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Evaluation de l’impact d’une action de prévention sur les Infections Sexuellement Transmissibles adaptée pour les adolescents sourds de 11 à 19 ans

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Academic year: 2021

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UNIVERSITE TOULOUSE III-Paul SABATIER FACULTE DE MEDECINE

Année 2018 N° thèse 2018 TOU31009

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE SPECIALITE MEDECINE GENERALE

Présentée et soutenue publiquement par Emie DARMON

Le 25 janvier 2018

Evaluation de l’impact d’une action de prévention sur les Infections Sexuellement Transmissibles adaptée pour les

adolescents sourds de 11 à 19 ans

Directrices de thèses : Dr ESMAN Laetitia et Dr CISAMOLO Isabelle

JURY :

Monsieur le Professeur Pierre MESTHE Président

Monsieur le Professeur André STILLMUNKES Assesseur

Monsieur le Docteur Serge ANE Assesseur

Madame le Docteur Nathalie BOUSSIER Assesseur

Madame le Docteur Laetitia ESMAN Assesseur

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REMERCIEMENTS

Aux membres du jury

A monsieur le Professeur Pierre MESTHE, président du jury,

Vous me faites l’honneur de présider le jury de ma thèse. Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à ce travail et de tous enseignements que vous nous prodiguez à la faculté de médecine au sein du DUMG. Recevez ici toute ma reconnaissance et l’expression de mon plus profond respect.

A monsieur le Professeur André STILLMUNKES,

Vous me faites l’honneur de participer au jury de ma thèse et de juger ce travail. Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à celui-ci. Veuillez trouver ici l’expression de mes sincères remerciements et de mon profond respect.

A madame le Docteur Nathalie BOUSSIER,

Vous me faites l’honneur de participer au jury de ma thèse et de juger mon travail de thèse.

Je vous remercie pour les conseils donnés sur les questionnaires lors de l’atelier à la

faculté. Veuillez trouver ici l’expression de mes sincères remerciements et de mon profond respect.

A monsieur le Docteur Serge ANE,

Vous me faites l’honneur de participer au jury de ma thèse et de juger ce travail. Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à ce travail. Veuillez trouver ici l’expression de mes sincères remerciements et de mon profond respect.

A madame le Docteur Laetitia ESMAN, ma codirectrice de thèse

Je te remercie pour m’avoir fait confiance pour ce travail de thèse et pour tous tes conseils

et corrections avant les interventions. Ce sujet était assez chronophage et je te remercie

d’avoir pris le temps de le mettre en place avec moi. En espérant que d’autres projets

similaires se poursuivent. Enfin je te remercie pour m’avoir accueillie en stage à l’unité.

(7)

A madame le Docteur Isabelle CISAMOLO, ma codirectrice de thèse

Je te remercie pour avoir pris le temps de me donner tes conseils sur la prise en charge et la prévention auprès des adolescents ainsi que pour toutes tes corrections de ma thèse. Tu as très bien su me guider dans toutes mes interrogations sur le sujet.

A Céline, pour tout le temps passé avec moi à préparer et faire les interventions, je ne saurai comment te remercier assez.

A toute l’équipe de l’Unité d’Accueil et de Soins pour Sourds de Toulouse, merci, merci, merci pour ces 6 mois passés avec vous. J’ai pu constater à quel point vous vous démenez pour l’unité et les patients.

Aux adolescents qui ont accepté de participer aux interventions et de prendre le temps de répondre aux questionnaires… Sans eux, rien n’aurait pu être fait.

A Sandrine LANNES, pour m’avoir aidée à préparer mes interventions et pour m’avoir embarquée 1 heure lors d’une action de prévention auprès de collégiens, aux infirmières du Ceggid pour leurs conseils sur le contenu de mon intervention, aux bénévoles de AIDES pour toute la documentation donnée et votre accueil ;

Aux équipes éducatives du CSDA d’Albi, aux infirmières du CESDDA de Toulouse, à l’infirmière scolaire du lycée Bellevue, à l’APES et à tous ceux qui ont permis que les interventions aient lieu ;

A tous mes maitres de stage ; Damien, Yasmine, Jean-Marc, Françoise, et aux équipes des

urgences du CHU, de médecine interne d’Albi, de pédiatrie à Cahors, de soins palliatifs et

de rhumatologie à Auch, merci pour tous ce que vous m’avez appris au cours de mes

stages.

(8)

A mes parents sans qui rien n’aurait pu être possible, pour votre soutien et l’intendance tout au long de mes études, pour la relecture et la correction des fautes, pour avoir toujours cru en moi;

A ma Doudou préférée (  ) qui a réussi à supporter sa sœur de près comme de loin (« allo, j’ai un problème d’ordi… ») et m’a accompagnée jusqu’à Toulouse pour le début de mon internat, à ces vacances passées ensemble ;

A ma famille et mes beaux-parents qui m’ont soutenu, A Jacques et mamie Paulette qui me manquent

A Fabienne qui, il y a quelques années, m’a donné le goût de la langue des signes et m’a fait découvrir la culture sourde.

A mes copines d’enfance ; Julia avec qui j’ai échangé mes premiers babillages, on a encore de belles années devant nous ; Reshma pour tous ces souvenirs partagés entre l’école et l’athlé (et quand est ce que je viens à l’Ile Maurice ?) ; Camille pour ta culture et tous tes projets futurs qui me font rêver ; Violette pour cette amitié de colo qui, j’espère, va durer ; Laurline qui croit toujours en moi, merci pour ton soutien ;

Au trio magique de Colbert, Cécé, Vani et Nadège, pour toutes ces années depuis la seconde… Comme quoi les voyages ça créé de belles amitiés.

Au kungfu que je ne manquais sous quasi aucun prétexte et à Laetitia et Gégé, pour un Toubkal futur ?!

Aux Cristoliens, Pierrot, Quit, Tiph, Marion, Arielle, Chloé, Hélène, Gaëlle, Fatemeh, Mien mien, Justine, Marmou… et j’en oublie pour les soirées, les voyages, les skis, les weekends bourbiers (…) qui font nos souvenirs.

Aux toulousaings ; Elodie et Bahia, Emilie et Cécile depuis nos premiers jours d’internat, à la team d’Albi et d’Auch pour ces semestres d’été, aux Figeacoises qui ont rendu les soirées lotoises d’hiver bien chaleureuses, Jen et Quentin et leur petit Nono (  ), Brice qui a sauvé mon ordinateur à plusieurs reprises (!!)

À mon Guigui qui a su me supporter depuis cinq ans parce que ce n’était pas les années les

plus simples de ma vie (et que « je n’avais pas le temps ! »), tu comptes plus que tout pour

moi, merci de t’être accroché, merci d’être là.

(9)

SERMENT D’HIPPOCRATE

Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les

protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.

Reçue à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes

promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.

(10)

Table des matières

INTRODUCTION ... 1

MATERIEL ET METHODE ... 4

RESULTATS ... 10

DISCUSSION ... 22

CONCLUSION ... 28

BIBLIOGRAPHIE ... 29

ANNEXES ... 32

ANNEXE 1. Avis du comité d’éthique ... 32

ANNEXE 2. AUTORISATION PARENTALE ... 33

ANNEXE 3. PRESENTATION DE L’INTERVENTION ... 34

ANNEXE 4. TEXTE DE L’INTERVENTION ... 37

ANNEXE 5. QUESTIONNAIRE PRE INTERVENTION ... 42

ANNEXE 6. QUESTIONNAIRE POST INTERVENTION IMMEDIAT ... 47

ANNEXE 7. QUESTIONNAIRE POST INTERVENTION TARDIF ... 51

LISTE DES ABREVIATIONS ... 56

RESUME ... 57

ABSTRACT ... 58

(11)

1

INTRODUCTION

En France, 11% de la population est concernée par un handicap auditif et 300 000 personnes communiquent en Langue des Signes Française (LSF) (1). Le nombre exact d’adolescents sourds ou malentendants n’est pas connu mais doit être assez conséquent puisque, l’adolescence se situe entre 11 et 19 ans, selon la définition de l’OMS, et dans la population générale, les adolescents représentent 12% des personnes (2).

