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Intérêt en routine clinique de l analyse quantifiée des pressions plantaires dans différentes conditions d acquisition

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Intérêt en routine clinique de l’analyse quantifiée des pressions

plantaires dans différentes conditions d’acquisition

Mémoire du D.U. Pied diabétique

Alexandre Akli Poupardin

2018

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I. Introduction

1) Le Pédicure Podologue

Une nouvelle définition du métier est parue au Bulletin Officiel Santé, Protection sociale, Solidarité n°6 du 5 Juillet 2012 (Ministère des Affaires sociales et de la Santé, 2012). Ainsi, «Le pédicure-podologue intervient sur les troubles cutanés, morphostatiques et dynamiques du pied et des affections unguéales du pied, en tenant compte de la statique et de la dynamique du pied et en tenant compte des interactions avec l'appareil locomoteur. Le pédicure podologue prescrit, confectionne ou adapte des dispositifs médicaux podologiques externes. Il prescrit et applique des topiques et des pansements. Le pédicure-podologue réalise des activités en matière de prévention, de formation, d'encadrement, d'éducation et de recherche. »

2) La Prise En Charge Du Patient Diabétique Par Le Pédicure Podologue

L’Arrêté du 24 décembre 2007 portant approbation de la convention nationale destinée à organiser les rapports entre les pédicures-podologues libéraux et les caisses d'assurance maladie pose les principes de la prise en charge du patient diabétique : « Les lésions du pied sont fréquentes chez le diabétique, et susceptibles d'évoluer vers des complications graves et coûteuses, d'autant plus souvent que le risque podologique est élevé. 

Il existe des mesures d'impact en faveur de l'effet bénéfique de l'intervention des soins de pédicurie-podologie sur la morbidité des patients. 

Ainsi, l'évaluation du risque podologique doit être systématique chez le diabétique et doit permettre de déboucher sur des interventions actives de prévention, afin d'éviter autant que possible la survenue de complications. 

La Haute Autorité de santé, dans son avis du 11 juillet 2007, confirme l'intérêt de séances de prévention des lésions des pieds par le pédicure-podologue, chez le patient diabétique présentant un risque podologique élevé, afin de limiter les complications. L'amélioration du service médical attendu (ASA) est considérée comme importante par rapport à l'absence de soins podologiques. 

Ce besoin n'est couvert aujourd'hui que de façon imparfaite par la collectivité et son coût peut limiter l'accès aux soins. C'est pourquoi l'assurance maladie et les pédicures-podologues souhaitent que cette prestation soit inscrite au remboursement au travers de séances de soins de prévention podologique pour les patients diabétiques présentant des pieds à risque de grades 2 et 3. »

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Dans le cadre de cette prise en charge préventive le podologue réalise un bilan initial lors de la première prise en charge du patient. Les patients présentant un grade 0 ou 1 pour la classification IWGDF ne sont pas pris en charge pour la consultation. Les patients Grade 2 sont pris en charge pour quatre séances par an et les patients Grade 3 pour 6 séances par an. En cours de prise en charge le pédicure-podologue réalisera une fiche bilan de synthèse à chaque consultation.

3) Les Plaies Du Pied Diabétique

En 2012 on dénombrais 75952 patients avec pansement pour plaie du pied diabétique dont 43% avaient été hospitalisés au moins une fois.

Le pied du patient diabétique est fragilisé par trois facteurs:

- la neuropathie

- l’artériopathie (micro et macro-angiopathie) - les déformations du pied

L’atteinte neuropathique est sensitive, motrice et végétative, c’est à dire qu’elle diminue la perception des traumatismes et la nociception, crée les déformations du pied et dénature les qualités de la peau entrainant une fragilité cutanée majeure.

La mobilité articulaire est également atteinte par la glaciation des protéines entrainant une modification de la biomécanique du pied.

Enfin l’artériopathie augmente la fragilité cutanée et altère les capacités de cicatrisation.

Selon les études entre 10 et 50% des diabétiques de type 2 ont une neuropathie et des pieds à risque.

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4) L’analyse Baropodométrique

Figure (1) plateforme de baropodométrie WINPOD et wintrack mini (médicapteurs)

La plateforme de baropodométrie est un outil utilisé quotidiennement en cabinet de podologie. Elle permet une analyse statique bi-podale renseignant sur les pressions plantaires, la position du centre de gravité et la position du barycentre des pressions de chaque pied en position debout statique sur une période définie.

