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Approche clinique du diagnostic anténatal des anomalies chromosomiques
M Herlicoviez
To cite this version:
M Herlicoviez. Approche clinique du diagnostic anténatal des anomalies chromosomiques. Reproduc-
tion Nutrition Development, EDP Sciences, 1990, 30 (Suppl1), pp.139s-145s. �hal-00899318�
Article de synthèse
Approche clinique du diagnostic anténatal
des anomalies chromosomiques
M Herlicoviez
Clinique de
Gynécologie-Obstétrique,
CentreHospitalier
Universitaire, Caen, France(28
eRéunion de la Société
Française
pourl’Étude
de la Fertilité; Paris, 19-21 octobre 1989)Résumé ― Face au diagnostic anténatal des anomalies
chromosomiques,
l’obstétricien va devoir déterminer les situations àrisque
où un caryotype foetal sera réalisé. En dehors de la grossesse, les indications seront définies par un conseilgénétique qui analysera
des donnéesclassiques
commel’âge
desgéniteurs,
les antécédents d’avortements àrépétition,
d’enfantprésentant
une anomaliechromosomique
ou une malformation, de mort foetale in utero... Pendant la grossesse, lessignes
cli-niques
d’alerte, enparticulier
hydramnios etoligoamnios
mérient d’être connus, mais l’essentiel des caryotypes anormaux est détecté à partir dessignes d’appel échographiques
(11,3% enmoyenne).
Le
diagnostic
de trisomie 21 fait actuellementl’objet
de nombreuses études tant par ladescription
de petits signes
échographiques
(brièveté du fémur; épaisseur de la nuque...) que par l’apparition decritères biologiques nouveaux : ainsi, le dosage de l’hCG dans le sang maternel permettant de défi- nir une population à risque d’anomalie
chromosomique
danslaquelle
on proposera un caryotypefoetal. Les modalités du prélèvement foetal, amniocentèse précoce ou tardive,
prélèvement
des villo-sités choriales au 1 ertrimestre, mais aussi éventuellement au 2evoire au 3etrimestre,
ponction
desang foetal, seront déterminées en fonction de la date du
risque
d’anomaliechromosomique,
maisaussi de
complications
liées auprélèvement
et enfin del’expérience
dechaque
centre. Schémati- quement, on pourrait proposer : en cas derisque
élevéprévisible
avant la grossesse, unprélève-
ment villositaire entre 9 et 11 semaines; en cas de risque faible
(âge
maternel parexemple)
une am-niocentèse ou un
prélèvement
villositaireprécoce;
en cas derisque
élevé (malformationéchographique),
suivant la date une amniocentèse, unprélèvement
villositaire tardif ou uneponction
de sang foetal.
diagnostic anténatal / caryotype foetal / anomaltes
chromosomiques
/ hommeSummary ―
Clinicalapproach
toprenatal diagnosis
of chromosomal aberrations. In the caseof prenatal diagnosis
of chromosomal aberrations, the obstetrician has to determine thehigh
risk sit-uation for which a fetal
karyotype
examination has to be done. Before pregnancy, thekaryotyping
in-dications are defined
by genetic
consultation in order toanalyze
classical data such as the parents’age, repeated spontaneous abortions,
previous
child with agenetic
defect, fetal malformations or in- trauterine death... During pregnancy, clinical warning signs, in particular, anomalies in the amniotic fluid and fetal growth retardation should berecognized,
but most abnormalkaryotypes
are detected byultrasonographic
examination (average: 11.3%). Down’s syndrome diagnosis is presently evaluat-ed by some more specific
ultrasonographic signs
such as fetal nape or femurlength
measurements andby
new biological parameters such as hCG assay. Thesampling
method forkaryotyping, early
or late amniocentesis, first trimester but also second and third trimester
placental biopsy
or cordo-centesis will be chosen in accordance with the
importance
of the chromosomal aberrationexpected, gestational
age,procedure complication
risks and the obstetricians experience.
