J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
S
OPHIE
D
ION
Un théorème de transcendance en caractéristique finie
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
15, n
o1 (2003),
p. 57-82
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2003__15_1_57_0>
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Un théorème de transcendance
en
caractéristique
finie
par SOPHIE DION
RÉSUMÉ. Soit p un nombre
premier
et q =pr,
où r ~N
estnon nul. On considère le
corps k
=Fq (T),
dont on notek
uneclôture
algébrique.
On
peut associer à tout module de Drinfeld de rang2,
défini surk,
un invariant modulairej,
ainsi que des fonctions modulaires. On s’intéresse à l’une d’entreelles,
notée $$0394. On montre enparticulier,
que
si
|t|
q -1/q-1
alors l’un aumoins des deux
nombres j(t)
et $$0394(t)
est transcendant sur k.ABSTRACT. Let p be a
prime
number,
and q =pr,
with r ~ N{0}.
Let k =Fq (T),
andk
be itsalgebraic
closure. We canassociate to any Drinfeld module of rank
2,
a modular invariantj,
and also modular functions. We areinteresting
in one ofthem,
denoted 0394. In
particular,
we show thatif
|t|
q- 1/q-1
then at leastone of the two
numbers j(t)
and0394(t)
is transcendental over k.1.
Objectifs
et notations1.1. Présentation du
problème
Dans les cas
complexes
etp-adiques,
lesStéphanois
[BS]
ont obtenu un-résultat
de transcendance concernant l’invariant modulaire J attaché auxcourbes
elliptiques,
et ont ainsirépondu
à laconjecture
de Mahler-Manin.Proposition
1([BS]).
(resp.
estalgébrique
surQ,
etvérifie
0Iql
1(resp.
0Iqlp
1),
alorsJ(q)
est transcendant.On se donne p un nombre
premier
et q -pr,
où r e N est non nul. Ondésigne
par A =Fq [T]
l’anneau despolynômes
à une indéterminée àcoef-ficients dans le corps fini
1Fq ,
par k
=IFq (T )
son corps des fractions et par soncomplété
pour la valuation1/T-adique v = - deg .
Cette valuation se
prolonge
de manièreunique
à et à une clôturealgébrique
On note enfin Cle complété
dekoo,
surlequel
seprolonge
encore la valuation
précédente,
et k la clôturealgébrique
de k dans C.Dans ce
contexte,
les courbeselliptiques
ont unanalogue :
les modules deDrinfeld de rang
2,
auxquels
on associeégalement
un invariant modulairej.
C’est dans ce cadre que M.Ably,
L. Denis et F. Recher ont montrél’analogue
suivant de laproposition
1(voir
[ADR]).
Proposition
2([ADR]).
que 0Itl
alors l’unau moins des deux nombres t
et j(t)
est transcendant sur k.Pour
chaque
q dansC,
tel que 0Iql
1,
Y. Nesterenko([Nl]
ou[N2])
a obtenu
l’indépendance
algébrique
surQ,
de trois au moins des nombresq, E(q), E~ (q), E6 (q), où
E4
etE6
sont les séries d’Eisenstein depoids 4
et6,
et où E est la fausse série d’Eisenstein depoids
2. Un corollaireremarquable
est
l’indépendance
algébrique
des deux nombres 7r et e’~°. Dans le cadre de lacaractéristique finie,
onpeut
espérer
le résultat similaire suivant.Conjecture
1. que0 iti
q-1/(q-1),
alors trois au moinsdes
quatre
nombrest,
E(t),
g(t)
etA(t)
sontalgébriquement indépendants
sur
k,
où E est
l’analogue
de la fausse séried’Eisenstein,
et F
et A sont des formesmodulaires définies par E.U. Gekeler dans
[Ge5],
et dont on redonnera lesdéfinitions dans la suite.
Ici,
on obtient laréponse
partielle
suivante.Théorème. que 0
Itl
alors l’un au moins desdeux nombres
A(t) et j(t)
est transcendant sur k.Le lemme de zéros de Y. Nesterenko ne
s’adapte
pas ici. Les formesmodu-laires
classiques
vérifient certaineséquations différentielles ;
Y. Nesterenkoles utilise pour créer un
opérateur
de dérivation parlequel
il cherche lesidéaux stables de
C[X1,
X2, X3,
X4] .
Ici,
il existe aussi deséquations
diffé-rentielles vérifiées par les formes modulaires
(voir
[Ge5]),
qui
fournissent unopérateur
surC[Xl, X2,
X3,
X4].
Cependant,
il sembleinespéré
d’obtenirdes informations suffisamment restrictives sur les idéaux stables par cet
opérateur,
ceci à cause de lacaractéristique
p. Une alternative seraitéven-tuellement de construire un
opérateur
surX2, X3,
X4],
en utilisant parexemple
les dérivéesdivisées,
ou encore l’action del’application z
~ az sur les formes modulaires. La difficulté est alors non seulement de trouverun
opérateur
D cohérent - c’est-à-dire tel que pour toutpolynôme
P deC[Xi,X2,X3,X4],
D (P(t, E(t), g(t), Ll(t»)
soit encore unpolynôme
DPcalculé en les fonctions
t,
E(t), g{t),
A (t) -
mais aussi d’obtenir suffisammentd’informations concernant les idéaux stables par cet
opérateur.