La plateforme permet également une analyse dynamique de la pression plantaire au cours du pas. Lors de cette analyse différentes données sont calculées en fonction du temps :

-  la composante verticale de la force de réaction du sol 
 -  les pressions maximales 


-  les pressions moyennes 
 -  les timing de marche

La captation des pressions plantaires trouve différents domaines d’application dans le champs médical.

Perttunen (1) en 2002 montre que lors d’une marche asymétrique les forces d’impact au sol majorées d’un coté entrainent un impact dans le squelette

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source d’arthrose et de douleur , le constat est le même sur les patients atteints de pied bot varus équin (Haumont,2003 (2)).

Chez les patients diabétiques souffrant de neuropathie sensitive la mise en place de capteurs de pression sous les 1ère et 2ème têtes métatarsiennes et sous le talon peut être prédictive du risque d’apparition de maux perforants plantaires (Hosein et lord, 2000(3)).

Chez le patient lipo-dystrophique (absence de capiton plantaire) l’étude de Kogler(4) en 2001 montre une augmentation du pic de force de 180% sous le talon, 110% sous la 5ème TM et de 174% sous TM1.

Figure (2) comparaison des pressions plantaires des pieds lipo-dystrophique vs pied normal (Kogler, 2001 (4))

Notons que dans dans la plupart des publications de recherche sur le patient diabétique le dispositif utilisé consiste en la mise en place de semelles avec capteurs embarqués soit dans le cadre d’un dispositif de prévention.

Ici nous envisagerons l’utilisation de l’analyse baropodométrique dans le cadre de la routine clinique de la prise en charge du patient diabétique par le pédicure-podologue qu’il s’agisse d’une consultation en cabinet ou à l’hôpital.

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V. Méthodologie

1) Méthodologie Expérimentale

Nous avons choisi de réaliser nos acquisitions dans le cadre de la consultation pied diabétique à l’hôpital Sainte Musse de Toulon.

Ont été inclus dans un premier temps dans l’étude tous les patients présentant une plaie plantaire du pied et dont le test au mono-filament de 10g était positif.

Le protocole a été établi de la manière suivante : 1 passage chaussé statique de 20 secondes

14 passages chaussés dynamiques (7 par pied) 1 passage pieds nus statique de 20 secondes 14 passages pieds nus dynamiques

Pour le protocole de prise de mesure dynamique 7 passages seront réalisés avec le protocole 2- Step (17). Ce protocole est sélectionné pour la répétabilité des résultats obtenus dans la littérature et sa praticité de mise en place au sein du cabinet de podologie ou dans les salles de consultation hospitalière.

Figure 3 : illustration du protocole 2-step par Antoine Perrier (15)

Après le protocole de captation un débriefing et proposé avec le patient et le podo-orthèsiste intervenant dans le cadre de la consultation. Ce débriefing permet d’aborder l’éducation thérapeutique sous un autre angle avec le patient.

Dans un premier temps nous lui présentons les appuis sans chaussures , il peut ainsi noter de lui même que les zones d’hyperpression correspondent à la zone où se situe la plaie.

Dans un second temps nous lui montrons les pressions chaussés. Dans ce cas il y a deux cas de figure, soit le patient ne porte pas de chaussures avec semelles sur

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mesure , il constate alors dans la majorité des cas que nous avons rencontré que les chaussures qu’il porte maintiennent les points d’hyper-pression.

Second cas de figure, le patient est appareillé avec des orthèses et des chaussures adaptées, dans ce cas la majeure partie des examens nous montre une augmentation de la surface et une diminution des points de pression.

Ainsi il est alors plus facile d’aborder avec lui son observance au port de la chaussures thérapeutique qui la plupart du temps sont effectivement portées à l’extérieur mais rarement (dans un premier temps) à la maison.

2) Analyse Des Données

Les données obtenues sont ensuite analysées et extraites dans des tableurs. Un premier tableau recueillant les données de la population étudiée (âge, poids, taille, IMC, pointure et sexe). Dans un second temps deux groupes de patients sont définis :

- Le groupe 1 réuni les patients chaussés de chaussures de série sans orthèses plantaires soit par refus de mise en place de chaussures avec orthèses sur mesure soit pour une raison de délai de livraison.

- le groupe 2 réuni les patients chaussés avec chaussures et semelles sur-mesure.

