• Aucun résultat trouvé

Caractérisation du lac Turgeon

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Caractérisation du lac Turgeon"

Copied!
76
0
0

Texte intégral

(1)

 

  1 

   

 

   

   

     

Caractérisation du lac Turgeon   

   

   

   

Présenté à 

à la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire de la Baie‐James  (CRRNTBJ) 

  Préparé par 

Vincent Clément et Marilyn Gagnon, Biofilia consultants en environnement  

AC-PRDIRT-Volet III-2011-31

P LAN DE DEVELOPPEMENT INTEGRE DES RESSOURCES ET DU TERRITOIRE (PRDIRT) DE LA B AIE -J AMES P ROG R AMME D ’ ACQUISITION DE CONNAISSANCES

(2)

P ROGRAMME D ’ ACQUISITION DE CONNAISSANCES SUR LE LAC T URGEON

Municipalité de Baie-James, Québec

Octobre 2012

(3)
(4)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon

Municipalité de Baie-James, Québec

Préparé par : Vincent Clément, biol.

Directeur de projet Marilyn Gagnon, biol.

Chargée de projet Pour :

Octobre 2012

10 Cavelier Matagami, Québec

J0Y 2A0

Téléphone : (819) 739-2318 Télécopieur : (819) 739-2289

www.biofilia.com

(5)
(6)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

- i - TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION ... 1

1.1 Mise en contexte ... 1

1.2 Mandat ... 1

1.3 Contexte ... 1

2. PARTICIPANTS ... 2

3. MÉTHODOLOGIE ... 2

3.1 Analyse physico-chimique ... 2

3.1.1 Analyses in situ ... 2

3.1.2 Analyses en laboratoire ... 4

3.2 Analyse de la faune ichthyenne ... 4

4. RÉSULTATS ... 5

4.1 Situation géographique ... 5

4.2 Caractéristiques du bassin versant ... 5

4.3 Caractéristiques du lac ... 7

4.4 Description des activités humaines ... 9

4.5 Physico-chimie de l’eau ... 9

4.5.1 Descripteurs Physiques ... 9

4.5.2 Descripteurs biologiques... 14

4.5.3 Métaux et métalloïdes ... 15

4.6 Physico-chimie des sédiments lacustres ... 16

4.7 État des berges ... 18

4.8 Herbiers aquatiques ... 18

4.9 Caractéristique biologique du plan d’eau ... 18

4.9.1 Population ichtyologique ... 18

Figure 5. Localisation générale des herbiers sur le lac Turgeon. ... 20

4.9.2 Analyse écotoxicologique ... 21

5. RECOMMANDATIONS ... 25

5.1 Paramètres hydrologiques ... 25

5.1.1 Quantité d’eau et renouvellement de l’eau du lac ... 25

5.2 Paramètres morphométriques ... 25

5.2.1 Niveau d’eau des lacs ... 25

(7)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

- ii -

5.3 Paramètres physico-chimiques ... 25

5.3.1 Qualité de l’eau ... 25

5.4 Paramètres biophysiques ... 26

5.4.1 Encadrement forestier... 26

5.4.2 Cours d’eau ... 27

5.4.3 Aire équivalente de coupe ... 27

5.4.4 Végétation aquatique ... 27

6. CONCLUSION ... 28

7. BIBLIOGRAPHIE ... 30

(8)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

- iii - LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Effort de pêche au filet maillant en 2012 dans le lac Turgeon ... 4 Tableau 2. Caractéristiques du lac Turgeon. ... 7 Tableau 3. Résultats des analyses d’eau in situ de la qualité de l’eau en surface

du lac Turgeon, 22 août 2012. ... 11 Tableau 4. Résultats des analyses d’eau échantillonnées aux stations 0, 1 et 2 (22

octobre 2012). ... 13 Tableau 5. Concentration en métaux, métalloïdes et hydrocarbures pétroliers des

échantillons de sédiments analysés, récoltés aux stations 0 (témoin), 1 et 2 et recommandations gouvernementales pour les critères génériques pour les sols. ... 17 Tableau 6. Nombre, rendement numérique et abondance relative des poissons

capturés au filet dans quatre stations du lac Turgeon en 2012. ... 19 Tableau 7. Biomasse, rendement pondéral et biomasse relative des poissons

capturés au filet dans quatre stations du lac Turgeon en 2012. ... 19 Tableau 8. Données morphométriques des poissons du lac Turgeon mesurés et

pesés en 2012 ... 21 Tableau 9. Résultats des analyses de mercure dans la chair des poissons ... 23 Tableau 10. Comparaison des concentrations moyennes de mercure (mg/Kg) dans

la chair des dorés jaune entre les années 1995 et 2012. ... 24 Tableau 11. Teneur moyenne en mercure pour les espèces de poissons prisés par

les pêcheurs sportifs, selon la classe de taille. ... 24 Tableau 12. Guide de consommation du poisson, tiré d’Hydro-Québec, 2006 ... 24

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Plan de localisation général de la zone d’étude du lac Turgeon. ... 3 Figure 2. Hydrographie du bassin versant du lac Turgeon. ... 6 Figure 3. Carte bathymétrique. ... 8 Figure 4. Profil vertical des concentrations en oxygène dissous et des températures

de la colonne d’eau. ... 10 Figure 5. Localisation générale des herbiers sur le lac Turgeon. ... 20

(9)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

- iv - LISTE DES ANNEXES

Annexe I. Certificats d’analyses d’eau des stations d’échantillonnage 0, 1 et 2

Annexe II. Certificat d’analyses des sédiments lacustres des stations d’échantillonnage 0, 1 et 2

Annexe III. Certificat d’analyses de mercure dans la chair des poissons ciblés par les pêcheurs sportifs

(10)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-1- 1. INTRODUCTION

1.1 Mise en contexte

La Commission régionale des ressources naturelles et du territoire de la Baie-James (CRRNTBJ) a entrepris en 2011 un projet visant l’acquisition de connaissances afin d’améliorer la qualité des données nécessaires à la mise en place du Programme de mise en œuvre de l’approche intégrée et régionalisée du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) sur son territoire. Cependant, le lac Turgeon aurait dû faire partie de cette étude considérant que ce lac est un sanctuaire de doré jaune et que bon nombre d’activités anthropiques sont susceptibles d’altérer la qualité de l’eau et des habitats, en plus de la présence possible de la barbotte brune.

1.2 Mandat

Biofilia a été mandaté par la CRRNTBJ pour réaliser des analyses de la qualité de l’eau, évaluer les besoins en infrastructure, réaliser une carte bathymétrique du plan d’eau, réaliser des pêches scientifiques visant l’ensemble des espèces présentes dans le lac et finalement réaliser des analyses écotoxicologiques (mercure) de la chair des poissons visés par la pêche sportive.

L’inventaire a par la suite permis d’obtenir sur le terrain des données servant d’indicateurs de la qualité de l’eau, des résultats de pêche scientifique comparables à celles d’autres études réalisées dans la région et d’autres informations descriptives utiles pour l’identification des enjeux relatifs à la protection de l’environnement et de l’intégrité du domaine aquatique.

Finalement, la présente étude sert d’état de référence sur la qualité de l’écosystème du lac Turgeon et pourra servir, dans le futur, de base comparative pour vérifier l’évolution des paramètres biophysiques, lesquels sont des indicateurs de la qualité du lac et des habitats aquatiques.

1.3 Contexte

L’étude devait permettre de documenter les aspects relatifs à la qualité de l’eau et à son maintien pour la pratique d’activités récréatives (pêche, villégiature, navigation), un enjeu considéré comme majeur dans le Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT).

(11)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-2- 2. PARTICIPANTS

Vincent Clément, biologiste (B.Sc. Éco.) et directeur de projet

Marilyn Gagnon, biologiste (B. Sc. Bio)

Anne-Marie Wagner, biologiste (M. Sc. Bio)

Samuel Richard, biologiste (B. Sc. Bio)

3. MÉTHODOLOGIE

Les relevés de terrain ont été réalisés du 21 au 23 août 2012 inclusivement. Les analyses physico-chimiques sur le site ont été effectuées à trois (3) stations dont la station 0 qui a servi de station témoin. Tous les paramètres mesurés ont été analysés à chacune de ces stations (Figure 1).

