A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
P IERRE R ENOUARD
Analyticité et sommabilité « de Borel » des fonctions de Schwinger du modèle de Yukawa en dimension d = 2. II. La « limite adiabatique »
Annales de l’I. H. P., section A, tome 31, n
o3 (1979), p. 235-318
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1979__31_3_235_0>
© Gauthier-Villars, 1979, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
p. 235
Analyticité et sommabilité
«de Borel »
des fonctions de Schwinger
du modèle de Yukawa
endimension d
=2.
II. La
«limite adiabatique »
Pierre RENOUARD
Centre de Physique Théorique de l’École Polytechnique,
91128 Palaiseau Cedex, France
Équipe
de Recherche du C. N. R. S., n° 174Ann. Henri Poincaré
Vol. XXXI, n° 3, 1979 Physique , théorique. ,
RÉSUMÉ. 2014 On
présente
une version modifiée de la « Clusterexpansion »
de
Glimm-Jaffe-Spencer,
que l’onapplique
à la démonstration d’une pro-priété
de sommabilité de Borel pour les fonctions deSchwinger
du modèlede Yukawa « sans en dimension
deux ;
on établit que, comme fonctions de la constante decouplage,
elles admettent unprolongement holomorphe
dans un domaine de la forme{/ Arg. ).21 7r/4, H ~ ~},
dont la dérivée nème est
majorée
par!)7/6+f.,
d~ > 0.ABSTRACT. use a modified version of the « Cluster
expansion »
of
Glimm-Jaffe-Spencer
to proove asummability property
of Borel type for theSchwinger
functions of theYukawa2
model withoutcut-off;
we showthat,
as functions in thecoupling
constant,they
have ananalytic
continuation in a domain of the
( ~, ~ a ~,
such that the derivative is bounded
by !) 7 /6 + f,
Ve > 0.INTRODUCTION
La méthode de « Cluster
expansion »
de J.Glimm,
A.Jaffe,
T.Spencer joue
un rôle central dans l’étude de la « limiteadiabatique »
des modèlesAnnales de l’Institut Henri Poincaré-Section A-Vol. XXXI, 0020-2339/1979/235/X 4,00/
(6) Gauthier-Villars
de Théorie
quantique
deschamps
dans le cas de «couplage
faible »(et
les situations
qui s’y ramènent).
Lacomplication
de sa formulation « clas-sique »
la rendcependant
d’un usage d’autantplus
incommodequ’elle
se superpose à la
complexité intrinsèque
du modèle étudié. C’estpourquoi
il nous a semblé utile de la clarifier :
- d’une part en donnant une formulation abstraite
(c’est-à-dire
indé-pendante
de tout modèle et même de touteapplication
éventuelle à la Théorie deschamps)
de sesprincipes
fondamentaux[Appendice A ],
- d’autre part en proposant une
règle
assezsystématique
de mise en0153uvre de ces
principes [ §
1 etAppendice D] qui
élimine bon nombre dedifficultés
(de justification
mais surtout decalcul)
propres à la construction usuelle.Typiquement,
sont données des(familles de)
fonctionsoù A est une union finie de mailles d’un réseau dans
Rd;
les énoncésgéné-
raux
[théorèmes
A.3,
A. 4 et A.6] réduisent
la démonstration de l’existence de limiteslorsque
A ~ Rd et l’étude depropriétés («
cluster fort»)
de ceslimites à la démonstration de l’existence d’un
prolongement (A, s)
Hs),
où s est un
paramètre
convenable[voir A .1 ],
tel queZ/A, 1 )
=Z/A)
etvérifiant les
propriétés
énoncées dans les définitions A.3,
A. 4 et A. 6. On s’efforce d’utiliser la liberté de choix dont ondispose
dans la construction de ceprolongement
poursimplifier
autant que faire se peut les vérifica- tions nécessaires.Dans les différents modèles de la Théorie des
champs (en
dimension d ==2)
les fonctions
Zj
sont les fonctions deSchwinger
non normalisées « à volume fini », elles sont définies par desintégrales
=f
onpropose un
prolongement
de la formes)
==Gj(039B,
s,où,
contrairement à la construction « usuelle », v est une mesure fixe
(on
achoisi la mesure
gaussienne
centrée dont la covariance est l’identité sur~’(R2),
mais onpourrait
tout aussi bien - parsimple changement
devariables travailler avec la mesure « libre » /1,
de covariance (
- 1B +m2)-1 ),
et où les fonctions
Gj
ne sont pas «plus compliquées »
que leurs homo-logues
habituelles(et
enparticulier,
suivant une idée de J.Magnen
etR. Sénéor
[8],
nedépendent
duparamètre
s que par l’intermédiaire de coefficientsnumériques
« universels »[Appendice B D.
