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La linguistique en orthophonie : corpus et contextualisation

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Academic year: 2022

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LA LINGUISTIQUE EN ORTHOPHONIE : CORPUS ET CONTEXTUALISATION

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LANGUAGE AND LEARNING DISTABILITIES : LINGUISTICS IN SPEECH THERAPY

Laila KHATEF

FLSH, Université Cadi Ayyad, Maroc lailakhatef@yahoo.fr

Résumé :

L’objet de cet article est l’étude des aires d’intersection entre la linguistique et les différents domaines de spécialité relatifs aux pathologies concernées par l’acte orthophonique.

Notre intérêt porte essentiellement sur le statut central de la linguistique dans le domaine de la rééducation orthophonique. Nous nous attachons donc à explorer le domaine des référentiels des compétences requises pour l’exercice de ce métier. Cependant, la linguistique est certes un input à l’approche orthophonique, mais la déviance linguistique n’est qu’un symptôme d’affections beaucoup plus profondes s’étendant sur des domaines épars tels la neurologie, la psychologie, la motricité... Par conséquent, comment est-ce que la linguistique peut fédérer les différentes disciplines autour des pathologies objet de la prise en charge orthophonique ? Et quelle approche linguistique permet l’optimisation de l’acte thérapeutique en orthophonie ? Mots-clés : linguistique, orthophonie, pathologie, corpus

Abstract :

The main point of this paper consist in the areas of intersection between linguistics and the various fields of specialty relating to the pathologies concerned by the speech therapy. Our interest is mainly focused on the central status of linguistics in the field of speech therapy. We therefore endeavor to explore the field of skill benchmark required for the exercise of this profession. Although linguistics are certainly an input to the speech-language approach, linguistic deviance is only a symptom of much deeper affections extending over sparse fields such as neurology, psychology, motor skills ... . Thus, how can linguistics federate the different disciplines around pathologies subject to speech therapy? And what linguistic approach allows to optimize the therapeutic act in speech therapy?

Keywords : linguistics, speech therapy, pathology, corpus

Introduction

L’orthophonie prend en charge les troubles de la communication, ces troubles sont de différents ordres et sont de natures très diverses, en l’occurrence, développementales ou acquises. Ils pénalisent la faculté de l’homme à communiquer ; cette dernière étant subordonnée à de nombreuses tâches cognitives mobilisant des opérations mentales inconscientes très complexes. Ainsi toute altération des capacités communicatives est lourdement conséquente sur les processus de l’apprentissage. En effet, le langage est un préalable à l’entrée dans la connaissance1 du fait que tout apprentissage est sous-tendu par la maîtrise de l’outil linguistique. Celui-ci fonctionne comme un support de réception et de transmission des différentes interactions suscitées par l’acte d’apprendre.

Si l’orthophonie prend en charge les problèmes du langage et d’apprentissage, elle est obligatoirement concernée par tous les domaines de la linguistique qui traitent des différentes

1-Blais, M., C., Gauchet, M., & Ottavi, D., (2014), Transmettre, apprendre, Paris, éd. Stock.

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composantes du langage humain, à savoir, la phonétique, la phonologie, la syntaxe, la sémantique, la pragmatique et aussi par d’autres disciplines connexes telles la psycholinguistique et la neurolinguistique.

L’objet de cet article est l’étude des aires d’intersection entre la linguistique et les différents domaines de spécialité relatifs aux pathologies concernées par l’acte orthophonique.

Nous nous attachons donc à explorer les différents référentiels de compétences requises pour l’exercice de ce métier. Notons, toutefois, que la linguistique bénéficie d’un statut central dans le domaine de la rééducation orthophonique.

La linguistique est certes un input à l’approche orthophonique, mais la déviance linguistique n’est qu’un symptôme d’affections beaucoup plus profondes s’étendant sur des domaines épars tels la neurologie, la psychologie, la motricité, etc. Par conséquent, comment est-ce que la linguistique de par sa centralité peut fédérer différentes disciplines autour des pathologies objet de la prise en charge orthophonique ? Et quelles approches linguistiques permettent l’optimisation de l’acte thérapeutique en orthophonie à travers des échanges interdisciplinaires générateurs d’enrichissement mutuel ?

