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L’US N° 640 • 26/08/2006 1 L’Université Syndicaliste, supplément à L’USno642 du 14 octobre 2006, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU)

46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13.- Directeurs de la publication : Gérard Anthéaume (gerard.antheaume@snes.edu), Serge Chatelain (serge.chatelain@snes.edu) Compogravure : CAG, Paris – imprimerie : RPN, Livry-Gargan (93) – NoCP 0108 S 06386 – ISSN no0751-5839

D

u côté du ministère de l’EN, à travers les travaux de la DEP comme du SNES, les enquêtes sur les thèmes du temps et des conditions de travail des enseignants ne varient pas dans leurs conclusions : le constat d’une dégra- dation des conditions d’exercice est unanime.

Du fait d’abord d’un alourdissement de la charge de travail.

Au fil des ans, les tâches se sont multipliées et diversifiées (nombre de réunions — notamment en collège — procé- dures nationales d’évaluation, heures de vie de classe, concertation, effectifs, explosion des services partagés...).

Le deuxième facteur explicatif réside dans l’hétérogénéité des élèves, la difficulté à tous les mettre en activité et l’in- tensification du travail qui en résulte, le stress et la fatigue.

A rebours de mesures tenant compte de cette situation, les réformes l’ont généralement aggravée, en supprimant les dédoublements en collège, en diminuant les horaires de certaines disciplines, en augmentant le nombre d’élèves en charge.

Pour impulser un nouvel élan à la démocratisation sans tout faire peser sur les équipes qui ont déjà assumé seules la démocratisation des années 80, il serait nécessaire d’ou- vrir sérieusement des négociations sur l’évolution des services des enseignants.

Diminuer le temps de présence devant les élèves per- mettrait de favoriser le travail en équipe en intégrant la concertation, de reconnaître des tâches à caractère péda-

gogique et la diversité des situations d’enseignement.

Le MEN a opté résolument pour une orientation inverse, régressive au lieu d’être tournée vers l’avenir, touchant bien aux décrets de 1950 qui régissent les services des enseignants mais dans le but de les alourdir ! Loin de reconnaître le travail accompli au service des élèves, il prévoit d’aggraver les conditions d’exercice en rendant réglementaires les affectations sur des établissements de plusieurs communes, en faisant disparaître une bonne partie des décharges existantes, en instaurant la bivalence dans les collèges et lycées.

Si l’on ajoute à tout cela l’obligation du remplacement de courte durée, la formation continue de plus en plus effectuée hors temps de travail, la déréglementation crois- sante dans les établissements... la barque est bien chargée ! En ouvrant une campagne sur le temps de travail, qui rappelle certaines réalités (44,8 heures hebdo effectives de travail d’après nos enquêtes, 40 heures selon celles du MEN), s’appuie sur l’analyse de l’évolution de nos métiers et propose d’agir sur plusieurs paramètres pour dimi- nuer la charge de travail, le SNES entend bien contraindre le MEN à ouvrir le dossier.

La mobilisation de l’ensemble de la profession doit débou- cher sur des résultats tangibles.

Réduire le temps de travail, c’est possible !

Frédérique Rolet

Temps de travail:

LA COUPE EST PLEINE !

Première chaire : portion congrue ! Majorations

de service : extension ?

Compléments de service :

toujours pire ! Nos services seraient fixés localement,

dénaturés par la bivalence.

Gagner c’est possible

Par leurs mobilisations,

les professeurs disciplinaires artistiques ont obtenus

la diminution de leurs horaires d’enseignement ; à la rentrée 2002, les certifiés sont passés

de 20 à 18 heures

et les agrégés de 17 à 15 heures.

CANNELLA

(2)

L’US N° 642 • 14/10/2006

II

JE M’INTERROGEsur la majoration de 1 h si on intervient plus de 8 heures dans des groupes de moins de 20 élèves. Que va- t-il se passer pour les profs d’allemand qui tournent avec des effectifs de 12 à 15 élèves ?

Cette année par exemple, toutes mes classes ont moins de 20 élèves et j’ai une HSA. Donc celle-ci me serait supprimée si on s’en tient au texte pour l’année prochaine ?

