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Réflexions sur quelques itinéraires géotopiques

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Academic year: 2022

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Réflexions sur quelques itinéraires géotopiques

RACINE, Jean-Bernard, RAFFESTIN, Claude

RACINE, Jean-Bernard, RAFFESTIN, Claude. Réflexions sur quelques itinéraires géotopiques.

Géotopiques , 1983, no. 1, p. 5-24

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4330

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ITINERAIRES GEOTOPIQUES

Jean-Bernard RACINE {Université de Lausanne)

et

Claude RAFFESTIN (Université de Genève)

Les futurs historiens de la pensée géographique francophone diront peut-être le rôle joué par la convergence des préoccupations de jeunes géographes universitaires français e t suisses ro mands, pl us ou moins i nfluencé s p ar le renouveau de la géographie anglo-saxonne et qui, dans le cours même de leur progressive acquisition des connaissances mathématiques et statistiques nécessaires à la pratique de la "géographie quantitative" ont vite ressenti un net besoin d e r e c u l e t d e r é f l e x i o n é p i s t é m o l o g i q u e e n r e g a r d d e l 'objet et des méthodes de leurs recherches.

Ainsi naquit, entre les membres du Groupe Dupont, appartenant aux Univer-sités d'Aix-Marseille II, Avignon, Grenoble I, Lyon II, Montpellier III, Nice, ou au C.N.R.S., et des géographes appartenant aux Universités de Genève et de Lausanne, l'idée de colloques périodiques orientés sur une réflexion méthodo-logique et critique concernant les tenants et les aboutis-sants des connaissances et des pratiques de la géographie. Premier thème retenu pour ces "GEOPOINT": Théories et géographie (1976), titre montrant bien qu'en pleine période d ' é p a n o u i s s e m e n t d e l ' o u t i l q u a n t i t a t i f , l e v r a i d é b a t n'était pas "entre géographie nouvelle et géographie de papa", voire entre géographie quantitative et géographie qualitative, mais qu'il portait en réalité sur la meilleure manière de combiner le général et le particulier et plus spécifiquement encore, comme l'avait déjà fort bien indiqué un Gilles Sauter par exemple, sur la nature et les condi-t i o n s d e l ' e x p l i c a t i o n e n g é o g r a p h i e e t l e s t y p e s d e référentiels mobilisés dans cette entreprise heuristique.

L'étude des rapports entre mathématique et méthodologie d'une part, entre épistémologie et idéologie d'autre part,

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avait donc déjà permis d'identifier quelques-uns des espaces en creux de nos connaissances épistémologiques. C'est donc tout naturellement que le thème du colloque suivant (1978) put être plus "centré", portant sur les Concepts et construits dans la géographie contemporaine. L'explicitâtion des problèmes liés à la production conceptuelle, comme condition de la nécessaire pénétration de l'esprit des mathématiques - et non seulement leur lettre - dans la position même des problèmes géographiques, devait conduire les participants à étudier successivement les concepts de

"combinaison", de "distance et réseau", de "production de l'espace", de "paysage", et, accessoirement bien sûr,

"d' espace géographique" et de "territoire". C était, à l'évidence, un premier pas dans l'apprentissage de la manière de construire ces théories que nous réclamions à grands cris en 1976, après avoir senti les dangers d'un empirisme quantitatif et d'un positivisme logique naïfs et réducteurs. Mais l'essentiel, peut-être, restait à faire, et même, dans un premier temps, à formuler en termes d'exigences disciplinaires minimales.

Une théorie déductive ne doit-elle pas contenir tout à la fois des axiomes et des théorèmes? Notre parti pris de

"scientificité" ne nous obligeait-il pas à remonter encore plus loin en amont, et à rechercher, pour encadrer et conduire, voire légitimer, notre travail, non plus simplement cet ensemble d'idées, de concepts abstraits plus ou moins organises et appliqués à un domaine particulier qu' est le plus souvent la théorie au sens vulgaire, une théorie construite au mieux sur des "principes", mais bien plutôt une construction intellectuelle méthodique et organisée, de type axiomatique? L'axiomatique, pourquoi?

Bien évidemment pour servir de base à un système de déduc- tion, à des analyses qui procèdent déductivement, tout résultat géographique devant alors être rigoureusement et logiquement déduit d' un ensemble minimal d'axiomes. L' axio- matique , comment? En travaillant sur des symboles plutôt que sur des contenus, grâce à un acte mental aboutissant à un

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schéma abstrait. La recherche et l'organisation systématique des axiomes d'une science - et il nous fallait découvrir les nôtres - renvoyait à sa formalisation, à la formalisation de son discours en tout cas, à l' explicitation d'un ensemble d'hypothèses, de théorèmes et de déductions, l'objectif étant finalement d'étudier les seules relations logiques.