Cette période charnière de la vie, est une période de mue vers une nouvelle identité sociale, sexuelle et psychique. En l’absence de balisage, les découvertes de la vie peuvent alors être associées à des conduites à risque(3).

Sur le plan de la sexualité, dès le collège, les risques des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) doivent être connus. En effet, 18% des élèves de 4e-3e déclarent avoir déjà eu un rapport sexuel(4). Parmi les 15-30 ans, neuf jeunes sur dix ont recours au préservatif lors de leur premier rapport sexuel. Mais son utilisation est non constante dans le temps, car 10% des adolescents déclarent ne pas avoir eu recours au préservatif lors de leur dernier rapport(5).

Concernant la population sourde, sur le plan des statistiques, selon le Baromètre Santé Sourds et Malentendants 2011/2012 (BSSM), moins d'un jeune de 15-19 ans sur deux a déjà eu une relation sexuelle. L'âge médian de l'entrée dans la sexualité est de 18.2 ans pour les hommes et 18.4 ans pour les femmes(1), soit un peu plus tard que dans la population entendante (respectivement 17.4 ans et 17.6 ans(6)). Un tiers des personnes sourdes ou malentendantes déclarent ne jamais avoir utilisé de préservatif, à l'inverse un tiers déclarent toujours l'utiliser(1).

Plus de la moitié des 15-24 ans sourds se sentent bien informés sur le thème des IST : 84.7% d’entre eux se considèrent bien informés sur le VIH (88% chez les entendants (6) ) mais seulement 59.9% se considèrent bien informés sur les autres IST (64% chez les entendants). Les sourds les plus diplômés ont une meilleure sensation de connaissance.

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les locuteurs de la LSF se sentent moins bien informés que les non-locuteurs.(1)

Les adolescents sourds ont les mêmes attentes et préoccupations que tous les adolescents.

Mais certains sentiments peuvent être plus présents chez eux comme la frustration et l’humiliation lors de situations où ils ont été exclus : rendez-vous chez le médecin avec une tierce personne, confrontation orale entre les parents et les professeurs à l’école sans

traduction en LSF, etc.(7)

Comme pour tous les adolescents, mais encore plus pour les sourds, il y a une nécessité de mettre des mots sur leurs questionnements pour leur permettre d’aborder les changements qu’ils observent. Ils ont besoin d’avoir des informations compréhensibles avec un

interlocuteur de confiance. Ceci est nécessaire à la construction de leur vie d’adulte.

La population sourde est isolée sur les sujets de prévention et de santé (7), par rapport à la

population générale, il a été logique d’intervenir auprès d’eux. Une revue de la littérature a

montré un faible niveau de connaissance concernant la santé y compris chez les sourds

instruits et une moindre utilisation des services de santé pour les sourds prélinguaux (8).

(12)

2 Les 15-24 ans représentent 40% des personnes touchées par toutes les IST sur la période 2013-2014(9).

Concernant plus spécifiquement le VIH, en 2014, en France, on compte 1432 découvertes de séropositivité chez les 15 et 29 ans soit un quart des nouvelles contaminations. En 2012, la région Midi-Pyrénées était la 6e région la plus touchée par le VIH en France(10). Le taux de découverte de séropositivités chez les 15-24 ans était de cent trente-et-un par million d’habitants.

Concernant la prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes, une augmentation est décrite dans le bulletin des réseaux de surveillance de 2015 (11). Le nombre de cas de Syphilis a augmenté de 59% par rapport aux données de 2013

particulièrement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il existe aussi de nombreuses formes de syphilis asymptomatique chez les femmes. Le nombre d’infection à gonocoque a augmenté de 62%, avec une majorité entre 20 et 29 ans. Il est décrit une augmentation de 10% des cas d’infection à Chlamydia trachomatis dont 64%

sont des femmes âgées de 15 à 24 ans

En 2013, il y a eu 30 000 nouveaux cas d’infections par le virus de l’hépatite B (VHB) dont 22% avaient entre 15 et 29 ans(9). La couverture vaccinale anti VHB souffre d’une importante défiance auprès de la population générale et est très faible.

Les infections à papillomavirus humain (HPV) sont très fréquentes chez les jeunes puisque 40% d’entre elles se font dans les deux ans qui suivent le premier rapport(9). En 2014, le niveau de couverture vaccinale contre le papillomavirus est estimé à 17.2% à 16 ans pour 3 doses(5).

Selon le BSSM, la fréquence des IST sur les cinq dernières années est significativement plus importante chez les hommes sourds qu'en population générale: 5.9 % versus 2 %. Il n’y a pas de différences significatives concernant les femmes(1).

Parallèlement, l’utilisation du préservatif est insuffisante, notamment lors de fellation (moins de 5% des rapports) et lors des rapports sexuels par pénétration anale (à peine 27%

des rapports)(9).

La prévention et la promotion de la santé fait partie de la loi relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception de 2001. Elle préconise « une information et une éducation à la sexualité dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles, par groupes d’âge homogène »(12). La circulaire n°

2011-216 du 2 décembre 2011, relative à la Politique éducative de santé dans les

territoires académiques(13), réaffirme la nécessité de généraliser l'éducation à la sexualité à tous les niveaux, en s’appuyant sur l’égalité des sexes dans les relations sexuelles, avec un accès à la contraception et une prévention contre les IST. La circulaire du 2 décembre 2006(14) prévoit l’installation de distributeurs de préservatif dans tous les lycées associée à la disponibilité de préservatif à l’infirmerie.

En août 2008, le Ministère de l’Education Nationale a publié un guide du formateur pour l’éducation à la sexualité dans les collèges et les lycées (15). L’éducation à la santé pour les jeunes doit être un acte d’accompagnement où les adolescents deviennent acteurs de leur santé et de leur sexualité.

En mars 2013, l’INPES a réalisé une revue de la littérature sur les interventions en

prévention des IST en France. Les plus efficaces, chez les jeunes de 10 à 18 ans, sont celles

réalisées en milieu scolaire réparties sur plusieurs séances(16).

(13)

3 Malheureusement, il reste encore 25% des écoles, 11.3% des lycées et 4% des collèges qui n’ont pas mis en place de séance d’éducation à la sexualité auprès de leurs élèves. Et seulement entre 10 et 20% des élèves ont bénéficié des trois séances réglementaires annuelles(17). Le manque de temps, de financement et de formation du personnel sont des freins à la mise en place d’éducation à la sexualité.

En 1995, le premier service d’accueil et de soins pour sourds a ouvert à Paris avec le Dr Dagron(7). Cette ouverture a été motivée par la prise de conscience de soignants de la gravité de l’épidémie du VIH dans la communauté sourde. Cette population isolée n’avait accès qu’à la partie visuelle des campagnes de prévention. Ce qui entrainait de fausses croyances. A titre d’exemple, la représentation du VIH, le virus du SIDA, ressemble à un soleil. Les sourds pensaient que le virus se transmettait par le soleil et que s’en protéger suffirait à éviter la transmission du virus. Un autre exemple est celui de jeunes sourds contaminés qui pensaient qu’être séropositif était une bonne nouvelle car le signe positif (« plus ») est synonyme d’«optimiste » ou « bon » en LSF.

