A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
N ICOLAS L USIN
Sur les classes des constituantes des complémentaires analytiques
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 2
esérie, tome 2, n
o3 (1933), p. 269-282
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DES COMPLÉMENTAIRES ANALYTIQUES (*)
par NICOLAS LUSIN
(Moscou).
Généralités sur le
problème
du continu. - On sait que le fameuxproblème
du continu consiste à déterminer le rang que la
puissance
du continu tient dans l’échelle desalephs,
cette dernière étantsupposée
définie.On sait d’ailleurs que tous les efforts faits pour résoudre ce
problème
en restantsur le terrain des idées de G. CANTOR et des
analystes
tels que MM. JACQUES HADAMARD et FELIX HAUSDORFF ont étévains,
sans tenircompte
d’un résultatnégatif
très mince: lapuissance
du continu n’est pas X~ ni un autrealeph
« confinal » à Co
(J. KONIG).
Les derniers travaux de M. DAVID HILBERT
poursuivant
le même butabandonnent
déjà
ce terrain d’idées. Sa méthode nepeut
êtreanalysée
enquelques lignes ;
aussi nous bornons-nous à enindiquer
seulement lespoints
essentiels.Pour montrer que la
proposition :
« lapuissance
du continu est xj » est non contradictoire dans le domaine del’Analyse Mathématique,
M. DAVID HILBERTétablit une
correspondance univoque
etréciproque
entre les définitions mêmes des nombres irrationnels d’unepart
et des nombres transfinis de deuxième classe d’autrepart.
Ainsi sa méthode diffère sensiblement de l’ordre d’idéesindiqué
oùl’on cherchait à établir l’existence
(ou l’absence)
d’unecorrespondance
entre lesnombres mêmes irrationnels et transfinis sans se
préoccuper
de la manière dontnous concevons les nombres irrationnels et transfinis.
Bref,
dans le terrain des idées de G. CANTOR et desanalystes qui
étaient d’accord aveclui,
on n’abordaitnullement les
développements metamathématiques.
En attendant de nouvelles
publications
dans la voie ouverte par les idées de M. DAVIDHILBERT,
nous allons faire ici deux remarques.D’abord,
enanalysant
les définitions mêmes des divers nombresirrationnels,
la méthode de M. DAVID HILBERT
emploie
lesexpressions metamathématiques
dites fonctionnelles : on définit un nombre irrationnel au moyen d’une fonction- _ nelle et la méthode de M. DAVID HILBERT fait la classification de ces fonction- nelles. Mais avant d’obtenir des
explications définitives,
il reste encore unpoint
(*) IX- Congrès International des Mathématiciens, Zurich, 1932.
à éclaircir : comment sommes-nous certains que toutes les
espèces possibles
defonctionnelles soient réellement
épuisées
etqu’il
nepuisse
arriverqu’un
nombreirrationnel dont on ne
conçoit
pas la définition àprésent échappe
à nos raison-nements ultérieurs?
Ensuite,
une certaineproximité
de la méthode de M. DAVID HILBERT aux raisonnements de J. RICHARDpeut inspirer quelques
craintes. Sans doute ce raisonnement : « Prenons toutes les définitionsmetamathématiques
des nombresirrationnels et énumérons-les au moyen des entiers
positifs; puis
faisons de mêmeavec les définitions des nombres
transfinis,
etc. » seraittrop simpliste
parceque cette énumération même
n’appartient probablement
pas au domaine de lametamathématique. Cependant,
le raisonnement de J. RICHARD est uneépreuve
pour ceux
qui
veulentpénétrer
dans lesmystères
de l’infini ainsiqu’indique
avec toute raison M.
ÉMILE
BOREL.En abandonnant maintenant le terrain des
essais, plutôt philosophiques
quemathématiques
en cemoment, j’indique
quel’Analyse Mathématique emploie
de nombreuses
correspondances
entre les éléments des ensembles sans entrer dansl’analyse
de leurs définitions.Ainsi,
dans le Calcul desVariations,
nouscherchons une fonction continue
t)
de deux variablesindépendantes qui
donne toutes les fonctions
possibles
à variation bornée dont la variation totale ne surpasse pas un nombrepositif
Alorsqu’on
fait varier leparamètre
t.A ce
point
de vue, même si leproblème
du continu était suffisament résolu surle terrain du non
contradictoire,
laquestion purement mathématique
resteraitentière :
reconnaître si l’on
peut
construire unecorrespondance biunivoque
effective entre les nombres irrationnels et les nombres transfinis de seconde classe sans faire intervenir les définitions de ces nombres.
