A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T HIERRY B ARBOT
Actions de groupes sur les 1-variétés non séparées et feuilletages de codimension un
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 7, n
o4 (1998), p. 559-597
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1998_6_7_4_559_0>
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- 559 -
Actions de groupes
surles 1-variétés
nonséparées
et
feuilletages de codimension un(*)
THIERRY
BARBOT(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. VII, n° 4, 1998
RÉSUMÉ. - Nous donnons quelques résultats élémentaires portant sur les homéomorphismes des 1-variétés simplement connexes non Hausdorff.
Comme application, nous obtenons une courte preuve d’un théorème de W. Thurston à propos des feuilletages sur les fibrés en cercles. Nous
produisons ensuite des exemples de groupes infinis qui ne peuvent pas être réalisés comme groupes fondamentaux de variétés admettant un
feuilletage analytique de codimension un.
ABSTRACT. - We give elementary results about homeomorphisms of
non-Hausdorff simply-connected 1-manifolds. As an application of these
results, we give a short proof of a theorem of W. Thurston about foliations
on circle bundles. Then, we give examples of infinité groups which cannot be realized as fundamental groups of manifolds admitting a codimension
one analytic foliation.
1. Introduction
Un espace
topologique
,C est une 1-variété s’il admet un recouvrement par des ouvertshoméomorphes
à la droite réelle. Nous supposeronstoujours
que la 1-variété estséparable,
c’est-à-dire que le recouvrement peut être choisi dénombrable. Nous semblonsreprendre
la définitionusuelle,
mais dans cetravail,
nousn’imposons
pas à la variété d’êtreséparée
au sens de Hausdorff : il peut exister deux éléments de ~C tels que toutvoisinage
de l’un rencontretout
voisinage
de l’autre.( *) Reçu le 13 mai 1997, accepté le 30 septembre 1997
(1) Laboratoire de Topologie U.M.R. 5584, Université de Bourgogne, B. P. 138, F-21004 Dijon
(France)
Nous supposons
toujours
la 1-variété ,C connexe. Elle est 1-connexe si lecomplémentaire
de chacun de sespoints
admet deuxcomposantes
connexes.Ceci
équivaut
à ce que tout revêtement connexe de la variété est trivial.Lorsque
,C est1-connexe,
elle est orientable. Pour toutes les affirmations faitesprécédemment,
nous renvoyons le lecteur à[7].
La notion de 1-variété est étroitement reliée à celle de
feuilletage
decodimension 1 de la manière suivante : étant donné un
feuilletage
~’ decodimension 1 sur une variété
(séparée) M,
on considèrel’espace
des feuilles dufeuilletage
relevé dans le revêtement universel de M.Lorsque 7
n’admet pas de transversale
compacte homotopiquement triviale,
cet espacequotient
est une 1-variété engénéral
nonséparée.
L’action du groupe fondamental r sur le revêtement universel passe naturellement auquotient
en une action sur Cette action recèle
beaucoup
d’informations sur lefeuilletage :
legroupoïde
des germes d’éléments de F auxpoints
de estéquivalent
augroupoïde
d’holonomie transverse dufeuilletage (cf. [6]).
Revenons au cas
général
d’une 1-variété~C, provenant
ou non d’unfeuilletage
de codimension 1. Soit 1 unhoméomorphisme
de ,Cpréservant
l’orientation. Nous disons que 1
sépare
lespoints
de ~C si toutpoint
estséparé
de sonimage
par latopologie
de ,C. Nous consacrons unepartie
de cetravail à montrer que 1 admet un axe fondamental
(ou
axe detranslation).
Nous définissons
précisément
cette notion à la section suivante. Nous nouscontentons dans cette introduction de décrire un cas
particulier : lorsque
cet axe est
l’image
d’unplongement
dans ,C de la droite réelle. Il est alorspréservé globalement
par 1, et la restrictionde 1
à cet axe estconjuguée
à une translation de la droite réelle. De
plus,
cet axe estunique,
en unsens que nous
précisons plus
loin. Lepoint
de vueadopté
iciprovient
d’uneanalogie
avec lesautomorphismes
sanspoints
fixes des arbressimpliciaux
ouréels
(cf. [12], [15]).