Pour chacun des groupes deux tableaux réunissant les données obtenues:

• tableau des données dynamiques

• tableau des données statiques

De chaque tableau nous avons extrait des données sous forme de graphique pour une meilleur lisibilité :

- graphiques des valeurs des pressions maximales - graphiques des valeurs des pressions moyennes

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III. Résultats

1) Description De La Population Étudiée

La population étudiée est composée de 2 femmes pour 8 hommes, caractérisées par un âge compris entre 61 et 90 ans , âge moyen 72,8 ans.

L’IMC des patients est compris entre 21 et 33 , soit entre corpulence normale et obésité modérée selon la classification de l’OMS.

Les données patients sont étudiées suivant 2 groupes distincts : le premier groupe est constitué des patients ne portant pas de chaussures avec orthèses (soit par choix soit pour des questions de délai de réception) elle comprend les patients 2,3,5 et 6.

Le second groupe est constitué par les patients ayant des chaussures avec orthèses sur mesure lors de la consultation (ce qui nous le savons ne garantit pas l’observance du patient quant au port quotidien) soit les patients 1,4,7,8,9,10.

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2) Résultats De L’étude

a) Analyse des données en dynamique

La donnée Pmax dynamique correspond à la pression maximum lors de la phase d’appui a un instant t exprimée en g/cm2. Cette donnée est observée dans la zone de la plaie plantaire.

La donnée Pression moyenne (Pmoy) est calculée sur l’ensemble de la phase d’appui et correspond à P=F/S c’est à dire au quotient de la force de pesanteur appliquée sur chaque capteur sur la surface de contact du pied (ou de la semelle) au sol recevant une force.

L’analyse du pourcentage de variation de (Pmax) entre les condition pieds nus et pieds chaussés montre une grande variabilité (qui se traduit par un écart type important) avec des valeurs allant de 60% d’augmentation de la valeur du pic de pression à une diminution de 24% de cette même valeur.

La variation de Pmoy est plus homogène avec une diminution moyenne de 12%

en condition pied chaussé et un écart type de 5%.

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Analyse Comparative Des Pmax Dynamique

L’observation comparative des données de pression maximale pied chaussé VS non chaussé chez patient avec chaussure de série montre des variations de pression non significative. Ainsi on retrouve chez le patient 2 une augmentation des pressions pied chaussé, des valeurs de pic de pression très proche chez les patients 3 et 5 quel que soient les conditions d’acquisition et une diminution du pic de pression une fois chaussé chez le patient 6.

Analyse Comparative Des Pressions Moyennes Dynamiques

Le graphique comparatif des pressions moyennes est plus homogène avec une diminution des pressions moyennes une fois chaussé (-12% en moyenne) .

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L’analyse de la variation des pics de pression chez les patients portant chaussure et orthèses sur mesure montre une diminution de 50% de la valeur du pic de pression avec un écart type de 6,27%. La baisse de Pmax semble donc être significative dans le groupe 2.

Les variations des pressions moyennes sont également plus importantes que dans le groupe 1 avec une baisse de 37,6% de Pmoy. cette valeur est cependant à pondérer avec une écart type important de 21%. celui ci s’explique par les données des patients 9 et 10 . Chez le patient 9 la variation de la pression moyenne est quasi nulle quant elle est très élevée chez le patient 10 (-66%).

L’analyse du graphique des Pmax en condition P N ( p i e d s n u s ) e t PC(pieds chaussés) du groupe 2. On note que l’évolution des deux c o u r b e s s o n t sensiblement parallèles avec une baisse sensible de la pression pied chaussé.

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L’analyse du graphique des Pmoy du groupe 2 montre une évolution parallèle des courbes PN et PC pour les patients 1,4,7 et 8. On notera une variation importante chez les patients 9 et 10.

On observe que la tendance globale est une diminution de la pression moyenne plus importante que dans le groupe portant des chaussures de série.

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b) Analyse des données statiques

Lors du protocole expérimental nous avons pris le parti d’analyser également les données statiques en réalisant un passage pour chacune des conditions (PN et PC) en statique. Le patient se tenant debout les deux pieds sur la plateforme pendant 20 secondes.