À
cepoint
de vue, on voit bien que non seulement nous ne connaissons pasune telle
correspondance,
mais que nous ne pouvons même pas nommer Xipoints
du continu. Le
problème
de la recherche d’un ensemble effectifayant
Xipoints
est en ce moment une forme affaiblie du
problème
du continu et il est aussiloin d’être résolu. On rencontre dans cette voie
plusieurs
autresproblèmes qui
sont des formes de
plus
enplus
affaiblies du mêmeproblème
du continu.M. HENRI LEBESGUE a donné en 1905 une méthode extrêmement
remarquable
de construire effectivement Xi ensembles de
points
sansparties
communes deuxà deux. La force de cette méthode est extrême et sa nature est
énigmatique.
L’illustre auteur écrivait lui-même
« j’ai
démontré l’existence(sens
non kronec-kerien et
peut-être
difficile àpréciser)
d’ensembles mesurables non mesurables B ».A
présent
encore, nous n’avons pascompris complètement
la nature de cette méthode. Jerappelle
que l’étude ultérieure de cette méthode a conduit à la dé- couverte des ensemblesanalytiques
etprojectifs;
la nature et lespropriétés
deces derniers restent
jusqu’à présent énigmatiques.
C’est par cette voie de M. HENRI LEBESGUE que M. WACLAW SIERPINSKI et moi
(en 1922)
nous avonsdécomposé
le continu en Xi ensembles non nuls mesu- rables B. Si chacune de ces constituantes contenait un seulpoint
ou tout auplus
une infinitédénombrable,
leproblème
du continu serait résolu.C’est pour cette raison
qu’il
serait intéressant de déterminer la nature et les classes de ces constituantes.Or, chaque complémentaire analytique
non mesu-rable B se
décompose
en Xi constituantes mesurables B et la recherche d’uncomplémentaire analytique
dont les constituantes sont toutes dénombrables donnerait aussi la solution duproblème
du continu affaibli.Une forme encore
plus
affaiblie duproblème
du continu est celle où l’on cherche Xi ensembles mesurables B dont les classes sont bornées.Nous croyons que les recherches dans cette voie
présentent
un vif intérêtpuisqu’on
y rencontre l’essence dumystère
et des difficultés duproblème
ducontinu lui-même.
Dans cet article
je
me propose de considérer un cas où les classes des constituantes croissent d’une manière n2onotonejusqu’à
Q. Cela nous donneune nouvelle démonstration de l’existence des ensembles mesurables B de toutes classes sans
qu’il
y ait àpratiquer
un raisonnement deproche
enproche.
Nous passons maintenant aux
développements techniques.
1. - Le crible
rectangulaire.
- Prenonsl’espace
euclidien à deux dimensions.Soit,
dans cet espace, unsystème
d’axesrectangulaires
que nousdésignerons
par XOZ.
Appelons
carré fondamental l’ensemble de tous lespoints M(x, z)
duplan
XOZayant
les deuxcoordonnées, x et z,
irrationnelles et vérifiant lesinégalités
Ce carré fondamental sera
désigné
parQ.
Appelons rectangle
de Baire d’ordre k dans le carré fondamentalQ
l’ensembledes
points
deQ
dont lescoordonnées, x et z, appartiennent
à deux intervallesquelconques
de BAIRE(1), d’ordre k,
situésrespectivement
dans les intervalles(0.pl)
et(0~1).
Il résulte despropriétés
des intervalles de BAIRE que le carré fondamentalQ
est divisé enrectangles
de BAIRE d’ordre 1 et quechaque rectangle
de BAIRE d’ordre k est divisé enrectangles
de BAIREd’ordre k + 1 ;
si deux
rectangles
deBAIRE, R
etR’,
d’ordres différents ont unpoint
commun, l’un d’eux contientl’autre,
et si R et R’ ont le mêmeordre,
ils sontidentiques ; chaque
suite illimitée derectangles
de BAIRE(1) D’une manière générale, étant donné un système d’entiers positifs rangés dans un
ordre déterminé : ai, az,...., ak, on appelle intervalle de Baire (ai, a2,...., ak) l’ensemble des
Annali della Scuola Norm. Sup. - Pisa. 19
d’ordres
différents,
chacun à l’intérieur duprécédent,
tend vers unpoint
deQ
situé à l’intérieur de ces
rectangles.
Appelons
criblerectangulaire
l’ensemble formé d’un nombre fini ou dénom- brable derectangles
deBAIRE ;
un criblerectangulaire
seradésigné
par F.Un crible
rectangulaire
r étantdonné,
nous discernons dans r lesrectangles
des rangs
1, 2, 3,....
