HAL Id: tel-00011853
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Violation de la parité dans l’atome de césium: mesures
sur la transition très interdite 6S1/2-7S1/2
Jocelyne Guena
To cite this version:
Jocelyne Guena. Violation de la parité dans l’atome de césium: mesures sur la transition très interdite
6S1/2-7S1/2. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1985.
Français. �tel-00011853�
LABORATOIRE
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THESE DE
DOCTORAT
D’ETAT
ès Sciences
Physiques
présentée
à
l’Université Pierre
etMarie
Curie
(Paris
VI)
par
Jocelyne
GUENApour obtenir le
grade
de Docteur
ès
Sciences
Sujet
de la
thèse :
"VIOLATION
DE LA PARITE DANSL’ATOME
DECESIUM :
MESURES
SUR LATRANSITION TRES INTERDITE
6S
½
~
7S
½
".
Soutenue le
11Juin
1985 devant
le jury composé
de
M. J.
BROSSEL
)
Président’
Mme M.A.
BOUCHIAT
M. C.
COHEN-TANNOUDJI
M. M.
DAVIER
M. S. HAROCHE
Examinateurs
M.
S.
LIBERMAN
Mme
C.A. PIKETTY
Cette
thèse rapporte
lesmesures de violation
deparité
effectuées sur deuxcomposantes
hyperfines
0394F = 0
et 1 de la transition très interdite 6S-7S duCs,
excitées à réso-nance. La mesureporte
sur ledipôle
électrique
de transition violant laparité,
dé-duit d’unecomposante
de l’orientationélectronique
de l’état 7S secomportant
comme un vecteurpolaire
par inversionde
la chiralité del’expérience.
Des mesures auxi-liaires fournissent des tests de fiabilité des résultats et de leurinterprétation.
Celle-ci conduit à lacharge
faible du noyauQ
W
(Cs) = - 67 ±
10 .L’expérience
est untest à basse
énergie
des théories électrofaiblesprédisant
une interaction faibleneutre électron-nucléon violant la
parité,
associée àl’échange
d’unZ
0
.
Le résultat confirme laprédiction
du modèle standard.ès Sciences
Physiques
présentée
à l’Université Pierre et Mane Curie
PARIS VI
par :
Jocelyne
GUENApour obtenir le
grade
de DOCTEUR ès SciencesSujet
de la thèse:"Violation de la
parité
dans l’atome de césium :Mesures sur la transition très interdite
6S
1/2
~
7S
1/2
".
soutenue le 11 Juin
1985 ,
devant le
Jury
composé
deM J. BROSSEL Président Mme M A BOUCHIAT ) M C COHEN-TANNOUDJI ) M M DAVIER ) M S HAROCHE ) Examinateurs -M S LIBERMAN ) Mme C A PIKETTY ) M L POTTIER )
de
Spectroscopie
Hertzienne
de l’Ecole Normale
Supérieure. J’exprime
ici
magratitude
enversles
Professeurs
A. KASTLER et J.
BROSSEL
qui m’y
ontaccueil-lie dans
unenvironnement
scientifique
et
matériel
exceptionnel.
La
direction de
cette
thèse
aété assumée
par Marie-Anne
BOUCHIAT et
Lionel POTTIER.
Je
nesaurais
trop
leur
exprimer
maprofonde
reconnaissance
du
grand
privilège
d’être
directement
associée à
leurs
travaux
de
recherche.
Bénéficiant
chaque
jour
de leurs
enseignements, j’ai
pu
contribuer
àfaire
aboutir
uneexpérience
spécialement
motivante
dont
la
phase finale
aété
par-ticulièrement
fructueuse
et
exaltante.
Je suis
aussi
très
reconnaissante
à
Claude
BOUCHIAT
dont
l’intérêt
profond
tant
pour
appréhender
que
pour
ensei-gner
la
Physique
m’a été tout
àfait
bénéfique.
Ce
travail
aaussi été
l’occasion
d’une collaboration chaleureuse
et
enrichissante
avecLarry
HUNTER
durant
sesdeux
séjours
enFrance.
J’ai
aussi
beaucoup apprécié
la
spontanéité
des
conseils amicaux de
moncamarade
Philippe
JACQUIER.
Je tiens
à
remercierClaude-Annette
PIKETTY
de m’avoir
communiqué
le détail des
procédures
de
sescalculs de
Physique
Atomique.
C’est
uneoccasion
icide
remercier au nomde
toute
l’équipe
les
techni-ciens
et
ingénieurs
du laboratoire
qui ont
rendu
possible
la
réalisation de
cetravail,
tout
particulièrement
A.
CLOUQUEUR
pour
la
conception
d’appareillages
électroniques
et G. TRENEC
pour celle
d’ensembles
mécaniques
délicats.
J’exprime
mesvifs
remerciements
àMessieurs
C.
COHEN-TANNOUDJI,
M.
DAVIER,
S.
HAROCHE et S. LIBERMAN
pour l’intérêt
qu’ils
ont
manifesté
envers cetravail
en
acceptant
de
participer
auJury
de
soutenance.
Je
tiens
enfin
àremercier
C.
EMO qui
afrappé
cette
thèse,
P. BOUNIOL qui
l’a
assistée,
Mme MOISSENET qui
areproduct les figures,
Mme AUDOIN qui
aassuré
INTRODUCTION 1
Chapitre
I : MOTIVATIONS DE L’EXPERIENCE PARITE 7A. Parité dans l’atome 7
B. L’interaction faible neutre 9
Chapitre
II : COMMENT RECHERCHER LA VIOLATION DE PARITE DANSLES ATOMES. 14
A.