Nous admettions, provisoirement au moins, cette idée qu' il existe une sorte de loi du développement des sciences, "qui les fait passer, dans un ordre irréversible et chacune à son tour, selon le rang qu' elle occupe dans la hiérarchie, par quatre étapes successives : descriptive, inductive, deduc- tive, axiomatique" (Blanche, 1970). Enfin notre tour allait venir.

Certes, d'entrée de jeu, nous nous demandions si cette visée qui nous animait n' avait que des avantages, si elle ne correspondait pas à une aventure intellectuelle gratuite, arbitraire et pleine de vacuité, ou si, plus sérieusement peut-être, elle n'était pas largement prématurée. A cet égard le colloque de Lausanne nous laissa sur une impression mitigée. Nous avions certes appris que l'axiomatisation pouvait se pratiquer sur des théories encore mal établies et que 1 ' on pouvait axiomatiser des démarches quotidiennes, comme la constitution d'une matrice d'information géo- graphique , axiomatiser en d'autres termes une pratique en la ramenant à ses éléments les plus essentiels (Béguin, 1980) . Pourtant, nous avions aussi appris à mesurer l'immensité de notre ignorance et de nos désaccords, et c' était là quelque chose d'utile. Il restait que la distance à par- courir d'un projet de géographie déductive à une géographie qui le soit vraiment était considérable . Et la prise de conscience des risques de l'échec n'est sans doute pas étrangère au fait que deux ans plus tard, en Avignon, le même groupe de chercheurs, qui entretemps s'était d'ailleurs considérablement élargi, dans ses participants comme dans son audience, en revenait à des problèmes apparemment plus terre à terre, le "territoire" , et plus spécifiquement les Territoires de la vie quotidienne (1982), à la recherche de

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niveaux signifiants dans l'analyse géographique.

Le concept de territoire, lié à celui de quotidienneté, ne réclamait-il pas une utilisation nouvelle? Plus ou moins consciemment sensibles à l'air du temps, les géographes sentaient sans doute que cette mode correspondait à quelque chose de plus sérieux et de plus profond (Barel, 1982) , le retour en force des perspectives phénoménologiques et la recherche du sens d'une part, l'interrogation sur les mouvements de fond qui animent nos pratiques sociétales d'autre part, les pratiques alternatives enfin, que nous pouvions concevoir au sein de la dialectique complexe et multidimensionnelle des finalités productivistes et exis- tentielles. Par un long détour, les géographes de la franco- phonie , sous le regard actif et maintenant intéressé de leurs répondants au sein des sciences humaines ou formelles, retrouvaient la ligne des préoccupations du moment. Sans doute, parce qu'au-delà des effets de mode, - et cette idée fut fortement exprimée dans les conclusions - la notion de territoire correspondait à un besoin, lié aux changements dans l'environnement où s'inscrivaient nos pratiques sociales, et donc, dans une grande mesure aussi, dans l'environnement conceptuel de la géographie.

Geopoint 1976

La géographie francophone avait pratiquement réussi à combiner dans une pratique relativement intégrée les trois grandes traditions de la discipline, écologique, choro- logique, spatiale. Mais la "nouvelle géographie" oscillait toujours entre une pratique quantitative de la géographie traditionnelle, d'orientation typologique encore, et des interrogations plus explicitement et plus rigoureusement nomothétiques, cherchant à prolonger au niveau de l'espace concret les découvertes déjà fort anciennes de la physique, de 1 ' économie ou de la sociologie, en empruntant à ces disciplines leurs modèles, pour voir dans quelle mesure les rugosités de l'espace obligeaient à en moduler la portée et les significations. L'une et l'autre cependant de ces deux

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orientations se nourrissaient du positivisme ambiant.

Elles, furent dénoncées comme infiniment réductrices. Comment séparer l' espace de la société qui le produit et lui donne tout son sens? L'espace géographique s'inscrit dans une totalité sociale, en est l'une des expressions, 1 ' un des modes d'occurence. Or toute réflexion sur la totalité sociale nous indique son caractère composite, avec ce qui relève de son infrastructure, ce qui relève aussi de sa . superstructure, les deux ordres de faits pouvant se lire dans l'espace. La tâche du géographe était donc assez claire à cet égard. Mais les moyens conceptuels et techniques pour l'accomplir, le type d'épistémologie sur laquelle fonder la recherche restaient assez flous.

