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Isabelle Bournier LE DÉBARQUEMENT & LA BATAILLE DE NORMANDIE DU 6 JUIN 1944 À LA LIBÉRATION DE PARIS. Éditions OUEST-FRANCE

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Isabelle Bournier

LE DÉBARQUEMENT

& LA BATAILLE DE NORMANDIE

DU 6 JUIN 1944 À LA LIBÉRATION DE PARIS

Éditions OUEST-FRANCE

(2)

L

e 14 décembre 1941, alors que la Wehrmacht est en difficulté sur le front de l’Est, que l’Angleterre ré- siste et que les États-Unis viennent d’entrer en guerre, Hitler prend la décision de protéger ses arrières et de fortifier les côtes de la Norvège à la fron- tière espagnole.

Au printemps 1942, la construction du Mur de l’Atlan- tique commence. L’État-major allemand, n’imaginant pas les Alliés débarquer ailleurs que dans un port, fortifie en priorité les grands ports et en particu- lier ceux qui abritent une base sous-marine comme Lorient, Saint-Nazaire, Bordeaux… Ce gigantesque chantier est confié à l’Organisation Todt qui planifie les travaux, passe des marchés avec des entreprises privées allemandes et françaises et recrute une main-d’œuvre abondante de travailleurs forcés.

Le piétinement de la Wehrmacht en Russie et la menace d’un débarquement allié de grande ampleur amènent Hitler à prendre la mesure du danger que représenterait l’ouverture d’un second front à l’Ouest. Il ordonne d’accélérer la construction de l’Atlantikwall. En 1943, le chef de l’Allemagne nazie complète son dispositif en faisant construire le Südwall, le long des côtes de Méditerranée.

HITLER ET

LA FORTERESSE EUROPE

est en erre ré- rer en éger ses la fron-

tlan- nant port, ticu- mme ue fie ses e

À l’automne 1943, von Rundstedt, qui a mené une en- quête minutieuse sur le littoral français, alerte Hit- ler sur le retard considérable pris par les travaux et sur la faiblesse des effectifs de l’armée allemande derrière le mur. La réaction du Führer est immédiate. Affirmant que « c’est là, si rien ne nous trompe, que sera disputée la bataille décisive du débarquement », il donne l’ordre de densifier les défenses et nomme Rommel inspecteur des fortifications côtières. Quelques semaines plus tard, Rommel prend la tête du groupe d’Armées B en charge du secteur côtier allant des Pays-Bas à la Loire.

Affi che allemande

invitant les Flamands à travailler pour l’Organisation Todt.

Contremaître de l’Organisation Todt donnant des ordres à un ouvrier.

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LE MUR DU BLUFF

Le Mur était un bluff gigantesque, moins pour l’ennemi qui savait à quoi s’en tenir grâce à ses agents et à d’autres sources d’information que pour le peuple allemand. Hitler n’a jamais vu le Mur de l’Atlantique, ni même une partie […]

Maréchal Gerd von Rundstedt Hitler et son État-major

discutent de la stratégie à adopter.

Publiée dans le magazine allemand Signal, cette image de propagande cherche à montrer la puissance et l’invincibilité du Mur de l’Atlantique.

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Tampon de l’OT.

Chantier de l’Organisation Todt.

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F

in 1943, les GI débarquent par milliers en Angle- terre et rejoignent les camps militaires du sud et du centre du pays. Avec eux, sont arrivés des chars, des canons et une quantité incalculable de matériel qui s’entassent dans les campagnes anglaises.

À peine débarqués, les soldats sont soumis à un entraî- nement très intensif qui se déroule sur des sites sem- blables à ceux qu’ils trouveront en Normandie. Les falaises de l’île de Wight sont à ce titre parfaites pour les futurs Rangers de la pointe du Hoc qui, munis de grap- pins et d’échelles de cordes, se lancent à l’assaut de la paroi verticale. De décembre 1943 à mai 1944, l’État-ma- jor allié organise des grandes manœuvres, exercices de débarquement grandeur réelle, sur les plages de Slap- ton Sands, dans le Devon. Les futurs assaillants doivent savoir débarquer sous le feu ennemi, utiliser des chars amphibies, détruire des obstacles de plage ou encore neutraliser des bunkers. Ces exercices permettent aus- si de tester le matériel parfois conçu spécialement pour l’opération et d’évaluer le degré de combativité des troupes. Les résultats attendus ne sont pas toujours au rendez-vous et les exercices doivent être recommencés.