Une autreapproche
serait de ne pas faireappel
au lemme de zéroset,
comme le faitP.
Philippon
(voir
[P]),
d’utiliser une mesured’indépendance algébrique.
en
effet,
lepolynôme
construit à l’aide deséquations
différentielles vérifiéespar les séries
d’Eisenstein,
peut
dans ce cas êtreidentiquement
nul.On commence par donner
quelques définitions,
et par faire le lien entrece résultat et les travaux d’Alain
Thiery
[T].
Soit L un sous-corps de C.Par module de Drinfeld de rang d défini sur
L,
on entend la donnée d’unhomomorphisme injectif
d’anneaux T vérifiantoù 0
désigne
l’endomorphisme
Frobenius relatif à q sur le groupe additifGa ,
l’algèbre
de Ore surL,
et où les ai sont dans L avec 0. Pourun tel
objet,
on saitqu’il
existe uneunique
fonction ey, diteexponentielle
associée à
T,
vérifiantLe noyau de cette
exponentielle
est un A-module libre de rangd,
c’est leréseau des
périodes
noté A.Réciproquement,
pour un A-module libre Ade rang d
donné,
il existe ununique
module de Drinfeld de rangd,
dontle réseau des
périodes
est exactement A. On a deplus
ledéveloppement
suivant donné par la dérivée
logarithmique
de e~ .On
appelle
isogénie
entre deux modules de Drinfeld T etT’,
touthomo-morphisme algébrique f
non nul de~a
vérifiantSi
f
estinversible,
c’est-à-dire si c’est unehomothétie,
on dira que ’Y‘ et T’sont
isomorphes.
Parexemple,
les modules de Drinfeld de rang 1 sont tousisomorphes
au module de Carlitz défini parl’égalité
Sa fonction
exponentielle
associée est donnée paroù les
Dh
sont définis ainsi :On
rappelle qu’il
existe un élément 7r Etranscendant,
tel que si l’onnote if =
(T -
note
On
peut
maintenant énoncer brièvement les résultats de A.Thiery.
1.2.
Indépendance algébrique
despériodes
etquasi-périodes
Pour faciliter la lecture de ce
paragraphe,
onrappelle
le célèbre théorèmede G. V.
Chudnovsky
(voir
[Ch]).
Proposition
3([Ch]).
Soit p
la,fonction elliptique
de Weierstrassd’inva-riants 92,93
algébrzques et ( la fonction
de Weierstrass associée à p. On sedonne une
période À de p
et w unpoint de p qui
ne soit pas unpôle,
telsque À soient linéairement
indépendants
surQ. Alors,
les deux nombressont
algébriquement
indépendants
surQ.
,Une
conséquence
directe est que le nombrew/7r
est transcendant surQ.
Onverra, dans une dernière
partie,
l’analogue
de ce résultat pour les modulesde Drinfeld.
On considère ici un module de Drinfeld ’Y‘ de rang
2,
défini sur uneextension finie L de l~. On note
AT
son réseau despériodes.
Une bidérivationassociée à
’Y’,
est uneapplication
JFq-linéaire 17:
A - O 7qui
vérifieles
égalités
D’après
[Ge6],
il existe uneunique
fonction entièreF,7
E telleque l’on ait
Avec ces
notations,
enprenant
L =k,
le résultat obtenu par A.Thiery
[T]
est le suivant.
Proposition
4([T]).
Soient À et w des éléments non nuls deAT
pourlesquels
F,7(w)
TW
est non nul. Alors les deux nombres1B
sont
algébriquement indépendants
sur k.On
rappelle
encore que, si T est de la forme -f-gxq -
X q2 ,
(voir
[Ge7])
où
(~1,~2)
désigne
une base du réseauAT ,
etoù 77 :
T ~ qT = .~’.Ainsi,
on a
- - - 1 - ,
- - _ "1 , _ . -"1 ,
1
On fixe maintenant t E
C,
tel que ~)q- q-l.
tel quet =
t(z).