IL EST CLAIRque la logique gouvernementale est maintenant d’imposer du travail supplémentaire obligatoire et non rémunéré.

Je suis professeur de physique et je sais le temps que je consacre au labo à faire les commandes, tester le matériel, le stocker, le réparer, concevoir les nouveaux TP ; si l’heure de labo n’est plus rémunérée il faudra pourtant que ce travail se fasse ; c’est donc une baisse effective et conséquente du salaire.

DEPUIS LA RENTRÉE,une deuxième réunion avec les parents d’élèves nous est imposée à chaque niveau; je viens d’en faire une hier soir (2 heures supplémentaires non rémunérées) ; et le professeur qui enseigne dans de nombreuses classes (cas des professeurs de sciences, techno, arts plastiques, éducation musicale, etc.) multiplie ce genre de réunion dont on nous dit qu’elles sont obligatoires ! Peut-on continuer ainsi ? Peut-on accepter qu’un travail ne soit pas rémunéré (et de surcroît imposé) ?

QUE PEUT-ON FAIREpour lutter contre la suppression des pondérations en BTS, je suis agrégée, je dois affronter une réforme du BTS assurance l’année prochaine, est-ce un privilège d’enseigner les techniques ? (dégâts des eaux, incendie, assurance vol), je ne le pense pas...

JE FAIS PARTIE DES DINOSAURES qui enseignent encore le latin et le grec, et, non seulement ces disciplines souffrent, selon les années d’un défaut d’effectif (régulièrement entre 10 et 20 élèves), mais encore, sauf pour les TL qui choisissent l’option obligatoire à l’écrit, les autres la passent à l’oral uniquement comme option facultative... Nous serions donc doublement pénalisés par ces mesures concernant les horaires... J’ajoute que j’ai la joie d’enseigner dans un lycée de banlieue parisienne, où la mixité sociale fait loi et où il ne s’agit nullement de former la seule élite du pays, mais de donner au plus grand nombre une culture la plus large et partagée possible.

TÉMOIGNAGES

Avril 2006 : l’audit financier commandé par les ministères du Budget et de l’Éducation nationale conclut à la remise en cause des décharges statutaires et notamment des pre- mières chaires et des pondérations BTS. Le SNES mène campagne dès cette époque contre un tel projet et interpelle le ministère sur ce sujet à de nombreuses reprises.

Le 26 septembre, le SNES adresse un mel à ses syndiqués précisant les principales dispositions envisagées pour modifier les décrets statutaires de 50. Un projet de décret devant être officiel- lement soumis à « concertation » à partir du lundi 2 octobre, le SNES demande d’urgence, le 27 septembre, une audience au directeur de cabinet. Une réponse positive est immédiate- ment donnée vers 18 h, avant d’être annulée vers 21 h. Le ministère, nous dit-on, a besoin de concertations supplémentaires et diffère la diffusion de son projet de quelques jours. Le 5 octobre, le SNES est informé que les syndicats recevront une lettre le 9 octobre. Le 6 octobre, interrogé par l’AFP, le ministère se contente d’une déclaration lapidaire : « Une concertation sera lancée dans les jours prochains sur un pro-

jet de décret concernant les décharges de ser- vice des enseignants ». Le 6 octobre au soir, on apprend que le texte est une fois de plus dif- féré... On peut s’interroger sur les raisons d’une telle valse-hésitation. Aucun doute, le ministère n’a pas renoncé à son projet. Il s’y est d’ailleurs lui-même contraint en proposant à Bercy, dès juin 2006, la suppression de 3 500 postes à la rentrée 2007 au titre de la baisse des décharges statutaires, suppression officiellement confir- mée dans le projet de budget soumis au Par- lement. Mais peut-être que la vivacité des réac- tions qui se manifestent sur le terrain à la perspective de mesures ressenties comme pro- vocatrices, les propos du ministre n’arrangeant rien, incitent-elles le ministère à se donner un nouveau temps de réflexion.