Groupe 1(chaussage de série)

L’analyse des données Pmax obtenue pour le groupe 1 en condition PN et PC ne montre pas de tendance particulière pouvant aller d’une diminution importante du pic de pression (-68% pour le patient 2) à une augmentation importante du pic de pression (+156% pour le patient 6). Le faible nombre de données et le caractère variable du chaussage de série peuvent être à l’origine de ces résultats.

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L’analyse des données Pmoy du groupe 1 montre dans 3 cas sur 4 une augmentation de la pression moyenne en condition chaussée avec cependant un cas présentant un diminution de la pression moyenne (patient 5 avec -22,5% en condition PC).

Dans les deux série de données (Pmax et Pmoy) nous noterons un écart type important entre les différentes valeurs de chaque série.

Groupe 2 (chaussures et orthèses sur-mesure)

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Dans le groupe 2 l’analyse des valeurs Pmax dans les deux conditions d’acquisition montre une tendance à la diminution du pic de pression en condition pied chaussé avec une moyenne de -54% de pression. Cette valeur moyenne est légèrement supérieur à celle obtenu en dynamique (-50%) pour le même groupe. Cette valeur est cependant à mettre en parallèle avec un écart type plus important en statique (22,5%) qu’en dynamique (6%).

Les données de pression moyenne du groupe 2 ne montrent intrinsèquement pas de tendance particulière avec 3 patients présentant une diminution des valeurs et 3 autres présentant une augmentation de Pmoy.

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III. Discussion

1) Résumé Des Principaux Résultats

Notre étude porte sur l’utilisation de la plateforme baropodométrique dans l’étude des pression plantaire en condition d’acquisition pieds nus et chaussés.

Les résultats de cette étude montrent une diminution des pressions plantaires en condition chaussée avec des chaussures et orthèses sur-mesure vs chaussures de série et pieds nus.

On note cependant certains résultats qui pourraient apparaitre surprenants.

Dans l’analyse des pressions moyennes dynamiques deux résultats semblent sortir des courbes .

En effet alors que la pression moyenne semble diminuer chez les patient 1,4,7 et 8 on note chez le patient 9 une absence de diminution de pression et chez le patient 10 une très forte diminution des pressions. En reprenant les examens cliniques de ces patients on remarque que le patient 9 présence un pied de charcot bilatérale avec un affaissement de la voute plantaire sans aspect convexe entrant une augmentation de la surface d’appui plantaire pied nu. A contrario le patient 10 présente une importante lipodystrophie avec atrophie du capiton plantaire entrainant une importante diminution de la surface d’appui plantaire pied nu.

Cependant ces données montrent la limite de l’étude car elles représentent 1/3 des résultats et entrainent un écart type important entre les valeurs. Il faudra augmenter l’échantillon pour savoir si ces cas restent marginaux.

Dans l’analyse des pressions statiques moyennes on peut cependant relever sans pouvoir en tirer de conclusion que les 3 patients présentant une augmentation

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de la pression moyenne en condition chaussée sont également ceux donc le pic de pression connait la plus forte diminution à la fois en valeur (inferieur à 1600g/cm2) et en pourcentage (entre -57% et -81%) dans la même condition.

L’échantillon de patients du groupe n’est pour l’instant pas suffisant pour en tirer des hypothèses mais il serait intéressant de savoir si cette tendance se confirme sur un plus large échantillon .

Les données de cette étude sont assez nettes concernant la diminution des pics de pressions en dynamique lors de la mise en place d’un chaussage et d’orthèses sur-mesure.

Concernant l’évaluation de la pression moyenne il semble que la population n’est pas assez étendue et il faudra l’augmenter significativement pour établir des conclusions fiables.

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2) Ouverture À D’autres Études

a) Les systèmes de mesure de pression embarqués

D’autres outils existent quant à la captation des pressions plantaires et peuvent paraitre plus efficace puisque certain d’entres eux permettent de capter la pression chaussée directement sous le pied du patient.

Ce matériel nous semble poser problème sur plusieurs points :

- d’une part pour son coût , il existe en effet différents produits sur le marché, certains dotés d’un grand nombre de capteurs (densité presque identique à la plateforme) mais représentant un investissement d’autant plus conséquent que les semelles à capteurs sont consommables (de 10 à 100 utilisation) et nécessitent un grand nombre de paires pour s’adapter à tout type de chaussant.

- D’autres sont moins couteux mais ne possèdent qu’un nombre limité de capteur. D’autres encore présentent un intérêt pour évaluer la décharge car ils permettent de place ou l’on souhaite chaque capteur mais compliquent grandement le protocole d’acquisition.