3.1 Analyse physico-chimique

Certains paramètres ont été mesurés in situ à l’aide de différents instruments, alors que d’autres ont été analysés par le laboratoire accrédité Multilab Direct, localisé à Rouyn- Noranda.

3.1.1

Les paramètres physico-chimiques tels que le pH, la transparence, la conductivité et le profil d’oxygène-température, sont des données prises sur place avec un pHmètre (Hanna HI98127), un disque de Secchi (20 cm de diamètre), un conductimètre (Hanna HI98311) et une sonde oxymètre (YSI modèle 85).

Analyses in situ

Les profils de température de l’eau et de concentration d’oxygène dissous ont été mesurés à tous les 50 cm, de la surface jusqu’à 1 m de profondeur, à l’aide d’une sonde oxymètre. Il est à noter qu’un calibrage des différents équipements utilisés a été effectué afin d’assurer une précision optimale de ces derniers.

(12)

!

A

!

A

!

A

!

A

!

A

!

A

!

A

!

A

!

A

Filet #1

Station #2 Station #1

Station #0 Filet #2

Filet #4

Filet #3

Filet #2

Filet #1

0 650 1 300 1 950 2 600

Mètres

Analyse: M. Gagnon, biol. et S. Richard, tech Cartographie: A-M Wagner, biol.

Dossier: B2011-0023 Date: 17 octobre 2012 Données: BDTQ, Biofilia

Figure 1: Plan de localisation général de la zone d'étude

Lac Turgeon

Municipalité de Baie-James, Québec

Projection: NAD 83 MTM Zone 8

Légende

Courbe de niveau (20 m) Route

Étendue d'eau

Cours d'eau permanent Cours d'eau intermittent

A

! Station d'échantillonnage pour l'eau et les sédiments

A

! Station de pêche avec filet verveux

A

! Station de pêche avec filet maillant

±

10, rue Cavelier Matagami (QC) J0Y 2A0 Téléphone: (819) 739-2318 Télécopieur: (819) 739-2289

www.biofilia.com

Rivière Turgeon

Ruisseau Déception Ruisseau Kodiga

(13)
(14)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-4- 3.1.2

Trois (3) échantillons d’eau et trois (3) échantillons de sédiments ont été recueillis aux stations d’échantillonnage présentées à la figure 1.

Analyses en laboratoire

Ces derniers ont été amassés aux fins d’analyse des paramètres suivants : l’aluminium, l’argent, le baryum, le cadmium, le calcium, le chrome, le cobalt, le cuivre, l’étain, le fer, le magnésium, le manganèse, le molybdène, le nickel, le plomb, le zinc et les hydrocarbures (C10-C50). Pour l’analyse de l’eau, la turbidité, le mercure, les coliformes fécaux et le pH ont également été analysés en laboratoire.

Les échantillons d’eau ont été analysés le 24 août 2012 et ceux de sédiment le 23 août 2012 au laboratoire Multilab Direct situé à Rouyn-Noranda. Les certificats d’analyse sont joints à l’annexe 1.

3.2 Analyse de la faune ichthyenne

Les pêches scientifiques ont été réalisées à l’aide quatre filets maillants expérimentaux en monofilaments. Mesurant 60 mètres de longueur par 2 mètres de hauteur, les filets possèdent des mailles de 1, 1½, 2, 2½, 3, 4, 5 et 6 pouces (25 à 150 mm). Le tableau 1 montre l’effort de pêche déployé dans le lac.

Les filets ont pêché en moyenne 20,50 heures par jour pour un total de 82,01 heures, soit 4 nuits-filets (une nuit-filet correspond à une durée de pêche de 18 à 24 heures, incluant la période entre 18 h le soir et 9 h le matin suivant)1.

Les poissons capturés au filet maillant ont été dénombrés, identifiés, mesurés et pesés. Les poissons vivants ont été remis à l’eau, tandis que les poissons morts ont tous été enterrés.

Tableau 1 Effort de pêche au filet maillant en 2012 dans le lac Turgeon Station Effort de pêche – heures (nuit-filet)

Turgeon

1 21,58 (1)

2 23,68 (1)

3 18,55 (1)

4 18,20 (1)

Moyenne 20,50 (1)

TOTAL 82,01 (4)

1 Unité d’effort standardisée (Service de la Faune aquatique, 2011).

(15)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-5- 4. RÉSULTATS

4.1 Situation géographique

Le lac Turgeon se situe dans la région administrative du Nord-du-Québec, la MRC de la Jamésie et la municipalité de la Baie-James. Les coordonnées géographiques du centroïde du lac sont 79º 0‘ 53’’ ouest et 49º 1’ 12’’ nord. La zone d’étude se limite au lac Turgeon et le 10e rang permet d’accéder à la rampe de mise à l’eau de ce dernier. La figure 1 illustre l’environnement immédiat du lac.

4.2 Caractéristiques du bassin versant

Le territoire de la Baie-James comprend six (6) bassins versants principaux et il s’agit des suivants : Harricana, Nottaway, Broadback, Rupert, Eastmain et Grande Rivière. La zone d’étude est comprise dans le bassin versant principal de la rivière Harricana. Ce dernier, d’une superficie de 29 267 km2, est situé à l’ouest de la région, et ce, dans une zone de plaine argileuse (CRRNTBJ, 2009).

Le lac Turgeon et ses tributaires forment la tête du bassin versant de la rivière Turgeon.

Couvrant une superficie de 6 690,66 km2, le sous-bassin versant de la rivière Turgeon se démarque comme étant le plus vaste au sein du bassin versant de la rivière Harricana.

L’industrie minière (Casa Berardi), l’agriculture (bleuetière, ferme de fourrage et pâturage et culture céréalière) sont les principales activités anthropiques pratiquées à l’intérieur de ce sous-bassin (CRRNTBJ, 2009).

Le bassin versant du lac Turgeon, d’une superficie de 276,2 km2, s’étend dans les municipalités d’Authier-Nord, de Val-Saint-Gilles, de Baie-James et de Chazel ainsi que dans le territoire non-organisé de la Rivière-Ojima (Figure 2).

(16)

0 1 750 3 500 5 250 7 000 Mètres

Analyse: M. Gagnon, biol. et S. Richard, tech.

Cartographie: A-M Wagner, biol.

Dossier: B2011-0023 Date: 16 octobre 2012 Données: BDTQ, Biofilia

Figure 2 : Hydrographie du bassin versant du lac Turgeon

Lac Turgeon

Municipalité de la Baie-James, Québec

Projection: NAD 83 MTM Zone 8

Légende

Étendue d'eau Cours d'eau

Bassin versant du lac Turgeon Limite des municipalités

±

10, rue Cavelier Matagami (QC) J0Y 2A0 Téléphone: (819) 739-2318 Télécopieur: (819) 739-2289

www.biofilia.com

Municipalité Baie James

Municipalité Authier-Nord

Municipalité Val-Saint-Gilles

TNO Rviière- Ojima

Municipalité Chazel

(17)
(18)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-7-

4.3 Caractéristiques du lac

Le lac Turgeon est de forme irrégulière et est orienté dans un axe nord-ouest/sud-est. Il possède quatre baies et six îles principales. Le tableau 2 présente les caractéristiques importantes de ce lac. Situé à une altitude de 288 m, il couvre 16,9 km2 et a 41 km de berges. Il possède un (1) émissaire, la rivière Turgeon et 27 tributaires.

La carte bathymétrique du lac Turgeon est jointe à la figure 3. La pente des rives est très douce, créant une zone littorale très importante, ce qui signifie que la zone propice au développement des plantes aquatiques est très grande. On retrouve très peu de profondeur dans le lac Turgeon, en effet la profondeur maximale du lac ne dépasse pas 2,7 m. La portion la plus profonde du lac est située au centre de la partie nord.

