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Enquêtes et conférences au second degré

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Academic year: 2022

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(1)

Dossier pédagogique

ENOUITES et CONFERENCES au second degré

Bilan d 'une

expérience

par

J. m e rv

J'ai déjà, au cours d'articles sur l'ex- pression libre (r), largement évoqué le climat libérateur qui imprégnait notre classe de 3e spéciale de l'an dernier. J'ai dit aussi, sans préciser en détail notre organisation, qu'une administration confiante et compré- hensive nous avait permis, en acceptant un emploi du temps peu traditionnel, de réaliser une expérience pédagogique nouvelle et très enrichissante, bénéfique pour les élèves puisque tous ont trouvé à son issue, une situation ; enthousias- mante pour moi qui ai enfin pu mettre en chantier et adapter tant d'idées fécondes de Freinet.

(r) Voir l'Éducateur Second degré n° 2

et Dossier pédagogique n° I I 1965.

(2)

Il

Les élèves, répartis au départ en fonction des buts qu'ils se proposaient d'atteindre, ont eu la possibilité de choisir leurs matières d'option tout au long de l'année, de passer de l'une à l'autre au fur et à mesure de leurs intérêts, ceci grâce à la profonde sympathie des maîtres de sciences et d'anglais qui travaillaient avec nous. Ainsi, certains adolescents se trouvaient en atelier de <<conférences d'art>> pen- dant que d'autres faisaient de la chimie, certains faisaient des mathématiques

<<supérieures» pendant que d'autres se familiarisaient avec la géographie. Quel-

La classe, organis-ée coopérativement a été toute l'année l'image vivante de la coopérative qui travaille, qui parti- cipe à la pédagogie. Je puis affirmer que je n'ai fait, durant cette année, aucun cours traditionnel. Ma part, et elle fut importante cependant en re- cherches, culture, en informations mul- tiples dans tous les d01naines, fut la part commune des coopérateurs qui faisaient des heures de cours, des heures de conférences, de débats, des heures de littératme passionnantes pen- dant lesquelles nous avons souvent atteint le niveau de première, où nous avons découvert les grands peintres, les grands musiciens, où nous avons créé, où nous avons abordé tant de problèmes sérieux !

Il m'est impossible de décrire cette patiente conquête journalière sur la facilité, sur la routine. J'en suis bou- leversée encore aujourd'hui mais il me faut essayer de vous le "faire sentir

Organisation du travail

ques-uns écoutaient une émission d'an- glais enregistrée au magnétophone pen- dant que d'autres travaillaient à la préparation de leurs chefs-d'œuvre d'histoire, de géographie, de musique, d'un exposé de littérature ...

Tous se retrouvaient, pendant des heures communes de français, de ma- thématiques, d'ateliers de travaux ma- nuels, de techniques d'illustration où se réalisait entre autres l'impression de notre joumal scolaire, notre lien puissant avec le monde extérieur, où

<<se fignolaient n nos envois de corres- pondance, les chefs-d'œuvre.

Plus de cours traditionnel

pour que vous compreniez ql!e ces techniques veulent, pour avo11· les racines profondes que Freinet leur a données, une reconsidération totale de la pédagogie. Personne, en me sachant responsable de cette classe, n'a pu savoir la somme de travail que j'ai pu foumir, même si apparemment je n'ai plus fait un coms; personne ne peut imaginer, sans en faire l' expé- rience, la joie qui illumine le visage de l'adolescent peu doué qui vient d'affirmer son potentiel de vie dans une conférence réussie, joie qui vous illu- mine aussi, bien mieux que si vous en étiez l'auteur, car le travail obscur a préparé la moisson.

C'est ce travail obscur que je veux faire revivre, bien incapable de parler valablement d'autre chose que de mes expériences, persuadée en même temps que les novateurs sauront y trouver la parcelle de vérité qui illuminera leur route salvatrice.