Comme l’essentiel des vérifications consiste à contrôler les dérivées d’ordrearbitraire,
rela-tivement à s, des fonctions
ZJ,
le calcul est ainsisimplifié
sans contre-partie
de tout cequi,
dans la formulationhabituelle, provient
des déri-vées de la mesure ; et d’autre part, les
justifications (« régularité
à l’infini »,dérivabilité, ...)
sont obtenues par des méthodes élémentaires de théorieAnnales de l’Institut Henri Paincaré - Section A
ANALYTICITÉ
de
l’intégration (notamment
sansqu’il
soit nécessaire d’introduire desrégularisations
des fonctionsG~).
On utilise cette version modifiée de la « Cluster
expansion »
pour éta-blir une
propriété
de sommabilité de Borel pour les fonctions deSchwinger
du modèle de Yukawa en dimension deux
(sans
« eut-off»),
considéréescomme fonctions de la constante de
couplage : après
avoir introduit leprolongement évoqué
ci-dessus[ §
1 etAppendice C ],
on montre que ces fonctions admettent unprolongement analytique
dans un domaine de la forme D= ~ ~, E ~ ; ~ Arg. ;’21 ~, ~ a ~, [ § 2 ],
et que leurs dérivées successives admettent unemajoration
de laforme )’r6 + ~,
Va >
0,
~03BB E D( 1 ) [ §
3] (bien
que les arguments du§
2puissent
être consi-dérés comme un cas
particulier
de ceux du§ 3,
on apréféré,
pour la clarté del’exposé,
lesprésenter séparément,
fût-ce auprix
dequelques redites).
Je remercie MM. J.
Magnen,
J. Lascoux et R. Sénéor pour d’utiles dis- cussions.1. CONSTRUCTION D’UN PROLONGEMENT
DES FONCTIONS A ~
Z;’~,~;;
Étant
donné un réseau à maillescarrées,
depas
>0,
dansl’espace
euclidien E de dimension
deux,
ondésigne
par~’o
l’ensemble des unions finies de mailles et suivant les notations de[7~] -
pour AE ~’o, r,
t EN,
on note
Z(r,t)03BB,039B, 03BB ~ D(03C0 8, a0)(2)
leprolongement analytique
des fonctions deSchwinger
non normalisées « à volume fini », introduit en[10],
théo-rème
I,
et on poseSuivant
[1 ], [8 ],
on va étudier la convergence,lorsque
A tend vers E(3),
des familles de fonctions et les
propriétés
de leurs limitesen utilisant la méthode de « Cluster
expansion »
deGlimm-Jaffe-Spen-
cer
[4 ], [5 ], [3 ].
On a
rappelé
les fondements formels de cette méthode àl’appendice
A(4).
La
première étape
traitée dans ceparagraphe
- consiste à cons-truire,
pourchaque
fonction A unprolongement
( 1 ) On corrige ici une erreur matérielle commise dans [7~ voir la note (42), p. 266.
(Z) On se limite au cas 6 = 0 et on note Z~r~~ pour e) ?£ 0 étant ordonné par inclusion.
(4) On utilise dans la suite des définitions et notations qui y sont introduites.
e) On donne (sans justification) à l’appendice D les éléments de la construction analogue
pour le modèle /LP(D)~.
1.1. On
désigne par J l’espace
vectorieltopologique
réelR),
par Y’son
dual,
par ~ la tribu sur //’engendrée
par les fonctions linéaireset par v E
~~~ll(~’, .9/) la
mesure dont la transformée de Fourierv
est112
est la norme dansL2(E)).
On utilisera essentiellement les deux
propriétés
suivantes de v :a)
Si pour m >0, ~e~~(~~.~)
est définie par(où ~m = ( - 0 + m2)),
alors pour tout on av)
et
b)
Pourchaque
ouvert U c E. Soit la tribu sur Y’engendrée
par les fonctions
équivalentes
mod. 03BD aux fonctionsSi
Ui
1 etU2
sont des ouvertsdisjoints
et si~(U;), ~ ~’
=1, 2,
alors
FI
etF2
sont des variables aléatoiresindépendantes, c’est-à-dire
que . et
1.2.