Géopoint 1982

La géographie francophone, du moins celle qui s'exprimait alors dans ce colloque, avait bien compris que les réalités socio-spatiales qui l'intéressaient étaient constituées à la fois de faits matériels et de faits intellectuels et affectifs, voire même que ceux-ci n'étaient pas sans effets sur la conscience du chercheur s'y intéressant. L'espace géographique, dans lequel la société s'inscrivait toute entière, conformément à la finalité qu'elle se proposait, en investissant dans cette production tous ses moyens d'action,

"infra" ou "superstructurels" , était bien alors, pour chacun, un sémantide (Isnard, 1978), chargé de signifi-cations . Ne lisait-on pas dans un ouvrage de géographie consacré à la Pratique de la ville que celle-ci "était faite plus d'idée que de pierre ou de béton" (Bertrand, 1978)?

Que traduit en fait une telle formulation? Le retour, bien sûr, et quoique d'une manière implicite en France, contrairement à ce qui se passait en Amérique du Nord, d'une perspective épistémologique ancrée dans des options phénoménologiques, celles qui tout en ayant perdu la pureté husserlienne, dominent le mouvement contemporain, "en donnant une primauté au senti, au perçu, voire à l'imaginé" (Bachelard). Une formulation qui traduit aussi la

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redécouverte de l'unité fondamentale existant entre l'homme et son oeuvre, l'impossibilité de séparer artificiellement le sujet pensant de l'objet observé, l'impossibilité en tout cas de concervoir leur relation autrement qu'en termes dialectiques. Les géographes pouvaient recommencer à dire ce qu'ils avaient sans doute déjà dit, d'une manière ou d' une autre, dans la grande période de la géographie classique, que "la ville est ce que les gens pensent qu' elle est", comprenant ainsi que la ville et l'homme existent l'un par l'autre, n'existent que l ' un par l'autre, et qu'il existe même, comme en font l'hypothèse - à 1 ' extérieur de la géographie il est vrai - Colette Gouvion et François Van de Mert (1974), " une sorte de rapport exact entre d'une part . les attitudes, les goûts, le langage des hommes et, d'autre part, les murs, les trottoirs, les cours, les rues, les places, les cafés. . " Ce qui pourrait, on le verra, nous mener très loin en termes de préoccupations de recherche et de référentiels théoriques à mobiliser à cette fin, le référentiel psychanalytique n'étant pas le moins fécond à cet égard (Rimbert, 1973; Palmade, 1980).

Mais comprenant qu'étudier la ville dans cet esprit - ou d'autres types d'espaces géographiques d'ailleurs réclamait de prendre comme objet d'étude, d'entrée de jeu, la relation entre un sujet (l'homme) et un objet (le paysage), et qu'à l'évidence cette relation variait avec le sujet dans la mesure où elle repose sur la perception qu'il en a, perception victime d'a-priori culturels et sociaux (Bailly, 1977), le géographe ne pouvait que s'ouvrir, et très généreusement, aux orientations déjà bien développées en pays anglo-saxons, de la géographie des processus cognitifs, le concept de cognition recouvrant tout à la fois les mécanismes de l'acquisition de l'information, de représentation de cette information et de sa transformation en connaissance utile pour nos jugements et nos décisions (Bailly, 19 84) . Dans la mesure où l'on se donnait la peine d'aller au-delà d'une géographie des seules perceptions et représentations, jusqu'à la recherche des liaisons existant

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entre le référentiel perceptif et le référentiel comportemental, on pourrait essayer de montrer " que la cognition influence finalement l'espace construit lui-même, ce qui n'a été que très rarement le cas d'ailleurs (Golledge, 1981). Théoriquement en tout cas, et telle est du moins l'ambition avouée des praticiens de ce nouveau type de géographie, rien n'interdit de concevoir que le rapport de dépendance traditionnel sujet-objet s'inverse, et que le caractère essentiel de l'environnement soit bien, pour le géographe, et au-delà des diverses conceptualisations de l'espace perçu et vécu et des distances qui s'y rapportent, le degré d'interaction qu'il a suscité entre le Moi et l'Autre, voire, pourquoi pas puisque l'homme est la mesure de toutes choses, entre le Moi et Moi.

Quoique distinctes, les géographies de la perception et des comportements se sont construites sur ce type de raison- nement, et les universités romandes ont largement participé au mouvement, par ses enseignants-chercheurs professionnels, les colloques et autres tables rondes qu(ils ont organisés (Genève, 1981 ; Neuchâtel, 1983) , par les travaux de mémoire qu'ont choisi de faire leurs étudiants au terme de leur 2ëme cycle d'étude, par les sujets de thèse de doctorat qu'ils inscrivent et parmi lesquels les recherches portant sur, ou incorporant en tous cas, des dimensions cognitives, deviennent de plus en plus fréquentes, voire même systématiques.