Asymétrie
droite-gauche.
Ordres degrandeur.
14B. Le
potentiel
électron-noyau
violant laparité.
La
charge
faible. 16C.
Mélanges
deparité
et mécanismes de renforcement. 20 D. Comment observer lemélange
deparité.
22Chapitre
III : PRESENTATION DE L’EXPERIENCE 27A. Choix de la transition et de la
grandeur physique
violant la
parité.
27 1.Avantages
de la transition 6S-7S du césium 27 2. Transition induite par unchamp
électrique,
observée en fluorescence 28 3. Grandeurs
physiques
observables. 30B.
Principe
del’expérience
33Chapitre
IV : METHODE EXPERIMENTALE 36A. Mesure de l’orientation
électronique
36B.
Caractéristiques
des signaux détectés. 36C. Méthodes de discrimination mises en oeuvre. 38 D. Eléments
importants
dumontage
421 Renversement de k La cellule à
multipassage.
42 2 Renversement de 03BE Le modulateur depolarisation
443 Renversement
de 03BE
f
L’analyseur
circulaire 46 4 Renversement du champélectrique
Les électrodes. 46 E Reconstitution deImE
1
pv
/E
1
ind
47 F Calibration 48DES INCERTITUDES
SYSTEMATIQUE
ETSTATISTIQUE
50 A. Contrôle des effetssystématiques
et estimation del’incertitude
systématique
501
Principe
des méthodes mises en oeuvre 50 2 Unexemple
52
a) Contrôle du defautangulaire
E
o
.k
f
.
53 b) Contrôle duchamp
parasite 0394E.k 54 3. La compensation des défauts et les limites de laméthode 54
4 Incertitude
systématique
finale 56 B. L’incertitudestatistique
581. Optimisation
durapport
signal/bruit
582. Estimation du bruit. 61
Chapitre
VI : TESTS DE FIABILITE 62A. Tests de cohérence sur les données
parité.
63 B. Tests de la méthodeexpérimentale
641. Rappels
despropriétés
de la transition 6S-7Set de la méthode
expérimentale
64 2.Compréhension approfondie
des signaux conservantla
parité
66a)Spectre hyperfin
de la fluorescence totale 67 b) Etude des orientationselectroniques P
1
etP
2
683. Tests de la calibration 70 4. Un test des
techniques
d’excitation et de détection.deux mesures
précises
totalementindépendantes
de
quelques
paramètres physiques
725. Tests des méthodes de contrôle 74
6. Tests sur la reconstitution d’un effet
systématique
75 C Tests de la théorie atomique 77Chapitre
VII : RESULTATS - INTERPRETATION - RETOMBEES EN PHYSIQUEATOMIQUE - PERSPECTIVES FUTURES 81
A Résultats et
interprétation
de la mesurea) Interpretation
dans le cadre du modeleelectrofaible standard. 82
b) Interpretation independante
des modeleselectrofarbles. 84
c) Interpretation
dans le cadre de certainesalternatives du modele standard. 86
d) Remarque
sur la nature de l’interaction acourants neutres observee dans le cesium. 89 B. Les retombées en
Physique
Atomique.
92 1. Mesures desparamètres
de la transition. 93 2. Mise en évidence d’effets d’interférence desymétrie
inhabituelle. 94 C. Etat actuel des autres
expériences
"Parité" enPhysique
Atomique.
96D.
Perspectives.
99CONCLUSION 102
APPENDICES :
1 :
Manifestations d’une violation de la
parité
sur unegrandeur
physique
observable. 104II : Détermination semi-empirique de la
polarisabilité
scalaire de latransition 6S-7S. 109
III: Modification du modulateur de
polarisation
paradjonction
d’une lamequart-d’onde.
Application
à la mesure deparamètres atomiques
115I : Can a
stray
static electric field mimicparity
violation in Starkexperiments
on forbiddenM
1
transitions ?II :
Optical
orientation,
viaspin-orbit
coupling,
in the final state of the Stark induced 6S-7S cesium transition.III: Can
imperfect
light polarization
mimicparity
violation in Starkexperiments
on forbiddenM
1
transitions ?IV : Observation of a
panty
violation in cesiumV : New measurement of the Cs 6S~7S scalar to vector
polarizability
ratio.VI : Stark interference effects in a weak
magnetic
field on the Cs 6S-7S forbidden transition of cesium.VII: Measurement of the
M
1
amplitude
andhyperfine mixing
between the6S
1/2
-7S
1/2
.
caesium states.VIII New observation of a
parity
violation in cesiumIX : Absolute
polarization
measurements and natural lifetime in the7S
1/2
state of Cs.X : Hanle effect detection of the
6S
1/2
-7S
1/2
single-photon
transition of cesium, without electric field.XI: Atomic
panty
violation measurements in thehighly
forbidden6S
1/2
-7S
1/2
cesium transitionINTRODUCTION
Un nouveau domaine de recherche en
physique
atomique s’est récemmentdéveloppé
et adéjà
produit
un faitexpérimental particulièrement
remarquable :
ils’agit
de l’observation d’une violation de laparité
dans lesatomes,
c’est-à-dire d’une manifestation d’une certainepréférence
entre ladroite et la
gauche
dans les loisphysiques régissant
lessystèmes
atomiques.