Une notion de"cycle
fondamental" pour les 1-variétésnon
séparées
dont le groupe fondamental estcyclique
a été introduite par E.Ghys
dans[4].
Dans ce contexte, l’axe fondamental desautomorphismes
de revêtement du revêtement universel n’est autre que le relevé de ce
cycle
fondamental.Cependant,
il n’est pas clair apriori
que les itérés d’unhoméomorphisme séparant
lespoints séparent
eux aussi lespoints :
on ne peut donc pasappliquer
directementl’argument
de[4].
Nous illustrerons l’utilité de cette notion en donnant une preuve
rapide
d’un théorème célèbre de W. Thurston portant sur les
feuilletages
de classeC~,
de codimension1,
sur les fibrés en cercles au-dessus d’une surface àcaractéristique
d’Eulernégative (cf. [8], [13]).
Ce théorèmestipule
que si la classe d’Euler du fibré en cercles est strictementsupérieure
à la valeurabsolue de la
caractéristique
d’Euler de la surfacesous-jacente,
lefeuilletage
admet alors une feuille
homéomorphe
au tore ou à la bouteille de Klein.Notre preuve est
basée,
tout comme celle de W.Thurston,
surl’inégalité
de Milnor-Wood : si le groupe fondamental r du fibré en cercles admet une
action sur la droite réelle pour
laquelle
l’action dugénérateur
dupseudo-
centre de F est
libre,
alors lacaractéristique
d’Eulermajore
en valeurabsolue la classe d’Euler. La véracité de
l’inégalité
de Milnor-Wood énoncée de cette manière est du reste claire au vu de laprésentation
du groupe fondamental(voir
section 4 pourplus
dedétails).
Précisons brièvement dans cette introduction que cette méthode s’étend au cas des fibrés deSeifert, permettant
de réobtenir les résultats de[3].
Notre méthode consiste alors à montrer que, sous les
hypothèses
duthéorème, l’espace
des feuilles esthoméomorphe
à la droiteréelle,
etque l’action du
générateur
h dupseudo-centre
sur est libre. Pour yparvenir,
nous montrons dans unpremier temps
que l’action de hsépare
lespoints
de et admet donc un axe fondamental. Par unicité decelui-ci,
et comme h commute ou anticommute aux autres éléments de
F,
cet axe fondamental est toutentier, qui
est donchoméomorphe
à la droite réelle.Ce shéma de preuve donne lieu à une démonstration
qui
n’estguère plus longue,
pour peu que soit établie l’existence de l’axe fondamental. Ce shéma de preuve est du reste le même que celui utilisé dans[4]
pour montrerqu’un
flot d’Anosov sur un fibré en cercles est
"produit" (voir
aussi~1~ , [2]).
Il est vrai que l’énoncé donné dans
[13]
estplus précis
que la version àlaquelle
nous l’avons réduite ici : W. Thurston y montrequ’un feuilletage
de classe
C2
sans feuillehoméomorphe
au tore d’un fibré en cercle sur une surface de genreplus grand
que deux estconjugué
à lasuspension
d’une
représentation
du groupe fondamental de la surface dans le groupe desdifféomorphismes
du cercle.Établir
ce résultatsupplémentaire
estplus simple lorsqu’on
sait quel’espace
des feuilles esthoméomorphe
à ladroite réelle
(cf. [4]),
mais les méthodesrequises dépassent
nos modestesambitions. Nous nous contentons ici de remarquer que le résultat
partiel
établi ici montre pour le moins que le
feuilletage
initial a le mêmegroupoïde
d’holonomie transverse
qu’une suspension.
La suite de ce
papier (sect. 5)
est consacrée auproblème
suivant : nousdisons
qu’une
variété compacte estréfractaire
si toutfeuilletage
de codimen- sion 1 sur cette variété admet une transversale ferméehomotopiquement
triviale. En
particulier,
une telle variété n’admet pas defeuilletage
trans-versalement
analytique.
Pour établir l’existence de variétés réfractaires àgroupe fondamental
infini,
nous cherchons des groupes infinis dont toute action sur une 1-variété admet unpoint
fixe commun. Les groupes vérifiant cettepropriété
sont dits admettre lapropriété (FA’) (cf. [12]). À
un indicedeux
près,
une variétécompacte
est réfractaire dès que son groupe fonda- mental admet lapropriété (FA’).