On considère le module de DrinfeldT(z)
de réseau despériodes
A EB zA :
On
note j(z)
=g(z)q+1 /A(z)
son invariantmodulaire,
et on suppose quej(z)1/(q+1)
est dans k. Soit p E C pourlequel
on aJ.Lq2-1
= 2013
alors lemodule de Drinfeld ’r’ associé au vérifie
u u
Puisque
(J1.Q-lg(z))Q+l = -j(z),
alors T est défini surk,
et donc lapériode
n’est
pasalgébrique
surk,
ainsi on ap,
Finalement,
le résultat de A.Thiery
a laconséquence
suivante.Cependant,
il semble que l’onpuisse reprendre
sa démonstration ensubsti-tuant à l’extension L de
k,
le corps L’ engendré sur L par les coefficients dumodule de Drinfeld ’Y’ et de la bidérivation 1]. On obtiendrait alors le même
résultat pour les modules de Drinfeld définis sur I~. Cela entrainerait
claire-ment le théorème
prouvé
ici. La démonstration estmalgré
toutdifférente;
ici on a recours aux corps de fonctions
modulaires,
tandis que A.Thiery
fait essentiellement
appel
aux fonctionsexponentielles
et à leurséquations
fonctionnelles.
On commence par donner
quelques
définitions et remarques sur les formesmodulaires, puis
sur les fonctions modulaires de niveausupérieur.
Pour une étudeplus approfondie,
le lecteur pourra se référer à[Gel]
ou à[Ge3].
Le but du
paragraphe
2 est essentiellement deplacer
les deux fonctionsz
e j(az)
et z eA (az)
dans une même extension finie dek(j, 0),
dont onmaîtrise le
degré
surk(j, A)
quand
aparcourt
A. Auparagraphe
suivant,
on construit un nouveaupolynôme
modulaire4ba (X, Y)
dont onmajore
la hauteur. Pour
cela,
on suit enpartie
la démarche de L. C. Hsiaqui
donne dans
[H]
une estimation exacte de la hauteur dupolynôme
modulaireclassique.
La hauteur desnombres j(az)
est obtenue à l’aide de hauteursdifférentielles dans
[ADR],
mais la méthode utilisée ne donne aucun résultatpour les nombres
2i(az) .
C’est donc cepolynôme
modulaire~’)
qui
fournira la
majoration
de la hauteur des nombresA(az).
Enfin,
la dernièrepartie
est consacrée à la preuve du théorème annoncé. On yapplique
unlemme de Liouville aux
nombres j {az) et A(az)
pour des éléments a deA,
convenablement choisis.
2. Fonctions modulaires
On définit le
demi-plan
supérieur n
parPour z E
C,
on note = inf sapartie imaginaire
etIzlA =
xinf Iz - ale
Alors,
un élément de C est dans0,
si et seulement si sapartie
aEA
imaginaire
est non nulle. Soit c >0,
on définit l’ensemble suivantDans la
suite,
on considère des modules de Drinfeld de rang 2 définis sur-
k:
On remarque que la
quantité j T)
= nedépend
que de la classed’isomorphisme
de T. Onl’appelle
invariant modulaire de T. Le groupeagit
sur ledemi-plan
supérieur n
par:On associe à T son réseau des
périodes
A = que l’on normaliseen
A EB
Az. Alors deux éléments z et z’ définissent des modules de Drinfeldisomorphes
si et seulement si ils sontconjugués
par l’action de r =GL2 {A) .
On obtient ainsi une
bijection
entre C et lequotient
fournie parl’invariant modulaire
j.
2.1. Formes modulaires
Soit 1 un entier et
f : n
-1- C une fonctionholomorphe
vérifiantEn
particulier,
on aAinsi, f
peut
être considérée comme une fonction définie surA SI
Or,
1d’après
E. U. Gekeler(voir
[Ge5]),
pour tout c >1,
z ~t(z)
définit unisomorphisme
deA "ne
sur une bouleépointée
Par
conséquent,
il existe une fonctionf *
telle que l’on aitOn dira que
f
est unef orme
modulaire depoids
1 sif *
admet undévelop-pement
en série entière autour de 0.Exemple.
Achaque z
EQ,
on associe le module de DrinfeldT(z)
associéau réseau
A 0
Az,
et donc des nombresg(z)
et~(z).
On définit ainsi desformes modulaires de
poids respectifs q - 1
etq2 -
1,
qui
sont donc aussi des fonctions en la variable t.Dans la
suite,
on omettra lesastérisques, ainsi g
et Adésigneront
aussi bien des fonctions en z que des fonctions en la variable t. On notera encore2i =
et 9 =
de sorte que lesfonctions y
et A ont desdéveloppements
en t à coefficients dans A. Eneffet,
comme E. U. Gekelerdans
[Ge5],
on noteBo
l’ensemble des sériesIl est clair que
B~
est stable pourl’addition,
lamultiplication
et que sif
= 1+... est dansBo,
alors il en est de même pourl~ f .
Il est vu dans[Ge5]
que la fonction
A/3
=7f1_q2 Als
appartient
àBo.
On détermine facilementle
premier
terme dudéveloppement
de A = -8 + ..- et on en déduitque
s /A
est un élément deBo.
Deplus,
lafonction g
= = 1 + ... estelle aussi dans
Bo
et doncs. j
EBo.
Ainsi,
on a les deuxdéveloppements
suivants
Enfin,
comme dans toute démonstration detranscendance,
on doit s’assurerde
l’indépendance algébrique
de ces fonctions. On la montre facilementen utilisant leurs
propriétés
modulaires. Onpeut
donc énoncer le lemme suivant.Lemme 1.