GRANDES MANŒUVRES EN ANGLETERRE

- d es e

Sur une plage du Devon, des GI s’entraînent à débarquer.

« Silence, les grandes gueules », affi rme le slogan de cette affi che.

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Fin avril 1944, l’exercice Tiger tourne mal. Attaqués par des vedettes rapides allemandes venant de Cherbourg, deux LST qui naviguaient au large de Portland sont coulés et plus de 600 hommes trouvent

la mort.

Les Alliés s’appliquent aussi à connaître dans le moindre détail le secteur sur lequel ils débarque- ront. Plusieurs raids sont organisés par des comman- dos dont la mission, qui s’ef- fectue le plus souvent de nuit, est d’identifier la topo- graphie des lieux, de localiser les champs de mines, d’éva- luer la pente des plages et leur système de défense.

À FAIRE ET À NE PAS FAIRE…

Souvenez-vous que l’ennemi a besoin d’informations et qu’il est prêt à tout pour les obtenir.

Souvenez-vous que les renseignements s’obtiennent en mettant bout à bout des petits morceaux d’informations comme dans un puzzle.

Souvenez-vous qu’une indiscrétion de votre part pourra vous coûter la vie, à vous, et à des milliers de vos camarades et compromettre le succès de l’opération militaire.

Ne dévoilez ni le nom de votre port d’embarquement, ni le nom de votre bateau, ni la date et l’heure de votre départ, ni votre itinéraire.

Ne donnez de renseignements à personne, pas même à votre famille ou à vos amis.

Comment pouvez-vous penser qu’ils garderont un secret que vous-même n’avez pas su garder ?

Tract distribué aux soldats alliés

La préparation psychologique des combattants est prise très au sérieux.

« Tais-toi, elle n’est pas aussi muette que tu le crois ».

Toutes sortes d’affi ches invitent les futurs assaillants à ne rien dévoiler du prochain assaut en Normandie.

Soldats canadiens à l’entraînement.

« Vers la victoire »,

livret de préparation au

débarquement.

L’entraînement terminé, ces Rangers sont prêts à embarquer pour la Normandie.

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« Vers la victoire »,

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LA NUIT DES PARAS AMÉRICAINS

D

ans la nuit du 5 au 6 juin, les 82e et 101e divi- sions aéroportées américaines sont larguées à l’extrémité Ouest du secteur de débarquement.

Elles ont reçu pour mission de s’emparer des ponts et des routes qui traversent les marais, et de sé- curiser les sorties de plages qu’emprunteront, quelques heures plus tard, les troupes débarquées sur Utah Beach.

La première étape de cette opération est confiée aux éclaireurs, les pathfinders, chargés de baliser les zones de parachutage. Gênés par le brouillard et par les tirs de la Flak, les pilotes, parfois peu expérimentés, larguent les hommes à trop haute ou trop basse altitude et à trop grande vitesse. Il en résulte une dispersion des parachu- tistes et de lourdes pertes en matériel. Suivant de près les pathfinders, les 82e et 101e divisions aéroportées com- mandées par les généraux Ridgeway et Taylor sautent sur le Cotentin. Largués aux environs de Sainte-Mère- Église, les paras de la 82e ont pour mission de s’emparer de la ville et des ponts qui enjambent le Merderet. Para- chutée, près de Sainte-Marie-du-Mont, la 101e doit neu- traliser la batterie de Saint-Martin-de-Varreville et sécu- riser le terrain jusqu’à la côte.