(3)

Il suffit d'expérimenter, d'un peu réussir et de garder sans cesse en soi de la lucidité, de l'exigence, le goût de la recherche, du dépassement. Les ad~­

lescents vous apporteront leurs posst· bilités de persévérance et d'application inouïes pour un travail à leur mesure, qui ne sera plus gra~uit, qui leur permettra de se valon.ser da~s une société exigeante, attenttve et JUSte.

D'abord, la docun1entation

Deux années de vie commune avatt::llt déjà largement révélé à ces adolesc..:nts tout ce que l'on pouvait faire de grand ensemble, avec un peu de bonne volonté et d'amitié. Avant de rarler de travail intellectuel, nous avons d'abord recherché, installé une Clbon- dante dowmentation, hétéroclite pour un visiteur, précieuse pour nous: une cin- quantaine de spécimens de. tous ~cures,

de tous niveaux, une sotxanta111e' de livres de poche, beaucoup de livres m'appartenant et mis à leur disposi.tion, des recueils· de poésie moderne, les

«Enfants-poètes)) (1) de l'Ecole Freinet, des revues diverses, même de mode ! ...

Image et Son inutilisé dans l'établisse- ment, quelques spécimens de POl!r<flW_i, une cinquantaine de BT (2) et 1'ava1s aussi ma collection personnelle ; de toute façon la liste de tous les numéros parus était affichée à l'intérie.ur d'une bibliothèque et nous en achetions avec l'argent de la coopérative au fur et à mesure des besoins, Je dépôt dépar- temental étant proche ; nous avions

( 1) Editiom de la Table Ronde.

(2) Bibliothèque de Tra!Jail, CEL, BP 282, Cannes.

Ill

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1. c ... ~. \ ...... • • : 1 '-'. f .. , .. • 1 '

également quelques numéros de la Documentation photographique, des journaux scolaires des quatre coins de France, des montage·s de lecture, des articles découpés dans la presse, d.es disques de pièces classiques, des dl~­

ques de folklore étranger o.u français apportés par eux, mes d1sques de musique classique, les leurs, mes BT Sonores, puis, avec les semaines, un

(4)

IV

1

TlJULOUSE LAUTREC

HE"NRI ~.· D OULOU SE ..

-- ....

LAUTREC

vieux phono, des lampes à huile, à pétrole, des poupées régionales, une rose des sables ... un étrange inventaire de brocanteur! ... plus tout ce que nous recevions de nos correspondants ré- guliers du Maroc, périodiques de Nérac, de Villers-Couerets ... Pour peu d'ail- leurs que vous ayez quelques collègues compréhensifs, vous verrez tout ce qu'ils peuvent vous prêter! C'était cela notre documentation, avec en plus, la rue, Clermont et ses expositions de théâtre, ou d'histoire, les musées inexplorés, les monuments, les services des statistiques de l'avenue de Royat, la nôtre, les renseignements glanés ~

la Préfecture, près de la police judi-

. ciaire, dans les centres de délinquants,

près des amis... et même, dans les derniers jours de juillet où il était de si ·bon ton pour les autres d'avoir quitté la classe, c'étaient nos longues randonnées vers la Montagne Percée,

ou la Voie Romaine, loin du bruit, où, sentant qu'on allait se quitter, on se livrait tant de choses afin que le souvenir reste limpide et pur com1ne une source claire.

Pour. avoir une bonne documentation, vous avez compris qu'il suffit d'un peu d'argent (mais à quoi serviraient les

cr~dits Barangé'?! !), beaucoup d'ou- Vriers tenaces qui veulent bâtir ensem- ble, et quelques vieux rayons ou belles bibliothèques désolés de ne pas se vo11· habités, apprivoisés, ouverts à tous enfin ! ... Après cela, des organisa- teurs qui classent, inventorient, com- plètent, stimulent la prospection et veillent au .respect des documents. Et le maître. sans calculer sa part, ses pertes budgétaires, apporte, prête, don- ne, découpe, lit beaucoup, demande et obtient pour eux ce qu'il n'aurait jamais osé demander pour lui ...