Ces premières consultations en LSF, faites avec un intermédiateur (professionnel sourd) et un soignant entendant signant, ont « permis un pont linguistique et culturel entre les médecins et les sourds » et une « ouverture vers l’information et le savoir »(7). En

parallèle, les conférences données par le groupe Sourd de l’association AIDES ont permis aux sourds de se saisir de l’information médicale dont ils étaient coupés jusque-là(7).

Un des rôles de l’intermédiateur est l’adaptation et la compréhension du vocabulaire médical par les personnes sourdes. Dans le domaine spécialisé de la santé, il y a la

nécessité d’adapter, voire de créer des signes spécifiques qui doivent être compréhensibles par tous, sans entrainer de contre-sens(7).

L’autre personne indispensable à une intervention auprès du public sourd est l’interprète.

Elle a un rôle de traduction des propos du locuteur non signant de manière neutre(7).

En dehors des aides humaines, les supports matériels sont essentiels, en privilégiant les supports visuels. Les textes doivent utiliser un vocabulaire simple et, les couleurs être codifiées. Les illustrations sont simplifiées au maximum, avec des schémas(18).

Cette action est la première réalisée par l’Unité d’Accueil et de Soins pour Sourds (UASS) de Toulouse sur le thème des IST, ciblant les adolescents de la région. Les résultats de la thèse et le ressenti que nous aurons lors des différentes interventions serviront de base à de futurs projets.

L’objectif de la thèse était de mettre en évidence une amélioration des connaissances sur les IST après une action de prévention adaptée pour les adolescents sourds de 11 à 19 ans.

Les deux objectifs secondaires de la recherche étaient :

- de montrer une corrélation entre la perception de leur niveau de connaissances par rapport à leur niveau réel.

- de rechercher une augmentation de la fréquence d’utilisation du préservatif par les

adolescents après l’intervention.

(14)

4

MATERIEL ET METHODE

1. METHODE DE RECHERCHE

Il s’agissait d’une étude quantitative interventionnelle quasi expérimentale de type avant- après sans groupe contrôle, réalisée entre avril et novembre 2017. L’intervention consistait en une action de prévention de type conférence en plénière auprès des participants de l’étude.

Le choix s'est porté sur ce type d’étude avant-après car elle permet d'évaluer l'impact d'une intervention sur l'évolution des connaissances.(19)

Les participants étaient leur propre témoin pour faciliter le recrutement et le suivi.

2. POPULATION DE RECHERCHE

Les participants étaient des adolescents sourds ou malentendants de 11 à 19 ans, selon la définition de l’OMS, scolarisés à Toulouse, son agglomération ou Albi. Le choix s'est limité à cette situation géographique pour faciliter la présence de tous les acteurs de l'intervention.

Le recrutement s’est fait lors des interventions de prévention sur divers lieux :

• Au Centre d’Education Spécialisée pour Dysphasiques et Déficients Auditifs

(CESDDA) de Toulouse et au Centre Spécialisé Déficients Auditifs (CSDA) d’Albi

• Au CHU de Purpan lors d’une conférence ouverte au public ciblé

Au CSDA d’Albi, le recrutement des adolescents s’était fait lors de la conférence.

L’information concernant notre intervention a été donnée par l’infirmière scolaire, la cadre technique et l’équipe éducative. Mais il revenait aux jeunes de décider de participer ou non à la conférence. L’infirmière scolaire et la cadre technique avaient été rencontrées au préalable pour discuter des modalités de l'intervention et de la réalisation des

questionnaires.

Au CESDDA de Toulouse, le recrutement s’était fait de manière similaire. Comme à Albi, les infirmières scolaires avaient été rencontrées en amont de l’intervention.

Les parents des mineurs avaient été informés de la réalisation de la conférence et des questionnaires par un courrier, distribué par l’équipe éducative.

Le recrutement au CHU s’était fait directement lors de la conférence. L’information avait été transmise via différents acteurs : les infirmières scolaires du lycée Bellevue et du collège A. Malraux (Ramonville) qui accueillent des jeunes sourds en intégration, l’association ASEI (Agir, Soigner, Eduquer et Insérer) et l’Association Parents Enfants Sourds (APES). Les parents étaient informés de la réalisation des questionnaires en arrivant à la conférence par une présentation traduite en Langue des Signes.

Tous les groupes étaient mixtes.

(15)

5

3. ETHIQUE

Une réponse favorable du comité d’éthique nous a été donnée (Annexe 1).

L’autorisation parentale (Annexe 2) a été demandée pour les jeunes mineurs du CESDDA de Toulouse et du CSDA d'Albi.

Concernant l’intervention du 4 mai au CHU, les jeunes étaient accompagnés de leurs parents pour y assister. Il a été considéré que les autorisations étaient systématiques. A noter que les parents étaient sortis pendant la réalisation des questionnaires.

Tous les questionnaires étaient anonymes

4. INTERVENTION 4.1. Le Fond

Il s’agissait d’une action de prévention de type conférence en plénière, basée sur

l’acquisition des connaissances concernant les IST. Celle-ci était ponctuée d’échanges avec les adolescents tout au long de l’intervention s’ils le désiraient.

Le choix de ce type d’action de prévention, s’est porté sur la conférence basée sur l’acquisition de connaissances car ces programmes réalisés en milieu scolaire, avec intervenants extérieurs, font partie des interventions validées par l'INPES. Elles

permettraient une augmentation de la fréquence d’utilisation du préservatif, une diminution des comportements à risque, une amélioration générale du comportement sexuel, ainsi qu’un report de l’âge du premier rapport sexuel.(16)

De plus, la reproductibilité de l’intervention dans les différents établissements et son accessibilité par la présence d’interprètes rend l’intervention plus facile.

La conférence comportait plusieurs axes d’information :

• Rappels Anatomiques des organes génitaux féminins et masculins

• Définition des IST

• Mode de transmission

• Moyens de prévention

• Symptômes

• Dépistage

• Traitements

• Complications

Ces différents thèmes ont été retenus en s'inspirant du guide de l'INPES "Questions d'ados, amour-sexualité"(20)

Plusieurs infirmières du Centre Gratuit d’Information, de Diagnostic et de Dépistage

(CeGIDD) de Toulouse ont apporté leurs conseils concernant la présentation pour

(16)

6 l’adaptation au public adolescent. Certains points ont été plus expliqués que d’autres au vu de l’âge du public :

• Les comportements à risque, notamment en milieu festif

• L’infection à Chlamydia Trachomatis, le VIH et la Syphilis

• La prévention et la démonstration d’utilisation du préservatif

L’infirmière spécialisée d’éducation thérapeutique « VIH » du service de maladie infectieuse et tropicale de Purpan a conseillé d’ajouter une diapositive sur le traitement post exposition au VIH. En effet, beaucoup de patients auprès desquels elle intervient, n’avaient pas connaissances de ce traitement avant d’être dépisté séropositif.

4.2. La Forme

Le support visuel utilisé était un powerpoint standardisé pour chaque intervention (Annexe 3). Celui-ci a été adapté et revu plusieurs fois avec l’aide de l’intermédiatrice et du

médecin de l’UASS.

Le fond était blanc pour éviter les confusions ou mauvaises interprétations. Beaucoup d’illustrations ont été utilisées pour les diapositives(21).

Pour simplifier et éclaircir la présentation, certaines diapositives étaient séparées en

tableaux ou présentées sous forme de schémas, sur les conseils de l’intermédiatrice. Peu de texte était présent et les phrases étaient courtes. Le vocabulaire a été simplifié au

maximum(18). La police de l’écriture utilisée était du Arial, de taille 24 au minimum.