D’après
lapropriété
1.1(a), ci-dessus,
on peut facilementrempla-
cer les
intégrales
relatives à ,umqui
interviennent dans la définition des fonctions deSchwinger
« à volume fini » par desintégrales
relatives à v,on est ainsi amené à introduire des notations suivantes :
- Le
processus 1>
:!/ ~L1(y’~ v)
est tel que, pour tout~(~f )
estla classe mod. v de la fonction cc~
1--+ 0153,E~~/ ), (cc~ E ~’) (6),
- Q est la classe mod. v de la fonction constante
égale
à1,
- si et k ~ -i
(£5
>2),
est définie par(où
K est défini en(1.4.2)); d’après [7~], proposition
1. 6 siest un échelon
unité,
la famille admet unelimite,
notéeKX,
dans(6) D n’est donc pas le processus canonique.
D’autre part, chaque symbole désigne non pas « la même » fonction sur ~’ que dans [10 ],
mais son image par l’application ~m
Annales de l’Institut Poincaré - Section A
- on définit par
où B est
l’opérateur
de convolution défini paravec
(où
ET == 1 si r = 1 et 8r = - 1 si r =iy 5) ;
enfin on pose1.3. Pour mettre en 0153uvre la
propriété 1.1(â)
on utilisera unedécompo-
sition des fonctions
Kx
déduite du lemme suivant :Soient
~e~
on pose(de
sorte que = on a :LEMME.
i)
>2, il
existecl(X, 6)
>0,
telle que sipour
tout ç
> 0 il existe ,c2(X, ~, ç)
>0,
telle queoù d est la distance euclidienne dans E.
ii)
Soient 03B4 > 2 et p E[1,
+ oo[,
si est un échetonunité,
(k~
E~(E), dj EN),
est une suite deCauchy
dansv),
dont ta
limite,
notée estindépendante
de l’échelon unité choisi..
iii)
Deplus
on supposequ’il
existe a >0, {3
>1,
tels que si 0 S E a,(’) Dans la suite cette condition sera toujours (explicitement ou non) supposée vérifiée ( est le pas du réseau supposé fixé).
Vol.
définit
unopérateur
borné dansL2(E) (8),
et posePour k E
vérifiant
= 1 et x >0, on
pose =alors si l
2 2 (03B4-2)2,
existe # Go E]0,
(x[
etC3(X, b, k, 6)
>0, tels que
#3
#/
Démonstration.
2014a)
Sipour f~ J, N(2)(f)
etN{4}( f ) désignent respecti-
vement les fonctions
et
on a
d’après [10 ], (2 . 3 . 5),
D’après l’inégalité
de Hölder(si
p >4),
J
or =
1, 2, où Fn
Cn Lp(J’, v) désigne l’espace
K=0
à ~
particules (~),
donc il existec(5)
> 0 telle queb)
Si Re z >0, T
> 0 ondésigne
par la transformée de Fourier (g) M(h) est l’opérateur de multiplication par h.Si Y E :![ 0, les fonctions ly et possèdent cette propriété avec oc = 1, ~ > 3, en parti-
culier
(9) Voir [10 ], (2 . 3 . 2), (2 . 3 . 3), on rappelle que :
(~ D’après l’inégalité d’hypercontrativité de Nelson et l’équivalence des normes L et L 2 surdon a
.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
de la fonction p ~
(27T)
Ren effet
(11),
admet lareprésentation intégrale (déduite,
parprolon-
gementanalytique,
de[7], (3.53),
p.286) (12),
d’où l’on déduit
On pose
et
on a
d’une
part!! !),.
~ 2!! |1x~q1 !! G( " ’ !! I 2q1,
doncet d’autre part,
donc,
Si q 2 2, ceci résulte plus simplement de l’inégalité de Hansdorfï-Young.
l~ 12~l
Ko est la fonction de Bessel modifiée, on aVol. XXXI, 3-1979.