1. L’orthophonie : une discipline à la croisée des sciences médicales et cognitives et de la linguistique

1.1. Une pratique transdisciplinaire

L’orthophonie est décrite dans la littérature comme une pratique paramédicale portant sur les troubles du langage, une vision assez réductrice d’une pratique plurielle. L’orthophonie couvre un spectre assez étendu d’anomalies touchant la voix, la parole, la déglutition, l’activité cognitive, la performance communicative… Il s’agit donc d’une profession paramédicale qui fédère plusieurs champs disciplinaires en vue d’intervenir sur un objet commun celui des dysfonctionnements de certains aspects de l’activité humaine. C’est pourquoi le panel des savoirs fondamentaux de l’orthophoniste est très disparate parce que celui-ci est appelé à intervenir sur des affections de différents ordres aussi bien physiologiques, neurologiques, cognitifs, phonatoires que prosodiques.

Si l’orthophonie a débuté comme une discipline consacrée au traitement des problèmes du bégaiement1, l’essor d’autres disciplines à savoir la psychologie, la psychanalyse et par la suite la neurologie a concouru à élargir les champs d’investigation en orthophonie avec une prise en charge plus globale des différentes facettes de la performance du patient2. Ainsi partant d’anomalies linguistiques, son champ d’action s’élargit aux interactions entre le langage et la pensée ; ce qui revient à convoquer les champs disciplinaires impliqués dans les processus psycho-cognitifs présidant à la performance langagière. Il s’agit notamment, du domaine de la psychologie pour ce qui est des processus mentaux impliqués à des fins expressives et communicatives mais également celui de la neurologie définissant les contraintes neurologiques inhérentes à l’activité langagière aussi bien en production qu’en réception.

Dans la même lignée de ce déploiement disciplinaire, l’orthophonie se dote de canaux plus diversifiés pour cerner les difficultés de langage et de communication quelles qu’en soient les origines : organiques, traumatiques, fonctionnelles ou psychiques. Ainsi, pédiatres, psychologues, neurologues, travaillent de concert afin d’élaborer des protocoles thérapeutiques garantissant la meilleure prise en charge possible des problèmes de langage et d’apprentissage.

Il est à noter que l’articulation coordonnée entre plusieurs champs disciplinaires autour du même objet, à la fois d’étude et d’intervention, amène à un accroissement des actes thérapeutiques dispensés par l’orthophoniste. Celui-ci intervient aussi bien sur les dysfonctions

1- Le docteur Colombat ouvre à Paris en 1829 l’institut orthophonique destiné au traitement du bégaiement.

2- Kremer, J. M., Lederlé, E., (1991), L’orthophonie en France, Presses Universitaires de France, p. 7-8.

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langagières relatives à des difficultés d’acquisition (retard de la parole, dysphasie) ou associées à d’autres troubles des fonctions auditives ou à des malformations, aussi bien celles consécutives à des traumatismes que d’autres résultant de processus neuro-dégénératifs comme le Parkinson, l’Alzheimer…

Nous remarquons donc que l’acte orthophonique intervient sur un éventail pathologique très divers relevant de domaines de spécialités multiples n’ayant pas d’implications exclusives quant à l’âge du patient. La prescription orthophonique est aussi bien du ressort du pédiatre, de l’enseignant, de l’oto-rhino-laryngologue, du neurologue ou du gériatre. L’orthophonie prend en charge des personnes de tous les âges, qu’ils soient enfants, adolescents, adultes ou personnes âgées car les déficiences nécessitant cette prise en charge peuvent être développementales, acquises ou neuro-dégénératives.

1.2. Entre langage et cognition

Le langage principal vecteur de la communication humaine parce qu’il est le moyen assurant la transmission de nos pensées, nos émotions et de nos impressions, est le support de tous les processus de symbolisation effectués par le cerveau humain, étant « lui-même » doté d’« une dimension symbolique puisqu’il est constitué de signes qui, en vertu d’une convention arbitraire, feront correspondre un événement sensible à quelque chose d’un autre ordre que lui » 1. Ce processus se déroule sur deux moments, le premier « concerne la production des représentations de choses (…) à partir d’une première inscription essentiellement perceptive », le second « relie la représentation de choses et la représentation de mots ».2

Ce support répond à une histoire développementale qui peut être affectée par des dysfonctionnements pénalisant la capacité de la personne à interagir correctement avec son environnement. C’est alors qu’on parle d’un trouble développemental, c’est-à-dire un décalage dans l’acquisition du langage, chez un enfant, qui s’exprime par un retard par rapport aux

« conduites langagières » « normalement présentes compte tenu de son âge »3. Notons, toutefois, que la non-conformité à la norme développementale du langage4 n’est pas toujours pathologique. Toujours est-il qu’au-delà des différences de rythme d’acquisition du langage

« le plus souvent, les troubles du développement du langage se manifestent par un nombre réduit de productions durant la deuxième année et la troisième année de l’enfant »5 ; c’est ce qui est communément désigné par « un retard du langage » dans le jargon des orthophonistes.