Il serait cependant intéressant d’évaluer grâce à ces outils la pertinence du test chaussé sur plateforme afin de s’assurer que la diminution ou l’augmentation des pressions captée par la plateforme sous le chaussage est également présente sous le pied du patient et dans la zone de lésion car le moyen d’acquisition que nous avons étudié est facile de mise en place avec un matériel disponible dans la plupart des cabinets de podologie.

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b) évaluation de l’aspect prédictif de l’analyse baropodométrique chez le patient diabétique

L’étude qui a été menée ici portait sur les patients présentant déjà une plaie du pied diabétique et nous a permis de mesurer l’impact du chaussant sur la répartition des pressions plantaires.

Dans le contexte de la consultation en pédicurie-podologie et dans le cadre d’actes de prévention il nous apparait comme essentiel de transcrire cette méthodologie à la prévention du risque chez le patient diabétique.

En effet l’analyse de baropodométrie nous permet d’une part de quantifier les conséquences des atteintes neuropathiques sensitives et motrices sur les pressions plantaires mais nous permettrait également d’évaluer le risque ou les avantages d’un chaussage adapté et pourvu d’orthèses de répartition des charges chez le patient grade 1 ou 2

c) intérêt en éducation thérapeutique

A la fin de chaque protocole d’acquisition nous avons pris le temps de montrer aux patients les cartographies des pressions plantaires obtenues lors de leurs passages sur la plateforme.

Il nous est apparu que ces images représentant en rouge leurs zones de plaies dues à l’hyperpression leur permettaient d’appréhender qu’ils pouvaient exercer une pression excessive sur leurs pied sans le ressentir. Ces images nous permettaient également d’aborder avec eux la fréquence à laquelle ils portaient leurs chaussures avec orthèses de décharge et l’intérêt de les porter tous le temps y compris à la maison.

Il pourrait être interessant de mettre en place cette approche lors d’atelier d’éducation thérapeutique et d’évaluer son efficacité par des questionnaires à court, moyen et long terme.

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IV. Conclusion

L’étude que nous avons mené apporte des éléments en faveur de l’utilisation de l’outil baropodométrique dans l’évaluation du chaussant chez le patient

diabétique présentant une plaie neuropathique.

Cette étude a portée sur un échantillon de dix patients répartis en deux groupes.

Cela apparait comme la principale limite de notre étude cependant les résultats sont encourageant et nous amènent à penser que la poursuite de cette étude pourrait permettre de valider l’utilisation de la plateforme de baropodométrie quant à l’étude du chaussage des patients diabétique.

L’objectif de cette étude était également de mettre en avant la possibilité d’étendre le rôle de prévention du pédicure-podologue qui serait à même de part son plateau technique et ses compétences en matière d’analyse

baropodométrique de réaliser un bilan complet et d’améliorer la prise en charge des patients.

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V. Références

(5) Kogler G.F. and Shorten M.R., ”Plantar pressure distribution during gait in a subject without adipose tissue in the heel and ball of the foot”, in Proc. of the 5th Symp. on Footwear Biomechanics, Zuerich, Switzerland, Eds. E. Hennig, A.

Stacoff, pp. 56-57, 2001

(1) Perttunen J., ”Foot loading in normal and pathological walking”, Ph.D.

thesis, University of Jyvaskyla, Finland, 2002.

(2) Haumont T., ”Analyse quantifiée de la marche et pied bot en fin de croissance”, AFCP, Nov. 2003.

(3) Hosein et Lord A study of in-shoe plantar shear in patients with diabetic neuropathy.

(4) Kogler G.F. and Shorten M.R., ”Plantar pressure distribution during gait in a subject without adipose tissue in the heel and ball of the foot”, in Proc. of the 5th Symp. on Footwear Biomechanics, Zuerich, Switzerland, Eds. E. Hennig, A.

Stacoff, pp. 56-57, 2001

(15) Perrier, Payan, Ha Van, Vuillerme, La baropodométrie en routine clinique ; revue du podologue n°63 mai-juin 2015; Elsevier Masson.

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VI. Annexes

Les complications podologiques graves chez le patient diabétique représentent plus de 34 000 hospitalisations pour ulcération chronique, et 11 000 amputations en 2011 [1].