d’après l’inégalité
deYoung,
doncc)
Pour Re z >0,
on posealors pour tout
/e ~
on aet
1 D’abord si Re z >
-,
on adonc, d’après l’inégalité
deYoung,
puis
si Re z >4 ,
soientAnnales de l’Institut Poincaré - Section A
(la
dernièreinégalité d’après [12 ],
lemme2 .1 ), donc, d’après ( 1. 3 . 20)
alors,
enappliquant
le théorèmed’interpolation
de Stein à la fonctionanalytique
z f---+F(z)X,h,f,(1 4
" + -- Re z - +2014 ),
on obtientd’après
4 2~
22~/
Donc,
si on ad’après (1.3.11), (1. 3.14), (1. 3.23)
etl’inégalité de Hölder,
et de
même, d’après ( 1. 3 .12), ( 1. 3 .15), ( 1. 3 . 23),
Alors d’une part,
d’après ( 1. 3 . 6), (1.3.24), ( 1. 3 . 25)
avec ~1 1 = e2 =0,
(d’où ( 1. 3 . 2) d’après ( 1. 3 . 5))
et d’autre part, ensubstituant kx - kx,
àf
dans
(1.3.6), (1.3.24), (1.3.25),
et compte tenu del’inégalité
, , 2
b-2 2
(d’après [7 ],
lemme VII .9)
onobtient,
si 03C32014 3S
’9c5
avec 8 o > .2014. ~
2c5 -
4 ’
d’où l’on déduit
(1.3.4) puisque, d’après (1.3.5),
d )
Soit maintenant D==d[X,
supph ],
etsoit 03BE ~ ]0, 1 [,
on poseOn peut substituer à dans
( 1. 3 .13)
et( 1. 3 .18),
on peut donc substituere - 2(1 - ç)mD à Il G~) B1 ~
dans(1. 3 .17) :
’
’
0Il , , ~24/3
àIl G(z)m Iii ’ ..
avec G = 0:Mais,
d’autre part, il existe une constante~)
>0,
telle quedonc, d’après
lareprésentation intégrale ( 1. 3 . 7),
on a,>_ t, m 2 1-1
donc si 0 Re z
1,
il existe une constantec’(r, ç,
Rez),
telle queAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
Alors, d’après (1.3.31), (1. 3 .32), (1.3 . 34)
et le théorèmed’interpolation
de Stein
appliqué
à la fonctionanalytique
on
obtient,
pour q E[2,
+ oo[,
alors, d’après (1.3.6), (1. 3 .11), (1. 3 .12), (1. 3 .14), (1. 3 .15)
et(1. 3 . 35),
on asi D = d
[X, supp h ( 1. 3 . 3)
en résulted’après ( 1. 3 . 5).
01.4. Soit ~ l’ensemble des centres de mailles du
réseau,
ondésigne
par la maille de centre a E
fJ/l,
par xa EL(%)
leprojecteur orthogonal
défini par Xx
=
C11/2M(1 C -1~2,
par(resp. ~B
E >0),
la tribusur [/’
engendrée
par les fonctionséquivalentes
mod. v aux fonctions(resp.
supp/
c=Da + {~- ; ! ~ } ) (13) ~
on a~x
=~~.
R>0
Pour
03B1,03B2
eR,
on pose ==K(039403B1,1039403B2) (14),
on aLEMME. 2014 Soit
03B4’ ~ ] ]2
20142014, 2[, il
existe des constants a >0,
6 >0,
ri > 0 et des
fonctions positives F03B2 e j ) Lp(J’, A03B2, v), 03B2
eR,
1px,
et telles que, =
min {
m,M }
>/- 1 ,
où on a
posé [a, ~3 ] =
d[~a, ~a ] ,
E ~.Démonstration.
a)
Dans( 1. 3 . 5)
on pose X =039403B1,
h =1039403B2
et on substitueà
f
une unitéapprochée
telle que supphJ c ~ x ; ~ 1 x 1 t/j ~ , b’j E N,
~ ~+M ~ ~
(13) On rappelle que
p + M |p|2 + M2 03C8(p)
1 c ( P 12 + M2)-1/2tjJ(p),voir [10 ], 1. 3.
On conviendra de noter ~ + pour .9I~1/2).
( 14) Voir 1. 3.
3-1979.
le second membre a une limite E
~) L~(~, v),
et,d’après
( l .
3 . 26)
et( 1. 3 . 36),
il existe des constantes c >0,
() >0, r~
>0,
telles quealors
vérifie -
( 1. 4 .1 )
et( 1. 4 . 2).
