P LANA
Analise transcendante. Éclaircissemens sur la théorie de l’intégrale R
log.xdx, prise depuis x = o
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 145-157
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I45
ANALISE TRANSCENDANTE.
Éclaircissemens
surla théorie de l’intégrale $$,
prise depuis
x=o ;Par M. PLANA , professeur d’astronomie à l’université,
et
membre de l’académie royale des sciences de Turin.
INTEGRALES DEFINIES.
I.
ON
doit à M. Bessel une théorie fortremarquable
del’intégrale
dx Log.x,
danslaquelle
sontexposées
des séries propres à en fournir la valeurnumérique , pour
une valeurquelconque de x (*).
Suivantcette
théorie ,
on obtienttoujours
une valeur réelle pour cetteintégrale ;
cequi
semblerait n’être pas d’accord avec la doctrine récemmentexposée
par M.Poisson,
sur lesintégrales
dont lesélémens
passent
parl’infini
comme cela a lieu relativement aucas dont il est ici
question,
toutes les fois que l’onprend
pourx une valeur
plus grande qu el’ uni té. Mais ,
tout en admettantla théorie de M.
Poisson,
ilest
facile de fairedisparaître la
con-(*)
Voyez
le recueilpériodique
intitulé:Konigsberger
ArchioNaturwissenchaft
und Mathematik (
janvier
I8II ); on bien le Traité desdiffèrences
rt desséries de M. LACROIX, deuxième
édition, chap.
VI, pag. 525, n.° I23I.J. D. G.
Tom. XII,
n.°V,
I.ernovembre I82I.
20I46 INTEGRALES
tradiction
qui
seprésente ici,
à l’aide d’unedistinction
entrel’intégrale arithmètique
etl’intégrale analitique.
Imaginons ,
pour uninstant ,
l’existence d’une fonction finie dex
qui
, étantdifferentiée,
donnedx Log.x,
etsoit F(x)
cettefonction ;
alors, l’intégrale
quej’appelle analitique
sera donnée parl’équation
celle-ci sera
toujours imaginaire, lorsqu’on
donnera à x une valeurplus grande
quel’unité ,
ainsi que nous le ferons voir.Maintenant
, si l’on construit sur le même axe et avec la mêmeorigine,
1..0 la courbeayant
pour ordonnée2.° la courbe
ayant
pour ordonnéej’entends
parintegrale arithmètique
dedx’ Log.x’
une fonction de xpropre à donner la mesure de l’aire terminée par l’une ou l’autre de ces
courbes ;
ou bien la mesure de la différence des aires for- mées par uneportion quelconque
de la seconde courbe et la totalité de lapremière. Ainsi ,
endésignant
par03C8’(x’)
la fonction del’abscisse
qui
donne l’airenègative
terminée par lapremière courbe
on aura
pour
l’intégrale arithmétique
dedx Log.x, depuis
x=0jusqu’à
x=I;DÉFINIES. I47
et , en
désignant
par~(x)2013~(0) Faire positive
terminée par la secondecourbe,
on aurapour
l’intégrale arithmétique
de dx Log.x,depuis
x=Ijusqu’à x=x (*).
L’aire totale de la
prenuèrç
courbe étantexprimée négativenient
par
03C8(I),
il est évident quesera la mesure de la différence entre l’aire
partielle de
la secondecourbe,
et Faire totale de lapremière ;
de sorte que nous avonspour
l’intégrale arithmétique
dedx Log.x y correspondant a
une valeurquelconque
de xplus grande
que l’unité. Lesformules
donnéespar M. Bessel fournissent la valeur de cette dernière fonction avec
(*)
Pour bien suivre toutceci ,
il faut avoir bienprésente à l’esprit
lanature de la courbe
exprimée
parl’équation 03B3=I Log.x,laquelle est composée
de deux
parties
distinctes ; lapremière,
entièrement située au-dessous de l’axe des x, etcomprise
entre l’axe des y et uneparallèle
menée à cet axe à ladistance +I, a cette
parallèle
pour asymptote et va se terminerbrusquement
à
l’origine ;
laseconde,
entièrement située au-dessus de l’axe des x et a droite de laparallèle
dont il vient d’êtrequestion ,
est inscrite dansl’angle
de ces deux droites
qui
en sont les asymptotes ; de sortequ’elle
a deuxbranches infinies, à la manière des
hyperboles ,
et que laparallèle à
l’axedes y
est asymptote commune des deux courbes.J. D. G.