Tableau 2. Caractéristiques du lac Turgeon.

Paramètre Valeur Méthode, formule ou

source Signification

Altitude 288 m

Cartes topographiques

32E02-0101

Altitude par rapport au niveau de la mer Superficie (S) 16,9 km2 Carte topographique Superficie du plan d’eau Périmètre (P) 41 km Carte topographique Périmètre de rivage

Longueur maximale 8,4 km Carte topographique Longueur maximale sans quitter l’eau Profondeur maximale 2,7 m Carte bathymétrique Profondeur maximale de

la colonne d’eau Superficie du bassin versant 276,2 km2 Carte topographique Surface totale apportant

de l’eau au lac

(19)
(20)

Bathymétrie du lac Turgeon

Ligne naturelle des hautes eaux (LNHE)

0 m

0 250 500 750 1 000 Mètres Cours d'eau

Plan d'eau

Isoligne (Intervalle : 0,5 mètre)

o

Bathymétrie - Profondeur (m)

Chemin Rang 10

Figure 3

0 - 0,5

0,5 - 1 1 - 1,5

1,5 - 2

2 - 2,5

2,5 - 2,7

(21)
(22)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-9- 4.4 Description des activités humaines

Peu d’infrastructures touristiques ont été aménagées au lac Turgeon. Présentement, seuls des tables à pique-nique couvertes, des toilettes sèches, une rampe de mise à l’eau, deux (2) sorties d’urgence localisées sur la rive nord et sud du lac, donnant accès à des chemins en gravier, sont disponibles. Aucun site pour le camping n’est aménagé près du lac.

De plus, une trentaine de chalets ont été dénombrés en périphérie du lac Turgeon. Une dizaine d’entre eux sont installés à proximité de la rampe de mise à l’eau. Cette dernière est située au bout du 10e rang.

4.5 Physico-chimie de l’eau

Les paramètres physico-chimiques du lac influencent la présence et l’abondance des organismes aquatiques ainsi que la santé générale de l’écosystème. Plusieurs éléments peuvent provenir de sources naturelles ou anthropiques selon la provenance des eaux de surface, la nature géologique du milieu et les activités humaines pouvant s’y dérouler.

Les résultats obtenus dans la présente étude permettent d’évaluer la qualité de l’eau du lac.

De plus, cet état de référence, jumelé à des études futures, permettra de suivre l’évolution des paramètres physico-chimiques des eaux du lac à long terme. Le tableau 3 présente les résultats des analyses in situ alors que les analyses de laboratoire sont présentées au tableau 4.

4.5.1

Température

Descripteurs Physiques

Les plans d’eau sont soumis à des changements saisonniers en réponse aux variations atmosphériques. Dans nos régions, les lacs ayant une profondeur de plus de 6 m présentent une stratification thermique de la colonne d’eau au cours de l’été (Wetzel, 2001).

Durant la période estivale, un gradient de température, appelé thermocline, élimine entièrement le mélange de la colonne d’eau en séparant l’eau en trois couches différentes : épilimnion (couche superficielle d’eau chaude), métalimnion (thermocline) et hypolimnion (couche inférieure d’eau froide). Cette stratification thermique crée une barrière physique qui limite les échanges chimiques entre ces masses d’eau durant la saison estivale. Les brassages d’eau engendrés par les changements de température au printemps et à l’automne assurent une oxygénation adéquate de l’ensemble de la colonne d’eau à ces périodes. Ainsi, les lacs dont seuls deux brassages annuels surviennent sont appelés dimictiques.

Par contre, pour les lacs ayant une profondeur inférieure à 6 m, tel que le lac Turgeon, les fréquences de la stratification thermique ainsi que du brassage de la colonne d’eau diffèrent.

En effet, des micro-stratifications thermiques de la colonne d’eau peuvent se produire lors de journée chaude, mais ces dernières sont habituellement rompues la nuit (Scheffer, 2004). Par conséquent, la stratification thermique d’un lac peu profond est un phénomène qui est observé au cours d’une période de temps limitée. Autrement dit, il n’existe pas de thermocline dans les lacs de faible profondeur.

(23)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-10- De plus, ces derniers sont généralement des lacs polymictiques, c’est-à-dire que le brassage vertical de leur colonne d’eau se produit plusieurs fois par année. Par exemple, le vent est un facteur abiotique qui génère la circulation de l’eau, dû au mouvement horizontal créé par les vagues à sa surface (Scheffer, 2004).

La température de l’eau peut devenir un facteur critique en ce qui a trait à la vie d’un lac.

Par exemple, l’augmentation de la température de l’eau occasionne une diminution de l’oxygène dissous et une modification de l’ensemble de l’habitat.

La figure 4 présente le profil de la température de l’eau du lac. La température de la colonne d’eau varie légèrement entre la surface et le fond du lac (entre 0,1 et 0,5 °C). Le profil de température de l’eau du lac Turgeon est normal et convenable pour les organismes aquatiques. Par contre, la température de l’eau du lac Turgeon semble être soumise à des variations de température significatives journalières. De fait, une variation de température de l’eau de l’ordre de 7oC a été enregistrée en moins de 24 heures au mois d’août par l’équipe d’échantillonnage.

Figure 4. Profil vertical des concentrations en oxygène dissous et des températures de la colonne d’eau pour les stations 0 (S0), 1 (S1) et 2 (S2) mesurées les 22 août 2012 au Lac Turgeon.

Oxygène dissous

L’oxygène est l’un des paramètres les plus importants pour évaluer l’état de santé d’un lac et est essentiel pour le métabolisme des organismes aérobies aquatiques. La concentration d’oxygène dissous dans l’eau est maintenue par les apports atmosphériques et les organismes photosynthétiques. Les propriétés de l’oxygène dissous en eau douce sont principalement liées à la température de l’eau et à la pression atmosphérique. Les brassages d’eau engendrés par les changements de température (dimictique) ou par l’effet du vent (polymictique) assurent une oxygénation adéquate de l’ensemble de la colonne d’eau.

0

0,5

1

0 5 10 15 20

Profondeur (m)

Oxygène dissous et température

S0-Oxygène dissous (mg/L) S0-Température (ºC) S1-Oxygène dissous (mg/L) S1-Température (ºC) S2-Oxygène dissous (mg/L) S2-Température (ºC)

(24)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-11- La figure 4 permet de visualiser les changements dans la concentration d’oxygène dissous dans l’eau en fonction de la profondeur. Les résultats de l’oxygène dissous montrent une distribution verticale rectiligne, de type orthograde (Wetzel, 2001). La variation de la concentration de l’oxygène dissous entre la surface est la profondeur est très faible, c’est-à- dire qu’elle diffère entre 0,4 et 1,7 %. On retrouve des concentrations moyennes d’environ 8,8 mg/L d’oxygène dissous en surface; soit environ 89 % de saturation et de 8,7 mg/L à 1,0 m de profondeur. Cette saturation importante en oxygène est associée à un brassage constant de la colonne d’eau et à la productivité photosynthétique. Malgré la consommation de l’oxygène par les microorganismes benthique, l’absence de stratification thermique et le brassage constant de la colonne d’eau permettent un renouvellement d’oxygène sur l’ensemble de la colonne d’eau.

Pour protéger la vie aquatique (effet chronique) des lacs, il est préférable que l’eau maintienne un niveau d’oxygène dissous supérieur à 5 mg/L, pour une eau ayant une température de 15˚C (MDDEP, 2009). Étant donné que les mesures du taux d’oxygène dans l’eau avoisinent 8,2 mg/L, la concentration d’oxygène est excellente et permet le maintien d’un habitat aquatique productif.

