CONVENTION NATIONALE.
OPINION
D E
JOSEPH SERRE
3DÉPUTÉ DES HAUTES-ALPES, SUR LES SUBSISTANCES;
Imprimée par ordre de la Convention nationale»
A PARIS,
\
DE L’IMPRIMERIE NATIONALE»
I
792,
ïiiENSW,IMEfUKT
WBRAiîy
OPINION
D E
JOSEPH SERRE,
DÉPUTÉ DES HAUTES-ALPES^
SUR LES SUBSISTANCES.
Citoyens,
Ce
n'est point par desmots,
mais des raisonne-mens
; ce n’estpoint par des suppositions gratuites,
mais des faits avérés,
connus
de tous ceux qui ont habitéou
qui habitent lescampagnes
, que je vais combattre successivementles propositions qu’on vous a faites relativementaux
subsistances.J’ose le dire, Citoyens , lorsque vous avez à pro-
noncer
ertre le besoin impérieuxde
garnir nos marchés, d’alimenter la classeindigente, et des pr©<-A
2 V4
positions attentatoires à la liberté
du
cultivateur ,au
droitmême
de propriété, vous avez besoindevous entourerdune
masse suffisante de lumières, qui vous mette àmême
d’atteindre votre but, sans blesser le respectque
vous devezaux
principes.Ce
besoin, vousF avez senti , maiscombien
il vous reste à desirer ; à quelle distance êtes-vous encore de cette masse de lumières si indispensablement nécessaire , dans la déterminationque
vous allezprendre? Inexpérience, il est vrai, a parié ; mais tous' n’ont point également recueilli ses fruits, puisqu’il en est qui récusent son témoignage ,
ou
en font découler des résultats contraires à ceux qu’elle a produits.Parmi
les causes qu’pn a assignées jusqu’ici à la disette factice des grainà , les uns ont accusé la cu- piditépu
l’incivisme des Cultivateurs ; les autres , les ventes secrètes; d'autres ontcru que la liberté indéfi- niedu commerce
des grains l’avoit seule opérée en favorisantles accapareurs.Tous
ont parledu
mal;aucun
n’a indiquele remède.Je ne prétends pas i’avoir trouvé, mais peut - être
me
suis-je plus rapproché Jes causesque
ceux quim’ont
précédé à cette tribtjne. Je ne prétends pasnon
plus vous proposer unebonne
loi :mes
effortsne tendent au contraire qd’à
empêcher que
vous enfassiez
une
mauvaise.Mais
, avant de proposer lesmoyens
que je crois propres à remplirmon
objet ,essayons de réfuier quelques opinions
qu
il seroit dangereux, de laisser propager.Le citoyen Fpnfrede a pensé qu’en accordant des
primes à l'importation des grains, vous ramèneriez
1
abondance
et rapprovisionnement
desmarches
;dautresveulentla vente forcée des grains, à tel lieu ,
à telle
époque
; votre comité d’agriculture exige des déclarations , des perquisitions domiciliaires et de$moyens
coercitifs; dautres, enfin , vousdemandent
la taxationdu
prix des grains.Pour
combattre le système des primes, appelons l’expérience à notre secours.En
1788 ,on
conçutou Ton
fit concevoir des craintes sur les subsistances. Je n’examinerai pointici si elles étoientfondées,
ou
inspirées seulement à desseinMais
j’observerai que Necker. alors le dieu tutélaire de la France , proposa des primespour
en- courager,excitermême
limportation des grains étran- gers; il défendit, sous des peines sévères, les acca-paremens
, etprohiba lesexportations : qu’arriva-t-il?précisément le contrairede ce qui! s’étoitpromis. Sa proclamation , sur-tout dans les départemens méri-
dionaux
, futpour les cultivateurs le tocsin clalarme;elle réveilla la cupidité des. capitalistes; des spécula- teurs avides se répandirent subitement dans les
mar-
chés ; la concurrence sétablit, et bientôt la crainteempêcha
de vendre ; dansun
instant lesmarchés
furent déserts; delà, les émeutes deManoaque,
d’Aix et deGéménos;
d’ailleurs, elle devançacheznosvoi- sinslescommissionaires ministériels, etnous livra à a discrétion des négocians étrangers.Il arriva plus encore : l’avarice toujours féconde en
moyens,
en imaginaun
,honteux
àla.vérité(
elle n’en conçoit pas dautres), mais il réussit; on exporta frauduleusementdes grainsde France , qu’onfit voya-
it d
6
ger dans quelques îles de la Méditerranée , et qu’on
fit rentrer ensuite ,
comme
venant de Sicileou
de Sardaigne; ainsi la nation accordadesprimespour
les bledsmêmes
que son territoire avoit produits. AinsiNecker manqua
son but, fit hausserleprix des grains et naître linquiétudedu
peuple, qui en est insépa- rable.Personne
en France n’osa plusvendre;
per-sonne
ne fit plus decommerce
des grains. Voilà lapremière cause deladisette.