En outre, la faculté langagière peut être atteinte d’altérations acquises consécutives à des lésions cérébrales affectant les opérations d’encodage et/ou de décodage suite à un épisode traumatique, inflammatoire ou tumoral. C’est le cas de l’aphasie, une pathologie caractérisée par une incapacité de communiquer faute de trouver les mots pour s’exprimer. C’est ce que la littérature orthophonique répertorie dans « les troubles du langage acquis ».

D’autres déficiences langagières sont dues aux maladies neuro-dégénératives caractérisées par :

« une symptomatologie d’installation progressive, liée à une dégénérescence neuronale précoce, souvent liée à une accumulation préalable anormale de

1- Gibeaut, A., (2010), Chemins de la symbolisation, Presses Universitaires de France, coll. Le fil rouge, p. 1.

2- Roussillon, R., (2013), « Symbolisation primaire et secondaire », Revue de psychanalyse de la Asociaciόn Psicoanalitica de Madrid, pp. 127-137, p. 128.

3- Florin, A., (1999), Le développement du langage, Dunod, Paris, p.106.

4- Précisons toutefois que la frontière entre un décalage pathologique et un décalage qui relève de la variation interindividuelle n’est pas étanche. L’enfant peut présenter un retard du langage par rapport à ses pairs qu’il rattrape très facilement et très rapidement par la suite.

5- Parisse, Ch., Maillart. Ch., (2004), « Le développement morphosyntaxique des enfants présentant des troubles de développement du langage : données francophones », Enfance, P.U.F., vol. 56, /1, p. 21.

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certaines protéines spécifiques. Il existe donc un vieillissement prématuré de certains neurones, aboutissant à une mort cellulaire et responsable d’une atrophie cérébrale. »1

Dans chaque catégorie de déviances pathologiques du langage, se conjugue une multitude de paramètres faisant appel à des domaines de compétences diffus. La détection d’anomalies linguistiques peut renvoyer tantôt à des altérations ou des malformations affectant les appareils phonatoire, visuel ou auditif (dysphonie, surdités, malformations, …) relevant donc du domaine de la physiologie, tantôt à des affections neurologiques (maladie d’Alzheimer), ou d’autres fois à des troubles psychiatriques (schizophrénie, démence…). Ainsi, l’orthophonie construit, à partir du symptôme linguistique révélateur de déficits plus profonds, des protocoles thérapeutiques associant des champs disciplinaires divers.

2. La centralité de la linguistique en orthophonie 2.1. La linguistique dans la pratique orthophonique

Se trouvant ainsi à la croisée de grands domaines de la science, et donc requérant le développement de savoirs et de savoir-faire très diversifiés, afin de pouvoir intervenir sur des profils humains fortement hétérogènes, l’orthophonie s’appuie sur des référentiels de compétences consistants où la linguistique est centrale. La centralité de la linguistique au sein de l’orthophonie s’explique par le fait que cette dernière intervient sur des manifestations de déviance linguistique, en particulier, par rapport à une norme d’usage. En effet, toute la sémiologie des troubles du langage et d’apprentissage est fondée sur une symptomatique langagière. Le recours à la prescription d’une rééducation orthophonique est généralement subordonné à la détection de difformités altérant la performance langagière et communicative du patient. L’orientation de celui-ci vers la consultation en cabinet d’orthophonie donne lieu à un bilan orthophonique. Celui-ci est construit sur l’exploration des différentes composantes linguistiques de façon à relever toute altération touchant l’articulation, la prosodie, l’accès au lexique, la compréhension, la syntaxe, la compétence pragmatique2, ceci d’une part.

D’autre part, un suivi orthophonique se déroule dans une démarche intégrant, à la fois,

« les aspects psychologiques relatifs aux processus mentaux impliqués à des fins d’expression et de communication » et « les contraintes neurologiques inhérentes à la nature biologique (…) de la réception/production du langage »3. C’est à conclure que « neurologie (et) psychologie (…) sciences conjointement convoquées en pathologie du langage »4 passent obligatoirement par une expertise linguistique (symptômes, diagnostic et rééducation) afin d’être opérationnelles.

