M ICHEL P AGANI
Analise transcendante. Éclaircissemens sur le développement de cos
mx, en fonction des sinus et cosinus d’arcs multiples
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 13 (1822-1823), p. 94-101
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94
ANALISE TRANSCENDANTE.
Éclaircissemens
surle développement de Cos.mx , en
fonction des sinus
etcosinus d’arcs multiples;
Par M. PAGANI MICHEL , ingénieur à Genève.
DEVELOPPEMENT
M. Poisson
a faitconnaître
lepremier
que ledéveloppement
deCos.mx,
en fonction des sinus et des cosinus d’arcsmultiples ,
com-posé
de deuxparties ,
Fane réelle et l’autreimaginaire, qui
s’anéantitlorsque
m est unnombre entier positif, doit
, pour être exact ,conserver ces deux
parties, lorsque m
est un nombre fractionnaireou
négatif ;
et que , parconséquent,
ledéveloppement
donné par Euler est en défautpour
ce cas. Sil’on fait,
pourplus
desimplicité,
on a
l’équation
Si m=p q,
les deuxtermes
du secondmembre
de cetteéquation
subsistent,
et l’on apour 2p.Cos.px
deux valeursimaginaires.
D’après
M.Poisson , ces
deux valeurs sont deuxracines distinctes ;
95
et il a montré comment on
pourrait-
les tirer toutes d’une mêmeformule,
en mettant à laplace
de x les arcs x, x+2w,x+4w, x+6w, ... x+2(q- I)w,
dont le nombreest q,
etqui, ayant
tous le même cosinus
que
x, donnent la même valeur pourCos.px.
Cependant
M.Lacroix,
dans les additions à son Traité de calculdifférentiel
et de calculintégral (
tom.III , pag. 605),
observeque la théorie de M.
Poisson, quoique très-satisfaisante,
laisseencore à désirer
quelques éclaircissemens,
àquoi
ilajoute plus
loin : une
plus ample
connaissance dusujet ne serait
pasmutile,
car il
présente
encore d’autresdifficultés, lorsqu’on y
introduit10 considération des
équations différentielles.
Celaparaît
d’autantpluis
nécessaire que ,d’après
unprocédé
de M.Deflcrs (
voyezmême
volume ,
pag.6I6), il,
semblerait que laquantité
Y n’estque le
développement
d’une fonctiontoujours nulle, quel
que soitm et
quelque
valeur que l’on donne à x.Avant de
développer
mes observations sur cesujet
,je
crois né-cessaire de
distinguer d’abord,
dans toute fonctionirrationnelle ,
laquantité
et la valeur. Parquantité d’un radical, j’entends
le tion-brequi , multiplié
par uneexpression
de la racine du mêmedegré
del’unité, positive
ounégative,
etélevé
ensuite à lapuissance
dudegré marqué
parl’exposant
de ce mêmeradical, produit
la fonctionqui
en est affectée. Laquantité
est donctoujours équivalente
à unnombre réel et
positif,
et elle estunique, quel
que soit son expo-sant
J’appelle
valeur d’unradical, l’expression,
soitsoit
ima-ginaire, qu’on
obtient enmultipliant
laquantité
du même radical par unequelconque
des racines del’unité, positive
ounéga- tive,
et tellequ’en
l’élevant à lapuissance indiquée
par leradical,
on ait la fonction
placée
sous lesigne.
D’où l’on voitqu’un
radicaldoit avoir autant de valeurs différentes
qu’il
y a d’unités dans sonexposant.