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Un tel élargissement progressif des préoccupations géographiques, cette volonté de pousser toujours plus loin les investigations en remontant toujours plus en amont aussi dans la recherche de l'explication jusqu'à découvrir l'intérêt, voire la nécessité d' en appeler à cette écologie de l'esprit que nous propose Gregory Bateson (1980) par exemple, science qui en tant que branche de la connaissance n'existe pas encore, ne peuvent que stimuler l'enthousiasme

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de chacun en nous donnant l'occasion de repenser entièrement la nature et les conditions du travail trans, inter ou codisciplinaire (Racine, 1984).

Mais comment oublier cependant que l'interdisciplinarité peut être aussi le pire en même temps que le meilleur? Au pire, c'est la socio-biologie, "cette théorie réductrice qui explique mécaniquement le culturel par le génétique, et, par exemple, l'art ou la religion par l'évolution du cerveau"

(Lévi-Strauss, 1983} . Et certaines convergences pluri- disciplinaires - celle par exemple qui lie aux linguistes les psychologues et les théoriciens de l'information - semblent, de l'aveu même des meilleurs praticiens, "poser plus de problèmes qu' elles n'en résolvent" (Mounin, 1976) . On pourrait multiplier les exemples, catastrophiques pour le devenir de la pensée et de la recherche, de ces transferts sauvages, d'une science à l'autre, de concepts et de modèles mal définis et maîtrisés dans leurs tenants et leurs aboutissants. Les emprunts géographiques à des référentiels physiques ou économiques (néo-classiques) dépassés ont trop longtemps bloqué la recherche créative pour qu'on s'y arrête encore une fois. Le colloque de Lausanne consacré aux Modèles comme source d'inspiration dans la géographie contemporaine (Racine, 1980) a déjà considérablement déblayé le terrain, parmi une prolifération d'autres travaux sur le sujet. "La ville n'est pas un arbre" , les concentrations humaines ne sont pas des concentrations de rats, et le champ lexicologique ne constitue pas un organisme (une structure) au même titre qu'un système phonologique, où chaque terme assume une fonction commune à l'ensemble. Et ce n'est pas en définissant le langage comme tout système de signes (ou de communication), c'est-à-dire en rétablissant l'indistinction entre le langage proprement dit (système de communication linguistique) et sémiologie (système de communication non linguistique) que la tradition saussurienne nous intéresse le plus.

Et pourtant. Comment ne pas reconnaître l'intérêt du propos

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de Gregory Bateson quand il nous raconte ce fait tellement significatif que dans son travail initial sur la Cérémonie du Naven, il était déjà arrivé, au milieu des années 30, au seuil de ce qui allait devenir la cybernétique, mais qu' il lui manquait pour le franchir le concept de "feed-back négatif", dont on sait le succès depuis, particulièrement dans l'oeuvre de Bateson lui-même, qui a su introduire les idées de la cybernétique {circuits, feed-back) et de la philosophie analytique, et notamment la théorie des systèmes - qui formalise le fonctionnement des ensembles - et la théorie des types logiques - ou niveaux de généralisation permettant d'avancer à travers les paradoxes - dans une grande variété de domaines, N'est-il pas arrivé à montrer que des phénomènes tels que la symétrie bilatérale d'un animal, la disposition selon un modèle de feuilles d' une plante, l'escalade dans la course aux armements, les protocoles de l'amour, la nature du jeu, la grammaire d'une proposition, l'énigme de l'évolution biologique, la crise c o n t e m p o r a i n e d e s r a p p o r t s d e l ' h o m m e a v e c s o n environnement, sont des phénomènes qui ne peuvent être . vraiment compris que dans le cadre d'une écologie des idées, telle qu'il la propose?

Il sembl e b ien en e ffe t, alors mê me que n ous sommes incapables d'évaluer la pertinence et la réfutabilité de l'apport Batesonnien, que la réflexion sur l'architecture de la complexité et la complexité de base profitent tout autant aux spécialistes du monde physique qu'à ceux qui se vouent à l'ét ude du mond e culturel. C e dont nous sommes déjà convaincus ici, c'est que l'utilisation de ce que Gregory Bateson appelle les

"fondamentaux" réclame de savoir distinguer entre d'une part les propositions et systèmes de propositions dont la vérité est banale, autrement dit des t r u i s m e s , e t l e s p r o p o s i t i o n s o u " l o i s "

q u i s o n t universellement vraies. Encore que la ligne de démarcation ne puisse être tracée rigoureusement entre ces deux sous-ensembles (Bateson, 1980).