Trop imprécis, les largages ont dispersé les parachutistes dans un rayon de 20 kilomètres. Abattus par l’ennemi avant même d’avoir touché le sol, noyés dans les marais inondés ou capturés après avoir été trahis par le « clic- clac » de leur criquet qui devait leur servir à se regrou- per, certaines unités de paras sont décimées. Quant aux

PERDU DERRIÈRE LES LIGNES

ALLEMANDES…

Comme tu le sais, j’ai sauté à 2 h 30 du matin, le Jour J, plusieurs miles à l’intérieur des terres. […] Arrivé au sol, je me suis retrouvé désespérément seul et j’ai eu l’impression d’avoir à marcher et à ramper dans le marais pendant une éternité avant de rencontrer âme qui vive. […] Ça te donne le sentiment d’une effroyable solitude, d’être tout seul, perdu derrière les lignes allemandes.

Albet J. Webb, parachutiste américain Embarquement d’un

parachutiste américain avec son équipement complet dont le poids avoisine les 70 kg.

Paras de la 101e Airborne, dans un C 47 « Dakota ».

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planeurs chargés de matériel lourd, pris sous le feu alle- mand, ils parviennent difficilement à se poser.

Au matin du 6 juin, règne une grande confusion. Si la situation des Américains semble proche du désastre, elle a eu au moins pour avantage de semer le désor- dre chez les défenseurs qui, pour quelques heures se sont éloignés de la côte.

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Eisenhower s’adresse aux parachutistes américains prêts à monter à bord des avions qui les transporteront en Normandie.

Insignes de la 82e et de la 101e Airborne.

pl ha és dha és d tériel ltériel l rdrd isis le fle f llll

Foulard en soie porté par les parachutistes sur lequel est imprimée la carte de France. On peut y voir la zone de défenses côtières et la ligne de démarcation.

Certains parachutistes américains, et en particulier ceux de la 101e Airborne, étaient équipés de criquets pour signaler leur présence. Malheureusement, le « clic-clac » pouvait aussi trahir leur présence et alerter l’ennemi.

Un planeur s’est retourné à l’atterrissage dans le secteur de Hiesville.

Insignes de la

y v

Sainte-Mère- Église où les parachutistes américains traquent les snipers ennemis.

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JUNO BEACH, LA PLAGE

DES CANADIENS

C

onfié à la 3e division d’infanterie canadienne du général Keller, le débarquement sur Juno Beach rencontre des difficultés. Comme sur les autres plages, l’assaut a été préparé par des bombarde- ments aériens et navals mais leur efficacité est inégale et au moment où les troupes arrivent, plusieurs canons allemands sont encore en activité.

Gêné par le mauvais temps et par les rochers qui barrent l’accès à la plage, l’assaut sur Juno prend du retard. Une forte houle rend difficile la manœuvre des barges qui s’entrechoquent ou sont précipitées sur les obstacles minés dont est truffé le littoral. Du côté des chars am- phibies, la situation n’est guère meilleure. Submergés par les vagues, certains se remplissent d’eau et coulent.

Ceux qui finissent par atteindre la grève arrivent avec un énorme retard. Pris sous le feu ennemi, les Canadiens attendent avec impatience l’arrivée des blindés qui de- vraient leur ouvrir un passage vers l’intérieur des terres.

CÔTE EN VUE !

Devant nous, deux petits dragueurs de mines qui semblent bien inoffensifs, derrière nous des milliers de navires glissent silencieusement dans la mer hostile, à bord aucune jovialité.

Quelques-uns écrivent une dernière lettre ; d’autres font semblant de dormir ; plusieurs vérifient ces armes dont leur vie va dépendre. C’est ainsi qu’à l’aube, vers 4 heures du matin, nous voyons à l’horizon la ligne sombre de la côte normande.

Léo Gariépy, soldat canadien devant Courseulles Des soldats canadiens chargés

de leur équipement traversent la plage.

Entassés dans un LCA, les soldats canadiens font route vers Juno Beach.