L'exploitation des docun~ents

Comment avec tant de choses à dé- pouiller, travailler traditionnellement?

Des livres personnels'? On n'en a plus ! Ceux qu'on avait, ils sont à tous ! Si on peut s'en faire offrir encore,

quelle joie pour les autres !

Il fa liait donc pour que toutes ces promesses ne soient pas gaspillées, pour ne pas inhiber cet enthousiasme proposer en attendant qu'ils le fassent des possibilités d'exploitation. En fran- çais, nous avions décidé, avec Jacques Grandjonc, mon correspondant du lycée Moulay Ismaïl à Meknès, d'échanger, en plus de leurs fiches de lectures personnelles, des exposés choisis par des volontaires, par équipe de deux chez moi. J'en suggère quelques titres:

Mrrw de La Fayette: La princesse de Clèves

Voltai re : Candide

Abbé Prévost : Manon I.escuut

(5)

Gœthe: Werther·

Balzac : Les Chouans

Stendhal : Le Rouge et le Noir La Chartreuse de Parme Hugo : Les Misérables

Flaubert : Madame Bo11ary Bouuart et Péwchet

Remarque : A l'ouest rien de nouueau R. Rolland : Colas Breugnon

Thor Heyerclhal L'expédition du Kon-Til<i

Dostoievsky : Le joueur

Cette recherche en profondeur les enthousiasma. Il fallut aider beaucoup certains élèves, en plus de h fiche sommaire remise à chacun d'eux et dont je donne un exemple :

I!H~nosé

FLAUBERT - MADAME BovARY

I. La province française au XIXt' siècle x) L'action

2) Le milieu : la petite bourgeoisie de prouince.

Quelques types : a) l'officier de santé b) le pharmacien

c) les femmes (autres qu'Emma) d) les paysans

3) Le milieu :

a) le rôle de l'argent b) le rôle de la politique c) le rôle de la religion

Il. Emma Bovary, la petite bourgeoise du XIX~' siècle

1) L'éducation d'Emma a) qu'apprend -elle ? b) à quoi rêve-t-elle?

c) la prépare-t-on au mariage?

d) en général la prépare-t-on à la uie?

2) Emma jeune femme

a) qu'est-elle pour soT! mari?

b) qu'est son mari pour elle?

trouve-t-elle l' épanouissemeflt dans le mariage?

dans la maternité?

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d) quel u.Sage fait-elle de soT! ifltelli- gence?

de sa sensibilité ? de son imagiflation ? 3) Le suicide - Comment Emma en arri11e-t-elle au suicide?

4) Que penser de ce roman ?

D'autres s'en tirèrent avec un brio qui me déconcerta ; la coopération entre les deux responsables fut variée dans la présentation. Aucun groupe ne fit exactement de la même façon.

Les débats qui suivaient étaient tou- jours passionnés. Je repasse aujour- d'hui pour vous quelques témoignages sonores qu'il me reste.

Robert vient de présenter Les souffraflces du jeuT!e Werther, de Gœthe à ses ca- marades. Spontanément, il prend le micro, les autres s'approchent, la dis- cussion s'engage ... Il faudrait que vous

puissiez entendre ... quelques phrases,

(6)

VI

quelques rires clairs ... de cette conver- sation que nous avons enregistrée ...

Spontanément, au cours des semaines, les propositions affluèrent : Michèle voulut présenter le Cha/mt de Brait- whaite quand nous parlions de délin- quance, une autre Chiens perdus saliS collier (Cesbron), Black boy de R. Wright, Annie parla de façon émou- vante de Gorki « gagnant son pain n,

Gérard de Jacques Thibault... Ce serait trop long à évoquer, ceci s' in1-

briquant dans l'exploitation littéraire des textes libres.

Programmation

Ce sont eux qui, tous à l'œuvre, faisaient revivre, pour ne prendre qu'un ou deux exemples Chateaubriand ou Rousseau.