I48 INTÉGRALES
toute la
précision désirable.
Mais onconçoit
bien que, en consi- dérant ainsil’intégrale
enquestion ,
rien n’établit l’identité entrel’intégrale arithmétique représentée
par~(x)2013~(o)-03C8(I)
et l’inté-grale analitique représentée
parF(x)-F(o).
Il est vrai que cette identité a
lieu, généralement parlant; mais
elle ne saurait .
avoir
lieudansées
casparticuliers
où iln’y a pas
une
continuité physique
entre les differentesparties de la
courbequi
a pour ordonnée le coefficient de dx. Alors l’analise pure met, pour ainsidire ,
en évidencel’impossibilité
d’une continuitéphysique
dans la surface terminée par la courbe et l’axe des
abscisses ,
enprésentant,
parl’intégration directe
, un résultat enpartie
réel eten
partie imaginaire.
Plusieursexemples
démontrent que , enpareil
cas, il
suffit
desupprimer
lapartie imaginaire
du résultat ainsitrouvé,
pour obtenirl’intégrale arithmétique;
maisje
nyose croirequ’un
tel moyenpuisse,
dans tous les cas êtreemployé
avecsureté.
Toutefois , je
vais faire voir que du moins il estlégitime,
relativement a
l’intégrale dx Log.x.
IL En
intégrant depuis
n=ojusqu’à
n=I, il est clair que l’on adonc,
enchangeant
successivement a en I+03B1 et I201303B1, nous aurons.de la on
conclura,
endéveloppant
le binôme(I201303B1)n.
I49
-
DEFINIES.
ainsi,
enposant ,
pourplus de simplicité ,
on aura
et il est clair que les mêmes coefficiens donnent
Cela
posé ,
si l’on écritLog.[I2013(I2013x)]
au lieu deLog.x , on obtiendra,
àl’àide
de laformule (i),
Tem. XII. 20 bis.
I50
INTÉGRALES
ou
bien,
en exécutantl’intégration
En leter mant la constante arbitraire de manière que
l’intégrale
soitnulle
lorsque
x=o, il viendradonc
, endésignant
par C la valeurnumérique
de la série infinieet
convergente
on aura
La valeur de la constante C
pourrait
être trouvée avec toute laprécision
que l’ondésirerait,
en sorumant un nombre suffisant determes
dusecond
membre del’équation (a);
mais ce moyen n’est pas leplus expéditif.
Il y en a d’autresplus rapides ,
à l’aide des-quels
on a calculé ce nombre avec 32 chiffresdécimaux ,
dont lespremiers
donnentC=o,5772I56...
Le seçond membre
de l’équation (3), formé d’après
lesprincipes
directs’du
calculintégral,
doit êtreregardé
comme un véritabledéveloppement
del’intégrale analitique représentée plus
haut parF(x)2013F(o).
Ce
développement
est évidcmment réel etnégatif
pour touteDEFINIES.
I5Ivaleur de x
positive
et moindre quel’unité;
il augmentetoujours
dans le même sens, à mesure que
x s’approche
del’unité,
et finitpar devenir infiniment
grand
etnégatif, lorsque
x=I, A cepoint, l’équation (3)
donneLorsque x
surpassel’unité,
le termeLog.(I2013x)
estabsolument imaginaire,
il est mêmeindéterminé ,
euégard à
lamultiplicité
des valeurs de
Log.(2013I);
mais avant de tirerde là
laconséquence
que le
second
membre del’équation (3)
est effectivementimagi- naire,
il faut démontrer que la série affectée des coefficiensBI, B2, B3 ,...
nepeut
pas être elle-même ledéveloppement
d’unefonction
qui
devienneimaginaire lorsqu’on
a x>I; car autrementon
pourrait objecter qu’il
y aura destruction entre lesparties imaginaires.
