Sociologie et science politique
Question 2 : Comment devenons-
nous des acteurs sociaux ?
Rappels :
Le sociologue s’intéresse aux comportements sociaux, c'est-à-dire des comportements orientés par le groupe, qui naissent de la vie en société (ils ne sont donc pas naturels au sens d'innés ou de biologiques).
Il s’intéresse à comment nous faisons société, c'est-à-dire aux relations de dépendance entre les individus (ces liens sont familiaux, choisis,
professionnels ou des liens de citoyenneté).
Pour cela, il mène différents types d’enquêtes (observations, entretiens, enquêtes quantitatives…)
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Introduction : Comprendre pourquoi nous avons besoin des sociologues ?
Exercice 1 : Illustration à partir d’une question de société
Ex 1
J’en déduis les questions scientifiques à soulever concernant les comportements collectifs, les liens
sociaux, la façon de faire société.
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Les manières de table Ex 2
I – En quoi consiste le processus de socialisation ?
S.Paugam, sociologue né en
1960
* La famille, les pairs, le sport
Ex 3
Etude de cas (remobilisation des concepts)
II – Quel est le rôle spécifique des instances de socialisation ?
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*L’école
La socialisation scolaire engage en fait trois grands types
d’apprentissage. L’école est tout d’abord le lieu de l’apprentissage de contenus et de compétences qui sont explicitement présentés comme des savoir scolaires à acquérir. [...] A cet aspect explicite et éducatif s’ajoute cependant, comme dans toute autre forme de socialisation, une dimension implicite faite d’apprentissages plus diffus et moins visibles : apprentissage d’un certain rapport au temps et à l’espace ainsi que d’usages particuliers du corps, ou encore intériorisation de schèmes sociaux liés à l’organisation de la société (définitions sociales de l’intelligence, de la division du travail, légitimation de l’ordre social à partir de conceptions méritocratiques [...]). Enfin, on peut ajouter à ces deux dimensions de la socialisation scolaire tout ce qui s’apprend à l’école mais, soit dans la marge de l’institution (par exemple, la
socialisation sentimentale et culturelle par les pairs), soit même contre elle (comment « tricher » pendant un contrôle ou fumer dans des espaces où c’est interdit).
Muriel Darmon, La socialisation, Armand Colin, 2016
1 - Quels sont les trois types d’apprentissages dispensés au cours de la socialisation scolaire ?
2 – Je donne un exemple de socialisation scolaire explicite, puis implicite.
3 – En prenant l’exemple de la maternelle et en m’appuyant sur mes connaissances je montre comment l’école modifie le rapport au temps.
4 – J’explique la phrase soulignée. Quelles sont les normes associées aux valeurs méritocratiques ? Comment sont-elles incorporées par les enfants ?
Ex 4
* Les médias
Document 4 : Instagram a mesuré et qualifié à quel point il pouvait être néfaste pour les adolescents.
Ex 5
1 – Comment se traduit l’influence socialisatrice d’Instagram ?
2 – Je décris à partir du texte et de mes connaissances les mécanismes qui
mènent au conformisme.
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II – Tous les individus sont-ils socialisés de la même manière ? A – Filles et garçons, une socialisation différenciée
Femmes Hommes
1986 1999 2010 1986 1999 2010
Travail 3h16 3h27 3h31 5h47 5h30 5h15
Temps domestique
Dont : ménage, courses soins aux enfants jardinage, bricolage
5h07
3h50 0h42 0h15
4h36
3h40 0h38 0h18
4h01
3h01 0h45 0h15
2h07
1h11 0h10 0h47
2h13
1h15 0h11 0h47
2h13
1h17 0h19 0h37
Temps libre 3h13 3h41 3h58 3h53 4h25 4h28
Trajet 0h44 0h38 0h55 0h45 0h36 0h48
Lecture : en 2010, les femmes en âge de travailler consacrent en moyenne par jour 3h01 à effectuer le ménage ou faire les courses.
Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 15 à 60 ans, hors étudiants et retraités.