Thefollowing
exam-inations could be
proposed:
inhigh
risk cases determined before pregnancy, a chorionic villus sam-pling
should be done between the 9th and 11 th weeks ofgestation;
in low risk cases such as ad- vanced maternal age, a first trimester chorionic villussampling
or a second trimester amniocentesiscould be chosen; in the case of Down’s syndrome,
warning signs,
for example ultrasonographic or bio- logical parameters, a second trimesterplacental
biopsy to relieve the parents’ anxiety; inhigh
risk cas-es such as
ultrasonographic
malformations, lateplacental
biopsy or cordocentesis.prenatal diagnosis / chromosomal aberrations / fetal
karyotype
/ humanINTRODUCTION
Face à la
priorité qu’est
lediagnostic
anté-natal des anomalies
chromosomiques,
l’obstétricien va devoir déterminer les si- tuations à
risque
où unprélèvement
foetalsera
pratiqué.
Seront
envisagés
successivement : endehors de la grossesse ou au début de celle-ci, les données
anamnestiques
réu-nies au cours d’un conseil
génétique;
pen-dant la grossesse, les
signes d’appel
clini-ques,
échographiques
etbiologiques.
A
partir
delà,
le choix de la méthode deprélèvement
ducaryotype
foetal est discu- té en fonction dusigne d’appel considéré,
de
l’âge
de la grossesse, durisque
de laméthode et de
l’expérience
dechaque équipe.
SIGNES D’APPEL
En dehors de la grossesse
L’établissement d’un conseil
génétique permet
deprévoir
les situations àrisque
d’anomalie
chromosomique;
il en découle-ra l’indication à réaliser un
caryotype
foetalau cours de la grossesse à venir.
L’âge
desgéniteurs
Le
risque
de trisomieaugmente
avecl’âge
maternel en raison d’une fertilisation tar- dive de
l’ovocyte.
Lesstatistiques
établiespar le CEBIOP de 1980 à 1985
(Boué,
1989)
montrent que lerisque
d’anomaliechromosomique qui
se situe dans la popu- lationgénérale
à moins de 0,5% passe à 38 ans à 1,4%, dont 0,77% pour les triso- mies 21; à 40 ans à 2,38% dont 1,32%pour les trisomies 21; à 42 ans à 4,25%
dont 2,69% pour les trisomies 21; à 45 ans et
plus
à 9,11% dont 6,07% pour les triso- mies 21.Au
total,
àpartir
de 38 ans sur un en-semble de 26 704 examens, 2,56% d’ano- malies
chromosomiques
dont 1,57% pour les trisomies 21.Sont ainsi
diagnostiquées :
des anoma-lies de nombre : trisomies 21, 57% des cas; trisomies 18, 16%; trisomies 13,
4%;
47
XXY,
6%; 47XXX,
5%, 47XYY,
2%; 45X,
2%; des anomalies de structure : trans- locationéquilibrées,
7%, anomalies désé-quilibrées,
2%.Il faut remarquer que la
fréquence
desanomalies
chromosomiques diagnosti- quées
au moment de l’amniocentèse estsupérieure
au tauxqui
serait observé à la naissance en raison de la survenue de morts foetales in utero(principalement
encas de trisomie 18, monosomie X et
plus
rarement de trisomie
21 ).
L’âge paternel
ne semble pas avoir d’in- fluence.Antécédents
gynécologiques
et obstétricaux Avortement
à répétition
A
partir
de deux ou troisfausses-couches,
il est nécessaire de réaliser le
caryotype
desgéniteurs qui permettra
de mettre en évidence dans 1,4 à 3,5% des cas uneanomalie de structure
chromosomique,
leplus
souvent une translocationéquilibrée
chez l’un des deux
parents.
Naissance d’un enfant
présentant
une tri-somie 21
Le
risque
de récurrence estfaible,
demoins de 1% et le
diagnostic prénatal
estsurtout
indiqué
pour des raisonspsycholo- giques.
Naissance d’un enfant malformé ou mort foetale in utero
Une
enquête génétique complète
etpré-
cise doit être réalisée pour
dépister
les si-tuations à
risque
de récurrence enparticu-
lier
chromosomiques.
En l’absence d’un
caryotype foetal,
l’indi- cation à la grossesse suivante d’unprélè-
vement pour examen
chromosomique
dé-pendra
ducaryotype
desparents (Rodesch et al, 1986).
Antécédents de
thérapeutiques mutagènes
L’utilisation de
chimiothérapies
associéesou non à la
radiothérapie
dans le cadred’affections comme la maladie de
Hodgkin
a été accusée d’être à
l’origine
de néomu-tations au niveau
génétique
ou chromoso-mique.