Transparence

La transparence de l’eau indique le degré de pénétration de la lumière dans un lac. La mesure de la transparence correspond à la profondeur maximale de l’eau où le disque de Secchi est visible. Ce paramètre dépend de la coloration de l’eau et de la quantité de matières en suspension provenant du lessivage des sols, de l'activité biologique (productivité d’un lac mesuré entre autres par la chlorophylle a) et des activités humaines.

La transparence permet d'évaluer indirectement la quantité de matière organique dans l'eau ce qui, dans bien des cas, constitue une indication de la quantité d'algues qui peut être présente dans celle-ci.

La transparence de l’eau du lac Turgeon a été évaluée à 0,25 m pour les stations 1 et 2 et à 1 m pour la station 0 (Tableau 3), ce qui correspond à une eau trouble. Ces valeurs ne répondent pas au critère du MDDEP fixé à 1,2 m pour la protection des activités récréatives et des aspects esthétiques. Comme ce lac est alimenté par des tributaires s’écoulant sur des plaines argileuses, il est normal que l’eau soit turbide et chargée en matière en suspension. L’effet du brassage de la colonne d’eau peut également favoriser une remise en suspension des particules sédimentaires du substrat.

Tableau 3. Résultats des analyses d’eau in situ de la qualité de l’eau en surface du lac Turgeon, 22 août 2012.

Paramètre Station 0 (témoin) Station 1 Station 2

Transparence (m) 1,00 0,25 0,25

Conductivité (µS/cm) 46 37 41

pH 6,44 6,93 7,26

(25)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-12- Conductivité

La conductivité est la propriété qu’a une solution de transmettre le courant électrique. Cette mesure permet d’évaluer rapidement le degré de minéralisation d’une eau, c’est-à-dire la quantité de substances dissoutes ionisées présentes. La conductivité de l’eau varie entre 37 et 46 µS/cm à la surface de l’eau (Tableau 3). Il n’existe pas de critère reconnu pour la conductivité.

À titre comparatif, les valeurs inférieures à 31 μs/cm sont considérées extrêmement faibles, entre 31 et 50 μs/cm la conductivité est plutôt faible et entre 51 et 150 μs/cm, elle est moyenne. Dans le cas du lac Turgeon, les valeurs obtenues lors de la campagne d’échantillonnage sont jugées comme étant faibles. La moyenne, pour les valeurs de conductivité dans le Bouclier canadien, est inférieure à 100 μs/cm (Paincha ud, 1997). Par conséquent, les valeurs obtenues pour le lac Turgeon ne sont pas préoccupantes.

pH

Le pH, indiquant l’équilibre entre les acides et les bases d’un plan d’eau, est une mesure de la concentration des ions hydrogènes en solution. Il se mesure sur une échelle de 0 à 14.

Une eau est considérée neutre à un pH de 7, acide lorsque la valeur est inférieure à 7 et basique lorsqu’elle est supérieure. Le pH influence la toxicité de plusieurs éléments en régissant un grand nombre de réactions chimiques. Dans les eaux naturelles peu soumises aux activités humaines, le pH dépend de l’origine de ces eaux et de la nature géologique du sous-sol.

Le pH d’un plan d’eau décroît généralement à mesure que celui-ci vieillit. Par exemple, un lac est généralement basique (ou alcalin) lorsqu’il est jeune et devient de plus en plus acide avec le temps. Évidemment, cette situation peut être variable selon la nature des sols de son bassin versant. Le pH varie également dans la colonne d’eau et selon la profondeur.

Dans les couches superficielles, le pH peut augmenter à des niveaux plus alcalins (ou basiques) lors d’activités de photosynthèse dans la colonne d’eau. De plus, le pH peut diminuer en profondeur lors de la dégradation de la matière organique par les bactéries.

Les eaux de surface possèdent un pH variant habituellement de 6 à 9. Un pH inférieur à 5,5 est caractéristique d’un plan d’eau acide, alors qu’un pH variant de 5,4 à 6 correspond à un état transitoire. Pour la protection de la vie aquatique (effet chronique), le pH doit se situer entre 6,5 et 9 (MDDEP, 2009).

Selon les analyses in situ, les valeurs de pH varient entre 6,44 et 7,26 (Tableau 3). Pour les échantillons analysés en laboratoire, les valeurs correspondent à des valeurs situées légèrement au-dessus de celles mesurées in situ, entre 7,37 et 7,48 (Tableau 4). En excluant une (1) mesure de pH prise in situ, les valeurs enregistrées sont conformes aux normes établies par le MDDEP.

(26)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-13- Tableau 4. Résultats des analyses d’eau échantillonnées aux stations 0, 1 et 2 (22 octobre 2012).

Paramètres Unités Limite de détection

Critère de prévention de la

contamination1

Station 02

(station témoin)

Station 12 Station 22 Descripteurs

physiques

pH Nd. 6,5 à 8,5 7,48 7,41 7,37

Turbidité UTN 0,02 Nd. 2,6 45,3 47,9

Descripteur biologique

Coliformes fécaux UFC/100

ml 14 7 0 8

Métaux et métalloïdes

Aluminium (Al) mg/L 0,006 0,1 0,254 1,20 1,16

Argent (Ag) mg/L 0,0002 0,1 <0,0002 <0,0002 <0,0002

Baryum (Ba) mg/L 0,0005 1 0,0051 0,0137 0,0144

Cadmium (Cd) mg/L 0,00002 0,005 <0,00002 <0,00002 <0,00002

Calcium mg/L 0,03 Nd. 7,8 5,9 5,9

Chrome (Cr) mg/L 0,0006 0,05 <0,0006 0,0014 0,0011

Cobalt (Co) mg/L 0,0005 Nd. <0,0005 <0,0005 <0,0005 Cuivre (Cu) mg/L 0,0005 1 <0,0005 <0,0005 <0,0005 Étain (Sn) mg/L 0,001 Nd. <0,001 <0,001 <0,001

Fer (Fe) mg/L 0,01 0,3 0.61 1.3 1.3

Magnésium (Mg) mg/L 0,02 Nd. 2,4 2,2 2,2

Manganèse (Mn) mg/L 0,005 0,05 0,0125 0,0241 0,0244

Mercure (Hg) mg/L 0,00001 1,8 x 10-6 <0,00001 <0,00001 <0,00001 Molybdène (Mo) mg/L 0,0005 0,04 <0,0005 <0,0005 <0,0005

Nickel (Ni) mg/L 0,0005 0,07 <0,0005 0,0014 0,0013 Plomb (Pb) mg/L 0,0003 0,01 <0,0003 <0,0003 <0,0003

Zinc (Zn) mg/L 0,001 5 <0,001 0,002 <0,001

1 MDDEP, 2009

2 Les valeurs en gras indiquent le dépassement du critère de prévention de la contamination.

Nd. : non disponible.

(27)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-14- Turbidité

La turbidité est la mesure du caractère trouble de l’eau. Elle est causée par les matières en suspension, telles que l’argile, le limon et les particules organiques, le plancton et les autres organismes microscopiques (MDDEP, 2000). Elle peut également être engendrée par des oxydes, des hydroxydes métalliques ainsi que des substances dissoutes colorées dans l’eau (Painchaud, 1997). Une turbidité trop élevée empêche la pénétration de la lumière dans la colonne d’eau et peut ainsi diminuer la croissance des algues et des plantes aquatiques. La turbidité peut donc être définie comme l’inverse de la transparence.

La transparence de l’eau du lac Turgeon est très limitée puisque les valeurs analysées de la turbidité aux stations 1 et 2 sont respectivement de 45,3 et 47,9 UTN, alors que les valeurs habituelles des lacs varient entre 0,6 et 26 UTN (MDDEP, 2005). Seule la valeur obtenue à la station témoin (station 0 : 2,6 UTN) est comprise dans la plage de variation des lacs.

À l’interphase des sédiments et de l’eau, il existe une fine couche de protection permettant de conserver les particules ayant sédimenté au fond des lacs peu profond (Scheffer, 2004).