62

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Malgré tous leurs efforts, les sapeurs du génie, rattra- pés par la marée montante, ont de plus en plus de diffi- cultés à dégager la plage qui s’engorge de véhicules au fur et à mesure de l’arrivée des renforts. Les Queen’s Own Rifles précédant le Régiment de la Chaudière devant Ber- nières, les Regina Rifles à Courseulles, le Royal Winnipeg Rifle et les autres unités venues du Canada paieront un lourd tribut, ce 6 juin 1944.

Au soir du 6 juin, les Canadiens ont pénétré profondé- ment à l’intérieur du pays. S’ils ont effectué leur jonction avec les Britanniques venant de Gold, ils ne l’ont pas faite avec les unités débarquées sur Sword. L’avant-garde cana- dienne est parvenue à proximité de l’aérodrome de Car- piquet mais a dû se retirer dans la soirée, repoussée par les furieuses contre-attaques de la 12e division blindée SS arrivée en renfort sur le front normand.

Arrivée des renforts sur Juno Beach. À l’arrière-plan, plusieurs LCT échoués à marée basse reprendront la mer avec la marée haute.

Affi che encourageant les jeunes Canadiens à s’engager.

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COMBATTRE

DANS LE BOCAGE

Fantassins américains tentant de débusquer les snipers allemands.

Char équipé de lames coupe-haies.

GI en embuscade.

L

a situation des Américains devient rapidement difficile, les GI devant franchir les haies les unes après les autres et conquérir chaque champ au prix de lourdes pertes. Un mort par mètre de ter- rain gagné ! Dans ce labyrinthe de verdure où l’ennemi est invisible, des GI s’égarent, d’autres désertent, d’autres encore se mutilent pour échapper à cet enfer.

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Deux soldats de la 29e division avancent prudemment.

Des GI de la 79e division dans le secteur de La Haye- du-Puits.

Deux GI de la 9e division d’infanterie observent les positions ennemies.

Parachutistes allemands scrutant le ciel. L’aviation alliée est le cauchemar des défenseurs.

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Q

uatre jours seulement après la libération de la rive gauche de Caen, paraît le premier nu- méro de Liberté de Normandie. Répondant au souhait de François Coulet, commissaire du gouvernement provisoire installé à Bayeux, qui voulait disposer au plus vite d’une presse française, les repré- sentants de la Résistance Léonard Gilles et Pierre Daure s’engagent à faire paraître au plus vite le journal.

Une imprimerie est trouvée, mais il n’y a plus ni eau, ni électricité. Il va falloir imprimer à la main. Après avoir rassemblé quelques typographes, l’impression est lan- cée. La machine à pédales imprimera d’abord le recto puis le verso. Les Caennais avides de nouvelles s’ar- rachent les premiers exemplaires qu’ils viennent cher- cher jusque dans la cour de l’imprimerie.

LIBERTÉ DE NORMANDIE

Atelier d’impression du Stars and Stripes. Deux Canadiens accrochent l’enseigne du Maple Leaf.

NAISSANCE SOUS LES OBUS

On n’avait encore jamais vu naître un quotidien à quelques mètres de l’ennemi, en pleine bataille, dans une ville détruite et évacuée, sans électricité, sans eau et continuer sans défaillance pendant plus d’un mois sous les obus. Il n’y avait aucune agence de Presse, aucun moyen de communiquer. Il fallait écouter la radio, décrypter, commenter les messages de Londres, les communiqués de guerre, des comptes-rendus de FFI […] C’était d’autant plus délicat que les uns et les autres n’étaient pas bavards sur les opérations militaires en cours.

Léonard Gilles, un des représentants de la Résistance à la Libération

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Quelques jours plus tard, des officiers canadiens recher- chant, eux aussi, une imprimerie pour leur journal le Maple Leaf, s’installent dans les mêmes locaux que Liber- té. N’envisageant pas de tirer cette édition à la main, ils parviennent à faire venir un générateur pour faire tour- ner les presses. La cohabitation entre les deux équipes n’est pas toujours facile, surtout quand l’électricité est rationnée et que l’encre ou le papier viennent à man- quer. Le 27 juillet, soit dix-huit jours après le premier nu- méro de Liberté, paraît le premier Maple Leaf caennais.