En effet, la linguistique s’occupant des manifestations langagières dites « normales » apporte les ressources nécessaires pour pouvoir investir les productions marquant des écarts par rapport à la normalité. Notons toutefois que nombre de spécialistes travaillant dans le

1- Sagot, C., Thi Mai Tran, et Pariente, J., (2012), « Développement d'une batterie francophone pour l'évaluation des troubles du langage dans les maladies neurodégénératives : 10 ans de recherche sur les aphasies primaires progressives », Revue française de linguistique appliquée, vol. xvii, no. 2, p.118.

2- Hupet (1996) définit la compétence pragmatique comme la capacité d’« effectuer des choix contextuellement appropriés de contenu, de forme et de fonction ». p. 58.

3- Witko, A. (2010), « Corpus et pathologie du langage. Quelle approche en orthophonie/logopédie », Cahiers de praxématique 54-55, p. 121.

4- idem, p. 123.

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domaine de la linguistique dite de corpus1 déplorent toutefois des frontières très floues entre la normalité et la pathologie dans les énoncés objet d’étude en la matière2.

Ainsi se pose la question de la part de la formation en sciences du langage dans le cursus des orthophonistes ; une question légitimée par la proéminence du fait langagier dans l’exercice de l’orthophoniste qui ne peut ni s’adonner à un diagnostic ni envisager une rééducation sans passer par le recueil et le réinvestissement des données linguistiques.

2.2. La linguistique dans la formation des orthophonistes

Pour préparer des praticiens aptes à appréhender les problèmes de la performance linguistique, la formation des orthophonistes satisfait un certain nombre de connaissances dans les différents domaines de la linguistique. En effet, si en s’exprimant, l’homme conjugue toute une panoplie de mécanismes à la fois moteurs et cognitifs, celui qui prend en charge toute forme de manifestation pathologique du langage se doit d’être un expert des mécanismes sous- jacents à la performance langagière. Celle-ci s’articule en plusieurs niveaux définissant les différentes facettes du signe linguistique et des modalités de son organisation phonétique, phonologique, lexicale, syntaxique, sémantique et pragmatique.

L’orthophoniste est donc appelé à développer un profil linguistique à travers lequel il est en mesure d’identifier les marqueurs de déviance langagière au niveau de l’écrit et de l’oral.

Notons que les difficultés caractérisant les troubles du langage et d’apprentissage peuvent porter sur plusieurs aspects du langage, notamment la compréhension, l’expression, la disponibilité lexicale, l’agencement syntaxique, l’articulation, les éléments suprasegmentaux…C’est dans ce sens que s’explique la nécessité de développer une approche complexe chez le futur orthophoniste lui permettant une appréhension multimodale des troubles à traiter. Cette dernière se fonde nécessairement sur une prise en charge qui conjugue simultanément plusieurs paramètres dans la détection des anomalies et dans leur correction.

Prenons à titre d’exemple un problème bénin comme la dyslalie3 caractérisé par des distorsions phonatoires comme la production d’un son [s] avec une projection de la langue entre les dents (sigmatisme inter-dental) produisant un zozotement. La rééducation d’une telle anomalie suppose une compréhension préalable du mécanisme articulatoire coordonnant une praxie à une phonation. C’est la phonétique articulatoire qui décrit avec précision les modalités articulatoires des différents sons d’une langue par la description des modes et des points d’articulation respectifs à chaque son dans une perspective différentielle.

De même, l’existence de pauses fréquentes dans le discours d’un patient peut révéler des troubles d’accès lexical relatifs à des manifestations dysphasiques, surtout si les pauses sont combinées à des paraphasies sémantiques4 confirmant des déficiences lexicales. Les atouts prosodiques sont dans ce genre de cas mis à contribution dans le dépistage de ce genre de

1- « un terme générique pour désigner une linguistique de terrain focalisée notamment sur des échantillons d’emploi de langue attestés et hétérogènes, et complémentaire d’une autre linguistique qualifiée d’introspective et orientée sur des données dites standards et homogènes. », idem, p. 119.