Les complications podologiques sont en partie évitables : tout diabétique doit bénéfi cier d’au moins un examen annuel des pieds, permettant l’évaluation du risque podologique [2].

L’ulcération est une urgence médicale qui doit conduire, le plus rapidement possible, à une évaluation et une prise en charge par une équipe multidisciplinaire spécialisée [2].

Septembre 2014

É valuer le risque podologique

La gradation du risque podologique se mesure en référence à un système international de gradation en 4 niveaux [3] .

Gradation du risque d’ulcération des pieds chez le patient diabétique Grade 0 Absence de neuropathie sensitive

Grade 1 Neuropathie sensitive* isolée Grade 2

Neuropathie sensitive associée

- à une artériopathie des membres inférieurs **

et/ou

- à une déformation du pied ***

Grade 3

Antécédent

- d’ulcération du pied évoluant depuis plus de 4 semaines et/ou

- d’amputation des membres inférieurs

* Défi nie par l’anomalie du test au monofi lament de Semmes-Wenstein (10 g)

** Défi nie par l’absence d’au moins un des deux pouls du pied ou par un IPS < 0,9

*** Hallux valgus, orteil en marteau ou en griff e, proéminence de la tête des métatarsiens, déformations post-chirurgicales ou liées à une neuro-arthropathie (pied de Charcot)

La survenue d’une plaie chez un diabétique à risque doit conduire, dans un délai inférieur à 48 heures, à adresser le patient, soit vers une équipe multidisciplinaire spécialisée [3] [4], soit pour une hospitalisation immédiate s’il existe des signes d’infection étendue ou des signes systémiques.

DÉPISTAGE ET PRISE EN CHARGE PRÉVENTIVE DES COMPLICATIONS PODOLOGIQUES

chez le patient diabétique

[1] Données de l’Assurance Maladie, tous régimes, extrapolées à partir des données du régime général y compris les sections

locales mutualistes.

[2] Haute Autorité de santé. Guide ALD 8 – Diabète de type 2. Juillet 2007. Disponible sur : www.has-sante.fr

[3] Haute Autorité de santé. Séances de prévention des lésions des pieds chez le patient diabétique, par le pédicure-podologue.

Juillet 2007. Disponible sur : www.has-sante.fr

[4] Liste des consultations multidisciplinaires du pied diabétique. Disponible sur : www.ancred.fr

[5] Haute Autorité de santé. Guide Parcours de soins - Diabète de type 2 de l’adulte. Mars 2014.

Disponible sur : www.has-sante.fr

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Septembre 2014 - Cnamts / DSS

Le test au monofi lament de 10 g [1]

Septembre 2014

[1] Haute Autorité de santé. Test de la sensibilité avec monofilament. Disponible sur : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/

application/pdf/2013-03/04r11_cons_pra_pedicurie_podologie_test_de_la_sensibilite.pdf

DÉPISTAGE ET PRISE EN CHARGE PRÉVENTIVE DES COMPLICATIONS PODOLOGIQUES

chez le patient diabétique

Sur la main

Poser le monofi lament sur les mains du patient et exercer une pression afi n qu’il sache ce qu’il doit ressentir.

Sur le pied Durée : 1 mn par pied

Appliquer le monofi lament perpendiculairement à la surface de la peau.

Exercer une pression continue (1 seconde) avec une force suffi sante pour faire bomber le monofi lament.

Eff ectuer le test sur 3 sites par pied : têtes des 1er et 5e métatarsiens, et pulpe du pouce (ou en périphérie en cas de lésion).

Demander au patient s’il sent l’application et de quel côté (pied D/G). Le patient ne doit pas regarder ce que fait l’examinateur.

Répéter le test 3 fois sur chaque site, dont une fois factice.

La neuropathie sensitive est un marqueur-clé du risque d’ulcération du pied chez le patient diabétique.

Son diagnostic s’eff ectue par un test de sensibilité au monofi lament à la plante de chacun des pieds.

Le test est négatif Le test est positif

La sensibilité au monofi lament est suffi sante quand le patient a eff ectué au moins 2 réponses

correctes sur 3 pour chacun des 3 sites d’application.

La sensibilité est insuffi sante quand 2 des 3 réponses sont fausses

sur au moins 1 site.

Pas de neuropathie sensitive décelée.

Le patient est alors considéré comme sujet à risque d’ulcération car la protection du pied n’est plus assurée.