Les fonctions A et j
sontalgébriquement indépendantes
sur C.2.2. Fonctions modulaires de niveau a
Pour a dans A w
{01,
on introduit maintenant une famille defonctions,
dites
fonctions
modulaires de niveau a, contenant les formes modulaires que l’on vient de définir. Ils’agit
de fonctionsqui
sont modulaires pour uncertain sous-groupe
Fa de
r. Dans le casclassique,
elles sont parexemples
étudiées dans
[L]
(Chapitre 6).
Dans notrecadre,
E. U. Gekeler les introduitdans
[Gel]
ou dans[Ge3]
(Chapitre VII).
On noteSoit a E A unitaire et
ra le
sous-groupe de r =GL2 (A)
suivantCe groupe est
appelé
sous-groupe de congruence de niveau a de r.Soit
f :
Ç2 - C une fonctionméromorphe
et stable parra.
Enparticulier,
pour tout élément z de
C,
elle vérifief (z
+a)
=f (z) .
Puisque
pour toutc >
1,
z -t(z)
définit unisomorphisme
de sur une bouleépointée
101,
alors pour tout c >1,
l’application
définit un
isomorphisme
duquotient a.A",nc
sur Commeprécé-demment,
onpeut
trouver une fonctionf *
telle quef*(t1/a)
=f (z).
Sif*
possède
undéveloppement
en série de Laurent en0,
et s’il en est de mêmepour les
( f
o -y) *
où 1parcourt
r,
on dira quef
est une fonction modulairede niveau a sur ~2.
On donne
quelques exemples
intervenant ultérieurement. Le suivant estclassique,
sa preuve se déroule très naturellement àl’image
de celle donnéedans
[L]
dans le cadre de lacaractéristique
nulle.Lemme 2. Soit a E
M2 (A)
de déterminant a.Alors, j
o a est unefonction
modulaire de niveau a.
Soit a G A. Comme dans le cas
classique,
le groupe r =GL2 (A)
agit
par
-On a le
système
dereprésentants
pour l’action àgauche
suivant,
que l’onnote
~~ (r),
On notera son cardinal. S.
Bae,
enappendice
de[Ba],
démontrel’égalité
suivanteoù le
produit
estpris
sur tous les b E Airréductibles,
unitaires et divisanta. On a alors la
majoration
suivante(voir
lemme 7 de[ADR])
où C est une constante ne
dépendant
que deOn définit maintenant la fonction
ha
pourAvec ces
notations,
on a le lemme suivant.Lemme 3. Soit a E
11â(r).
Alors,
ha
est unefonction
modulaire deniveau a.
Preuve. Soit
[3
= I + a.M era
et~3’
=a(3o.-1.
On écritDe
l’égalité
aq = ,1 a., on tire les relationsndo
=n’ao
etdop
=n’bo
+p’do.
Comme A est une forme modulaire depoids
(q2 -
1),
@ on obtientsans difficulté
l’égalité
ha
o/3
=ha.
Les autrespropriétés
concernant lesdéveloppements
en deha
et des fonctions pour T dansr,
découlent facilement dudéveloppement
en t de la fonction A. On a doncbien que
ha
est une fonction modulaire pourra.
C7On définit maintenant une famille de fonctions modulaires de niveau
a,
qui
sont lesanalogues
des fonctions de Weberclassiques .
On a vuprécédemment,
qu’à chaque z
deÇ2,
onpeut
associer un module defonctions
f u
définies surQ,
parPour r et s dans A non divisibles par a, on note
u~z,
r,s)
définit les fonctions suivantes.
et on
On a alors les
propriétés
élémentaires suivantes(c.f.
[Ge3]
chapitre
VII).
Lemme 4
([Ge3]).
2- Les
fonctions
f(r,s)
sont modulaires
de niveau a,2.3.
Corps
de fonctions modulaires de niveau aL’objectif
de ceparagraphe
est deplacer
les deux fonctionsdans une extension finie de
k(A, j)
dont on maîtrise ledegré
en fonctionde a. On sait
déjà
que lafonction j
o a est racine dupolynôme
modulaireclassique
(voir
parexemple
[Ba])
défini parAinsi,
lafonction j
o a estalgébrique
dedegré
inférieur sur1~ { j ) .
Onpose
Dans la
suite,
on montre que la fonctionho.a
- a q2_1
/),. 0 a est
un élémentil
de
k(j, j
oa) .
Pourcela,
on utilise les résultats de E. U. Gekeler sur lescorps de fonctions modulaires.
On note
Fa(C)
le corps des fonctions modulaires de niveau a définies surC. On sait
classiquement
queF1 C)
=G { j ) .