Ce fait est le premier enphysique
atomique
qui ne soit pasinterprétable
(mômequalitativement)
parl’Electrodynamique
Quantique,
une théoriepourtant
déjà
testée jusque dans ses moindresimplications
avec uneimpressionnante
précision.
L’effet de violation de
parité
est certes trèspetit.
Aussi son observation a-t-elle nécessité le recours à un choix trèsparticulier
de conditionsexpérimentales,
en mêmetemps
que la mise en oeuvre de méthodes très sensibles. Nous décrivons dans ce mémoire lesexpériences
qui nous ont permis de mettre en évidence un effet de cette nature dans une
vapeur
de césium. L’effet mesurécorrespond
à undipôle électrique
de transition de10
-11
|eao| entre les états 6S et 7S de l’atome deCs,
états dits de mêmeparité. Malgré
son extrêmepetitosse,
étant donné le rôle essentieljouó
par lessymétries
dans lacompréhension
des loisphysiques,
la violation de
paritó
enphysique
atomique
mérite une attentionparticulière.
La violation de
parité
dans les atomes stabless’interprète
par l’existence de l’interaction faible "à courant neutre" entre les électrons etles
nucléons,
une interaction qui, contrairement à l’interactionélectro-magnétique,
n’est pas invariante par réflexiond’espace.
Cetype
d’inter-action a été
prédit
en 1971 dans le cadre dos nouvelles théories de jauge, extensions del’Eloctrodynamique Quantique
qui unifient les interactionsfaiblos
(responsables
de certains processus dedésintégration
tels que la radioactivité 03B2) et les interactionsélectromagnétiques
C’est en fait dans le but de tester cos théoriesqu’a
étéentreprise
la recherche d’une violationde
parité
dans les atomesTout d’abord elles visent à unifier deux familles d’interactions en dépit de
leurs dissemblances , cela
signifie
qu’elles
révèlent un lienprofond
entreles deux
types
d’interactions tout enexpliquant
leurapparente
diversitéCelles-ci sont désormais décrites en termes
d’échanges
de bosons auphoton
médiateur de l’interactionélectromagnétique
correspondent
desbosons faibles médiateurs des interactions faibles Cette unification fournit le premier formalisme
mathématique capable
de calculer les processusfaibles avec une
précision
en principecomparable
à celle del’Electro-dynamique Quantique.
En outre l’unification électrofaible entraîne laprédic-tion d’effets
physiques
nouveaux ; leplus remarquable
concerne l’existencede l’interaction faible "à courant neutre" (associée à
l’échange
d’un bosonneutre
appelé Z
o
)
alors que toutes les interactions faibles connuesjusque-là sont "à courants
chargés"
(associées àl’échange
des bosonschargés
W
±
).
Sitôt cetteprédiction
(1971) une recherche active des interactionsfaibles "à courant neutre" s’est
développée auprès
des accélérateurs departicules.
De nombreuses manifestations en ont mamtenant été observéesMais,
plus
encore, récemment le bosonZ
o
,
lui-même,
a été directementproduit
au cours de collisionsproton-antiproton
à très hauteénergie
(CERN- 1983).En
dépit
de moyensplus modestes,
laphysique
atomique est elle aussi concernée. L’observation de la violation deparité
dans l’atome decésium
rapportée
dans leprésent exposé,
est une preuveoriginale
del’existence de l’interaction faible à courant neutre Elle confirme la validité
de la théorie électrofaible standard dans un nouveau domaine
d’énergie,
celui des faiblesénergies
actuellement inaccessibles à laphysique
desparticules.
En outreindépendamment
de tout modèlethéorique
elle apporte une informationcomplémentaire
de celle obtenue à hautesénergies,
concernant la structure de la nouvelle interaction électron-nucléon Elle met
par suite des contraintes sérieuses aux modèles
proposés
en tantqu’alter-natives au modèle standard
Les motivations et implications de notre travail sont
présentées
dede rappeler
quelques
notions de paritéNous
analysons
au chapitre Il les méthodesd’investigation
de laviolation de
parité
en physique atomique il faut parvenir à mettre en évidence une minuscule amplitude de transition associée à l’interactionfaible,
A
f
,
enprésence
d’une(grande)
amplitude
A
em
associée àl’interaction
électromagnétique
bien connue : lasymétrie
propre de lapremière,
impaire par réflexiond’espace, implique
que le termed’inter-férence électrotaible
A
t
A
em
apparaissant dans laprobabilité
de transition,est lui aussi impair dans cette transtormation En conséquence les résultats
expérimentaux
de deuxexpériences
images dans un miroir l’une de l’autrene sont pas images-miroir l’un de l’autre. Il
apparait
une certaineasymétrie
droite-gauche.
L’asymétrie
attendueA
t
/A
em
,
a priori ~10
-14
dans l’étatfondamental de
l’hydrogène,
défie touteexpérience.
L’effetphysique
essentiel qui met
l’asymétrie à
laportée
desexpériences
actuelles est la lotde croissance de
l’amplitude
taiblelégèrement
plus
rapide
que le cube dunuméro
atomique,
dictant ainsi le choix d’atomes lourds. D’autrepart
l’invariance de l’interaction faible par renversement du sens du temps exclutl’existence d’une violation de
parité
dans lespropriétés
statiques d’un atomeisolé (ou
placé
dans des champsélectromagnétiques
statiques
nomogènes).