Par définitionmême,
est de rang 1 toutrectangle R
ducrible 1’
qui
n’est contenu dans aucunrectangle
différent de cecrible;
unrectangle
R du crible ~’ est dit de rang m s’il est contenu dans unrectangle
R’de rang m -1 et s’il n’est contenu dans aucun
rectangle
différent de ce crible contenu dans R’. Il résulte de cette définition que toutrectangle
du crible r aun rang bien
déterminé, fini;
lesrectangles
de même rang n’ont aucunpoint
commun deux à deux.
Désignons
par la réunion desrectangles
du crible r de rang m considéréecomme un ensemble de
points
du carréQ
et par 0 lapartie
commune auxSm
L’ensemble 0 ainsi défini
s’appelle
ensemble élémentaire depoints
du carréfondamental
Q.
Laprojection orthogonale
de 0 sur l’axe OX seradésignée
parE;
c’est un ensemble de
points
irrationnels de l’intervalle(o x 1).
On sait que E est un ensemble
analytique
et que tout ensembleanalytique,
mesurable B ou îzon, situé dans l’intervalle
(o ~ 1) peut
être obtenu de cette manière. Nousdésignons par &
lecomplémentaire
deE,
c’est-à-dire l’ensemble despoints
irrationnels de(0 x 1)
ne faisant paspartie
de E2. - L’indice
apparent
et le crible minimum. - Soit xo unpoint
irrationnel dans l’intervalle(0, 1)
sur l’axe OX etPxo
la droite x=xoparallèle
à l’axe OZmenée par xo .
Nous dirons
qu’un rectangle
R du crible f a l’indiceapparent
aupoint
xoégal à
zéro siPxo
ne coupe pas lerectangle
R. Nous dironsqu’un rectangle
Rde h a l’indice
apparent
aupoint
xoégal à
a, a >0,
si coupe lerectangle
Ret si a est le
plus petit
desnombres,
finis ou transfinis de secondeclasse, supé-
rieurs aux indices
apparents
aupoint
xo de tous lesrectangles
R’ du crible rcontenus dans R. Dans ce cas nous écrirons
Avant d’aller
plus loin, rappelons
une définition du domaine des nombres transfinis. Un ensemble H formé de nombres finis ou transfinis de secondeclasse,
en nombre fini oudénombrable,
étantdonné, appelons
bornesupérieure
points irrationnels dont la représentation par des fractions continues commence par (ai’ a2,..., a.4);
cet intervalle sera dit d’ordre k.
de H le
plus grand
des nombres de H s’ilexiste,
ou bien s’il n’existe pas, leplus petit
des nombressupérieurs
à tous les nombres de H.D’après
cette définitionappelons
indiceapparent
aupoint
zo du crible F la bornesupérieure
de l’ensemble formé des indicesapparents
aupoint
xo detous les
rectangles R
du cribler;
cet indice seradésigné
parIl résulte de cette définition que Ind. h ne
peut
existerqu’aux points
xQ ducomplémentaire analytique E
et que dans chacun de cespoints
Ind. app.xo l- est un nombre biendéterminé,
fini ou transfini de seconde classe.Comme
conséquence
nous avons undéveloppement
ducomplémentaire
ana--lytique E
en une infinité d’ensembles constituantsEa
en
désignant
l’ensemble despoints
zo de C, pourlesquels
nous avonsInd, app.xo
F== a;
ces ensemblesC"a
seront dits constituantesapparentes
ducomplémentaire analytique
@.Les constituantes
apparentes e9a
dudéveloppement (1) possèdent
les mêmespropriétés
que les constituantes réelles(2)
ducomplémentaire analytique
él,Nous nous bornons ici à
signaler
deuxpropriétés
suivantes :1°)
les constituantesapparentes
sont mesurablesB;
2°) quel
que soit un ensembleanalytique E1
contenudans &,
ilappartient
seulement à une infinité dénombrable de constituantes
apparentes 4;",.
Il résulte de là que la condition nécessaire et suffisante pour
qu’un
ensembleanalytique E
soit mesurable B est que toutes les constituantesapparentes ea
dudéveloppement (1),
àpartir
d’une certaine soient nulles.Ce résultat conduit fort
simplement
à une étudeapprofondie
des constituantesapparentes.
