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Excursion au Bois de Chênes de Genolier, 12 mai 2007

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EXCURSION AU BOIS DE CHÊNES DE GENOLIER – 12 MAI 2007

Sandrine JUTZELER

L’excursion est guidée par Florian Meier, biologiste, responsable et gestionnaire de la réserve du Bois de Chênes. Notre guide introduit notre visite par quelques éléments de géomorphologie et d’histoire depuis le point de vue du Champ à l’Âne (Figure 1).

Géomorphologie et paysage

Situé à la confluence du glacier du Rhône et du glacier de la vallée de Joux lors des dernières glaciations, le site offre une géomorphologie marquée par d’importants dépôts morainiques.

Le glacier de la vallée de Joux fond plus vite que le glacier du Rhône et les eaux de fonte qui descendent des hau- teurs jurassiennes creusent les gorges des ruisseaux de la Combe et de St- Cergue que nous apercevons sur le flanc sud du Jura en arrière-plan. Un lac se crée à l’endroit du Bois de Chênes. On en retrouve la trace dans les couches sédimentaires horizontales de la gravière voisine.

La moraine jurassienne est présente dans la majeure partie du sous-sol du Bois et forme les vallons morainiques visibles actuellement. Riche en éléments grossiers, et très perméable, elle est le siège de la nappe phréatique qui alimente les zones humides du Bois, dont le Lac Vert, la Baigne aux Chevaux et la Baigne aux Canards. La couche imperméable sur laquelle repose la nappe phréatique est constituée de la moraine rhodanienne, riche en argiles.

Le coup d’œil dont nous profitons depuis le Champ à l’Âne nous convainc de l’origine morai- nique du relief: collines et vallons se succèdent et les conditions maigres et drainantes au sommet des collines sont frappantes lorsque l’on regarde la taille rabougrie des pins sylvestres.

Les prairies de fauches qui s’étalent sous nos yeux ont une origine récente et sont issues d’une reconversion de terres ouvertes. Plus aucune fumure n’y est apportée depuis les années 90 et leur évolution est suivie par la station agronomique de Changins.

13 Bulletin du Cercle Vaudois de Botanique N° 37, 2008: 13-15

Figure 1 : Carte du Bois de Chênes

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La réserve

La réserve du Bois de Chêne est créée en 1961. Elle est divisée en trois secteurs, dont l’un est une réserve intégrale à but scientifique, où aucune intervention sylvicole n’est pratiquée, même sécu- ritaire. Le site est en outre inscrit à l’Inventaire fédéral des paysages et des sites, à l’Inventaire cantonal des monuments naturels et des sites, et constitue une réserve cantonale de faune.

Et les chênes ?

Depuis notre point de vue, seuls quelques chênes se distinguent dans les peuplements. Où sont donc les chênaies ? Florian Meier nous apprend que celles-ci ne couvrent plus que de petites sur- faces sur le site, maintenant que la forêt évolue naturellement. Cela n’a pas toujours été le cas:

autrefois, le chêne était favorisé par les forestiers, car il jouait un rôle important dans la région, où son écorces était récoltée pour le tannage des cuirs. En plus de cette utilisation, le chêne four- nissait du bois d’œuvre et des glands pour les porcs que l’on menait paître en forêt. Les pratiques sylvicoles du taillis et du taillis sous futaie, plus intensives et plus diversifiées qu’actuellement, ont profondément influencé la nature et la physionomie des peuplements, en favorisant le chêne aux dépens des autres essences. Aujourd’hui, les plus vieux chênes du site ont 200 ans. Trop jeunes lors de la construction de la voie de chemin de fer au XIXesiècle, ils ont été épargnés. Les trois espèces de chênes seraient présentes, en introgression, soit Quercus robur, Q. petraea et Q. pubescens.