Cela nous conduit à
rechercher
une manifestation de la violation deparité
sous la formed’une
asymétrie
droite-gauche
dans uneprobabilité
de transition entre deux états atomiques.Le chapitre III est consacré a une
présentation
simple de notreexpérience.
Legrand
facteur d’interdictionélectromagnétique
de la transitionchoisie (la transition 6S~7S du césium est de nature
dipolaire magnétique
interdite avecM
1
~
4x10
-5
03BC
B
/c),
permet
d’utiliser une méthode très% avantageuse
consistant à induire la transition par unchamp
électrique.
Au cours du processus d’excitationl’amplitude
faible violant laparité
etl’amplitude
induite par effet Stark interfèrent : cela faitapparaître
dansl’orientation électronique de l’état 7S une contribution se
comportant,
dansune réflexion
d’espace,
comme un vrai vecteur endépit
de sa nature de momentcinétique
L’asymétrie
droite-gauche
définie comme le rapport del’orientation
molant laparité
à l’orientation conservant laparité
(de directionorthogonale),
atteint qqs 10-5La mesure d’une faible
asymétrie
pose enpratique
unproblème
majeur : celui des erreurs
systématiques
engendrées
par des signauxparasites
simulant lesignal
violant laparité
La réalisationpratique
del’expérience
est décrite auchapitre
IV Le choix de laconfiguration
expérimentale
donne unesignature
trèscaractéristique
ausignal
violant laparité
permettant
en principe de le discriminer sansambiguité.
Leséléments
importants
dumontage
sont ceux qui effectuentl’échange
droite-gauche
sur laconfiguration
expérimentale
en basculant un certain nombrede
paramètres
(tels que parexemple
lechamp
électrique
et lapolarisation
circulaire de la lumière d’excitation).L’échange
doit être rigoureux si l’onveut
parvenir à
mettre en évidence uneasymétrie droite-gauche
vérita-blement associée ausignal
violant laparité.
Lessystèmes
de basculementont été conçus de
façon à
réduire les erreurssystématiques
engendrées
par leursimperfections
résiduelles à un niveau auplus
de l’ordre de qqs % del’effet violant la
parité.
La valeur que l’on
peut
accorder au résultat des mesures"parité"
repose sur l’estimation d’éventuels effetsd’origine systématique
associés auximperfections présentes
au cours des mesures. Lechapitre
V expose leprincipe des méthodes mises en oeuvre en vue de chiffrer de
façon
fiable l’incertitudesystématique globale
Ces méthodes consistent à mesurer lesimperfections
résiduelles en utilisant comme sonde les atomes soumis àl’expérience
"parité"
eux-mêmes L’incertitude finalement dominante estd’origine
statistique. Réduire les causes de bruit etoptimiser
lerapport
signal/bruit
ont été desétapes
essentielles avantl’entreprise
delongues
périodes d’acquisition
de données(qqs
centaines d’heures).Il est difficile dans ce genre
d’expériences
de pouvoirprétendre
qu’aucune
erreursystématique
n’a été omise Nousprésentons
auchapitre
VI différents
types
de vérifications nousprotégeant
contre d’éventuels effets omis Divers tests ont été eftectués sur les donnéesparité
elles-mêmes Dans un tout autre cadre une étude de nombreuxphénomènes
purement
fiabilité de la
méthode
expérimentale
elle permet de nombreuxrecou-pements
au moyend’expériences
indépendantes
Simultanément notre but aété d’arriver à une
compréhension
très détaillée de toute laphysique
atomique sous-jacente
àl’expérience parité .
cettecompréhension
nous aparu être un élément
indispensable
en vue d’une partaite maîtrise des erreurssystématiques
Indépendamment
duproblème
de la violation deparité
dansl’atome,
le faitd’explorer
une transition aussi inhabituelle par sondegré
d’inter-diction,
au moyen d’unappareillage
extrêmementsensible,
nous a donnéaccès à une nouvelle
physique.
Les résultats lesplus
marquants
concernentla détermination
précise
des éléments de matrice nondiagonaux
(6S-7S) de lapolarisabilité
atomique
et du momentdipolaire magnétique
et, par voie deconséquence,
de l’interactionhyperfine
elle-même.