Prenons un ensemble E mesurable B
quelconque
déterminé par un criblerectangulaire
F et posons les définitions suivantes.Appelons
indiceapparent
du criblerectangulaire
F la bornesupérieures
des nombres Ind. app.xo r
lorsque
lepoint
variable xoparcourt
lecomplémen-
taire
analytique 6 ;
cet indice seradésigné
par Ind. app. r.(2) Les expressions indice apparent et constituante apparente sont employées par oppo- sition avec indice réel et constituante réelle qu’on définit comme voici.
On appelle crible rectiligne F dans le plan XOZ une infinité dénombrable d’intervalles
parallèles à l’axe OX. Soit
rxo
l’ensemble des points qu’on obtient en coupant F avec la droite x = xo . SiTxo
est bien ordonné suivant la direction positive de l’axe OZ, on appelleindice réel du crible r au point xo, Ind. réel Xo r, le nombre correspondant, fini ou transfini. On
appelle constituante réelle &a l’ensemble des points Xo pour lesquels nous avons Ind. réel T= a.
Comme le calcul des indices réels paraît être compliqué et difficile, nous préférons ici l’emploi des indices apparents.
Appelons
indiceapparent
de l’ensemble E mesurable Ble
plus petit
des nombres Ind. app. rlorsque
la lettre rparcourt
tous lescribles
rectangulaires
définissant l’ensemble considéré E.On voit bien que l’indice
apparent
deE,
Ind. app.E,
est un nombre bien déterminé et nedépendant
que de la nature même de l’ensemble considéré E mesurable B. Dans cequi
suit nous allons trouver la relation entre la nature de E et Ind. app. E.Un crible
rectangulaire
Fqui
définit l’ensemble E mesurable B et pourlequel
Ind. app. I~’ coïncide avec Ind. app. E est dit crible minimum.3. - Les
inégalités
de M. W.Sierpinski.
- Dans une de ses lettres de 1917sur les ensembles
analytiques,
M. W. SIERPINSKI aindiqué d’importantes
rela-tions,
sous la formed’inégalités,
d’unepart,
entre les indicesapparents
des ensem-bles
Es, E~,...., En,....
et leur somme etpartie
commune,et,
d’autrepart,
entrele nombre a et la classe de la somme
~o+~i+~2+....+~+.... a.
Ce para-graphe
est consacré àl’exposition
des résultats mêmes de M. W. SIERPINSKI(3) ;
les suivants à des
développements qui
se rattachent à cesinégalités
etqui
nousamèneront à la détermination exacte des classes des constituantes
6~
dans uncas
particulièrement
intéressant.Nous allons remarquer d’abord que l’indice
apparent
d’un ensemble E mesu-rable
B,
Ind. app.E,
esttoujours
un nombre transfinilimite,
ou bienégal
àzéro. En
effet,
supposons que Ind. app.E= a + 1
et prenons un criblerectangu-
laire minimum F définissant l’ensemble E donné.
Supprimons,
dansF,
tous lesrectangles
de rang1 ;
nous aurons un criblerectangulaire
nouveauFj qui
définitévidemment le même ensemble E. Et comme nous avons maintenant Ind. app.
Fj4 a,
nous sommes amenés à une contradiction.
Donc,
nous avonstoujours
où a est un nombre transfini
quelconque
de secondeclasse,
ou bien un nombrefini,
a:~> 0.Ceci étant
établi,
nous passons maintenant auxinégalités
de M. W. SIERPINSKI.Soit
une suite illimitée d’ensembles mesurables B
quelconques ;
nousdésignons
par anl’indice
apparent
de l’ensembleEn,
Ind. app.En=an.
Voici maintenant les troispremières inégalités
de M. W. SIERPINSKI :(I)
Ind. app.(E, + E2
+ .... +En +....)
borne sup. des nombres an ;(3)
Ces résultats n’ont jamais été publiés, car les applications immédiates ne paraissaientpas se présenter. Dans ce qui suit nous en donnerons une.
(II)
Ind. app.(EixE2x....
sup. des nombres an siparmi
les nombres a2,...., an,.... il
n’y
a pas deplus grand,
ou bien si un tel nombrene
figure
dans la suite ai, a2,...,qu’un
nombre fini defois;
(III)
Ind. app.(EixE2x.... > E,,, > .... ) -e--- (borne
sup. des nombresan) + cu
si
parmi
les nombres a2,...., an,.... * il existe leplus grand
et s’ilfigure
danscette suite une infinité de fois.
La
première inégalité.