Ceux
qui s’imaginentqtielavente forcéeetpublique des grains pourroit entretenir la modération dans le prix de cecommestible , et faireque
nos marchés ne fussentjamais dégarnis , calculent tout aussimal que
Necker. Iisneveulent pas , oufeignent de ne pas voir,que
cettemesure
est impraticablepour
certains pays,pour
la plupart des cultivateurs, et qu’en admettantmême
dans tous les cas sa possibilité , il seroit faciled
en éluderles dispositions.Je suisforcé de le dire ,je ne conçois pas
comment on
a osé proposer sérieusement d’obliger le cultiva- teur à ne vendre son grain qu’à telleépoque
,quà
tel endroit , et détruire ainsi l’intermédiaire qui doitexister nécessairement entre le propriétaire des grains et le
consommateur. Auroit-on
oubliéque
presque tous les cultivateurs sont forcés de vendre leur superflu àla récolte; parceque
, àcetteépoque
,les impositions sont en
recouvrement
, et qu’il faut les payer; parce que les fermages sont échus , que lemaréchal
réclame le fruit de son travail, le cordon- nier , leprixde sessouliers; lesdomestiques, leurssa- laires , etc., etc.Or, je
demande
si, danscet état de choses, il n’est7
pasheureux, et
pour
celui que tant de besoins forcent de vendre, etpour
celui qui ne peut,acheterà-la-fois saconsommation
annuelle; n’est-il pas heureux ,dis-je, qu’on rencontre entre la nécessité de l’un et l’impuissance de 1autre,
un
négociant qui place sesfonds ausuperflu
du
cultivateur,
pour
lareverseraux
besoins journaliers de fartisan ?D’ailleurs , vouloir détruire cet heureux intermé- diaire , nest-cepas exiger1impossible, paralyserl’agri- culture , bouleverserlasociété, attaquer le
commerce
dans sa source ?Oui
, dans sa source : nest-ce pas lecommerce
des grains quiimprime
lemouvement
à touslesautresgenres?n’est-cepasdelui qu’ilsdérivent tous? n’est-ce pas à luiqu
ils reviennent se con- fondre?Votre comité d’agriculture a cru sans doute que la fausse idée répandue dans la République , sur la di- sette réelle des grains , avoit seule inspiré des ai-
larmes et
inquiétude
populaire , et qu’il suffisoitdecomparer
nos besoins à nos ressources,pour
rétablirle calme, lapaix et
ramener
l’abondance ;en consé- quence., il vous a proposé des mesuresque
la raison, toujoursd
accord avec l’expérience , réprouvent éga- lement.Si les déclarations , les récensemens des grains ,
l’inquisition
même
qu’il exige , n’étoient pas desmoyens
dangereux, ils seroient aumoins
inutiles.La
mauvaisefoi,lacupidité, lacrainte, plus qu’autre chose , de passer
pour
usurier,ou
d’exposer savie',ne dicteront-ils pasdes déclarations infidèles , et ces causes ne seront-elles pas
un
obstacle éternel à laprogagation de l’esprit public ? S’imagine-t-on
que
A
48
la transition de nos anciens préjugés , de nos vieilles
habitudes , se soitopérée avec la
même
rapidité que celle de nos opinions politiques? croit-on
qu’avec la République,nous
ayons pris subitementles moeurs etles vertus républicaines? croit-on quebeaucoup
de citoyens sachent déjàjusqu’à quel point ils doivent au biengénéral le sacrifice deleur intérêt particulier ?Dans une
heureon
passe de l’esclavage à la liberté ;il faut des siècles
pour
passer de l’excès des vices à la pureté desmœurs,
Quel
seroit d’ailleurs le résultat de ce système vrai-ment
inquisitorial , i°. d’entretenir l’inquiétudedu
peuple; 2 °, de faireaugmenter
le prix des grains;3Q. de faire éprouver aux citoyens les horseurs de la disette
auhein même
de l’abondance? L’expérience à cet égard n’est pas équivoque , et les départemens de Série et Loire, de Loir etCher
en fournissentun
exemple.On
vous a proposé encore d’éloigner desmarchés
toutes personnes suspectes d accaparement. Sans doute il est permis de se tromper
, puisque l’erreur
,
1imperfection sont des vices inhérens àlespèçe ; mais je dois le dire parce que c’est la vérité , il est aussi difficile à
un homme
de cabinetde dicterdesloixéco-nomiques
,qu
àun
soldat dedonner
des préceptes d’économie. L’un ne saitque les livres et les systèmes»l’autre
que
battre et dépenser. S'ilétoitpossible d’ail- leurs qu’on réduisit la défiance en système; si vous adoptiez cette mesure; si vous la consacriez parune
loi, il seroit difficile decalculer les tristes effets résul- tans des soupçons naturels
ou
provoqués , il seaoit impossible, enun mot,
de prévoirjusquà quel point s’arrêteroit Fanarchiç.9
Nous
voici enfin arrivés à la dernière, à la plus importante mesure., à cette mesure (la taxa^on des grains) que je regarde
comme
une proposition , end
autres termes, de la loi agraire. Ilme
tardoit d’y arriver,non
point pour vous persuader de son absur*dite , de son injustice ;jene vous ai jamais fait l'in- jure de croire
qu
elle soit sortieou
entrée cans l'ima- gination d’aucun de vous, mais aucontraire, pour.les citoyens qui nous entendent,
pour ceux sur-toutqui pourroientnivoir
qu
une mesurede prudence ,quun
acte de justice.
