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Introduction à une énergie renouvelable méconnue : le bois-énergie

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Academic year: 2021

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Submitted on 15 May 2020

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Introduction à une énergie renouvelable méconnue : le bois-énergie

A. Tabourdeau

To cite this version:

A. Tabourdeau. Introduction à une énergie renouvelable méconnue : le bois-énergie. Isère Nature, 2011, 296, pp.2. �hal-02596359�

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Introduction à une énergie renouvelable méconnue : le bois-énergie

par Antoine Tabourdeau

Dans un contexte de tensions sur les ressources et de changement climatique, les hommes sont à la recherche d’alternatives suscep-

tibles de modifier leur empreinte

environnementale. Le bois, dé- laissé progressivement au cours des deux derniers siècles avec la montée en puissance du charbon puis des hydrocarbures, offre un potentiel intéressant dans les pays tempérés, en particulier en Europe. Ces pays disposent pour la plupart d’un grand potentiel forestier avec 25% des réserves mondiales : le reboisement a été favorisé par des conditions clima- tiques favorables, une tradition de gestion forestière, notamment en Allemagne ou en France, la volonté de valoriser des espaces

difficiles, comme dans les Lan-

des, aujourd’hui une des plus grandes forêts européennes, ou délaissés après une déprise agri- cole (Forêt Noire, Auvergne). En 2007, les dirigeants européens se sont engagés à augmenter à 20%

d’ici 2020 la part des énergies renouvelables dans la consom- mation totale d’énergie. Le bois-énergie qui est la première source d’énergie renouvelable en France, devant l’éolien et le photovoltaïque, a un rôle im- portant à jouer dans l’atteinte de cet objectif. Sur le territoire français, le bois-énergie se dé- veloppe sous l’impulsion de po- litiques volontaristes. Rhône-Al- pes, avec son important couvert forestier, est l’une des régions pionnières dans ce domaine.

Qu’est-ce que le bois-énergie au juste ?

Le bois est une des premières sour- ces d’énergie utilisée par l’hom- me. Ce qui change aujourd’hui, ce sont les techniques de com- bustion plus efficaces utilisées.

Le bilan carbone en reste positif tant que le bois reste d’origine lo- cale. Son prix est bien plus stable que celui des énergies fossiles et il représente un axe fort des po- litiques de développement local.

L’efficacité des nouvelles chauf- feries permet d’obtenir un confort de chauffage égal, si ce n’est su- périeur, à celui de chaudières à gaz ou fioul. Il existe trois princi- paux types de combustible bois : le bois bûche qui est la forme la plus ancienne sous laquelle nous brûlons le bois. Leur production ne nécessite pas un matériel tech- nique très développé. Aujourd’hui, beaucoup de particuliers se ser- vent de bûches pour se chauffer.

L’avantage est le coût réduit de la ressource, ce qui explique qu’elle soit encore aussi utilisée. Son in- convénient est son manque d’ef- ficacité calorifique comparée à d’autres systèmes et les particules fines très polluantes qu’elle émet ; les plaquettes sont produites par une broyeuse qui déchiquète le bois.

Deux sortes de plaquettes

Il existe deux origines de pla- quettes différentes. La plaquette industrielle est composée des re- jets de scierie (produits connexes de scierie), ou de déchets indus- triels banals (DIB) : anciennes palettes, caisses en bois, etc. La plaquette forestière est compo- sée de bois directement issus de la forêt. La plaquette industrielle étant plus facile à mobiliser, elle est beaucoup moins coûteuse que la plaquette forestière, mobilisable seulement après une exploitation forestière. Son gisement est en re- vanche plus limité. La plaquette est appropriée pour installations de forte puissance dans des bâti- ments assez grands pour accueillir l’espace de stockage nécessaire.

Ce sont surtout les collectivités

et les industriels qui l’utilisent ; les granulés sont de la sciure de bois compressée. Ils sont essen- tiellement utilisés par les par- ticuliers dans de petites chauf- feries. Ils se manipulent sous forme de sacs, faciles à transporter.

D’autres types de combustibles à base de biomasse existent aussi, mais leur développement obéit à des logiques bien différentes à cel- le de la biomasse ligneuse (bois).

Il est indispensable d’équiper toutes les systèmes de chauffage de filtres à particule afin d’évi- ter l’émission de particules fines dangereuses pour la santé. Les principales émissions liées au bois proviennent des foyers ouverts.