Excursion dans la réserve intégrale

Notre guide nous emmène en direction de Sur Grillet, à travers la réserve intégrale. Des chan- delles de hêtres sont visibles ça et là, et témoignent qu’aucune intervention n’y a eu lieu depuis plusieurs décennies. Une jolie diversité de ligneux est observée, parfois issus d’anciennes planta- tions:

La strate herbacée accueille notamment:

Le peuplement que nous traversons est une hêtraie à laîches (Carici albae-Fagetum), milieu séchard où le hêtre est en limite de son spectre écologique. Il est néanmoins assez vigoureux pour 14

Abies alba Acer campestre Acer opalus Acer platanoides Cornus sanguinea Corylus avellana Crataegus laevigata Fagus sylvatica Fraxinus excelsior Hedera helix Ilex aquifolium

Juglans regia Larix decidua Ligustrum vulgare Lonicera xylosteum Malus sylvestris Picea abies Pinus sylvestris Robinia pseudoacacia Rosa arvensis

Ulmus glabra Viburnum lantana

Anemone nemorosa Carex alba

Carex digitata Carex montana Carex sylvatica

Cephalanthera damasonium Cephalanthera longifolia Epipactis microphylla Euphorbia amygdaloides

Galium odoratum Hippocrepis emerus

Lamium galeobdolon subsp.montanum Lathyrus vernus

Melittis melissophyllum Mercurialis perennis Polygonatum multiflorum Veronica officinalis

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dépasser les quelques chênes de la strate arborée et indique un climax de hêtraie plutôt que de chênaie. Seule la création d'une clairière d'une certaine importance permettrait l’apparition de recrû de chêne, sans toutefois qu’il puisse s’imposer aux dépens du hêtre.

Sur le flanc d’une colline, le sous-bois est dominé par le houx, qui dénote une variante moins sécharde de la hêtraie à laîches. Florian Meier nous explique que la question de la progression du houx dans les forêts du Bois de Chênes a été longuement débattue. Il observe quant à lui une lente progression de l'espèce.

Au détour d’un sentier, alors que le pouillot siffleur nous salue, notre guide nous parle des fonctions écologiques du lierre et nous rappelle qu’il ne s’agit pas d’un parasite, mais d’un com- mensal, dont la couronne reste toujours à l’intérieur de celle de son hôte.

Nous atteignons le lac Vert, petit étang alimenté par la nappe phréatique. Les rives sont gar- nies de Carex elata et de Viburnum opulus. L’espèce phare de cet endroit est la rare grenouille agile (Rana dalmatina), dont les habitats terrestres sont les forêts thermophiles. Des restants de plantations sont visibles: Castanea sativa, Pinus sylvestris.

Notre parcours forestier se termine à la Baigne aux canards, une belle aulnaie noire inondée (Carici elongatae-Alnetum glutinosae), avec Carex elata, Carex acutiformis, Lysimachia vulgaris et Viburnum opulus. Nous débouchons ensuite sur une prairie récemment reconstituée et gérée de manière extensive. On y trouve pêle-mêle:

Nous prenons congé de notre guide, que le devoir appelle, et nous nous dispersons dans les prairies et ourlets avoisinants, où nous rencontrons:

Pour un aperçu des résultats des études menées par la station fédérale Agroscope de Changins sur la conversion de terres ouvertes en prairies de fauche, voici la référence suivante:

MOSIMANNE., 2005. Mise en place de prairies fleuries avec de l’herbe à semences. Revue suisse Agric. 37 (5): 195-199.

Pour un résumé étoffé de l’histoire de la sylviculture au Bois de Chênes et une étude sur la végétation forestière:

HALLER A., 1995. Causes et orientation des changements de la végétation du Bois de Chênes de- puis sa cartographie en 1974. Travail de diplôme, Universités de Lausanne et Zurich, non publié.

15 Arenaria serpyllifolia

Bromus hordeaceus

Cerastium brachypetalum s.str.

Cerastium pumilum Erodium cicutarium Geranium molle

Medicago minima Prunella laciniata Salvia pratensis Silene vulgaris Trifolium dubium Veronica arvensis

Ajuga genevensis

Cerastium brachypetalum s.str.

Chaerophyllum temulum Geranium columbinum Geranium rotundifolium Helictotrichon pubescens Inula conyzae

Melampyrum cristatum

Myosotis ramosissima Platanthera chlorantha Quercus ilex

Stachys recta

Teucrium chamaedrys Trifolium campestre Trifolium montanum

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