Cela
posé, lorsqu’on
veutobtenir,
par lesséries,
laquantité
d’unI
radical
X,
il estévident qu’il
fautdévelopper
la fonction(±X,
96 DEVELOPPEMENT
d’après
la formule du binome deNewton ,
enprenant
lesigne
convenable pour avoir une série
convergente ;
et la limite de lasérie donne la
quantité
deX. Nommons Q
cettelimite,
et nousaurons
visiblement X=Qn±I;
mais on voit quechaque
valeur de
±I
est , engénéral ,
de laforme 03B1+03B2-I;
d’où il suit que les n valeurs du
radical X ,
seront toutescomprises
dans laformule Q 03B1+03B2-1);
pourvu que l’ondonne à 03B1 et à 03B2 successivement toutes les valeurs dont ces lettres
sont
susceptibles, d’après
ledegré
du radical.Nous avons tacitement
supposé
quela
fonction X avait une formeréelle; mais , si
cette fonction avait une formeimaginaire , le développe-
ment par la formule du binôme aurait lui-même une forme
imaginaire,
et l’on n’aurait
plus
laquantité,
mais bien une valeur deDans
ce cas,
toutefois,
il ne serait pas difficile d’en obtenir laquantité ,
et par suite toutes les valeurs. En
effet ,
soitA+B-I
le dé-veloppement
deV’x.
Nous avons vuplus
haut que toutes les valeurs deX
sontcomprises dans
laformule Q(03B1+03B2-I), Q
étant laquantité
duradical,
et03B1+03B2-I
une des racines dudegré
n de+1
ou - i ; il faut donc que ,parmi
cesracines ,
il s’en trouveune pour
laquelle
on aitCette équation
nous donneLa
dernière
est uneéquation
de conditionqui doit
avoir lieu toutes les fois quel’expression A+B-I
est valeur d’une racine d’une fonctionréelle,
et feraconnaître,
dans ce cas, les nombres et03B2 ;
après quoi
on aura laquantité Q exprimée
parA 03B1
oupar B 03B2.
Toutes
les valeurs deX
seront doncdonnées par
l’une desdeux
formuler
COSINUS. 97
dans
lesquelles
il faudramettre à
laplace
de 03B1 et R lesnombres
qui
satisfont a la condition03B1 03B2 =A B,
sans cessercependant d’être
compris parmi
ceuxqui expriment
la racine nme de+I
ou -I,et où il faudra de
plus
mettre successivementpour M/
et AI toutesles valeurs
qui répondent
à cette même racine n me.Le
développement
de2m.Cos.’.% étant ,
comme nous l’avonsdit, X±X’-I;
nous aurons icid=X, B=±X’;
etpar conséquent
la
quantité de
2m.Cos.mx serareprésentée par 2013
ou par-;
d’oùil suit que toutes les
valeurs
de2m.Cos.mx
serontcomprises
dansles formules
Il ne nous sera pas
difficile
maintenant de rendre raison detoutes les
singularités apparentes que présente
ledéveloppement
dela fonction
Cos.mx.
Et d’abord onvoit,
par les formules(v),
quecette fonction est de la
forme AX
ouA’X’, A
et A’ étantdeux
constantes ; et voilàpourquoi l’équation
différentielleest satisfaite
par
lasupposition de y=A’X’
aussibien que par
celle de03B3=AX.
En second
lieu, l’équation X ±X’
=03B1 03B2
nousapprend qu’on
a03B2=0
lorsque X’=0,
etvice versâ.
Onvoit
doncpourquoi A’.
98 DEVELOPPEMENT
qui est égal
à±03B1’+03B2’-I 03B2 devient
infini toutes les fois qu’on aX’=0;
etpourquoi
aussi on a X’=0 pour tous les exposaus de2Cos.x qui
ne sontpoint fractionnaires; puisqu’alors
toutes les va-leurs
de 03B2
doivent être nulles.Pour faire une
application
des formules(03BD), je
choisirail’exemple
même que M. Poisson a- traité. On a , pour ce cas, x=w,
m=I 3,
et l’on obtient
X=I 2 2, ±X’=±3 22 ;
et, comme2Cos.w
=2X-I,
il faudraprendre , parmi
toutes lesvaleurs de -I,
celles
qui
satisfont àl’équation
il est
aise
deconclure
dela qu’il
fautprendre
doue la
quantité de 2Cos.w
est2, puisque X 03B1=±X’ 03B2 =2;
et toutes ses valeurs seront
comprises
dans la formulepourvu qu’on donne à 03B1’
et 03B2’ les valeursqui
conviennent à la racinecubique
de -I. Nous aurons donc pour2Cos.w
l’une destrois
expressions
suivantes :comme cela
doit être.