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La complexité des problèmes est telle qu'il faut qu' on s'en occupe sérieusement, en réclamant l'aide de tous ceux qui pourraient nous aider à baliser la route de nos explorations ou à en contrôler les découvertes d'un point de vue scientifique et logique. Il n'est donc pas question de renoncer à la recherche théorique, pas plus que de renoncer à cet appel, systématique dans nos "GEOPOINT" comme dans nos tables rondes, à des spécialistes des sciences voisines, que celles-ci relèvent des connaissances logico-formelles ou empirico- formelles, ou que, plus proches de nous encore, elles relèvent du type herméneutique. Déjà, ce type de distinction mérite d'être explicité en regard de l'ensemble de nos connaissances et de nos pratiques. Notre vision des paradigmes successifs dans lesquels celles-ci se sont inscrites depuis le début du siècle reste étrangement sommaire en effet et finalement peu productive d'indications nouvelles sur la meilleure manière de travailler.

Nous sommes-nous demandés par exemple, au moment où les prétentions à une connaissance systématique paraissent heureusement de plus en plus velléitaires, s i c ' est une r a i s o n p o u r a b a n d o n n e r l ' i d é e d e t o t a l i t é e t p o u r q u o i l 'existence d'une connexion profonde expliquant les phénomènes superficiels se trouve confirmée au moment même où l'on prend conscience du fait que la connaissance directe d'une telle connexion est impossible? Si la réalité est opaque, comme on dit aujourd'hui, il existe peut-être des zones privilégiées - des indices - qui permettent peut- être de la déchiffrer. C est en tout cas le raisonnement que tient l'historien médiéviste Carlo Ginzburg (1980) dans sa r e m a r q u a b l e é t u d e s u r " l e s r a c i n e s d ' u n p a r a d i g m e d e l 'indice", Signes, traces, pistes, qui nous rappelle que cette idée, qui constitue le noyau du paradigme indiciel ou s é m i o t i q u e , s ' e s t f r a y é u n c h e m i n d a n s l e s d o m a i n e s cognitifs les plus variés, modelant en profondeur les sciences humaines, de la paléographie à la médecine, en passant par l'histoire de l'art. Et chacun sait qu'une discipline comme la psychanalyse s'est constituée autour de

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l'hypothèse selon laquelle des détails apparemment négligeables pouvaient révéler des phénomènes profonds d'une portée considérable (Ginzburg, 1980) .

Mais la question demeure : un paradigme de l'indice, sans doute fort attractif pour tous les géographes, peut-il être rigoureux? Ginzburg la pose en se demandant si un certain type de rigueur n'est pas seulement impossible à atteindre, mais aussi indésirable pour les formes de savoir plus particulièrement liées à l'expérience quotidienne, ou, plus précisément, à "toutes les situations où l'unicité et le caractère irremplaçable des données sont décisifs aux yeux des personnes impliquées". Il existerait dès lors, nous dit encore Carlo Ginzburg, "des formes de savoir fondamentalement muettes, au sens où leurs règles ne sont pas suceptibles d'être axiomatisées ni même énoncées".

Faudrait-il y voir là l'une des raisons du relatif échec des entreprises actuelles d'axiomatisation de notre discipline?

A quelle forme de savoir appartient la géographie? Herméneu- tique , ou empirico-formel? Il faudra encore en débattre, et ce d'autant plus qu'aujourd'hui se multiplient les prises de position réclamant, quelquefois au nom d'une résurgence phénoménologique, peut-être mal comprise, le retour à l'empirisme, particulièrement dans la saisie, que l'on nous dit indispensable, de toute la richesse de l'expérience vécue, par le recours à des analyses empiriques détaillées, dans la tradition anthropologique, en laissant de côté nos dérives, et peut-être nos divagations théorico-épistémo- logiques. Vive la géographie de l'expérience humaine.

Faut-il pour autant retomber dans l'empirisme pur, l'empirisme de l'expérience naïve, qui seule, serait signifiante comme tentent de nous convaincre certains des héraults d'une nouvelle géographie déclarée "humaniste"

voire, aux confins, explicitement "idéaliste"? Il est vrai que dans le domaine humain des peurs et des espoirs, deux

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fois deux ne font pas toujours quatre (Olsson, 1974) et que le monde de l'expérience ne fonctionne pas toujours en fonction de la même logique que celle du langage des mathé- matiques. Vrai aussi qu'un géographe s'intéressant à la fois aux idées, aux significations, aux processus et aux formes physiques devra sans doute mobiliser des perspectives philosophiques et méthodologiques alternatives (Ley, 1983) . Encore faut-il les mobiliser, et de manière explicite.