OCE ‘~
b) Pour établir (1.4.31 on part
(d’après [12 ],
lemme 2 .1 et théorème2 . 2 )
et(d’après [12 ],
lemme 2.1 et théorème 2 . 4(b)),
ainsi que desinégalités analogues
concernant et deLa fin de la démonstration est alors semblable à celle de
(1.4.2),
suivantune variante de
l’argument
1.3 ci-dessus. D1. 5 . Soient F
( 15)
et ’t >0,
ondésigne
par(Lt,4>
= l’extension de Friedrichs de1"opérateur positif (Lr
+z2)
défini sur le domaineD(Lr) = { t/1
ED(E) ; supp 03C8
n r= 0] ,
dense dansL2(E),
par Suivant l’idée de[8],
pour oc,03B21, 03B22, 03B23 ~ R,
on poseoù i
>_ t-1
1 sera . choisi ultérieurement.e 5) Voir A. 1, A. 2.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
ANALYTICITÉ
D’autre part, suivant
[4 ], § 3,
pour s ~ S on poseSoit
So
=s E S ; ¿ Ar(s)
rE rP = 1( 16),
si SESo,
a,~3
E on pose(1. 5 . 3) I~m ~2~ ~3)
=Pl’ ~3) e 7)
[Série
convergentepuisque, d’aprés [4 j Proposition 7 .1,
Soient alors on définit
v), (b
>2,
p E[1,
+ oo[),
par
[la
série est convergented’après
le lemme 1.4 etl’inégalité
et après (1. ~ . ~~ on a = On utilisera . les notations suivantes :
(’6) Pour tout se S, on a évidemment 0
~
1 ; So ainsi défini est « saturé »(voir A .1).
rE~
(l’) On étudie quelques propriétés de ces coefficients à l’appendice B.
donc
(si s
=1,
on omettra l’indices).
1. 6 . On définit
(1 M)
paron a :
LEMME. existe des constantes a >
0,
o >0,
11 > 0 et des~’onctions positives F03B2 = n Lp(J’,A03B2, v), (3 (ZO), vérifiant
1 ~ ~r
et telles =
min {
m,M }
> l-1 1Démonstration. 2014 Soit
(~8e~), l’opérateur
de multi-plication
par,
et soit ; E]0,
32[,
on posede sorte que,
d’après (1.6.1),
pour tousv) est l’espace à n particules et TI" la projection orthogonale sur g-~.
e 9) La définition de B est rappelée en 1.2.
On utilise, sous perte de généralité, les mêmes symboles qu’au lemme 1. 4 ; il est clair
en effet que, chacun des deux énoncés étant établi séparément, on peut trouver des constantes
et des fonctions qui les vérifient simultanément.
B est défini en 1. 2.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
a) Si 0 8’ e, on a
or, d’une part,
d’après [12 ],
lemme2.1,
est de Hilbert- Schmidt pour tous oc,~3
et il existe des constantes c’ >0,0
> 0 telles que,et d’autre part 1 et Et sont des
opérateurs
de Hilbert-Schmidt
donc, d’après [12 ],
théorème2 . 2,
il existec’i
>0, ~
> 0 tels queenfin
B~t = ~E-E~~
est borné uniformément pour M >_t-1, (d’après [77],
A.
II), donc,
&)
On suppose d’abord 0~
- avec :; p_,
alors, avec des bornes
indépendantes
de m ;;?:B
on ad’après [12 ],
lemme2.1, puis
d’après [12 ],
lemme2 . 3 (b),
d’après [12 ],
lemme 2 . 3(a)
etd’après [12 ],
théorème2 . 4 (b),
donc est de Hilbert-Schmidt et il existec’2
> 0 telle que si ~ >:t-1,
d’autre part, est un
opérateur
de Hilbert-Schmidt[puisque
donc, d’après [12 ],
théorème2 . 2,
il existec’2
>0, r~
> 0 tels quedonc.
c) Maintenant,
si A est unopérateur
à trace,auto-adjoint, positif
dansL2(E, R),
la fonctionGA
EF0 ~ F2
définie parest
positive puisque
le second membre définit une fonction de typepositif
sur [/
[en effet,
si 0 est la suite des valeurs propres deA,
une suite
correspondante
de vecteurs propres, et si xi =( f,
on aor les fonctions sur R
et
sont de type
positif,
donc les fonctions définies sur[2(N, R)
parsont de type
positif
doncest de type
positif
comme limitesimple
deproduits
de fonctions de typepositif
donc ,est de type
positif puisque
~ui >0,
VïDonc,
supposant a ~~32,
si pour u, u E R2 on poseet si l’on définit
Zâu~ ~,~2
Eo 3 ~
parAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
ANAL YTICITÉ SOMMABILITÉ DE BOREL »
on a
donc, d’après (1.6.6)
etl’inégalité
deSchwarz,
où on a
posé
Or on a,
d’après ( 1. 6 .10)
de
même, d’après (1.6.14),
et si l’on pose
~a3~ _ ~ 11/2 , d’après (1.6.10)
donc si l’on définit E
n L~(~, j~~, v) (~)
par,F~
vérifie(1.6.2) [d’après l’inégalité d’hypercontractivité
de Nelson(23)] ]
et
(1. 6 . 3)
résulte de(1. 6 .19) [puisque
estsymétrique en ~31, ~2 ~ ~
DOn pose successivement
(grâce
aux lemmes 1.4 et1.6) :
(z2) On note que toutes les fonctions du second membre de (1. 6.23) sont A03B2-mesurables.