Ce phénomène est dû au fait que le mouvement de l’eau décroît radicalement en fonction de la profondeur (Scheffer, 2004). Par contre, par opposition aux lacs profonds ayant une thermocline, les sédiments présents au fond des lacs peuvent retourner dans la colonne d’eau lorsque le mouvement de l’eau atteint un seuil critique. Par conséquent, il semble être normal d’obtenir des valeurs plus élevées au niveau de la turbidité dans les lacs peu profonds, car plusieurs facteurs biotiques (Ex. poissons, invertébrés filtreurs) et abiotiques (Ex. vagues) peuvent perturber le fond d’un lac et ainsi remettre les particules en suspension. Cependant, dans les lacs peu profonds, la période de temps où les particules remaniées se sédimentent est plus courte que dans les lacs profonds (Scheffer, 2004).

4.5.2

Coliformes fécaux

Descripteurs biologiques

En raison des difficultés que pose la détection des bactéries et virus pathogènes, des méthodes indirectes sont utilisées pour déterminer si une eau est exempte de micro- organismes pathogènes. Les coliformes fécaux, bactéries intestinales non pathogènes, servent comme indicateurs de pollution fécale, donc de la présence potentielle de bactéries et de virus pathogènes (MDDEP, 2000). Pouvant être facilement identifiés et comptés, les coliformes fécaux proviennent des matières fécales produites par les humains et les animaux à sang chaud. Escherichia coli (E. coli) est le coliforme fécal dominant.

La présence abondante de coliformes fécaux dans l'eau peut provenir de sources de pollution diverses : systèmes sanitaires dysfonctionnels, champs agricoles, ruissellement urbain, etc. Les effets sur la santé dépendent de plusieurs facteurs, dont l'état général de la personne affectée, de la virulence des micro-organismes ainsi que de la dose ingérée. Les problèmes de santé rencontrés sont principalement des troubles gastro-intestinaux, diarrhées et vomissements.

Bien que le MDDEP (2009) ne recommande aucune norme pour la protection de la vie aquatique en rapport avec les coliformes fécaux, il propose des critères pour d’autres usages : 200 UFC/100 ml pour les activités de contact primaire comme la baignade et la planche à voile, 1000 UFC/100 ml pour les activités de contact secondaire comme la pêche

(28)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-15- sportive et le canotage, de 14 UFC/100 ml pour la prévention de la contamination de l’eau et des organismes aquatiques seulement et, finalement, 1000 UFC/100 ml pour l'eau brute destinée à l’approvisionnement en eau potable aux endroits où il y a un traitement complet.

Les concentrations mesurées de coliformes fécaux dans les échantillons récoltés en surface aux trois (3) stations d’échantillonnage sont situées entre 0 et 8 UFC/100 ml. Cette faible teneur en coliformes fécaux est normale et typique des eaux de lacs. Ainsi, toute activité de contact primaire avec l’eau sont possible en sans danger.

4.5.3

Bien qu’il s’agisse de données peu souvent amassées lors d’une diagnose d’un lac, l’acquisition de connaissance, en ce qui a trait à la concentration des métaux et métalloïde dans l’eau, permet d’établir un état de référence du lac Turgeon pour les années futures.

Par conséquent, dans l’éventualité où le bassin versant était modifié substantiellement dans le futur, il sera possible d’évaluer quantitativement les impacts de ces changements sur la teneur en métaux et métalloïdes de l’eau.

Métaux et métalloïdes

Les résultats d’analyse en laboratoire obtenus montrent des dépassements du critère de qualité pour deux (2) métaux, soit le fer et l’aluminium (Tableau 4).

(29)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-16-

4.6 Physico-chimie des sédiments lacustres

La morphologie du bassin du lac ainsi que la composition géologique des sédiments provenant du bassin versant, influencent la productivité du lac ainsi que les interactions entre l’interphase eau-sédiment (Wetzel, 2001). Les sédiments lacustres proviennent d’apports de sources exogènes, telles que l’érosion du bassin versant, les dépôts atmosphériques, les débris organiques et inorganiques, et de sources endogènes, telles que les activités chimiques et biologiques à l’intérieur de la colonne d’eau (Rolland, 2006).

L’analyse de paramètres physico-chimiques des sédiments du lac Turgeon permet de mettre en lumière les taux actuels de certains paramètres et d’établir un état de référence qui pourra servir pour des comparatifs dans les années ultérieures.

Les critères génériques établis dans la Politique de protections des sols et de réhabilitation des terrains contaminés permettent d’évaluer l’ampleur de la contamination d’un site ainsi qu’à fixer des objectifs de réhabilitation. Ils peuvent également être utiles pour la gestion de l’extraction de sols contaminés.

À titre de comparaison nous avons mis en relation les concentrations de métaux obtenus par analyses au cadre de référence du MDDEP pour les sols contaminés, et ce, afin d’en évaluer les niveaux de concentration présents. Les sols sont classés en fonction des catégories A, B et C. Le niveau A est associé à la limite de concentration minimale qui peut être mesurée à l’aide de méthodes d’analyse ayant une fiabilité définie (MDDEP, 1998).

Quant au niveau B, il représente la limite maximale acceptable pour les terrains à vocation résidentielle, récréative, institutionnelle ou commerciale (site localisé en zone résidentielle) et le niveau C correspond à la limite maximale acceptable pour les terrains à vocation commerciale ou industrielle (MDDEP, 1998).

Le tableau 5 présente les résultats obtenus en laboratoire pour les analyses de sédiments et compare ces derniers en fonction du critère générique A pour les sols. Les teneurs de fond qui ont été utilisées sont celles de la région géologique de la zone d’étude, la province du Supérieure.

En excluant les échantillons de sol de la station 0 pour le cadmium et le zinc ainsi que les échantillons des trois stations pour l’étain, tous les échantillons analysés aux trois stations se classent dans la catégorie du critère A. Les échantillons qui excèdent ce critère sont de types B mais les taux de dépassement de ces concentrations demeurent relativement faibles.

(30)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-17- Tableau 5. Concentration en métaux, métalloïdes et hydrocarbures pétroliers des échantillons de sédiments analysés, récoltés aux stations 0 (témoin), 1 et 2 et recommandations gouvernementales pour les critères génériques pour les sols.

Paramètres Unités Critère A1 Station 02

(Station témoin) Station 12 Station 22 Descripteurs

physiques

Humidité % 72,2 61,4 59,5

Métaux et métalloïdes

Argent (Ag) mg/Kg 0,5 <2 <2 <2

Baryum (Ba) mg/Kg 200 129 103 54,2

Cadmium (Cd) mg/Kg 0,9 1,03 0,642 0,351

Calcium mg/Kg Nd. 7 093 9 725 3 168

Chrome (Cr) mg/Kg 85 62,8 60,9 31,2

Cobalt (Co) mg/Kg 20 18,3 18,5 8,5

Cuivre (Cu) mg/Kg 50 14 9 <5

Étain (Sn) mg/Kg 5 11,4 11,6 5,1

Fer (Fe) mg/Kg Nd. 22 864 22 275 11 528

Magnésium (Mg) mg/Kg Nd. 8 386 8 674 4 420

Manganèse (Mn) mg/Kg 1 000 647 433 243

Molybdène (Mo) mg/Kg 6 2,1 1,9 0,78

Nickel (Ni) mg/Kg 50 36,5 34,0 17.9)

Plomb (Pb) mg/Kg 40 18,7 16,2 9,0

Zinc (Zn) mg/Kg 120 159 115 61,5

Hydrocarbures pétroliers

Hydrocarbure (C10-C50) mg/Kg 300 1 883 <80 <80

1 MDDEP, 1998

2 Les valeurs en gras indiquent le dépassement du critère de prévention de la contamination.

Nd. : non disponible

(31)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-18- 4.7 État des berges

Les berges marquent la transition entre le milieu terrestre et le milieu aquatique, et à ce titre, elles constituent une zone essentielle pour la protection d’un lac. L'importance des berges est en grande partie conditionnée par la présence de végétation. Grâce à ses multiples rôles écologiques, la végétation riveraine constitue la première ligne de défense pour la protection et la sauvegarde des milieux hydriques.