N'est-ce pas justement parce qu' elle s'est toujours voulue une science du sens commun et du terrain, une science naïve au plan philo-sophique que la géographie s'est montrée si vulnérable, dans les années 60, à l'enthousiasme ambiant dans sa recherche précipitée d ' un positivisme logique de style mathématique? L'hypothèse est de David Ley, et elle est d'autant plus pertinente que ce positivisme traitant tout le travail précédent de pré- scientifique et, implici-tement, d'indigne du qualificatif de scientifique, a pu être si rapidement dénoncé par ceux- là mêmes qui en furent les principaux propagandistres. Le besoin d'études abstraites, théorisantes et conceptualisantes ne s'est pas éteint avec la redécouverte du local et du quotidien. Bien au contraire. Il n'en est que plus pressant.

Face au "reflux", qui prend l'allure d'une "transgression empirique" dans les sciences de l'homme, on peut mesurer l'ampleur de la crise qui menace. La "transgression empi- rique" est en train de noyer toutes les zones patiemment et péniblement gagnées depuis vingt ans. Ce sont justement les zones dans lesquelles se sont élaborés de précieux instruments théoriques d'interprétation.

C'est une rupture du construit théorique qui s'annonce, mais pas au sens d'une critique de l'acquis pour le remplacer par une autre structure. C'est une rupture de l'idée, du processus même de construction théorique explicite. Le processus de construction théorique est lui-même mis en cause, non pas d'une manière violente mais selon une façon diffuse et insidieuse qui oppose "réalité" à "théorie",

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étant sous-entendu que la première est le fondement unique à connaître alors que la seconde est une trahison du "monde".

Nous sommes moins persuadés que la plupart de ceux qui tiennent ou pourraient tenir ce discours. Ce pseudo-retour à la réalité et à sa connaissance empirique dissimule une volonté de ne rien mettre en question dans une situation qui, finalement, leur convient. On peut alors jouer sur deux tableaux à recommencer à prendre les choses comme elles sont

"apparemment", c'est-à-dire comme elles satisfont momenta- nément une "humeur politique", et en même temps oublier des contenus théoriques sur lesquels on a pris soin de jeter le discrédit quand ce n'est pas franchement l'anathème au nom

de "ce qui est". .

Qu'est-ce à dire? Qu'on se prive volontairement, mais non sans raisons implicites, de moyens d'interprétations qui contraignaient à un ordre dont on ne veut plus. Lorsque les théories ne sont plus l'objet de critiques mais simplement tenues en lisière cela signifie en tout cas une manifes- tation de conservatisme. Cela signifie même le contraire de ce que 1 ' on croit ; un détachement de la "quotidienneté nourricière" de la pensée, un isolement "élitaire" de la science. La fameuse réalité dont on se réclame n'est que celle dont " les prêtres" du moment construisent un double appauvri. Double qu'ils peuvent manipuler à leur guise, double docile à leurs expériences, double articifiel construit en même temps que sa description. En un mot, c'est un mythe.

L'existence de théories est la garantie que la réalité est véritablement prise en compte contrairement à ce que pensent les esprits vulgaires qui n'ont avec l'imagination scientifique qu'un rapport lointain. Il n'y a pas de théories qui ne procèdent d'une quotidienneté vécue ; dans le cas contraire, elles avorteraient avant même d'avoir été achevées. La théorie n'est pas refus, elle est au contraire mouvement vers l'incompréhensible immédiat, ou l'immédia- tement compris (la quotidienneté) ce qui revient au même. La

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théorie assure la nécessaire continuité entre "le

vécu" et

"le pensé"; elle est la médiatrice indispensable

entre le donné et le produit; médiatrice entre l'empirisme

pur et le

réfléchi.

L'empirisme n'est qu'une pseudo-organisation dont les structures sont immergées dans la langue naturelle qui nous échappera toujours dans ce qu'elle recèle d'essentiel. La t héorie se n o u r r i t de la q u otidienn eté mais c e lle-ci n e s'interprète qu'à travers celle-là. Ce sont les périodes de l'histoire de la pensée qui oublient ou inhibent cette liaison qui deviennent dangereuses car elles ne résolvent plus de problèmes, elles en créent.

Il n'est pas extrêmement difficile de tracer l'histoire de cette liaison entre théorie et vie quotidienne dans le sens d'un interface nécessaire et inévitable.

Chez les Egyptiens et les Mésopotamiens, les besoins pratiques de mesurer des distances, des angles et des s u r f a c e s o n t , s a n s a u c u n d o u t e , l i é t h é o r i e e t quotidienneté. Thalès et Pythagore, tout mythiques qu'ils peuvent être quant à leur oeuvre, montrent cette liaison. Mais si leur désir de connaissance a été pur de toute volonté pratique, la tension n' en fut pas moins provoquée par un enracinement dans la quotidienneté immédiate. Pythagore lorsqu'il dit :

"les nombres constituent l'univers entier" fait un effort d'abstraction qui relie à la quoti-dienneté la plus concrète.

