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NATIONALISME DIMENSIONS DI.I. de la fondation nationale. politiques. cahiers. des sciences L43 GIJY MICIIELAT JEAN-PIER,RE I{.

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Texte intégral

(1)

L43

cahiers de la fondation nationale des sciences politiques

GIJY MICIIELAT

JEAN-PIER,RE I{. TFIOMAS

Le

nationalisme est, dans

la

France

des années 1960, une idéologie

parti,

culièrement intéressante à étudier. Les méthodes traditionnelles ne permettent qu'imparfaitement de définir les options individuelles qu'il recouvre et d'analyser

le

courant de pensée

qu'il

constitue : elles ne peuvent pas, en particulier, faire découvrir

la

manière

dont il a

été

ressenti

ni

les attitudes auxquelles

il

correspond.

Guy Michelat et Jean.Pierre H. Thomas, attachés de recherches au Centre natio- nal de

la

recherche scientifique, ont, à I'occasion d'une Table ronde

sur

les nationalismes contemporains, réunie

par

I'Association française de science politique les 25 et 26 mai 1962, entrepris une enquête-pilote qui utilise les techni, ques de la psychologie sociale : ce volu- me en présente le rapport.

L'analyse hiérarchique des réponses

à un

questionnaire

rempli par

des

étudiants français

a

permis d'obtenir un certain nombre d'échelles d'attitude correspondant à des variables du natio- nalisme, et à des variables politiques ou psychologiques

en relation

avec les attitudes nationalistes. L'analyse facto, rielle des corrélations entre les scores d'échelle

met

en évidence

un

facteur principal interprété comme un Jacteur droite-gaucfte. La liaison observée entre

ce facteur, la conscience qu'ont les sujets d'appartenit àla droite, aa centre oa à la gauche, et leurs attitudes, conduit à

formuler deux hypothèses

:

1) le natio.

nalisme n'est qu'une composante dtune attitude politique plus vaste ; 2) il existe

un

continuum d'attitude entre deux pôles diamétralement opposés : la droite

et Ia

gauche. L'analyse des classes

latentes de Lazarsfeld devait aboutir à un résultat comparable. Mais

il

restait

à

situer le nationalisme

le

long de ce

continuum : un essai de typologie mon-

tre

que, sous des formes spécifiques et à des degrés différents, attitudes et comportements nationalistes se mani.

festent à gauche comme à droite.

L'ouvrage est préfacé

par

Girardet, professeur à I'Institut

des politiques de Paris.

DIMENSIONS

DI.I

NATIONALISME

Raoul d'étu, presses de la fondation nationale des sciences politiques

Extrait de la publication

(2)

le nationalisme est, dans la France des annees 1960, une ideologie parti ..

culierement interessante

a

etudier. les methodes traditionnelles ne permettent qu'imparfaitement de definir les options individuelles qu'il recouvre et d'analyser Ie courant de pensee qu'il constitue : elles ne peuvent pas, en particulier, faire decouvrir la maniere dont il a ete ressenti ni les attitudes auxquelles il correspond.

Guy Michelat et Jean ..Pierre H. Thomas, attaches de recherches au Centre natio ..

nal de la recherche scientifique, ont,

a

l'occasion d'une Table ronde sur les nationalismes contemporains, reunie par l'Association fran~aise de science politique les 25 et 26 mai 1962, entrepris une enquete ..pilote qui utilise les techni ..

ques de la psychologie sociale : ce volu ..

me en presente Ie rapport.

l'analyse hierarchique des reponses

a

un questionnaire rempli par des etudiants fran~ais a permis d'obtenir un certain nombre d'echelles d'attitude correspondant

a

des variables du natio ..

nalisme, et

a

des variables politiques ou psychologiques en relation avec les attitudes nationalistes. l'analyse facto ..

rielle des correlations entre les scores d'echelle met en evidence un facteur principal interprete comme un facteur droite-gauche. La liaison observee entre ce facteur, la conscience qu'ont les sujets d'appartenir

a

la droite, au centre ou

a

lagauche, et leurs attitudes, conduit

a

formuler deux hypotheses : 1) Ie natio ..

nalisme n'est qu'une composante d'une attitude politique plus vaste ; 2) il existe un continuum d'attitude entre deux poles diametralement opposes: la droite et la gauche. L'analyse des classes latentes de Lazarsfeld devait aboutir

a

un resultat comparable. Mais il restait

a

situer Ie nationalisme Ie long de ce continuum : un essai de typologie mon ..

tre que, sous des formes specifiques et

a

des degres differents, attitudes et comportements nationalistes se mani ..

festent

a

gauche comme

a

droite.