Voilà leur organisation: j'avais dû suggérer des titres, ils firent les monta- ges de textes, les présentèrent, menèrent le débat que j'essayais sans cesse d'éle- ver, d'élargir par études comparatives.

Rousseau

TRAVAIL D'EQUIPE

Enfance - adolescence de Rousseau A. Morel, M. Poussard

Lectures: Rousseau et son père : ses lectures J.-Jacques chez le pasteur Larr1bercier

La vie errante Lectures:

Un maître tyrannique : l'apprentissage du vol Départ de Genève .

Première rencontre avec M "" de Warens R. Martin, J.-J. Couvaud

Les voyages à pied (comparer avec l'art de Le voyage à Turin voyager de Montaigne) La vie aux Charmettes M. Brassier, A. Pagès

Lectures: Le bonheur des Charmettes La vie aux Charmettes Celle partie a occupé deux heures.

(

Lagarde el Michard XV/If•

BT

no

554 Nous avons utilisé :

La vie mondaine Lectures :

Guide des Alpes, p. 74

l '

Documents pour la classe Classiques : Les Confessions Larousse

O. Papillon, J.-P.

Rousseau dans le monde La représentation du Devin

Guibert

de village

(extraits)

Le Discours sur Le Discours sur

les sciences et les arts l'Inégalité

G.

Galot, A. Combacon

extraits de «Les Confessions>>

(7)

Les autres heures de français se pas- sèi·ent en mise au point ou exploitation de textes libres, en correspondance

A ces découvertes, sans « phraséologie littéraire n de nos belles œuvres, nous décidâmes ensemble d'adjoindre tout le contexte historique qui les éclai- rerait... Plus de programme précis d:histoire, mais un cheminement pa- rallèle, une imprégnation profonde de la civilisation révélée par l'histoire, la ~oésie, le roman, la peinture, la mustque ...

Et de là naquit une multitude de pistes d'exposés. J'en donnerai ensuite le reflet. Mais ces réformes profondes ne s'accommodant plus des notes clas- siques, d'interrogations, de composi- tions, il fallut, afin de fournir des dossiers éventuels à la fin de l'année scolaire, s'organiser ... Le sujet choisi, soit dans des titres suggérés, soit librement, était mené à aboutissement conformément à des plannings constam- ment affichés; le support écrit de l'exposé donna alors naissance à une sorte de belle monographie, reflet de

Histoire et géographie ...

Tels furent par exemple quelques chantiers d'histoire

EKpasés ~tilts en ~arrélatit11t

avee le~ture dirigée

Du château du Moyen Age au · château de la Renaissance

(BT n° 368 et 238)

L'Architecture Renaissance en

VIl

scolaire, en lecture de grandes œuvres de notre précieux patrimoine littéraire.

une nouvelle pëdagogie recherches, de réflexion, de soin dans la présentation des documents, dans .l'écriture. Nous les avons appelés chefs-

d'œuvre. Ils sont difficilement repro- duisibles. Ceux qui étaient à Brest (r) ou aux Basses-Fontaines (2) ont pu en feuilleter une trentaine.

Et une nouvelle pédagogie était néel Les chefs-d'œuvre s'étendirent à la géogl'aphie, à la peinture, avec les conférences d'art, à la musique... La fin de l'année nous surprit avec nos chantiers tnachevés.

(r) Congrès Ecole Moderne, Pâques 65.

(2) Stage national 2e degré, sept. 65.

~~ ~)''· u\ r •. \ ... _(i' .. l, .... _ . w. ul ~1..:,

.. .. , ~'l.u a'.t'I.Ll . ":>. t"{'~.J .•• _ obi.. ~~<l' _...;(~ou d.')l...C.\J, c. ... i'"--.\ ,t:tf'-'"t .........