Le groupe r =agit
surFa (C)
parcomposition f
-7f
Ainsi, d’après
le lemme4,
ilagit
sur lesfonctions de Weber par ---~ On définit
Puisque
ha
et Zagissent
trivialement sur onpeut
définir une actioncomme dans le cas
classique
laproposition
suivante(proposition
3.4.1 de[Gel]).
Proposition
5[Gel].
Le corpsFa(C)
est le corpsengendré
sur C par lesfonctions j
et où r, s E A , a.A. Deplus,
l’extensionest
galoisienne
et son groupe de Galois estOn considère le groupe de congruence suivant
D’après
les travaux de E. U. Gekeler(voir
[Ge2]),
le corps des fonctionsmodulaires pour
ro (a)
et définies sur C est le sous-corpsC ( j, j o a)
deFa (C) .
Avec ces
résultats,
onpeut
démontrer laproposition suivante, qui
répond
à la
question
posée
en début deparagraphe.
Proposition
6. Le corps defonctions
La
=k(A, j, j oa)
est une extensionfinies
de dedegré inférieure
à et l’ona j
o a efa
-Preuve. Tout
d’abord,
il est facile de voir que la fonctionhaa
est modulaire pour le groupero (a).
Parsuite,
elle se trouve dans le corpsC( j, j o a).
Ainsi,
il existe despolynômes
P(X, Y)
etQ(X,
Y)
deC[X, Yj,
pourlesquels
on aEnsuite, puisque
l’on aInégalité
(14),
la fonctionhaa
= aq2-1.Ó. 0 a
a unA
développement
de Laurent en t à coefficients dans k.Or,
il en est de mêmepour les
fonctions j
et j
o a. Parconséquent,
l’égalité
est
équivalente
à unsystème
linéaire(de
rangfini)
à coefficients dans 1~ etdont les inconnues sont les coefficients des
polynômes
P(X, Y)
etQ(X,
Y).
On sait que ce
système
a une solution non nulle à coordonnées dansC,
nécessairement il a en au moins une non nulle à coordonnées dans k. Par
suite,
onpeut
choisir les deuxpolynômes
P(X, Y)
etQ(X,
Y)
dansk [X, Y~.
Ainsi,
la fonctionh,,,,.
est bien un élément du corpsk ( j, j o a),
cequi
achève3.
Étude
d’unpolynôme
modulaireSoit ~ E une extension finie de
degré
D. Onrappelle
la notion dehauteur
projective
d’unélément /3 =
({3o, ... , (3m)
deoù
ME
désigne
l’ensemble de toutes lesplaces
de E etdw
ledegré
résiduelsur
lF9
en laplace
w normalisée par w(E) = Z U{+oo~.
Sif (Xl, ... ,
~
AAXA
Ek~Xl, ... ,
XI],
alors onappelle
hauteur dupolynôme f
On définit encore la mesure de Mahler de
par
La hauteur d’un
polynôme
à coefficients dans A est aussi sa mesure deMahler et le maximum des
degrés
de ses coefficients.Ainsi,
sialors on a les
égalités
suivantes.Dans cette
partie,
on construit unpolynôme
pour tout a deA,
dont on
majore
la hauteur. L’intérêt de cepolynôme
estqu’il
est annulépar le
couple
Ceci
permettra
dans leparagraphe
4,
d’obtenir unemajoration
de lahau-teur du nombre
A(ta)
supposé algébrique
sur le corps k.Soient a1, ... , les éléments de l’ensemble
A§ (r)
défini en(18).
Onconsidère le
polynôme
suivantoù les fonctions
hat
sont définies en(21).
On va montrer que c’est unpolynôme modulaire,
c’est-à-dire que ses coefficients sont despolynômes
en la fonction
j.
Dans la suite lesUi
désigneront
les coefficients de cepolynôme :
3.1.
Développement
en deUi
Dans ce
paragraphe,
on démontre laproposition
suivante.Proposition
7. Il existe des éléments deA [e(7f/a)] ,
tels que l’on aitPreuve. Les fonctions
ha
n’ont pas nécessairement dedéveloppement
en tmais elles en ont un en On étudie ces
développements.
On a vu d’unepart,
que lafonction -
appartient
àBo .
D’autrepart,
on aa
Ainsi, J
a undéveloppement
en série entière en à coefficients dans A.A
Soit a = a°
:]
un élément de0 r
alors on a ledéveloppement qui
0
a )
PPsuit.
où
Pj,ao E A[X].
Ainsi,
il est clair queA(a(z»
a undéveloppement
endu
développement
suivant.où les
rj (a)
sont dans A.Finalement,
vu sa définition(21),
la fonctionha
a undéveloppement
ensérie de Laurent du
type
où les
Qi(a)
sont dans A[e(7f la)] .
Comme~(a),
laproposition
7 en découle facilement. 03.2.
Propriétés
modulaires dupolynôme ~a
Dans ce
paragraphe,
on démontre que les coefficientsUi
dea(X) (voir
(29))
sont despolynômes en j
dont onmajore
ledegré.