Comme le précédent qui avait été imprimé en Italie, il donne aux soldats canadiens des nouvelles du front et les informe de l’avancée des Alliés. Le Maple Leaf sera im- primé à Caen jusqu’à la libération de la Belgique.

Troupes canadiennes dans Caen libérée, mais en ruine.

Soldats canadiens près de l’église Saint- Pierre.

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Voir est un magazine édité, en français, par le ministère américain de l’Information à partir de juin 1944. Comme les dix premiers numéros, cet exemplaire a été lancé par avion pour donner des nouvelles du front.

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LA POCHE DE FALAISE

TRUN - CHAMBOIS

19 août 1944, des prisonniers allemands se rendent aux Canadiens.

Aux environs de Chambois, les restes d’un convoi allemand bombardé.

19 août 1944, des prisonniers allemands se rendent aux Canadiens.

Aux envir Chambois, le d’un convoi all

bom virons de les restes allemand bombardé.

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LE COULOIR DE LA MORT

Le couloir de la mort présentait l’aspect d’un coin d’enfer. Dieu avait abandonné les hommes […] Partout des canons détruits, des véhicules carbonisés, des blindés éclatés ou couchés sur le flanc. Au milieu de ce fatras, des chevaux et des soldats morts enchevêtrés. La terre avait été retournée et je repensais à mon père qui m’avait si souvent raconté l’horreur des champs de bataille de la Première Guerre mondiale, quand il combattait dans la Somme.

Jean Lachapelle, soldat canadien

D

ernier acte de la bataille de Normandie, la fermeture de la poche de Falaise met fin à près de trois mois de combats acharnés.

Pour mener leur contre-attaque, vers l’ouest, en direc- tion d’Avranches, les Allemands ont dégarni leur dé- fense au sud de Caen. Montgomery et Bradley décident de tirer profit de la situation et de tenter l’encerclement.

Pendant que Britanniques et Canadiens, soutenus par la 1re division blindée polonaise du général Maczeck dé- barquée depuis peu, déclenchent une offensive en di- rection de Falaise, le 15e corps de la IIIe Armée améri- caine qui a libéré Le Mans le 8 août reçoit l’ordre de remonter vers le nord. Le piège est prêt à fonctionner.

Après avoir résisté avec acharnement et s’être battues jusqu’au bout, les troupes allemandes commencent à refluer vers l’est. Le 16 août, Hitler accepte enfin d’or- donner le repli. Pris en tenailles entre les Britanniques à l’ouest, les Canadiens et les Polonais au nord, et les Américains au sud, les unités allemandes épuisées dé- crochent et tentent de fuir par le « couloir de la mort » alors que l’artillerie alliée pilonne sans relâche. Len- tement, l’étau se resserre. Le 21 août, la poche est dé- finitivement fermée dans le secteur de Chambois.

Le spectacle apocalyptique laissé sur le champ de bataille témoigne de l’extrême violence des com- bats. Cadavres d’hommes, de chevaux, matériel cal- ciné, déchiqueté jonchent les champs et emplissent les chemins. Dans les deux camps le bilan est lourd.

Si près de 100 000 Allemands sont parvenus à s’ex- traire du piège, 6000 ont trouvé la mort et 50 000 sont faits prisonniers. Dans leur fuite, ils abandonnent des centaines de chars et des milliers de véhicules.

Cette une de presse informe ses lecteurs des avancées du front à l’Ouest mais aussi de la progression de l’Armée Rouge à l’Est.

Pour l’armée allemande, l’heure de la retraite a sonné.

Deux véhicules dont un char Tigre sont renversés au fond de trous de bombes.

LE COULOIR DE LA MORT

Le couloir de la mort présentait l’aspect d’un coin d’enfer. Dieu avait abandonné les hommes […] Partout des canons détruits, des véhicules carbonisés, des blindés éclatés ou couchés sur le flanc. Au milieu de ce fatras, des chevaux et des soldats morts enchevêtrés. La terre avait été retournée et je repensais à mon père qui m’avait si souvent raconté l’horreur des champs de bataille de la Première Guerre mondiale, quand il combattait dans la Somme.