On
vous ademandé
la taxationdu
prix
du
grain,
parce que , nous dit-on , il nexiste plus de proportion entre le prix excessif de ce
com-
mestible et le salairedu
journalier , ce quimet
lesuns trop à l’aise, et les autres dans l’impuissance de subsister.
Jen’examinerai pointicisiceuxquivous
demandent
cette mesure, sont ceux qui ojit plus de raison de la desirer
, je
me
borne à croire que le résultat leur se- roit contraire ; mais je dois direune
vérité qui n’a peut-êtrepas été assez généralement sentie : c’estque
le peuple ne se plaintjamais
du
prix quelque excessif qu’il soit ,quand
il en trouve. Seulement il desire de le voirmodérer
, et la'raison en est simple : c’estque toutes les marchandises
augmentent
,
que
les ré-tributions de l’industrie
du
journalier s’élèvent par gradation, etque 1équilibres'établit presciu’aussi-tôt; c’est qu’en
un mot
, le prix des grains est presque toujours le régulateurou
le,thermomètre
de la hausseou
de labaisse des prix desautres marchandises.Je ne sais, d'ailleurs, sije
m
abuse,ou
sima mé-
moireme
trompe; maisquand
j’aidemandé
au mar-chand
de fers pourquoi il vendoit son fer 16 sols laOpinionde
J, Serre sur Us subsistances.
A
£r l
t %
livre, au lieu de 8 ; au cordonnier, pourquoi il
vend
ses souliersg*et loi.,au lieu de 5 à 6; autailleur, etc. , cct.
Tous me
répondent, quelebled sevendle double des années précédentes
,
que
les ouvriers coûtentledouble de ce qu’ils gagnoient autrefois.
Voilà
donc
les proportions établies entre les mar- chandises, les salaires et les subsistances ; si elles ne l’étoient pas, lesmarchands
eil auroient le pouvoir, etil seroit bien plusjuste , bienmoins
contraire àla liberté , d’augmenter les salaires dans les proportionsdu
prix des subsistances, que de taxer ces dernières ,
puisqu’en fixant celles-ci ,
on
nepourroit, sans injus- tice, laisserexister les salaires , les marchandisesaux
tauxoù
les circonstances les ont élevées.On demande
la modérationdu
prix des grains,on
se tait sur les autres marchandises.
Eh
quoi ! la pro- priété des grains seroit-ellemoins
éacréeaux yeux
e!e la loi qu’une autre[espèce de propriété! quoi !
on
me
livreroit à la discrétiondu marchand
de drap ,de fer, ect
,
etje serois forcéà leur livrer le produit de
mes
sueurs àun
prix déterminé.Quoi
î le cupidemarchand
, car quoiqu’en disent les amis ,je ne sais de quel peuple ,la cupidité est detous lesétats; les cor- donniersmême
ne sont pasexempts de cevice : té-moins
ceuxdeLyon
, Montpellier, et toutrécemment
le bon citoyen, le républicain Gerdret.
La
vertu n’existe pas plusexclusivementdanslaclasse capitalisteetindus- trieuse,que
les vices dans la classe agricole.Depuis
qu’en Franceon
a érigéun
culte à la soif de l’or;
depuis qu’en France le besoin desrichesses est
devenu
la maladie universelle , et
un
autre péché originel;depuisque l’opulence , en
un mot,
a tenulieu detout, et la vertu de rien, doit -on
s’étonner si les labou- reursn’ont point échappé à cette funeste contagion?Sila simplicitédes
mœurs
existe encore quelque part, est-ce dansles grandesvilles qu’onlescherche? n’est-ce pas dans lescampagnes
qu’on les trouve? N’accusonsdonc
pas leshommes
, mais plutôt notre caractère ,nos habitudes, nos préjugés etnotre éducation.
Le
cüpidemarchand,
dis-je, pourroit gagner le centpour
cent avec le laboureur , sur ses marchandises , sans que celui- ci pût exercer sur l’autreun
juste retour !que deviendroit
donc
la parité de droits, si l’avan- tage et la protection des lois étoient toutespour
lesuns, l’oubli etle mépris le partage des autres?