L'ouvrage est preface par Raoul Girardet, professeur

a

l'Institut d'etu ..

des politiques de Paris.

(3)

DIMENSIONS DU NATIONALISME

Enquete par questionnaire (1962)

ISBN de la version numérique : 9782724684667

(4)
(5)

CAHIERS DE LA FONDATION NATIONALE DES SCIENCES POLITIQUES

-143 - GUY MICHELAT

JEAN-PIERRE HUBERT THOMAS

DIMENSIONS

DU NATIONALISME

Enquete par questionnaire (1962)

PREFACE DE RAOUL GIRARDET

En append ice :

Analyse hhf!rarchique et indice de transitivite par RAYMOND BOUDON

1966

LIBRAIRIE ARMAND COLIN

103, Boulevard Saint-Michel, Paris 5"

(6)

Tous droits de reproduction, de traduction

et

d'adaptation réservés pour tous pays

@

1966, Fondation nationale des sciences politiques

(7)

SOMMAIRE

PREFACE, par Raoul GIRARDET • • • • • • • • • • • • • • • VII INTRODUCTION ••••••••••••••••••••••••••• I Premiere Partie

HYPOTHESES ET METHODES .

I.LES HYPOTHESES • • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • • 10) Elements de methode •••••••••••••••••••

A. La notion d' attitude ••••.••••.•.••••••

B. Les echelles d'attitude ••••••••••••••••

20) La recherche des hypotheses •••••••••.••••

A. Le ilationalisme dans la presse ••••••••••

B. La campagne d'interviews ••••••••••••••

3D) Les themes du questionnaire ••••••••••••••

A. Les variables du nationalisme •••••••••••

B. Les variables annexes ••••••••.•••••••

II. L'ENQUETE

1°) Lapreenquete . . . • . . . . 20) L' enquete proprement dite •••••••.••••••.•

Deuxieme Partie

DEFINITION ET MESURE DES VARIABLES I. LES VARIABLES DE,L'ENQUETE

19 ) Les variables du nationalisme

A. Les echelies .

B. Les "indices de superiorite de la France" ••••

20) Les variahles annexes •••••••••••••••••••

II. L'ANALYSE FACTORIELLE

3 5 6 6 7 10 13 14 14 15 17 -20 20 22

25 27 29 29 33 36 43

(8)

VI Troisieme Partie

LA "DIMENSION DROITE·GAUCHE" ET LA POLARISATION

DES ATTITUDES 49

I. LA DIMENSION DROITE-GAUCHE ••••••••••• 51 II. ATTITUDES ET POSITIO N POLITIQUE DECLAREE 57

1°) Variahles du nationalisme et po sition politique

declaree .. . . . 58 A. Les echelles . . . . ·58 B. Les "indices de superiorite de la France" •• 74 2» Variables annexes et position politique declaree 85 3°) Comparaison des "profils" de la gauche, de la

droite et du centre • • • • • • • • • • • • • • • • • • 96 III. POSITION POLITIQUE, ATTITUDES ET FACTEURS

SOCIOLOGIQUES •••••••••••••••••••••• 98 1°) La profession du pere •.•••••••••••••••• 98

2') Le sexe 101

IV.L'ANALYSE DE CLASSES LATENTES •••••.•• 103 Note par Benjamin MATALON • • • • • • • • • • • • • • 109

Qu atri em e Parti e

ESSAI DE TYPOLOGIE 113

ANNEXES . . . • . . . • . . . l~

ANNEXE I • Echelles ••...•••••••••••••.•• 127 ANNEXE II. Questionnaire ••••••••••••••••.• 153 APPENDICE. ANALYSE HlERARCHIQUE ET INDICE DE