Archimède n'a-t-il pas lié pratique quotidienne et connais-sance pure, quotidienneté et théorie?

Ce ne sont que des points de repère initiaux qui ont quelque signification par rapport à la géographie, mais il en est bien d' autres. Mais tels quels, ces points de repère n' ont pas de sens; ils n' ont de sens qu' en liaison avec un fait sur lequel il faut insister : la théorie est toujours en

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interface avec la quotidienneté pour laquelle elle fournit des moyens d'interprétation. Nous rejoignons ici notre propos initial: refuser ou écarter la théorie c'est priver le groupe sans pouvoir, d'interpréter la réalité issue de l'action du groupe exerçant le pouvoir. Le pouvoir sur et dans 1 ' espace est exercé par ceux-là même qui contrôlent la production de l'espace. Il y a sans doute là une invariance au cours de l'histoire: ressaisir l'exercice du pouvoir c'est priver de la théorie ceux qui ont besoin de moyens d'interprétation.

Peut-être sommes-nous à ce point où 1 ' acceptation doit l'emporter sur la discussion.

Autrement dit, théorie et histoire peuvent être liées à travers les nécessités de la quotidienneté.

Il y aurait donc à dégager l'histoire de la théorie pré-géographique et géo-graphique; théorie fournissant les moyens de n'être pas immergé dans le factuel. Sauvegarder sa puissance c ' est offrir généreusement le contenu aux autres et conserver pour soi la position. La position c'est avant tout le savoir, donc la théorie.

La géographie théorique sera essentielle au cours des vingt ans à venir. Mais quelle géographie théorique? Celle des fondamentaux au sens où Bateson définit ce terme : le structurel ou structural contre le factuel; l'instrument d'interprétation du donné contre le donné.

Essentielle la géographie théorique pour ne pas subir la manipulation de l'espace à nos dépens.

Mais avons-nous beaucoup de fonda-mentaux? C'est ce à quoi nous pourrions nous consacrer ; les mettre en évidence ou susciter des recherches pour en découvrir.

* * *

Ce qui, bien sûr, n' ira pas sans risque. Au terme de son Enquête sur les idées contemporaines (1983), et après avoir

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évoqué la "logique du paradoxe" d'Yves Barel, les structures dissipatives d'Ilya Progogine, l'ordre par le bruit et le chaos créateur de tant d'autres penseurs d'aujourd'nui, et finalement le choix d'un Michel Serres "d'aller sur la digue, et voir tourbillonner les remous immuables et changeants, monter et redescendre la houle toujours recommencée plutôt que de rester à méditer simplement sous le pommier gravitationnel", Jean-Marie Domenach nous rappelle que "lorsque la mathématique ne suffit plus et qu'il faut faire appel à d'autres structures qui permettent de prendre en compte l'éphémère, le fluctuant, de rapprocher la loi et l'histoire, l'organisation et le changement, la trajectoire et le processus, c'est bien entrer dans le XXIème siècle... et prendre le risque de se tromper".

Les colloques Géotopiques le prendront. En appelant des éguipes réduites de chercheurs à débattre "à fond" de leurs connaissances et pratiques dans le cadre d'une série de thèmes nous ayant paru être non seulement pertinents dans l'évolution de la pensée géographique, mais significatifs aussi des espaces en creux des connaissances de demain. Et ce, sur les deux versants, ou niveaux, infra et superstructurels, de la totalité sociale, au croisement aussi des référentiels exo et égocentrés. L' imagination géographigue en sera le premier et la base nécessaire. On connaît la fable de ce rabbin qui hélait les passants dans la rue en leur disant : " J'ai des réponses. Qui peut me donner des questions?"- Le thème de l'imagination géographique renvoie aux diverses problématiques qui ont nourri la géographie et qui sont passées, depuis un siècle, par le "voir"," l'organiser" et " l'exister". Chacune de ces tendances a développé des thèmes, des méthodes et des connaissances stimulées par l'imagination scientifique intra ou interdisciplinaires.