Je ne m’appésantiraipas d’avantagesur cette
mesure
qui n’apu
sortir que d’un cerveau perfideou
d’une imagination endélire.Je laisse aux oiseuxle soin d’en calculerles tristes effets , si elle devoitun
jour servir de base àune
loi, et je passe à d’autres proposi- tions.On
vous a dit à cette tribuneque
les cultivateurs étoient , de tous lesFrançais, ceux qui gagnoient leplus à la révolution
;que ce langageest peu philoso- phique , qu’il est peu digne
du
caractère de celui quil’aproféié ! Quoi! ilest
donc
des français qui n’appré- cientles bienfaits de la révolution , que par l’intérêt qu’ilsy trouvent! de pareils
hommes,
je l’avoue, sontmoins
façonnés augénie delaliberté qu’à celui de la servitude, puisqu’ils nerougissent pas de la mettreen balanceavecun
vil intérêt.Eh
quoi! parce que le laboureur gagneroit plus àla révolution qu’un autre , en intérêts pécuniaires ,voudriez-vous pour cela le soumettre à des formes plus vexatoires, plus tyranniques que n’étoit
pour
lui le systèmeféodal? et c’est là ce qu’on appelleroit sans doute encourager l’agriculture, protéger cette vraie
A
6sôurce de 1»prospérité publique;c’est-là, en
un mot,
ce qu’on appelleroitl’égalité dedroits.
Ah
!j’entends...Pour moi
, je ne saurois voir dans ces mesures op- pressives autre chose que sa ruine et son tombeau.Mais
n’est-ce pas pour l’agriculture que la philoso- phie a faitjusqu’ici desvœux
impuissans? n’est-ce pas à cette classe précieuse de la société trop long-tempsavilie , trop long-temps outragée
, qu’elle a consacré
la plus grande partie de ses travaux et de ses veilles?
et c’est aujourd’hui qu’on oublieroit sonutilité, c’est
au dix-huitième siècle, c’est sous le règne de l’égalité
qu’on voudroit ressusciter à son égard les
maximes
politiques de l’ancienne barbarie : quHls demeurent pauvres , disoitron
, ils serontsoumis.Et quoi, citoyens cultivateurs , les avantages que vous promettoitlarévolution n’auroient été
pourvous
qu’uneillusioqmensongère
!vousn’auriezdonc connu un
instant la libertéque pour
reprendre des fers plus avilissans.Croyez-moi, sivous devezêtre encorela bête desomme
de ces oisifs insolens , consentez au partage des terres; proposezvous-mêmes
la loi agraire; cédez à cesmarchands
deparoles, à ces pitoyablesaboyeursune
partie devoschamps;
qu’ilsquittent leursplumes
vénales ; que leurs mains délicates viennent féconderla terre que vos malheurs ont long-temps arrosée de vos larmes, et trop long - temps nourri leurvertueuse indolence,alorsvousconnoîtrezleurnullité;
eux-mêmes devenus
plus sages , plusjustes, connoîtront vos ser- vices, et vous serez vengés.Je soutiens
donc
qu’outre l’immoralité de toutes les propositionsque
jeviens de rappeler, elles sont encore impraticables et dangereuses ; il ne vous est pas pluspermis de poser des bornes aucommerce
desi5
grains , qu’il vous est possible d’arrêter les moarre-
mens
de la nature ; de pareilles lois,
j’ose le dire
,
ne seroient jamais exécutées ; et si vous exigiez leur exécution par la force, vous armeriez infailliblement le citoyen contre le citoyen , et par -là vous servi- riez
mieux
le tyran d’Autriche ,que
les satellites deBrunswick
,ou
plutôt vous applaniriez lechemin
delaroyauté àquiconque
seroit tenté jd’y parvenir.On
a souvent crié dans cette tribune contre lesloisde sang :
on
avoit raison.Eh
bien î les mesuresqu on
vous propose sont,en
d autres termes , des lois mar-tiales : faisons
donc
disparoître ces monstruosités barbares d’un code delégislation fondé sur les droitsdu
peuple et les loisdel’humanité ; effaçons cédés qui existent; n’en créons pas de nouvelles : assez d'autres .sansnous
répandent le sang ;montrons -nous
-enavares.
Mais
quels sont vosmovens
,me
demandera-t-on ? car ilfautdu
pain à celui qui enmanque.
Sans doutela classe malheureuse de la société n’avoitjamais eu plus de droitsà votre sollicitude paternelle : ellevous
la
demande
, vous la lui devez ; elle attenddu
pain ,vous lui en donnerez.