De façon générale, les berges du lac Turgeon sont en bonne condition. Cependant, les berges d’une dizaine de propriétés en bordure du lac ont été modifiées et sont maintenant gazonnées. Peu de déboisement important et de signes significatifs d’érosion ont été observés. De plus, les trois strates de végétation (herbacée, arbustive et arborescente) sont bien représentées. Seuls quelques sites sur la berge sont majoritairement dominés par la strate arbustive.

4.8 Herbiers aquatiques

Les plantes qui poussent dans le lac s’appellent des macrophytes. Ces plantes aquatiques de tailles et de formes diverses possèdent des feuilles émergées, flottantes ou submergées.

À des degrés modérés d’abondance, les macrophytes sont attrayantes et nécessaires sur le plan environnemental. Étant un maillon important de l’écosystème, leur présence dans le lac est naturelle et normale. De plus, elles permettent de stabiliser les sédiments au fond de l’eau, élément important dans les lacs peu profonds. Lorsqu’elles sont trop abondantes, elles peuvent toutefois interférer avec certains usages et être perçues comme un problème.

La figure 5 indique l’emplacement approximatif des herbiers sur le lac. Cette carte n’est présente qu’à titre qualitatif et n’indique pas la superficie des herbiers. La baie localisée au sud-est du lac est l’endroit comportant le plus d’herbiers. L’espace limité entre les plantes était tel, qu’il était difficile de s’y déplacer en bateau à moteur. D'ailleurs, la présence d’herbier, même à proximité du centre du lac, est un phénomène jugé normal dans les lacs peu profonds. À l’opposé, une densité moins importante d’herbier aquatique a été observée à l’ouest et au sud-ouest du lac.

La caractérisation future des herbiers aquatiques pourrait être conseillée afin de permettre d’évaluer leur évolution de leur développement dans le temps. Il est à noter que le développement accru des herbiers est associé au vieillissement du lac, donc à l’apport de sédiments et de nutriments venant du bassin versant.

4.9 Caractéristique biologique du plan d’eau 4.9.1

Les pêches au filet maillant expérimental réalisées dans la nuit du 21 au 22 août 2012 dans deux stations du lac Turgeon ont permis de constater la présence dans ce plan d’eau du doré jaune, du grand brochet, du meunier rouge, de la perchaude et du queue à tache noire.

Tandis que les pêches effectuées dans la nuit du 22 au 23 août 2012 dans les deux dernières stations du lac Turgeon ont permis de découvrir la présence de la barbotte brune et de la laquaiche aux yeux d’or.

Population ichtyologique

(32)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-19- Les tableaux 6 et 7 présentent les données d’abondance numériques et pondérales des pêches effectuées en 2012, alors que le tableau 8 fait état des mesures de longueur totale et de masse relevées sur les poissons capturés. Le doré jaune est toujours une espèce dominante et représente 28,8 % du nombre total de poissons capturés. Il est suivi du grand brochet (21,1 %), de la laquaiche aux yeux d’or (14,4 %), de la perchaude (12,7 %), du meunier rouge (11,8 %), de la barbotte brune (6,7 %), et du queue à tache noire (4,2 %).

Tableau 6. Nombre, rendement numérique et abondance relative des poissons capturés au filet dans quatre stations du lac Turgeon en 2012.

Espèce Abondance

numérique (n)

Rendement numérique (nombre/filet-nuit)

Abondance relative (%)

Barbotte brune 8 2,0 6,78

Doré jaune 34 8,5 28,81

Grand brochet 25 6,3 21,19

Laquaiche aux yeux

d’or 17 4,3 14,41

Meunier rouge 14 3,5 11,86

Perchaude 15 3,8 12,71

Queue à tache noire 5 1,3 4,24

TOTAL 118 29,5 100,00

Tableau 7. Biomasse, rendement pondéral et biomasse relative des poissons capturés au filet dans quatre stations du lac Turgeon en 2012.

Espèce Biomasse

(kg)

Rendement pondéral (kg/filet-nuit)

Biomasse relative

(%)

Barbotte brune 2,70 0,7 4,66

Doré jaune 10,59 2.6 18,28

Grand brochet 23,99 6,0 41,40

Laquaiche aux yeux

d’or 10,43 2,6 18,00

Meunier rouge 9,22 2,3 15,91

Perchaude 0,96 0,2 1,66

Queue à tache noire 0,05 0,0 0,09

TOTAL 57,94 14,5 100,00

(33)
(34)

\

\

\

\

\

\ \

\

\ \

\

\

\

\

\

\

\

\

\

0 560 1 120 1 680 2 240

Mètres

Analyse: M. Gagnon, biol. et S. Richard, biol.

Cartographie: A-M Wagner, biol.

Dossier: B2011-0023 Date: 19 octobre 2012 Données: BDTQ, Biofilia

Figure 4: Localisation générale des herbiers sur le lac Turgeon

Lac Turgeon

Municipalité de Baie-James, Québec

Projection: NAD 83 MTM Zone 8

Légende Route

Courbe de niveau (20 m) Étendue d'eau

Cours d'eau permanent Cours d'eau intermittent

\ Herbier

±

10, rue Cavelier Matagami (QC) J0Y 2A0 Téléphone: (819) 739-2318 Télécopieur: (819) 739-2289

www.biofilia.com

(35)
(36)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-21-

En terme de biomasse, la proportion des espèces de poissons pêchés est de 41,4 % pour le grand brochet, 18,2 % pour le doré jaune, 18 % pour la laquaiche aux yeux d’or, 15,9 % pour le meunier rouge, 4,6 % pour la barbotte brune et 1,7 % pour les autres.

Tableau 8. Données morphométriques des poissons du lac Turgeon mesurés et pesés en 2012

Espèce Nombre Longueur totale

(mm)1 Masse (g)1

(n) moy min max moy min max

Barbotte brune 8 291 230 350 375 140 650

Doré jaune 34 302 170 515 319 20 1 280

Grand brochet 25 481 322 1030 960 170 8 620

Laquaiche yeux d’or 17 401 360 463 652 430 1 000

Meunier rouge 14 364 222 470 659 40 1 350

Perchaude 15 164 90 230 64 <10 170

Queue à tache noire 5 101 95 107 <10 <10 <10 1. Valeurs moyenne (moy), minimale (min) et maximale (max) des poissons capturés

La taille du doré jaune est relativement faible dans le lac Turgeon et pourrait indiquer qu’il y a eu ou qu’il y a présentement surpêche des plus gros spécimens de cette espèce. La longueur moyenne de 302 mm et la masse moyenne de 319 g associée à l’ensemble des captures sont inférieures à celles relevées sur les dorés jaunes qui ont été capturés dans le programme d’acquisition de connaissances sur une vingtaine de plans d’eau de la Jamésie, réalisé en 2011 par Biofilia (Biofilia, 2012). Dans ces plans d’eau, où la pêche expérimentale a été effectuée, la taille des dorés dépasse habituellement 350 mm et 450 g, indépendamment de la taille ou du niveau de la fréquentation du plan d’eau.

Selon certains pêcheurs, la barbotte brune aurait été introduite, il y a quelques années, dans le bassin inférieur de la rivière Turgeon. La présence de la barbotte brune a été démontrée lors de ces pêches expérimentales. Bien que le rendement numérique et pondéral soit relativement faible, l’espèce semble bien établie dans ce plan d’eau. À première vue, ce lac semble un habitat très propice au développement de cette espèce, puisqu’on la retrouve principalement dans des eaux peu profondes et chaudes dont le fond est sableux ou vaseux avec ou sans végétation (Bernatchez et Giroux, 2000). On pourrait donc s’attendre à un accroissement de cette population, d’ici quelque temps.

