DE S TAINVILLE
Algèbre élémentaire. Démonstration d’un fait de calcul algébrique très-important et très-remarquable, et des principales consequences qui en resultent
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 9 (1818-1819), p. 229-240
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229
ALGÈBRE ÉLÉMENTAIRE.
Démonstration d’un fait de calcul algébrique
très-important
ettrès-remarquable , et des principales
consequences qui
enresultent ;
Par M. de STAINVILLE , répétiteur cl’analise à recelé royale polytechnique.
THÉORÈMES D’ALGÈBRE.
1SOIT
la série ind¿finieet soit une autre série
ne différant
uniquement
de celle-làqu’en
ceque b
y apris
laplace
de a. Nous nous proposons , enpremier lien,
de démontrerque le
produit
de ces deux séries est une sériecomposée
en(a+b~
de la même manière que la
première
l’est en a et la seconde en~
c’est-à-dire ,
que ceproduit
est~om.1.~~ n.° ~7/~
i.~"janvier r $ ~~® 31,
230 THÉORÈME a
Pour y parvenir ,
èssurôns-nous d’abord de la forme despremiers
termes du
développement
de ceproduit ;
nous trouverons , pources
premiers
termes _ _~ 2
On voit d’abord que le coefficient
de -
estc~-~b.
Celui de- peut
1 1.2
se
décomposer
en cesdeux parties
ont la somme sera
conséquemment
3~e
~oeËMiMt
de20132013~eutëg&~~ect ~ ~ecomp~er ~
~3 ces ,è1etap.artie~
_
D’ALGEBRE. 23I
or , le
multiplicateur
de ?, dans lapremière partie,
est évidemment~2
ce que devient le coefficient de
2013 ~
1.2lorsqu’on y change a
en~-~;
et le
mu1t!pt!cateur
de $ dans la seconde est ce que devient ce mêmecoefRcient ~ lorsqu’on
ychange b
enb-1-~ ; puis
donc quenous avons trouvé que le coefficient de
2013
1.2 revenait à~a-~-b~
(~-~-t-~) ,
il en résulte que lemultiplicateur
de a , dans la pre-3
miêre
partie
p du coefficient de-~2013-
et celui de b dans la seconde1.2.3
sera
également
Fensemble de ces deux
parties ,
ou le coefficient de2013~ ~
~3 sera donc1 ensemi~.
1..2.3
c~t-a-dire ~
Il demeure donc
prouver
par cequi précède ,
-que du moins la loi dont ils’agit
se soutient pour lesquatre premiers
termes duproduit
de nos deuxséries ;
et il ne serait pas difficile de s’assurerqu’elle
aégalement
lieu pour unplus grand
nombre de termesde ce
produit.
Il n’est donc
plus question,
pourcompléter
notredémonstration:
que de prouver que si cette même loi se
soutient jusqu’au
coefficient de201320132013201320132013 in~lusivement ,
elle aura lieuégalement
pour celui deÏ.~....(~2013ï)
~2013 ;
~j7 or , on trouve , pour lepremier
de -cesdeux MeHicIens ~
,~~o.~ap . ’
232
THÉORÈME
Or,
en.remarquant
queD’ALGÈBRE
233on verra que ce coefficient
peut
sedécomposer
en deuxparties.
dont la
première
estet la seconde
yc0153.JLY. 3t~.
234 THÉORÈMES
Or,
il est aisé de voir que lemultiplicateur de a ,
dans lapremière
~2013’
de ces deux
parties,
est ce que devient le coefficicientde J.2.."(P-I) ,
lorsqu’on
ychange a
ena-~-k, etqueie mult!pl!cateur
deb ,
dansla
seconde ,
est ce que devient ce mêmecoefficient, lorsqu’on
ychan~e b
enb~-k ;
sidonc,
comme nous le supposons, lecoeiR-
~- ’ ,
’
~lejnt de
201320132013201320132013
esten
effet réductible à la forme t~....(~-2013i)‘ .
,
le
multiplicateur
de a , dans lapremière-
de ces deuxparties,
etcelui de b dans la
seconde,
seraégalement
en
réunissant
donc ces deuxparties,
et ayantégard
aufacteur
~ commun
qui
lesaffecte,
on aura ~ pour le coefficient de ’201320132013X.2....~ ,
D’ALGÈBRE. 235
,comme nous l’avions annonce. Il est donc
prouve ,’
par cequi précède,
que , si la loi dont ils’agit
se soutientjusqu’à
un termequelconque
duproduit ,
elle aura lieuégalement
pour le termequi
le suivraimmédiatement ;
puis donc que nous nous sommesassurés de son existence pour les quatre
premiers
termes , il s’en~uitqu’elle
a lieu pour tous, etqu’ainsi
le théorème est dé.montré -’ ehtoute
rigueur.