Mes moyens!
voicilepremier.Êfbertéentière etprotectionau
commerce
des grains.Mais
, répondra-t-on , la liberté la plus illimitée avoit été accordée à cecommerce
sous lesassemblées constituanteetlégislative. uL’expérience,ajoute-t-on,35 n’a
donné
, en dernière analyse , qu’un résultat33 contraire à celui
qu on
s’étoit promis. C’estelle, 33 ajoute-t-on, qui nous a conduits au
mal
auquel3 3 nous çherchons à remédier. Les
ennemis du
bien14
î 5 public ont accaparé et fait disparoître les grains,
n
Citoyens , je le
demande
à ceux qui ont bien lu dans le passé , dans ce qui se passe aujour- d’hui : je ledemande
à vous Législateurs , la cour »par
exemple
, avoit-elle besoin d’accaparer les grainspour
exciter des émeutes , et substituer , par leurmoyen
, son capriceou
son ambition à la placede
la volonté nationale ? ne lui suffisoit-il pas d’orga-
mser
1insurrection , de répandre des alarmes dansles
départemens où
la récolte avoit été abondante ,pour
enempêcher
l’exportation dans ceuxoù
elle avoitmanqué? A mon
avis , les insurrections quinous
affligentaujourd’huinesont autrechosequeleder- nier actedestramesourdiesauchâteauavantle io août.Ceux
quis’obstinent ànevoirdanscesévénemens que
des causes accidentelles, nées des circonstances et dé laposiiionactuelledu
roi, sont dans l’erreur. S ilétoit permis de se livrer a des conjectures à cet égard ,on
pourrait peut-être bien voir quelquautre personnage qui ne seroitpas Louis Capet Je pensenéanmoin que nous
avonsdonné
trop d importance à certains individus,peut-êtreplus fousquemédians,
plusdignes decompassion
que de mépris.Je
saisque
nos discussions n’ont pas toujours éte au niveaudu
grand caractère dontnous
sommes^in-vestis. Je sais
que
souventelles ont été puériles; qu’on amisquelquefoisleshaines, lespassionsparticulières,
àla place de 1intérêtpublic ; que
nous
avonscom-
battu au lieu de discuter;
que
nous avons emporté d’assaut, aulieude délibérer. Je sais que la liberté de penser n’a pas toujours éte respectée; que les chocs ,la diversité des opinions, ne sont plus
pour
nous quele signal
du combat
j que la fraternité semble s’êtrçexilée parmi nos bataillons vainqueurs , et que
noué
avons pris le caractère féroce des soldatsdu
despo- tisme. Je sais enfin que le systèmedu
comité des finances,imprudemmentjeté
dansl’opinion publique,
a
pu
réveiller 1intérêt, le fanatisme, et les passions qui en découlent.Mais
, encore une fois , ces tristes vérités ne Sont pas la cause première des troubles qui environnentleberceau de la
République
; elles ne sont que le pré- texte del’intrigueou
delaperfidie: avant deprécipiter le peuple dans1abyme
qu’onlui prépare, ilfalloirbien vous avilir.Soyons de
bonne
foi, et qu’onme
dise sil’on peut avancercomme
une véritéune
pareille assertion.La
loi sur la liberté des grains existe , voilà seulement cequi est vrai:mais,jele
demande
encore, dans quel endroitde laRépublique
a-t-elleétémise à exécution?ou
plutôt, quel estlendroitoù
l’Inquiétude naturelle, ou perfidementprovoquée
, a permis la libre circu- lation des grains d’un canton dansun
autre?A-t-on
oublié, ( car les François sont sujets à ce mal) , a-t-on oublié , dis-je, qu’il n’y a que
deux
jours qu'unembargo
futmis sur une expédition de blés qui des- cendoit àLyon
par la Saône? vous n’avez pas perdu encore le triste souvenir d£s malheureuses journées de Carcassonne : je dois vous dire que le départe-ment
des Hautes-Alpes vjent d’éprouver lesmêmes
difficultés de la part de la municipalité de
Toulon
,pour
l’extraction d’un secours en grains que le mi- nistère avoit accordé à cemalheureux
département.Cependant
la disette sy fait sentir d’une tellema-
i6
iiicrc
, que les boulangerssont réduits dans l’impuis- sance de cuire , faute de grains, que les pauvreshabi- tans des Alpes ne vivent maintenant
que
depommes-
deterre et davoine :on
avu même
àGap
, chef-lieudu
département, des citoyens affamés tirer le pain des fours à demi-cuit,pour
satisfaireun
besoin au- dessus de la loi.Ce
département n a de vivresque pour un mois
; si vous ne faites cesser les entraves qu’on oppose à la libre circulation , que deviendrontses
malheureux
habitans ? Il n’est que trop facile dele prévoir.