4.9.2

Le tableau 9 présente les données obtenues des analyses écotoxicologiques de la chair du poisson. À première vue, on s’aperçoit que les concentrations de mercure varient selon l’espèce et la taille des individus. Cette variation est explicable par le fait que lorsque le mercure inorganique se retrouve dans l’eau, il est aussitôt transformé par des bactéries en une forme assimilable (méthylmercure) par les organismes vivants. Le méthylmercure est absorbé en premier par le plancton, qui est par la suite transmis aux insectes aquatiques

Analyse écotoxicologique

(37)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-22- puis finalement aux poissons. Donc, la concentration du méthylmercure augmente à chaque maillon de la chaîne alimentaire par le principe de bioaccumulation, ce qui explique la variation retrouvée entre les espèces et la taille des individus.

De plus, une comparaison a été effectuée (tableau 9) entre les analyses de mercure réalisées sur les spécimens du lac Turgeon et sur les spécimens de l’étude de Laliberté (2004). Cette comparaison nous permet d’observer que l’ensemble des concentrations en mercure dans la chair des poissons du lac Turgeon est égal ou supérieur à la moyenne observable dans l’étude de Laliberté (2004).

Dans cette même étude, des prélèvements de doré jaune ont été réalisés au lac Turgeon en 1995. Une concentration moyenne de mercure a été établie selon des classes de taille, soit petit, moyen et grand, lorsqu’on compare ces données à celle de 2012 pour ces mêmes classes de taille, on constate qu’il y a eu une forte augmentation de la concentration de mercure dans la chair du doré jaune à travers le temps, et ce, pour chacune de ces classes (tableau 10).

Les résultats indiquent que les teneurs en mercure dans les poissons ciblés par les pêcheurs sportifs sont suffisamment élevées pour restreindre la consommation sur une base régulière. Les résultats du tableau 11 révèlent qu’il est préférable de consommer les plus petits spécimens, étant donné leur plus faible teneur en mercure.

Le tableau 12 présente le guide de consommation du poisson en fonction de la teneur en mercure. Lorsqu’on compare les résultats des analyses de mercure et le guide de consommation, on s’aperçoit que pour les dorés jaunes, seuls les petits spécimens devraient être consommés. Tandis que chez le grand brochet et la perchaude, deux classes de tailles peuvent être consommées, soit les petits et les moyens.

(38)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-23- Tableau 9. Résultats des analyses de mercure dans la chair des poissons

Individus Espèce Taille (cm)

Mercure (Hg) mg/Kg

Classe de taille1

Teneur moyenne1 (mg/Kg), selon la classe de taille

F1-1 Brochet 41 0,7 Petit 0,4

F1-2 Brochet 52,7 1,4 Petit 0,4

F1-3 Brochet 61,2 2,3 Moyen 0,64

F1-4 Brochet 49,5 0,9 Petit 0,4

F1-5 Brochet 41,5 0,6 Petit 0,4

F1-6 Doré jaune 45,5 2,3 Moyen 0,75

F1-7 Perchaude 18,6 0,5 Petit 0,21

F1-8 Perchaude 17,7 0,5 Petit 0,21

F2-1 Brochet 103 4,2 Grand 1,08

F2-2 Doré jaune 51,5 4,1 Grand 1,21

F2-3 Doré jaune 28,4 0,5 Petit 0,5

F2-4 Doré jaune 42,4 1,5 Moyen 0,75

F2-5 Doré jaune 45 4,7 Moyen 0,75

F2-6 Doré jaune 38,6 0,8 Petit 0,5

F2-7 Brochet 59,5 1,4 Moyen 0,64

F2-8 Perchaude 20,35 0,6 Moyen 0,28

F3-1 Brochet 50,5 0,8 Petit 0,4

F3-2 Doré jaune 33,5 1,1 Petit 0,5

F3-3 Doré jaune 40 2,2 Petit 0,5

F3-4 Doré jaune 36,5 0,9 Petit 0,5

F3-5 Brochet 49 1 Petit 0,4

F3-6 Brochet 58 1 Moyen 0,64

F4-1 Doré jaune 32 0,7 Petit 0,5

F4-2 Doré jaune 35 0,9 Petit 0,5

F4-3 Doré jaune 36,5 0,7 Petit 0,5

F4-4 Doré jaune 34,5 0,7 Petit 0,5

F4-5 Doré jaune 42,2 1,7 Moyen 0,75

F4-6 Brochet 44 0,4 Petit 0,4

F4-7 Brochet 55 0,5 Petit 0,4

F4-8 Perchaude 18,75 0,8 Petit 0,21

1 Selon l'étude de Laliberté, 2004

(39)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-24- Tableau 10. Comparaison des concentrations moyennes de mercure (mg/Kg) dans la chair des dorés jaune entre les années 1995 et 2012.

Tableau 11. Teneur moyenne en mercure pour les espèces de poissons prisés par les pêcheurs sportifs, selon la classe de taille.

Espèce Classe de taille

Teneur moyenne en mercure (mg de Hg/kg de chair) Doré jaune

Petit 0,94

Moyen 2,55

Grand 4,10

Grand Brochet

Petit 0,79

Moyen 1,56

Grand 4,20

Perchaude Petit 0,60

Moyen 0,60

Tableau 12. Guide de consommation du poisson, tiré d’Hydro-Québec, 2006 Teneurs en mercure

(mg de Hg/kg de chair)

Nombre maximal de portions de poissons recommandé par mois 0,00 à 0,29 Consommation sans restriction

0,30 à 0,49 8 portions par mois

0,50 à 0,99 4 portions par mois

1,00 à 1,99 2 portions par mois

1 portion = 230 g (8 oz) de poisson

Classe de taille 1995 2012 %

d’augmentation

Petite 0,48 0,94 96

Moyenne 0,85 2,55 200

Grande 1,08 4,10 280

(40)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-25-

5. RECOMMANDATIONS

5.1 Paramètres hydrologiques 5.1.1

Les sources d’approvisionnement en eau du lac sont les cours d’eau, les vallons sensibles et la nappe phréatique. La perturbation de ces sources a un effet direct sur la capacité de renouvellement de l’eau du lac puisqu’elle entraîne une augmentation de la concentration des charges nutritives dans l’eau et un vieillissement prématuré du plan d’eau.

Quantité d’eau et renouvellement de l’eau du lac

Recommandation

1. Afin de maintenir une recharge adéquate du lac, il serait important de préserver intégralement les bandes de protection riveraine des cours d’eau, des sources et des vallons sensibles. À l’intérieur de ces bandes, aucun déboisement, drainage (fossé, drain français, ponceau, etc.) ou construction particulière ne devrait être autorisé.

5.2 Paramètres morphométriques 5.2.1

Le niveau d’eau des lacs peut être modifié par les barrages de castors à l’exutoire.

Niveau d’eau des lacs

Recommandation

2. Étant donné que l’ennoiement des sols et de la matière organique favorise la remise en disponibilité du phosphore dans l’eau, il est recommandé de ne pas laisser les castors ériger des barrages rehaussant le niveau d’eau de façon importante.

5.3 Paramètres physico-chimiques 5.3.1

La faible profondeur du lac Turgeon affecte la dynamique de l’écosystème. Les nutriments assimilés dans la colonne d’eau y sont plus concentrés, par unité de volume, donc la réponse du système face à une modification interne ou externe du milieu est plus rapide. De plus, plusieurs polluants provenant de sources exogènes au lac, tel que les sédiments, les nutriments (azote, phosphore), les coliformes, les sels de déglaçage et les hydrocarbures, peuvent affecter la qualité de l’eau.

Qualité de l’eau

Recommandations

3. Afin de réduire les intrants de polluants dans le lac, il est nécessaire de préserver les filtres naturels présents sur le territoire. La végétation des bandes riveraines ceinturant le lac et ses tributaires devra être maintenue le plus dense possible. Une bande riveraine efficace doit inclure les strates herbacées, arbustives et arborescentes. Les règlements municipaux concernant les marges de recul de ces zones doivent être respectés.