Il s’avère aussi que toutproduit
semi-direct de deux groupes admettant lapropriété (FA’)
admet lui aussi lapropriété (FA’).
Nous allons exhiber deux familles de groupes admettant lapropriété (FA’) :
. les groupes
engendrés
par un nombre fini d’éléments de torsion tels que toutproduit
de deuxgénérateurs
est lui aussi de torsion(prop. 5.6),
. les sous-groupes d’indice fini de
SL(n, ~)
pour les entiers nsupérieurs
à 3
(théorème 5.9) .
Le lecteur averti aura relevé
l’analogie
avec l’étude faite en[12].
Defait,
nous avons choisi la
terminologie (FA’)
par référence à[12]
où est traité lecas des actions sur les arbres
simpliciaux.
Mais nous sommes convaincus que notre propre travail est un peuplus qu’une simple transposition
des résultatsde
[12]. Notamment,
l’étude faite dans[12]
est basée entre autre sur le fait que pour les actions sur les arbressimpliciaux,
si deuxhoméomorphismes
aet b admettent chacun un
point fixe,
et si leurcomposé
ab admet lui-aussi unpoint fixe,
alors a et b ont unpoint
fixe commun.(cf. [12,
corol.2,
p.100]).
L’analogue
de ce résultat dans notre contexte estcomplètement faux,
neserait-ce que sur la droite réelle.
Notre travail est aussi une
généralisation
du faitsuivant,
montré dans[19] :
toute action d’un sous-groupe d’indice fini deSL(n, Z) {n > 3)
sur ladroite réelle est triviale.
Il est
probable
que les résultats surSL(n, S)
démontrés ici segénéralisent
de la manière suivante : tout réseau d’un groupe de Lie
simple
de rang au moins deux vérifie lapropriété (FA’).
Il est bien sûr utile de
rappeler
ici que tout groupe deprésentation
finie peut être réalisé comme groupe fondamental d’une variété compacte decaractéristique
d’Euler nulle(par exemple,
de dimensionpaire),
etqu’une
telle variété admet
toujours
unfeuilletage
de codimension 1[14].
Comme autre
exemple
d’utilisation fructueuse des notions discutéesici,
citons
également [9].
2.
Homéomorphismes
de 1-variétés 1-connexes 2.1 GénéralitésDeux éléments x et y d’une 1-variété 1-connexe £ sont non
séparés
si toutvoisinage
de l’un rencontre toutvoisinage
de l’autre. Nous notons x y.La relation ~ est
symétrique, réflexive,
mais engénéral
non transitive. Unpoint
de branchement est un élément de ,C nonséparé
d’un autre élément de £. Un ouvert de L connexe etséparé
pour latopologie
induite estappelé
intervalle ouvert Il est alors
homéomorphe
à la droite réelle. Deux élémentssont dits
comparables
s’ilsappartiennent
à un même intervalle ouvert. Une orientation de ~C étantfixée,
il existe un ordre sur les élémentscomparables.
Cet ordre sera noté «. Pour tout élément x de
~C,
nous notonsx+
la composante connexe de ~CB {.c}
contenant les élémentssupérieurs
à x, et x- l’autre composante connexe. Pour deux élémentsquelconques
x et yde
,C,
onappelle pseudo-intervalle ~
x , y[
l’ensemble despoints
zqui
lesdéconnectent,
c’est-à-dire tels que xet y appartiennent
à deux composantesconnexes différentes de L
B {z}.
La notation est abusive :] x,
y[
n’est ouvertque si x et y sont
comparables.
Nousappelons pseudo-intervalle fermé
l’union
[x y de ]
x , y[
et de{x, y~.
Si x et y sontégaux,
nous convenonsque [:c , z est
lesingleton ~ x ~
Si x et y sontcomparables, ~ x
, y] est appelé
intervalle
fermé.
Nous donnons à laproposition
2.3 unedescription générale
de ces
pseudo-intervalles.
Nous disons que deux
points
nonséparés
x et y le sontpositivement (resp.
négativement)
six+
ety+ (resp.
x- ety- )
sont d’intersection non vide.Remarquons
que, bien que la relation m ne soit pastransitive,
les relations"être non
séparés positivement"
et "être nonséparés négativement", elles,
le sont.