~-

(8)

VIII

Touraine (BT n° 389; Chaulanges; Personne)

Léonard de Vinci (BT n° 405 ; Chaulanges ; Personne)

Les Classes Sociales au XVIe siècle La Renaissance à Clermont (visites) Un village de l'Oise au XVIIe (BT 187-188; Chaulanges)

La Peinture au XVIIe s (Chaulanges ; Chefs-d'œuvre de l'art; coll. Skira) L'Architecture et la Sculpture au XVIIe siècle

- Le château de Versailles (BT

234 ; Chaulanges)

- Pascal (musée, bibliothèque mum- cipale, etc ... )

EHposés 'nits en col'l'élntion nvec tectul'e suivie !Moyen Agel

Les Vikings (BT n° 481) Les Ci·oisades (BT n° 538)

La vie rurale au Moyen Age (B T 82) La vie urbaine au Moyen Age (BT no 59)

Commerce et industrie

Marco Polo et les grands voyages (BT n° 522 et 540, SBT n° 184)

EKposés rl'histoil'e

- Progrès des sciences et des tech- niques au xvnre siècle

- Le mouvement philosophique La vie artistique en France au XVIIIe siècle

Les classes sociales. Les mœurs au XVIIIe siècle

- L'Auvergne à l'époque de la Révolution

etc ...

En géographie, quelques titres toujours librement proposés par les élèves : - Le Masstf Central,

- Les barrages du Massif Central, - L'élevage dans le MaSSif Central, - Le Roquefort.

Jean -Louis nous fit même savourer à tous de ce délicieux fromage qu'il appré- ciait tant !

- La ganterie de Millau, - Les gorges du Tarn.

Cet exposé fut si bien réussi que nous faillîmes y partir en voyage scolaire, vivement encouragés par un directeur de CEG de cette région, ami du conférencier.

- La Vendée et son folklore ...

Nous eûmes à ce sujet une très belle exposition.

C'était bien le moment aussi d'utiliser toutes les diapositives que nous avions prises au retour du Congrès de Niort ! - Lyon, la région lyonnaise.

Didier était intal'Ïssable sur son pays natal, sur son quartier des «canuts n qu'il avait quitté un an plus tôt. Il nous passionna trois het,u·es! Lyon renaissait prestigieusement dans ses paroles, son humour délicat, sa très riche documen- tation.

- Le vin en. France.

Le père de Gérard, fin restaurateur de Royat, tint à tout prix à ce que chacun goCitat 3 cl du cru qu'il trouvait si fameux. Et je pensais, tellement je les voyais ra- gaillardis pat· cette innocente incartade au règlement dont j'avais pris la res- ponsabilité, que j'avais bien eu raison d'accepter cette concrétisation proposée par Monsieur Billot, si fier de penser que son fils faisait cc une conférence n.

De là, nous passâmes aux mines ...

Madeleine, incroyable prospectrice, avait trouvé et donné à Michèle, dans de vieux Echos de la Mode, un si bel article sut· << Le Nord, terre de pa- tience n, et un bien émouvant reportage des petits de la maternelle du Vieux- Calonne. Ils furent de plain-pied avec les mineurs, avec leurs petits. Et cela valut bien, j'en conviens, tous les procédés d'extraction ! ...

(9)

IX

Et nous parûmes à Bordeaux avec J ean-Pietre, grand garçon de dix-neuf ans, qui \le nt que passer dans notre

1 1 , '

c asse po4r preparer avec sucees son concours d'infirmier. Il nous passionna presque autant que Didier avec Lyon, tellement ses souvenirs hantaient les vieilles rues de Bordeaux et sa bour- geoisie.

la BT Sonore <<La pêche à la sardine 11,

Avec quelle amabilité le responsable du Syndicat d'initiative de Concarneau conseilla-t-il notre timide Alain qui reçut, je m'en souviens à l'instant, une lettre, tellement gentille aussi, du maire de Pérouges.