Plusprécisément,
on obtient la
proposition
suivante.Proposition
8. Soit a E Aurcitaire,
alors il existe~a (X,
Y)
EA[X, Y]
de
degré
en Yinférieur
à0(a)
tel que l’on aitPreuve. Avant de commencer la preuve, on donne
quelques
remarquescon-cernant l’action de r sur les fonctions
hai .
Le théorème 1.1 de S. Bae[Ba],
dit que
agit
transitivement à droite sur les classes àgauches,
ainsion a
va E
~~ (r‘), ‘d-y
EGL2 (A),
3a’ E~~(r),
3-r’
EGL2 (A)
tels que =’"’(’a’.
Une
conséquence directe,
en est le lemme suivant.Lemme 5. Le groupe r
permute
transitivement lesfonctions
haie
On
poursuit
la preuve de laproposition
8. D’unepart,
puisque
les coef-ficients de4la
sont des fonctionssymétriques
en les il en résultequ’ils
sont stables par l’action de
GL2(A).
D’autrepart,
d’après
laproposition
7,
les coefficients
UZ
de4Ya
ont undéveloppement
de Laurent entl/a;
commeils sont
modulaires,
cesdéveloppements
sont en fait en la variable t.z ~ gz, donc aussi
par t
~--3lit.
Ainsi,
lesUi
ont undéveloppement
ensérie de Laurent en la variable s =
tq-1 .
Enoutre,
ils sont de la forme : -.où les sont a
priori
dansA [e (7r/o)].
D’après
[Ca],
Aut(k (e (7r/~) ? k))
est
composé d’automorphismes
ar définis par ar(e
= e(r7f/a) ,
oùr E A est
premier
avec a.Or,
les fonctionsha;
sontpermutées
par cesautomorphismes,
donc les coefficients de sont stables par l’action deAut(k(e(7r/a),k)).
Ainsi,
ils sont dansA((s)).
Deplus, puisque
les seules fonctions modulairesqui
sontholomorphes
sur S2 et à l’infini sont lesconstantes,
comme dans[L] (chapitre 5)
on a le lemme suivant.Lemme 6. Soit
f
unefonction
modulairequi
estholomorphes
sur 52. Onsuppose que
f
a undéveloppement
de laforme
alors
f
est unpolynôme en j
dedegré
M et dont lescoefficients
sont dans le A-moduleengendré
par les ci.On en conclut que
chaque
Ui
est unpolynôme en j
dedegré
inférieur ouégal
à(a),
et à coefficients dansA,
d’où laproposition
annoncée. 0 3.3.Majoration
de la hauteur dupolynôme
modulaireDans ce
paragraphe,
on donne unemajoration
de la hauteur dupolynôme
Y).
L. C. Hsia dans[H]
obtient une estimation exacte de celle dupolynôme
modulaireclassique. Ici,
on suit un parcourssimilaire,
et onobtient une
majoration
du même ordre. On noterapour zEn
tel queIzli
> 1 :On commence par
majorer
la hauteur despolynômes
pour certainsy. On aura
besoin,
pourcela,
d’exprimer deg
A(z)
en fonction deIzli.
Proposition
9. Soit zEn tel queIzli
=qn-é
>1,
où n E N et 0 ~1,
alors ona t’égatité
Preuve. On
rappelle
tout d’abord le lemme suivant démontré par M. L.Brown
([B,
lemme2.6.1~)
etqui
estime la valeur absolue det(z)
en fonctionLemme 7
([B]).
Soit z E Ç2satisfaisant
Izl
= =qm-e,
où m E Z et0 ~ 1. Si on pose n =
m},
alorsEn
particulier,
si n = 0 alorsOn
rappelle
que C est le module de Carlitz(voir (4)),
ainsi pour a E A on .a :On définit par le
polynôme réciproque
deCa- Ainsi,
sia est
unitaire,
on aSoient - 1 et tEe tel que
t
i
qe-qql,
alors on a lesmajorations
Ainsi,
alorsOn
rappelle
la formule duproduit
obtenue par E. U. Gekeler dans[Ge4] :
où
A+
désigne
le sous-ensemble de A formé des éléments unitaires. Soit z E C telqu’il
existe pourlequel
on aIzi
=IzlA =
>q-1.
Le lemme 7 donne lesmajorations
et
d’après
(32),
on a lamajoration
Enreportant
dans la formule duproduit,
on obtientl’égalité
suivanteOn termine alors la preuve de la
proposition
9.Puisque
>1,
onpeut
trouver u E
A,
vérifiant leségalités
= =1 z - u 1.
Onpose z’
=z - u,
ainsi = =
qn-g
donc on aOr, puisque A
est une formemodulaire,
A(z)
=0(z’)
et on a leségalités
d’où la
proposition.
0On
peut
maintenant donner unemajoration
de la hauteur despolynômes
pour certains y.