Il semble que cerisque
soit actuel- lement trèsdiscuté,
enparticulier lorsque
le traitement est
ancien;
lediagnostic pré-
natal repose sur
l’échographie morphologi-
que, et un
caryotype
foetal n’estindiqué
que
lorsqu’un
traitement maternel oupater-
nel est en cours au moment où débute la grossesse(Grob-Menendez
etMarmor, 1989).
Cas
particulier
de I Xfragile
Le retard mental avec
fragilité
du chromo-some X se rencontre chez 1 garçon sur
1 500. Chez les mères vectrices, le dia-
gnostic
anténatal repose sur l’examen cy-togénétique
des villosités choriales.PENDANT LA GROSSESSE
Signes cliniques
d’alerteIls doivent d’autant
plus
être recherchésqu’il
existe actuellement un concensus limi- tant le nombre deséchographies prati- quées pendant
la grossesse.Les
métrorragies
de début de gros-sesse celle-ci se
poursuivant,
ne sontplus
reconnues comme facteurs de
risque
d’anomalie
chromosomique.
Les anomalies du volume utérin sont des
signes
d’alerte, à condition quel’âge gestationnel
soit connu avecprécision :
soit une
augmentation
de volume en rela-tion avec une grossesse
multiple,
une ma-crosomie ou un
hydramnios;
soit une dimi-nution de volume en relation avec un
oligoamnios
ou un retard de croissance intra-utérin.Ces situations doivent être
analysées
avec soin par une
échographie morpholo- gique
effectuée par unopérateur
entraîné.Anomalies
échographiques
Il n’est pas dans le propos de cet
exposé
d’entrer dans le détail des anomalies écho-
graphiques
traitées dans un autrechapitre.
Dans un souci de
synthèse,
nousrappelle-
rons les données fournies par
l’expérience pilote
dedépistage
des anomalies chromo-somiques
sursignes d’appel rapportée
par Briard(1988)
sur 3 117 examens.La date à
laquelle
est effectué le dia-gnostic
reste tardive : 74,3% des examenssont
pratiqués
à 31 semaines; 16,4% à 21 semaines.La
fréquence
des anomalies chromoso-miques
estglobalement
de 11,3%, maisen fonction de la nature du
signe d’appel,
on note les taux d’anomalies suivants : malformation
échographique,
14,5%; ano-malies de
quantité
duliquide amniotique,
3,70%; retard de croissanceintra-utérin,
5,6%.Et si on
prend
encompte
les associa- tions : retard de croissance intra-utérin +anomalie du
liquide amniotique,
7,2%; re- tard de croissance intra-utérin + malforma- tionéchographique,
28,6.C’est
souligner
la nécessité d’un exa- menéchographique approfondi qui
ne s’ar-rête pas
uniquement
sur une anomalie decroissance foetale ou de
liquide
amnioti- que mais cherche à mettre en évidenceune anomalie
morphologique (Choiset
etGirard-Orgeolet,
1989;Eydoux
et al,1989).
A la suite despublications
de Bena-ceraff et ai
(1987),
la valeur despetits signes
dedépistage
de la trisomie 21(brièveté
dufémur, épaisseur
de lanuque...)
fait actuellementl’objet
d’uneétude
française multicentrique (Boog
etBandaly,
1987;Boog et al, 1989).
Critères
biologiques
Les trois dernières années ont été mar-
quées
par la mise en route de pro- grammes dedépistage
des anomalieschromosomiques
àpartir
de critères biolo-giques.
Leprincipe
de ces méthodes est ledosage
dans le sang maternel de para- mètresd’origine fceto-placentaire
dont lestaux deviennent anormaux en cas d’ano- malies
chromosomiques.
Les
premières
études ontporté
sur l’a-foetoprotéine (AFP) sérique déjà
doséedans le
dépistage
des défauts de ferme-ture du tube neural et dont les taux abais- sés
permettraient
de définir unepopulation
àrisque
de trisomie 21. La difficulté de cette méthode est de définir un seuilqui
permette
de faire le maximum dediagnos-
tics sans
augmenter
defaçon trop impor-
tante le nombre d’amniocentèses pour ca-
ryotype
foetal.D’autres
paramètres
ont été étudiéscomme l’oestriol, la
{3-SP
1glycoprotéine
etsurtout l’hCG
plasmatique qui parait
être actuellement la méthode laplus perfor-
mante.