2- Dans la préface du livre de V. Dardier, (2004), J. Bernichot précise que « l’une des premières questions qui se posent au thérapeute du langage face à un enfant « qui parle mal», c’est effectivement de savoir si le développement de son langage est seulement retardé ou s’il présente des distorsions, des déviances. […] la différence entre le normal et le pathologique correspond plus souvent à un léger glissement sur une ou plusieurs dimensions qu’à une rupture radicale»).

3- Elle correspond à un dysfonctionnement articulatoire persistant après l’âge de 4 ans, cet âge est normalement le moment de l’affinement de la prononciation qui ne doit plus être celle d’un bébé, l’enfant réalise tous les [ʒ]

comme des [z] ou les [ʃ] comme des [s].

4- Correspond au remplacement d’un mot par un autre mot de la langue ayant une parenté de sens ou de champ sémantique plus ou moins étroite (« tasse » -> « verre » ou « soucoupe »).

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troubles et ce d’autant plus que les éléments suprasegmentaux1 fonctionnent comme des signes de ponctuation du discours oral facilitant son interprétation ; ainsi le blanc prosodique peut renvoyer à des difficultés d’accès au lexique mental2. C’est donc sur la base de compétences dans le domaine de la linguistique que l’orthophoniste est en mesure de procéder à des démarches d’interaction entre les différents niveaux articulatoire, lexical, sémantique, syntaxique, prosodique dans l’interprétation des faits recueillis au cours des échanges avec les patients.

Ainsi, seule une formation conséquente dans les différents domaines des sciences du langage permet à l’orthophoniste de se doter des outils requis pour comprendre les dysfonctionnements langagiers et d’y remédier ; d’autant plus que les marques de déficience peuvent s’inscrire sur plusieurs niveaux de la performance langagière. En effet, un patient qui présente simultanément des troubles de compréhension et d’informativité a besoin qu’on analyse ses capacités d’encodage et de décodage sur plusieurs niveaux, à savoir, la coordination des schèmes articulatoires, la discrimination prosodique, l’agencement syntaxique, la disponibilité lexicale, la cohérence narrative, etc. L’orthophoniste est donc tenu de mener un travail d’expertise linguistique pour être en mesure de proposer des protocoles thérapeutiques adéquats.

3. La linguistique : quelle approche pour un domaine transdisciplinaire ?

Le langage est le domaine majeur de l’intervention orthophonique et la rééducation fondée sur de fortes compétences dans le domaine des sciences du langage n’est plus à démontrer. Ainsi, l’orthophoniste construit son intervention à partir d’une coordination entre les données offertes par la recherche dans le domaine et les besoins du patient déterminés par le diagnostic.

Pour ce faire, c’est grâce aux connaissances recueillies dans différents domaines que l’orthophoniste est en mesure de définir l’atypie dans un comportement langagier en se référant adéquatement aux disciplines connexes à son domaine de compétence. Il est donc en mesure de proposer une rééducation à la fois synchronisée aux données de la recherche scientifique dans les différents domaines interpelés par l’intervention rééducative et adaptée au profil du patient. Notons à ce stade que l’orthophoniste, devant satisfaire aux exigences de la globalité dans la prise en charge du patient interpelle des paramètres diversifiés linguistiques et extralinguistiques. Les paramètres linguistiques couvrent les différentes composantes de la compétence linguistiques (phonétique, phonologie, lexique, syntaxe, sémantique). Quant aux paramètres non-linguistiques, ils englobent la cognition, l’attention, la mémorisation (sciences cognitives), les connexions neuronales, les atteintes cérébrales (neurologie), les troubles de la personnalité (psychologie), la configuration de la sphère oto-rhino-laryngale… tant de facteurs impliqués dans les processus langagiers et pouvant être incriminés dans les déficiences y afférant. Ceci implique une réciprocité d’échanges interdisciplinaires générant un enrichissement mutuel de toutes les disciplines en interaction (Piaget, 1973). C’est dans cette lignée interdisciplinaire d’ailleurs qu’émerge dans les années soixante du siècle précédent la linguistique du corpus.

1- les éléments suprasegmentaux renvoient aux phénomènes d’accent, d’intonation et de pause.

2- Segui (2015) définit le lexique mental comme « l’ensemble des connaissances qu’un sujet possède à propos des mots de sa langue. Ces connaissances concernent les propriétés sémantiques, syntaxiques, morphologiques, phonologiques et orthographiques des mots », p. 21.