Certaines couleurs étaient utilisées selon un code précis(18) :

• La couleur rouge : pour les informations « à ne pas manquer ».

• La couleur verte : pour la prévention.

• Des couleurs plus neutres telles que le jaune ou le bleu : pour les autres informations.

Les conférences étaient présentées oralement. Elles étaient simultanément traduites en LSF par une ou deux interprètes selon les lieux. Les interprètes changeaient à chaque

intervention. Le texte oral avait été préparé à l’écrit pour éviter les oublis et permettre au maximum la standardisation des interventions (Annexe 4).

La présence de l’intermédiatrice était systématique pour pouvoir reformuler certaines explications non comprises par les jeunes, comme dans toutes interventions concernant la prévention ou la promotion de la santé envers les personnes sourdes (22). Elle permet de faire le lien entre la culture entendante et la culture sourde.

Ces conférences ont eu lieu :

• Le 18 avril 2017 pour les adolescents du CSDA d’Albi

• Le 4 mai 2017 à l’hôpital Purpan, conférence ouverte publiquement

• Le 6 juin 2017 pour les adolescents du CESDDA de Toulouse

(17)

7

5. METHODE D'EVALUATION DE L'INTERVENTION 5.1. Les questionnaires

L’impact de l’intervention a été évalué par des questionnaires (Annexe 4). Le recueil s’est fait entre avril 2017, pour les questionnaires pré test immédiats et novembre 2017, pour les post test tardifs.

Les questions ont été inspirées à la fois d’une thèse de médecine générale datant de 2007(23), d’un mémoire de sage-femme de 2016(24) ainsi que d'une étude réalisée entre avril 2013 et juin 2014 auprès d'adolescents italiens(25).

Le recueil des données a été fait par trois questionnaires :

• Le premier était rempli juste avant l’intervention (pré-intervention, Annexe 5) ;

• Le second, juste après (post-intervention immédiat, Annexe 6) ;

• Le troisième était envoyé à distance de l’intervention (post-intervention tardif, Annexe 7)

Les deux premiers étaient sous format papier pour tous les jeunes. Le troisième était soit sous format papier pour les élèves des CESDDA soit envoyé par mail via le logiciel Limesurvey pour les onze adolescents ayant assisté à la conférence à Purpan ainsi qu’une adolescente du CESDDA de Toulouse non scolarisée à la rentrée. Concernant les

questionnaires par mail, deux rappels ont été envoyés à 10 jours d'intervalle. Pour les questionnaires papiers, les relances avaient été faites via les infirmières scolaires du CSDA d’Albi et du CESDDA de Toulouse.

Ces trois questionnaires comportaient des questions à choix multiples, des questions fermées (oui/non/je ne sais pas) et une question ouverte.

Les questionnaires étaient divisés en quatre parties :

• Données sociales et générales du jeune (questions 1 à 7),

• Comportements sexuels vis-à-vis des IST (questions 8 à 10),

• Connaissances sur les IST (questions 11 à 17),

• Question ouverte concernant l'intervention en elle-même

Concernant les questions de la troisième partie, les points étaient comptés de la manière suivante : 1 point pour une bonne réponse, 0 pour une mauvaise. Soit un total de 37 points.

Il a été considéré, de manière arbitraire, qu’un taux supérieur ou égal à 18.5 points, soit la moyenne, signifiait une connaissance assez bonne ou bonne, sur les IST.

Les questions concernaient :

• L’identification des IST parmi une liste d’infections

• Les modes de transmission

• Les symptômes

• Les complications

(18)

8

• Les moyens de prévention

• Les lieux de dépistage

A titre d’exemple, dans la question sur l’identification des IST, les points été comptés de la manière suivante : un point par item était compté quand « VIH », « Hépatite B » (VHB),

«Syphilis », « Gonocoque », « Chlamydia trachomatis », « Papillomavirus » étaient cochés. Par contre, pour les items « Hépatite C » et « aucune de ces infections », le point était compté si l’item n’était pas coché.

Il a été fait le choix de ne pas considérer l’hépatite C comme une IST puisque sa principale voie de contamination se fait par échange sanguin. La contamination sexuelle a lieu lors de rapports entrainant un traumatisme des muqueuses et des saignements(26).

De même pour la question sur les méthodes de prévention, un point par item était compté quand l’item « préservatifs » et/ou « vaccination » était cochés. Par contre, un point était compté quand « pilule », « dispositif intra utérin », « implant contraceptif » ou « bien choisir son partenaire » n’était pas cochée.

Le tableau 1 suivant résume les différentes dates de réalisation des questionnaires.

Questionnaire pré-

intervention Questionnaire post-intervention immédiat

Questionnaire post- intervention tardif Groupe 1 (CSDA

Albi) 18 avril 2017 18 avril 2017 Septembre 2017

Groupe 2 (Purpan) 4 mai 2017 4 mai 2017 Mi-octobre/mi- novembre 2017 Groupe 3 (CESDDA

Toulouse) 6 juin 2017 6 juin 2017 Novembre 2017

5.2. L’adaptation du questionnaire

Selon les « règles européennes pour une information facile à lire et à comprendre »(21) :

• Le format papier était en A4, utilisation de la police ARIAL taille 14, espacement entre chaque question d’1.15 cm

• Le questionnaire était imprimé en recto seulement,

• Seules quelques informations essentielles étaient présentées en gras

• Numérotation de chaque question et de chaque item

Les questionnaires ont été relus avec l’intermédiatrice pour la présentation papier. Toutes

les questions ont été traduites en LSF (18). Le vocabulaire spécifique des IST a été

sélectionné à partir des vidéos de prévention présente sur le site pisourd.ch(27) et sur les

vidéos du groupe Sourd de AIDES(28). Il a été validé par l’intermédiatrice, travaillant à

l’UASS de l’hôpital Purpan et d’une étudiante en troisième année de licence Traduction et

Médiation Langue des Signes Française au CeTIM (Centre de Traduction, d’Interprétation

et de Médiation linguistique). Chaque item était filmé séparément avec l’intermédiatrice

pour une plus grande fluidité des propos puis monté à l’aide du logiciel Moviemaker.

(19)

9 Le fond de la vidéo était neutre. Pour faciliter la lecture de la vidéo, la numérotation était réécrite avant chaque question et item

Une question comportait les noms des IST. Ceux-ci étaient à la fois traduits en LSF ou dactylographié pour « Chlamydia Trachomatis », et sous titrés. Les sous titres étaient marqués en noir sur fond rouge. La traduction provenait de site de promotion de la santé connu de la communauté sourde : pisourd, AIDES, INPES.(18)

6. CRITERES DE JUGEMENT

L'hypothèse de départ partait du principe que la réalisation d'une action de prévention sur les IST, adaptée et traduite en LSF, permettrait une amélioration des connaissances des adolescents sourds.

Le critère de jugement principal était l'augmentation du nombre de réponses correctes du questionnaire post intervention immédiat et du questionnaire post intervention tardif par rapport au questionnaire pré intervention.

Les critères de jugement secondaires étaient :

- la perception correcte de leur niveau de connaissances par rapport à leur niveau réel, - l’augmentation en post intervention, de l’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels

7. ANALYSES STATISTIQUES

L’ensemble des caractéristiques sociodémographiques à l’inclusion, ont été décrites en termes d'effectifs et de pourcentages pour les variables qualitatives et, de moyenne et d’écart-type pour les variables quantitatives.

Les comparaisons des moyennes entre le questionnaire pré-intervention et les questionnaires post-intervention ont été réalisée par un test T de Student.

Pour l’analyse question par question et item par item entre les questionnaires, un test exact de Fischer a été utilisé. La différence était significative pour un p inférieur à 0.05.