Il se dit aussi qu’il y aurait hésitation entre 2 hypothèses : garder les décrets de 50 en les amendant profondément ou bien remplacer purement et simplement les décrets de 50 par un nouveau texte. Précisons tout de suite qu’aucune de ces hypothèses ne peut nous convenir.

Bernard Boisseau

HYPOTHÈSES

Valse-HÉSITATION

DÉCHARGES STATUTAIRES

Travailler plus et NE PAS GAGNER PLUS

PROJET DE MODIFICATION DES

Plus d’heures, plus d GAGNER MOIN

L

es rapporteurs de l’audit commandé par le ministère des Finances sur les décharges sta- tutaires s’inquiétaient dans leurs conclusions des

« conséquences sociales » que pourrait avoir la révision de nos services.Ils ne pointaient pourtant qu’un seul aspect de cette problématique en citant les seules situations dans lesquelles la réduction de service se traduit par le paiement d’une heure supplémentaire. Ils estimaient la perte globale à plus de 40 millions d’euros.

Les rapporteurs se souciaient-ils du pou- voir d’achat des enseignants, convenant, la chose est si rare qu’elle mérite d’être souli- gnée, qu’ils ne seraient pas si bien payés ? S’inquiétaient-ils de l’absence de ces 40 mil- lions, indisponibles désormais pour la consom- mation des ménages ? Évoquaient-ils les jeunes qui ne seront pas recrutés, aggravant le chô- mage et son coût humain,social et économique ? En ce cas, ils étaient loin du compte.

La réponse qu’ils avançaient renvoie plutôt à la dégradation salariale de la profession. Elle est tristement convenue : proposer aux professeurs davantage d’heures supplémentaires. « Tra- vailler plus pour gagner plus », c’était l’offre du Premier ministre, il y a un an. Pour les profs, le slo- gan doit être adapté «travailler plus pour gagner autant » !

Pourtant la réflexion de ces bureaucrates est trop courte. Augmenter le temps de travail sans augmenter la rémunération, c’est déprécier ce coût. Passer de 17 heures à 18, sans augmenta- tion de salaire, c’est perdre 6 %. Par ce projet, c’est le travail de l’enseignant qui est attaqué, moralement et matériellement.

Cette perte s’ajoute à celle subie par nos trai- tements du fait de la politique salariale du gou- vernement menée à l’encontre de ses agents.

Il est temps de réagir.

Anne Féray

Romain

Prof de Lettres Classiques

Latin, option facultative en Terminale : 3 h.

Français en seconde : 6 h dont 2 h avec moins de 20 élèves.

Français en Première S : 4 h.

Français en Première ES : 4 h.

Actuellement, pour la première chaire 11 heures sont prises en compte permettant un service complet de 17 heures.

Avec le projet, seules 4 heures seraient prises pour la première chaire, Romain serait en sous- service !

Claire

Certifiée de physique-chimie

Seconde générale : 2 + (1,5) ; soit 5 h dont 3 h avec moins de 20 élèves.

Première S : 2,5 + (2) ; soit 6,5 h dont 4 h avec moins de 20 élèves.

TS : 3 + (2) ; soit 7 h dont 4 h avec moins de 20 élèves.

Actuellement : pour la première chaire 9,5 heures sont prises en compte. Le maximum de service est donc de 17 heures. Les 18 h 30 inscrites au VS incluent donc une heure et demie supplémentaire.

Avec le projet, 5 heures sont prises en compte pour la première chaire qui est donc perdue ! Si le calcul de la majoration pour effectifs faibles est appliqué pour les heures données en groupe de moins de 20 élèves, 11 heures seront comptabilisées, et le maximum de service de Claire deviendrait de 19 heures. Elle serait donc en sous-service d’une demi-heure !

Élodie

Certifiée d’anglais

Seconde (LV1) : 2 + (1) ; soit 4 h dont 2 h avec moins de 20 élèves.

Première S (LV1) : 1+ (1) ; soit 3 h dont 2 h avec moins de 20 élèves.

Première ES (LV1) : 1,5 + (1) ; soit 3,5 h dont 2 h avec moins de 20 élèves.

Première SMS : 2 ; soit 2 h.