Voilàl'effetde l’inquiétude,des défiances
mécham- ment
inspirées;voilàl effet des entraves qu’on amisesàla libre circulation des grains; voilà , en
un mot
,le tableau fidèle de ce qui s’est passé dans
mon
pays.Le
pain aujourd’hui y vaut8 sousla livre :cependant
les pauvres citoyens de ce département endurent
patiemment
leur misère ; ils ne se plaignent pas ;etpourquoi?
parce que l’espoird’êtrebientôtsecourus calme et adoucitleur douleur; parce qu’ils espèrent , avecune
juste impatience ;que
vous prendrez des mesurespour
leur garantir la libre extraction des grains quiabondent
dans le département de iIsère et dans les ports dela Méditerranée. Ils ne crient pas après les accapareurs, parce qu’il n’en existepaschez eux; ils ne taxent pasle
peu
de grains qui s’y trouve;pourquoi?
parce qu’heureusement ils ne connoissent pas les génies malfaisans qu’en d’autres lieuxon
appelle agitateurs; parce
que
la paix na point été troubléedans leurs chaumières par ceshommes dou- blement
pervers , qui prêchentpar-tout la désorgani- sation sociale aunom du
peuple , aunom du
souve- rain,dont
ils se disent les défenseurs et lesmanda-
taires ,
17 taircs
; parce que leur patriotisme est aussi solid«
que les rochers qu’ils habitent ; p?rce qu’en
un mot
,leur respect
pour
la loi est tel, qu’aucuneprédication anarchiste ne sauroit l’altérer : aussi les agitateurs n’abordent pas nos
montagnes
; ils les fuient, parceque
dans chaquecommune
on trouve des roches tar- péïennes.A-t-on d’ailleurs assigné d’autres causes
que
la^non
liberté de la circulation des grains, à la disette,aux
troubles qui désolent les départemens de la Sarthe ,du
Loir-et-Cher , d’Eure-et-Loire , etc. ? N’est-ce pas toujours des agitateurs qui sontla cause secondaire de cesmouvemens
irréguliers et désor-donnés du
peuple , qui le conduisent droit au des- potisme? car de la licence à l’esclavageil n’y a qu’un pas à faire. N’est-ce pas toujours leprétexte des acca-paremens
qu’on jette en avantpour
inspirerla haineetl’inquiétude ?
Mais
quel est le barbare qui a osé cacherdu
bléquand
ses' concitoyensmouroient
de faim? quel est le scélératqui calculesesprofits sur les dégrés de la misèrepublique?Quel
est l’homicide qui se le faitun
produitdu malheur
des autres,ou un
jeu de lamort
de ses semblables? qu’on nous lemontre
; qu’on nous le désigne :on
doitpurger la société dun
pareil monstre.
Mais
n’est-il pas plus facile de crieraux
accapareurs , de déchaîner contreeux
la fureur populaire ; n’est-il pas pluscommode
, dis-je , à ces cannibales altérés de sang , de satisfaire leurs ven- geancespersonnelles, que de prouver qu’il en existe?
Selon euxle boulanger français et le meunier de étoient aussi des accapareurs:l’humanité gémitdeces tristes méprises ; épargnez-m’en le récit..
Mais plutôt , quelest
l'homme
assez courageuxqu£
depuis la révolution a fait le sacrifice de sa vie pour.
iS
selivrerau
commerce
des grains?N’est-ilpas vrai, au contraire,
quelespropriétaires cultivateursqui ontdes grains chez euxn’ont pas eu la liberté deles vendre?
n’est-ilpasvrai
que
lesmarchands
en bledn’ont pasertceliedeles acheter? ne vousa-t-on pas ditque dansle
département
du Nord on
régorgeoit de blé qu’on n’osoit exporter , tandisqu
il enmanquoit
dansles départemens voisins ?
n
est-il pasvrai encorequ’il est des départemens , des cantons d’unmême
dépar- tement, quiéprouventtoutesleshorreursdela disette,tandis
que
les autres souffrent dans 1abondance
?A
moins
qu’on ait desyeux pour
ne pas voir , desoreilles
pour
ne point entendre ,on
ne sauroitrévo- quer en doute ces faits : ils ont toute laRépublique pour
témoin.Citoyens , prenez-y garde, il est des
hommes pour
qui laRépublique
n’est qu’un vainmot
;pour
quiliberté signifie licence ;
pour
qui loi signifie son ca- price; patrie , leur intérêt propre. Il est deshommes
qui veulent
nous
faire regretter l’ancien régime ,ou nous
faire préférer le calme perfide d’unnouveau
despotismeaux
bienfaits de la liberté : ces artisans perpétuels d’anarchie fondent leur espoir surnos dis*sentions; déjàleurs succèsnesont plus aussidouteux.