L’augmentation
du taux d’hCG dans lesérum maternel
permet
selonBogart
et ai(1987)
de sélectionner un groupe où se si- tuent les deux tiers des trisomies 21. Les résultats obtenus par Boué(1989)
vontégalement
dans ce sens.MÉTHODES
DEPRÉLÈVEMENT
Le
caryotype
foetalpeut
être effectué sur unprélèvement
deliquide amniotique,
de villosités choriales ou de sang foetal.L’amniocentèse
Elle reste la méthode la
plus
utilisée danscette indication. Sa
technique
bien connuedoit faire
appel
à uneasepsie rigoureuse
et à un
écho-guidage soigneux
afin d’enminimiser les
risques
et les échecs. Leprélèvement
est habituellement réalisé de 16 à 20 semaines d’aménorrhée. L’amnio- centèse a actuellement tendance à être abandonnée au delà de 25 semaines auprofit
duprélèvement
de sang foetal en rai-son du
long
délai deculture,
3 à 4 se-maines,
voireplus
selon les laboratoires.Le
risque
d’avortementspontané
ou demort in utero est
compris
entre 0,5 et 1 %.Le
prélèvement
de villosités choriales Aupremier
trimestreLa connaissance d’un
caryotype
anormalau
premier
trimestre al’avantage
de per-mettre la réalisation d’une
interruption
degrossesse dans des conditions médicales et
psychologiques beaucoup plus simples qu’à partir
du deuxième trimestre. Que leprélèvement
soit fait à lapince
àbiopsie,
par
aspiration,
par voie transcervicale ou par voieabdominale,
il doit être réalisé à l’aide d’unécho-guidage
dequalité,
avecune
asepsie rigoureuse
et par unopéra-
teur entraîné. Le
pourcentage
d’échecs deprélèvements
est faible variant de 0,6 à2,16%
selon les auteurs et celaquelle
que soit latechnique
utilisée. Le facteur limitant de cette méthode reste encore lerisque d’avortement;
il varie de 2 à 5,5% et ne pa- raît pas nonplus dépendant
de la techni-que
utilisée,
lesprélèvements
transabdo-minaux donnant toutefois les chiffres les
plus
faibles.Rappelons qu’au
terme de 10 0semaines,
lerisque
d’avortementspontané après
uneéchographie
normale montrantun
embryon
vivant et bien sûr en dehorsde tout
prélèvement
est de 2 à 3%. Lepourcentage
descomplications
liées aumode de
prélèvement
neparaît
donc passupérieur
à celui d’une amniocentèse dans des mains bien entraînées.Au deuxième et au troisième trimestres Le
prélèvement
villositairepeut
être effec- tué au cours du deuxième et même du troi- sième trimestre de la grossesse(Nico-
laïdes et
al, 1986;
Szabo etai, 1986a, b;
Holzgreve
etai, 1987;
Saura etal, 1988,
1989; Chieri etAldini, 1989).
Latechnique
utilisée est
l’aspiration
à laseringue
de 20mi
après
introduction d’uneaiguille
de 20gauges
(16
gaugesaprès
20semaines)
de9 cm de
longueur
à mi-distance entre laplaque
basale et laplaque
choriale. Serin- gue etaiguille ayant
été rincées àl’hépa- rine,
il faut combiner un mouvement de ro-tation et de va-et-vient de
l’aiguille
enmaintenant une
aspiration
continue avec laseringue.
Le matériel villositaireaspiré
est d’environ 5 mg etpermet
habituellement d’obtenir 15mitoses, qui
sont étudiées parla méthode
cytogénétique
directe de Simo-ni
et al (1983)
avec obtention d’un résultat dans les 48 h. Le taux d’échec varie selon les auteurs de 2 à 9% pour leprélèvement
et de 5% pour
l’interprétation, principale-
ment au-delà de 35 semaines. La
simplici-
té de cette méthode devrait
permettre
son extension dans l’étude descaryotypes
foetaux sursignes d’appel.
Cordocentèse
Le
prélèvement
de sang foetal àl’aiguille
sous
guidage échographique peut
être réa-lisé de la
dix-septième
semainejusqu’au
terme de la grossesse. Cette
technique
à la foissimple
et délicate nécessite unéchographe
de bonnequalité
et une bonnecoordination entre
l’écho-guideur
et lepré-
leveur.