Pour
abréger , désignons
par fa notrepremière série , c’est-1t~
dire,
posonsnous aurons
pareillement
et encore
-en
conséquence
le ~~éorémequi
vient d’être démontre pourraê~r~
¿crit sous cette forme
très-simple
On remarquera que,
d.après
cettenotation ,
on doitévidemment
,avoir ~o ~ ~.
Si dans
l’équation (I)
onchange b
en~-t-~ ~
elledeviendra
’
mais,
en vertu de la mêmeéquation,
substituant ~onc,
-on aura236 THÉORÈMES
En
supposant qte
c sechange
enc-~-~ ,
etse conduisant
de la mêmemanière,
on prouverapareillement
queet en
poursuivant toujours ainsi,
on se convaincraqu’en gënërat
c’est-d-dire,
que leproduit
de tant de sériequ’on voudra ,
de laforme de la série
f~ ;
et ne différant les unes des autresqu’en
ceque a
s’y trouve’
successivementchangé en b ,
c,d,
... est unesérie
composée
exactement ena+b+c+d+
.~.. de la mê01e manièreque l’est la
première
en 0, la secondeen b ,
la troisième en c, laquatrième en d,
-et ainsi de suite.Si dans la dernière
équation
ci-dessus on suppose lesquantités
~ ,
3, ~ d , ....:. égales
entre elles et à lapremière a,
et leurnombre égal
à m ; elle deviendrac’est-à-dire
qu’une puissance
entière etpositive quelconque m
dela série
~f~ ,
est une sériecomposée
en ma de la même maniéeque celle-là l’est en a. ,
Suivant
l’équation (1)
on aposons
6-+&=.,
d’oà~==~2013~ ;
ilYiendrt,
ensuh&tttuant
~
D’ALGÈBRE. 237
d’où
c’est-à-dire que le
quotient
de la divis-ion de la série fa par la série fb est une sériecomposée
en(a-b)
de la même manière que le dividende l’est en a et le diviseur en b.Par
l’équation (II),
on aposant/7~==~.
d’où 1=f.,
il viendra77~
d’où on
tirera,
enextrayant la-,.racine
et renversan1c’est-à-dire que la racine d’un
degré quelconque
m , entier et p~~sitif,
7 de la série fa n’est autre chosequ"une
sériecomposée
en2013 de la même manière que la
puissance
l’est en a.m
On aura,
d’après
celac’est-à-cli’re ,
yJ~/7?. ZX.
3~
238 THÉORÈMES
.~ et ~ étant deux nombres
positifs quelconques, L~qua~lon (11)
,a donc
’lieu, quelque
nombrepositif,
entier ou fractionnairequ’on représente
par m. Il serait ensuite aisé deprouver y a
l’aide desTatsonnemens usités -en
pareil
cas ,qu’il
en sera encore de mêmelorsque
m sera un incommensurablepositif quelconque.
On aura encore,
quel
que soit le nombrepositif
m,.
ou ,
d’après
cequi précède
et le théorème(II)
Ainsi, quelque
nombre entier oufractionnaire , positif
ounégatif,
-commensurable ou incommensurable
qu’on représente
par m, ilest
toujours
vrai de direqu’on
ac’est-à-dire ~
ret cela
quels
que soient d’ailleurs a et k..Si ,
dans cetteéquation,
on fait a= i etk=-1 ,
elle deviendraD’ALGÈBRE 239
la
formule
dul~in~m~
sc trüuy¿ donc ainsidèmontre" et qu el
que’soit
l’exposant
m. -Si ,
dans la mêmeéquation ,
on suppose~==0 ~ ~==1 ,
z = ~ ~~ ~ r~,~ ~
elle deviendraLa série du
premier
membre est ,. comme t’ensait,
Tin nomb~~incommensurable
(Jf-), cornpns
entre 2 et 3 : c’est la base (lu sys-tème de
logarithmes néperiens ; en
lereprésentant
~ar~ ~ , suivantl’usage
t on auraSi Fon fait
~~=~~ auquel
cas A’ sera lelogarithme néperien
de~~ on aura
formule
qui
donne ledéveloppement
desexponentiels
en séries o~‘~ce
qui
revient au même y ledéveloppement
d’un nombre a ~ er»fonction de son
logarithme.
SI ,
dans cette dernièreformule,
onchange
x en /7ï et ~ en i~~~;
elle’ deviendra-
ïna!s on a~, d’un autre
côté,
~,~;
Voyez
la page 5o duprésent
volume~240 THÉORÈMES D’ALG£BRE.
égalant
donc entre elles ces deuxvaleurs ,
ensupprimant
l’unitéde
part
etd’autre ,
et divisant par m 1 il viendrafaisant
enfin,
dans cette dernièreéquation,
~a ~ o , on auraformule
qui
donne lelogarithme népérien
de1 +~,
en fonctiondu nombre x.
’
Ceux
qui
désireront deplus amples
détails sur cesujet pourront consulter
nosl~lélan~es
d’arr~liseal~ébri~ue et de ,g~orné~r’ie (
veuveCouycler~ Paris, i8ï5).
Dans un