TL (LV1) : 3 ; soit 3 h avec moins de 20 élèves.

TES (LV1) : 2 ; soit 2 h avec moins de 20 élèves Actuellement, pour la première chaire 9,5 heures sont prises en compte. Le maximum de service est donc de 17 heures. Les 17 h 30 incluent donc une demi-heure supplémentaire.

Avec le projet, 5 heures sont prises en compte pour la première chaire qui est donc perdue ! Si le calcul de la majoration pour effectifs faibles est appliqué pour les heures données en groupe de moins de 20 élèves, 11 heures seront comptabilisées, et le maximum de ser- vice d’Élodie deviendrait de 19 heures. Elle serait donc en sous-service d’une heure et demie et elle devrait prendre une classe de plus en charge !

Sophie

Agrégée de Mécanique

Seconde ISI :(3) ;soit 6h avec moins de 20 élèves.

Première : 4 h de TD ; soit 4 h avec moins de 20 élèves.

STS : 4 h ; soit 4 h.

Actuellement : pour la première chaire 8 heures sont prises en compte. Le maximum de service est donc de 14 heures.

Avec le projet, 0 heures sont prises en compte pour la première chaire qui est donc perdue ! Si le calcul de la majoration pour effectifs faibles est appliqué pour les heures données en groupes de moins de 20 élèves, 10 heures seront comp- tabilisées, et le maximum de service de Sophie deviendrait de 16heures! Malgré la pondération BTS, Sophie serait en sous-service d’une heure !

Guillaume

Certifié de technologie

Les effectifs de Troisième étant très chargés, le collège a réussi à dégager quelques moyens pour financer du travail en groupe en techno- logie (3 groupes avec 2 classes). Le service de Guillaume se décompose ainsi :

5 classes de Sixième avec 1 + (0,5) ; soit 10 h dont 5 h avec moins de 20 élèves.

3 classes de Cinquième avec 1,5 ; soit 4 h 30.

2 groupes de Troisième avec 2 h ; soit 4 heures avec moins de 20 élèves.

L’ÉDUCATION NATIONALE « INNOV

©DR/Bernd Klumpp

(3)

J’AI AFFICHÉce matin dans la salle des profs le projet de décret commenté, envoyé par le SNES national. En ce qui concerne le passage sur les fonctions du professeur principal supprimé dans le projet de décret 2006, cela était interprété de la manière suivante : si la fonction de prof principal n’est plus une activité supplémentaire, elle fait donc partie des services, ce qui supprime

automatiquement toute rémunération

supplémentaire. L’augmentation d’une heure des maxima de services pour les divisions inférieures à 20 élèves + l’élément ci-dessus a fait dire à un prof qui n’est pas syndiqué et ne fait jamais grève :

« Mais il veulent quoi ? La révolution ? »

PROFESSEUR CERTIFIÉ de biotechnologie, TZR depuis trois ans dans l’académie d’Amiens (originaire de l’académie d’Aix-Marseille ou vivent ma femme et mon fils), je ne pourrais décrire les situations dans lesquelles j’ai été placé du fait de leur complexité (enseignement dans 2 établissements distants, obligation de déménager, trajets de ma poche, démarches auprès de l’administration pour avoir du travail (dédoublement, soutien...), utilisation comme bouche-trou...). Ma bonne volonté, mon dévouement, mon investissement personnel pour et dans mes fonctions d’enseignant ont des limites. Les conditions de travail et la gestion inhumaine du personnel enseignant (et par la force des choses des élèves) me pose problème. Se cumule à cela des projets de redéfinition des services (première chaire, heures de labo, majoration pour plus de 8 heures en demi-groupe, suppression de la pondération en BTS. Je vous sollicite donc pour que soient envisagés de nouveaux moyens d’actions pour lutter contre ces projets en proposant cette grève de TOUTE activité complémentaire. Merci pour votre soutien, et vive la solidarité !