TRANSITIVITE, par Raymond BOUDON • • • • • • • • • • • • • • 171 INDEX des figures •••••.•••••••••••••••••••• 177 INDEX des tableaux • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • . • • 183

(9)

PREFACE

L'historien des idees et des opinions politiques sait qu'il est un seuil que les methodes de recherche et d'analyse tradi- tionnellement mises a sa disposition ne lui permettent pas de franchir. Devant lui, les documents s'accumulent: ecrits des doctrinaires et des theoriciens, professions de foi des hommes politiques, memoires, souvenirs et temoignages, innombrable litterature journalistique. Grace a eux, il peut assez bien definir les options fondamentales, suivre et reconstituer ce qu'il est convenu d' appeler les courants de pensee. Mais comment les ideologies dont il recueille l'expression, dont il recense les themes, ont-elles ete senties, ont-elles ete vecues au plus profond de la conscience collective? Quels mouvements de sensibilite ont-elles impliques, quelles representations mentales ont-elles suscitees? A quels types d'attitude, a quels types de comportement ont-elles correspondu? Quelle que soit leur abondance, quel que soit leur interet, c'est en vain que, sur ces points, l'on attendra, des textes, des reponses autres que necessairement fragmentaires et obligatoirement approximatives.

Sur Ie plan des principes, il est aise par exemple de definir et de decrire ce que furent en France, au debut de notre siecle, 1'anticlericalisme radical, Ie nationalisme autoritaire ou Ie pacifisme humanitaire. Mais les hommes qui ont approuve Com- bes, suivi Deroulede, acclame Jaures? Comment les retrouver, au-dela de l'expression formelle des opinions,

a

un niveau plus essentiel de leur personnalite, dans la realite de leurs fidelites, de leurs passions, de leurs aspirations ou de leurs refus?

C'est a cette preoccupation majeure que correspond l'en- quete de MM.Michelat et Thomas publiee dans ce volume, - en- quete entreprise sous l'egide et avec l' appui de la Fondation

Extrait de la publication

(10)

VIII

nationale des sciences politiques et dont les premiers resultats ont ete presentes a. la Table ronde tenue par l' Association francraise de science politique les 25et 26 mai 1962, sous la presidence de M.Jean-Jacques Chevallier, et consacree a. "l'etu- de comparative des nationalismes contemporains". Analyse des manifestations du nationalisme francrais contemporain, l' enquete de MM.Michelat et Thomas ne vise pas a. denombrer des opinions, c'est-a.-dire a. determiner en pourcentages les prises de positions plus ou moins nationalistes, s~lon les ages et selon les milieux, des Francrais d'aujourd'hui. Ce sont les mecanismes sous- jacents a. ces opinions qu'elle entend essentiellement etudier.

Ce qui signifie que les auteurs se sont d' abord interroges surles donnees d'une "attitude" nationaliste, qu'ils ont cherche a. en reconnaitre les "variables" et a. regrouper ces "variables" dans Ie cadre d'un essai de typologie. Ce qui signifie egalement qu'ils se sont ensuite efforces de replacer les comportements nationalistes ainsi definis dans Ie cadre de comportements politiques et psychologiques de caractere plus general, en d'autres tennes de mettre en relation les "variables" d'attitudes nationalistes, avec diverses autres "variables" d'attitudes poli- tiques et psychologiques.

En ce qui concerne Ie premier point, l'etude de MM.Michelat et Thomas fait tres clairement apparaitre, par rapport au concept nationaliste, uri certain nombre de types coherents et nettement differencies d'attitudes et de comportements. D'un cote de l'opi- nion, I'attachement fortement exprime a. lanotionde souverainete nationale, la fidelite a. I'heritage colonial, Ie respect de l'armee, I'anticommunisme, Ie sentiment d'une "solidarite occidentale"

atlantique et europeenne constituent les composantes essen- tielles d'un certain nationalisme aux traits fortement accentues.

