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Oui, la pilule protège des cancers de l'ovaire et de l'endomètre !

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| La Lettre du Gynécologue • N° 400 - janvier-février 2016

DOSSIER

Femme et cancer

Oui, la pilule protège des cancers de l’ovaire et de l’endomètre !

Yes, the pill prevents ovarian and endometrial cancers!

G. Legendre*, E. Martin*, J. De Freitas*, C. Lefèbvre Lacoeuille*, L. Catala*, Ph. Descamps*

* Service de gynécologie, CHU d’Angers.

A près la polémique sur la responsabilité des pilules de 3

e

et 4

e

génération dans la genèse des accidents thromboemboliques, large- ment relayée par les médias en 2013, on a assisté à une diminution des prescriptions d’œstroprogestatifs en raison d’une réelle “peur des hormones” de la part de nos patientes. Ce discours a été largement relégué par les magazines féminins, qui prônent le retour au naturel et au “sans hormones”.

Cependant, si la pilule, comme tous les médica- ments, a des effets indésirables parfois graves (1), on en oublie souvent les bénéfices.

La première prescription de pilule contraceptive remonte à plus de 55 ans, et nous avons par consé- quent un recul important qui permet de mener des études épidémiologiques de grande ampleur.

Nous savons depuis 2008 que la prise d’un œstro- progestatif protège du cancer du colon et du cancer de l’ovaire (2). L’étude publiée dans le Lancet en 2008 portait sur plus de 110 000 femmes utilisant un contraceptif œstroprogestatif. La prise au long cours d’une pilule permettait de diminuer le risque de cancer de l’ovaire. Il en était de même pour les patientes porteuses d’une mutation BRCA 1 ou 2. On estimait alors que 30 000 cancers de l’ovaire seraient évités, par an, grâce à la pilule. Ces données ont été confirmées 5 ans plus tard par la méta-analyse de Havrilevsky et al. (3). L’incidence du cancer de l’ovaire serait signi- ficativement réduite chez les patientes utilisant un contraceptif oral (OR : 0,73 ; IC

95

: 0,66-0,81), et cette diminution du risque serait d’autant plus importante que la prise serait longue. Par ailleurs, elle persisterait également après l’arrêt de la prise de la pilule, ce qui est important quand on sait que l’espérance de vie en France est de 85 ans. Bien entendu, ces données ne sont pas suffisantes pour proposer la pilule comme moyen de prévention du cancer de l’ovaire !

Nous n’avions pas encore d’informations quant au rôle de la pilule sur le risque du cancer de l’en- domètre. La méta-analyse publiée dans le Lancet en août 2015 suggère que la prise de la pilule per- mettrait également de diminuer le risque relatif de cancer de l’endomètre (4). À l’échelle mondiale, pour 36 pays d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Australie et d’Afrique du Sud, un modèle mathé- matique a permis de calculer que, en l’espace de 50 ans, quelque 400 000 cas de cancers de l’en- domètre, sur les 3,4 millions recensés dans ces pays, avaient pu être évités grâce à l’utilisation de contraceptifs oraux, dont 200 000 au cours des 10 dernières années (2005-2014) [4]. À l’instar du cancer de l’ovaire, cette diminution de risque serait corrélée à la durée de la prise : le risque relatif diminue de 0,76 pour chaque tranche de 5 ans d’utilisation de pilule.

Cet effet bénéfique persisterait jusqu’à 30 ans après l’arrêt de la prise de pilule. Si l’on prend l’exemple d’une femme ayant pris la pilule pendant 15 ans et l’ayant arrêté à 35 ans, elle serait encore protégée à l’âge de 65 ans, âge moyen de survenue du cancer de l’endomètre…

Il semble que la dose d’œstrogènes contenue dans les pilules ne soit pas en cause puisque, depuis 50 ans, elle a été diminuée de moitié. En réalité, le mécanisme d’action reste encore inconnu (5).

Par ailleurs, le dispositif intra-utérin au lévonor- gestrel aurait, lui aussi, un effet protecteur sur les cancers de l’endomètre et de l’ovaire (en plus d’avoir un effet protecteur sur les cancers du pancréas et du poumon) [6].