H
ne nous resteplus maintenant qu’à
fairequelques remarques
99
sur les observations de M.
Deflers, d’après lesquelles
ilparaîtrait
que la fonction X’ est
toujours nulle, quel
que soitl’exposant
de2Cos.x. Son
procédé
se réduit aufond
à démontrer quel’équation
est
identique. Mais,
si l’on fait attention que les deuxpremiers
termes du second membre se réduisent à
n.n-I I, que
les trois pre- miersdonnent ,
pour leur sommen.n-I I -n-2 2,
et ainsi desuite;
on se convaincra
aisément
que le second membre n’est autre chose que lepioduit
desfacteurs ,
en nombreinfini ,
or , ce
produit
nepept
être nul que pour des valeurs entièresef
positives
de n ; d’où ilparaît
résulter que la démonstration deM.
Deflers,
bien que fortingénieuse,
n’estpourtant point
exacte.Pour découvrir en
quoi
cette démonstration estfautive p observons qu’en posant l’équation
M. Deflers remarque que le second membre
pouvant
êtreégal à
et que la "série entre les
parenthèses
étant ledéveloppement
de(t+t-I)n,
onpeut écrire
I00
DEVELOPPEM. DES PUISSANCES DES COSINUS.
En
exécutantdonc
la différentiation dans le secondmembre
decette
équation,
on auraOn
voit donc queM.
Deflerssuppose
que lecoefficient différen-
fiel dudéveloppement
d’une fonction estégal
audéveloppement
ducoefficient
différen tiel de cette fonction. On verra tout-à-l’heure sicette
supposition
esttoujours permise.
Enl’admettant,
on voitque
la dernière valeur de T se réduit à zéro
lorsqu’on
fait t=I; maison a
aussi ,
dans ce cas ycomme il résulte de la
première
valeur deT ;
donc le secondmembre
decette
dernièreéquation
est nul. Telle est laconséquence qu’en
a tirée M.Deflers.
Mais nous observerons que la fonction
n(t+t-I)n-I(t-t-I) n’est
pas
égale à
lapremière
valeur ’deT;
car, endéveloppant
le bi-nome
(t+t-I)n-I
et en effectuant lamultiplication
part-t-I,
ontrouve,
en s’arrêtant auquatrième
termed’où
l’on Toit que,quelque
loinqu’on
p-ousse ledéveloppement,
il restera
toujours
un terme dans la secondeligne qui
ce sera dé-truit par aucun de ceux de la
première.
Ilest donc
certain que ,toutes
réductions faites,
on auraT=n
QUESTIONS RÉSOLUES.
101et, si l’on fait t= 1 , on trouvera pour
T ,
mais d’une manièrebeaucoup plus simple,
lavaleur
que nous avionsdéjà
obtenueci-dessus.
Genève,
le 23juin
I822.QUESTIONS RÉSOLUES.
Solution du problème d’analise élémentaire proposé à
la page 3I6 du XII.e volume des Annales;
Par MM. A. L. BOYER, élève
aucollège royal de Montpellier, QUERRET, chef d’institution à St-Malo,
Et DURRANDE, professeur de physique
aucollège royal de Cahors.
PROBLÈME.
Il afallu
n vis d’Archimède pourévacuer ,
dans le
temps t,
l’eau d’unbassin,
dont lasurface
était a , danslequel
lapluie tombait ,
etqui
était en outre alimenté par unesource.
Il a
fallu
n’ vis d’Archimède pourévacuer ,
dans letemps t’,
l’eau d’un secondbassin ,
dont lasurface
étaita’,
danslequel
la pluie tombait,
etqui
était en outre alimenté par une source.Il a
fallu
n" visd’Achimède
pourévacuer ,
dans letemps t",
Tom. XIII. 15