Jean Lachapelle, soldat canadien

D

ernier acte de la bataille de Normandie, la fermeture de la poche de Falaise met fin à près de trois mois de combats acharnés.

Pour mener leur contre-attaque, vers l’ouest, en direc- tion d’Avranches, les Allemands ont dégarni leur dé- fense au sud de Caen. Montgomery et Bradley décident de tirer profit de la situation et de tenter l’encerclement.

Pendant que Britanniques et Canadiens, soutenus par la 1re division blindée polonaise du général Maczeck dé- barquée depuis peu, déclenchent une offensive en di- rection de Falaise, le 15e corps de la IIIe Armée améri- caine qui a libéré Le Mans le 8 août reçoit l’ordre de remonter vers le nord. Le piège est prêt à fonctionner.

Après avoir résisté avec acharnement et s’être battues jusqu’au bout, les troupes allemandes commencent à refluer vers l’est. Le 16 août, Hitler accepte enfin d’or- donner le repli. Pris en tenailles entre les Britanniques à l’ouest, les Canadiens et les Polonais au nord, et les Américains au sud, les unités allemandes épuisées dé- crochent et tentent de fuir par le « couloir de la mort » alors que l’artillerie alliée pilonne sans relâche. Len- tement, l’étau se resserre. Le 21 août, la poche est dé- finitivement fermée dans le secteur de Chambois.

Le spectacle apocalyptique laissé sur le champ de bataille témoigne de l’extrême violence des com- bats. Cadavres d’hommes, de chevaux, matériel cal- ciné, déchiqueté jonchent les champs et emplissent les chemins. Dans les deux camps le bilan est lourd.

Si près de 100 000 Allemands sont parvenus à s’ex- traire du piège, 6000 ont trouvé la mort et 50 000 sont faits prisonniers. Dans leur fuite, ils abandonnent des centaines de chars et des milliers de véhicules.

Cette une de presse informe ses lecteurs des avancées du front à l’Ouest mais aussi de la progression de l’Armée Rouge à l’Est.

Pour l’armée allemande, eure de la retraite a sonné.

Deux véhicules dont un char Tigre sont renversés au fond de trous de bombes.

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Cette des av de la

Pour l l’heur

Comme beaucoup d’autres chansons créées pour l’occasion, Ils sont foutus célèbre la défaite allemande.

Com bea d’a cha pou Ils so célèbr allema

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LA ROUTE DE PARIS EST OUVERTE

A

près avoir réussi à s’extraire de la poche de Fa- laise, les troupes allemandes se replient vers la Seine, harcelées par les FFI. Utilisant toutes les embarcations disponibles – radeaux, voitures amphibies, barques, pont de bateaux – pour franchir le fleuve dont les ponts ont été détruits, les Allemands par-

viennent à sauver plus de 200 000 hommes et 30 000 vé- hicules avant de se diriger vers les frontières du Reich.

Sur les talons de l’ennemi, les Alliés poursuivent eux aussi leur route vers l’est. Les Canadiens libèrent Ber- nay, les Américains Évreux, Louviers et Elbeuf. Les Bri- tanniques, qui traversent le pays d’Auge, entrent dans Lisieux, le 23 août. La ville a beaucoup souffert des bom- bardements qui ont fait près de 1000 morts. Longeant la côte normande, la 6e division aéroportée britannique renforcée par la brigade belge Piron et la brigade néer- landaise Princesse Irène atteignent Cabourg puis Trou- ville-Deauville et Honfleur. Montgomery passe la fron- tière belge et libère Bruxelles, le 3 septembre. De la Loire aux Ardennes, les troupes américaines contrôlent un large territoire et le 25 août, alors que la population de la capitale est entrée en insurrection, la 2eDB, précédant la 4e division d’infanterie américaine, entre dans Paris.