A l'oppose, la fierte persistante "d'etrefrancrais a. cause de la culture francraise" (ce que les auteurs appellent Ie "nationa- lisme culturel") se mele et se concilie avec Ie rejet de tout anticommunisme, la mefiance a. l'egard de l'armee, l'acceptation de la decolonisation et une importance reduite accordee a. la notion de souverainete. D'autre part, l'historien des ideologies

~ne peut manquer d'observer la place assez faible tenue, dans I'un et l' autre des systemes contraires de valeurs, par des sentiments que l'on aurait pu croire beaucoup plus puissants, et notamment ceux de l'antigermanisme et de l'anti-americanisme:

(11)

IX

dans Ie cadre de la premiere attitude, par exemple, tout se passe comme si la notion nouvelle de "la menace sovietique"

etait venue se substituer et prendre Ie relais de la notion tra- ditionnelle de "la menace allemande".

En ce qui concerne Ie second point, les constatations de MM.Michelat et Thomas sont plus importantes encore. nest apparu, en effet, aux auteurs que les differents types d'attitudes nationalistes qu'ils se soot efforces d'inventorier se presentent et s'afflrment en etroite correlation avec d'autres types, non moins coherents et non moins differencies, d' attitudes politi- ques, Le nationalisme colonial, militariste et "occidental"

correspond tres generalement a une attitude de mefiance ou d'hostilite a l'egard de la democratie parlementaire, a l'egard du socialisme, en meme temps qu'il correspond a un certain conservatisme social et moral. Inversement, la fidelite a l'egard des ideaux democratiques, l'ouverture au socialisme, un certain optimisme progressiste se trouvent Ie plus souvent lies aux

"variables" opposees definies en seule fonction du nationa- lisme. Ainsi - et compte tenu de l'existence d'un "centre"

ambigu, mais de dimension relativement restreinte - les "varia- bles" convergent-elles dans la definition de deux larges sys- temes antagonistes de pensee, de sentiment et de comporte- ment. Un contenu politique et psychologique precis et concret se trouve, par la meme, donne aux notions familieres de "droite"

et de "gauche", si souvent discutees et si souvent remises en cause. Ces notions, c'est en toute nettete, c'est aussi dans tous leurs prolongements affectifs et moraux que 1'enquete de MM.Michelat et Thomas tend ales faire apparaitre.

* *

Si riches qu'apparaissent ces conclusions, si suggestives que soient les perspectives qu'elles ouvrent au regard de l'ob- servation politique, on ne saurait cependant oublier qu'elles ne peuvent etre acceptees de fa~on absolue et definitive, sails menagements et sans nuances. Ces nuances, ces menagements, c'est, semble-t-il, sur trois plans qu'il faut les exprimer.

(12)

x

On ne saurait tout d'abord négliger

le fait

que,

et

par son âge

et

par son appartenance sociale,

le

public

à

partir duquel MM.Michelat et Thomas ont établi leur

ençête

risque d'apparaî-

tre

singulièrement limité

:

223

sujets, tous

étudiants

et

tous élèves de

trois Instituts

d'études politiques. Sans doute reste-

t-il

bien entendu

qu'il

ne

s'agit

en aucune façon

ici

d'gne enquê-

te de

caractère

quantitatif. Ce ne sont

pas

des

pourcentages d'opinion

qu'il était

dans

I'intention

des auteurs de recenser,

mais des attitudes qu'ils

entendaient

définir,

des structures mentales

ç'ils

entendaient analyser. Mais s'agissant d'un autre

public,

un public plus âgé ou relevant d'autres milieux,

les

ré-

sultats auraient-ils été

semblables

? D'autres attitudes,

et peut-être très diff&entes, ne seraient-elles pas apparues

?

Les

corrélations entre les diverses nvariables"

psychologiques codifiées par

les

auteurs auraient-elles présenté

la

même appa- rence

? La

question rcste ouverte.

Elle

ne peut cependant man- quer d'être posée.

On ne saurait, d'autre part, oublier

la

date à laquelle a été menée I'enquête: entre

le

24 janvier et

le

15 février 1962, c'est-

àdire

quelques semaines avant

la

signature des accords d'Evian, au paroxysme même de

la

crise algérienne.