Puis la mer, la vie rude des pêcheurs bretons entrèrent dans la classe avec

Tenez, lisez quelques passages de la lettre du secrétaire du Syndicat d'ini- tiative de Concarneau... Je lui rends

hommage sincèrement.

l~ f2/5/6S

E•~ corJ)l~,..~•:t du. papi~~ ~-i-jLJi.r.t, qucl.~uu .. e.:h~)g•a!,.lnCJ .)tl~ 1.,. pé.d:~

d (~ .hl.\d{,t..:_ a Con,d-\•H!aw.. (fU.petll~C J. l'O~\C!. le!.l-l't.~ du. 1$ CCU·"lfl11ll

Pou~ ur:e ccttt~~\o:cz ~u,, t t Ju.jlt, i l \'Ou! ;au•hll duhli ~tlH4 tlout'-- \'c.lU4 i.l:~o'rr~JI. Ju':. c.t..llt. pi.cftc t i l U~dilt\.'tG.olél:, bi.~u di~5~-\\!,:tl dt c.ei.t-=. d..:. t.'Atitt.!lc.- quo...

C'o.tCtUU~t'tu.. au ·l~bu.( du 4ii"c.i~ ~lait «•1 pl.l\l .)a.":.,linii.~ üpo•.(lu:t. Pl~tJ d~ 600 b~ot~ea.u~ t~ p\t\tlquai..!ut. o,: e pl.oyf.l.i.t ~ l'tvoqu~ è~ )U:.~c rl·'t.oil ~'..:.4t-tl·

d..c.,..\! U•t lti~t tV;:I"..\t~ LIU b~t(~(l:fl (tHt ~ i'.lm! ... :t.._J tC ll~du VC'~ti.C\ll.:.• ltll dtU!~ i.'t~U.

Quai;J (a olct)ldirll ~(!lit i~v{'- 4°H npp!Î.f4it ("lO!JilC. l..( ia,<neJ a gau.cllt ~( (• P~·i.Jt­

.)ùf: :.toJil J. d._~itl cu (.,:vr._~l, .:,;t_. l~ pci.-!4~"·1 .h_ J't,;u:l .!U', è. '4ppJ.I ~tai( r.oJ~

pott i ... .s. oulel da.ot.) é-.:..s. htii(,..q tfu ~ilr.t. 'lili.) .:-.f.t.! pid;~ HL r'!:t1u • .,._.i44o.ll;(. ,hu. ;)Or~

f.o, .:., l.!~ j.:u,: .. -4 qu<:tt-:~•:t c~ p.~.:.f.~. ~' t·'..:.': Q'Ut. 1.'.:\J 19Jl), .c..~ cl:.u:;t,..._•:! :fu

...,.,,ff-. dL p,.~hil ~t )<1 <l!l ..\.l•!,) l . .!.u~tl,_, i'li1V2-\)~ d( Ol'tLtt\•:\'•lec o?ut tt: vittt qt..~

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\.lttcu•~l! •l"'Ci.on d~ i11 pê.cfLC. et dl. 111 &aç.t . .rn d\},u ~iil. J~ ,_M.a..tiqu~. Sdlut~<i~n~ l'f~l~~<l~.

le. Sec_ 'h~ t\liJt~ du Sy;td ica t d' l tti ti a tivc.

de Cor:C:(l.\,ttatt

(10)

x

L'Arctique et Paul-Emile Victor (BT Sonore n°821) nous ramenèrent au thème des explorateurs et Noël et Guy y passèrent bien des heures. Ils dépouillè- rent tant d'articles, de livres (un très beau relié en cui1· prêté par une collè-

gue), pour emichir leur exposé. Je retrouve dans mon cahier jomnal la feuille qu'ils avaient distribuée à leurs camarades pour fixer leurs connais- s;mces. Elle avait dû être tirée en

at~lier d'imprimerie, au lirnographe.

ttoH.OU

(11)

La pratique aidant, ils devenaient tous des pédagogues avertis. Entre temps, il est vrai, nous avions volé bien des idées à Rabelais dans Gargantua, à

· Rousseau dans la lecture complète de l'Emile.