(41)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-26- 4. Pour tous travaux de construction de réseau routier, un plan de gestion

environnemental devrait être élaboré et devrait inclure les mesures d’atténuation telles que des bassins de sédimentation dans les fossés situés dans les bas de pentes, des digues réduisant la vélocité de l’eau dans les fossés à risque, du recouvrement de perré sur les épaulements des ponceaux, de la révégétalisation des talus inclinés et autres mesures correctives en vigueur.

5. L’eau des fossés devrait être dirigée dans les zones végétalisées afin qu’elle puisse être filtrée dans le sol avant d’être acheminée dans le réseau hydrique.

6. Tous les foyers d’érosion devraient être stabilisés et revégétalisés promptement à l’aide de techniques appropriées.

7. Sur les terrains voués au développement, les systèmes sanitaires individuels doivent être conformes aux règlements municipaux en vigueur. Les emplacements à pentes fortes ou sur affleurements rocheux augmentent les risques d’apport de polluants d’origine sanitaire vers les lacs. Le choix du système épurateur pour ces sites est donc très important.

8. Favoriser un système municipal (ou communautaire) de vérification de la vidange des fosses septiques. Le règlement oblige une vidange aux deux ans pour les résidences permanentes (2 personnes-année) et aux quatre ans pour les résidences occasionnelles.

9. Favoriser l’utilisation des moteurs quatre temps à essence. Limiter l’utilisation des moteurs à forte puissance, causant un batillage, une dégradation des rives et des espèces aquatiques.

5.4 Paramètres biophysiques

5.4.1

L’encadrement forestier d’un lac (bande de 300 mètres) permet de filtrer l’eau venant du bassin versant avant son entrée dans le lac.

Encadrement forestier

Recommandations

10. Favoriser le déboisement dans les zones où les pentes sont faibles contrairement à celles abruptes.

11. Limiter le déboisement des terrains à moins de 20 % de sa superficie totale.

12. Limiter le nombre d’habitations pouvant s’établir en bordure du lac.

13. Encourager la revégétalisation (à l’aide d’herbacés et d’arbustes) et le contrôle du ruissellement de surface dans les zones déboisées.

(42)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-27- 14. Favoriser un drainage de l’eau de ruissellement par diffusion dans le sol contrairement

à la canalisation artificielle se jetant directement au lac.

5.4.2

De nombreux cours d’eau amènent de l’eau au lac. Ils peuvent également transporter des polluants.

Cours d’eau

Recommandations

15. Respecter une bande de protection riveraine d’un minimum de 15 mètres de part et d’autre des tributaires du lac.

16. Interdire l’aménagement de tout ouvrage dans leur bande de protection riveraine.

17. Revégétaliser et reboiser les secteurs dévégétalisés de la bande riveraine des tributaires.

5.4.3

Les arbres et la végétation arbustive jouent un rôle régulateur primordial dans l’équilibre hydrologique des plans d’eau. Ainsi, un lac peut subir des impacts cumulatifs importants lorsque le couvert forestier de son bassin versant est réduit à moins de 50 % de sa superficie totale.

Aire équivalente de coupe

Recommandation

18. Limiter le prélèvement du couvert forestier sur l’ensemble du bassin versant afin de ne pas dépasser le seuil critique de 50 % de déboisement du territoire.

5.4.4

Lorsque trop abondante, la végétation aquatique peut interférer avec certains usages et être perçue comme un problème.

Végétation aquatique

Recommandation

19. Afin de limiter le développement accéléré de la végétation aquatique, il est recommandé de limiter l’apport de nutriments et les zones d’érosion.

20. Comme les eaux chaudes favorisent le développement de la végétation aquatique, il est recommandé de maintenir des bandes végétales aux abords des milieux aquatiques afin qu’elles limitent l’exposition aux rayons solaires.

(43)

Programme d’acquisition de connaissances sur le lac Turgeon Municipalité de Baie-James, Québec

B2011-0023

-28- 6. CONCLUSION

La présente étude a consisté à réaliser des analyses physico-chimiques de l’eau et des sédiments. L’ensemble de ces travaux a permis de recueillir une base de données sur les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du lac.

Le bassin versant du lac Turgeon s’étend sur 276, 2 km2 et touche quatre (4) municipalités ainsi qu’un territoire non-organisé. Il possède 27 tributaires et un seul émissaire, la rivière Turgeon.

Selon les analyses relevées in situ, la qualité de l’eau du lac Turgeon est bonne et respecte le critère de la protection de la vie aquatique. Par conséquent, elle offre des conditions favorables pour le maintien d’un habitat aquatique productif. Cependant, les mesures pour la transparence sont faibles et celles de la turbidité de l’eau très élevée, suggérant ainsi des brassages de la colonne fréquents. Puisque le lac Turgeon est de faible profondeur, il ne s’agit pas de conditions anormales, car la simple action du vent peut résulter en un remaniement des sédiments dans la colonne d’eau.

L’analyse physico-chimique de l’eau du lac Turgeon révèle également une excellente qualité de l’eau, car la majorité des paramètres, mis à part le fer et l’aluminium qui sont légèrement au dessus des critères de qualité, se situent sous le critère de prévention de contamination de l’eau.

De façon générale, les berges du lac Turgeon sont en très bonne condition. Peu de déboisement important et de sites significatifs d’érosion ont été observés. De plus, les trois strates de végétation (herbacée, arbustive et arborescente) sont bien représentées.

Plusieurs herbiers sont présents dans le lac Turgeon, spécialement dans la baie localisée au sud-est du lac. Puisque ce dernier est peu profond, certains des herbiers sont retrouvés jusqu’au centre du lac. Les caractéristiques des herbiers aquatiques observés ne présentent aucune problématique particulière.

À la lumière de cette étude, nous estimons que le lac Turgeon ne présente aucun problème physico-chimique majeur. Cependant, sa faible profondeur le rend particulièrement sensible à tout nouvel apport en nutriments et c’est pourquoi un suivi régulier de ces paramètres étudiés est conseillé.

La pêche expérimentale a permis d’observer sept espèces de poissons présentent dans le lac Turgeon, soit la barbotte brune, le doré jaune, le grand brochet, la laquaiche aux yeux d’or, le meunier rouge, la perchaude et le queue à tâche noire. À première vue, ces populations semblent bien se porter, mis à part le doré jaune dont la taille des individus capturés était inférieure à celle notée dans les autres études réalisées sur le territoire Jamésien. La surpêche pourrait être la cause de la situation actuelle.

Les analyses de mercure dans la chair des poissons visés par les pêcheurs sportifs démontrent que le taux de mercure présent dans ces derniers est relativement élevé. En effet, la teneur en mercure dans les poissons de grande taille est telle qu’il est déconseillé d’en consommer. Cette teneur semble avoir augmenté considérablement depuis le milieu

Références

Documents relatifs

Les événements récents qui sont apparus sur le territoire du bassin versant de la rivière Richelieu, provocant du stress et des impacts négatifs indéniables sur la qualité de

→ La stratégie de verdissement devrait également inclure certains espaces privés opportuns, tels que les aires de stationnement et terrains vacants F27 - Adapter la

 Pour se conformer aux textes règlementaires en vigueur chaque opérateur activant dans la production des boissons et/ou autres denrées alimentaires est tenu de procéder à des

ILC Consulting a le plaisir de partager avec vous les fondamentaux de la Gestion de projet.. Chapitre

Par contre bien qu’Agen ait un cumul de pluie efficace plus important que Cancon et St Antoine cette zone a connu de plus forts épisodes de chaleur entre juillet et aout,

La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean couvre une superficie d’environ 104 035 km 2 (Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire du

Élément facilitant la réalisation de l’action (l’OBV n’a pas à intervenir) Élément limitant l’efficacité de l’action (l’OBV peut intervenir) Élément empêchant

C’est un onduleur conçu pour une application autonome à distance ou hors réseau avec batteries de secours ou l’onduleur est alimenté en courant continu par des batteries chargées