Les analyses ont été faites à l’aide du logiciel Biostatgv de l’INSERM.

(20)

10

RESULTATS

1. Caractéristiques de la population

1.1. Présentation générale des adolescents

Les interventions ont intéressé un total de trente-et-un adolescents sourds ou malentendants de douze à dix-neuf ans : seize garçons et quinze filles. L’âge moyen était de 15,33 ans.

Chaque groupe comprenait :

• Groupe 1 (CSDA d’Albi) : quatre adolescents, soit un garçon et trois filles de 16 à 18 ans

• Groupe 2 (Conférence à Purpan) : onze adolescents, soit six garçons et cinq filles de 12 à 16 ans

• Groupe 3 (CESDDA de Toulouse) : seize adolescents, soit dix garçons et six filles de 13 à 19 ans

Dans le deuxième groupe, un garçon est parti avant la réalisation du questionnaire post intervention. Dans le troisième groupe, un garçon est arrivé au cours de l'intervention et n’a pas réalisé le questionnaire pré intervention. Au total, le nombre de questionnaires est le même entre le début de l’intervention et immédiatement après.

Les niveaux de formation étaient très variés :

- Classe bilingue (français/ langue des signes) allant de la 5

e

à la 1ere S et au bac professionnel : seize adolescents

- Section d'Enseignement et d'Education Spécialisés (SEES) adaptation : six adolescents - préparation pour le Certificat de Formation Générale (CFG) : deux adolescents

- Classe à Pédagogie Pratique niveau 2 (CPP2) : deux adolescents

- Classe de consolidation : trois adolescents (dont un en 5

e

consolidation) - CAP Agent Polyvalent de Restauration (APR): un adolescent

Un adolescent n’avait pas précisé son niveau d’étude.

A noter que dans le groupe 2 (Purpan), les adolescents étaient tous en classe bilingue.

Le mode de communication était la langue des signes principalement, soit seule soit associée à l’oral ou à l’écrit. Aucun adolescent ne pratiquait le langage parlé complété (LPC). Dans le 3

e

groupe, trois adolescents oralisaient principalement, ayant seulement quelques notions de LSF.

Huit adolescents avaient déjà eu un rapport sexuel soit 25.8% des adolescents interrogés.

(21)

11 Les caractéristiques générales de la population de l’intervention sont résumées dans le tableau suivant.

Tableau 2. Caractéristiques générales de la population de l’intervention

1

dont trois qui oralisaient principalement, avec quelques notions de langue des signes.

Concernant le questionnaire post intervention tardif (à cinq mois ou plus), treize questionnaires ont été récupérés soit 41% de participation par rapport au nombre de participants des deux premiers questionnaires.

Les âges allaient de douze à dix-huit ans. Il y avait quatre filles et neuf garçons. L’âge moyen était de 15,4 ans.

Trois questionnaires ont été remplis via le logiciel Limesurvey. Dix ont été remplis sur papier : Deux au CSDA d’Albi et huit au CESDDA de Toulouse.

Dix d’entre eux étaient scolarisés en classes bilingues allant de la 4

e

à la terminale ainsi qu’en CAP. Deux étaient en classe « approfondissement » et un en classe « remédiation ».

Les modes de communication étaient comparables aux deux premiers questionnaires : - Une majorité d’adolescents signaient et oralisaient (69%), dont un adolescent

oralisait principalement

- Trois utilisaient la LSF seule (23%)

- Un communiquait en utilisant la LSF et l’écrit (8%)

Effectif %

Sexe féminin 15 48

Communication - LSF seule 10 30

- LSF + oral 16

1

51

- LSF + écrit 6 19

Formation - Classe bilingue 16 51.5

- SEES 6 19

- CFG 2 6.5

- CPP 2 2 6.5

- consolidation 3 9.5

- CAP APR 1 3.5

- Pas de réponse 1 3.5

Rapports sexuels 8 25.8

(22)

12

1.2. Sensibilisations antérieures à la prévention contre les IST A la question « Avez-vous déjà eu des informations sur les Infections Sexuellement Transmissibles ?» : Dix-neuf adolescents ont répondu « oui », huit ont répondu « non » et quatre ont répondu « je ne sais pas ».

Dans le cas où leur réponse était « oui », les adolescents devaient répondre à la question

« qui vous a informé ? ». A noter que certains jeunes ayant répondu « non » ou « je ne sais pas » à la question « Avez-vous déjà eu des informations sur les Infections Sexuellement Transmissibles ?» avaient tout de même coché des items à cette question.

La majorité, vingt-quatre jeunes soit 80%, a eu une information par l’école, le collège ou le lycée.

Les autres sources d’informations étaient variées avec, par ordre décroissant :

• Les parents (neuf jeunes soit 30%),

• Internet (sept jeunes soit 23%),

• La télévision (six jeunes soit 20%),

• Le médecin traitant (trois jeunes soit 10%),

• Les frères ou sœurs (deux jeunes soit 6%).

• Trois jeunes ont été informés par une autre source (10%) : Deux au sein de leur internat et un par une infirmière sans précision.

Au questionnaire pré-intervention, vingt-et-un adolescents (70%) ont répondu « oui » à la question : « avez-vous la sensation d’être bien informé ? ».

0 5 10 15 20 25 30

Ecole Parents Internet télévision Médecin traitant

fratrie Autres

Graphique 1: Sensibilisations antérieures à la prévention

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Total

(23)

13 Au questionnaire post intervention tardif, dix adolescents sur treize (77%) ont répondu

« oui » à la question « vous sentez vous bien informé ? ». Il n’y a pas de différence significative par rapport au questionnaire pré-intervention (p=0.33).

1.3. Sexualité et utilisation du préservatif

Dans le questionnaire pré-intervention, huit adolescents sur trente avaient déjà eu des rapports sexuels soit 25%.

Parmi ceux-là :

• Deux utilisaient le préservatif à chaque rapport sexuel (25%).

• Deux l’utilisaient de temps en temps (25%)

• Un l’utilisait rarement (12.5%)

• Trois ne l’avaient jamais utilisé (37.5%)

Parmi les six adolescents n’utilisant pas le préservatif à chaque rapport sexuel, les raisons évoquées étaient :

• Avoir confiance en son partenaire (six adolescents soit 75%),

• Ne pas y penser (un adolescent soit 12.5%),

• Refus du partenaire (deux adolescents soit 25%),

• Sensation moins bonne (un adolescent soit 12.5%),

• Ne pas savoir où en trouver (un adolescent soit 12.5%).

Concernant cette question, les réponses du questionnaire post-intervention immédiat n’ont pas été utilisées car il y a eu une incohérence dans les réponses à ces questions. En effet, seulement sept adolescents avaient coché « oui » à la question « avez-vous déjà eu un rapport sexuel ? » ; soit un de moins qu’au questionnaire pré-intervention.

Dans le questionnaire post-intervention tardif, deux adolescents, soit 15% des répondants, avaient déjà eu des rapports sexuels :

- L’un a répondu « toujours utiliser le préservatif » lors des rapports sexuels.

- L’autre a répondu « rarement l’utiliser ». Les deux raisons cochées de ne pas

utiliser, à chaque fois, le préservatif étaient : « j’ai confiance en mon partenaire » et « c’est

moins bien avec le préservatif ».

(24)

14

1.4. Personne de confiance

A la question "Si vous avez peur d'avoir une Infection Sexuellement Transmissible à qui en parlerez-vous?", les adolescents ont répondu :

- les parents (onze adolescents, soit 37%)

- le médecin généraliste (dix adolescents, soit 33%):

- les amis (cinq adolescents, soit 17%)

- le gynécologue (trois adolescents, soit 10%) - l'infirmière scolaire (un adolescent, soit 3%)

Aucun n'a coché "petit(e) ami(e)" dans le premier questionnaire.