Mon aide devenait de plus en plus infime. Je ne faisais plus que donner tout ce que j'avais de documentation personnelle, de culture que je m'effor- çais chaque jour d'approfondir,· revoir, un peu orchestrer toutes leurs re- cherches.

Je ne citerai pas encore tous les exposés d'Instruction Civique, ni de pein- ture. Tous les grands impressionnistes défilèrent, confrontés aux poètes de leur époque·, et Matisse, Braque, Pi- casso... J'ai utilisé cette semaine une

Le chef· d'oeuvre

Dès qu'un élève avait terminé son chef-d'œuvre écrit, il me le remettait, Je le lisais entièrement, vérifiant le fond, la forme, l'orthographe, suggé- rant une petite amélioration de mjse en valeur ... (j'avais assisté de plus ou moins près, selon l'élève, à sa gesta- tion), et puisqu'il fallait des notes, j'en mettais plusieurs. Nous les avions décidées coopérativement pour nous libérer, vis-à-vis de l'administration de toutes compositions, pour la tran- quilliser !. ..

- une de Recherches

- une de Présentation, que la classe pouvait proposer de modifier, mais en fait il n'y eut jamais de réclamations.

- une d'Ecriture, importante dans

Xl

Peinture et musique

conférence, faite l'an dernier par Michèle, sur la tapisserie d'Aubusson avec des reproductions du Chant du Monde, de. Lurçat, évoquant pour mes 3e tout ce qu'on devait à ce grand artiste disparu.

Partis du folklore étranger en musique et que nous avions partiellement en- registré pour nos correspondants, nous terminions l'année avec Bach si cher à Didier.

Il est impossible, vous le sentez bien, de tout reproduire. Ce serait inutile et fastidieux ; mais après cette énumé- ration qui me permet personnellement de revivre intensément chaque heure passée, je voudrais dire en quoi consis- tait mon travail de contrôle.

(12)

Xli

quelques concours administratifs aux- quels certains se préparaient.

En remettant le chef-d'œuvre à l'in- téressé, cela à n'importe quel moment, il me faisait part de ses problèmes de présentation orale. On les résolvait ensemble. Il y avait de fidèles techni- ciens de l'appareil de projection, du magnétophone, de l'électrophone.

Le futur conférencier avait confiance en moi. Il savait que je l'aiderais dis-

Questions à poser

Synthèse en 3 ou 4 phrases, lues par tous, si pertinentes, si riches d' ensei- gnement! ...

Note proposée :

Note ~·ete~we, vot.ée à la majorité. Je pouvats mterve111r pour adoucir un jugement trop sévère car souvent il J'était ... · et féliciter ...

Je disais à chaque fois aux conféren- ciers mes impressions personnelles, mes observations face aux réactions de l'auditoire.

Cette note orale était la quatrième du chef-d'œuvre. Inutile de elire que les

Ce qu'ils pensaient de ce travail?

Leur ferveur soutenue a été pour moi le plus réconfortant encouragement;

crètement en cas de besoin. J'avais

tou~ fait pour qu'il fasse mieux que

lllOl.

Venait la présentation orale, très variée selon les tempéraments. Pendant ce temps, les autres, aux différentes ru- briques traitées de leur classeur sem- blable au mien qu'ils pouvaient feuille- ter, partageaient une feuille en deux selon le schéma suivant :

Critiques

Félicitations pour ...

moyennes furent très bonnes ! Si une question posée par un adolescent n'avait pas obtenu de réponse satisfaisante des conférenciers, d'un autre élève ou de moi-même, le responsable cherchait et nous tous avec lui, pour un autre moment jamais précis.

Ainsi se succédèrent à un rythme normal, le leur, toutes ces conférences, bilan de leurs travaux personnels qui les avaient amenés à se documenter, à lire, à dépouiller un document, à classer leurs recherches, à les mettre en valeur p'ar écrit, à les présenter aux autres.