Je n’examinerai pas s’ils ont des émissaires
parmi nons
rjamais,non
,jamais,je ne pourrai
me
résoudre à le croire, et jeveux même
éloigner dema
pensée jusquà 1 idéedu soupçon
; mais cequ
il y a de cer- tain, c’est qu’on veutnous
désunir. Diviserlaconven-
tion nationale , voilà ce qu’ils désirent;
nous
asservir après , voilà leur but: citoyens , restons unis , voilà leur supplice.Je sais que dans des temps ordinaires , l’abondance
19
dans
un
canton y fait naître la sécurité parmi les citoyens qui le fertilisent ; cette sécurité) fait
qu’on oublie
ou qu on
méprise les conseils de laprudence ;
que
les laboureurs alors se dessaisissent de leurs grains ;que
davides spéculateurs s’enem-
parent
, pour opérer ensuite
une
disette factice, et disposer arbitrairementdu
prix : mais cette espèced’hommes
estrare, ettrçs-souventune
suite d heureu- ses récoltes les rend victimes de leurpropre cupidité.D’ailleurs, l’opinion publiqueles
dévoue
à l’infamie;ilssont l'opprobre del’humanité,puisqu'ilsvoudroient cnêtreles fléauxron crie contre eux,et
Ion
a raison.Sans doute il ne fautpas que les lois
humaines
favo-' risent ces spéculations antropophages ; il faut
au
contraire
qu
elles les répriment avec sévérité, etplus particulièrement dans les temps extraordinaires ; la justice , la tranquillité publique , l’exigent ; les lois impérieuses delhumamté
souffrante l’ordonnent.Encore
n’y auroit-ilaucun
danger à laisser à l’opi-nion le soin de kspunir.
Mais
il faut bien distinguer l’honnête négociant, qui ne place en grains ses capi- taux,ou
partie de ses capitaux,
que pour
lesretirerdans
un
autre temps, dansun
autrelieu , avec le bé- néficequelajustice etleslois permettent. Celui-là qui n’achèteàla récoltequepour vendre en d’autreslieux,ou
pendantlhiveretlarrière-saison, mérite protection, estimeet liberté. Celui-làseul qui n’accapareque
dans de mauvaises vues , qui s’obstine à garder son bléquand
les marché.s voisins sont dégarnis , qui ne voit lesmaux
de ses semblables qu’avecune
coupable indifférence,celui-là,dis-je,doitêtresévércmentpuni.Alorsje conçois
comment
, dansks
circonstances20
pénibles ,
on
peut employer des mesures cëorcitivespour empêcher
cesaccaparemens dangereux;jeconçoiscomment
alors , seulement alors ,on
peut se déviermomentanément
des principes : lesr,ls populi devient lasuprême
loi, parcequ
avant tout il fautdu
pain à ceux qui enmanquent; qu aux
grandsmaux
il fautde grandsremèdes
; et qu’enun mot
, làoù
1intérêt généralcommence
, 1intérêt particulier finit: maisje neconcevrons pascomment on
pourfoit, avecjustice, consacrerun
principe , faireune
loi durable qui vio- leroit elle-même tous les principes , aviliroitl’agricul- ture, le premier de tous les arts ; établiroit dans la sociétéune
classe oppressive etune
classeopprimée. „Je
me résume donc
, etje disque
lesmesures inqui- sitoriales ne doivent pointservirde bases à notre sys-tème
delégislationéconomique
, parcequ
ellesconsa- creroientun
despotisme qui n’auroitpas d’exemples;que
les déclarations , lesrécensemens
y outre quils sontinutiles, sontencoredangereux;que
laprudence
exige qu’on n’essaye pas cemoyen
; son résultatne
pourroit qu’être alarmant, etnous
montreroitune
blessure làoù
iln’y auroitaucun
mal.Je dis encore qu’il fauthabituer lesFrançaisd’un cantonà considé- rer lesFrançais d’un autre cantoncomme
n’étant ,lesuns
etles autres,
que
les enfans d’unemême
famille ;qu’il faut leurapprendrequelesuperflu desunsdoitné- cessairement alimenter lexistence des autres; quec'est
au
commerce
,à établir ce juste équilibre ;que
c’est àlui spécialement
qu
il appartient d’opérerla transition des grains des pays où ilsabondent
, dans ceuxoù
ilsmanquent; que
sansles transactionscommerciales, la société n’existeroitpaslong-temps,puisquune
portion de la société ne pourroit pas échanger ses vins, se&huiles, sesdraps,sesmarchandises, contre desgrains;
que
l’une monrroit de faim,quand
lautre seroit dansl’
abondance
; que dès-lors il n’existeroit plus de rap- port de fraternité entre leshommes
;que
1humanité
seroiten guerre ouverte avec 1
humanité
, et que cette lutte scandaleuse conduiroit nécessairement leph
« fort au despotisme , le plus foibie à l'esclavage : je dis eniin que le temps desdemi-mesures
estpassé ,qu'il est temps quela Convention nationale sélève à
la hauteur
du
républicanisme. Sans doute, citoyens * vous ne sauriez voir autre chose que lajustice, la loi et les principes; autre choseque