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3.1. La linguistique du corpus

La linguistique de corpus est une linguistique appliquée initialement dédiée aux

« besoins d’enseigner l’anglais comme langue étrangère » qui « n’entend pas se poser en alternative ou en concurrence face aux paradigmes qui prétendent découvrir, ou du moins modéliser, la réalité d’une faculté de langage spécifique ou d’une faculté universelle du langage »1. Cette linguistique s’appuie sur des corpus spécifiques définis par le domaine d’exploitation ; le corpus y étant considéré comme le lieu linguistique de construction/appréhension du sens d’un texte. Elle propose des supports textuels à l’exploitation dans des contextes d’acquisition du langage ou d’apprentissage2 ; ceux-ci préfigurent des moyens qui permettent aux apprenants de s’approprier la langue pour des emplois ultérieurs dans diverses situations. Ces mêmes supports favorisent également le repérage de problèmes spécifiques récurrents liés à l’apprentissage d’une langue donnée. Cela correspond à des investigations conduites dans des études s’intéressant, par exemple, aux

« problèmes linguistiques que peuvent poser les textes destinés à des enfants non encore lecteurs et utilisés au cours de la période d’acquisition du langage3.

La linguistique du corpus s’est également développée dans les travaux dédiés au traitement automatique des langues TAL ; l’objectif étant de procéder à la modélisation du langage afin de l’automatiser. L’étendue des pratiques relatives à la linguistique du corpus ne tarde pas à gagner du terrain dans différents domaines de spécialité. Le recueil de données collectées en contexte de pathologie est ainsi intimement relié à la pratique clinique.

Ainsi, sur la base d’une « articulation fructueuse entre la sphère linguistique et la sphère neuro-psychologique dans le domaine du langage, et l’importance du lien entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée »4 se sont développées les études cliniques descriptives visant la remédiation aux atteintes langagières d’acquisition, post-traumatiques ou subséquentes à une dégénérescence des fonctions cognitives. La littérature parle alors d’une linguistique clinique dans le domaine des troubles du langage, une linguistique qui, selon A.

Witko, « se trouve naturellement convoquée pour traiter des données langagières situées, inédites et personnalisées recueillies tout au long d’un suivi thérapeutique »5. Elle représente donc un appui méthodologique considéré comme « une opportunité pour explorer les données langagières que le thérapeute du langage a à sa portée »6.

Précisons, toutefois, que les travaux conduits en linguistique clinique sont corrélés à d’autres investigations utilisant les techniques de l’imagerie cérébrale ; ces dernières permettent l’exploration des bases neurophysiologiques du langage aussi bien chez les sujets sains que chez ceux présentant une pathologie.

1- Teubert, W., (2009), « La linguistique de corpus : une alternative », Semen 27, pp. 185-211, p. 185.

2- « aucun énoncé ne peut être compris en dehors du contexte culturel et situationnel dans lequel il est produit, sans tenir compte des informations d’ordre sociologique (âge, sexe, milieu) ainsi que des informations qui concernent l’acte énonciatif (genre de discours, endroit où il a été produit, buts de l’énonciation, etc.). D’où l’exigence de fonder ses analyses linguistiques sur les observations de « ce qui est visible » S. Di Vito, « L’utilisation des corpus dans l’analyse linguistique et dans l’apprentissage du FLE », Revue des linguistes de l’université Paris Nanterre, 2013, pp. 159-176, p. 160.

3- idem, p. 56.

Le centre de Recherche de l’Education Spécialisée et de l’Adaptation Scolaire (CRESAS) a mené en 1969 une recherche dirigée par Laurence Lentin (spécialiste des questions d’acquisition du langage) dont le but était de connaître les fonctionnements d’acquisition du langage pour prévenir l’échec scolaire plutôt que d’y remédier

4- Duvignau, K., Fossard, M. (2012) « Langage et Cerveau », Revue française de linguistique appliquée, vol. xvii, no. 2, pp. 5-8, p. 5.

5- Witko, A., (2010), « Corpus et pathologie du langage. Quelle approche en orthophonie-logopédie ? », Cahiers de praxématique, 54-55, p.119- 144, p.126.

6- ibid, p. 140.