Ces valeurs varient légèrement dans le deuxième questionnaire. Les adolescents ont répondu :

- les parents (dix adolescents, soit 33%)

- le médecin généraliste (huit adolescents, soit 27%) - les amis (quatre adolescents, soit 13%)

- l'infirmière scolaire (deux adolescents, soit 7%) - le gynécologue (un adolescent, soit 3%)

- le ou la petit(e) ami(e) (deux adolescents, soit 7%)

2. Connaissances concernant les IST

2.1. Résultats initiaux du questionnaire pré-intervention

Il a tout d’abord été analysé les notes de chaque adolescent pour les six questions correspondant aux connaissances sur les IST.

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Parents médecin généraliste

Amis Gynécologue Infirmière scolaire

Petit(e) ami(e)

Graphique 2: Personne de confiance

Pré-test (%) Post-test immédiat (%) Post-test tardif (%)

(25)

15 Pour rappel, un point était compté pour chaque bonne réponse cochée ou chaque mauvaise réponse non cochée. Il n’y avait pas de point en moins, en cas d’erreur. Le total des points était de trente-sept.

Voici les résultats regroupés par lieu d’intervention :

- Groupe 1 (CSDA d’Albi) : La moyenne était de 10.75 sur 37 et l’écart-type de 5.9.

Les notes allaient de 1 à 16.

- Groupe 2 (Conférence à Purpan) : La moyenne était de 18.81 sur 37 et l’écart-type de 3.32. Les notes allaient de 15 à 26 ;

- Groupe 3 (CESDDA de Toulouse) : La moyenne était de 13.7 sur 37 et l’écart-type de 7.11 avec des notes allant de 4 à 24.

Au total, la moyenne sur les trois interventions était de 15.2 sur 37 et l’écart-type de 6.52.

Les notes allaient de 1 à 26.

2.2. Comparaison des questionnaires pré et post intervention immédiat

Les résultats du questionnaire post intervention immédiat, regroupés par lieu d’intervention étaient :

- Groupe 1 (CSDA Albi) : Moyenne de 14.75 sur 37 avec des notes allant de 1 à 27 ; - Groupe (Purpan) : Moyenne de 24.9 sur 37 avec des notes allant de 15 à 36 ; - Groupe 3 (CESDDA Toulouse) : Moyenne de 15.06 sur 37 avec des notes allant de

0 (la partie connaissance n’avait pas été remplie pour un questionnaire) à 28.

Au total, la moyenne sur les trois interventions était de 18.3 sur 37 avec des notes allant de 0 pour la plus basse à 36 pour la plus haute.

Les moyennes du deuxième questionnaire, fait immédiatement après l’intervention, ont été comparées à celles du premier questionnaire. Elles sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 3. Comparaison des moyennes des questionnaires pré et post-intervention immédiat

Moyenne 1

er

questionnaire Moyenne 2

e

questionnaire P Groupe 1

CSDA Albi 10.75 14.75 0.6

Groupe 2 Purpan 18.81 24.9 0.01*

Groupe 3 CESDDA

Toulouse 13.7 14.6 0.77

Totalité des

interventions 15.2 18.3 0.15

Il a été observé une différence significative entre les moyennes des premiers et deuxièmes

questionnaires seulement pour le groupe 2. Il n’y avait pas de différences significatives

pour les autres groupes.

(26)

16 Concernant le questionnaire post-intervention tardif, devant le faible nombre de réponse, seules les moyennes des treize questionnaires ont été comparées aux moyennes des questionnaires pré intervention. Au total, la moyenne des treize questionnaires post intervention tardifs remplis était de 18.46 avec des notes comprises entre 1 et 30. Il n’y avait pas de différences significatives avec le premier questionnaire (p= 0.2).

2.3. Analyse de l’évolution des réponses par question

2.3.1. Questions concernant la connaissance des types d’IST

Tableau 4. Comparaison des réponses concernant les noms d’IST. *résultats significatifs Entre le questionnaire pré- intervention et le questionnaire post-intervention immédiat, il y avait une différence significative pour les items « Hépatite B » (p=0.001), « Syphilis » (p=0.04), « Gonocoque » (p=0.035) et « Chlamydia Trachomatis » (p=0.002).

Entre le questionnaire pré- intervention et le questionnaire post-intervention tardif, il y avait une différence significative pour les items « Hépatite B » (p= 10

-8

), « syphilis » (p=

0.001) et « Chlamydia Trachomatis » (p= 0.005). Le taux de réponses était significativement moins bon pour l’item Papillomavirus (p= 10

-6

).

Concernant les items « Hépatite C » et « Aucune des infections proposées n’est une IST », les points étaient donnés si l’item n’était pas coché. Les taux de réponses correctes ne

Pré- intervention Nombre (%) Total =30

Post-

intervention immédiat Nombre (%) Total =30

p Post-

intervention tardif Nombre (%) Total = 13

p

VIH 22 (73%) 22 (73%) 1 10 (77%) 0.62

Hépatite B

(VHB) 1(3%) 12 (40%) 0.001* 4 (31%) 10

-8

*

Syphilis 5 (17%) 13 (43%) 0.04* 5 (38,5%) 0.001*

Gonocoque 8 (27%) 17 (57%) 0.035* 4 (31%) 0.64

Chlamydia

Trachomatis 1 (3%) 11 (37%) 0.002* 2 (15%) 0.005*

Papillomavirus 17 (57%) 19 (63%) 0.79 3 (23%) 10

-6

* Hépatite C

(VHC) 23(77%) 21 (70%) 0.77 9 (69%) 0.26

Aucune n’est

une IST 23 (77%) 27 (90%) 0.23 8 (61%) 0.026*

«Je ne sais pas » 10 (33%) 5 (17%) 0.23 3 (23%) 0.15

(27)

17 différaient pas significativement sauf entre le premier et le troisième questionnaire pour l’item « Aucune » (p=0.026).

A cette question, 33% des adolescents avaient cochés « je ne sais pas » au questionnaire pré-intervention. Aux questionnaires post-intervention immédiat et tardif, respectivement 17% et 23% avaient cochés cet item. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux questionnaires post-intervention et le questionnaire pré-intervention (p=0.23 et p=0.15).

2.3.2. Question concernant le mode de transmission des IST

Tableau 5. Comparaison des réponses concernant les modes de transmission des IST.

*résultats significatifs

Pour cette question, il n’y avait aucune différence significative entre les questionnaires pré- et post-intervention immédiat. Par contre, entre les questionnaires pré et post-intervention tardif il y avait des différences significatives pour les items suivants : « rapports sexuels » (p=0.0001), « contact avec une blessure qui saigne » (p= 10

-8

), « rapports oro-génitaux »

Pré- intervention Nombre (%) Total =30

Post-

intervention immédiat Nombre (%) Total =30

p Post-

intervention tardif

Nombre (%) Total= 13

p

Rapports sexuels 21 (70%) 21 (70%) 1 12 (92%) 0.0001*

Bisous sur la bouche 17 (57%) 14 (47%) 0.60 8 (61.5%) 0.56 Accident

d’exposition au sang 7 (23%) 14 (47%) 0.10 8 (61.5%) 10

-8

* Rapports oro-

génitaux 14 (47%) 19 (63%) 0.29 9 (69%) 0.002*

Matériel

intraveineux 9 (30%) 11 (37%) 0.78 5 (38.5%) 0.29

Cuvette WC 20 (67%) 18 (60%) 0.79 11 (84.5%) 0.008*

Echange de rasoir 7 (23%) 11 (37%) 0.39 5 (38.5%) 0.031*

Piqure d’insecte 23 (77%) 22 (73%) 1 8 (61.5%) 0.03*

Accouchement 15 (50%) 13 (43%) 0.79 8 (61.5%) 0.11

« je ne sais pas » 9 (30%) 8 (27%) 1 2 (15%) 0.017*

(28)

18 (p=0.002), pas de transmission par la « cuvette des toilettes » (p= 0.008) et « échange de rasoir » (p= 0.031).