Comme retombée Immédiate cette étude fournit des tests importants de la théorieatomique
indispensable
àl’interprétation
de la violation deparité
observée.Deux mesures
indépendantes
effectuées sur deuxcomposantes
hyper-fines différentes (0394F=0 et 1) se
recoupent
de manière satisfaisante. Les résultats et leurinterprétation
sont discutés auchapitre
VII. La structureatomique
trèssimple
du césium rend cet atomeparticulièrement
intéressantpour tester les
prédictions
des théories électrofaibles. Leparamètre
électrofaible extrait de notre
expérience, en
utilisant la théorieatomique,
est la
charge
faible du noyau de césiumQ
w
,
laquelle
joue pour l’interactionfaible
électron-noyau
violant laparité
le même rôle que lacharge
électrique
pour l’interaction coulombienne La conservation de la
charge
faibleimplique
queQ
w
est la somme descharges
faiblesfondamentales,
cellesdes
quarks
u et dprésents
dans le noyau II se trouve que lesexpériences
de hautes
énergies
sont sensibles à une combinaison linéaire (de ces mêmescharges
faibles)pratiquement
orthogonale
Ce caractèrecomplé-mentaire des deux
types
d’expériences
est illustré par uneanalyse
des résultatsexpérimentaux
L’exposé
présenté
CI-dessous ne constitue pas une description exhaus-tive du travail qui a été nécessaire pour arriver au résultat, mais il estcensé servir d’introduction à l’ensemble des
publications
réunies dans cettethèse. Il tente de fournir une vue d’ensemble du travail
accompli
et de mettre un lien entre despublications peut-être
en apparence disconnectées mais dont l’aboutissement commun est l’observation et la mesure de laviolation de
parité
dans le césium . en certains cas il lescomplète
même en faisantapparaître
leurobjectif
sous un jour nouveau. Pour ne pas trop alourdir letexte,
nombre deprécisions
et de détails ont été volontairementomis : ils
peuvent
être trouvés dans les articles. Nous avonsplutôt
essayé
ici de mettre l’accent sur les idéesphysiques
qui nous ont paru essentiellesdans ce travail. Nous avons aussi voulu faire sentir, comment, tout au
long
de ces
recherches,
s’estdégagée
unephilosophie
prise au sensd’en-semble cohérent de
règles
de conduite. Dans touteexpérience
fondée sur la recherche d’unsignal
très faiblepouvant
être masqué ou simulé par desphénomènes beaucoup
plus
intenses, la fiabilité du résultat repose sur l’observationrigoureuse
de ces"règles
de conduite".CHAPITRE I
MOTIVATIONS DE L’EXPERIENCE PARITE
A. PARITE DANS L’ATOME:
La
symétrie
des forcesfondamentales,
etparticulièrement
lasymétrie
par réflexiond’espace
joue
un rôle déterminant dans les lois de laphysique.
La réflexiond’espace
est une transformationd’espace-temps qui
à toutpoint
(r, t)
faitcorrespondre
lepoint
(r, t) .
Ellepeut
êtredécomposée
en unesymétrie
parrapport
à unplan
suivie (ouprécédée)
d’une rotation autour d’un axeperpendiculaire
à ceplan.
Comme toutes les interactionsphysiques
connues sont invariantes parrotation,
une réflexiond’espace
estphysiquement équivalente
à unesymétrie
parrapport
à unplan
ou réflexion dans unmiroir,
opération qui
nous est très familière. Leséquations
de Maxwell sont invariantes par réflexiond’espace.
Cecisignifie
que si à un instant t on associe à laconfiguration
dechamps
E(r,t),
B(r,t)
(créés par lescharges
03C1(r)
et les courantsj(r)),
laconfiguration
image obtenue par réflexiond’espace :
sur les
champs
E’(r,t) =
-É(-r,t)
B’(r,t)
=B(r,t)
(1)et les sources
03C1’(r)
= 03C1(-r)
j’(r)
= -j(-r) ,
les deux
configurations
évoluentindépendamment
sous le jeu deséquations
deMaxwell,
tout en restant deuxconfigurations-images.
Plus exactement leséquations (1)
demeurent vérifiées pour tout instant t’ ultérieur à t.En
mécanique
quantique,
on associe à la transformation par réflexiond’espace
unopérateur quantique
P telqu’à
la fonction d’onde d’uneparticule
non relativiste est associée la fonction d’onde :décrivant l’état image de la
particule.
Si le hamiltomen H est invariantpar
réflexion
03C8’(r)
satisfaitl’équation
deSchrodinger
comme03C8(r)
cequi
d’espace,
elles évoluent tout en demeurant desconfigurations
imagesL’opérateur
P étanthermétique,
ilpossède
des états propres avec desvaleurs propres, +1 ou
-1,
que l’on nommeparité
de ces états. Le fait que P commute avec l’hamiltonienatomique
d’origine électromagnétique
entraîne que les étatsatomiques
stationnaires soient états propres deP,
sauf cas dedégénérescence
très accidentelle (c’est-à-dire autre que celle liée à l’invariance par rotation) Nous sommes donc habitués à penser en termed’états
atomiques
deparité
parfaitement
définie.Pour un
système
atomique
placé
dans unchamp
électromagnétique
traitéclassiquement,
la réflexiond’espace globale
est leproduit
del’opérateur
quantique
Pagissant
sur la fonction d’ondeatomique
et de latransformation
classique
agissant
sur leschamps.
Notons que si deux étatsatomiques
images évoluent de manièreidentique,
lesprobabilités
detransition entre deux états A et
B,
et leurs images A’et B’ dans desconfigurations
dechamp
images,
sont alorsidentiques :
Cette
égalité
exprime enphysique
atomique
l’invariance par réflexiond’espace
ou, par abus delangage,
la conservation de laparité.
On s’attendrait à ce que cettepropriété
desymétrie
soit valable pour touteexpérience
dephysique
atomique
puisque l’on considère traditionnellement l’atome stable commerégi
par les lois del’électromagnétisme
et de lamécanique
quantique.