Le

moment apparaît certes comme particulièrement intéressant dans

la

mesure où

il

a

correspondu à un mouvement général de crispation des sensi-

bilités et

par là-même à un durcissement,

à

une cristallisation

très

forternent accentuée des attitudes. Mais

il a

tout, naturel- lement conduit

les

enquêteurs

à

acconder, dans leur recherche

et

dans leur analyse, une importance privilégiée à deux facteurs bien déterminés: I'attachement

à

I'héritage colonial

et la

fidé-

lité à "l'idée militaire". Ainsi

se trouve

défini

avec une parti- culière netteté un certain type de nationalisme, Ie nationalisme

dit de 'dmite', celui-là

mâme

qui

accorclait

alors à

cesdeux valeurs une place primordiale dans I'organisation

de

son sys- tème

de

pensée

et de sensibilité. [l est

permis cependant de penser que, dans

le

cadre d'une enquête menée quatre ans plus

tard,

dans

la

France

de

1966

et

non

plus

dans

celle

de 1962,

I'observation

ne

manquerait

pas d'être attirée par

d'autres

sollicitations: I'attitude à

l'égard des Etats-Unis d'Amérique,

I'attitude

à l'égard du principe de

I'unité

européenne, I'attitude

à

l'égand

de la politique

"d'indépendance nationale" pratiquée

(13)

XI

par l'actuel pouvoir feraient notamment I'obiet d'une particulière attention. Dans ces perspectives,

ce

serait', selon toute

vrai'

semblance, bien d'autres types, bien d'autres formes de natio- nalisme que I'analyste serait amené à appréhender. Très proba-

blement, ces autres formes de

nationalisme tend,raient à

s'intégrcr

dans bien d'autres systèmes

de

valeurs politiques, risquant

ainsi de faire

apparaître comme beaucoup plus incer' taines, beaucoup plus

fluides,

beaucoup plus

difficiles

aussi à manier les notions mêmes de ndroite" et de "gauchen auxquelles l'étude de MM.Michelat

et

Thomas semblait pouvoir, à très bon

droit, se référer. La

remarque

n'est pas

négligeable: c'est

toute la

possible diversité dans

le

temps des expressions du nationalisme français

qu'elle invite en effet à

reconnaître et

à

souligner.

Ces termes de

"droite" et

de 'gauche",

il

reste au demeu'

rant permis

de

s'interroger sur I'exacte dimension que l'étude

des

comportements

et des attitudes

semble susceptible de légitimement

leur

attribuer.

C'est à cet

égard sans doute

qu'il

faut particulièrement rcgretter que I'enquête de MM.Michelat et Thomas

n'ait

pas eu

les

moyens de pousser plus loin certaines de ses investigations. Essentiellement, en

effet, les

attitudes

qu'elle

s'efforce de décrire

et

de

définir

sont d'ondre politique.

Drn" quelle

mesure cependanr

celles-ci

reioignent-elles les manifestations d'une personnalité

plus

profonde

et

témoignent'

elles

de leur expression ?

Le

terme de 'droiten est normalement

utilisé

par MM.Michelat

et

Thomas en référence à deux "échel'

les"

principales:

celles qui

mesurent

le

degré d'attachement à I'armée

et le

degré d'attachement

à la

notion de souveraineté nationale. I\{ais, dans

la

France occupée

de

1943, I'exaltation du drapeau, l'évocation d'un passé de gloire guerrière,

la

volon-

té de

défendre

la

souveraineté avaient-elles une signification fondamentalement conservatrice ? L'observation

suffit

à mesurer I'ambiguité

et

l'étroitesse d'un certain vocabulaire. Pour

dissi-

per cette ambiguité, pour s'évader d'uneterminologie trop

étroi' ie, il

faudrait finalement se demander

si

ce que lnon accepte de reconnaftre, dans

le

contexte historique de

Ia

France de 1962, comme I'expression

d'un certain

conservatisme

politique

se

confond ou

ie

distingue de

celle d'un

conservatisme social et

de celle d'un

conservatisme

moral. En d'auttes

termes, les

(14)

XT

différences drattitudes inventoriées, face au nationalisme, par MM.Michelat

et

Thomas conespondent-elles

à

des différences

réelles

drattitudes face

à

I'ondre

établi,

face aux hiérarchies sociales existantes, face

à

I'argent, face aux tribunaux? cor- respondent-elles même aux différents

'types

de personnalitén,

tels

que

se

so.nt efforcés

de les

présenter certains ouvrages,

déjà

classiguesn

de

I'analyse

du

comporrement

? Le

problérne

n'a

certes pas échappé aux auteurs

de cette étude: p".