Qu'en pensent les adolescents ?

et puis, un jour, après la mise au point d'un texte libre de Robert sur <<le timide et l'arrogant)), après des dis-

(13)

.•.

eussions qui cherchaient des remèdes, ils parlèrent des conférences ...

Vous avez peut-être déjà lu cette page? Je la joins encore, n'ayant pour témoignages, maintenant qu'ils sont partis, que leurs réflexions lucides face aux cours qu'ils subissent ac- tuellement, jugeant de la maladresse ou de l'erreur pédagogique de tel ou tel professeur, de l'inadaptation de telle ou telle méthode ...

Tous nous pensons que l'école peut créer un climat propice afin que chacun prenne conscience de ses possibilités personnelles. Nous évoquons par exem- ple l'ambiance des conférences d'his- toire, de géographie, d'art otz de

Xlii

Photo f. Lèmery

littérature que nous faisons

à

nos camarades.

Les conférences ont apporté beaucoup de choses dans la classe. D'abord elles sont préférées aux cours normaux pour

la

variété des conférenciers, ensuite elles permettent

à

chacun de se corriger,

à

certains de prendre plus de sûreté,

à

d'autres de se modérer. Elles nous attri- buent aussi certaines responsabilités qui pour certains ne sont pas superflues.

]EAN-PAUL DROUET

La classe est une société, pas bien grande évidemment, mais une société tout de même.

'

(14)

XIV

Les conférences y

sont sensées, enrichis- santes.

Elles permettent à

w1

timide de s'exprimer et de s'extérioriser, de prendre confiance

en lui, et elles

l'aident à

se

prouver qu'il

est comme

tous les autres adolescents.

ANNIE PAGES

Les conférences, qu'elles soient d'art, d'h

istoire

ou de géographie, dé11eloppent

en nous le sens

des responsabilités. On

se se

nt responsable de

la

compréhension de nos camarades : il faut fair

e des

efforts de recherche, de présentation, d'élocution;

être prêt

à

répondre aux questions qu'ils pourraient 110us poser, montrer des do

-

Leut' année leur a été salutaire puisque de ces adolescents, « rebuts )) de deux classes de 3e, quelques-uns viennent de terminer brillamment leur trimestre dans différents lycées... Ils luttent au moins, en créant encore des textes, en lisant en marge de leur travail officiel, contre cette barbarie grégaire qui fait trop souvent de nos jeunes, des asservis de pratiques et de beso- gnes sans horizon.

Si j'ai parlé cc au passé))' ce n'est pas en âme morte. Je fais cette année de nouvelles expériences, avec de nouveaux

cuments intéressants, imolites, qui

ac-

crochent

leur intérêt.

je pense que les conférences peuvent

à

la fois corriger

le

timide

et

l'arrogant :

le

timide, en

l'obligeant à

affronter la petite

société

que nous form

ons, en l'obli-

geant à parler

en public, à être

lui- même,

sans

suivre à

la lettre son texte, à

maîtriser ses nerfs. Quant

à

l'arrogant, il se trouve remis à

sa juste

place. Il

se

rend

compte

que, bien qu'il

ait une

excellente opinion de

lu

i-même, il a

lui

aussi des défa

illances,

il n'est pas toujours parfait dans son

comportement,

parfait dans

sa

pensée.

CHRISTIAN PLACE

CONCLUSION

adolescents de 3e que je ne connais- sais pas, et face à de nouvelles difficultés, il faut de nouvelles solu- tions !

Faites votre propre expérience, la plus éloignée possible de la mienne.

«

Soyez tout

à

la fois l'ouvrier_ le jardinier,

le technicien,

le meneur de jeu, et

le

poète, réapprenez

à

rire, à vivre et à vous émouvoir. Vous serez un autre homme)),

(C. Freinet,

L'Educa- tion du Travail)

.

J.

LEMERY

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