Soit Q un ouvert connexe de ~C . Pour tout élément x de la frontière ~S2 de
Q,
nous notons lecomplémentaire
dans ,C de la composante connexe de ,CB ~ x ~
contenant Q.PROPOSITION 2.1.- Les x~ sont deux à deux
disjoints,
et leur unionquand
x décrit ~S~ est lecomplémentaire
de S2 dans ,C.Preuve . Soient x et y deux éléments distincts de L’ouvert
~ y~
ne rencontre pas Q et ne contient donc pas x. Il est donc contenu dans une
des composantes connexes de
,C B ~ x }
Comme toutvoisinage
de y rencontreS~,
ils’agit
de celle contenant Q. Parconséquent,
x~ ety~
sontdisjoints.
. Considérons un intervalle ouvert
voisinage
de x. Son intersection avec S2 estun intervalle ouvert de la
forme
z , x[
et son intersection avec x ~ est un connexe de la forme~ x , t [.
On en déduit que l’union U de S~ et de tous les x~ est un ouvert de ,C. Comme ,C est connexe, montrer laproposition
revient à montrer que U est fermé. Soit z un élément du
complémentaire
de U. Comme il
n’appartient
pas à l’adhérence deS2,
il admet unvoisinage
ouvert
disjoint
de S2qu’on peut
supposer être un intervalle I.Étant
connexeet
disjoint
de~03A9,
si cet intervalle rencontre un desxc,
il y estcontenu,
cequi
est absurde. On en déduit que lecomplémentaire
de U est ouvert. 0COROLLAIRE 2.2.- Considérons deux ouverts connexes
disjoints
de,C. Chacun d’entre eux admet un
unique point
dans safrontière qui
ledéconnecte de l’autre.
PROPOSITION 2.3. - Tout
pseudo-intervalle fermé ~ x
, y~
est une unionfinie
d’intervallesfermés
i =0,
... , n, tels que :. pour une orientation convenable de
,C, chaque
y2 estsupérieur
ouinférieur
à xi selon que i estpair
ouimpair,
. xo = x et yn = y,
. xi+1 ^ Yi. .
Les éléments xi et y2, ainsi que l’entier n,
vérifiant
cespropriétés
sontuniques.
Dans l’énoncé
ci-dessus,
certains despseudo-intervalles
, y2] peuvent
être réduits à des
singletons.
Nous notonsd(x, y)
l’entier n.Pour montrer la
proposition 2.3,
nous aurons besoin du lemme suivant.LEMME 2.4. - Pour tout
triplet
d’éléments x, y et z de,C, ~ x , y ~
estcontenu dans l’union de
~ x
, z~
et de~ z , y ~
Deplus,
si z est un élément de]
x , y~
, lespseudo-intervalles ]
x , z~
et~
z , y~
sontdisjoints,
et leur unionest]
x , y[ privé
dupoint
z.Preuve. - Un élément de ,C
qui
ne déconnecte ni x et z, ni z et y ne déconnecte pas x et y. Ceci montre lapremière
affirmation.Supposons
maintenant que z
appartient
à]
x , y~
. Pour une orientation convenable de,C,
xappartient
à z- et y àz+
. Soit t un élément de]
x , z~
. SoitTl
la composante connexe de L
B {t}
contenant x et soitT2
celle contenant z.Comme
Ti
ne rencontre pas z, est connexe et contient x, il est contenu dans z- . Il ne contient donc pas y, cequi
montre que t déconnecte x et y. Lepseudo-intervalle ]
x , y[
contient donc] .c , ~ [
et doncaussi z
y[.
Aucunélément de £ ne
peut
déconnecter deux à deux trois autreséléments : x , z ~ [ et ] z , y ~ [ sont
doncdisjoints. 0
Preuve de la
proposition
2.3On déduit aisément du lemme 2.4 que, à x
fixé,
l’ensemble des y pourlesquels [:c, y] ~
a un nombre fini decomposantes
connexes est un ouvert fermé et est donc ,C tout entier. Orientons ,C de sorte que yappartienne
à
x+ .