LES PCL 2nous ont fortement interpellés sur la question des mentions complémentaires ces derniers temps y compris en disant « comment le SNES a-t-il pu laisser passer ça l’an dernier ? » C’est comme cela qu’ils le ressentent en tout cas. Je n’en ai entendu aucun se laisser séduire par les sirènes de la prime, ils sont blessés souvent en pensant que l’on pourrait enseigner leur discipline sans avoir fait les études

correspondantes, et inquiets. Ils voient sans peine que c’est la qualité des enseignements qui est en péril.

L’US N° 642 • 14/10/2006 III

STATUTS

de classes, NS...

Cette année, Guillaume a un service devant élèves de 18 h 30 donc il perçoit 1/2 HSA.

Si le texte définitif maintient la notion de groupes pour la majoration de service pour plus de 8 h devant des effectifs faibles, il sera en sous-service d’une demi-heure.

Son collègue qui a un service de 18 heures uni- quement en classe entière perçoit une HSA au titre de l’heure de labo. Il perdra cette HS avec le nouveau décret.

Christelle

Certifiée de lettres modernes en ZEP

Dans ce collège ZEP, les effectifs étant très lourds au niveau Cinquième,le collège a obtenu la créa- tion d’une classe de Cinquième supplémentaire.

Les classes de ce niveau ont entre 19 et 22 élèves, les 2 à 19 sont prises en charge par Christelle.

2 classes Sixième avec 4 + (0,5) ; soit 10 heures dont 2 heures avec moins de 20 élèves

2 classes de Cinquième avec 4 heures ; soit 8 heures avec moins de 20 élèves.

Si le texte définitif maintient la notion de groupes pour la majoration de service pour effectifs faibles (elle effectue 10 heures cette année), elle sera en sous-service d’une heure.

Une situation similaire peut se présenter dans bon nombre de collèges ruraux.

VE »

Quelle que soit la forme que prendra le décret en cours de rédaction au MEN, qui doit s’appliquer à la rentrée 2007, l’objectif est clair : il faut faire travailler davantage le « stock » de profs, récupérer l’équivalent de 3 500 emplois, programmer ainsi de nouvelles mesures de carte scolaire.

Par cette attaque sans précédent, il s’agit bien de toucher à l’organisation même des services, au métier, de le déstabiliser davantage, l’encadrer et le rendre dépendant des hiérarchies locales.

Nous avons publié dans L’US Mag suppl. au n° 641 du

16/09/06 la comparaison entre la rédaction des décrets de 1950 et les premiers essais de

rédaction du MEN. En voici les principales dispositions

particulièrement dangereuses pour nos métiers et conditions de travail.

COMPLÉMENTS DE SERVICE : TOUJOURS PLUS !

Là où les décrets de 1950 prévoyaient que « les professeurs qui n’ont pas leur maximum de service dans l’enseignement de leur spécialité et qui ne peuvent pas le compléter dans un autre établis- sement de la même ville peuvent être tenus, si les besoins du service l’exigent,à participer à un ensei- gnement différent... », la nouvelle rédaction ins- crit dans les textes réglementaires la possibilité d’enseigner dans une autre commune, sans limitation géographique.

Art. 2

I - L’enseignant qui ne peut se voir confier la totalité de son service dans l’établissement où il est affecté, peut être tenu de le compléter, dans sa discipline, dans un ou deux autres éta- blissements de la même commune ou d’une autre commune.

II - Le TZR qui ne peut assurer tout ou partie de son service dans sa discipline dans la ZR où il a été affecté, peut être tenu, si les besoins du ser- vice l’exigent, à dispenser un enseignement dans une autre discipline.

MAJORATIONS DE SERVICE : EXTENSION ?

La disposition des décrets de 50 majorant «d’une heure les maxima de service hebdomadaires pour les professeurs qui enseignent dans [des classes, divisions ou sections] dont l’effectif est inférieur à 20 élèves » pendant plus de 8 heures.

Devient : « les services hebdomadaires sont majo- rés d’une heure pour les enseignants qui donnent plus de 8 h d’enseignement dans des divisions ou groupes de moins de 20 élèves ».

Cette disposition est susceptible d’évolution, nos calculs ayant montré au MEN que le côté ravageur de la prise en compte des groupes (par exemple issus de dédoublements de classes) pour les majorations alourdirait le ser- vice de nombreux collègues, au-delà même des impératifs du budget !