""r-

taines de ses interrogations (notamment en ce qui concerne les

attitudes

_religieuses

et les attitudes de

morale familiale),

leur

enquête témoigne

qu'ils ont tenté de

prolonger dansce sens leurs investigations. Les indications

recueilliei

demeurenr cependant trop sommaires

et

trop fragmentaires pour

qu'il

soit permis

d'en tirer de

véritables conclusions d'ensembie. euel rapport établir entre I'expérience de certaines optionspolitiques

et

I'affirmation des tendances profondes du cômportËr.o, p"y-

:!ig""

et du comportement social ? C'est cette quLstion primor-

diale qu'il

faut souhaiter que MM.Michelat

et

T-homas puissent

un jour

reprcndre

de

façon beaucoup

plus

ample

et

bLaucoup

plus

systématiçe.

-

C9" rêralq'es

sont

celles

d'un historien dont I'ignorance mérhodologique dans

les disciplines

dont relève I'ouvrage de MM.Michelat

et

Thomas ne cherche en aucune façon

à

"J di"-

simuler. Loin de tendre, en tout cas, à minimiser I'intérêt de cet ouvrage,

elles

ne

visent

bien au contraire

-

en

la

précisant -

qu'à

en souligner

la

portée. En

fait,

I'enquêre de MM.Michelat

et

Thomas demeure

liée

à un moment, à unè situation nettement déterminée.

Elle

s'insère dans un contexte historique rigoureu- sement daté.

sa

valeur

n'est

pas intemporelle:

il seraii

témé-

raire de

chercher

en elle Ie

portrait-robot

de

"lapersonnalité

nationaliste'.

Nul doute pourtant qu'elle ne constituÀ un élément

décisif de

.compréhension

de I'une de nos

dernières grandes

crises

idéologiques.

Elle

souligne I'importance persisiante, à

I'intérieur des

consciences,

de

certainès traditiànspolitiques

et

morales nées au cours du siècle dernier.

Elle

met

en

lumière

(15)

xut

les

mythes

et les

stéréotypes.

Elle

permet de

saisir

dans leur

réalité

existentielle

la plus

profonde,

les

systèmes de valeurs à partir desquels ont pu, en un temps, se définir les options, les déterminations ou

les

engagements d'ordre

collectif.

A ce

tine,

I'expérience

que I'initiative de Ia

Fondation

nationale

des sciences politiques a permis à MM.Michelat

et

Thomas de mener

à bien paraft

indiscutablement convaincante.

Puisse la

voie ainsi ouverte ne pas être abandonnée.

Raoul

GIRARDET

Extrait de la publication

(16)
(17)

INTRODUCTION

L'Association française

de

science politique

a

organisé, les

?5 et 26 mai 1962, une Table ronde consacrée à l'étude comparative des nationalismes contemporains. Ltenguête présentée

ici

se proposait d'étudier

les

attitudes et

les

comportements nationalistes: I'obliga' tion de ltexécuter rlnns un bref délai, et avec des moyens nécessaire' ment limités, a imposé un certain nombre de contraintes qui ont pesé

à

la fois

sur

la

définition des objectifs et

la

déternination des mé' thodes. Ces contraintes impliquaient notamment

le

recours à une population expérimentale facilement accessible: noua avons choisi de faire remplir un çestionnaire écrit, collectivement par des étu- diants, réunis dane le cadre de courg ou de conférences habituellement

suivis.