Soit U le sous-ensemble dez+
constitué des éléments strictementsupérieurs
à x. C’est un ouvert connexe. Si yappartient
àU,
leproblème
est résolu.
Sinon,
soit zl’unique
élément de 8U tel que yappartient
à zC.D’après
le lemme2.4, [.r, y ~
est l’union de[.c, z et
de[ z , , y ~
. Soit I unintervalle ouvert
voisinage
de z : son intersection avec U est un intervalle ouvert. Soit t un élément de cette intersection :[x , t est
unintervalle ;
sonintersection avec I est donc de la
forme ] yo , t ~.
Il est clair que zappartient
à et que z.
Donc,
yo déconnecte x et z.Donc, [.c, z ~
est l’unionde
~ x
Yo]~
etde ~ z ~ .
On en déduit que~ x y] ~
est l’union de~ x
Yo]~
etde [z , y].
On conclut par une récurrence sur le nombre de composantesconnexes. 0
Notons aussi le corollaire suivant du lemme 2.4.
PROPOSITION 2.5. - Si z déconnecte x et y, le nombre
d(x, y)
est lasomme de
d(x, z)
et ded(z y).
2.2 L’axe fondamental
Soit 1
unhoméomorphisme
de £préservant
l’orientation.DÉFINITION 2.6. - L’axe
fondamental
de y est l’ensemble despoints
xpour
lesquels d(x, yx)
estpair.
Il est notéIl est clair par cette définition que tout
homéomorphisme qui
commuteavec y
(en particulier, y lui-même)
envoie l’axe fondamentalde 1
sur lui-même.
PROPOSITION 2.7. - Soit x un élément de L
qui
n’est paspoint fixe
de y.Les trois assertions suivantes sont
équivalentes
:(1)
xappartient
à l’axefondamental
de y,(2)
pour une orientation convenable de,C, x+
contient sonimage yx+, (3)
pour une orientation convenable de y, yxappartient
àx+
et x à .Preuve. - Montrons que la seconde assertion
implique
la troisième : orientons ,C de sorte quex+
contient sonimage
par y.Alors,
x- est unouvert
disjoint
deyx+ .
Comme yxappartient
à l’adhérence de ce dernier ouvert, yxn’appartient
pas à .c". Ilappartient
donc àx+.
On montre quex
appartient
à yx- de manièreanalogue.
Montrons maintenant
l’implication
inverse : on oriente £ de sorte que yxappartienne
àx+
et x àAlors,
comme ne contient pas x, il est contenu soit dansx+,
soit dans x- . Dans le second cas, le raisonnement utilisé pour lapremière implication
montre que izappartient
à x- , cequi
est absurde.
Montrons
l’équivalence
entre lapremière
et la troisième assertion. Pource
faire,
nous allons montrer que pour toutepaire
d’éléments distincts(x, y),
la distance
d(x, y)
estpaire
si et seulement si il existe une orientation de ,~ pourlaquelle y appartient
àx+
et x à y- . Nous faisons cette preuve par récurrence surd(x, y).
La nullité ded(x, y) signifie
que x et y sontcomparables.
Le cas n = 0 dans la récurrence est donc clair. Nous supposons donc n >0,
et quel’hypothèse
de récurrence est vérifiéejusqu’à n -
1.Soit
[x
= Xo,yo J U
... U[xn ,
yn =y J
ladécomposition
dupseudo-
intervalle
~ x
,y] J
définie par laproposition
2.3. Orientons ,C de sorte que yappartient
àx+.
Nous devons montrer que xappartient
à y- si et seulement si n estpair.
Comme
J
=, y J
ne contient pas x et est connexe, il est contenu dansx+ .
Soit I un intervalle ouvert contenant Xn et contenu dans:c~.
. Il contient dans sonadhérence,
cequi
montre que yn-iappartient
àx+,
sauf si n = 1 et x = xo = yo. On montre ainsi deproche
en
proche
quex , y [
est contenu dansx+
. Enparticulier,
si yo n’est pas confondu avec x, il lui estsupérieur.
On en déduit queyo
est contenudans
xô
et que x- est contenu dans Comme xappartient
à et que[
x , yJ = [x
, YO]xl , y],
lepseudo-intervalle x1 ,
y] est
contenu dansyo .