Le deuxième thème, Les nouveaux indicateurs territoriaux:

théorie et mesure de la qualité de la vie, s'inscrit quant à lui dans le prolongement de cette évolution récente des

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préoccupations géographiques pour le "qui obtient quoi, où e t c o m m e n t " , q u e s t i o n s q u i p r e n n e n t l e r e l a i s d e s traditionnels "quoi, où, comment et pourquoi". En négatif, la géographie des inégalités, en positif, la géographie du bien-être, avec ses indicateurs, tantôt objectifs, tantôt subjecti fs, les seconds ayant ce rôl e essentiel de r e l a t i v i s e r l e s p r e m i e r s e t d ' ê t r e p o r t e u r s d ' u n e possibilité d'analyse causale sur les agents responsables, par exemple, de la variation de la perception de la qualité de la vie au sein d' un pays, d' une région ou d' une ville, voire d'une période à l'autre, responsables aussi des motivations à la mobilité, responsables peut-être des variations dans les comportements politiques, autant de résultats pouvant être cruciaux pour les géographes comme pour les aménageurs, et bien sûr, pour les décideurs politiques. Mais comment produire ces indicateurs, p a r t i c u l i è r e m e n t q u a n d i l s s o n t " s u b j e c t i f s " s a n s référentiel théorique et sans théorie de leur mesure? Et une fois produits et étudiés dans leurs configurations spatiales et leurs conditionnements, quel statut scientifique leur acorder et quel poids leur donner au niveau de l'aide à la décision?

A l'interface explicite des registres épistémologiques, méthodologiques et oniriques (osons le mot) de la pratique de notre discipline, les deux premiers thèmes "vont plus loin". Les deux autres iront peut-être aussi "plus profond" dans l'exploration des rapports entre infrastructure et superstructure, pour autant que ces catégories se révèlent alors toujours aussi opératoires - Contrairement à la théorie centre-périphérie, éminament géographique, la marginalité incorpore des concepts à la fois sociaux et positionnels. Elle n'a pour l' instant pas encore eu, de la part des géographes, les faveurs d'une exploration systématique. Les sociologues et les économistes s'y réfèrent généralement en la liant au thème de la pauvreté d'une part, au thème des comportements minoritaires d' autre part, tout en négligeant volontiers dans leurs études ces facteurs géographiques qui

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nous sont chers - Une réflexion globale incorporant les deux f a c e t t e s d u c o n c e p t n o u s p a r a î t d e p l u s e n p l u s indispensable et devrait nous conduire justement à la confrontation/mobilisation de référentiels théoriques et conceptuels plus riches.

Quant à l'étude du secteur informel, qui renvoie à la géographie du travail et à l'économie submergée, elle devient d'autant plus nécessaire aujourd'hui que 1 ' on commence à se rendre compte que le déclin de l'emploi dans les secteurs industriels les plus productifs des sociétés industrielles avancées ne sera pas compensé par les progrès du secteur tertiaire et que le secteur de l'économie "non officiel" et non répertorié, la production aussi de marchandises et de prestations à la maison augmenteront, ne s e r a i t - c e q u ' e n f o n c t i o n d u f a i t q u e d e p l u s e n p l u s d'individus disposeront de leurs propres outils, de temps libre et du minimum de sécurité assuré par les allocations de chômage. Vision optimiste? C'est celle par exemple du géographe R.E. Pahl (1980) qui sent bien pourtant que de nouveaux problèmes apparaîtront du fait de l'inégalité d'accès à la fois à l'emploi dans le secteur officiel et au travail dans le secteur économique non officiel.

Mais pour savoir si les tendances nouvelles se traduiront par une révolution de nos vies quotidiennes, voire, au-delà, par une transformation assez fondamentale, de l'intérieur, du capitalisme, la "libération forcée" des individus par rapport aux nécessités de la vie pouvant se traduire par une révolution de la vie de tous les jours, il faut bien nous forcer avec lui à mieux comprendre encore que nous le comprenons aujourd'hui, la nature des macrochangements dans l'économie politique, à mieux comprendre aussi la nature des motivations et des valorisations qui structurent cette dernière, la manière surtout de les associer. C'est dire encore une fois le besoin urgent dans lequel nous sommes, face à ces problèmes dont la pertinence au sein de notre discipline n'échappera à personne et n'est sans doute pas à démontrer, d'une recherche conceptuelle et théorique

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nouvelle, capable de susciter et de contrôler des études empiriques précises.

En alternance avec les Géopoint, les débats des Géotopiques essayeront, à Genève et à Lausanne, de localiser, par analogie peut-être avec les

"Topiques" freudiennes, les d i f f é r e n t s p l a n s à p a r t i r d e s q u e l s l e s p h é n o m è n e s géographiques peuvent et doivent être analysés. L'ensemble des textes qui suivent sont une première approximation des quest ions que l'on p e ut se pose r à cet égar d et des directions de recherche que nous nous sommes fixés, dans l'espoir que d'autres viendront bientôt nous rejoindre, et d'abord, dès 1985 et à Genève, sur le thème de l'imagination géographique.

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Références

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