l’intérêt de la patrie et de la liberté.Eh
bien ! quoi de plus contraire à la souveraineté nationale , que cette portiondu
peuple qui répand l'alarme , et fait la loi aunom du
souve- rain? quoi de plus contraire àla loiquecette horde de brigands , qui n’en çonnoît d’autre que son caprice et sa volonté ? quoi de plus contraire à la liberté , à la justice , à l’intérêtde lapatrie, que ces taxations arbi- traires , cesmouvemens
désordonnésd’une portiondu
peuple ,où
deshommes
,profondément
pervers,do*
minent
par la force et la terreur ? Et c’est contre detels
hommes
qu’on n’oseroit déployer l’appareil de la force!Ne
sont-ilspas centmiile foisplusdangereuxque
lesrebelles émigrés?sont-ils
moins
coupables qu’eux?méritent-ils
moins
la sévérité des lois ?Mais
il faut épargner le sang. Sans doute il le faut épargner.A
Dieu
ne plaiseque
je conseille jamaisune maxime
contraire : mais ilfautaussi sauver la liberté, et avec
elle laRépublique; citoyens,
on
peut sauverl’une sans verser 1autre. Ainsique
vous empêcheriez à votre voisin dincendier samaison
, vous devezempêcher
vos concitoyens de redevenir esclaves.SS
Quand
dixhommes
troublentun marché
, je
vou-
drois
donc que
cent fussent làpour
les réprimer : je Toudrois, enun mot, que
vous agissiez envers les séditieux qui détruisent 1harmonie
sociale ,comme
vous agissez envers le4 tyrans. Guerre éternelle
aux hommes
pervers qui égarent: paix et fraternité
aux
citoyens égarés.Citoyens, l’Europe est là qui vous contemple.
Des
mesures que vousallez prendre ,dépend
le bofiheur de l’humanité. Votre décision va résoudre la grande question de 1Europe
libre,ou
delEurope
esclave.Je conclus
donc
à ce que vous défendiez l’ex- portation des grains sous les peine* les plus rigou- reuses; que vous fassiezencore faire des achats à l’é-tranger, si ceux déjà faits ne suffisent pas. Propor- tionnez les salaires journaliers là
où
ce juste et nécessaire équilibre n’existe pas : mais sur-tout pro- tégez le transportdes grains. Prévenez, ^vous le pou- vez encore) prévenez les effetsd un
trop juste deses- poir. Epargnez des crimes à 1humanité
: le besoin , vousle savez, est au-dessus deslois.Effacez, s’ilestpossible , les impressions fâcheuses
que
fontsur leshommes
simples , mais crédules, ces imaginationssombres
, ces esprits atrabilaires qui ne voyent par-tout que des complots , des précipices et des ennemis , làoù nous
n’avonsque
desamis et des pères nourriciers ;invitez les cultivateurs, aunom
de leurs intérêts les plus sacrés, aunom
de l’humanité souffrante , à battre leurs grains, à les porter ensuite au marché.Mais
avant tout, garantissez-leur par des mesures sages et vigoureuses , liberté et protection,
sans doute ils ne seront pas étrangers
4
ces sentimens;n’ont-ils pas
comme
vous la noble passion de la ii-2$
bcrté6t la haine des tyrans , et qui mietix qu'euxsen- tiroient les
maux
de leurs semblables? plus près des pauvres que nous, n’ont-ilspasjournellement le spec- tacle déchirant de la misère ? Proscrivonsdonc
tout cequipeutperpétuerleshaines,les soupçonsinjustes;rétablissons en
un mot
la confiance entre les citoyens.Voilà le secret de la tranquillité , de la sécurité qui, seules, peuvent épargnerle sang, et
ramener
l’abon- dance.Montrez
lepanthéon aumagistrat quisaitmou-
rirpour la loi , le supplice au contraire à celui qui
compose
avec elle.Citoyens , la République est perdue , si ceux qui doivent protéger la loi sontlespremiers àen tolérerla violation. Je dois le dire , parce que je le pense , je ne connois pas de milieu entre laviolation de la loi et la
mort pour un
magistrat ,pour
le dépositaire de la force publique; 1un £t l’autre, àmon
avis, doivent triompheravecelleou mourirenladéfendant. Lasociétéoù
ladevise de sesmembres
n’estpas laloi oula mort, n’a point de liberté, n’a point derépublique.Instruisez
donc
le peuplesur lajustice, sur1intérêt quil alui-même
àmaintenir la libre circulation des grainsedites-lui lavéritésansleflatter;car,ainsiqueles rois,1a flatterie corromptlespeuples;qu'on disemoins
souvent: je suis l’ami ,je suis le défenseurdu
peuple,et qu’on lesoit davantage; nevous contentez pasde lui
montrer
lebonheur
dansun
système habilementcons- truit, mais opérez-le réellement , en le rappelant parla douceur, 1instruction, son intérêt
même,
à1o- béissance et sous l’empire de la loi, sans laquelle iln’existe ni liberténibonheur.
n-r
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