaise peinture de Courbet, qui est vrai peintre.. dés que jetant. j'ai. trois. les peintres. Vous vous rappelez. sa. racontée dans l'Indépendance dés au hasard sur. de. l'Institut,. il. une. les défiait. un. parabole des Trois :. table,. comme. quoi,. devant tous. de peindre ces trois. dés à leur plan respectif et avec leur coloration diver-.

(86) GUSTAVE COURBET. 54. gente sous la perspective.. qui pourraient. a-t-il. Un. «. y en mais deux dés. seul dé, peut-être. faire, disait-il,. le. seulement, ça leur est défendu. ». Mais voilà que lui-même a mal joué avec personnages qui ne s'arrangent point dans. ses quatre. la perspective. aérienne. Le premier personnage, Proudhon, est plaqué. contre. muraille du. la. philosophique, lief. même. et sa tête. que commandait un. ne. tcn farineux que sa blouse. se. modèle point avec. le re-. mouvement. Le second. pareil. personnage, la femme, est amoncelé, pour ainsi dire,. dans un coin du tableau,. et les. deux. ne. petites filles. ser-. vent point de raccord dans ce groupe familial. Ce qui. étonne. le plus,. de l'exécution,. On. de. la part. de Courbet,. et la vulgarité. de. a discuté, à perte d'esprit et de. c'est la. noblesse. d'ensemble.. l'effet. bon. sens, autour de. ce tableau singulier, surtout après avoir lu la brochure. posthume de. l'illustre écrivain,. prenant Courbet. comme. un argument pour une thèse esthétique. Peut-être esthétique de. Proudhon. n'est-elle pas. que son portrait par Courbet de logicien. et sa. quait cependant. ment de. la. Ce qui. mes. était. ?. Avec. moins critiquable ses hautes facultés. conscience profonde,. du premier. instinct. cette. Proudhon man-. de. l'art,. du. senti-. beauté et de la poésie.. est. l'amour. et la. passion sous toutes leurs for-. absolument étranger à ce puissant chercheur. des conditions juridiques d'une société nouvelle, en har-. monie avec. le droit et la liberté..

(87) GUSTAVE COURBET Toujours. est-il. Courbet, restera. que. 55. portrait de P.-J.. Proudhon, par. comme un témoignage. compatriotique. le. d'un maître peintre à un maître philosophe.. Le grand triomphe eut. — W. Biirger. 1866.. lui. lieu. à l'Exposition de. consacra dans son salon. des pages magistrales, que nous. reux de. faire revivre et. sommes heu-. qui consacrent à jamais. d'un de nos plus grands peintres mo-. le talent. dernes.. Une. condition fatale pour arriver à prendre sa place. historique, surtout dans les arts et dans les lettres, c'est. d'avoir été longtemps nié et. même. injurié par les repré-. sentants des idées et des formes, contre lesquelles proteste l'initiative. d'une originalité nouvelle.. Combien. faut-il de. temps à un. n'y a de vrais artistes que les originaux talent soit accepté. trop.. Il. ?. Vingt ans de. lieu de la misère,. faciles,. une. et. il. — pour que son. lutte, ce n'est. y faut de l'entêtement, une bonne santé,. tance aux tentations. —. artiste original. pas de. la résis-. une bonne humeur au mi-. placidité caustique. insultes, cette certitude et cette. au milieu des. indépendance que donne. une vocation imperturbable. Ne pas mourir trop jeune.. Beaucoup de grands. artistes. n'ont qu'un succès pos-. thume. La Méduse, de Géricault, mise aux enchère.

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