(23l Voir note (1°), p. 240.
Vol. 3-1979.
1. 7 . Pour A E
eSo,
on poseon a
PROPOSITION. Pour tout p E
[1,
+ oo[,
id existe des constantes p~, >0,
1
(indépendantes
de m etM)
telles que pour tout 03BB ED(03C0 8, p (25),
rEN,
nEX0, s ~ S0,
La
démonstration,
un peulongue,
est donnée àl’appendice
C.Soient alors r E
N, tE
N et uj E2(E)
@V,
vjEX - 2(E)
-@V,
1~ j ~
r,1 ~
k - ~,
on supposequ’il
existeA~B A~,
telsque
supp.( ! C c ~ 4~~~, supp . ( ~
C( 1~2v~)
cA~B 1 /
rsupp ~~m ll2 ~k) C ~~~~, 1 k t (26).
" ~ ’’’ ~Pour A e
~’o,
soient= {~;A~ c n ~ , ~ - f
Si I(f)039B| 1 = on
pose r039B= I(f)039B
et ondésigne
par ~039BE f -
L +1 }
la
signature
de lapermutation (JAde {
1, ...,r}
définie par =1~,
03C3039B(j) ~ 03C3039B(k) su
~ k etsi,
oubien j
EI(f)039B
et k EI(f)039B,
oubien j ~ I(f)039B et k ~ I(f)039B.
Alors A E on pose
zéro sinon.
(24) On vérifie que pour s = 1, cette définition coïncide avec (1.2.2).
(25) Pour 0 oc
-
et p > 0, on a posé D((x, p) _ ~ z e ~’ ; ~ Arg z2 ~ 2o(, ) z ~ p }.(26~ On sait que l’on peut sans perte de généralité imposer ces conditions puisque tout
M = .~(E, V) (resp. r e V’), resp. / e .~) est somme d’une série convergente (dans (g) V, 0 V, resp. ,~-1(E)) de telles distributions (les estimations (2. 7 .1) et (3.0.1) permettant d’opérer terme à terme).
Section A
ANALYTICITÉ ET SOMMABILITÉ « DE BOREL »
Pour condenser cette écriture, on
adoptera
les notations suivantes : pour A En’ L~, v)
et B E(51’),
r EN,
E est l’idéal desopérateurs
àtrace),
on posealors,
avecon note
et
on a donc
En outre on pose
(27)
2. EXISTENCE
DES FONCTIONS
ANALYTIQUES
ï. HS ’,
Dans ce
paragraphe
on montre leTHÉORÈME 1
(28).
existe une constante 0>_ I-1, et,
siconstante ao > 0 telles que
Z(0,0)03BB,039B ~
0, VA eH0, ~03BB
eD( . B8
/ et, pour(2’) Avec cette définition ne coïncide avec la fonction donnée
S~(M,t?,/)
que si
~3x~
c A, V;, ‘dx = f, f b ; ce qui importe est qu’elles ont même limite lorsque Atend vers E.
(28) Les notations sont celles de [7C] rappelées au paragraphe 1.
tous r, t E
N,
u~ EV),
v~ EV’),
1j
r,h
Eg,
1 ~ k t, ta familleest bornée
uniformément
pour A E et i~ ED( ~ ’ ao
et convergelorsque
A -+
E, (H0
étant ordonné parinctusion), uniformément
pour 03BB ED g , ao ;
sa limite 8
dépend anatytiquement
de 03BB ED(03C0 8,
a0), elle est continue au bord.Par un argument
classique
de «Scaling
»(2y)
on en déduit leCOROLLAIRE.2014On suppose m
> 0 et M >0 fixés (3°), iI
existe a0 > 0 tel que les conclusions du ci-dessus soient vraies pour tout 03BB 0D(03C0 8,
convenablement choisi
grand) .
~Remarques.