L'exploitation

a

porté

sur les

réponses fournies par 22' sujets de Paris, Grenoble et Strasbourg pendant Ia période sfétendant du 24 janvier au 15 février 1962"

Il

convient de faire

ici

trois obsel- vations:

l.

l0impoesibilité de eoumettre à

ltençête

un échantillonreprésen' tatif a conduit à abandonner toute idée de d6nombrement des opinions au profit drune étude des mécaniemes soue'iacents;

2. les caractéristiques de la population étudiée autorisaient lr emploi d'un vocabulaire étendu et de concepte politiques abstraits;

3.

la

date à laquelle

a

6té adminietré

le

queetionnaire

'

quelgues

semaines avant que soient ouvertes

les

négociations franco'algâ rie.nes

- a

coîncidé avec

la

période de politisation maximum du

milieu étudiant

Ces deux demiers facteurs ont certainement favorisé

la

cristal.

lisation des attitudes. et contribué à donner aux résultats uDe cohô rence

çi

aurait été sans doute obtenue avec moins de netteté en drautres circonstances et avec un échantillon diversifié.

Nous ne prétendons nullemenf dans les pageq

çi

vont suivre,

Extrait de la publication

(18)

2

apporter de réponses catégoriques aux innombrables çestions qu'im- plique

le

sujet. Nous présenterons simplement un rapport d'en'quête

et

nous noue efforcerons de con'erver une exbême prudence dans

Iinterprétation des résultats:

le

plan, dressé du.ruot.gu en fonction des méthodes

çe

du contenu, témoigne de ce dessein.

(19)

PREMIÈRE PARTIE

HYPOTHÈSES ET

MÉTHODES

Extrait de la publication

(20)
(21)

Volumes recemment parus ou en cours de publication dans la collection des Cahiers de la F ondation nationale des sciences politiques :

1:36. I-IEH~JET (G.) - Le problellle lIIeri- clioncd de I'Espagne. 1965, 16tj p., pochette de 1:3 cartes. F :28,00.

l:3tj. Ceutre de recherche ct d'illforillatioll socio-politiques (Bruxelles) - La de-

cision politiqlle en BelgiC/lie, SOliS la direction de

r.

MEY;\l ..\UD, I. LADIUEHL

et F. PEnl:".· 1965, -108 1;. F. 22,00.

139. GOUH:".-I\" (B.) - Introdllction Ilia science administratiL;e. Les adlllini,- trations publiques clalls les socictes contem porai nes.

1965, :310 p, F :2-1,00.

lAO. Fondation nationale des sciences po··

litiqLlcs et InstitLit d'6tudes po]iti(jues dc Grcnoble - La fJlanification com- /IlL' timCl'SSIISde (/(~cisioll. 1965, 2"10p.

F. J 8,00.

J 11. CilHHEIU': D"E,c.IUSSE (H.) -

Re-

flil'lIle et revoilltion chez /es 111I1SIII- mans de I'Empire I"IIsse. SOLIS presse.

1-1:2. Centre d'ctude de la vie politiqlle fran<;;aise - Le refere/ldllm (['octo/Jre et les Glections de 1I(1){'lIIbre [1)62,

SOilS la clirectiOJ' de F. (;O{;IWI..

196.5, .J76 p. F 29,00.

I-B. MICHELAT (G.), TlllnLIS (.1.-1'.11.) - Dimensions dll na!io/lolisme. EIIC[ L1ct"

par questionnaire(1962). ] 965, 200 p.

144. MAYEUH (F.) - L"ollbe. Etllcle d'uu journal d'opinion (19:32-1910). 1966, 248 p.

Un catalogue general des publications de la F ondation sera envoye. sur simple demande adressee au :

Bureau des publications de la Fondation nationale des sciences politiques 27, rue Saint-Guillaume - Paris 7"

Extrait de la publication

(22)

COLLECTION

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serie dirigee par Jean Touchard

Vient de paraitre:

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PACIFISME ET

INTERNATIONALISME

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e SIl~CLES Marcel Merle

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LE NATIONALISME FRANCAIS 1871-1914

Raoul Girardet

J!l'0f('ssellr(I !"lllstitlli (/"li-Illdes jJo!ilii/lIes de Paris

UIIC slibstantielle introdllction precedc lin choix de textes qui, par leur interN pro- prc ou par l'ampleur de leur diffusion, ont cxerce une influence importante sur J'histoire de la pcnsec politiqllc.

ARMAND COLIN

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