PREMIÈRE CHAIRE : PORTION CONGRUE !

Alors que les décrets de 1950 prenaient en compte pour l’octroi de la première chaire toutes les heures dispensées en Première et Terminale, le projet ne prévoit plus qu’une diminution d’une heure pour les professeurs enseignant au moins six heures dans une discipline faisant l’objet d’une épreuve obligatoire du baccalauréat en classe de Terminale ou Première.

Pour le calcul des six heures, les heures don- nées à deux divisions ou groupes dans une même discipline comportant même pro- gramme et même horaire, ne comptent qu’une fois.

L’imposition que la discipline fasse l’objet d’une

épreuve au bac en Première ou Terminale limite la première chaire aux enseignants préparant aux épreuves du bac.

En outre, les collègues qui interviennent en STS ne voient plus ces heures décomptées pour la première chaire (décret 50-582 : « sont profes- seurs de première chaire les professeurs... qui don- nent au moins 6 heures d’enseignement dans les classes suivantes : CPGE, Sections de techniciens supérieurs...) ».

NOUVELLES DISPOSITIONS

« STATUTAIRES » MODIFICATION EN

PROFONDEUR DE NOS SERVICES

DÉFINITION LOCALE DES SERVICES Les articles des décrets actuels réglementant selon des critères objectifs l’attribution de décharges liées à certaines missions ou situa- tions d’exercice, disparaissent (labo de SVT, sciences physiques, LV, cabinet d’histoire, bureau commercial, soit environ 1 300 ETP actuelle- ment) et sont remplacés par un chapitre distinguant trois catégories d’activités dont l’at- tribution en moyens serait laissée à l’apprécia- tion des recteurs et l’affectation déterminée par le chef d’établissement, le tout dans une enveloppe contingentée !

MENTIONS COMPLÉMENTAIRES : LA RECONNAISSANCE DE LA BIVALENCE ! Instauration de la mention complémentaire dans les épreuves des concours externes ou obtention par « reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle ».

DÉCRET

EN COURS DE RÉDACTION : TOUJOURS PLUS

©DR/Proxyminder

©Clément Martin

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L’US N° 642 • 14/10/2006

IV

REMPLACEMENT

Perseverare DIABOLICUM

I

l semble bien que des consignes très claires aient été données aux recteurs concernant l’application du décret sur le remplacement qui avait mobilisé toute la profession l’an passé.

Les recteurs de Montpellier, de Lyon ont ainsi envoyé dans les établissements de leur académie une circulaire sur cette question rappelant qu’à partir du moment où un professeur est désigné pour le remplacement, il a obligation d’effec- tuer les heures sous peine de retenue sur salaires.

Rappelons que l’an passé, à notre connaissance, très peu de chefs d’établissement avaient tenté la contrainte et aucune retenue n’avait été opé- rée en cas de refus d’un collègue.

Face à cette nouvelle offensive, le SNES a décidé de reconduire intégralement le dispositif d’action de l’an passé :

appel à des prises de positions majoritaires de refus des remplacements imposés ;

appel à la grève des personnels en cas d’obs- tination du chef d’établissement (un préavis de grève a été déposé) ;

campagne publique sur les réalités du rem- placement dans toutes ses dimensions ;

utilisation du site national pour donner une dimension nationale aux actions locales ;

communiqués de presse réguliers.

EXTRAITS DE LA CIRCULAIRE

RECTORALE DE L’ACADÉMIE DE LYON ENVOYÉE AUX CHEFS D’ÉTABLISSEMENT ...Enfin, si le volontariat doit demeurer l’épine dorsale du dispositif, il ne faut pas renoncer par principe à faire application des disposi- tions des articles 3, 4 et 5 du décret d’août 2005 qui définissent les conditions de dési- gnation par le chef d’établissement. Le ser- vice de remplacement constitue pour le pro- fesseur une obligation de service à laquelle il ne pourra se soustraire sans s’exposer à une retenue sur traitement dès lors que vous l’aurez désigné en application du décret du 26 août 2005.