Nous n’avons donc pas fini de prescrire des pilules œstroprogestatives à nos patientes, avec peut- être un jour une indication préventive de certains

cancers ! ■

G. Legendre déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

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La Lettre du Gynécologue • N° 400 - janvier-février 2016 |

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DOSSIER

1. Maino A, Siegerink B, Algra A, Peyvandi F, Rosendaal

FR. Recurrence and mortality in young women with myocardial infarction or ischemic stroke: long-term follow-up of the risk of arterial thrombosis in relation to oral contraceptives (RATIO) study. JAMA Intern Med 2016;176(1):134-6 .

2. Collaborative Group on Epidemiological Studies

of Ovarian Cancer, Beral V, Doll R, Hermon C, Peto R, Reeves G. Ovarian cancer and oral contraceptives: col- laborative reanalysis of data from 45 epidemiological

studies including 23,257 women with ovarian cancer and 87,303 controls. Lancet 2008;371(9609):303-14.

3. Havrilesky LJ, Gierisch JM, Moorman PG et al. Oral

contraceptive use for the primary prevention of ovarian cancer. Evid Rep Technol Assess (Full Rep.) 2013;(212):

1-514.

4. Collaborative Group on Epidemiological Studies

on Endometrial Cancer. Endometrial cancer and oral contraceptives: an individual participant meta-analysis

of 27-276 women with endometrial cancer from 36 epi- demiological studies. Lancet Oncol 2015;16(9):1061-70.

5. Wentzensen N, Berrington de Gonzalez A. The Pill’s

gestation: from birth control to cancer prevention.

Lancet Oncol 2015;16(9):1004-6.

6. Soini T, Hurskainen R, Grénman S, Mäenpää J,

Paavonen J, Pukkala E. Cancer risk in women using the levonorgestrel-releasing intrauterine system in Finland.

Obstet Gynecol 2014;124(2 Pt 1):292-9.

Références bibliographiques

Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique

Nouv elles de l’industrie pharmaceutique

Seasonique

®

: premier contraceptif oral à cycle prolongé

Le laboratoire Teva vient de mettre à disposition, en France, Seasonique

®

, premier contraceptif oral à cycle prolongé (91 jours) offrant aux femmes la possibilité de n’avoir que 4 épisodes menstruels programmés par an. Une étude européenne, réa- lisée à la demande de Teva par le cabinet Stethos auprès de femmes en âge de procréer sur leurs sou- haits en termes de fréquence des règles, a montré une préférence pour “ne pas avoir de règles du tout” qui augmente avec l’âge des femmes. Ainsi, les femmes préfèrent avoir quelques épisodes de règles programmées plutôt que des saignements mensuels qui peuvent survenir de manière inap- propriée. Les règles sont de plus en plus vécues comme une contrainte et une majorité de femmes souhaite s’en affranchir.

Seasonique

®

est une association à dose fi xe de 150 μg de lévonorgestrel, progestatif connu pour bloquer l’ovulation, et de 30 μg d’éthinylestradiol, contre-balançant l’effet anti-estrogénique du lévo- norgestrel, à prendre pendant 84 jours (comprimés roses), puis de 10 μg d’éthinylestradiol à prendre pendant 7  jours (comprimés blancs), période pendant laquelle la femme aura ses règles. Les saignements programmés durent en moyenne 2 à 3 jours, avec en plus 1 jour de spotting.

L’AMM du produit repose sur les données d’ef- fi cacité et de tolérance de l’étude clinique pivot PSE-301. L’efficacité contraceptive de Seaso- nique

®

est supérieure à 99 % : indice de Pearl égal à 0,76, avec intervalle de confi ance à 95 %.

En outre, l’éthinylestradiol à faible dose renforce la suppression folliculaire ovarienne et diminue le risque d’ovulation d’échappement. Les effets indésirables de Seasonique

®

sont similaires à ceux des autres contraceptifs oraux. Comme avec tous les contraceptifs oraux combinés, des spottings peuvent survenir, en particulier lors des 3 premiers mois d’utilisation.

En pratique, Seasonique

®

doit être pris de manière continue pendant 91 jours, à la même heure, dans l’ordre indiqué sur la plaquette thermoformée. La boîte suivante correspond à un nouveau cycle de 91 jours et doit être débutée le lendemain de la prise du dernier comprimé de la boîte précédente.

Seasonique

®

offre ainsi une nouvelle option en matière de contraception orale, notamment aux femmes qui souhaitent limiter le nombre de cycles menstruels.

Dr Barbara Coquard Schmidt, Leigné-les-Bois.

D’après le dossier de presse du laboratoire Teva du 19 novembre 2015.

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