Pourtant cette loi a été mise en défaut par derécentes
expériences
effectuées dansquelques
atomes lourdsbismuth,
thallium,
plomb
(les résultats sontrapportés
auchapitre VII),
et aussi par lesexpériences
que nous avons réalisées dans une vapeur decésium,
etqui font
l’objet
duprésent
mémoire. Dans tous les cas on constate que desexpériences
images l’une de l’autre dans un miroirproduisent
des résultats qui ne sont pas images miroir l’un de l’autre L’effetcorrespond
à unemolation de
l’égalité
(2) donc à une molation de laparité
Certes l’effet esttrès
petit :
ilcorrespond
dans le césium à unmélange
entre niveauxatomiques
deparités
opposées,
au mveau de10
-11
Si petitsoit-il,
ceteffet ne
peut
êtreexpliqué
parl’électrodynamique
quantique IIs’interprète
correctement par
l’existence,
entre l’électron et lenucléon,
d’une inter-action chirale (c’est-à-dire qui diffère de son image dans un miroir,porte
à penser que cette interaction, qui se superpose à l’interactionélectromagnétique,
est l’interaction faible "à courantneutre",
prédite
en 1971 dans le cadre des théories électrofaibles. C’estprécisément
dans lebut de tester ces théories
qu’à
étéentreprise
la recherche d’une violation deparité
dams l’atome dès 1974B. L’INTERACTION FAIBLE NEUTRE :
Les théories électrofaibles (1) ont fait progresser la
physique
defaçon
considérable. Elles suscitent encore desdéveloppements théoriques
deplus
enplus
élaborés en vue de lagrande
umfication des forces fondamentales. Leur but initial était ens’inspirant
del’Electrodynamique
Quantique,
dedécrire dans un même cadre
mathématique
cohérent d’unepart
l’interactionélectromagnétique,
et d’autrepart
les interactions faibles. Le cadre estcelui des théories de jauge. Le
grand
intérêt de ces théories est d’être renormalisables : leursprédictions
sont deprécision
en principe quasi illimitée. Par ailleurs elles ontdéjà
reçu de nombreuses confirmationsexpérimentales. ,
Dans ces théories les interactions entre
particules
sont décrites parl’échange
departicuies, appelées
bosons de jauge ou bosons vectoriels (en raison de leurspin égal à
1) Dans l’interactionélectromagnétique,
parexemple
entre unproton
et unélectron,
le bosonéchangé
est lephoton
y,particule
neutre(Fig.
1a) lafigure
1b illustre un processus faible : lacapture
K : leboson
échangé,
W
+
,
estchargé
Figure 1’
Schemas illustrant . (a) l’interactionelectromagnetique :
A
l’opposé
de laportée
infinie de l’interactionélectromagnétique,
laportée
de l’interaction faible est très courte (~2x10
-18
m).
On saitdepuis
Yukawa que la
portée
d’une interaction est reliée à la masse de laparticule
échangée :
à une masse Mcorrespond
uneportée
h/Mc. II résultequ’à
ladifférence des
photons
sans masse, les bosons vectoriels faibles sont lourds (M ~ 90GeV/c
2
) .
Une seconde différence fondamentale entre les deuxtypes
d’interactions est que seule l’interaction faible viole laparité.
Unexemple
clair de la violation deparité
dans les interactions faibles est fourni par la radioactivité 03B2. Un neutron du noyauatomique
sedésintègre
en unproton,
en émettant un électron et un antineutrino II se trouve quel’électron et l’antineutrino sont touiours émis avec des hélicités qui sont
respectivement
négative
etpositive
(Fig.2a).
Lephénomène
inversecorres-pondant à
l’image
miroir de ladésintégration
03B2(Fig.2b)
ne s’observe jamais. Il y a donc une violation de l’invariance par réflexion dans un miroir ou encore par réflexiond’espace
La violation deparité
peut
aussi être vue comme unepréférence,
dans ladésintégration,
entre la droite et lagauche:
l’électron et l’antineutrino émis sontrespectivement
"gauche"
et"droit".
Figure 2 :
Ladésintégration
03B2 du neutron (a) et son image dansun miroir (b).
Une
prédiction
cruciale des théories électrofaibles était l’existence d’une interaction faiblepréalablement
inconnue, dite "à courant neutre"elle est associée à
l’échange
de bosons vectoriels neutres Alors quel’échange
de bosonschargés
implique
une modification de la nature desparncules
en interaction, la nouvelle interaction faiblepeut
se manifesterentre
particules stables ,
si deplus
cesparticules
sontchargées,
c’est lecas dans un
atome,
elle se superposera à l’interactionélectromagnétique
Dans le modèle renormalisable le
plus
simple,
celui deGlashow,
Weinberg
et Salam (2) maintenant dit modèlestandard,
il y a deux bosons faibleschargés,
W
±
,
et un seul boson faible neutre, leZ
o
La masse duZ
o
estcomparable
à celle desW
±
,
donc laportée
de son interaction aussi. Enoutre,
dans le cadre de cemodèle,
l’interaction faible neutredoit,
àl’image
des interactions faibleschargées,
violer laparité
(notonsqu’à
l’origine
certaines classes de modèles écartés seulement par la suite neprédisaient
aucune mofation deparité
dans l’interaction électron-nucléon àcourant neutre) .
Récemment,
en1983,
laproduction
de bosonsW
±
etZ
o
a été mise en évidence au coursd’expériences
de collisionsPP
à très hauteénergie
(540 GeV dans le centre de masse) réalisées au CERN(3)
.
Mais lestoutes
premières
mises en évidence de l’interaction faible neutreproviennent
d’expériences
de diffusion de neutrinos sur des noyaux puis sur desélectrons réalisées en 1973 et 1974
(4)
.
Les évènements observéscorrespondent
aux schémasLes résultats "neutrinos" sont en très bon accord avec le modèle standard. Mais ils sont limités au domaine des hautes
énergies.
D’autrepart
cesexpériences
"neutrinos" nepermettent
pas de tester la violation de laparité.