La démonstration de cetteinégalité
est très facile :il suffit de diviser le carré fondamental
Q
en une infinité de bandesparallèles
à l’axe OX et d’inscrire à l’intérieur de ces bandes
respectivement
les cribles mi- nimahn, n =1, 2, 3,.... Alors,
la réunion des criblesFi, T2’’’’’’ Tn,....
forme évidem-ment un crible
rectangulaire
Tqui
définit l’ensemble-sommeE~ +.E2 +
.... +En
+....La
première inégalité (I)
résulte immédiatement de la définition du crible r ainsi construit.La deuxième et la troisième
inégalité.
La difficulté de la démonstration consisteprécisément
à former effectivement un criblerectangulaire
I~’qui
définitla
partie
commune Voici la construction. Pourrectangles
de rang 1 du crible cherché l’ nous prenons les
rectangles
de rang 1 du cribleminimum Tj ;
soitRi
un telrectangle.
Pourrectangles
de rang 2 du crible I’contenus dans
R1
nous prenons lesrectangles
de BAIRE dont les bases sont chacune leproduit
de deux bases dont l’une est la base d’unrectangle
derang 2 du crible
r1
contenu dansRi
et l’autre est la base d’unrectangle
derang 2
quelconque
du cribler2.
D’une manièregénérale,
unrectangle Rn
ducrible F étant formé au moyen des
rectangles R’, R",...., R~n~
de rang n appar-tenant
respectivement
aux criblesF21 ....
y7~
nous prenons pourrectangles
de
rang n+1
du crible 1° contenus danslàyi
tous lesrectangles
de BAIRE dont les bases sontchacune
leproduit
den + 1 bases
dont les npremières
sontrespectivement
les bases de nrectangles
derang n + 1
des criblesFI, r2,...., rn,
1contenus
respectivement
dans lesrectangles R’,
et la dernière est la base d’unrectangle
de rangn+ 1 quelconque
du cribleOn a évidemment Ind. app. xo
Rnz----O
dans le cas, et dans ce casseulement,
où Ind.
Donc,
l’induction transfinie nous donnel’inégalité
quel
que soiti=1, 2, 3,....,
n. Il en résulte que si xo est unpoint
de l’ensemblecomplémentaire
de lapartie
communeEixE2x
.... xE,,
x.... et si x,n’appartient
pas à un certain
ensemble-multiplicateur Et,
nous auronsComme le est un nombre
fini,
nous avons achevé la démonstration de la deuxième et de la troisièmeinégalité
de M. W. SIERPINSKI.C.
Q.
F. D.La
quatrième
Avant d’énoncer cetteinégalité
de M. W.SIERPINSKI,
nous avons besoin de
rappeler
les définitions suivantes(4).
Nous considérons les classes de BAIRE-DE LA VALLÉE POUSSIN
La classe initiale
Ko
de cette classification est formée des ensembles Equi
sontdes sommes d’intervalles de
BAIRE,
ainsi que leurscomplémentaires
CE.L’opération
fondamentalequi
sert à définir les classes successives de cette classi- fication estl’opération
lim du passage à la limite.Chaque
classeI~a
de cetteclassification contient des ensembles de trois
espèces. D’abord,
les ensembles dits accessibles inférieurement de classe a : ce sont des sommes d’une infinité dénombrable d’ensembles de classes inférieures à a ; nous lesdésignons
par Inf. a.Puis,
les ensembles dits éléments de classe a ; ce sont des ensembles inacces- sibles inférieurement etqui
sont en mêmetemps
desparties
communes à uneinfinité dénombrable d’ensembles de classes inférieures à a; nous les
désignons
par él. a.
Enfin,
les ensembles restants de classe a dits inaccessibles des deux côtés de classe a ; nous lesdésignons
par Inac. a.Ce sont les éléments
qui jouent
le rôleprincipal
dans la classification de BAIRE-DE LA VALLÉE POUSSIN :chaque
ensemble Inf. a est une somme d’une infinité dénombrable d’éléments des classes a etchaque
ensemble Inac. a estune somme d’une infinité dénombrable d’éléments de classes
a,
les éléments des deux sommesn’ayant
aucunpoint
commun deux à deux.Faisons maintenant une convention. Si l’ensemble
quelconque
E est d’unenature
inconnue,
mais si nous connaissonsque E
est ou bien de classea,
oubien est un Inf. a, nous écrirons E -- Inf. a. De
même,
si E est de classea,
au bien un
Inf. a,
ou bien unél. a,
nous écrirons E’ él. a.Enfin,
si nous con-naissons
simplement que E
est declasse a,
nous écrirons E Inac. a.Ceci étant
rappelé,
nous passons à laquatrième inégalité
de M. W. SIERPINSKI.Soit E un ensemble
analytique quelconques
et E soncomplémentaire;
soitun
développement
de (9 effectué au moyen d’un criblerectangulaire quelconque
17.Nous
désignons
par 6a la somme des constituantes dont les numéros sont infé- rieurs à aOn a évidemment
Ji=60
et 6o est un ensemble nul.Voici maintenant la
quatrième inégalité
où n est un entier
positif (fini),
1. ~(~) Voir mes : Leçons sur les ensembles analytiques, deuxième Chapitre.