Renouvelable mais fragile

Le bois est une énergie renouve- lable. Cependant, sa combustion émet bien du dioxyde de carbone, mais ce CO2 est réabsorbé par les forêts en cours de croissance. Cela signifie que le bois est une ressour- ce renouvelable mais pas illimitée, au contraire des énergies solaires et éoliennes. Le bois-énergie ne peut se développer sans une gestion durable des forêts tenant compte des vitesses d’accroissement des arbres et du capital sur pied. La biodiversité est à son maximum dans des peuplements très jeunes ou très âgés. Entretenir la forêt et y pratiquer des coupes contrôlées participe au renouvellement et à la résilience des peuplements fores- tiers, notamment face aux risques d’incendie. L’exploitation du bois- énergie s’intègre donc dans des processus de gestion forestière. Il faut toujours prendre en compte les limites de la ressource : préle- ver trop de bois dans un milieu fra- gile, notamment en montagne, fait peser de lourdes contraintes sur l’écosystème. Le rythme de renou-

CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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vellement des peuplements est lent à l’échelle humaine. Le passage d’engins motorisés lourds en forêt contribue à tasser les sols et pertur- be le fonctionnement d’un substrat indispensable à la croissance fo- restière. De même, il est nécessaire de laisser une quantité minimale de bois au sol après une coupe afin que les matières minérales contenues dans les branches coupées vien- nent enrichir le sol et permettre la repousse de la génération suivante.

Finalement, le bois-énergie offre des possibilités très intéressantes en termes de confort d’utilisation et bilan carbone. Il ouvre de nou- velles perspectives dans les pro- jets de développement local, crée des emplois, contribue à valoriser les espaces forestiers et réduit no- tre empreinte environnementale.

Mais une gestion raisonnée de la ressource disponible est néces- saire sous peine de voir se réduire les gisements disponibles et an- nuler tous ses effets bénéfiques.

Rhône-Alpes, un chaudron en ébullition

La région Rhône-Alpes, offre un riche potentiel forestier, avec plus de 15 millions d’hectares boisés (1/3 de la superficie ré- gionale). Toutefois, la mobilisa- tion du bois est compliquée par deux éléments : le morcellement des parcelles privées et le relief.

Le morcellement des parcelles pri- vées est un phénomène commun, et pas seulement à la France : l’Alle- magne, qui est le pays le plus pro- che en termes d’enjeux et de gestion forestière, connaît aussi ce phéno- mène de très fort morcellement des parcelles. Ce morcellement est le résultat du partage des parcelles lors des héritages. Très souvent, la taille des parcelles est inférieure à 1 hectare. Un même propriétaire peut posséder plusieurs hectares, répartis en de très petites parcelles, souvent sur des versants différents lorsque ces parcelles sont en mon- tagne. Pour une exploitation fores- tière rentable, il devient très diffi- cile de couvrir des surfaces boisées d’un seul tenant suffisamment im- portantes pour couvrir les frais de déplacement des engins forestiers.

Peu de solutions existent aujourd’hui : si regrouper les parcelles n’est pas envisageable, l’objectif des acteurs impliqués dans la forêt est de développer des structures d’animation per- mettant de regrouper les proprié- taires lors d’opérations d’entre- tien et d’exploitation communes.

À cette contrainte vient se ra- jouter le fait que plus de 60% de la surface forestière de la région Rhône-Alpes est d’exploitation difficile ou très difficile, dans des zones de pente à l’accès peu aisé, exigeant la création de dessertes forestières coûteuses, ce qui li-

mite la rentabilité à court terme.

Pourtant les collectivités locales sont particulièrement actives et Rhône-Alpes, et en particulier le département de l’Isère, ont été des pionniers au niveau français pour le développement du bois-énergie avec de nombreuses actions : ré- gion test pour les premiers Plans bois-énergie dès 1994, actions tests dans le Parc naturel régio- nal du Vercors dans les années 1990, subventions du Conseil général de l’Isère pour les par- ticuliers souhaitant s’équiper…

Des chaufferies et des réseaux de chaleur de tailles variées sont ins- tallés dans le département. L’ag- glomération grenobloise s’est équipée via la Compagnie de chauffage près d’Alpexpo, mais aussi des villages et petites villes et des industriels (la chaufferie de la scierie Bois du Dauphiné dans le Grésivaudan a été subvention- née par l’un des plus importants appels à projet au niveau national).

Afin de valoriser le bois local, des labels ont été portés par différentes collectivités ou associations : ci- tons l’AOC bois (une première !) développé par le Parc naturel ré- gional de Chartreuse, les labels Bois des Alpes, ou Bois d’ici pour l’agglomération grenobloise… En- fin, il faut mentionner les Espaces Info-Énergie, soutien technique et animateurs de la filière au niveau départemental pour tous ceux, par- ticuliers, collectivités et industriels, désireux de se tourner vers le bois.

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