Proposition
10. Soit z E n tel que Izi = =ql-’
où 0 e1,
ety = j (z~ . Alors on a
Preuve. Avec ces
notations,
on aon a
l’égalité
et donc
On est ainsi amené à
majorer
deg(ha(z)),
et donc aussi poura
parcourant
A* (r).
On se donne (On
distinguera
deux cas.Premier cas : Si >
1,
c’est-à-direQ,
alorsd’après
laproposition
9 on adeg 2i(a(z)) =
0. On obtient lesFinalement on a montré
l’inégalité
Second cas : Si
1,
c’est-à-direIdol 2:
Q,
onreprend
lacons-truction par L. C. Hsia
[H]
d’un élément 7 deSL2(A)
tel que > 1.Cette construction utilise les suites de
Farey,
que l’on ne détaillera pas ici.On pose N =
~deg do - 1/2 deg (az)].
D’après
laproposition
3.4 de[H],
ilexiste u et v dans A tels que
(u, v)
= 1 etdeg
v,deg v
N,
avec :Le théorème de Bezout donne l’existence de deux éléments r et s de
A,
r 1
pour
lesquels
la matrice est dansSL2(A).
Alors :En
effet,
on aEn
distinguant
deux cas, L. C. Hsia obtient dans[H]
les relations suivantes.Lemme 8
([H]).
On aDans tous les cas, on obtient la
majoration
En
reportant
dans(34),
on obtient facilement laproposition.
IlOn utilise
maintenant,
comme L. C.Hsia,
une méthoded’interpolation
pour obtenir la
majoration
suivante de la hauteur dupolynôme
4b,".
Proposition
11. R existe une constantes co > 0 telle que pour tout a E Aon ait
On
utilisera,
pour montrer cetteproposition
le résultatqui
suit([H],
lemme5.1).
Lemme 9
([H]).
Soient 0AI
À2
deux nombrespositifs
du groupe des valuations de C. SoitP(X)
EC[X]
dedegré
D,
il existe une constante r, > 0ne
dépendant
que deÀ1
et deA2
telle que l’on aOn
applique
ce lemme aux coefficients dequi
sont despolynômes
On sait que pour tout z dans S2 tel que
~z~
== q’-e
où 0 e 1 on aOn fixe é1 et E2 réels vérifiant les
inégalités
0 ~1 E2 1 et on poseAi
=qq(q-(q-l)ë2)
La fonctionmodulaire j
four-nit une
bijection
entre etC,
ainsi pour tout y dans C tel que~1
Iyl
A2,
ilexiste 17
E[2,
vérifiant y= j(i7)
et1r¡1
=1r¡li
=ql-ë
avecIl E E2.
Donc,
on aComme les
Ui
sont despolynômes
dedegrés
inférieursâ ~ (a) ,
le lemme 9donne de
plus
lamajoration
Les
majorations
(38)
et(39)
donnent alors clairement laproposition. D
4. Démonstration du théorème
4.1. Construction d’une fonction auxiliaire
On
construit,
pour tout entier naturelN,
une fonctionFN(t) =
PN(Ll(t), j(t)),
vérifiantoù les entiers
Li
seront déterminés ultérieurement en fonction de N. Si onécrit
PN
sous la formePN
alors on a lesdéveloppements
ioù les coefficients
8nl
et rn2 sont introduits en(12)
et(13).
On est donc amené à trouver des solutions dans A dusystème
linéaire suivant.Pour
cela,
on utilise le lemme deSiegel
suivant(voir
parexemple
~ADR~).
Lemme 10.
Soient,
pour 1 i m et1 j
n, des éléments ai,j de A. On noteMo
unmajorant
de leursdegrés.
Si rrt n, alors il existexi, ... , xn dans A non tous nuls tels que l’on ait
Il existe donc des solutions au
système
(S)
dès que N +L2
L =LlL2-De
plus,
lesmajorations
données en(12)
et en(13)
sur les coefficientsdes
développements
des fonctions àet j,
impliquent
que lesdegrés
descoefficients de ce
système
ne sont pasplus
grands
que N +L2.
Le lemmede
Siegel
permet
donc de choisir dont la hauteur vérifie lamajoration
4.2.
Majoration
dudegré
deFN(t)
Soit
M(q - 1)
l’ordre d’annulation deFN(t)
en zéro. Par constructionde
FN,
on a clairement M > lV. Soitf M
lepremier
coefficient non nuldans le
développement
(41)
en série entière deFN .
On posede sorte que l’on ait
Soit
l§
onmajore
ledegré
deFN (t)
pour t
dedegré
inférieur ouégal
àp. Les
inégalités
deCauchy
dans le cadre non-archimédien donnent iciEn choisissant
p = - 1 ,
p on obtient lamajoration
q i 1
J
On a donc montré la
proposition
suivante.Proposition
12. Pour tout tEe vérifiantdeg(t)
2013201320132013,
, on a laq - 1
4.3. Construction d’un nombre
algébrique
non nulOn fixe désormais T dans C tel que
deg( T)
:::; - ~1’
et on suppose que2013
~
les nombres
A(T)
et sontalgébriques
sur k.Puisque
les fonctions àet i
sontalgébriquement
indépendantes
sur C(lemme 1),
la fonctionFN
n’est pas
identiquement nulle,
et donc onpeut
trouver a dans Aunitaire,
9
de
degré
minimal tel que0,
où On pose :Il est montré dans
[ADR]
(lemme 13)
que(Tbl
= ainsi on a leségalités
suivantes.