La raison est que les neutrinos n’existent dans la nature que dans un seul état d’hélicité et les antineutrinos dans l’état d’hélicité
opposée.
Il n’estdonc pas
possible
avec cesparticules
depréparer
desexpériences-miroir.
Par ailleurs un domaine important restait
inexploré
celui de l’interaction faible neutre entre électrons et nucléons Dans ce domaine onpouvait
espérer
départager
le modèle standard et ses alternatives quidifféraient
quant
à la nature et à lagrandeur
ducouplage
entre leZ
o
,
l’électron etLa
première
observation convaincante oe la violation deparité
associée à l’interaction faible neutre
provient
d’uneexpérience
de diffusioninélastique
d’électrons de hauteénergie
(>1GeV),
sur des deutérons au reposexpérience
réalisée à SLAC en 1978(5)
.
Les électrons sontpolarisés
longitudinalement.
Lagrandeur
physique
mesurée est une contribution à lasection efficace de diffusion qui
dépend
de l’hélicité 03BE des électrons :03C3 = A + 03BEB
Comme des électrons droits vus dans un miroir deviennent des électrons
gauches,
l’existence du terme03BEB
manifeste unepréférence
des loisphysiques
entre la droite et lagauche,
c’est-à-dire une violation deparité.
L’asymétrie
[03C3(+03BE) - 03C3(-03BE)]
/[03C3(+03BE)
+03C3(-03BE)
] mesurée est en bon accordavec celle
prédite
par le modèlestandard,
de l’ordre de10
-4
.
Mais cetteexpérience
est elle aussi limitée aux hautesénergies.
L’énergie
desélectrons est de 20 GeV et
l’angle
de diffusionpermot
do sélectionner les évènements où le transfertd’impulsion,
et parconséquent l’impulsion
duZ
o
échangé,
est~1,5
GeV/c. Orplus
récemment de nouvellesalterna-tives au modèle standard ont été
proposées
(6)
.
Leursprédictions
dépendent
cruclalement de la valeur du transfertd’impulsion
q mis en jeu :compte
tenu des résultatsexpérimentaux
de hautesénergies,
ellescoin-cident avec le modèle standard pour q > 1GeV/c (cas de
l’expérience
deSLAC),
mais ellespeuvent
en différer notablement pour des valeursbeaucoup plus
faibles.Nous pouvons maintenant mieux situer le rôle de la
physique
atomique
en tant que moyen d’étude des courants neutres. L’interaction faible neutre
électron-nucléon doit aussi exister dans un atome stable Sa très courte
portée
à l’échelleatomique
rend ses effets infimes devant ceux de l’interactionélectromagnétique.
Néanmoins saprésence
doit se caractériser par un effet de violation deparité,
effet interdit sous le seul jeu des processusélectromagnétiques
Dans l’atome les transfertsd’impulsion
entrel’électron et le noyau sont très inférieurs au GeV/c
(typiquement
dans leCs,
q ~2 MeV/c(7)
).
II est doncpossible
de tester la validité du modèle standard là où sedistinguent
des modèles concurrents Deplus
alors que( les
quarks)
agissent
defaçon
incohérente,
dans lesexpériences
dephysique
atomique
le noyauatomique
est évidemment intact et ses constituants yagissent
defaçon
cohérente : comme nous le verrons par lasuite,
les informationsapportées
par les atomes s’avèrentcomplémentaires
CHAPITRE II
COMMENT
RECHERCHER
LA VIOLATION DE PARITE DANS LES ATOMESA. ASYMETRIE DROITE-GAUCHE. ORDRES DE GRANDEUR:
On
prépare
sur un même ensemble d’atomes deuxexpériences
"miroir" en réalisant deuxconfigurations
chiralesopposées,
l’unedroite,
l’autregauche.
Danschaque configuration,
l’interactionélectromagnétique
et lapartie
de l’interaction faible violant laparité
(*) sont simultanémentprésentes
(Fig.3) :
pour un processusphysique
caractérisé par un transfertd’impulsion
q, elles se manifestent par desamplitudes
de transitionA
em
etFigure
3: Illustration de l’interactionélectron-proton :
uneampli-tude
électromagnétique
A
em
et uneamplitude
faibleA
f
.
A
f
.
L’expérience
met en Jeu la mesure d’une section efficace de diffusionqui
estproportionnelle
au carré del’amplitude : R
+
=
|A
em
+A
f
|
2
.
Dansune
réflexion-miroir,
lesamplitudes
A
em
etA
f
secomportent
defaçon
(*) Au contraire la
partie
de l’interaction faible qui est nonchirale,
également
présente,
est actuellement indecelable par une experience dephysique atomique.
Nous lanegligeons
ICI.Cependant
elle a pu êtredetectee dans l’annihilation
electron-positron
a hautes energies ouelle
donne lieu à uneasymetrie
avant-arrière dans la section efficace(a)
.
opposée.
Le résultat del’expérience-miroir
devient doncR_=|A
em
-A
f
|
2
.
IIdiffère du premier par le terme d’interférence électrofaible ±
2A
em
A
f
.
On caractérise l’effet de violation deparité
par uneasymétrie droite-gauche:
(puisque
A
f
«A
em
) ,
telle quel’asymétrie
observée parexemple
dansl’expérience
de SLAC.A
f
est la transformée de Fourier d’unpotentiel
de Yukawa a très courteportée
/M
zo
c ~
2x10
-18
m
~
zo
(m
90GeV/c
2
est la masse duZ
o
) .