Dans cette hypothèse, c’est la règle du tren- tième indivisible qui s’applique. « Ainsi, un professeur qui aura effectué son service com- plet d’enseignement pendant tout un mois s’expose au retrait d’1/30 de son salaire, dès lors qu’il refuse d’accomplir une heure de rem- placement pour laquelle vous l’avez désigné ».

STRATÉGIE

Comment et

jusqu’où supprimer DES EMPLOIS

D

epuis plusieurs années, nous disons que les suppressions d’emplois d’enseignants dans le second degré ont atteint leur limite sauf à toucher profondément à l’offre d’enseigne- ment, y compris en cas de baisse d’effectifs comme aujourd’hui. Les structures des établis- sements ne peuvent pas être comprimées à l’infini et ce n’est pas en moyenne 2,5 élèves en moins par établissement qui permettent de gagner des postes à hauteur des 2 000 suppri- més dans le projet de budget 2007. La sup- pression d’options, l’augmentation des effectifs par classe ont aussi leurs limites. Aujourd’hui, même des responsables du ministère de l’Édu- cation nationale partagent cet avis !

La seule solution est donc, à leurs yeux, de tou- cher aux structures pour générer des écono- mies. Toucher aux structures revient obligatoi- rement à agir sur deux leviers : augmenter le temps de travail des enseignants ou/et diminuer le nombre d’heures de cours des élèves.

La diminution des heures de décharge statu- taire relève de la première démarche ; ce qui semble se préparer par le biais des audits sur les

lycées et les collèges relève de la seconde.

Par ailleurs, pour gagner de la souplesse en ges- tion, la bivalence est plus qu’encouragée.

Et dire qu’on nous explique que tout cela c’est dans l’intérêt des élèves !

Daniel Robin daniel.robin@snes.edu

LES ENSEIGNANTS :

Refusent toute réécriture du décret du 25 mai 1950 qui viserait de fait à augmenter leur service hebdomadaire, dégrader encore plus leurs conditions de travail ou baisser leur rémunération.

Exigent le maintiende la définition des obligations de service en maxima hebdo- madaires d’heures d’enseignement.

Exigent le respectde la qualification disciplinaire.

Exigent le maintiende l’intégralité des heures de décharges statutaires (première chaire, laboratoire, cabinet, UNSS, pondération STS et CPGE, préparation, chorale...) parce qu’elles correspondent toutes à un besoin pédagogique au bénéfice des élèves.

Exigent l’ouverture de négociations :

– sur les conditions de travail des enseignants du second degré afin d’étendre les décharges statutaires à d’autres situations liées aux évolutions pédago- giques et aux conditions d’exercice (effectifs, établissements difficiles, néo-titu- laires, compléments de service) ;

– sur l’intégration de la concertation dans le service ;

– sur les modalités de la mise en œuvre d’un abaissement progressif des maxima de service.

Exigent les créations d’emploistatutaires nécessaires pour toutes les catégories.

PÉTITION

Nous avons besoin d’une école qui permette la réussite de tous les élèves ; pour cela, il faut diversifier les conditions d’apprentissage, donner à tous une offre de forma- tion suffisamment riche, respecter et faire évoluer nos métiers.

Or, le gouvernement, mû par sa seule volonté de diminuer le nombre d’emplois dans le second degré, prépare un projet de décret portant sur les services des enseignants des lycées et collèges.

Ces derniers ont vu leur charge de travail croître, leurs missions se diversifier, le métier se complexifier.

Ils n’ont bénéficié d’aucune réduction du temps de travail depuis 1950 alors même que les réformes alourdissaient leur charge de travail. En réduisant les horaires de nombreuses disciplines, en supprimant bon nombre de dédoublements, ces réformes ont augmenté le nombre d’élèves à encadrer.

NOM PRÉNOM ÉTABLISSEMENT SIGNATURE

La pétition ci-dessous est à renvoyer au SNES, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 Elle peut être aussi directement signée sur le site du SNES :www.snes.edu

Temps

de

travail

la

coupe

est

pleine

©Thierry Nectoux

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