A cette question, 30% des adolescents avaient répondu « je ne sais pas » au questionnaire pré-intervention et 27% pour le questionnaire post-intervention immédiat avec un p non significatif à 1.

15% avaient coché « je ne sais pas » dans le questionnaire post-intervention tardif. La différence était significative avec le premier questionnaire (p=0.017).

2.3.3. Question concernant la connaissance des symptômes des IST

Pré- intervention Nombre (%) Total= 30

Post-

intervention immédiat Nombre (%) Total=30

p Post-

intervention tardif Nombre (%) Total=13

p

Liquide purulent 4 (13%) 15 (50%) 0.004* 8 (61.5%) 10

-13

* Lésion cutanée 12 (40%) 19 (63%) 0.12 8 (61.5%) 0.003*

Prurit 11 (37%) 14 (47%) 0.60 4 (31%) 0.45

Douleur

abdominale 8 (27%) 17 (57%) 0.03* 7 (54%) 0.0001*

Aucun symptôme 7 (23%) 6 (20%) 1 2 (15%) 0.20

« je ne sais pas » 15 (50%) 8 (27%) 0.001* 3 (23%) 0.0001*

Tableau 6. Comparaison des réponses concernant les symptômes. * résultats significatifs

Une différence significative était observée entre le premier et le deuxième questionnaire pour les items « liquide purulent » (p=0.004) et « douleur abdominale » (p=0.03). Entre le premier et le troisième questionnaire, il y avait une différence significative pour les mêmes items (respectivement p=10

-13

et p=0.0001) ainsi que pour l’item « lésion cutanée »

(p=0.003)

Pour cette question, 50% des adolescents avaient coché l’item « je ne sais pas » au

questionnaire pré-intervention, 27% au questionnaire post-intervention immédiat et 23% au questionnaire post-intervention tardif. Les différences étaient significatives entre le premier questionnaire et les deux questionnaires post intervention, respectivement p= 0.001 et p=

0.0001.

(29)

19

2.3.4. Question concernant les complications à long terme des IST Pré- intervention

Nombre (%) Total =30

Post-

intervention immédiat Nombre (%) Total= 30

p Post-

intervention tardif Nombre (%) Total =13

p

Infertilité 13 (43%) 19 (63%) 0.19 5 (38.5%) 0.56 Douleurs

chroniques 12 (40%) 16 (53%) 0.43 6 (46%) 0.47

Dyspareunies 14 (47%) 15 (50%) 1 8 (61.5%) 0.04*

Troubles de

l’érection 5 (17%) 14 (47%) 0.02* 6 (46%) 10

-5

*

Autres

1

4 (13%) 4 (13%) 1 2 (15%) 0.84

« je ne sais pas » 11 (37%) 6 (20%) 0.25 6 (46%) 0.25 Tableau 7. Comparaison des réponses concernant les complications à long terme.

*résultats significatifs

1

Pour l’item « Autre », les adolescents avaient proposés « décès » ou « mort ».

Une différence significative était observée entre le premier questionnaire et les deuxième et troisième questionnaires pour l’item « troubles de l’érection » (respectivement p=0.02 et p= 10

-5

). Il y avait aussi une différence significative pour l’item « dyspareunie » entre le premier et le troisième questionnaire avec un p significatif à 0.04.

Pour cette question, 37% des adolescents avaient cochés « je ne sais pas » au premier questionnaire et 20% au deuxième questionnaire et 46 % au troisième questionnaire. Il n’y avait pas de différence significative entre le premier questionnaire et les deux autres questionnaires avec un p non significatif à 0.25 pour les deux.

2.3.5. Questions concernant la prévention contre les IST

Aucune différence significative n’était observée pour cette question entre le premier et le deuxième questionnaire. La tendance serait tout de même une augmentation des erreurs immédiatement après l’intervention avec une diminution du pourcentage de réponses correctes. Il a été observé une augmentation significative des erreurs entre le premier et troisième questionnaire pour les items : « pilule contraceptive », « confiance en son partenaire » et « vaccination ».

7% des adolescents avaient cochés « je ne sais pas » à cette question au premier

questionnaire, 10% au deuxième questionnaire et 7.5% au troisième questionnaire. Pas de différences significatives entre le questionnaire pré intervention et les deux autres

questionnaires (p=1).

(30)

20 Pré- intervention

Nombre (%) Total=30

Post- intervention immédiat Nombre (%) Total=30

p Post-

intervention tardif Nombre (%) Total=13

p

Préservatif 26 (87%) 22 (73%) 0.33 11 (84.5%) 0.68 Pilule

contraceptive 11 (37%) 8 (27%) 0.579 3 (23%) 0.04*

Stérilet 21 (70%) 17 (57%) 0.42 9 (69%) 1

Implant

contraceptif 16 (53%) 12 (40%) 0.43 7 (54%) 1

Confiance envers le partenaire

21 (70%) 17 (57%) 0.42 7 (54%) 0.028*

Vaccination

(VHB/ HPV) 17 (57%) 21 (70%) 0.42 5 (38.5%) 0.01*

« je ne sais

pas » 2 (7%) 3 (10%) 1 1 (7.5%) 1

Tableau 8. Comparaison des réponses concernant mes moyens de prévention. * résultats significatifs

2.3.6. Question concernant les lieux de dépistage des IST

Pré- intervention Nombre (%) Total= 30

Post-

intervention immédiat Nombre (%) Total= 30

p Post-

intervention tardif Nombre (%) Total= 13

p

Laboratoire sur

ordonnance 16 (53%) 19 (63%) 0.60 8 (61.5%) 0.25 Planning

Familial 4 (13%) 13 (43%) 0.02* 3 (23%) 0.096*

Centre de

dépistage 3 (10%) 8 (27%) 0.18 6 (46%) 10

-8

*

Urgences 13 (43%) 17 (57%) 0.44 4 (31%) 0.10

« je ne sais

pas » 11 (37%) 7 (23%) 0.044* 2 (15%) 0.0006*

Tableau 9. Comparaison des réponses concernant le dépistage. * résultats significatifs

(31)

21 Une différence significative était observée entre le premier questionnaire et les deux autres questionnaires pour l’item « Planning Familial » (respectivement p=0.02 et p= 0.096).

Alors qu’une différence était significative pour l’item « centre de dépistage » (p=10

-8

) entre le premier et le troisième questionnaire.

A cette question, 37% des adolescents avaient cochés « je ne sais pas » au premier questionnaire, 23 % au deuxième questionnaire et 15% au troisième. La différence était significative entre le premier et le deuxième questionnaire (p= 0.044) ainsi qu’avec le troisième questionnaire (p=0.0006).

2.4. Sensation d’être bien informé par rapport au taux de réponses correctes Il a été considéré qu’une note supérieure à 18.5 points correspondait à un niveau de connaissance assez bon ou bon.

Le nombre d’adolescents ayant un taux de réponses correctes supérieur ou égal à 18.5 points sur 37 était de onze au questionnaire pré-intervention soit 36% des adolescents. Pour le même questionnaire, ils étaient 70%, soit vingt-et-un adolescents ayant la sensation d’être bien informé sur les IST.