.Comme .ci
appartient
à l’ouvert il existe un intervalle ouvert contenant .ci et contenu dans Il s’ensuit que yo et :ri, que l’on savait nonséparés,
sont
plus précisément
nonséparés positivement. Donc,
yoappartient
àxi .
On en déduit que yi
appartient
à:c~ puisqu’il
est déconnecté de yo par a’1. Il s’ensuit que[xo, yo est
contenu dansqui
lui-même est contenu dansyi
.Ceci traite le cas n =
1;
supposons donc n > 1. Tous les éléments de~
déconnectentJ
de[2-2~].
.Donc,
yappartient
à.Cj".
Parhypothèse
derécurrence,
:ciappartient
à y- si n - 1 estimpair,
et ày+
sin - 1 est
pair. Or, [.r ,
y2] B ~ y~
ne rencontrequ’une
des deuxcomposantes
connexes de ,C
B ~ y~
Il s’ensuit que xappartient
à y- si n estpair,
et ày+
si n est
impair.
Ceci établit la validité de larécurrence,
et achève la preuve de laproposition.
DLEMME 2.8. - Si x
appartient
à.A{~y)
et n’est paspoint fixe
de y, sonimage
yx déconnecte x dePreuve . - C’est un corollaire du
(3)
de laproposition
2.7 : pour l’orien- tationadéquate,
xappartient
à yx- et àyx+ puisque
izappartient
àx+ . D
PROPOSITION 2.9. - L’axe
fondamental
de -~ n’est pas vide.Preuve. - Nous raisonnons par l’absurde en supposant
.r4{y)
vide. Re-marquons tout d’abord que ceci
implique qu’aucun
élément de ,C n’est com-parable
à sonimage,
et donc que tout intervalle estdisjoint
de sonimage
par 7.
Soit x un élément de ~C minimisant
d{x, yx).
Parhypothèse, d(x, yx)
estimpair,
enparticulier
non nul. Orientons ,C de sorte que izappartient
àx+ .
Notons
[x i ,
y2]
les composantes de[:c , , yx ~,
l’indexation étant choisie selon les conventions de laproposition
2.3.Alors,
xappartient
àxi .
Deplus,
yxappartient
àx1 ,
sauf si iz = :ci = yi . Soit I un intervalle ouvert contenant[x0, y0].
Sonimage 03B3I est disjointe
de I. Elle ne contient donc pas xlpuisque
celui-ci est nonséparé
de yo : ceci montre que yx est exclu.De
plus, ,1
est contenu dans une des composantes connexes de £B
Cette composante connexe ne peut être que
:c~ puisque
yxappartient
à,1
etx 1 .
Soit J un intervalle ouvertvoisinage
de Lui aussi estdisjoint
de son
image,
doncyJ
est contenu dans une des composantes connexes de ,CB ~xl~.
Comme J rencontreI,
cette composante connexe estx1 .
Enparticulier,
yx1appartient
àx1 ,
et ne déconnecte donc pas x de :ri. Deplus,
comme.A(y)
estvide,
lepoint (3)
de laproposition
2.7 montre que x1appartient
à~.c~ .
1/ouvertyx1
contient donc x. Parailleurs,
xappartient
àxi appartient
donc à03B3x+1.
On en déduit que yx1appartient
aupseudo-
intervalle
].c , [. Donc, [:ri, 03B3x1] est
strictement contenu dansX [.
.Plus
précisément, d(x1, 03B3x1)
est strictementplus petit
qued(x, yx).
Cecicontredit notre choix de x . 0
PROPOSITION 2.10.2014 On suppose que y
sépare
lespoints.
Pour toutélément x de réunion
des y’~x , y’~+1 x ~ ] quand
nprend
toutes lesvaleurs entières est
.,4(y)
tout entier.Preuve. 2014 Pour tout élément z de notons
Ix
la réunion de tous les[~.r , , y’~+1 x ~
Soit y un élément de]
x , yx~
Sonimage
y y déconnecte yx et mais ne déconnecte pas z de yxd’après
les lemmes 2.8 et 2.4. Elle déconnecte donc x et y dey2 x
DoncComme y déconnecte x de y~ et ne déconnecte pas yx de
y2x (lemme 2.4),
il déconnecte x de
puisque
ce dernierappartient
à] [.