La
ponction
est réalisée à l’aide d’uneaiguille
de 20 gauges de 9 cm delongueur
reliée à une
seringue héparinée.
L’installa- tion de lapatiente requiert
uneasepsie
chi-rurgicale :
désinfection de la peau,gants
etchamps stériles, emballage
de la sonded’échographie. Après
anesthésielocale, l’aiguille
est enfoncée sous contrôle écho-graphique
continujusqu’au
site choisi surle cordon : insertion
placentaire
ou abdo-minale ou
portion libre;
la traversée dupla-
centa est nécessaire
lorsque
sonimplanta-
tion est antérieure. La
pureté
duprélèvement
doit être vérifiée aussitôt en le comparant avec le sang de la mère(me-
sure du volume
globulaire
moyen, étude del’antigène l,i
et test deKleihauer).
Lesrésultats du
caryotype
sont obtenus dansun délai de 72 h. Le taux d’échec du
prelè-
vement est évalué à 3%. Les
risques
demort foetale in utero ou d’avortement spon- tané sont estimés à environ 1%; toutefois
en cas de souffrance fcetale
chronique,
dans des indications comme le retard de croissance
intra-utérin,
les anomalies de li-quide amniotique, l’anasarque
ou les mal-formations
foetales,
cerisque passerait
àprès
de 10%.STRATÉGIE
DU DIAGNOSTICANTÉNATAL
DES ANOMALIES CHROMOSOMIQUESAméliorer la rentabilité du
diagnostic
an-ténatal sans
augmenter
defaçon trop importante
le nombre d’examens effec- tués passe par la meilleure définition despopulations
àrisque
d’anomalie chro-mosomique.
C’est àpartir
des critèresanamnestiques, cliniques, échographiques
et
biologiques
que pourra s’établir en colla- boration étroite avec lecytogénéticien
unestratégie
dedépistage. Ainsi,
pour la triso- mie 21, onpourrait
proposer entre 16 et 18 semaines un ou desdosages
biochimi-ques
(hCG, AFP, oestriol...). Si
la femmeentre dans la
population
définie àrisque
d’anomalie
chromosomique,
on lui pro- pose uncaryotype
foetal. Al’opposé,
même si elle a
dépassé
38 ans, on pour- rait s’en abstenir sous réserve d’un exa- menéchographique
strictement normal.En ce
qui
concerne le choix du mode deprélèvement foetal,
ildépend
del’impor-
tance du
risque
d’anomalie chromosomi- que, de la date àlaquelle peut
être faitl’examen,
mais aussi del’expérience
propre de
chaque équipe
tantclinique
quecytogénétique.
On
pourrait
proposer :1 )
en cas de ris-que élevé
prévisible
avant la grossesse(anomalie
de structure, Xfragile...) : prélè-
vement villositaire entre 9 et 11 semaines
qui apparaît
la méthode laplus adaptée
par sa
précocité
et sarapidité,
à condition que lediagnostic cytogénétique
soit réali- sable;2)
en cas derisque
faible(âge
ma-ternel, population
àrisque
définie par lesdosages biologiques
effectués à 16 se-maines) :
amniocentèse à 17 semainesqui
reste la méthode laplus
utilisée en rai-son de sa
simplicité
et de la rareté de sescomplications; prélèvement
villositaire au 1 ertrimestre pour les indicationsd’âge
ma-ternel, plus
discuté en raison durisque
d’avortement
légèrement
accru(intérêt
cer-tain en cas d’utérus
cicatriciel); prélève-
ment villositaire au 2e trimestre en cas
d’anomalies des
dosages biologiques; 3)
en cas de
risque
élevéapparaissant
encours de grossesse
(anomalie échographi-
que du 2evoire du 3e
trimestre):
leprélève-
ment de sang foetal est certainement la méthode la
plus adaptée
par sarapidité
etsa fiabilité mais sa
technique
délicate le fait réserver encore à unpetit
nombred’opérateurs expérimentés;
l’amniocentèsea l’inconvénient de donner des résultats
trop
tardifs et aléatoires àpartir
du 3e tri- mestre; leprélèvement
villositaire tardif est une méthodequi
devrait sedévelopper,
car bénéficiant d’une
simplicité
de réalisa- tion et d’unerapidité
de lecture.RÉFÉRENCES
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