Or,
commef M
eA,
alors1,
et doncD’autre
part,
d’après
lamajoration
dedeg
FN(t),
on aLes deux
inégalités
(46)
et(47)
donnent alors lamajoration
Et
donc,
il existe une constante ci > 0 nedépendant
que de q et de T, etvérifiant
4.4.
Majoration
de la hauteur deA(Ta)
Soit x E
l~,
on note sonpolynôme
minimal dansA[X].
Onappelle
mesure de Mahler de x celle de sonpolynôme minimal,
et on a :On
reprend
la démonstration du lemme 5 desStéphanois
[BS],
pour obtenirLemme 11. Soit P E
A[X, Y]
et x, y Ek
tels queP(x, y) =
0. Si lepolynôme
P(X,
y)
n’est pas constant alors on a lamajoration
Preuve. On pose
dy = [k(y) : k],
on note ao le coefficient dominant dupolynôme
minimal de y dansA~X~,
et yl - y, Y2, ... , sesconjugués
répétés
avecmultiplicité.
Ledegré
en Y dupolynôme
P sera noté D. On considère lepolynôme
suivant.Par
construction,
ses coefficients sont des entiersalgébriques,
et sont des fonctionssymétriques
en les yj. Parconséquent,
ils sont dans A.Alors,
0,
lepolynôme
minimal de xdivise Q
dansA[X].
Parhypothèse,
Q(X, y)
n’est pas constantainsi Q
n’est pas nul. On a donc lesmajorations
suivantesd’où le lemme. Il
On utilise ce lemme avec
la
majoration
, On obtient
Alors,
sachant que l’on aet connaissant la
majoration
(20)
de0(a),
on obtient facilement lapropo-sition suivante.
Proposition
13. Il existe une constante C2 > 0 nedépendant
que de q etde T, telle que pour tout a dans A on ait
4.5.
Inégalité
de LiouvilleC’est dans cette
partie
que l’on aboutit à unecontradiction,
enappli-quant
le lemme de Liouvillesuivant,
corollaire du lemme 4 de[M].
Lemme 12. Soit
P~Xl, ... , X~J
E~4(Xl, ... , Xv3
etÀ1’...’
~~
des éléments de C contenus dans une extension dedegré
au de k. SiP(À1, .. 0’ Àv)
est nonnul,
alors on aOn
applique
ce lemme auxpolynômes PN,
avec v =2,Ài =
à(Ta) et
~2
= j (Ta).
D’unepart,
lamajoration
ci-dessous est vue dans[ADR].
où c3 >
0,
comme toutes les constantes Ciqui apparaissent
dans lasuite,
ne
dépend
que de q et de T. D’autrepart,
laproposition
13 donneD’après
laproposition
6,
onpeut
trouver une constante c4 > 0 pourlaquelle
on a la
majoration
On choisit maintenant
Li
=(N3~g~
etL2
=[N3/4].
On a biendu
moins,
pour N suffisammentgrand.
De
plus,
il existe une constante c5 > 0 telle que l’on al’inégalité
H(PN)
c5 (N 7/8
+1).
D’autrepart,
ci (M
+H(PN)
+L2)
doncon
peut
trouver c6 > 0 vérifiantc6M.
Enfin,
étant donnés les choix deLi
etL2,
etpuisque
~VM,
il existe c7 > 0 vérifiant lamajoration
En
reportant
dansl’inégalité
deLiouville,
on obtient l’existence de c8 > 0telle que
Alors,
sachant que NM,
quec6M,
et connaissant unemajoration
de
(voir (20)),
on obtient le résultat suivantOn
aboutit,
pour N assezgrand,
à une contradiction. 05.
Conséquence
On considère un module de Drinfeld T de rang 2 défini
sur k :
Son invariant
modulaire j(T)
= 9 Il
est doncalgébrique
sur k. On sedonne une base
(~1,1~2)
du réseau A =AT
associé à T. Le réseauA’ =
W2 A
définit un module de Drinfeld y’ vérifiantWl
Les deux modules T et ~’’ étant
isomorphes,
ils ont même invariantmodu-laire :
Or,
si l’on - - _ 1-A e 1k. Le théorème démontré
ici,
dit que sijt(z)j
[
q
alorsCorollaire. Soit T un module de
Drinf eld
de rang 2défini
surk,
et soitA =
w2A
son réseau associé. Sideg
1est transcendant.
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Sophie DION
Université des sciences et technologies de Lille UFR de mathématiques
59655 Villeneuve d’Ascq
France