2014 La convergence ci-dessus est établie dans le cas A rée!dans
[7] et [8 où
l’on montre en outre que 2014 dans ce cas 2014 la famille de fonctions vérifie les axiomes d’Osterwalder-Schrader[9 ],
enparticulier chaque
fonction est invariante euclidiennepour 03BB réel,
i 1en est donc de
même,
parprolongement analytique, pour 03BB
eD( . Bo
/(31).
D’autre part, on déduit facilement de la
proposition 2.1,
ci-dessous et des théorèmes A . 4 et A . 6 que la famillepossède
lespropriétés
usuellesde « cluster »
(et
de « cluster fort »[2 ]),
uniformémentpour 03BB
eD( . a° .
(Z9) C’est-à-dire en raison de l’égalité (où l’on explicite les paramètres de masse m et M) :
dÙ pour ç > 0, Sç est la transformation de « Scaling » définie par
(3°) Ici sans restriction (dans cet énoncé I n’est pas supposé donné a priori).
(31) Cette invariance euclidienne sera aussi un corollaire de la sommabilité de Borel (la série de Taylor à l’origine étant manifestement invariante).
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
2. 1. Le théorème 1 résulte
(32), d’après
le théorème A .4,
de laPROPOSITION.
Il existe ,uo ~l 1,
et, si ~C =M }
~ z > l-1 (3 3)
et ao > 0 tels que pour tout )0 E
D g , ao ,
i)
lafonction (A, s)
~Z(0,0)03BB,039B,s
soit unefonction
departition (définition
A.3), ii) chaque fonction (A, s)
~v,f)
-définie
en(1.7 . 3), (1. 7 . 7)
lui soit subordonnée
(définition
A .4).
Pour établir cette
proposition,
seule la démonstration de F. P. vnition
A . 3)
et F. S. iv(définition A . 4)
estlongue (et
faitl’objet
des sec-tions 2 . 2 à 2 .
7),
en effet on vérifie:* F. P. i et F. S. i
(découplage
en s =0) :
Soient A E s E
So,
T E b 1 et(Xi)
1 ~ i ~ p comme dans la définition A . ?,alars si 03B1~Xi = Xi~ R et C ~ 0393 on a
et
donc d’une part
(si
a EXi)
(PUiSqUe ¿
C2~0393~Xi =¿
C~b =1)
et d’autre part(2.1.4) H(lr~x.s!c(;~t,~,~)~0
seulement si~eX;,~’=t,2.3.
Alors
d’après (1.5.4)
et(2.1.3)
Compte tenu de (2. 7.1) pour « reconstituer » les éléments de J, voir note (26), p.252.
(33) T est le paramètre introduit dans la définition des coefficients H, en (1 . 5.1).
et
d’après (2.1.4)
d’autre part,
d’après (1. 6.28) et (2.1. 3),
~=i 1
On déduit alors de
(1.7.4), ( 1. 7 . 5), ( 1. 7 . 6), (2 .1. 5), (2 .1. 6)
et(2 .1. 7)
queet
d’après (2.1.4),
queces variables aléatoires sont donc deux à deux
indépendantes d’après ( 1.1. 4), donc, d’après ( 1. 7 . 7)
et(2 .1. 8),
* F. P. ii et F. S. ii
(régularité
àl’infini) :
De la
régularité
à l’infini des fonctions s ’-~H(s !
1 ri. ;~31, ~2, ~3) (propo-
sition B.
2),
on déduit d’abord(d’après
les lemmes 1. 4 et1. 6)
quepuis, d’après
lamajoration (C. 6 . 2),
uniforme en s ESo,
que s Hv,.~
est
régulière
àl’infini, d’après
le théorème deLebesgue,
* F. P. iii = évident
* F. P. iv - la fonction /). ~ Z(0,0)03BB,0394,0,
indépendante
de 0394 E est continueet =
1,
donc(m
et M étantfixés) (3 5),
il existe ao > 0 tel que* F. P. vi = évident
(d’aprés (1. 7.2)),
(34, Pour (X étant supposé ouvert), est défini en 1.1 (b).