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29 décembre 2007 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 63 sur 113

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A N N E X E 3

Bilan-diagnostic podologique initial

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23 mai 2013 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 10 sur 119

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Décrets, arrêtés, circulaires

TEXTES GÉNÉRAUX

MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTÉ

Décision du 21 mars 2013 de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie relative à la liste des actes et prestations pris en charge par l’assurance maladie

NOR :AFSM1300105S

Le collège des directeurs,

Vu le code de la sécurité sociale, notamment les articles L. 162-1-7 et R. 162-52 ; Vu l’avis de la Haute Autorité de santé en date du 24 janvier 2012 ;

Vu l’avis de l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie en date du 16 juillet 2012, du 22 octobre 2012 et du 18 mars 2013 ;

Vu la commission de hiérarchisation des actes et prestations des pédicures-podologues en date du 24 octobre 2012,

Décide :

De modifier le livre III de la liste des actes et prestations, adoptée par la décision de l’UNCAM du 11 mars 2005 modifiée, comme suit :

Article unique.A l’article III-4 (VII), l’arrêté du 27 mars 1972 relatif à la nomenclature générale des actes professionnels des médecins, des chirurgiens-dentistes, des sages-femmes et des auxiliaires médicaux est modifié comme suit pour les pédicures-podologues :

A la deuxième partie : « Nomenclature des actes médicaux n’utilisant pas les radiations ionisantes », au titre XII « Actes portant sur le membre inférieur », chapitre II, pied, l’article 4 « Actes de prévention de pédicurie-podologie » est remplacé par les dispositions suivantes :

« Un patient diabétique présentant des pieds à risque de grade 2 ou 3 peut bénéficier de la prise en charge d’un forfait de prévention par période d’un an, sous réserve qu’il ait fait l’objet d’une prescription écrite d’un médecin qui peut, s’il le souhaite, préciser sa prescription.

Celle-ci s’impose alors au pédicure-podologue.

Deux types de forfaits sont pris en charge :

1o Forfait annuel de prévention des lésions des pieds à risque de grade 2 (*) comprenant quatre séances de soins de prévention ;

2o Forfait annuel de prévention des lésions des pieds à risque de grade 3 (*) comprenant six séances de soins de prévention.

(*) Gradation du Groupe international de travail sur le pied diabétique (International Working Group of the Diabetic Foot) :

Grade 2 : neuropathie sensitive (définie par l’anomalie du test au monofilament de 10 g ou un seuil de perception vibratoire supérieure à 25 V), associée à une artériopathie des membres inférieurs (définie par l’absence des pouls du pied ou un IPS inférieur à 0,90) et/ou à une déformation du pied (hallux valgus, orteils en griffe ou en marteau, proéminence de la tête des métatarsiens).

Grade 3 : antécédents d’ulcération du pied (grade 3a), et/ou amputation de membres inférieurs (grade 3b).

Chaque forfait comprend également la réalisation, par le pédicure-podologue, d’un bilan-diagnostic podologique initial et la transmission au médecin traitant d’une fiche de synthèse au terme du traitement ou chaque année en cas de prolongation de soins, comprenant notamment : les résultats obtenus, des observations ou les difficultés rencontrées, et le cas échéant l’ajustement du diagnostic podologique et du projet thérapeutique.

A tout moment, notamment à la vue de la fiche de synthèse, le médecin peut intervenir, en concertation avec le pédicure-podologue, pour demander une modification du protocole thérapeutique ou interrompre le traitement.

Les éléments du bilan-diagnostic podologique et les fiches de synthèse sont tenus à la disposition du service du contrôle médical ou du patient à leur demande.

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29 décembre 2007 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 63 sur 113

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29 décembre 2007 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 63 sur 113

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REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je voudrais témoigner toute ma reconnaissance.

Je voudrais tout d'abord adresser toute ma gratitude au Docteur Di Constanzo la chef de service d’endocrinologie de l’hôpital sainte Musse de Toulon qui m’a permis d’intégré son équipe.

Je désir aussi remercier Monsieur Yohann Pescheux, Podo-orthésiste qui m’a intégré à l’équipe soignante et à partagé avec moi ses connaissances et son expérience de la prise en charge du pied.

Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers les docteurs Marine Delmas, Anne-Laure Bedot et Laura Gabriel Lovichi pour m’avoir accueilli avec bienveillance au sein de leurs consultations.

Références

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