A cet
effet
, remarquons que , si dansl’équation (3),
onremplace Log.(x2013I) par ~-dx I2013x,
onobtient
Or ,
il est facile de voir que la valeur de cette série infinie esttoujours assignable
par unequantité réelle ,
enappliquant
conve-nablement la méthode des
quadratures
àl’intégrale qui
forme lepremier
membre del’équation (4),
et dont les élémens ne de- viennentjamais infinis ;
car , en suivant la marche de lacourbe
dontl’équation’
estI52
INTÉGRALES
il est visible que ces ordonnées vont en
décroisant, depuis
x=o,et que l’on doit
prendre
03B3=olorsque
x=I,puisque
la loi de continuitéexige
que l’on prenne à cepoint y=I o 2013I o.
Au reste,cette courbe est
tangente
à l’axelorsque
x=I; caralors dy dx =o;
et
l’équation (4)
démontre que l’on apour l’expression
de sa surfacedepuis
x=ojusqu’à
x=I, cequi
est connu
depuis long-temps.
Il me
paraît
donc Incontestablementprouvé
par là que le dé-veloppement
del’intégrale analitique F(x)2013F(o) acquiert toujours
une valeur
imaginaire, lorsque
estplus grand
quel"unité;
et,par la nature même du
développement
desfonctions,
on doit enconclure que cette
propriété
est inhérente à la fonction mêmeF(x)2013F(o) supposée exprimée explicitement
sous forme finie.Il suit de là que la série
(3)
n’est propre à fournirl’intégrale arithmétique
de dx Log.x quedepuis x=o jusqu’à x=I; de sorte que,
conformément aux notations
adoptées
ci-dessus(I),
on aIII. Pour avoir
l’intégrale arithmétique
dedx Log.(I+x), depuis
x=o,remarquons que,
d’après
la formule(2),
l’on aou
bien
~dx Log.(I+x)
DÉFINIES ;
I53cette
expression
devant être nullelorsque
x=o, il fautprendre
ce
qui
donne un résultat que l’onpeut
mettre sous cette formedonc ,
en écrivant x a laplace
deI+x,
et convenant que xdoit être
plus grand
quel’unie
, cetteéquation
donnerapour
l’intégrale arithmétique
dedx Log.x, prise depuis x=I.
Cette va-leur est,
comme l’on vvoit, toujours infinie,
à cause que201303C8(I)=+~;
mais
si,
au lieu de cetteaire
ptoujours positive,
ou convient deprendre
la sommequ’elle
constitue en luiajoutant
l’airenégative représentée
par03C8(I),
on aurapour
expression
de la mesure de la différence absolue de ces deux aires. Pour peu que l’on examine laconfiguration
des deux airesqui
constituent cettedifférence,
on sentira que cette série doit four- nir des rieursnégatives
pour des valeurs de x fortrapprochées
Tem. XII. 21
I54 INTEGRALES
de
l’unité; mais,
avantx=I,5,
on voit succéder lesigne positif
au
signe négatif;
de sortequ’il
y a certainement uneabscisse ,
comprise
emrc x= 1 etx=I,5, qui
donne une valeur nulle pourl’intégrale arithméhque
de dix Log.x. Marcheroni et M. Besselont trouvé que ce
point rernarq uable répond
a x=I,45I36923495.