La démonstration de la
quatrième inégalité
est facile. Toutd’abord,
l’en-semble ai est évidemment ou bien de classe
0,
ou bien un él. 1. Comme l’iné-galité
Inf. 2a résulte del’inégalité
él.(2~ ~ t) supposée
établie dansle cas et comme le cas acoa+n où
n > 1
se réduit immédiatement au caslorsqu’on remplace
le crible donné 1~ par un autrecrible, l7i ,
déduitde r en
supprimant
dans 1~ tous lesrectangles
de rang1,
on voit bien que tout revient à considérer le casOr,
on obtient 6wa+i de la manière suivante : siRi, R2,...., Rn,....
sont lesrectangles
de rang 1 du cribleF,
ondésigne
parHn
l’ensemble de tous les
points
pourlesquels
on a Ind. app.D’après l’hypothèse,
on a 2a. Et comme nous avons évidemmenton obtient finalement
6~,u+~ c él. (2a + 1).
C.Q.
F. D.4. - La détermination des indices
apparents
des ensembles mesurables B. - Lesinégalités
de M. W. SIERPINSKI entraînent la déterminationcomplète
desindices
apparents
de tous les ensembles mesurables B.Soit a un nombre fini ou transfini de seconde classe et a* le
plus grand
nombre limite
qui
ne surpasse pas a. On a doncoù n est un entier
fini,
n > 0. Si a est un nombrefini,
on pose a*=0.Voici maintenant les formules
qui
déterminent les indicesapparents
desensembles mesurables B
Pour les démontrer remarquons d’abord que les ensembles de classe 0 et Inf.1 ont l’indice
apparent égal
àzéro,
et vice versa: si Ind. app. l’ensemble E est de classe0,
ou bien un Inf. 1.Les trois
premières inégalités
de M. V. SIERPINSKI nous montrent seulement que les indicesapparents
des ensembles mesurables B nepeuvent jamais
sur-passer les
grandeurs
écrites dans les seconds nombres des formules(2).
Poureffectuer la détermination
complète,
nous avons besoin de laquatrième inégalité.
Soit E un ensemble mesurable B dont l’indice
apparent
estégal
à coaSelon la définition même d’indice
apparent,
il existe un criblerectangulaire
T’minimum
qui
définit l’ensemble E et dont l’indiceapparent
estégal
à c~a,Ind.
app. F=-- coa.
Parconséquent,
ledéveloppement
ducomplémentaire 6
de Epeut
être écrit sous la formecar les constituantes suivantes sont toutes nulles. Il en résulte que le
complé-
mentaire & estet, d’après
laquatrième inégalité
de M. W.SIERPINSKI,
nous avons
donc 6 Sél. (2a+ 1).
Parconséquent (5)
nous obtenonsCeci étant
établi,
considérons le cas où a est un nombreLimite,
a=a*. Dansce cas E Inf.
(a*+ 1) puisque
nous avons évidemment 2a*=a*. Je dis main- tenant que nous avonsou bien cl. ou bien
En
effet,
si nous avonsl’inégalité
nous -pouvons écrire cl.où
~~
est un nombre limite(ou ziro)
tel queP*
a* et m est un entierfini,
m > 0.Il résulte des
inégalités (2)
queoù p
est un nombre fini bien déterminé. Et comme#* a*,
nous en déduisons,8* + fi
a*et,
par suiteInd. app. = wa
ce
qui
est contradictoire avec(3).
Ainsi la
partie
de la formule(2)
relative à est vérifiée. Pour démontrer les autresparties
de(2),
il suffit depoursuivre
par la voie de l’inductioncomplète arithmétique.
Si la formule(2)
est démontrée poura a* +,u, où Il
est un entier
fini, ~c > 0,
nous avons à considérer deux cas.Supposons
d’abord que ,u est un nombrepair, /~==2~
et queLa formule
(5)
nous donne E Inf.(a*+ 2m + 1). Donc,
si la classe de E estsupérieure
àa = a* + 2m,
l’ensemble L~’ nepeut
être que Inf.(a* + 2m + 1 ).
Si Ind. app.