Derrière les lignes alliées, toutes les places fortes tenues par les Allemands ne sont pas encore tombées. Défen- due par de puissantes batteries d’artillerie, de vastes

Défi lé sur les Champs-Élysées, le 26 août 1944.

Recueil de dessins humoristiques de Jean Eiffel, de son vrai nom François Lejeune (initiales : F. L.).

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121

champs de mines et de profonds fossés antichars, la for- teresse du Havre résiste et refuse de se rendre. Pour venir à bout de ce redoutable bastion, Anglais et Américains décident de bombarder la ville. Les 5 et 6 septembre 1944, un déluge de feu s’abat sur la cité et ses habitants qui n’avaient pu évacuer. On relèvera 2000 morts. Le 12 sep- tembre, Le Havre est libéré, la ville est détruite à 85 %.

Affi che éditée par la résistance communiste.

Soldats américains et jeunes Françaises fêtent la victoire.

ENFIN LIBRES !

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.

Eh bien ! Puisque l’ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l’immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits.

Charles de Gaulle, discours à l’hôtel de ville de Paris, 25 août 1944

Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi Affi

Affi ch ch ch ch ch ch ch ch ch ch ch ch ch ch ch che ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée éditditditditditditditditditditditditditditditditditditditditditditée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée ée par

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(18)

124 TABLE

DES MATIÈRES

PLANS ALLIÉS ET PRÉPARATIFS P. 8-9

10-11 « Nous reviendrons », Churchill, 1940 12-13 19 août 1942 : désastre à Dieppe 14-15 Conférences au sommet…

16-17 Répétition en Sicile et en Italie

20-21 Le Mur de l’Atlantique à la veille

du débarquement

22-23 La Normandie sous la botte

allemande

24-25Overlord : opération Top secret !

28-29 Des millions de photographies aériennes

30-31 Vichy et la propagande anti-alliée 32-33 Grandes manœuvres en Angleterre 34-35 Opération Fortitude

(19)

125

40-41 Alerte sur le Mur de l’Atlantique !

42-43 « Ok, let’s go ! », Eisenhower,

5 juin 1944

44-45 Opération Neptune

46-47 La nuit des paras américains

48-49 Utah Beach : un courant marin

providentiel 50-51 Omaha la sanglante

52-53 À l’assaut de la pointe du Hoc 54-55 Les reporters du 6 juin

56-57 Mission accomplie pour

la 6e Airbone

58- 59 Les Britanniques sur Sword Beach

60-61 Les hommes du commando Kieffer

62-63 Juno Beach, la plage des Canadiens

64-65 Gold Beach, les Tommies

débarquent

66-67 Confusion chez les défenseurs…

68-69 Les villes normandes sous

les bombes 70-71 Au soir du 6 juin…

72-73 Le débarquement à la Une !

6 JUIN 1944 : LES ALLIÉS DÉBARQUENT EN NORMANDIE

P. 38-39

CENT JOURS DE BATAILLE EN NORMANDIE P. 74-75

76-77 Rien n’est encore gagné

pour les Alliés 78-79 Objectif Cherbourg ! 80-81 Les ports artificiels :

un défi technique

82-83 De Gaulle sur le sol de la France 84-85 Dans l’enfer des haies…

86-87 Combattre dans le bocage

88-89 « Saint-Lô, capitale des ruines », Samuel Beckett, 1944

90-91 La percée !

92-93 Blessés dans la bataille…

94-95 Mourir en Normandie 96-97 Caen, enjeu de la bataille

98-99 Combattre dans la plaine de Caen 100-101 Sur les routes de l’exode…

102-103 Liberté de Normandie

104-105 La Résistance au service des Alliés

106-107 Leclerc et la 2e DB

108-109 Les Rochambelles : ambulancières

dans la 2e DB

110-111 Le repos du soldat

112-113 Les Normands et leurs libérateurs

114-115 Les enfants dans la bataille 116-117 La poche de Falaise

118-119 La guerre est finie pour

les prisonniers allemands 120-121 La route de Paris est ouverte 122 Crédits iconographiques

Références

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