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La linguistique clinique travaille dans deux orientations. Elle recueille, d’une part, des corpus d’interaction entre thérapeutes et patients et applique, d’autre part, à ces corpus une approche linguistique destinée à observer l’impact de la démarche thérapeutique menée sur chaque patient. Dans le cas de déficiences caractérisées par un retard du langage, l’enfant peut être exposé à « des situations l’amenant à une utilisation maximale de ses ressources langagières »1 dans le cadre d’approches d’exploitation de supports spécifiques dans la rééducation. La linguistique de corpus met donc en avant une collaboration étroite entre linguistes et thérapeutes dont le but est la conception de démarches et de pratiques palliatives en rééducation orthophonique mettant ainsi à la disposition des praticiens des ressources de référence exploitables en milieu clinique2. Ces dernières permettent l’élaboration d’outils et le développement de savoir-faire en rééducation orthophonique. Soulignons que les études menées dans ce sens fonctionnent dans un continuum reliant la recherche scientifique aux exigences de la pratique clinique.

3.2. Les approches de remédiation en rééducation linguistique

Les travaux menés dans le domaine de la linguistique du corpus débouchent sur deux types d’approches d’intervention en orthophonie : des approches structurelles ou instrumentales et des approches dites fonctionnelles (De weck & Marro, 2010). Les premières s’appuient sur des exercices structuraux ciblant les composantes du langage de manière isolée (phonologique, lexicale, syntaxique, etc.). Les exercices proposés se focalisent sur un aspect particulier du langage à travers des dénominations d’images, des répétitions, des lectures à voix haute, des dictées, le but étant de différencier le niveau de l’atteinte linguistique (phonétique, phonologique, lexicale, syntaxique, sémantique, etc.). Cela peut mener à la détection de troubles articulatoires limités et bénins caractérisés par un positionnement inadéquat des organes phonatoires, en l’occurrence la langue, chose qui invalide par exemple la prononciation de la chuintante [ʃ] sourde au profit de la l’apico-dentale sourde [s]. La rééducation s’appuie donc sur la répétition d’items visant la correction du geste articulatoire.

Quant aux secondes (les approches dites fonctionnelles), elles sont centrées sur l’aspect interactif à travers des exercices d’activation d’une dynamique d’échange entre patient et praticien en vue du développement des capacités langagières du patient. Cela renvoie à des récits, des entretiens avec des questions ouvertes et/ou fermées, des activations de feedbacks, et de reformulation ; l’objectif ciblé étant d’expertiser l’informativité des productions des patients et d’évaluer leurs compétences communicationnelles.

Outre toutes ces possibilités offertes par la linguistique de corpus, les recherches s’orientent également dans la formation des orthophonistes aux techniques de constitution des corpus ; le but étant de les « former à une observation attentive et les préparer à une analyse réflexive de productions langagières attestées »3garantissant de la sorte un accompagnement plus consistant en matière de la prise en charge orthophonique. En effet, la formation à l’exploitation des données linguistiques permet d’optimiser la prise en charge individualisée des patients ; ceux-ci présentent des profils très disparates qui exigent une prise en charge ne

1- Vertalier, M., (2009), « Approche linguistique des textes de livres pour enfants : pour quels objectifs et quelles pratiques au cours de l’acquisition du langage », Mélanges Crapel, n° 29, pp. 55-71, p. 56.

2- Witko (2010) étaye : « des travaux extrêmement diversifiés et pointus sur la grammaire du français parlé (Blanche Benveniste, 2000), des études comparatives inter langues sur le bi- ou plurilinguisme (Lagarde , 2000), les recherches en didactique des langues, et notamment celles sur les erreurs des apprenants (Granger, 1998), sont autant de cadres scientifiques et d’investigations basés sur des corpus, susceptibles d’enrichir et de faire évoluer les pratiques d’évaluation et d’intervention orthophonique » p. 123.

3- S., Caët, « Former les étudiants en orthophonie à la constitution de corpus : pourquoi ? Comment ? », Corpus et pathologies du langage, n°19, 2019, [En ligne].

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répondant pas toujours aux standards définis pendant la formation au métier. Le travail orthophonique est particulièrement exigent en termes de personnalisation et de contextualisation.

3.3. La contextualisation des soins au Maroc

L’orthophonie connait un essor très prospère au Maroc. Ce secteur assez récent dans le pays et très peu connu commence à s’épanouir aussi bien sur le plan de l’exercice qu’au niveau de la formation. Notons que le secteur privé offre de plus en plus d’opportunités de formation au métier d’orthophoniste alors qu’il y a quelques années les seuls orthophonistes présents sur le terrain étaient diplômés de l’étranger. Cependant, la formation offerte dans le secteur privé reste très dépendante de sa correspondante européenne. Il en résulte une pratique en déphasage avec les besoins thérapeutiques locaux.