E=w(a*+m+ 1 ),
la formule(5)
nous donne E Inf.(a* + 2ni + 2).
Donc,
si nous n’avons pasel. E == a* + 2m + 2,
nous avons nécessairementce
qui
prouve lapartie
de la formule(2)
relative àLe même raisonnement nous sert à vérifier la
partie
de la formule(2)
rela-tive à
Supposons
que p est un nombre~==2~20131,
et que Ind. app.E= w(a* + m).
La formule(5)
nous donne E~Inf.(a* + 2m + 1). Donc,
si nous n’avons
ni E= Inf.
(a* + 2m + 1),
ni E= él.(a* + 2m -1),
ni E= Inac.(a* + 2m - 1),
(j) Ceci provient du fait que (9 est un produit d’ensembles ~ Inf. 2a) et, par suite, E= (2a + 1).
nous avons nécessairement ce
qui
prouve lapartie
de la for-mule
(2)
relative àKa*+2m.
C.Q.
F. D.5. - Le crible maximum. - Un crible F
qui
définit un ensembleanalytique
Eest dit crible maximum si toutes les constituantes
du
complémentaire 6
de E ont lesplus grandes
classespossibles.
Donc,
si l’* est un crible arbitrairequi
définit un ensembleanalytique
E*quelconque
et si les constituantes ducomplémentaire
6* de E* sonton a les
inégalités
quel
que soit un nombre a fini ou transfini de seconde classe.Il en résulte que, si r et r’ sont deux cribles maxima
quelconques,
on anécessairement
où
6a
et sont les constituantes du numéro a définies par les cribles F et 1".On voit bien
qu’un
ensembleanalytique E
défini par un crible maximumn’est jamais
mesurable B.Notre but maintenant est de déterminer
complètement
les classes des consti-tuantes
Ga
des cribles maxima et de démontrerqu’elles
croissent d’une manière mono tone aveca jusqu’à
S~.Mais il faut d’abord combler une lacune dans nos raisonnements : l’existence même des cribles maxima n’est pas encore démontrée.
Pour la
démontrer,
nous prenons un espace euclidien à trois dimensionset,
dans cet espace, un
système
d’axesrectangulaires
OXYZ.Comme les
rectangles
de BAIRE de tous les ordrespossibles
dans le carréfondamental
Q
duplan
XOZ sont en infinitédénombrable,
nous pouvons les numéroter au moyen des entierspositifs :
Considérons maintenant un cube fondamental K
dans
l’espace
OXYZ(6)
et faisonscorrespondre
àchaque
intervalle de BAIRE(ni,n2’’’’’’ nk)
situé dans l’intervalle(0 y 1)
sur l’axe OY les 1~rectangles
deBAIRE
R~,...., Rnk.
Soient ni, ~2,...., lesparallélépipèdes
contenus dansle cube fondamental K dont les
projections orthogonales
sur l’axe OY et sur leplan
XOZ sontrespectivement
l’intervalle de BAIRE(ni,
nz,....,nk) et les rectangles
(6) Les coordonnées x, y et z sont toujours irrationnelles.
de BAIRE
Rnl’ Rn2’’’’’’ Rnk.
Si nous faisons cette construction pour tous les intervalles de BAIRE situés dans(0~~1)~
nous obtenons une infinité dénom-brable de
parallélépipèdes n
dont l’ensemble forme un crible deparallélépipèdes
hdans
l’espace
à trois dimensions.Il est bien évident
qu’en coupant
le crible r deparallélépipèdes
ainsiconstruit avec les
plans y= Cte parallèles
auplan
XOZ on obtient tous lescribles
rectangulaires
r(y)possibles.
Désignons
par E un ensembleanalytique plan
défini par le crible deparal- lélépipèdes
r etpar S
soncomplémentaire plan
relatif au carré0 y 1).
Soitun
développement
de 0 en une infinité d’ensembles constituantsapparents 0a,
dont chacun est un ensemble
plan
depoints.
Il est bien évident
qu’on
obtient toutes les constituantesdu
complémentaire
6(+) d’un ensembleanalytique
linéaire défini par le criblerectangulaire
F(Y)simplement
encoupant
avec les droites toutes les constituantes0a
dudéveloppement (7)
ducomplémentaire
0.Ceci prouve que la constituante
plane 6~
est un ensemble mesurable B de classesupérieure
ouégale
à la classe de la constituante linéaireprovenant
du crible
rectangulaire quel
que soit le nombreirrationnel y
dansl’intervalle
(0 ?/!).