Maintenant ,
si l’on compare les deux séries fournies par les seconds membres deséquations (5), (6),
on voit que l’onpeut
réunir ces deux
équations
dansl’équation unique
cn convenant que la
quantité
soumise ausigne logarithmique
doitêtre prise
C’est dans cette
arnbiguité
que consiste la différence essentielleentre
l’intégrale arithmétique
etl’intégrale analitique, laquelle
doittoujours être unique , diaprés
la manière même dont onconçoit
sonexistence ;
mais il estremarquable qu’ici,
comme dans d’autres casparticuliers ,
il suffise dechanger ,
dansl’intégrale analitique (3)
,le terme
Log.(I2013x)
enLog.(x2013I)+Log.(2013 I),
et desupprimer
ensuite la
partie imaginaire Log(2013I) ,
pour avoirl’intégrale
arith-métique qui répond
au cas où on a x>I.IV.
Jusqu’ici
nous avons évité à desseinl’emploi
de la série laplus
communément connue pour donner la valeur de cette inté-grale.
On l’obtient en substituant pour dx la différentielle du second membre del’équation
DÉFINIES. I55
alors,
enintégrant,
on aEn
partant
de cette dernièresérie ,
tout cequi
était auparavantfort clair devient tout-à-fait obscur. Afin donc d’établir ici la clarté
convenable ,
il faut d’abord remarquer que , au lieu deprendre
rien
n’empêche
d’écrireEnsuite ,
il faut considérer la série(8)
comme un véritable déve-loppement
de l’âne ou de l’autre des deux sériesdésignées précé- demment
par(5)
et(6) ,
et conclure de là la valeur de la constantearbitraire.
Or,
en substituant au lieu deLog.x
on
conçoit
lapossibilité
de transformer le second membre del’équa-
tion
(8)
de rnanière que l’on aitmais
on aI56
INTEGRALES DEFINIES.
donc,
enimaginant développée,
suivant lespuissances
de I2013x,la seconde
partie
de cesexpressions,
on formeraenfin,
ouou bien
Ces deux séries devant être
identiques
avec l’une ou l’autre des séries(5)
et(6),
il faut en conclure que la constante est la même dans ces deuxéquations ,
et que sa valeur estprécisément égale
à celle du nombre
désigné plus
hautpar 6*. Et,
commel’équa-
tion
(8)
fournit ces dernières par un calculqui
ne peut, en aucune sorte , modifier la constante arbitraireprimitivement introduite,
il faut en conclure en outre que, dans cette même
équation,
ona
Const. = C, lorsque l’intégrale
doit être nulle avec x= o.D’après cela ,
il est hors de doute que , enposant
on a une véritable transformation de
l’éqnation désignée
par(7),
où le
signe ainbigu
doit êtrepris
de manière queLog.(~Log.x)
soit
toujours
unequantité
réelle. Il serait sans douteplus
satisfaisant deparvenir
à ce même résultat en transformantdirectement
la sériequi
constitue le second membre del’équation (7);
niais celaDIAMETRES CONJUGUÉS. I57
présente
des difficultés assez graves dansl’exécution
du calcul.Cependant,
ce que nous menonsd’exposer
suffit pour écarter touteobscurité,
et donner unesignification précise
des valeurs numé-riques et
réelles de cette transcendante. Celles-ci sont en effet les seulesqu’on doive employer,
engénéral,
dans lesapplications phy-
siquement possibles.
Les valeursimaginaires,
oucontraire,
devront .éire
prises
enconsidération, lorsque
cetteintégrale
se trouveracombinée avec d’autres
expressions imaginaires,
afin d’éviter toutemeprise
dans les résultats tirés d’une telle combinaison.GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Recherches
surle nombre, la grandeur
etla situation
des systèmes de diamètres conjugués égaux, dans
l’ellipsoïde ;
Par M. G E R G O N N E.
ON sacque, parmi
lessystèmes
de diamètresconjngués,
en nombreinfini, que peut
fournir une mêmeellipse,
il en est un , et un seul où cesdeux diamètres sont
égaux,
et que ces deux-la sontdiriges
suivant lesdiagonales
durectangle
forme par lestangentes
auxquatre
sommets dela courbe. Mais personne ne s’est
jamais demandé,
du moins queje sache, si ,
dansl’ellipsoïde, il y
avait un ouplusieurs systèmes
de dia-mètres
conjugués égaux,
niquelle
était leur situation parrapport
à cette