D’une part, la formation dispensée aux orthophonistes marocains se réfère aux pratiques européennes dans le domaine, lesquelles pratiques interviennent dans un environnement monolingue, or l’exercice du métier au Maroc s’opère dans un milieu plurilingue, les bénéficiaires de l’acte thérapeutique sont des locuteurs dont la langue première (maternelle) est l’arabe dialectal et/ou l’amazigh. D’autre part, non seulement les contenus enseignés en orthophonie sont européens et donc référents à des protocoles d’intervention européens vu le profil des patients, mais la langue de la formation en orthophonie est le français. Sachant que le support linguistique est le canal de transmission et de réception des différentes interactions engagées entre le praticien et le patient dans le cadre de la prise en charge orthophonique qui implique un diagnostic appelant une correction, cela suscite des interrogations sur la portée des soins orthophoniques dispensés au Maroc.

Il est donc légitime de repenser la formation en orthophonie dans le sens d’une adéquation des contenus d’apprentissage et de la formation aux profils thérapeutiques et ce en vue de construire des savoir-faire contextualisés par rapport aux besoins des patients marocains. Rappelons à cet égard que le soin orthophonique est un générique qui se conjugue à une multitude de profils très hétérogènes, chacun d’eux raconte une histoire sociale, psychologique, linguistique. C’est à conclure que la pratique dans le domaine révèle un paradoxe frappant du fait que les orthophonistes marocains interviennent en français dans un contexte plurilingue non francophone. Néanmoins, si le français est la langue étrangère utilisée dans le diagnostic et dans la rééducation, elle est également la langue de l’enseignement /apprentissage pour une bonne partie des élèves marocains. Précisons, à cet égard, que la majorité des patients orientés vers la rééducation orthophonique sont ceux ayant évolué dans un environnement linguistique francisé1.

Toutefois, il est légitime de poser la question suivante : si l’outil d’intervention auprès de certains enfants souffrant de troubles de l’apprentissage comme la dyslexie - qui concerne l’apprentissage de la lecture - est adéquat, l’est-il autant quand il s’agit d’un problème d’acquisition du langage comme le retard de la parole ; celui-ci étant plutôt un trouble qui concerne les langues premières ?

Conclusion

En recueillant des données lors de l’établissement d’un bilan orthophonique, l’orthophoniste est appelé à mener toute une réflexion à travers laquelle il réinvestit les savoirs,

1- Seules certaines classes socio-professionnelles sont concernées par les soins orthophoniques vu leur coût et aussi parce que seules quelques écoles du secteur privée vérifient dans les compétences de leur staff les conditions de pouvoir détecter des troubles du langage et de l’apprentissage. Le facteur économique est primordial à ce propos.

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les savoir-faire et tout le savoir-être construits lors des années de sa formation afin de pouvoir proposer une rééducation appropriée à ses différents patients. Cette tâche est très délicate du fait que les profils des patients sont très différents, certains peuvent ainsi ne présenter aucune ressemblance avec les « cas d’école » rencontrés lors de la formation. Ainsi, la réalité de la pratique orthophonique, dans un pays plurilingue comme le Maroc en l’occurrence, implique des prises en charge « sur mesure »1 ; les altérations langagières qui se construisant sur la base d’une coordination synthétique entre les différents champs disciplinaires impliqués dans les pathologies.

Le champ de la linguistique est central dans cette œuvre car les inputs et les outputs de la correction sont tous les deux linguistiques en orthophonie. D’où l’intérêt des études menées dans le but de développer la compréhension des différentes déficiences à partir des faits recueillis en contexte. Autrement dit, l’apport de la linguistique de corpus à l’orthophonie est crucial. D’une part, elle offre l’appareillage théorique et méthodologique pour traiter les données recueillies en cabinet par les professionnels et permet l’élaboration des outils de la rééducation des pathologies du langage d’une autre part.

Cependant, quel que soit l’environnement de l’intervention orthophonique, celle-ci devrait se conformer aux exigences de contextualisation et d’appropriation aux profils des bénéficiaires des soins. Il est donc impératif que la notion de « Contexte » soit intégrée dans le cursus des étudiants marocains en orthophonie, ceci à travers une initiation aux dimensions sociolinguistiques traitant des situations réelles des productions langagières.

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Références

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