..Donc,
le crible r est un crible 1naxim1trn(7).
6. - La recherche des classes des constituantes des
développements
maxima. -Considérons d’abord une constituante
E03B2
dont lenuméro #
est un nombre limiteici a* est un nombre limite et n un entier
fini,
n>0. Si ap est la somme des constituantes0y
dudéveloppement (7)
auxnuméros y
inférieurs laquatrième inégalité
de M. V’. SIERPINSKI nous donneoù rn est un entier
positif (fini),
m > 1.- ---
(7)
Il est vrai que les constituantes0a
sont planes. Mais en établissant une correspon- dance biunivoque et bicontinue entre les points du carré fondamental (0 x 1, 0 y 1)et les points irrationnels d’un intervalle nouveau (0 t 1), on obtient évidemment un
développement maximum linéaire.
Comme
a===a* + n,
nous avonset,
par suiteIl en résulte que toutes les sections
618 de
l’ensembleplan
par les droitesy=Cte parallèles
à l’axe OX et situées dans leplan
XOY sont des ensembles él.(a*
+2n + 1)
D’autre
part, d’après
la formule(2),
tout ensemble Inf.(a* + 2n + 1)
a pour indiceapparent
Parconséquent,
si nous prenons unplan y ~ Cte
telque nous avons
Et
puisque
c Inf.(a* + 2n),
nous avons(a* +
2n +1).
Donc,
nous avons finalementce
qui peut
être écrit sous la forme définitiveIl ne reste maintenant
qu’à
trouver la nature des constituantes est un entierpositif (fini).
Malheureusement la détermination de la nature deparaît présenter
desdifficultés ;
aussi nous bornons-nous ici à reconnaître la classe seule de la constituanteTout
d’abord,
comme nous avonsl’ensemble-différence est au
plus
de classe2a ~ 1.
DoncD’autre
part,
prenons unplan y = Cte
tel queOn a,
d’après
la formule(2)
D’ailleurs,
nous pouvons évidemment supposer l’ensemble situé dans unintervalle de BAIRE d’ordre
m + 1
de manière que le crible minimum corres-pondant
T(Y) soit contenu dans unrectangle
de BAIRE d’ordrem + 1
situé dansle carré fondamental du
plan y=Cte.
Cela
posé, ajoutons
au crible les mrectangles
de BAIRE d’ordres1, 2, 3,....,
mqui
contiennent à leur intérieur. Nous aurons de cette manière uncrible
rectangulaire nouveau qui
définit l’ensembleE(Y) = Inf. (2a+1~
et tel queDonc,
il existe unplan
nouveauy=Cte qui
coupe l’ensembleplan précisément
en l’ensemble0roa et,
parsuite, d’après (8)
en un él.(2a + 1).
Il enrésulte que
La
comparaison
desinégalités (9)
et(10)
nous donnel’égalité
désiréeLa réunion des formules
(8)
et(11)
détermine les classes de toutes les constituantes
Ga
dudéveloppement
maximum(7).
C.
Q.
F. D.Les considérations
précédentes
nous montrent que, s’ils’agit
de l’existence d’ensembles mesurables B de classesdiverses,
il n’est nullement nécessaire depratiquer
un « raisonnemeîzt deproche
enproche
»,puisque chaque
déve-lopdemént
maximum nous donne les constituantes mesurables B de toutes les classesimpaires possibles,
finies ettransfinies,
une pourchaque classe,
et cecien les embrassant d’un seul
regard
et d’un seul coup, sans aller pas à pas.Voici la conclusion à
laquelle
nousarrivons ;
nous pouvons définir des cribles maxima en effectuant une constructiongéométrique
fortsimple;
les constituantes~a
des
développements
maximacorrespondants
sont des ensembles mesurables B dont les classes croîssent d’une manière monotonejusqu’à
S~. Nous sommesd’ailleurs certain
qu’on
obtient de cette manière toutes les classesimpaires,
finieset . transfinies.
Il reste à reconnaître s’il existe undéveloppement qui
ne soit pasun
développement
maximum et dont les constituantes aient les classes tendantvers S~ d’une manière non monotone
quel
que soit le numéro àpartir duquel
on considère les constituantes : ce
problème paraît présenter
degrandes
difficultés.Et
enfin,
leproblème
de reconnaître s’il existe undéveloppement
dont lesconstituantes ne soient pas nulles et dont les classes ne tendent pas vers S~ avec
le numéro a
présente
de graves difficultés dans l’état actuel de la Science. Il estassez
probable
que. l’ordre même des difficultés de ce dernierproblème
est celuidu