Pour le questionnaire post intervention immédiat, le nombre d’adolescents ayant eu plus de 18.5 sur 37 était de 63% soit dix-neuf. Ils étaient 86.5%, soit vingt-six adolescents ayant la sensation d’être bien informé.

Pour le questionnaire post intervention tardif, le nombre d’adolescents ayant un taux de réponses supérieur ou égal à 18.5 était de huit soit 61%. Ils étaient 77% soit dix

adolescents ayant la sensation d’être bien informé.

Pour le questionnaire pré-intervention, le nombre d’adolescents ayant la sensation d’être bien informé était deux fois plus important que le nombre d’adolescents ayant eu une note supérieure ou égale à 18.5 sur 37. Pour les questionnaires post intervention, ces

différences étaient moins importantes mais persistaient tout de même.

(32)

22

DISCUSSION

Au vu du public très ciblé, le nombre de répondants est faible mais nous retrouvons une grande hétérogénéité des caractéristiques de la population interrogée au niveau des âges, des formations et des modes de communication ainsi qu’une mixité, fille/garçon, quasi parfaite. Ceci a permis un échantillonnage intéressant des répondants.

Les adolescents interrogés ont comme principale source d’information le milieu scolaire, comme dans la littérature concernant les adolescents entendants(17). En deuxième position, les adolescents citent leurs parents puis internet et la télévision. Le médecin généraliste est peu cité, probablement du fait de la barrière de la langue qui limite la communication entre le médecin et le patient. Alors que dans une étude de 1998, les principales sources d’information chez les sourds étudiés étaient : les associations de sourds puis la presse et la télévision, les amis, le médecin généraliste, l’entourage

entendant et enfin la famille(29). Cette différence vient probablement du fait de la tranche d’âge étudiée et de l’époque, à laquelle internet était très peu utilisé.

Concernant les connaissances générales, nous observons une augmentation globale de la moyenne des réponses correctes dans les questionnaires post intervention. Mais la seule différence significative est retrouvée dans le groupe 2, la conférence de Purpan. Dans ce groupe tous les jeunes étaient scolarisés en classe bilingue et, pratiquaient quotidiennement la LSF, contrairement aux autres groupes. Si la langue des signes est bien maitrisée, cela permet d’apporter la culture et les connaissances de manière compréhensible. C’est une ouverture vers le savoir(7).

Concernant les IST, les adolescents interrogés ont cité majoritairement le VIH. Moins de 50% des jeunes connaissent les autres IST. Pour l’Hépatite B, la Syphilis et le Chlamydia trachomatis, nous retrouvons une augmentation significative du nombre de réponses correctes. Le papillomavirus est très peu connu par les adolescents y compris dans les questionnaires post-intervention. La diapositive concernant cette question était présentée sous forme de tableau qui séparait les types d’IST : virales, bactériennes et parasitaires. Le VIH, la Syphilis et le Chlamydia trachomatis avait été mis en gras. Cette mise en évidence a pu favoriser la mémorisation de manière plus importante que pour les autres IST citées.

L’« Hépatite C », qui n’est pas considérée comme une IST, valait 1 point si l’item n’était pas coché. Cet item a eu un taux important de réponses correctes seulement au premier questionnaire. Aux deux autres questionnaires, les adolescents ayant coché « Hépatite B » cochaient aussi « Hépatite C ». Sur les diapositives, l’Hépatite B était présentée avec les autres IST, il n’y avait pas de précisions, orales ou écrites, expliquant que l’Hépatite C n’est pas une IST. De plus, certains modes de transmission présentés lors de l’intervention correspondaient à ceux de l’Hépatite C. Cet item n’étant pas clairement défini au préalable, cela a pu créer un biais dans la compréhension et les réponses des jeunes.

Le mode de transmission des IST le plus cité est, très majoritairement, « les rapports sexuels génitaux », comme dans la population générale(30). Par contre, moins de 50% des jeunes connaissent les autres modes de transmission à savoir : rapports oro-génitaux, échange de matériel intraveineux (IV) ou de matériel tranchant (rasoir), accident

d’exposition au sang, accouchement lorsque la mère a une IST. Là encore, la diapositive

était sous forme de tableau illustré pour chaque mode de transmission. Les images

concernant la transmission par la voie IV et les accidents d’exposition au sang étaient

moins explicites : une personne se rasant et une seringue remplie de sang étaient seulement

(33)

23 présentées. Pour la transmission materno-fœtale, il n’y avait pas d’image d’accouchement.

Une femme enceinte et une flèche allant de sa tête à son ventre, correspondant au futur bébé, illustrait cette transmission. Ce qui a pu en fausser la compréhension.

Par contre il persiste de fausses connaissances sur la transmission des IST ; comme « par la cuvette des WC », les « piqûres d’insectes » ou le « bisou sur la bouche », même s’ils ont été cochés à moins de 50%. Il reste chez certains adolescents de fausses croyances ancrées dans leur mémoire, comme le montre d’autres études (30). Dans la population générale, 24.3% des 18-30 ans pensent que la transmission peut se faire par piqûre d’insecte et 16.8% par le contact avec les toilettes publiques(30).

Les divers symptômes des IST sont peu connus des adolescents participants. Moins de 50% des adolescents répondent correctement pour chaque item. La moitié a d’emblée coché « je ne sais pas » à cette question. Pour les questionnaires post intervention, il est retrouvé une différence significative sur tous les symptômes cochés. La diapositive

correspondant à cette question ne comprenait que des illustrations, expliquées une par une, lors de l’intervention. La seule phrase écrite était « MAIS ATTENTION, ON PEUT NE PAS AVOIR DE SIGNE». Or, l’item « Aucun » a été moins coché aux deux

questionnaires post intervention, soit une diminution de bonnes réponses pour cet item. Le terme « Aucun » n’a peut-être pas été compris dans la question. Comme cela a été décrit dans Surdité et Sciences Humaines de Benoit Virole, les informations se transmettent mieux par le visuel que par l’écrit dans la population sourde et cette question le confirme(31).

Concernant les complications des IST, il y aurait une tendance à l’amélioration des connaissances pour chaque item mais de manière non significative. Seul l’item « troubles de l’érection » a été retenu de manière significative. Là aussi, la diapositive était sous forme d’un tableau séparant chaque complication, illustrée par des images sûrement plus complexes que celles des symptômes. Il est difficile de conclure pour cette question.

Le préservatif reste le moyen de prévention des IST le plus connu comme cela a été montré en population générale(30). Lors de l’intervention, l’accent a été mis sur l’utilisation du préservatif masculin ou féminin et de la digue dentaire avec une démonstration de la pose.

Une seule diapositive était consacrée aux vaccinations contre l’Hépatite B et le Papillomavirus mais la présentation orale a été moins détaillée que pour celle du préservatif.

Par ailleurs, il existe un nombre important d’adolescents qui pensent que les moyens de contraception protègent des IST. Il a même été observé une augmentation des erreurs concernant les moyens de prévention entre le premier et les deux autres questionnaires.

Aucune diapositive n’expliquait l’absence d’efficacité des moyens de contraception sur les IST. Pour cette question, les adolescents ont très peu coché l’item « je ne sais pas ». Cela montre une fausse confiance en leurs connaissances sur les moyens de prévention alors que cette question a comporté de nombreuses erreurs.

Sur la question du dépistage, le laboratoire et les urgences ont été les lieux les plus cités.

Pour le planning familial et les centres de dépistage anonymes et gratuits, il y a eu une

augmentation significative du nombre de réponses correctes dans les questionnaires post

intervention. Lors de l’intervention, le diapositif se terminait par les adresses du Ceggid, du

planning familial et de l’UASS située au sein de l’hôpital de Purpan. Cela a dû permettre

une meilleure mémorisation.

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