Pour un transfertd’impulsion
q,et
puisque
laportée
de l’interactionélectromagnétique
estinfinie,
g, constante de
couplage,
joue le rôle de lacharge
électrique
e pour lephoton.
L’unification électrofaible impose g ~ e. Enpratique
q
2
« M
2
zo
c
2
et l’ordre degrandeur
del’asymétrie
est donnépar :
il
dépend
crucialement del’impulsion
q transférée. Dans l’atomed’hydro-gène,
q ~h/a
o
=m
e
c03B1
(avecm
e
c~O,5
MeV/c,
03B1 = 1 / 137) estl’impulsion
typique
de l’électron sur lapremière
orbite de Bohr. II résulte a priori uneasymétrie :
A
l’opposé
de cettesituation, l’expérience
de diffusion d’électrons àhaute
énergie
correspond
à un transfertd’impulsion
q ~ lGeV/c etl’estimation de
l’asymétrie
parl’éq.
(3) donne l’ordre degrandeur,
10
-4
,
de l’effet observé.
Nous verrons que fort heureusement une estimation
plus précise
(donnée en 1974 par M. A. et C. BOUCHIAT ) a mis en évidence une
croissance en
Z
3
des effets de l’interaction faible dans un atome de numérocas des atomes lourds. Cette loi en
Z
3
s’interprète simplement
en termesclassiques.
L’interaction faible de très courteportée
ne se manifeste quelorsque
l’électron de valence est auvoisinage
du noyau, où lacharge
Z du noyau n’estplus
écrantée. Sonorbite,
dans cetterégion,
ressemble donc à celled’un
atomehydrogénoide
dont le rayon de Bohr esta
o
/Z.
Le transfertd’impulsion typique
à considérer est par suite de l’ordre deZ/a
o
(~ 1MoV/c pour le
césium).
Ceci renforcel’asymétrie droite-gauche
par lefacteur
Z
2
.
Le troisième facteur Z vient de ce que lepotentiel
violant laparité
estproportionnel
à la vitesse de l’électron au niveau du noyau.Dans les
expériences
entreprises
dans des atomeslourds,
l’asymétrie
atteint en fait
10
-5
(moyennant
le choix de conditions trèsparticulières
visant à inhiberl’amplitude électromagnétique
A
em
).
B. LE POTENTIEL ELECTRON-NOYAU VIOLANT LA PARITE. LA CHARGE
FAIBLE :
Le
couplage
électron-nucléon est décritmathématiquement,
dans la limite d’uneportée
nulle de l’interactionfaible,
par leproduit
d’un courantélectronique
et d’un courantnucléonique,
évalués au mêmepoint.
Dans les nouvelles théories de jaugechaque
courant est somme d’un vrai vecteur(V) et d’un vecteur axial (A). Il résulte que le hamiltonien faible contient 2
termes
pseudoscalaires
-violant laparité-
H
(1)
etH
(2)
,
correspondant
aux courants électronique axial, nucléonique vectoriel
(A
e
V
n
),
et03B3
03BC
,03B3
v
sont les matrices de Dirac avec la convention=
5
=03B3
s
03B3
-1y
0
y
1
y
2
y
3
;
03C8
e
, 03C8
p
et03C8
n
sont lesopérateurs champ
del’électron,
d’unproton
et d’unneutron
(l’opérateur
03C8(r)
annihile un fermion et crée un antifermion aupoint r : l’opérateur 03C8
vérifie la relation03C8
=03C8
+
03B3
o
) :
G
F
est la constante de Fermi dont ilimporte
de serappeler
lagrandeur
en unitésatomiques :
G
F
= 4 x10
-14
Rydberg
xa
o
3
(dimensionénergie
x volume). Les constantes decouplage
Cp
1
,
C
p
1
,
,
2
p
C
C
n
2
,
sont lesparamètres
à déterminer parl’expérience.
Les valeursprédites
dans le cadre du modèle standard sontdonnées dans le tableau 1(a) : elles
dépendent
d’un seulparamètre
sin
2
03B8
dont la valeur(~0,2)
adéjà
été extraited’expériences
de hautesénergies
(~appelé angle
demélange
faible est relié aux massesphysiques
des bosons W etZ
o
par
cos ~ =M
w
/m
zo
,
et à la constante decouplage
faible g par sin e =e/g).
A la limite non relativiste pour les électrons (c. à. d. en
négligeant
lestermes en
(v
e
/c)
2
)
et à la limitestatique
pour les nucléons (c.à.d. ennégligeant
les termes linéaires dans la vitesse dunoyau) ,
les hamiltoniens(1)
et(2)
deviennent despotentiels
effectifs violant lapartie :
où
(/2)03C3
=S,
p
sont lespin et
l’impulsion
del’électron, I
est le spinnucléaire. La fonction 03B4(r) exprime que l’interaction faible est une
interaction de contact. La
présence
deP/m
e
implique
queV
(1)
pv
etv
(2)
pv
sont(*) Le couplage axial étant non
additif)
c
(2)
p
etc
(2)
n
dépendent en principe d’un modèle du nucléon. Le modèle standard les prediten utilisant le rapport 03BB~1.25
des
constantes de couplage vectorielle et axiale de la désintégration 8 du neutron(**)Expressions valables pour N/Z ~1,5 (cas des noyaux lourds).