DoncD’où
Ceci montre que y
appartient
à.~4(y) .
Comme celui-ci esty-invariant,
ilcontient
7.p.
Inversement,
soit y un élément de.~4(y). Supposons
par l’absurde que yn’appartient
pas àIx. D’après
lepoint (3)
de laproposition 2.7, quitte
àremplacer y
par soninverse,
il existe une orientation de ,C pourlaquelle
on aiz
appartient
donc àyy+ . Comme 03B3y
ne déconnecte pas x et yx, l’ouvertyy+
contient x. Parconséquent,
yy déconnecte x et y. En itérant leprocédé,
on montre ainsi que tous les pour npositif appartiennent
à
[.r, , y ~
. Cepseudo-intervalle
étant compact, la suite des admet unevaleur d’adhérence. Cette suite est de
plus "monotone",
au sens oùy’~+1
yappartient
à[a-, , y’~ y J
. La valeur d’adhérence est donc une limite. Cette limite doit être unpoint
presque fixe contradiction. DTous les corollaires suivants sont valides sous
l’hypothèse où 03B3 sépare
lespoints
de ~C .COROLLAIRE 2.Il.- L’axe
fondamental
est soithoméomorphe
à ladroite
réelle,
soit une union dénombrable d’intervallesfermés disjoints
Dans le
premier
cas, la restriction de y à.r4(y)
estconjuguée
à unetranslation. Dans le second cas, il existe un entier
pair
k non nul tel que pourchaque
entier nl’image 03B3In
est .Preuve .
Évidente .
DCOROLLAIRE 2.12. - Si 7
préserve
un intervalle ouvert de,C,
cet inter-valle est
confondu
avec l’axefondamental.
COROLLAIRE 2. 13. - Tout élément de la
frontière
de,r4(y)
est nonséparé
d’un élément de
.A.(y).
Preuve . - Soit x un élément de la frontière de
.A(y).
Soit ~ unvoisinage
intervalle ouvert de x. L’intersection entre I et
.4(y)
est un intervalle de.A(y).
Soit x~ une suite d’éléments deI fl.r4(y) convergeant
vers x. Si les x~, admettent une limite dans.r4(y),
cette limite est nonséparée
de x et nousavons conclu.
Sinon, .A(y)
esthoméomorphe
à la droiteréelle,
et If1.,4(y)
est un intervalle de infini d’un côté.
Alors, yI
n.,4(y)
est lui aussi unintervalle infini d’un
côté,
et ce, du même côté queI f1.,4{y) .
On en déduitque x est non
séparé
de iz, cequi
est absurde. D2.3
Homéomorphismes
neséparant
pas lespoints
Dans ce
paragraphe, y désigne toujours
unhoméomorphisme
de ,Cpréservant l’orientation,
mais nous supposons maintenantqu’il
nesépare
pas les
points.
Nousappelons point
presquefixe de 03B3
tout élément de nonséparé
de sonimage
par y. Unpoint
presque fixe xde y
est ditnégatif (resp.
positif)
si x et yx sont nonséparés négativement (resp. positivement).
Nous
distinguons
deux casdifférents,
selon que y admet ou non despoints
fixes.
PROPOSITION 2.14. -
Si 7
n’admet pas depoint fixe,
il existe un et unseul intervalle ouvert
y-invariant.
La restriction de y à cet intervalle estconjuguée
aux translations de la droite réelle.Preuve . - Soit x un
point
presque fixe de y.Quitte
àchanger
l’orienta-tion de
.c,
nous pouvons supposerqu’il
estnégatif.
Il existe alors un élément y de x-comparable
à sonimage
par y. L’union des~y’~ y, yn’~1 y]
est doncun intervalle ouvert
y-invariant.
Nous le notonsIo.
Soit I un autre intervalleouvert
y-invariant.
S’il estdisjoint
deIo,
comme I etIo
sont connexes, il existe ununique
élément x de~Io
déconnectant 1 etIo (lemme 2.2).
L’itéréiz vérifie alors la même
propriété
et doit donc êtreégal
à x : contradiction.Donc,
J = I nIo
est non vide. Comme ~C estsimplement
connexe, J est unsous-intervalle ouvert de
Io préservé
par y. Ses extrémités dans si ellesexistent,
sont despoints
fixes de ’y.Donc,
J etIo
sont confondus. Demême,
J = I.