Source : Insee, enquêtes Emploi du temps
Nota – bene : l’enquête emploi du temps est réalisée de façon ponctuelle, la dernière remonte à 2010. Elle vise environ 12000 ménages (un ménage étant une unité de résidence et de consommation, il peut concerner une personne seule). Chaque individu à compléter un carnet journalier et décrire le détail de ses activités. Les temps sont ainsi des temps moyens qui couvrent aussi bien la semaine que le repos hebdomadaire.
Document 5 : La répartition des temps sociaux au cours d’une journée moyenne selon le sexe en France.
1 – Je reprends les données de l’enquête en caractère gras dans une phrase afin d’en donner la signification.
2 – Je compare les résultats obtenus pour les hommes et les femmes. Quels constats puis- je en tirer ?
3 – Comment expliquer les différences de résultats obtenus entre les hommes et les
femmes ?
Les jeunes qui entrent en couple n’ont pas une idée très précise de la conduite à tenir concernant les questions ménagères. Ils imaginent mal ce que sera l’évolution future, l’augmentation progressive du travail à effectuer ; ils n’ont guère une vision plus claire de ce que doivent être les principes d’organisation présente. Ils se laissent porter par l’inspiration, si possible créatrice et ludique, comme souvent pour la cuisine. La légèreté des débuts les incite à ne pas surévaluer l’importance de ces problèmes. Pourtant, peu à peu, à mesure que le couple s’installe, des réponses doivent être données, notamment à la question : qui doit faire quoi ? Quelle doit être la norme de répartition ? Les rôles anciens conféraient à la femme la presque totalité de la charge du travail. L’idée nouvelle d’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la société suggère logiquement que les tâches ménagères doivent être partagées équitablement […]. C’est notamment à cette occasion que les deux partenaires
découvrent à quel point ils ont deux histoires différentes, deux histoires qui ont sédimenté en eux deux patrimoines de gestes et deux potentiels de structuration des pratiques particuliers (1). L’un(e) pourra par exemple s’engager dans la préparation des repas et effectuer avec facilité des tâches qui peuvent même lui apparaître agréables et pour lesquelles il (elle) a de la motivation, alors que repasser lui semble aussi inutile ou difficile à effectuer que pénible. Pendant que l’autre découvrira son potentiel de compétence et de quasi-plaisir pour le repassage, alors qu’elle (il) ne sent aucune attirance pour la cuisine […]. Pour l’un (généralement la femme), beaucoup de choses sont à la fois plus faciles à faire et plus importantes, plus évidentes. Pour l’autre, beaucoup de choses sont à la fois pénibles à faire et apparaissent peu justifiées, imposées par le partenaire, dont les normes sur ce point sont plus élevées (moins les exigences ménagères des femmes sont importantes, plus les hommes participent aux tâches) (2)
J-P Kaufmann, Sociologie du couple. Collection Que sais-je ? Presses Universitaires de France 2014 J.-C. Kaufmann, La Trame conjugale, Nathan, 1992.
L. Thompson, A.-J. Walker, « Gender in Families : Women and Men in Marriage, Work and Parenthood », Journal of Marriage and the Family, 1989, vol. LI, p. 859, citant un travail de Myra Ferrée.
Nota Bene : J.P Kaufmann est sociologue, dans cet ouvrage de vulgarisation, il rassemble et présente les résultats de l’ensemble des recherches effectuées sur le « travail domestique », certaines de ces recherches sont quantitatives (recueil de données auprès d’un grand nombre de ménages, par exemple sur l’enquête emploi du temps) et qualitatives (analyse d’entretiens menés avec un petit nombre de personnes représentatives).
4 – En m’appuyant sur le texte et mes connaissances, je reprends ma réponse à la question 3 et construis un
argument permettant d’expliquer la répartition des tâches domestiques entre hommes et femmes.
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B – Une socialisation différenciée selon le milieu social
Document 7 : la nomenclature des professions et catégories socio- professionnelles
Ex 7
Document 6
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