Pour respecter l’ordre logique : on détermine d’abord (en 2 . 7) T > I- ~, ~ce >_ l-1
et al > 0 tels que, si min m, M } ~ (A. 3 . 2) et (A. 4.1) soient vérifiés, pour tout
~. E
DJ B8 -,
avec K, et K2 satisfaisant K2 > a2(K1 + on fixe alors met M - véri- fiant la condition - et on choisit a 1, de sorte que (2 .1.11 ) soit vérifiée, ce qui entraîne (A.1.3).Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A
* F. S. iii =
évident,
avec2.2. Le calcul des dérivées successives des fonctions s ~ va
s’appuyer
surl’application
itérée duLEMME. - Soient X
~ b(u)1, (u
et b E03B2,
o n a , avec ~(b)= ~ ~sb (et
lesnotations de
[10 A. 2),
sDémonstration. 2014 On a
(en
posant iciK(s) =
donc, d’après
leségalités [1
+K(s)] - 1 ==
1 -K(s)
+K(a)2 [I
+K( s) ] -1
et(d’après [70], (A .1. 4), (A .1. 5), (A . 2 .1 ))
la seconde
égalité d’après [l~j,
(A. 3 . 3). on déduit alors(2.2.1)
de(2 . 2 . 3) diaprés l’égalité b[RA](039Bu(R)X) = 039Bu+1(R)b[A]X (déduite
de[10 ], (A.1.4).
(A . 2 . 2)).
0..
2.3. On utilisera d’autre part la notion
d’opérateur
« R-localisé »introduite
ci-après.
Vol. XXXI, n° 3-1979.
Pour
chaque
r EN,
soit = w EN&f ; l w(oc) !XE~ = r ,
et pour w E W~r}
soit E le
projecteur orthogonal
défini paralors est une famille de
projecteurs
deux à deuxorthogonaux
et de somme
lr (l’identité
sur~©r).
DÉFINITION. - On dira que X E
L(%@r)
est R-localisé s’il existe un élé-ment
(évidemment unique
si X ~0),
wX E tet que = X(36).
On a alors
LEMME. Soient X E
L(%@r)
unopérateur ~-localisé,
A EL(%), y, ~
E9f,
on a
i) l’opérateur
Y = M[~03B3A~03B4]X estR-localisé,
si Y ~ 0 on a >0,
et dans ce cas,
ii)
[Démonstration
élémentaire par densité desopérateurs
de rangfini].
LEMME. Soit B E
b(r)1, (r E N),.
unopérateur R-localisé,
on a pour tous rE ~ 0’ A
E?l’ 0’
s ESo
et ~, E~,
avec ar -n
bErab) ,
(36) On note que v), défini par (1.7.6), est évidemment ~-localisé.
(3’) Le même énoncé subsiste en substituant Il . ])p, 1 :s;; p oo, ( Il . = Il . Il), à Il . 111 dans (2 . 3 . 3).
Annales de Henri Poincaré - Section A
d’autre ’ # o
où on a utilisé les notations suivantes :
&>(r)
est l’ensemble despartitions
der,
-et,
Démonstration. 2014 Par
commodité,
on ordonne(arbitrairement) r,
alorstoute
partition
est muni d’un ordre naturel(si
on aCi
1C2
si ~ a ~ C1, ab,
ondésigne
parrP,
1~ j ~
le
jème
élément de P E&’(r).
Cela
étant,
onobtient,
parapplication
itérée du lemme 2.2.où E est défini comme suit : pour 1
s 1 ~ 1
on pose,(avec
y =(5 = 5rp),
alorsOn utilise la relation de commutation
[7~] (A. 2 . 4)
pour écrireb)
comme une somme de termes où tous les
opérateurs
sontrangés
àdroite ;
si k est tel queQ,
le transfert de~2Ck ~Q(~, ~)
donne lieu à auplus
!{~I~.7~!PL~==~}!=
commutateurs non nuls, le nombreVol. XXXI, n° 3-1979.
de termes dans
l’expression
ainsi obtenue de est donc auplus
(d’après l’inégalité
a >0, n E N).
Soit maintenant l’un des termes
apparaissant
dans ladécompo-
sition de comme B est
~-localisé,
si X Edésigne
l’unquel-
conque des
opérateurs
obtenus enappliquant
successivement lesopéra-
teurs à
B, d’après
le lemme2. 3,
X est ~-localisé et,d’après (2.3.2),
si
alors
d’après (2 . 3 . 3)
et[10 ], (A . 3 .1 ), (A . 3 . 2)
on aor,
et
B ’ /
donc, d’après (2 . 4 . 7), (2 . 4 . 9), (2 . 4 .10), (2 . 4 .11 ),
et
(2 . 4 .1 )
résulte de(2 . 4 . 5)
et(2 . 4 .13).
D’autre part
(2 . 4 . 2)
résulte évidemment de(1.6.28).
0Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section A