Donc,
I etIo
sont confondus. 0Lorsque y
est sanspoint fixe,
nous notons7y
l’intervalle ouvert défini par laproposition précédente.
Ladynamique de y
sur se décrit alors de la manière suivante.PROPOSITION 2.15.2014 La
frontière
deZy
se scinde en troisparties (chacune pouvant
êtrevide~
:~ l’ensemble des
points
presquefixes positifs
de y,. l’ensemble des
points
presquefixes négatifs
de y,. l’ensemble des
points
nonséparés
d’un élément deI03B3
.Les
points
presquefixes positifs (resp. négatifs~
de y sont nonséparés
lesuns des autres. Si x est un élément de la troisième
partie,
les itérés de xc sont deux à deuxdisjoints.
Nous
rappelons
que la notation XC a été introduite à laproposition
2.1.Preuve . La dernière
phrase
découle de manière évidente de la propo- sitionprécédente.
SoitX+
l’ensemble despoints
presque fixespositifs
dey, et X- celui des
points
presque fixesnégatifs
de y. Soit x un élément de Soit J un intervalle ouvertvoisinage
de x il rencontre Deux casse
présentent :
. soit on peut choisir J de telle sorte que J n
Ly
est à extrémitésfinies ;
alors une de ces extrémités dans
I,y
est nonséparée
de x..
soit, quel
que soit le choix deJ,
une des extrémités deJ n Ly
est infinie.Dans le second cas, J n
I,y
rencontre sonimage
par 7. Ceci montre que tout élément de87y
est soit nonséparé
d’un élément de soitappartient
à
X+
ou X-.Inversement,
pour tout élément x deX+,
il existe unélément y
dez+
proche
de x etcomparable
à sa propreimage. Comme 7
est sanspoint fixe,
y est différent de ~y. L’union des intervalles
~~y’~ y, -yn+1 y~
est un intervalleouvert
y-invariant.
C’est donc On en déduit que tout intervalle ouvertvoisinage
J de x rencontreLy
nx+,
cequi
montredéjà
que xappartient
à la frontière de
7y.
Deplus, quitte
à inverser 7, onpeut
supposer que 7 envoie J nLy
dans lui-même.Donc,
J n7y
contient un bout infini de Ce bout esttoujours
le mêmequel
que soit l’élément x deX+
les éléments deX+
sont donc nonséparés positivement
les uns des autres. On raisonne de manièreanalogue
pour X -. 0COROLLAIRE 2.16. - L’intervalle
Ly
n’est autre quefondamental
de 7.
Preuve . - L’inclusion de
Ly
dans.,4(y)
est évidente.Inversement,
soit xun élément de L hors de Il existe un
unique
élément z de87y
tel que ZCcontient x. L’itéré
yz~
contient yx.Donc, z
et yzappartiennent
à[:c, , yx ~
.D’après
le lemme2.4,
~x, yx~ _ [x , z] U [z
.Dans le cas où z
et yz
sont nonséparés, [.c, est
l’union de[x z et
deOn en déduit
l’égalité d(x, yx)
=2d(x, z) -1.
Ceci montre commevoulu que z
n’appartient
pas à.,4(y) .
Il reste à traiter le cas où z est nonséparé
d’unélément y
de orientons £ de sorte que xappartient
àz+.
Quitte
à inverser 7, on peut supposer y -.~ yy(observons
queLy
= et=
.A(y-1 )). Alors,
~yxappartient
àqui
est contenu dansy+
Onen déduit
l’égalité
entred(y, yx)
et On obtient leségalités d(x,
=d(x, z)
+ 1 +d(y, iz)
=d(x, z)
+d(iz, iz)
+ 1 =2d(x, z)
+ 1.Là encore,
d(x, yx)
estimpair
cequi
conclut. 0Nous considérons maintenant le cas
où 03B3
admet unpoint
fixe. Pour toutpoint
fixe x de 7, soitIx
le bassin d’action de x, c’est-à-dire l’ensemble despoints
y dont l’orbite par 7 contient x dans son adhérence(nous
avons choisice terme par contraction de